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Bienvenue en Amazonie
##   Dim 22 Nov 2020 - 17:29
Luna Vasconcelos

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Luna Vasconcelos
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     Si un observateur extérieur constatait l’évolution des dortoirs, depuis le moment où j’y suis entrée et maintenant, je suis sûre qu’il se fendrait de ce commentaire : ça ne va pas en s’améliorant.
     De mon point de vue, c’est au contraire parfait.
     Je n’en sors pour ainsi dire presque plus. Il fait trop froid dehors. Dès qu’on tombe sous les vingt-cinq degrés, je suis congelée. Pourtant, je ne coûte pas grand-chose à Terrae en chauffage. Et je ne mets qu’une fine couche ; mes vêtements de Manaus, qui laissent autant de peau à l’air libre que ce que la décence pourrait tolérer. Comment suis-je arrivée à ce petit miracle, si toutefois vous croyez à ce genre de choses ? En générant un micro-climat équatorial, en plein Japon. J’ai terraformé les dortoirs en une Amazonie miniature.
     Je vais vous décrire ma journée d’hier, qui ressemble en fait à toute les autres, ce sera un prétexte à une visite. Il est seize heures, je me lève et quitte mon hamac, en lianes tendues entre deux palmiers qui ont percé la mosaïque du sol du couloir principal. Je me gratte la tête, des graines germées tombent de mes cheveux et se répandent au sol. Je pose mes pieds nus par terre, encore assise sur le hamac. Entre mes doigts de pied, les germes croissent, grandissent. Il faut que je pense à dégager mes orteils avant qu’ils ne soient ligotés. Je constate ensuite l’état du plan – hier, c’était de tomate – avec qui j’ai passé la nuit, blotti contre moi. Et quand je dis blotti, je veux dire qu’il n’était pas dans un pot : j’avais une motte de terre collée contre le ventre. J’en suis tout le temps couverte, ce qui explique pourquoi mes fringues sont percées de fleurs, tiges, feuilles et racines. Satisfaite de voir qu’il a bien crû pendant mon sommeil, je lui aménage un petit trou au sol et l’y dépose, puis lui chipe quelques uns de ses fruits pour les manger. J’attrape ensuite mon gilet, seule seconde couche autorisée, dont les larges poches – notamment intérieures – sont pleines de plantes carnivores et odorantes. Elles font fuir les insectes et me permettent de maintenir une hygiène décente ainsi qu’une odeur corporelle agréable. Forte, mais agréable. Je passe ensuite à la tournée d’inspection de mes bébés, en poussant de la main les lianes qui tombent du plafond, les branches de arbustes qui poussent ça et là, s’échappent des salles ou percent le sol. On ne peut pas faire un mètre sans devoir pousser quelque chose de son chemin. Et il faut faire attention à où on met les pieds, les racines étant nombreuses. Sur mon chemin, au contact de mes pieds avec le terreau, les plantes moribondes reprennent leur vigueur, l’herbe se fait plus verte, les fleurs s’ouvrent, les feuilles des arbres frémissent de santé.
     L’ironie est que je suis titanide mais n’utilise pour ainsi dire jamais ma force. Tout n’est que douceur, dans mon antre végétale. C’est limite si les feuillages ne s’écartent pas d’eux-même sur mon passage, en fait.
     Ma tournée d’inspection commence par les chambres. Elles me servent de jardins spécialisés. Il ne reste plus que les sommiers des lits : draps et matelas ont tous été stockés dans une pièce fermée. Ces espaces accueillent notamment mes plants de nourriture. Légumes et fruits variés de tout climat et toute saison, dopés par mes pouvoirs. Je pourrais en vendre, mais ça voudrait dire mettre en place un commerce, tenir un étal, ce genre de choses qui impliquerait de sortir. Et donc d’être sortable. Non, j’ai quelque chose d’autre qui m’apporte des yens, que j’utilise pour varier un peu en achetant viande, poissons, lait et œufs : le cannabis. Ça rapporte plus et ça demande bien moins d’effort. J’ai des habitués qui savent comment je procède. Rien que de s’occuper de tous mes petits chéris me prend bien la « matinée ». Au passage, je me cueille un déjeuner. Quand viens l’heure de manger, je me dirige vers la salle de bain, dernière pièce disposant du courant. Mes plantes se sont infiltrées dans les murs pour les autres et ont un peu trop joué avec les câbles, j’en ai bien peur. Dans cette salle de main, il y a mon petit frigo, un micro-onde et un réchaud à gaz. J’ai quelques pots où je fais fermenter des fruits pour produire de l’alcool que j’y stocke, aussi. Je me fais une poêlée de légumes avec une protéine quelconque. L’après-midi, je m’occupe. Taille les boutures qui tentent de s’évader par les fenêtres, bouge la terre avec mes pouvoirs pour harmoniser l’espace, plante un truc, lis des livres de botanique. Traîne sur Internet depuis mon ordiphone. Puis, quand viens le moment de se coucher, après le dîner, je cherche un sac de couchage, il y en a plusieurs qui traînent çà et là, ou retrouve mon hamac.
     Voilà donc à quoi ressemble ma vie. Ah, et une dernière précision utile : je ne porte plus qu’une seule prothèse à mon bras droit : une simple tige de bois de vingt-cinq centimètres avec à sa base des sachets troués, remplis de terre et de graines. Autour de cette tige se sont entrelacés diverses plantes. Je m’entraîne régulièrement à contrôler leur croissance et décroissance de la manière la plus fine qui m’est possible, pour qu’elles s’entortillent les unes contre les autres de manière à former des doigts, puis à articuler ces doigts. C’est comme des séances de réhabilitation après avoir été paralysé d’un membre, en fait, mais où on reconstruirait son membre en même temps qu’on essaierait de remettre en place les connexions nerveuses. Pour l’instant, ça fait juste un tas de fils verts qui pendouillent à mon côté, je suis encore incapable de faire quoi que ce soit, mais qui sait.
     Avis donc à ceux qui veulent me rendre visite : prenez une machette.
##   Mer 25 Nov 2020 - 21:34
Anonymous
Invité

On m’a dit : « allez, viens, tu vas être confortable, tu vas avoir ton lit, des amies avec qui parler. » On m’a dit que se serait un lit douillet, un coin tranquille, un espace où je pourrais respirer. Mais en réalité, quand je me pointe devant les dortoirs des filles, je fixe ce gros bazar. Et puis quoi encore !? J’ai juste envie d’aller retrouver cette personne, d’ailleurs, j’ai oublié son nom, pour lui dire « Wesh, s’pas ça que vous m’aviez vendu ! » Genre… PAS. DU. TOUT.

C’est genre la jungle. J’suis jamais allé dans une jungle, mais merde quoi, j’suis certaine que ça ressemble à ça. J’ai beau d’être toute joyeuse, positive, etc., etc., mais à part de me dire que je vais pouvoir piquer quelques pousses pour le moment où j’aurais ma propre chambre, bah… J’trouve pas qu’il y ait grand-chose de positif dans le coin. Tout est absolument inexploitable.

Pis criss que j’trouve pas ça drôle.  

- S’quoi ce bordel, esti !?

Ils ont mis de l’engrais partout ou quoi ? Peut-être qu’ils pensent faire une nouvelle sorte de chambre… Dortoir, whatever.

- J’suis dans une partie de Jumanji, c’est ça ? Si oui, on peut tu faire un nouveau lancer de dé ? S’parce que c’est vraiment pas drôle. J’vais dormir où moi avec ce bordel ?

Stressée, un peu paniquée par toute cette nouveauté, je serre très fort Narri dans mes bras. C’est peut-être une punition au final ? Ici c’est un véritable enfer pis personne ne me l’a dit… Ah bah super.  

Cool, cool, cool. No doubt, no doubt, no doubt. Comme dirait l’autre.

En vrai, j’ai juste envie de pleurer.
##   Jeu 26 Nov 2020 - 16:25
Luna Vasconcelos

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     A-t-on idée de gueuler dans les couleurs à cette heure ?
     Ah, mais, il est quelle heure, seulement.
     J’essaie d’attraper mon portable, mais échoue. Il ne doit pas se trouver à côté de moi. Ce qui est en fait assez sensé : comme je fais pousser des graines autour de moi pendant mon sommeil, si une d’entre elle se glissait dans un interstice, comme dans la prise du chargeur, et se mettait à développer des racines, la mécanique interne risquerait d’être sérieusement endommagée. Et je ne vais pas aller voir Mitsu pour lui demander de m’en filer un autre. D’une part parce que ça voudrait dire lui expliquer que je l’ai transformé en pot de fleur, d’autre part parce que ça impliquerait de sortir.
     Enfin, j’ai autre chose pour savoir s’il fait jour ou non : écarter un écran de feuillages de la main – je vous laisse deviner laquelle – et regarder une fenêtre. Il fait donc jour. C’est donc normal. Je vais donc devoir me lever. Euuah.
     Je pose les pieds au sol, rassemble tout mon courage et me lève, m’époussette, attrape mon gilet, l’enfile et essaie de déterminer où je suis. Dans un sac de couchage. Un jeune bambou à côté de moi. Il a bien pris, j’en suis contente. Je n’ai pas dormi dans mon hamac, donc je dois être… Ces murs me disent quelque chose… Dans le dortoir juste avant l’entrée du bâtiment, voilà, c’est ça. Ça doit expliquer pourquoi j’ai aussi bien entendu le cri : la personne qui vient d’entrer a dû le pousser en entrant, ce qui se comprend, on ne va pas se mentir. Par contre, en dépit du climat, j’ai froid. J’attrape donc un pétard, gardé bien en sécurité dans un sachet hermétique pour éviter qu’il ne serve de terreau, et l’allume. La chaleur envahit ma gorge. Ah, c’est bon, prête à attaquer tout ce qui se tiendra derrière ce lierre pendant qui a remplacé la porte.
     Je me demande qui ça peut bien être. Un consommateur ? Il ne me réveillerait pas à cette heure là. Un nouveau client potentiel ? Pareil, on a dû l’informer que je n’étais pas sur le même fuseau horaire que tout le monde. Ou alors on a négligé de transmettre cette information, ou elle a été oubliée. On verra bien.
     Je traverse la végétation pour arriver en face de la visiteuse. Lui fais un petit coucou du bras droit. Alors, je sais que les jeunes s’y mettent de plus en plus tôt, mais là, elle ne doit pas avoir dix-huit ans. Et serre une peluche. Et semble au bord des larmes. Nan, définitivement, c’est pas ça. Mm. Je tire une taffe, souffle à côté pour ne pas lui envoyer la fumée dans la tronche, et dit :
     « Yo. Tu fais quoi là ? Pari perdu ? »
     Franchement je ne vois pas d’autre explication, là tout de suite.
##   Mer 2 Déc 2020 - 15:04
Anonymous
Invité

Qu’est-ce que je fais ici ? QU’EST-CE QUE JE FAIS ICI !? Mais c’est qu’elle se moque de moi cette fille ! J’veux dire, d’après elle, qu’est-ce que je fais ici ? Je me tourne les pouces, bah oui, certainement, je n’ai QUE ça à faire. Rien faire du tout. Puis après, elle se met à me parler de pari perdu. J’veux dire. J’ai tu l’air d’une fille qui a perdu un pari ? Bah non. Je suis partagée entre l’exaspération et l’envie de lui donner un coup de poing en quelque part, frapper juste pour que ça fasse mal quoi.  

Elle fume. Un truc qui sent mauvais. C’est dégueulasse. Je tousse. Non pas à cause de la fumée, mais de l’odeur qui est juste trop forte. Je la toise du regard.  

- Bah… Non. On m’a dit que je devais dormir ici. Ça doit être une blague. Il est où le dortoir ?

J’veux dire… LE VRAI dortoir. J’peux pas seulement me reposer un peu, me rouler en boule dans un lit, probablement pleurer un peu. Je sens le stress qui monte de plus en plus. J’ai envie de paniquer. Je sens que mes mains trembler, je serre davantage Narri, mon narval préféré. Bien malgré moi, je gonfle les joues, mécontente. Je me sens bouillonner, je ne trouve pas ça bien que les gens qui travaillent ici ont laissé toutes ces m*rdes trainer partout ! Ils auraient dû faire le ménage, quelque chose quoi ! Ils sont irresponsables !? Pourquoi j’ai accepté de venir ici moi…

Finalement, j’aurais du rester à errer et disparaître à tout jamais, mais ailleurs.
##   Mer 2 Déc 2020 - 22:13
Luna Vasconcelos

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     Ah ouais.
     Ce moment est donc arrivé.
     J’ai très, très envie de lui filer quelques yens pour qu’elle aille, je sais pas, se payer un café et revenir vers dix-huit heures, le temps pour moi de me recoucher, de finir ma nuit, de me lever et de commencer à m’occuper de son cas. Mais en fait, j’ai plutôt l’impression qu’elle est au bord des larmes. C’est que, si à mon arrivée à Terrae, on m’avait expliqué que mon futur lieu de vie était devenu inhabitable pour cause d’invasion de plantes, j’aurais conclu l’affaire à la torche. Elle, c’est plutôt avec des larmes. Écoutez, chacun son élément de prédilection.
     Mais du coup, ça veut dire que je dois m’occuper d’elle, là, maintenant.
     Euuah.
     « Ouais, ok, alors… Deux secondes, hein. »
     Je passe ma main – gauche – sur mon visage. Ce qui serait bien, là, ce serait une chaise. Mais il n’y en a pas. Plus qu’une seule solution ; s’asseoir par terre. L’embêtant est que si cet amas d’humus et de mousse à mes pieds sait se montrer très persuasif pour m’inciter à le fouler de mon arrière-train, obéir à son appel reviendrait à condamner complètement l’idée de se relever. Dur dur.
     « Écoute, tu sais quoi, on va faire un truc. Attend. »
     Je fouille dans une de mes rares poches qui ne sont pas habitées par une plante et en sors une poignée de billets et de pièces, que je lui tends.
     « Tu te souviens, t’es entrée, puis t’es arrivée dans le hall, t’as pris à droite et pof te voilà ici, mm ? Alors, tu vas faire l’inverse. Traverse le hall et tourne à… euh … gauche ou droite, je sais plus, l’important c’est que tu trouves la cafétéria. Ramène le p’tit dèj et on va s’occuper de ton cas. »
     Dis comme ça, c’est pas rêveur, j’admets.
     « Et, euh. Je reconnais que ça a l’air pas super comme situation. Mais je maîtrise bien mes pouvoirs. Ce ne sera pas super compliqué de défaire tout ça. Enfin … Du moins une partie. Une pièce près de l’entrée, quoi. Il me faut juste un café et des viennoiseries. Et du bacon. »
##   Ven 18 Déc 2020 - 19:42
Anonymous
Invité

« On va faire un truc. Attend. » Elle n’a que ça à me dire la fille ? Même pas un SEMBLANT d’explications ! J’veux dire, visiblement, je l’ai dérangé, donc LOGIQUEMENT elle sait ce qui se passe ici. J’ai envie de la taper. Je la trouve idiote. J’veux dire on dirait qu’elle fonctionne à 2km/h.

Elle commence à me dire le chemin que je vais suivre. Je plisse des yeux, absolument pas convaincue, genre elle veut que je me barre, c’est ça !? Elle veut que je crisse mon camp pour aucune raison.

NON C’EST ENCORE MIEUX. Elle veut un p’tit dej’ ! Ah, okay, j’ai compris. C’est une princesse en fait. Une saleté de princesse qui pense qu’à elle. Cool, cool, cool, cool… AUCUN DOUTE que c’est le truc le PLUS STUPIDE que j’ai entendu depuis un long moment déjà. Peut-être que le truc encore plus stupide que j’ai entendu c’est « coucou, tu veux tu venir sur Terrae ». Ouais, celle-là aussi était bonne. Genre les gens sont même pas capable de s’occuper de fichus dortoir. Tranquille.

C’est bien cool qu’elle me donne l’argent pour aller chercher tout ça et tout, mais marde ! J’suis pas sa servante, j’ai d’autres trucs à faire que de me faire chier à aller chercher un truc à bouffer à une fille qui veut juste du bacon.

C’est comme le mouton de Brad, qu’elle se le foutre dans le cu…

OH. OH. VOUS L’AVEZ ENTENDU !? C’EST ELLE QUI A FAIT ÇA. J’en reviens juste pas. Quelle irresponsable ! J’mettrais bien le feu à sa jungle de marde moi ! Je serre ma peluche, argent en main.

- Ça va être plus rapide si on fait juste tout cramer. T’es mieux d’avoir une solution intelligente…

Je n’arrive pas à lui sortir un « sinon ». Sinon je vais la démonter, c’est tout. Je fais volte-face et je pars chercher son esti de p’tit-dej’ que je lui ferais bouffer si elle est en mode : « non mais j’sais pas quoi faiiiiire. ». En colère, je marche d’un pas rapide, j’arrive à me tromper deux fois de place parce que je n’ai pas retenu ses indications, j’arrive FINALEMENT au bon endroit. Je lui prends tout ce qu’elle veut et je me permets d’acheter un jeu et un muffin supplémentaire. Disons seulement que c’était en guise de compensation et qu’il me restait de l’argent.

Je reviens un peu plus lentement, buvant à petite gorgée mon jus qui m’apaise quelque peu. De retour dans le semblant de dortoir, j’lui donne ses affaires : le café, les viennoiseries, son bacon de marde et les quelques pièces qu’il reste.

- Donc.

J’attends son plan, parce que no way que je vais bosser à cause d’une gaffe qu’elle a fait.
##   Sam 19 Déc 2020 - 18:10
Luna Vasconcelos

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     Enfin tranquille. Je vais pouvoir réfléchir à comment faire ça efficacement. Et surtout essayer de ne pas m’endormir sur place. Pour m’activer, je vais chercher une assiette, dans la salle de bain.
     Quand elle revient, je suis dans la pièce que j’ai prévu de nettoyer pour elle, dans laquelle j’ai passé la nuit. Il y a quatre lits superposés, elle aura toute la place qu’elle veut. Quand j’aurai dégagé les plantes en pot. Et les autres. Certainement pas à la torche comme elle le suggère, par contre. Déjà parce que bouter le feu à de la végétation humide prendrait en temps fou, ensuite parce qu’on est dans la pièce d’un bâtiment. Je sais bien qu’il y a des Eaux qui pourraient éviter que le pire n’arrive, mais si je me souviens bien, il y a des classes à l’étage juste au-dessus. Et vu l’heure, les enfants ne doivent pas être sortis des cours.
     La voilà qui revient. Je récupère la nourriture avec une expression d’intense satisfaction sur mon visage et commence à avaler un croissant. Ça fait du bien, vous pouvez pas savoir. Dans Le Retour du Roi, Gollum dit que son isolement loin de la civilisation a été tellement long qu’il en a oublié le goût du pain. C’est partiellement ce que je ressens. Chaque bouchée est une redécouverte. Quand j’achète de la nourriture, c’est plus proche du bacon, que je garde pour la fin. Ça fait trop longtemps que je n'ai pas pris
     J’ai très envie de lui répondre « Donc, on petit-déjeune. » mais elle va me foudroyer sur place si je fais ça. Enfin, je ne crains rien, j’ai bien assez de pouvoirs pour maîtriser une mineure, même à cette heure de la journée. Mais ça ferait désordre de me crêper le chignon avec ma future colocataire.
     « Donc… Ça irait plus vite si on faisait ça à d… »
     Même pas besoin de finir ma phrase, j’ai compris à son regard que ça n’allait pas être une option.
     « Ok, j’ai compris. Tu peux, euh, aller choisir des draps, si tu veux. Pièce du fond à droite. »
     Je lui indique une direction rendue invisible par la densité du couvert végétal. Alors présenté comme ça, effectivement. Puis, il n’y a rien à choisir, ce sont des dortoirs. Tous les draps sont les mêmes.
     « En fait, du sais quoi, j’irai de les chercher. »
     Et quand il faut y aller. J’ouvre la grande fenêtre. Ça ne va pas être propre, mais ça va être efficace. Je m’assieds au milieu de la pièce, le cul sur la terre, mon assiette à côté, un bout de bacon dans la bouche.
     « Je te conseille de t’éloigner. »
     Après avoir dit cela, je pose ma paume sur le sol. Celui-ci commence à trembler. Je n’ai jamais déplacé de telles quantités d’un coup. Je concentre en fait plus mon énergie sur les plantes, sur faire s’enfoncer leurs racines, leurs tiges, pour que toute la terre présente dans la pièce forme une masse cohérente. Qu’elles se lient entre elles, forment le squelette, l’ossature de la créature que je veux animer pour la faire sortir. Les mottes couvertes d’herbes et d’arbustes s’agitent, se séparent ou se rassemblent.
     J’interromps tout, le temps de prendre une autre tranche.
     Après quelques minutes, tout cela devrait former une sorte de serpent s’étalant sur le sol. Je n’aurais plus qu’à le faire sortir. Il ne restera plus que les plantes accrochées aux lits. Je ne suis qu’initiée, c’est un exercice très compliqué, épuisant et qui demande de faire se déplacer toute cette terre et ces végétaux plutôt lentement. Je suis bonne pour me recoucher après ça. J’espère que l’autre est au moins un minimum impressionnée.
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