Le temps s’essouffle mais elle est encore là. Ses rêves se sont estompés, fondus aux premiers rayons du printemps qui a décidé d’arriver en avance cette année. Elle en trouvera d’autres, mais cela prendra un peu de temps. Elle a décidé de vivre en attendant, d’arrêter de se préoccuper du futur pour redécouvrir son présent.

Assise dans la cuisine de la cantine elle pèle comme chaque jours des quantités astronomiques de légumes pour les pensionnaires. Elle est bien plus agile qu’à ses débuts mais se cantonne le plus souvent à cette tâche. Elle n’est pas aussi rapides que les cuisiniers un couteau à la main et les gène plus qu’elle ne quand elle voudrait émincer tout cela. Alors elle fait ce qu’on lui dit, elle rappe, elle nettoie, elle sort les poubelles, va chercher des aliments dans la réserve. Elle n’aime pas s’aventurer dans la chambre froide, la douleur s’en prend à ses articulations. Elle avait d’ailleurs un arrangement avec l’ancien commis avec qui elle partageait son labeur : elle s’occupait des poubelles et il s’occupait d’aller dans la chambre froide… Cependant ce dernier a déserté, et pendant quelques semaines elle s’est retrouvée seule. Alors maintenant elle ramène une paire de gants pour quand elle doit s’y aventurer.

Un nouveau commis a cependant fait son entrée dans la cuisine. Il n’a pas l’air commode et elle doit avouer que ses tatouages lui donnent mauvais genre. Alors elle n’a pas osé lui demander s’il serait d’accord pour s’occuper des allers-retours dans la chambre froide. Elle en paie le prix : à chaque fois qu’elle y reste plus de cinq minutes elle à l’impression que ses poignets font exploser. Alors elle a une tactique tout à fait stratégique, elle va directement faire la vaisselle sous l’eau chaude après.

Seulement cette fois-ci alors qu’elle revient de la chambre froide les bras chargés de boites de steaks hachés et qu’elle vient de les déposer elle trouve le nouveau en train de faire SA vaisselle. Ce qui ne lui convient pas vraiment parce qu’elle a mal aux poignets.

« Laisse je vais la faire ! » dit-elle avec un sourire qu’elle voudrait doux mais qui reste tendu par la douleur au jeune homme dont elle ne se souvient pas bien du nom… Ater ? un truc comme ça. Elle ne savait pas à quel point le froid était douloureux avant d’arriver au Japon.

Bon , ça vas faire quelque semaines que j'ai été engager dans la cantine , pour le moment je suis un simple commis , et honnêtement ça me va , les cuistots sont pas trop chiant , je me fait pas chier et j'ai un salaire , pis en plus je suis seul ...  'fin oui mais non , y'as bien une autre commis mais je serait seul ça serrait pareil , je dit pas que c'est de sa faute hein , je suis pas aller lui parler non plus , mais on se contente de faire notre boulot sans se calculer , je l'ai bien vue me regarder de temps en temps mais j'ai surtout l'impression qu'elle mate mes tatouages , je peut pas lui en vouloir de l’appréhension après tout , j'ai pas le look du bon samaritain .

En tout cas elle passe la plupart de son temps a éplucher des légumes , a faire des allés retour entre chambre froide et cuisine et a faire la vaisselle ... bon ok dit comme ça on dirait que j'en branle pas une  , mais c'est faux , je m'occupe des poubelles quand elle le fais pas , je met la bouffe dans les réchaud , j'aiguise les lames , ce genre de chose , on se rend pas compte du boulot qu'il y a derrière les cuistot .

Mais bon , aujourd'hui je la voie pas et j’aperçois la vaisselle toujours dans l'évier , ah , ça serrait ça manière de dire que je peux le faire de temps en temps ? Bon la méthode est pas ouf mais je comprend sa pensée , j'enfile donc une paire de gants en silicone , je relève mes manches , laissant mes tatouages apparent et m’attelle à la tâche . Je commence ma vaisselle tranquillement , de manière organisé , pour palier le temps que je perd a cause de mon côté maniaque , quand on sort de prison l'idée d'une vaisselle propre est trop belle pour laisser passé l’occasion , alors je peut pas m'empêcher de faire briller ces assiettes .

Voilà un petit moment que je m'occupe de ça et je voie ma collègue sortir de la chambre froide , a son habitude frigorifié , portant des boîtes de viande qu'elle dépose sur le plan de travail , comme d'hab pas un mot , mais cette fois je force bien sur l'éponge , qu'elle voit que je la fait cette vaisselle .

Putain elle parle , c'est vraie que je pense que c'est la première fois que j'entend ça voie , si je compte pas le moments des présentation , bon par contre je sais pas quoi pensée , genre elle me propose vraiment de l'aide ou c'est un test pour savoir si je lui refilerais la vaisselle , en plus elle souris mais paie ton sourire, il est pas clair ce sourire, putain tellement chiant de devoir comprendre les pensée des gens, bon dans le doute trouve un truc qui pourrait marcher dans les deux situations , réfléchie ... Bingo

« On peut la faire a deux au pire , j'ai pas grand chose d'autre  faire tant que la viande sera pas décongeler de toute façon »

Puis si ça peut aider a lancer une conversation , c'est que l’ambiance commence a devenir lourde depuis que je bosse ici .

Il n’y a nul piège dans les paroles d’Afya, elle essaie juste de ne pas montrer qu’elle a mal et besoin de foutre ses mains sous l’eau chaude. Elle n’ose pas parler de ces douleurs récurrentes en hiver au médecin qui la suit de peur qu’il ne la gronde en passant qu’elle prend mal son traitement comme il l’a déjà fait. Alors qu’elle fait réellement de son mieux et ne l’oublie plus jamais comme il lui arrivait de le faire au début. Après tout ce n’est pas évident de prendre autant de pilules chaque jour. C’est même plutôt dur au début de ne pas en oublier une… Et puis des fois on oublie parce qu’on essaie de vivre aussi… Cela n’arrivait plus, et dans la mesure où les douleurs passaient complètement l’été venu elle en avait conclue qu’elle n’était juste pas adaptée au froid.

Elle ne se le fait pas dire deux fois et ses mains légèrement palies quittent les gants anti froid pour gagner ceux de vaisselle. Elle allume le robinet et laisse l’eau couler dessus quelques secondes avant de se sentir satisfaite et de retrouver le plein usage de ses mains enraidies. Elle souffre de cryoglobulinémie mais ne le saura sans doute jamais, c’est triste.

Elle s’empare ensuite d’une casserole, laissant le jeune homme se faire plaisir sur les assiettes. Seules celles ressorties sales du lave-vaisselle industriel passent entre ses mains. Les casseroles quand à elles doivent être rapidement nettoyées car le chef-cuisinier peut en avoir besoin à tout moment… Mais elle n’ose pas lui dire, elle aurait peur que cela ne sonne comme un reproche et ce n’est pas son intention.

Voilà l’silence qui reprend. D’habitude le silence n’est pas gênant car ils sont tous deux occupés en différents endroits de la cuisine. Ce n’est d’ailleurs même pas qu’elle ne veuille pas lui parler, c’est qu’elle ne saurait pas trop quoi lui dire. En deux ans de travail avec son prédécesseur ils n’avaient jamais réellement échangés. Ils essayaient juste d’être efficace dans leur travail. Seulement maintenant ils sont côte à côte et c’est bizarre d’être si proche de quelqu’un et de ne pas parler… Alors elle cherche un sujet et c’est pas évident. De quoi on parle avec un collègue de travail… DE TRAVAIL BIEN SÛR, c’est évident !

« Tu te plais ici ? »

Bien essayé comme début de conversation, mais faut pas lui en demander plus.

Elle a l'air d'apprécier l'idée vue que je la voie retirer ses gants et s'empresser de récupérer quelques casseroles qu'elle commence a laver , bon askip j'ai fait le bon choix , Baxter: 2 ; dieu: 0 , oui je fait les comptes . En tout cas je peux pas m’empêcher de remarqué le mal qu'elle a a bouger ses doigts , problème avec la chambre froide j'imagine , c'est vraie que j'y met jamais les pieds moi alors je sais pas trop , je devrais ptétre me proposer , c'est vraie qu'as la prison on avait tous un rôles attitré alors j'y prêtais pas trop attention mais me proposer pour les tâches un peu difficile devrait pas faire de mal  , bon je verrais ça plus tard j'imagine .

En tout cas le silence reste , et ça rend l’ambiance encore plus lourde que d'habitude vue qu'on est juste l'un a côté de l'autre , quand j'y pense elle a même pas répondue quand je lui est proposé de partager la vaisselle , elle doit pas être très bavarde , ou bien c'est bel et bien mon look qui la repousse un peux , bon après faut dire que je suis pas du type chaleureux non plus mais quand même , les gens qui me connaissent m'aime bien , y'as même une légende comme quoi je peut être sympa des fois . Bon en tout cas c'est peut être con mais je suis pas du genre a lancer des conversations , même si là je me pose des questions sur mes habitudes , parce que damn je commence a m'écraser au sol tellement l'ambiance est lourde.

Oh lord she talkin' , bon du coup elle est juste pas trop bavarde sinon elle m'aurait laisser m’enterrer tout seul , ça me rassure dans un sens , la mentalité des gens du coin est plus évolué qu'as Chicago , là bas en fonction des quartier , mon tatouage sur le front me valait certain regard et certaines paroles que je préfère oublier , alors je commencer a me poser la question pour ici .

« Je dirait que oui , après tout j'ai déjà bossé en cuisine avant alors ça doit me plaire pour que j'y retourne , puis les gens sont pas désagréables ici , ça change de la cuisine dans la quel j'ai travaillé avant , bon après y'as ceux qui parle pas trop , mais ça j'ai l'habitude »

Je lui adresse un sourire avec ma dernière phrases que je prononce dans un ton d'humour  , y'as ceux qui taille la glace petit a petit , moi je lui roule dessus au char d'assaut . Nan plus sérieusement , ça sera plus agréable pour tout les deux si on travaille dans une bonne ambiance , ok l'ambiance était pas non plus mauvaise , je dirait juste que y'en avais pas quoi .

« C’est un reproche ? » demande-t-elle en souriant amusée.

Il ne faut pas croire qu’elle ait été agressive en demandant cela, plutôt intriguée il faut dire. Si le silence lui pesait il avait eu maintes reprises pour le briser. Pour elle, s’il ne disait rien c’était que cela lui convenait. Elle n’était pas compliquée, si elle avait envie de parler elle le faisait. Seulement au travail, elle était souvent concentrée sur sa tâche et ne voyait pas quoi dire de plus. Elle était du genre efficace mais renfermée.

Elle se concentre sur une grosse tâche qui refuse de se décoller malgré ses effort acharnées. Son pouvoir se tend vers le jet d’eau chaude du robinet, elle en diminue l’épaisseur mais en augmente le débit pour que sa puissance soit plus importante, elle le projette sur le fond de la casserole et vient enfin à bout de la tâche qui l’importunait. La saligaude s’est bien défendue. Elle relâche son pouvoir et l’eau reprend son court normal. C’est parfois utile de maitriser de maitriser un élément, mais elle n’aurait jamais cru que cela le fut autant dans son travail avant.

Les doigts ne sont plus gourds et les casseroles défilent entre ses mains rapidement, mêlant huile de coude et magie aucune tâche ne semble lui résister. Elle aime beaucoup faire la vaisselle mine de rien, le contact avec l’eau est toujours agréable pour elle. Cela peut paraitre incongru pour certains mais même avant de découvrir son affinité elle se réjouissait déjà d’avoir l’eau courante dans les dortoirs. Elle n’avait jamais connu cela, vivant dans un bidonville avant d’arriver à Terrae. Alors pour elle c’était magique que d’avoir de l’eau courante dans la salle de bain à côté de là où elle dormait et non pas à un robinet à l’autre bout de la rue. Magique et merveilleux.

Bon elle a lâcher un sourire ça veut dire qu'elle l'as pas mal pris , tant mieux l'ambiance pourra aller que dans le bon sens si je fait pas de conneries , bon j'ai tendances a en faire avec les gens alors vas falloir se concentrer ... ces graves d'en être a là pour une simple discussion avec une collègue quand même ... je me désespère .

« Pas une reproche , une observation , après je suis pas très bavard non plus alors je pourrais pas t'en vouloir , c'est juste que c'est toujours mieux de connaitre avec qui ont bosse , sans déconner quand on y pense on passe la plupart de nos journée ensemble et honnêtement je pense même pas me souvenir de ton nom ... Bon après borné comme je suis je commence rarement une conversation alors du coup je pense que je devrais te remercier ? Pendant un moment j'ai crue que mes tatouages te faisait un peux flippé , je dit pas que t'as l'air snobe ou quoi que ce soit mais c'est le genre de truc que j'ai déjà vécu quoi . »

Bon je m'en sort bien je crois , c'est tellement plus simple avec Ram ou Ipiu , normalement c'est eux qui font vivre la discussion et moi qui les suit , alors avec une personne moin ... vivante c'est plus dur . J'espère que c'est pas ce qu'ils pensent de moi en tout cas

En tout cas je voie qu'elle utilise ses pouvoir pour faire sa vaisselle , j'avais jamais penser a utiliser mes pouvoirs pour taffer , bon en même temps cuisine et tonnerre a part allumer un four je vois pas , puis vue comme je maîtrise la chose je risque plus de le niquer le four .

« Tu maîtrise l'eau c'est ça ? Pas con en vraie , puis t'as l'air de bien t'en sortir quand même . »

C'est quand même pratique comme sujet de discussion les pouvoirs , vue que ça touche tout le monde ici , n'empêche que je vais finir par m’impressionner tout seul , genre j'ai des sujets de discussion et tout .

« En même temps tes tatouages me font flipper. »

Réalité vraie et entière, pas de demi mesure. Il veut apprendre à la connaitre, alors il la connaitra. Elle prend sur elle pour être entière, ne pas mentir vainement. Il veut savoir avec qui il travaille, autant ne pas se parer de mensonges. Ce serait d’ailleurs compliqués de les tenir.

Il est à noter que le terme « flipper » ne fait habituellement pas partie du vocabulaire de l’abidjanaise, mais elle le reprend vu que c’est celui qu’il a utilisé. Il n’a pas bon genre, et si elle sait qu’il n’est pas bon de juger un livre à sa couverture, elle ne peut s’empêcher de le faire. Elle sourit pourtant malgré la rudesse de ses mots, parce qu’elle ne veut pas se montrer agressive juste vraie. Il a raison après tout, ils travaillent ensemble une bonne partie de la journée, alors ils pourraient au moins échanger leurs prénoms et quelques mots sympathiques. Communiquer les aiderait à être plus efficaces.

« Je m’appelle Afya, et je dois t’avouer que je n’ai pas retenu ton prénom, j’ai dans la tête Ater, mais cela ne sonne pas très bien… »

Elle acquiesce quand il lui demande si elle maitrise l’eau. C’est le cas, elle ne se vante pas d’être étoile car cela ne signifie pas grand-chose pour quelqu’un d’autre qu’elle… Mais il veut la connaitre alors elle va se présenter, livrer ce qu’elle consent à partager et garder le reste pour elle.

« Je suis ivoirienne, et j’ai vingt ans. Je suis née à Abidjan et j’y ai grandi dans un quartier plutôt pauvre mais très vivant. Cela fera bientôt cinq ans que je suis à Terrae. Je suis une eau voyante et je me perds souvent dans mes pensées. J’adore raconter des histoires, et je pense être plutôt douée pour cela… Toujours plus que pour me présenter il est vrai. »

Bha au moins elle mens pas , c'est respectable , puis je comprend , je les ai fait en connaissance de cause après tout , fin pour ceux que j'ai pas fait bourré (oui y'en as) (non c'est pas ceux qu'on voit) , et je préfère ça que les regard dénigrant hyper hautain .

« T’inquiète ils mordent pas , après moi je dit pas »

L'humour a marché jusque ici , alors autant continué , puis c'est pas en m'offusquant que je ferrais avancer les choses , autant lui montrer que ces tatouages font pas de moi un monstre , qui sait ça fera peut être évolué ça manière de penser .

« Et bien enchanté Afya moi c'est Baxter , t'y étais presque , en effet ça me ferais chier qu'on m'ais appelé Ater , bon je m'excuse au personne qui porte ce nom si il existe mais très peux pour moi »

Elle me confirme qu'elle est bien eau , bon en même temps fallait pas un doctorat pour le deviner , et elle me fait une description simple , concise et précise de qui elle est , bha putain si c'était si simple avec tout le monde , les gens ont tendances a attendre qu'on leur pose milles question pour donner ce peux de réponse normalement et ça me fait chier , mais a un point .

« Bha a mon tour j'imagine , je suis Américain , j'ai 20 ans , née a chicago et abandonné a un orphelinat dès ma naissance , orphelinat dans lequel j'ai vécu jusqu’à mes 16 , puis que j'ai quitté pour vivre ma vie de mon côté , ça vas faire quelque mois que je suis a Terrae , je suis tonnerre téléporteur et j'ai aussi tendance a me perdre , non pas dans mes pensée , mais dans mes musiques . J'adore aussi raconter des histoire , mais surtout en écrire , et je suis tout aussi persuader que toi d'être meilleur la dedans qu'avec les gens . Alors tu vois ? Mes tatouages mordent pas . »

On a pas mal de point commun quand on y pense , bon pas tant que ça mais deux c'est bien déjà . Bha merde avec tout ça je suis en train de frotter dans le vide , y'as plus une assiettes a laver .

Elle jette un regard aux canines de l’homme amusée, elle a bien compris qu’il ne le ferait pas n’est-ce pas qu’il ne le fera pas hein ? C’était une blague ? Bien sûr que oui. Les gens ne mordent pas les inconnus sans raison, les vampires n’existent pas. Ou alors personne n’est au courant… Ce qui se justifie ainsi : l’absence de preuve n’est point la preuve de l’absence. Il ne s’appelle pas Ater, mais Baxter. Elle ne lui dit pas que l’un comme l’autre sonnent aussi bizarrement, car elle a bien compris que les prénoms étaient une histoire de culture. Remarque Ater avait une certaine ressemblance avec hater, english pliz, il pouvait être apprécié par certains des compatriotes de Baxter. Vous savez ceux qui se prennent pour des fantômes et se promènent avec des taies d’oreillers pointues sur la gueule pour foutre le feu à des croix devant chez des particuliers… Ceux qui n’apprécieraient pas Afya.

Il se présente à son tour, il est américain. Elle n’a pas une vision très nette de ce que doit être un américain, un indien ou un homme blanc en costume qui mange des frites ? Peut-être qu’il ressemble un peu à ce qu’elle imagine être un américain finalement.

Il écrit lui aussi, ce qui est intéressant… Bien qu’elle-même ne le fasse plus en ce moment. Elle allait l’interroger sur ce qu’il aimait écrire, des romans, de la poésie, des contes peut-être lui aussi ? Ils avaient un point commun, outre le fait d’avoir vingt ans. À 20 ans, tu te mets à aimer la vie. C'est l'âge libre, t'as du vice, devant les risques t'esquives. T'as 20 ans et t'as la force des vainqueurs et puis rien ne te fait peur. Pardon.

Avant même qu’elle ait eu le temps de l’interroger à ce sujet, le voilà qui part sur une nouvelle blague. Un trait d’humour pour rythmer sa conversation, comme s’il en avait besoin pour communiquer et jalonner son chemin.

« Qui sait un jour peut-être qu’ils le feront, j’ai entendu dire qu’à Terrae certains tatouages devenaient agressifs… »

Je la sens hésitante sur ma connerie , mais elle en perd pas son sourire , alors ça doit aller , mais quand même , elle s'es vraiment imaginer que je pouvais la mordre ? Bon ok je suis un peux chelou et la croix retourné tatoué sur le front peut faire penser a un vampire , mais faut pas déconner . bref passons . Elle enchaîne aussi sur une blague , bonne nouvelle ça .

« T’inquiète j'ai bien dressé les miens , en plus ils représentent presque pas tous des trucs un peux sombre alors y'en a des dociles  »

Je souris un peux , ferme le robinet et remonte mes manche pour aller vérifié l'états de la viande , bon elle est plus congelé je devrais pouvoir la mettre sur les réchaud , je récupère les boites que je répartie ensuite sur les différentes plaque chauffante en prévenant les cuistot et je retourne au niveau d'Afya en partant me laver les mains , important l'hygiène en cuisine .

En faisant ça je me rappelle mon observation par rapport au doigts d'Afya , bon je connait pas la température de la chambre froide mais c'est pas normal qu'elle finisse comme ça , bon ok elle m'as dit venir de la côte d'Ivoire mais craindre le froid a ce point ? Faudrait peut être montée lka température du truc , mais en attendant on se contentera de la solution de facilité .  

« J'ai pas put m’empêcher de remarqué que tes doigts était dans un sale états quand t'es sortie de la chambre froide , tu veux que je m'en occupe a l'avenir ? J'avais l'habitude de traîner près du lac Michigan quand il était gelé en hiver , du coup le froid me pose pas trop de problème , puis a ce que je vois tu gère la vaisselle bien mieux que moi »

Bon c'est un peu intrusif comme remarque mais je suis comme ça , puis ça part d'un bon sentiment a la base , si je peux la relaxer d'une tâche difficile pour elle tant mieux . Un cœur tout mou ce cache derrière ces tatouages ... putain je vais gerber d'avoir penser cette phrase ... j'aurais essayer d’être niais au moins une fois .

Le ton de la discussion est à l’humour, alors elle se laisse entrainer par cette ambiance distrayante. Baxter est bien plus accessible qu’il n’en avait l’air, certes les tatouages créaient une distance, mais c’était surtout son attitude de blasé de la vie qui gardait sa collègue à distance.

« Il faudra que tu me montres tes tatouages moins sombres à l’occasion… »

Les tatouages clairs qui ornaient ses avants bras ont disparu depuis le temps, ils n’étaient que factices. Dessins d’enfants qu’elle aimait partager avec sa sœur. Elle se demande un instant si cette dernière en orne encore ses bras, mais elle ne se laisse pas aller à la nostalgie. La vaisselle est bientôt finie, il ne reste plus qu’à la laisser goutter. Elle sait que le temps leur manquera, alors tandis que le jeune homme part faire cuire les steaks hachés, elle se concentre et récupère avec son pouvoir les gouttes qui constellent encore la vaisselle. Elle rassemble le tout en une boule aqueuse et quelque peu savonneuse avant de le faire couler dans l’évier.

Baxter revient porteur d’une demande qui ne peut que la réjouir, il est vrai. Elle n’aime pas aller dans la chambre froide car elle n’aime tout simplement pas avoir mal. Et il a raison, une eau a plus d’affinité avec le liquide vaisselle qu’un tonnerre, ça mousse mieux avec elle.

« Je ne connais pas le lac Michigan mais j’avoue que j’apprécierais. Je ne suis pas faite pour les températures polaires je crois. »

C’est sûr, et ce malgré les adaptations. Elle porte des pulls, des écharpes, des gants et des manteaux. Elle se préserve du froid et a appris ce qu’était une polaire ou un stick à lèvres. Elle sait même enfiler des chaussettes maintenant. Elle n’en avait jamais eu avant. Beaucoup de choses on changé, mais la première reste tout de même la température.

Euh ... je sais pas trop comment interpréter ça réflexion honnêtement , , faut dire que ça parait bizarre , ça contraste pas mal avec ses réponses jusqu’à maintenant , mais bon soit , ça veut peut être dire quelle a compris que l'habit fait pas le moine en vraie , alors tant mieux .

« Euh ouai , pourquoi pas a l'ocaz ... »

Je préférais ça q'un gros blanc , ou pas en fait je sais pas trop , ça rend le truc ptétre plus gênant encore , le pire c'est qui si ça se trouve elle a dit ça sans arrière penser , et ducoup là elle vas se rendre compte du truc , alors que si j'avais rien dit elle aurait pas capter ... Bon peut être que t'as gagné un point Dieu , mais pas temps que c'est pas confirmé .

Bon le bon côté c'est que j'ai dit ça au moment ou je partais alors avec un peu de chance le malaise que je viens peut être de créer vas se dissiper le temps que je reviennent ... putain j’espère ...

Bon cette proposition me sauve peut être le coup , aller dans ta gueule le barbue du ciel , point contré mon pote tu vas faire quoi (évite les châtiments divin quand même steuplait) , bon comme je le pensais elle est pas contre que je prenne ça place dans la chambre froide , pis vue que ça me dérange pas c'est ok , bon j'avoue que la réflexion de type "t'es forte pour la vaiselle" aurait put être mal interpréter mais par chance non .

« C'est un lac au bord de Chicago , les nones de l'orphelinat nous y emmener de temps en temps pour y faire du patinage , 'fin moi j'imaginait des histoires a partir des formes des entailles produite par les patins de mes camarade mais c'est une autre histoire , bref du coup t’inquiète pas je m'occuperait de la chambre froide , tu vas pouvoir lâcher tes gants . »

Bon bha je crois m'en être bien sortie en final , quand je vais dire a Ramiel que j'ai tenu une discussion que j'ai commencer ... il va pas me croire , puis je lui dirait qu'il faut fêter ça avec une bouteille et là il vas au moins faire semblant d'y croire .

Elle est curieuse cela va sans dire, les tatouages qu’il expose à la vue de tous ont tout de même beaucoup de connotation. Elle serait étonnée de trouver des dessins de bananes ou d’art en ciel sur d’autres parties de son corps. Elle se contente d’acquiescer : à l’occasion. Cela n’est ni pressé ni pressant, c’est le genre de promesse que l’on peut briser sans s’en vouloir… Et puis s’il reste dans les cuisines elle finira bien par le voir en marcel l’été, quand il règne près des fourneaux une chaleur insupportable même pour elle. La chaleur elle connait, mais le plus souvent il s’agit d’une chaleur humide et suffocante pas celle d’un four.
Il revient vers elle, sans qu’elle ne se douta un instant des questions qui planaient dans son esprit. Elle lui sourit à nouveau, sa proposition était gentille et elle ne pouvait que l’accepter. Elle apprenait beaucoup de choses, le lac Michigan était un lac au bord de la ville de Chicago en Amérique. Un lac qui gelait l’hiver et sur lequel on pouvait faire du patin à glace. Elle en avait fait une fois il y a quelques années avec Selvi, elle en gardait un très bon souvenir. A la réflexion en ce temps-là elle supportait bien mieux le froid qu’aujourd’hui. Il était moins douloureux.

« Je ne savais pas qu’on pouvait faire du patin à glace en dehors d’une patinoire… Cela n’est-il pas risqué ? » l’interroge-t-elle avant de continuer « Tu n’aimais pas le patin à glace ? »

Elle n’a plus grand-chose à faire, si tant est que l’on puisse ne plus avoir grand-chose à faire dans une cuisine, alors elle se permettait de discuter un peu en rangeant quelques ustensiles et attendant sa prochaine mission.

« Dangereux ? Pas vraiment , au milieu de l'hiver la couche de glace qui se pose sur les bord du lac peut faire plusieurs dizaines de cm , alors y'as pas trop de risque de passer a travers , voir pas du tout , c'est a voir pour comprendre mais on en oublierait presque que y'avais de l'eau avant , et ducoup nan c'est pas que j’aimais pas le patin , c'est juste que ... bha je sais pas trop en faite t'as ptétre raison , je préférais rester dans mon coin a imaginer des trucs »

C'est vraie ça , j'ai jamais dit nan pour faire du sport , mais quand j'avais moyen de faire bosser mon imagination c'est ce que je faisait en priorité , bon faut dire que dans un orphelinat religieux l'imagination c'est pas souvent bien vue , quand on pense au gamins qu'on voyait comme des satanique parce qu'il jouait a D&D c'est grave , donc quand je trouvait de quoi imaginer des trucs je lâchait pas .

« En tout cas ça reste des bons souvenir , Chicago en hiver c'est vachement beau , surtout le Michigan pour le coup , puis ça nous permettais de nous amuser un peux , les autres sortie s'était surtout a l'église , alors autant te dire que c'était notre miracle a nous , les nones étaient pas méchantes , elles étaient ... des nones »

J'ai pas de mauvais souvenir des sœurs de l'orphelinat , s'était nos mamans a nous , surtout Maria  , toujours là pour moi , jusqu'au bout ... marque une pause dans ses pensée oh putain je fait quoi là , je finis toujours par me perdre dans ces souvenirs au bout d'un moment , vraiment de la merde la nostalgie

« Bref tu raconte quoi sur la côte d'Ivoire toi ? »

Je vais m'effacer cette larme comme si de rien n'était et reprendre le taf , y'as des trucs a éplucher de toute façon , pis je m'en fout .

Elle a du mal à imaginer une telle épaisseur de glace, la surface du lac de Terrae n’est que rarement gelée l’hiver, et jamais en totalité. Même les murs de la chambre froide ne se couvrent jamais de plus d’un ou deux centimètres de glace… Bon, principalement parce qu’elle y veille en la faisant fondre avec ses pouvoirs quand le chez le lui demande. Cela lui prend moins de temps qu’avant, avant elle pouvait y mettre plus d’une semaine… Maintenant quelques jours sont suffisants, c’est tout de même utile d’avoir une eau en cuisine.

Peut-être que s’isoler fait parti du lot des enfants avec trop d’imagination ? Ce n’était pas le cas de la petite ombre dans ses jeunes années, elle cherchait toujours le contact pour transmettre. Elle jouait avec les autres et créait de toutes pièce les histoires qu’ils parcouraient. Tantôt voyageurs, combattants, marchands et voleurs… Elle entrainait tous les enfants du marché dans ses histoires plus ou moins farfelues, chacun y trouvait son compte, elle avait un public et eux des étoiles pleins les yeux.

Elle comprend que les nonnes sont les mêmes partout, pourtant… Elle aimait bien les nonnes, elles distribuaient des gâteaux les dimanches aux enfants du quartier et veillaient autant qu’elles le pouvaient à ce que chacun d’eux mange au moins un repas tous les deux jours.

« La Côte d’Ivoire est un pays lumineux. Sa terre est riche et féconde, mais mes frères préfèrent souvent se faire la guerre plutôt que de la cultiver… » déplore-t-elle, elle ne comprend pas comment une si belle terre ne donne pas plus de fruits. Elle s’en veut de la pauvreté car maintenant elle connait la richesse.

Elle a la délicatesse de ne pas relever la larme qu’il a chassé en essayant d’être discret. Elle le suit et ils s’arment d’économes. Les terraens mangent énormément de légumes, et s’ils ne doivent pas être coupés trop tôt, ils ne doivent pas être coupés trop tard. Quand le cuisinier les demandera ils ne devront ni être en train de passer, ni en attend d’être pelés. Ses mains sont devenues habiles.

« Je ne connais pas bien mon pays, j’ai rarement quitté mon quartier… Mais je souhaite à tous de fouler un jour le sol fertile de la Côte d’Ivoire et de gouter à sa chaleur ainsi qu’en son rythme. »