ALORS JE N’AVAIS PAS PREVU CA DU TOUT. Je pensais qu’il allait essayer de me noyer, pas trop sérieusement hein ? Mais j’lui disais quand même qu’il avait une sale gueule au réveil et qu’il faisait peur et lui il a rougi de ouf. J’ai pas saisi un truc ? J’suis passée de ouf à côté de quelque-chose ? C’est quoi cette tête ? J’me calme de où ? MAIS MEC CALMES TOI TOI ! C’est fou ! C’est juste fou. Ok. D’accord. Non mais ok. Azy j’ai pas envie de me prendre la tête et d’essayer de comprendre, on va faire comme si on s’était compris.

Donc il dort mieux avec Abe, c’est quelque-chose de rassurant. J’suis heureuse qu’il l’ait rencontrée. Elle le rassure pas mal, c’est good. ‘fin j’pense quand même que tu devrais voir un psy si ça continue, parce que bon moi j’peux te droguer et Tiffa te rassurer mais ça c’est des solutions à court terme… Seulement j’insisterais pas dessus sinon j’te donnerais le droit d’me dire d’en faire de même.

« J’ai jamais eu besoin de beaucoup dormir, et tu auras toujours ton taf, jusqu’à ce que tu en trouves un autre mieux quand même… »

Le sommeil chez moi c’est quelque-chose de vital, je ne dépasse jamais cinq heures par nuit, et encore c’est quand je suis complètement claquée… Et dans les bras de Nath. Là j’dors pas forcément, mais c’est reposant de le regarder dormir. Est-ce que ça fait de moi une détraquée ? Sans doute pas, une personne amoureuse il y a des chances.

« Et tu sais qu’il n’y aura pas de problèmes le jour où tu voudras arrêter, j’te foutrais pas à la porte pour autant hein ? »

Non parce que bon, avec le temps c’est devenu un peu maa famille ce faux nippon. Alors voilà. Et puis zut.

"J'espère que tu es bien conscient que ça ne répond pas du tout à la question, Onee-chan. Un jour tu finiras par assumer, t'en fais pas, j'en suis certain. Mais dans tous les cas. Je considère pas ça comme un travail. Mon travail, c'est le bar. T'aider et te rendre service, c'est pour le plaisir! Non parce qu'en soit, j'ai déjà le meilleur taf du monde. J'ai le choix entre te laver le cul ou nettoyer le comptoir avec les cheveux d'alcooliques maladroit... Crois moi, y'en a un des deux qui me procure bien plus de plaisir que l'autre."

Nan mais oh. Et puis quoi encore. Déjà tu me réponds qu'à moitié, et je suis persuadé que si tu utilisais pas tes pouvoir discrètement tu aurais au moins un peu rougit. Rien que de penser à lui, parfois je te vois rougir alors que tu te penses seule. Rien de sexuel dans ce que jdis. Jsuis pas en train de dire que tu te touches en pensant à lui. Aled. Surtout que. ENFIN BREF. Dans tous les cas, aider la master dans ses tâches quotidiennes, même si parfois ça empiète légèrement sur mon emplois du temps, je le fais de bon cœur. Dire que quand on s'est rencontrés elle s'est juste foutu de ma gueule pour m'attirer dans un love hotel à espionner des gens et à sauter sur un matelas kingsize pour le fun... Qui aurait pensé qu'elle serait un peu comme une sœur, maintenant? Une grande sœur aux pouvoirs complètement craqués, en plus.

"Et puis de toute façon. Le jour où tu me mets dehors je viens camper devant la porte. Rien que pour te faire chier. Jusqu'à ce que tu me laisse re rentrer. Euh. Dis. Jsais que ça peut sembler chelou vu ma tenue mais. Jpeux te faire un câlin? J'ai envie. Et je crois que la petite aussi."

J'ébouriffe le poil mouillé de Tifa, qui sent encore bon grâce à son bain. C'est bizarre, de vouloir faire un câlin à sa colocataire? Même quand on l'appelle grande sœur? Même quand on est nu avec elle dans le jacuzzi? Non parce que sinon il faut pas hésiter à me le dire, hein. Mais je veux quand même mon câlin.

« Finalement j’vais espérer que ce soit laver l’bar avec les cheveux des alcolos plutôt que de torcher mon cul qui te fait plaisir sinon nos relations vont devenir gênantes. »

Ouai bon c’était mignon jusqu’à là, genre touchant et j’ai même pu éviter le laïus sur mon temps de sommeil trop court qui aurait sans doute été enchainé sur ces kilos que je n’arrive pas à reprendre et sur le fait que le docteur rage fort et lui a fait passer le mot… Genre même les deux kilos que j’ai pris pendant les fêtes sont pas restés, alors bref. Non, mais je suis plutôt contente qu’il m’ait offert une échappatoire aussi gigantesque. Ne pas parler de mes sentiments ni de mon état de santé. C’était une très grosse fleur.

« Si c’est absolument chelou que tu proposes ça maintenant mais viens va. »

La petite j’espère clairement qu’il parle de Tiffa et pas de… L’autre petite. Hum. Bref. C’est lui avec tous ses sous-entendus chelous. C’pas comme si c’était la première fois que j’te voyais les valseuses à l’air. ‘fin à un moment tu m’voyais tous les jours à ouelp c’était pas juste… Pis après en avoir un peu parlé on est tombés d’accord sur le fait qu’on pouvait se promener à ouelp de temps en temps dans la barraque. Bon certes uniquement quand on n’a pas d’invités parce qu’on est des gens bons.

Il vient m’faire un câlin et ça j’vous dit c’est hyper compliqué, déjà parce qu’il y a Tiffa qui a compris l’intention et qui est en train d’essayer de me nettoyer le museau à grand coup de langue entre nous deux et ensuite parce que… Roulement de tambour j’ai basculé sous l’eau et que j’suis en train de retenir ma respiration comme une conne. Non je boirais pas la tasse et non j’ai pas peur parce qu’il est là pour repousser le labrador noir.

Tant que je lave pas ton cul avec les cheveux des alcolos tu peux t'estimer heureuse."

Quoique ça serait peut-être plus menaçant que mes bras et mon air sévère, parfois. Surtout sur ceux qui connaissent la master... Je vais y réfléchir, quand même.

"Pfeuh. Je savais que tu dirais ça."

Je serre doucement celle que je considère maintenant comme ma grande sœur contre moi. Enfin, c'était le plan si celle que je considère depuis toujours comme ma petite sœur avait pas décidé de s'interposer pour avoir sa dose elle aussi. Je ne peux pas retenir mon sourire en la voyant essayer de rouler des pelles à Ipiu, et c'est le drame. La jeune femme bascule et se retrouve sous l'eau. Avec n'importe qui d'autre j'aurais rit, elle aurait bu la tasse et puis c'est tout. Là, je ris quand même mais je ceinture la chienne avec mon bras pour la sortir du jacuzzi, et je reporte rapidement mon attention sur la sensitive, l'attrapant par la taille pour reposer son cul à l'endroit prévu à cet effet. Retenant maintenant mon fou rire, je prétends me préoccuper de son état, mais je sais très bien que ça va, ça se voit sur son visage.

"Bah alors. Je pensais t'avais pied moi."

J'évite son regard plein de jugement et l'eau qu'elle m'envoie au visage en me tournant vers la chienne, que je réprimande gentiment.

"Et toi là. Fais un peu attention, s'il te plaît. Ouiii, je sais que tu as pas fait exprès. Mais du coup le jacuzzi c'est terminé pour toi aujourd'hui, va donc te faire sécher un peu au soleil. Onee-chan, je te resserre un café ou boire la tasse ça t'as suffit?"

Je me redresse, sortant du jacuzzi pour me diriger vers la cuisine, mon mug vide entre les mains, attendant simplement la réponse de ma colocataire pour savoir si elle en veut un aussi.

« NON TU N’Y PENSES MEME PAS ! »

Clair net concis. Je connais ce regard mon chou, je sais que tu es en train de te dire que l’idée bien que balancée en vrac s’approfondit et que peut-être ça pourrait se faire. Spoiler : NOPE. Autant j’tolèrerais tes potes torchés autant tes clients nope. C’est pas un hospice ici. Tente une fois et tu seras reçu. ‘fin ils seront bien reçus, c’pas comme si on était à quinze minutes bourrés de l’institut.

Bloubloublou. Non mais en vrai j’l’avais vu venir j’ai retenu ma respiration pendant que la langue de Tiffa et l’eau du jacuzzi rentraient dans mes narines. J’crois c’est la rapidité légendaire des masters tonnerres. Toujours est-il qui j’perds pas mon temps à tenter de lutter pour la repousser, j’laisse faire le colosse blond à côté. Colosse con plutôt vu qu’il se fout de ma gueule quand il me sort de l’eau. Putain j’aurais du boire la tasse rien que pour qu’il me témoigne un peu de compassion ce con.

J’lui lance un regard noir alors qu’il se fout clairement de ma gueule et des mes mains je chasse l’eau de visage, replace mes cheveux et regagne ma dignité. J’soupire alors qu’il me propose un café.

« Sans façon. »

Là j’ai pas soif du tout. J’le regarde partir tout comme je regarde Tiffa le suivre et foutre de l’eau dans la maison. J’rigole parce que je sais que c’est pas moi qui vais nettoyer… J’profite de mon instant de solitude dans le jacuzzi pour me détendre. J’aurais bien aimé dire pour péter mais c’est pas l’genre de truc que j’peux encore contrôler du coup j’peux pas lâcher des bombes en solo. C’triste. Quand il revient avec son café j’lui demande :

« Du coup tu m’fais une démo de tes pouvoirs ? »

Oui je passe du coq à l’âne mais j’suis clairement dans son domaine-là, du coup autant en profiter.