Il fait de plus en plus chaud à Terrae, l'été se fait ressentir. Les pluies sont plus rares et plus drues, et le soleil tape. Les grillons sont sortis et chantent depuis plusieurs jours maintenant. Les oiseaux chantent, les sauterelles volettent joyeusement dans le parc et les élèves auront bientôt les vacances d'été, les activités dehors. L'été au Japon est très différent de celui en France, et pourtant, l'humeur des gens est sensiblement la même. Le mois de juin est souvent apprécié pour sa météo, mais il n'est pas de tout repos dans les deux pays. Les festivals d'été vont commencer, drastiquement différents dans les deux pays.

Alice se réjouit de vivre toutes ses différences. Elle réfléchit sérieusement à retourner en France pour l'été avec les billets de Noël pour voir son père, qu'elle n'a pas vu depuis bientôt 2 ans. Elle sait qu'il va bien, mais retrouver les bras chaeureux de son père, et la frâicheur de sa cabane, ça ne lui ferait pas de mal. Elle sourit et se détourne de son bureau. Il faut qu'elle passe en salle d'art plastique pour continuer la fresque qu'elle a promit de terminer aux enfants de l'hopital pour la fin de la semaine.

Elle ne devait pas trop trainer, mais malgré tout, elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil dans la salle commune. Ce ne fut pas sa vision mais sa télépathie qui lui fit voir la personne qui se trouvait au fond. Elle reconnait immédiatement la présence d'Arash, et reamarque qu'il est seul. Par ce temps, tout le monde est dehors à ses occupations, et c'était une heure de cours pour les lycéens. A pas de loup, Alice se faufile dans la salle, et une fois derrière le jeune homme, elle écoute brièvement ses pensées, voit à travers ses yeux, comprend qu'il vagabonde lui-même dans sa tête et ne s'en mêle donc pas plus. Elle pose avec douceur ses deux sur ses yeux, sans le faire sursauter, juste pour le faire rire. Elle ne dit rien, ne voulant pas se trahir, et attend que le Feu la reconnaissance.

Alice laisse le temps au garçon de venir toucher ses mains, l'écoute réfléchir à qui cela peut être. Elle voit les visages, les états d'âmes rapides du garçon, sans pour autant en prendre compte, elle ne veut pas connaître ses relations avec les autres, même si elle les entend, ça ne la regarde pas. Il réfléchit, trie, continue de caresser ses paumes. Et puis Alice voit son visage souriant dans la tête d'Arash. Elle se met à sourire de même.

Sans retirer ses mains, elle rit doucement en entendant sa remarque, et vient trouver les yeux dorés du garçon. Elle secoue légèrement la tête.

« Pardonne-moi mais ce n'est ni l'un ni l'autre, j'aime simplement sentir la surprise chez les gens lorsque je fais ça, et l'amusement qu'ils en retirent lorsqu'ils trouvent ! »

Elle sourit avec douceur.

« Et c'est te voir sourire comme ça qui me fait plaisir. »

Doucement, elle dégage ses mains pour venir se placer devant lui et lui éviter de se tordre le cou lorsqu'il lui parle. Elle croise ses mains devant elle, et engage la conversation avec un ton chaleureux.

« Je suis contente de te trouver là. Je vais devoir bouger bientôt, est-ce que tu veux venir avec moi ? Je vais finir une fresque pour les enfants de l'hopital, pour qu'il puisse remplacer la leur de cet hiver. »

C'était bien là Alice, toujours à proposer de passer du temps avec les autres même lorsqu'elle n'en a pas. Toujours à donner alors qu'elle n'a plus rien. Alice est toujours pleine, jamais perdue, toujours prête à donner, Alice n'a pas de limite pour partager. Cela ferait probablement plaisir à Arash, et puis elle avancerai plus vite, pourrait passer du temps avec lui, et terminerai la fresque pour ravir les plus petits.

Arash, bien qu'il était clairment préoccupé l'instant d'avant, semblait plus sûr de lui, plus en confiant avec elle. Il a l'air de penser qu'Alice n'a que peu de réaction, mais la Terre ne fait rien à ce propos, elle ne lui en tient pas rigueur. Elle ne réagit pas fortement pour la simple et bonne raison qu'Alice est tactile, elle n'a pas peur du contact, et elle ne le sacralise pas. Elle a beau être heureuse qu'il lui offre ce massage, elle ne l'est pas plus que de le voir.

Elle lui répond par un immense sourire, amusée et attendrie. Il avait gardé son verbe charmeur, trop lié à son égo encore, mais ce n'était pas le moment pour lui faire une remarque, il avait l'air déjà tourmenté, un problème à la fois. Elle se place face à lui et lui proposes de venir avec elle. Arash lève les yeux au plafond, réfléchit sans trouver de réponse, avant de se redresser face à elle. La jeune femme ne semble aucunement gênée par le silence qui s'écoule, elle attend qu'il lui confirme de vive voix, malgré ce qu'elle entend en surface de ses pensées. Elle sourit lorsqu'il accepte.

Ils se mettent ainsi en route vers la salle d'art, il n'y aura pas trop de monde à cette heure-là, et elle aura la place de dérouler la fresque pour en faire quelque chose de joli. Sur le chemin, Arash lui demande avec douceur comment va sa vie. Alice répond avec un sourire.

« Tout plein de choses ! J'ai terminé mon année, que j'ai eu, je projette de partir en France pour voir mon père avec Adé. Le champs de fleur est encore plus rayonnant que la dernière fois, il y a de nouvelles fleurs, et elles sont magnifiques. Et le champs de Terrae est très bien entretenu par Nathanaël. »

Alice parlait bien évidemment de tous ses amis qui, en ce moment pour la plupart, allait plutôt bien, très bien pour certains, et il y a eut plusieurs heureuses nouvelles, heureuses évolutions ces derniers temps.

Ils finissent par arriver dans la salle d'arts plasiques, vide de toute personne. Alice se dirige directement vers des grands rouleaux entourés d'élastiques à côté de l'armoir à matériel. Avec minutie, elle retire les élastiques et les déroule au sol. Sur la fresque, on devine comme une plage abstraite à un endroit, des silhouettes d'oiseaux, des bouts de pastèque, quelques petites empreintes d'enfants ici et là, marque de fabrique d'Alice.

Alice entend quelques questions que le Feu se pose mais n'exprime pas à haute voix, elle n'ajoute donc rien, ne se permettant de rentrer trop fort dans son intimité, ou de le brusquer. Ils se dirigent donc tous les deux vers la salle d'art, au rythme d'Alice, léger et heureux. Plus ils avancent, plus elle sent qu'Arash retient des choses pour lui. Elle décide de bloquer ses pensées pour lui laisser le choix de le partager ou pas.

Une fois dans la salle d'art, Alice semble nager dans son élément. Une fois la fresque déroulée, le regard du Feu s'y pose et son visage traduit sa grande réflexion. Et puis directement, un flot de question l'assaille. Plus il parle, plus Alice sourit d'un air amusé. Elle ne se moque pas du tout, cela l'amuse simplement de voir le garçon plein d'enthousiasme. Elle finit par rire quand il se reprend et lui demande son idée.

« Je ne pensais pas faire de soleil, plutôt dessiner les contours d'une montagne, quelque chose de simple d'un peu abstrait. Nous n'avons pas besoin de faire quelque chose de figuratif, cela peut être juste une idée, que chacun fasse la continuité du dessin dans sa tête. »

La Terre désigne en même temps l'endroit est la forme qu'elle imagine en pointant son pinceau sur la fresque. Elle redresse la tête vers lui.

« Est-ce que tu peux dessiner les contours pendant que je prépare les couleurs ? »

Elle se met déjà au travaille, sort une palette et commence à sortir les couleurs des tubes pour commencer à les mélanger et créer des verts et des marrons satisfaisants, en accord avec le reste de la fresque.

Un problème ? Oui, tu l’avais senti qu’il y allait avoir un problème… Mais pas aussi grand. Quand tu es seul, tu es seul, tu sais quoi faire, tu sais comment, faire et tu n’as pas de problème car tu sais que tu n’as besoin que de suivre ton propre instinct. Ceci simplifie la chose, à un niveau assez impressionnant car tu fais selon tes propres règles, te fichant du résultat et arrivant toujours à ce que tu veux après quelques échecs et répétition. CEPENDANT, là, c’était pas toi qui était la tête de groupe…

Faire ce que tu veux n’est pas dans les options … Restant de marbre devant la fresque, prenant presque la pose … Tu ne trouvais pas la moindre solution au problème qu’on te posait. Demander à Alice serait la manière la plus, simple mais …Tu penchas doucement ta tête, posant ta main sur ton front… Avant de te pencher un peu plus en prenant ta tête à deux mains. Tu restas comme ça, quelques secondes de plus, avant t’assoir au sol, relevant le regard vers le ciel, un regard vide. Puis tu plaças ta tête entre tes genoux, les mains sur le haut de ta tête. Avant de lâcher juste.

- « Je pense pas pouvoir beaucoup t’aider en vrai… Je suis doué mais … je ne serais pas dessiner à ta façon, et ma façon ne plaira certainement pas aux enfants. De plus il me faut plusieurs tentatives pour arriver à un truc correct en peinture, et j’ai pas envie de te forcer à dessiner encore et encore cette fresque pour mon bon plaisir. »


PS : désolé, mon post doit être OOC mais là, j’ai plus d’idée comment jouer Arash, trop de truc IRL, désolé si je fais de la merde avec le personnage, mais là, je sais même plus comment le jouer, j'en perds espoir.

HRP: Eeeeh tout doux chaton. C'est pas grave ok, ça arrive. Y a pas de souci, tu sais si tu prends le temps de me répondre, genre attendre quelques jours avant d'avoir une idée, ça peut être chouette aussi ! Moi je suis pas pressée, et toujours à la bourre en plus, donc c'est limite si ça m'arrange que tu ne sois pas trop rapide ! <3

Alice s'affaire directement autour des palettes qu'elle étale devant elle, prépare les tubes de couleurs. Elle va chercher rapidement un petit pot d'eau pour les pinceaux, prend un large, et commence à ouvrir les tubes de peinture pour en faire sortir les pigments. Elle sourit en s'affairant, Alice adore l'odeur des tubes de peinture que l'on ouvre, tout particulièrement les gouaches. Elle utilisera majoritairement des aquarelles néanmoins, toutes encore enfermées dans leur grand étui. Elle commence à mélanger du bleu marine, du cian, du blanc et un peu de jaune, préparant différentes teintes.

Tout à coup, la voix d'Arash brise le silence. Alice avait monté ses barrières, se coupant des pensées du jeune homme, c'est donc à cet instant qu'elle se rend qu'il n'avait rien produit pour l'instant, qu'il n'avait en fait presque pas bougé, seulement pour se mettre en boule.

Alice l'écoute jusqu'au bout, et puis son sourire renaît. Elle se tourne avec douceur vers des feuilles blanches, les glissent devant lui, pose plusieurs types de pinceaux et un crayon. Elle va ensuite se rasseoir pour continuer ses mélanges, et répond simplement, d'une voix douce et apaisante.

« Le seul moyen que tu as de voir si ta peinture plait aux enfants, c'est d'essayer. »

Alice ne veut pas qu'un style de dessin, elle les veut tous, elle ne veut pas qu'il réussisse au premier essai, elle veut seulement le premier essai. Alice se fiche bien de la perfection, Alice veut que cela vienne du coeur et puis c'est tout.

Si Arash s'était plié en quatre et avait voulu changer, Alice ne pouvait garantir qu'il avait réfléchi auparavan à ses actes, à pourquoi changer, comment. Penser aux forces et aux faiblesses qui peut être ne sont pas tant ce qu'elles semblent être au premier abord. La vulnérabilité était souvent considéré comme une faiblesse, parce que bien souvent, elle ne savait pas être utilisée. Sans colère, de préférence. Utiliser sa tristesse et sa peine, ses doutes et ses peurs, c'était ce qu'Alice faisait depuis des années d'existence, et elle s'en sortait du mieux qu'elle pouvait.

Un peu perdu, le garçon fini par bouger et se remettre face à la feuille, alors qu'Alice continue sa besogne. Elle ne lui prête pas toute son attention, lui laissant de la place, pour réfléchir, s'exprimer, un peu de pudeur aussi, face à cette faiblesse qui pouvait l'atteindre parfois. Elle réussit à créer la couleur, le bon pigment, alors que le Feu se met à parler de nouveau. Alice l'écoute, tout en mélageant, rajoutant quelques nuances.

C'était amusant comme il donnait du savoir à une masse rocheuse, et le retirait à une entité dont toute une partie des personnes qu'il souhaite aider, à savoir tout le monde, croit et se réfère. Il se remit à poser tout un tas de question, faisant part à la Terre de ses doutes, ses questionnements. Elle l'écoute parler du statut de roi de nouveau, un peu plus fort que la dernière fois. Elle n'était toujours pas convaincu du roi devant montrer le chemin. Elle n'est toujours pas convaincue du tout de son positionnement, mais soit. Elle attrape sa palette et se déplace à côté de la fresque. Elle lève les yeux vers lui à sa question.

« Je crois que beaucoup de roi ont régné avec l'exemple de la peur, et du pouvoir sur les autres. Je ne suis pas certaine que ce soit toujours une bonne solution. »

Elle attrape un pinceau, et le trempe dans le bleu, avec attention, et désinvolture. Elle semble avoir fait ce mouvement tant de fois par avant. Ses yeux parcours le dessin, et elle souffle, avec énormément de tendresse, tout en traçant ses premiers traits.

« Je ne suis pas non plus certaine qu'il y ait de noeud. Et quand même bien il y en aurait un, tu n'arriveras pas à le trancher, si tu n'essaies pas. »

Et Alice dessine, ce n'est pas parfait, ni absolument réaliste, ce n'est pas incroyable, ce n'est pas impressionnant, mais c'est terriblement sincère.

Arash semble se poser des questions, parce qu'Alice. Elle entend vaguement qu'il est contrarié par sa réponse. Pourtant, Alice avait répondu du mieux qu'elle pouvait à sa question. Elle ne pouvait pas, plutôt, ne voulait pas inventer une réponse pour lui faire plaisir, elle voulait être sincère et donner ce qu'elle pouvait au garçon. Elle essayait aussi de le pousser à agir, à passer outre. Que voulait-il alors, qu'elle ne soit pas sincère ? Qu'elle prenne pitié de lui ? Alice n'avait pas la réponse à tout. Et heureusement.

Malgré tout, il continua de lui répondre. Il défendait sa position avec énormément d'exemple théorique dont on ne sait finalement que très peu de choses. Alice redresse la tête un instant, l'air de réfléchir à ses propos. Elle les entendait bien sûr, elle essayait maintenant de les assimiler. Elle comprend son point de vue, sans pour autant être en accord avec. Ce qui ne veut pas dire que l'un ou l'autre a tort, il s'agit simplement de positionnement autour d'histoires célèbres dont on ne peut pas tirer de vérité.

« Ce que tu dis est très intéressant. Merci de le partager avec moi. Voici ce que j'en pense : je crois que les humains retiennent bien plus ce qui leur permet de survivre, plutôt que les méchants. Ils retiennent ce qu'ils doivent éviter et au contraire, favoriser. Les personnes qui comptent le plus dans la vie des gens sont le plus souvent des personnes qui leur ont beaucoup apportés. N'est-ce pas justement ton cas, Arash ? »

Le sourire d'Alice lui est adressé, mais les yeux bleu glacés de la jeune femme reste posés sur son mélange de couleur, son travail aussi, a de l'importance.

« Il serait intéressant que l'on compare comment l'on a appris l'histoire de ces rois. On m'a conté tant de belles histoires à leur propos, de conquêtes, de richesse et de succès. Je pense que tous les rois, comme tous les humains, ont pu faire de belles choses, et peut être certains rois furent moins pire. Je trouve cela tout de même assez amusant de voir, par exemple, comment traitaient-ils leur peuple. Les esclaves, les enfants, les femmes, les étrangers, tout ce qui était différent d'eux. N'est-ce pas étrange de se permettre de conquérir d'autres peuples sous-prétexte que "nous, c'est mieux" ? J'ai toujours trouvé ça étrange, de vouloir imposer. Même si je comprends pourquoi. C'est bien plus simple. Alors les rois montrent l'exmeple, leur exemple. Mais ce n'est que leur vérité, leur point de vue. Je n'ai pas l'impression qu'ils avaient envie de comprendre les autres. Je n'ai pas l'impression qu'ils agissaient pour "le peuple". Ca n'existe pas, "le peuple". C'est seulement plein d'humains. C'est très différents, plein d'humains. Je crois qu'un roi est effrayant parce qu'un roi ne considère pas le peuple comme plein d'humains, mais comme une variable de son pouvoir. Je crois qu'une seule personne qui donne un seul exemple à plein d'humains, c'est étrange. Et pas très approprié. »

Finalement, le jeune garçon finit par essayer. Alice termine sa première esquisse et jette un coup d'oeil à la sienne. Un grand sourire apparait sur ses lèvres. Il arrive finalement à dessiner. C'était amusant, elle était pratiquement certaine qu'il s'inspirerait de quelque chose, et que cela ne sortirai pas tout droit de son imagination. Il se débrouillait très bien malgré tout.

« C'est très bien ce que tu fais, tu sais. »

Arash la rejoint sur un point, sans rien dire ni même commenter. Son silence et ses pensées confirment simplement à la jeune Terre qu'ils étaient donc bien d'accord sur ce point de vue. C'était toujours une réflexion en cours et on pouvait toujours changer d'avis bien sûr.

Il termine son ébauche avant de lever les yeux vers Alice, et d'élaborer une réponse, réponse qui prend la forme d'une immense histoire. Histoire qu'Alice connait bien, très bien. Les récits mythologiques, elle en avait dévoré dès petite, et ceux d'autour du monde entier. De l'avantage d'avoir reçu l'éducation d'un père libraire et d'une mère aventurière.

Néanmoins elle l'écoute lui parler jusqu'au bout de Gilgamesh et de sa fabuleuse épopée, de la légende de cette homme unique et de son courage, de l'admiration qu'il lui octroie. Alice sourit, comme attendrit. Elle a vécu longtemps avec ce genre d'admiration pour les héros et héroïnes d'histoires.

« Comme tu es passioné, cela fait plaisir à voir. »

Elle sourit, et hoche la tête.

« Bien entendu, il est ridicule de comparer notre époque à celles du passé, et compliqué d'émettre un jugement sur ce qu'il s'y passait, qu'il soit positif ou négatif. Néanmoins, je pense que les régimes dirigés par un seul homme ont eu le temps de prouver leur efficacité pas si exemplaire, de tous les points de vue. Mais ce n'est bien sûr que mon point de vue, encore une fois. Dire que les rois d'aujourd'hui sont des tyrans est un peu compliqué néanmoins, puisque quasiment la moitié des pays d'Europe, pour ne citer que ce que je connais le mieux, est dirigée par des rois, ou fonctionne avec un système monarchique. »

Elle prends néanmoins le temps de réfléchir à sa réflexion et ce qu'il essaie d'apporter. C'était pour sûr très intéressant, elle ne remettait pas du tout cela en cause. Mais elle ne pouvait s'empêcher de voir les choses différemment.

« Gilgamesh a beau avoir l'air d'un roi exemplaire, nous n'avons aucune preuve de son existence, mais beaucoup du fait que la légende le glorifie beaucoup. Je pense que ce récit, tout aussi agréable soit-il, n'est pas très objectif. De même, j'adore la légende du roi comprenant son peuple, mais on ne me fera pas croire que parce qu'un roi accepte d'être mortel comme ses sujets, il est un bon roi. Il est simplement mortel. Comme tous les rois. Et il l'accepte. Je n'ai pas la sensation que ce soir la même chose que se mettre au même niveau que ses sujets à proprement parler, puisque c'est impossible. Ils sont tous bien trop nombreux. »

Elle plonge son pinceau dans l'eau, et commence à mélanger du vert et du jaune.

« Malgré tout, je comprends ton engouement pour le statut de roi, s'il repose sur une base légendaire et mythologique. Je ne suis absolument pas d'accord sur ses bénéfices, notamment si l'on parle d'Arthur, mais je comprends tout à fait pourquoi tu peux t'y identifier et souhaiter t'en rapprocher. L'idée de noblesse, d'exemple, de pureté, tout cela sont de belles choses finalement. Mais selon moi ce n'est pas ce qui résulte de leur règne. »