## Mer 24 Avr 2019 - 19:55 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | J'ai envie de frapper quelque chose. Ce qui vous en conviendrez me va fort mal, je suis pas capable de foutre un coup de poing correct à qui que ce soit et même une assiette pourrait blesser mon corps d'endive fragile. Mais depuis la semaine dernière -sacro sainte semaine, j'y reviendrai- dès que je vois un objet à la prise en main facile, j'ai envie de le balancer contre un mur. Et comme ni les murs de ma chambre ni mon matériel n'ont besoin de ça, j'ai décidé de rejoindre un lieu public pour me calmer, espérant veinement que ma toute nouvelle éthique sociétale m'empêcherait de casser quelque chose. Résultat, troisième chocolat chaud et toujours envie de foutre un coup de boule à l'humanité. Je vous la fais courte : l'étoilisation c'est pas mieux que le reste du pack pouvoirs et compagnie, c'est même l'horreur. Ça leur viendrait pas à l'idée de te prévenir que si tu ressens à un moment donné un truc trop violent pour ton propre cerveau, ça brise le sceau qui nous empêche de devenir des détraqués ?! Je pensais que j'étais encore loin de cette étape vu que les émotions fortes c'est pas du tout mon truc, mais non, apparemment le bonheur compte dans l'équation. Donc il est heureux c'est quoi le problème, comme vous vous dites sûrement. Bah mon problème, c'est que 1) c'était passager, 2) c'était passé. Revivre un bonheur d'enfant, c'était mauvais. Apprendre que mon père me cherche depuis plusieurs années, c'est carrément... Inacceptable. Les êtres humains pensent qu'il peuvent se racheter une conscience à partir du moment où ils culpabilisent assez pour se faire prendre en pitié, sauf que pour ça il faut du temps. Et j'avais beau avoir 7 ans quand il s'est barré, pour moi c'est hier. Je lui en veux et... Je lui en veux, point. Mon voisin de table grogne parce que j'ai refroidit son eau sans faire exprès (et que c'est la quatrième fois, MAIS BOIS PAS D'EAU QU'EST CE QUE TU VEUX QUE JE TE DISE ?!). Je soupire et replonge mon nez dans ma tasse à chocolat chaud quand je manque de tout recracher. Attendez, attendez attendezattendez est ce que- Des visages. Une femme. Un arbre, un gamin. Armes, transaction, argent. Je serre les dents, autant sous la visions passagère que sous la réalisation. Est ce que- Non. Si, clairement je ne me trompe pas. Je ne me trompe jamais sur un visage. Je le fixe en fronçant les sourcils. J'en ai rien à foutre de pas être discret, je me méfie des visages que j'ai en mémoire comme de la peste, et cela surtout parce que je n'ai jamais été en mesure de leur refuser quoi que ce soit. Je finis mon chocolat chaud, qui ne m'apporte aucun réconfort, et me retiens de lancer la tasse quelque part, les yeux toujours fixés sur le jeune homme. Oui il va finir par me capter et quoi ? Je ricane ouvertement. Y'a quelques années je serai carrément allé lui demander si le business se passait bien, donc vous savez. Les raclures du fin fond de l'humanité je les connais, j'en faisais parti.
Dernière édition par Houston Carter le Mer 8 Mai 2019 - 23:00, édité 1 fois |
## Ven 26 Avr 2019 - 20:05 | ||
Atumane Ngwenya Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | Depuis peu, le café était devenu la seconde maison d’Atumane. Il aimait beaucoup la chambre qu’il louait, certes, mais son bâtiment avait l’inconvénient d’être infesté de télépathes. Bien entendu, il était trop tôt pour se remettre pleinement aux affaires, mais comme il n’était pas vraiment ici en vacances non plus, Atumane passait plusieurs heures par jour sur son ordinateur portable, à rédiger des rapports, faire des enquêtes, envoyer des courriels, et délester sa tante de petits contrats en apparence tout à fait légaux, avec des États africains et asiatique, pour blanchir l’argent du commerce d’armes avec des entités moins avouables. Il suffisait de verser une petite marge au passage au ministre, au général, au gouverneur ou au maire corrompu avec qui on passait le contrat. Ainsi, l’argent du commerce avec le crime et le terrorisme international se retrouvait transposé en infrastructures minières, pétrolières, en hôtels luxueux pour touristes européens, en ponts, en routes, en rails, et dans toutes les sociétés dans laquelle les Ngwenya avaient des parts. Sans parler du fait que tout ce pognon sale pouvait aussi servir pour financer les campagnes politiques – ce qui, en Afrique subsaharienne, consistait en graisser la patte des bons chefs de tribu – de certaines personnes qui redistribueraient ensuite l’argent public à leurs amis. Ces opérations étaient pénibles, complexes, laborieuses. Il fallait très bien connaître les législations fiscales des pays concernés, les rapports de force entre les différents hommes de pouvoir, les différents groupes ethniques, les différentes sociétés occidentales et chinoises implantées sur place. Cela impliquait d’avoir des dossiers sur tout et tout le monde très fournis. Bien entendu, Atumane ne faisait pas tout cela tout seul. Certes, il lui arrivait de s’occuper de quelques dossiers en personne, mais sa tante Rosalina avait un autre système bien plus efficace ; l’externalisation de la charge de travail. Pourquoi collecter des données quand on peut payer des gens pour le faire soi-même ? Atumane passait donc une part importante de son temps à sélectionner et compiler des informations, pour envoyer des mémos de quelques centaines de mots à sa tante. Le reste du temps consistait en écrire des contrats et étudier les contre-propositions qu’on lui faisait. Rien d’illégal là-dedans… Même si un télépathe se prenait d’intérêt pour lui, il ne pourrait pas repérer quoi que ce soit de vraiment intéressant, à moins de faire une enquête poussée, en collaboration avec Interpol. À vue de nez, Atumane faisait uniquement du profilage de marché, pratique extrêmement courante dans toutes les sociétés transnationales. Protection supplémentaire, il avait retiré de son écran le film polarisé qui permettait de voir ce qui s’y affichait, et l’avait collé sur des verres de lunettes. Ainsi, un quidam qui regarderait par-dessus son épaule ne pourrait voir qu’un écran blanc. Un bricolage simple, mais largement suffisant. Malgré ses nombreuses précautions – sans parler de celles ayant trait à son ordinateur lui-même, impossible à pénétrer, car sans accès sur la toile et avec un seul port USB fermé par code, il semblait qu’on l’avait repéré. Atumane mit un moment avant de repérer l’importun. Il faut dire aussi qu’il était en train de vérifier les informations que lui avait envoyé un de ses contacts de terrain au Kenya, et elles ne correspondaient pas du tout à ses précédents rapports. Or, elles venaient d’un agent autrement très fiable. Cela signifiait souvent qu’on l’avait corrompu pour qu’il mente. Hélas pour lui, Atumane avait hérité de la prudence de Rosalina, et ne refusait jamais de payer plusieurs sources. En bref, on venait le déranger au mauvais moment, parce que là, Atumane était passablement énervé, et réfléchissait à comment punir ce traître. Peut-être avait-ce été cet afflux d’agressivité qui avait attiré les mouches. L’enjeu était aussi de taille : il fallait bien que les conflits ethniques kényans soient alimentés par quelque un, et cela représentait un marché très important. On était à l’aube d’une guerre civile, et les Ngwenya avaient été les premiers à la voir. Ils se devaient d’être les premiers à en profiter, et il ne fallait donc rien laisser au hasard. Atumane observa celui qui avait eu l’audace de le déranger au milieu de son café viennois avec un ricanement. Un Américain, qui semblait énervé, à l’air dépareillé, aux cheveux sales. Ayant repéré tous les télépathes de Terrae, et cette tête-là ne correspondant pas à celles qu’il connaissait, il fut quelque peu étonné. Y avait-il une autre menace potentielle, pouvant espionner les gens de manière involontaire ? Non, impossible. Il devait y avoir une autre raison. Et elle lui sembla aussitôt évidente. Il posa ses lunettes, ferma son ordinateur, et se leva, puis parla, en anglais. Il est utile de rappeler qu’Atumane n’était pas équipé de la puce de traduction. « Y’a un problème ? C’est la première fois que tu vois un Noir bien sapé, sac à foutre ? » Vu le corps éduqué à l’anglaise d’Atumane, il serait largement capable d’étaler ce type, si besoin était, bien qu’il aurait largement préféré sortir son flingue, ce qu’il faisait plus habituellement dans ces circonstances – il avait même eu un petit mouvement instinctif avant de se lever, celui de porter sa main là où, sous son costume, il y aurait eu l’étui de torse de son pistolet –, c’était moins salissant, et souvent, les petits imbéciles préféraient lâcher prise plutôt que de courir le risque. Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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## Dim 28 Avr 2019 - 0:06 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Plus j'observe ce gars plus je me dis qu'il a quand même une sacrée bécane. Et pour ceux qui ont mal compris je parle de son ordinateur. Un de ceux qui payent pas de mine vous savez, mais rien que le fait que je vois aucun reflet d'écran dans la vitre derrière lui ou dans ses lunettes me prouve qu'il a foutu un filtre polarisant dessus, et ça ça veut dire deux choses : soit il est louche (comme moi) soit il est accro au porno (si si j'ai déjà vu des gens comme ça). Bon dans son cas je me doute bien qu'il est pas en train de galérer sur un Power Point hein, faut pas déconner. C'est le genre de machine utilisée sur le terrain militaire qui permet d'esquiver au maximum les communications avec l'extérieur. Ça me rappelle le Pentagone qui cherchait à développer une technologie d'anti-traçage, avant de se rendre compte que le fait même qu'ils utilisent les cartes mères des constructeurs classiques rendait tout traçage possible. Enfin, c'est pas développer leurs propres cartes qui a vraiment réglé le problème mais disons que ça y a pas mal contribué. J'ai même pas le temps de me dire que je voudrai bien jouer un peu avec son écran qu'il arrive vers moi avec l'air couroucé (eh oh- on inverse pas les rôles, c'est moi qui ait une semaine de merde ok ?!). Alors je fixe son léger mouvement de main au niveau de la ceinture -merde, ce mec est habitué à porter une arme gé-nial, tu m'étonnes que je me méfie aussi hein- il commence à m'agresser. « Y’a un problème ? C’est la première fois que tu vois un Noir bien sapé, sac à foutre ? » _ Alors monsieur victimisation il va se calmer tout de suite, je réponds du tact au tac (vieille mauvaise habitude) avec un accent d'américain pur souche (entendre : "qui mange la moitié des syllabes comme on avale des litres de coca", ce qui arrive souvent quand on m'agresse, justement). Non mais sans déconner princesse, le coup du raciste dès le premier tour ? J'pensais qu'les riches avaient un minimum plus de classe- Je repense à Michigan. Ouais non je retire ce que j'ai dit, lui il commençait par le racisme et le sexisme, niveau classe on a fait mieux quand même. Quoi ? J'ai pas relevé le "sac à foutre" ? Les gars, vous croyez qu'avec mon passif je réagis encore aux gens qui me traîtent de gigolo ?! LOL. (Ce qui est plutôt ironique quand on sait que mon enfance m'a rendu impuissant cela dit-) Je prends mes distances en me reculant sur mon siège, avec cette fausse aisance de la haute société (c'est ma psy qui m'a dit que je m'asseyais comme ça, héritage familial je suppose). Je le balaye du regard de haut en bas. _ J'ai pas de problème avec les gens qui sont là pour une bonne raison, mais tu m'inspires pas du tout confiance. Et pas parce qu'il est black, ça je m'en bas les couilles. Autant il serait texan j'dis pas...
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## Mar 30 Avr 2019 - 23:44 | ||
Atumane Ngwenya Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | Au premier abord, les réflexions de ce quidam paraissaient très incongrues à Atumane. Il faut dire qu’il était un Africain, et non un Afro-américain, ce qui faisait une différence de taille. En effet, pour les seconds, se poser en victime avait du sens, car vivant dans un État qui disposait du monopole légitime de la violence et parvenait sans peine à assurer ses fonctions régaliennes depuis sa création, un des rares moyens de défense face à une oppression systémique était de se plaindre, ou pour le dire moins crûment, d’engager un processus républicain de réforme sociale vers un plus grand égalitarisme. Pour les Africains, et en particulier pour Atumane, qui avait vécu dans un État fragile n’ayant qu’un contrôle partiel ou théorique de son territoire, d’une part le monopole de la violence était plus un concept d’universitaires qu’une réalité tangible, et d’autre part, il n’y avait aucune instance à laquelle on pouvait se plaindre, sinon peut-être l’Organisation des Nation Unies, mais elle n’était pas connue pour son efficacité. La défense de ses droits, dans bien des cas, hélas, et intérêts se faisait manu militari, ou ne se faisait pas. Atumane était bien placé pour le savoir, vu qu’il vivait de cet état de fait. Dès lors, la remarque initiale d’Atumane n’avait pas du tout un caractère de « victimisation », mais de casus belli. « Ta gueule, c’est pénible quand tu parles. Je te la refais pour les abrutis profonds : paye ton chocolat, barre-toi, et ne t’avise pas de venir faire le mec en face de moi à nouveau, ou même de me recroiser sans baisser les yeux. » Atumane n’était pas du genre à s’énerver, loin de là. Comme toujours avec lui, il s’agissait d’une manipulation subtile ; justement parce qu’elle était grossière. Certes, cette personne ne semblait pas l’avoir interpellé pour quelque motif racial, ou du moins, pas à première vue, et il ne correspondait pas au paysan mal dégrossi qui ne pouvait pas supporter de voir quelqu’un de fortuné, ayant réussi, et appartenant à un groupe ethnique, une religion, une nationalité ou un clocher différent ; blessure à l’orgueil irréparable pour tous ceux qui estimaient leur endogroupe comme naturellement supérieur. Il y avait donc un motif sous-jacent, qu’il restait encore à trouver, et pour cela, l’approche sélectionnée avait été de lui rentrer dans le lard le plus frontalement possible. Si l’objectif de cet importun était fort, et donc, avait un haut potentiel de menace – ou de rentabilité –, alors celui-ci le garderait en vue et réussirait à passer outre. Le cas échéant, il abandonnerait. Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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## Lun 6 Mai 2019 - 20:23 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Il a l'air surpris par mes paroles mais c'est hors de question que je m'atarde dessus, ce mec respire le danger à 10 kilomètres. Ça se voit dans absolument tout. C'est le genre de type que j'aurai pas pû approcher il y a quelques années, parce que rien qu'en croisant son regard je savais que j'avais plutôt intérêt à courir loin, sans me retourner. Vous savez, il a cette chose dans la posture, dans son aisance de maître du monde... Putain c'est fou à quel point je supporte pas ça. Oregon et son fils avaient la même, ça me fout tellement les boules. En plus le salopard continue. Wait what ?! Un frisson mauvais remonte le long de ma colonne. Et je fais claquer ma langue contre mon palais, sur la défensive. Comprenez bien : j'ai aucune chance contre ce type. Genre, c'est une armoire à glace probablement habitué à devoir se débarasser de problèmes plus encombrants que moi. Enfin si il sous-traîte pas, parce que les gens comme lui ont tendance à sous-traiter. Mais c'est mal me connaître que de penser que je vais fermer ma gueule. Je sens ce shit d'adrénaline tout droit sorti du passé qui me traverse. Je sens... Je sais qu'il y a probablement manipulation à un moment donné, mais c'est hors de question que je rentre dans son jeu, quel qu'il soit. Je suis de retour à moi, cet impertinent qui faisait tourner en bourrique trois mafias en une semaine sans et qui braquait une banque pour passer le temps (et qui finissait à moitié mort dans une ruelle une fois par an, parce qu'il faut bien). Alors je fais fi de la terreur que m'inspire ce mec et explose d'un rire sarcastique, mauvais. _ J'crois qu'c'est toi qui a pas compris, je dis cassant mais toujours assis. Les pouvoirs c'est ce qu'on appelle une redistribution des forces tu vois. Donc c'est toi qui va arrêter de te la péter Joseph Kony (oui j'en ai rien à foutre de mélanger les références vos gueules), tu poses ton cul sur cette chaise parce que tu vas intimider personne avec tes gros bras et tes fringues hors du prix, et tu vas me dire ce que tu viens foutre ici. La cruche d'eau du voisin a encore perdu quelques degrés et commence à geler, mais en voyant la stature d'Atumane, il préfère fermer sa gueule (et il fait bien). Et je vous jure, s'il me sort une seule connerie sur le Vide ou quoi je le défonce. Façon de parler. Oh et puis vos gueules hein, je sais que je suis tout chétif merde !
Dernière édition par Houston Carter le Mer 8 Mai 2019 - 21:57, édité 1 fois |
## Mer 8 Mai 2019 - 20:31 | ||
Atumane Ngwenya Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | Quand on a des prétentions, mais aucun moyen de les appuyer, on ne fait que provoquer sa fin. Et même en admettant qu’il eût la force d’appuyer au moyen de celle-ci ses demandes impératives, ce foutriquet commettait erreurs tactiques sur erreurs tactiques. D’abord, révéler qu’il possédait des pouvoirs, et pouvant être utilisés de manière offensive. Ensuite, il était resté sur l’idée que son bluff, ou que sa puissance, pouvaient seuls le défendre, et qu’il pouvait donc se permettre de rester assis et de concentrer son énergie mentale à énoncer des revendications claires et à avoir un propos construit. En comparaison, Atumane se contentait de répondre de manière allusive, suffisante pour maintenir l’attention de son ennemi, mais pas assez pour le déconcentrer. « Non mais en fait je m’en fous de ce que tu racontes. » Pas besoin d’avoir consacré de l’énergie à écouter ce qu’il disait pour formuler cette réponse. « J’ai rien à te dire, et t’as rien à foutre devant moi. » Juste ce qu’il fallait pour maintenir son attention, et placer son talon contre un des pieds de la chaise sur lequel son ennemi était assis. De là, la manœuvre était évidente. Les deux mains posées sur la table, devant son interlocuteur, laissant à penser que la menace viendrait de ses poings, Atumane poussa sur ces appuis et sur sa jambe pour faire basculer la chaise. L’autre emmerdeur glissa et finit cul sur le sol. Choc, et stupeur ; attaquer d’un endroit imprévu et ne pas laisser à l’ennemi le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait. Atumane enchaîna donc d’un coup de la pointe de sa chaussure dans le flanc, juste sous les côtes. Le problème, avec la violence, c’est que si on la déchaîne dans un lieu public, cela peut poser des problèmes ultérieurs. Il fallait donc la mesurer. Faire juste assez pour dissuader l’autre de tenter quoi que ce soit, mais éviter de susciter trop d’empathie pour l’agressé. « T’as joué, t’as perdu, maintenant va faire le mec ailleurs que devant moi. » Et verdict rapide ; ses motivations avaient paru modérément fortes à Atumane, mais inintéressantes. Son temps était précieux, et il n’en avait pas trop à lui consacrer. Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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## Lun 20 Mai 2019 - 16:15 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Je déteste tout chez ce mec. Sa façon de me regarder, de se tenir, de parler- oh putain à tous les coups c'est le genre de mec qui porte pas sa puce traductrice parce qu'il est trop bien pour ces conneries. Tellement je suis sûr de moi là. Il ose me dire qu'il se fout totalement de ce que je raconte- je raconte rien mec, je te menace putain ?! Pourquoi je suis jamais crédible merde... Sûrement parce que je suis une brindille qui arrive à peine à contrôler ses pouvoirs et qui a toujours aucune idée de ce que veut dire "tenue vestimentaire correcte" ?! Ouais, un point pour vous. Il me provoque encore, va même jusqu'à s'approcher -oh wait, j'apprécie la distance surtout avec ceux que j'apprécie pas- me mençant clairement avec sa position. Pas de chance pour toi mec, je suis déjà complètement terrifié, je vois mal ce que tu pourrais me faire de plus. Me casser la gueule ?! Mort de rire, essaye donc, je suis peut-être une brindille mais j'ai la résistance d'un putain de cafard. La chaise. Oh merde- trop tard, je finis sur le cul avant d'avoir eu le temps de bouger ou de formuler ma prochaine phrase. Coup de pied. Oh celui là je l'ai vu venir. Mes séances avec Elwynn au club de self defense finissent par porter leurs fruits alors que je pars une partie de la puissance en ramenant mon bras contre mon corps. Je souffle soudainement, acceptant la douleur qui arrive avec le coup. La gestion de la douleur, ça c'est mon truc. N'empêche, ça va laisser un sacré bleu (et non ce n'est pas le titre de ma sextape). Je reste au sol, attendant un possible prochain coup, mais non. Lâche. J'ai perdu, qu'il me dit. J'ai perdu ?! Je serre les dents. J'entends un "merde putain !" à côté de moi, la bouteille en verre a explosé sous la dilatation de la glace qui s'y est formée. Putain. Je me relève en vitesse, envoie valser plus loin la chaise qui m'a trahi (connasse de chaise) et ne peux m'empêcher d'en remettre une couche. _ C'EST ÇA, DEGAGE ! Retourne chialer dans les jupes de ta tante. Tu apprendras que je ne perds jamais. Principalement parce que je ne joue pas dans la même catégorie. Oui je sais ça s'appelle tricher, mais y'a des gens contre qui ça se justifie. Je n'ai pas le temps d'en déballer plus que le patron du café me hurle dessus. _ HOUSTON, TU SORS ! Je prends conscience que tout le monde nous regarde, que la plupart des cruches sont devenues un peu froides. Tout le monde s'est arrêté pour nous fixer. Ma main tremble brièvement d'anxiété. Je déteste être le centre de l'attention. Sans en demander plus, je file jusqu'à la sortie, lançant un regard assassin à Atumane en sortant. J'ai vraiment merdé.
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## Mar 28 Mai 2019 - 21:29 | ||
Atumane Ngwenya Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | C’était quelque chose d’assez pitoyable à voir que cette scène : quelqu’un qui ordonnait à son adversaire de foutre le camp, alors que lui-même s’empressait de prendre la fuite. Pas vraiment de quoi impressionner Atumane, ni qui que ce soit, d’ailleurs. L’intéressé regarda Houston partir – maintenant, il avait son nom – pendant quelques instants, et se retourna. L’attention s’était focalisée sur eux au moment où une bouteille d’eau avait explosée, et quand Houston se mit à hurler. Sa curiosité attisée par le premier phénomène, Atumane s’approcha de la table, où un jeune couple prenait des sorbets. Et ça alors. Des morceaux de glace. Houston avait fait exploser la bouteille en la congelant à distance. Était-ce voulu ? Probablement pas, vu que ça avait été totalement inutile. « Veuillez m’excuser de vous avoir causé du tracas. » Que l’opinion du tenant de l’établissement se soit retournée contre Houston, et avec elle, celle de l’ensemble des témoins, était intéressante. Et révélatrice : Atumane avait gagné à ne pas être connu, alors que Houston avait perdu à trop l’être. Il devait avoir une certaine réputation, qu’il ne serait pas inintéressant de creuser, et d’utiliser contre lui s’il venait faire le mec à nouveau. « Je veillerai à ce que cela ne se reproduise plus. » On pourrait supposer des paroles qui en disaient plus long que ce qu’on pourrait en penser, mais il n’en était rien. En fait, c’était même tout l’inverse. Il y avait certes eu la déclaration de Houston sur sa tante, qui aurait pu alarmer Atumane ; car elle indiquait qu’il était au faite de certaines choses. C’était cependant hautement improbable. Déjà parce que n’importe qui pouvait faire une recherche sur la toile, et découvrir qu’il existait une richissime mozambicaine portant ce nom, qu’on voyait de temps en temps à des soirées mondaines dans les pays de la Triade, et qui était flanquée de son neveu jusqu’à il y a peu. Si vraiment Houston savait quoi que ce soit, il aurait appelé la police, et n’aurait rien tenté par lui-même, car il se serait rendu compte de la dangerosité extrême qu’il y avait à se confronter à un marchand d’arme. Dans ce calcul, Atumane omettait à dessein un élément déterminant dans toute analyse des comportements humains : celui de la bêtise et de l’impulsivité. En clair, quelqu’un d’intelligent n’aurait pas tenté d’agir directement et de faire justice soi-même. Bien heureux les simples d’esprits, disent les curés : la stupidité de Houston allait lui empêcher de subir de graves conséquences, car il avait agi de la manière la plus directe qui soit. En effet, les gens du milieu d’Atumane agissent par nature dans l’ombre, aussi elle est leur domaine. Tenter de s’opposer à eux sur leur propre terrain n’est pas la chose la plus sage à faire. En l’attaquant directement, Houston s’était révélé être un imbécile. Et les imbéciles ne sont pas dangereux – excepté en raison du fait que les gens intelligents ne peuvent pas prévoir leurs actions. À bien y réfléchir, il faudrait peut-être le mettre sous surveillance. Oh. On y penserait plus tard. Atumane retourna à sa place, devant son ordinateur. Cette distraction était terminée, et il avait encore beaucoup de travail, qui n’allait pas se faire tout seul. Où en était-il, déjà… Ah, oui, à un responsable d’ONG britannique connu pour faire passer de l’héroïne avec ses sacs de riz en direction de dispensaires de vaccination au Nigeria. Ce riz était distribué aux populations quand elles venaient se faire vacciner pour Ebola. Rosalina voulait le convaincre de glisser quelques missiles sol-air entre lesdits sacs. Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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