Parfois comme ça, on va dire que tout va bien dans ma vie. Genre vraiment bien, j’ai le meilleur amoureux de la Terre, ou du moins celui qui me convient le mieux. J’ai le meilleur coloc de la Terre, certes le plus têtu aussi ; celui qui se pose un peu trop de questions connes en ce moment qu’il préfère oublier qu’il se questionne. J’ai une bande de potes géniaux. Une maison accueillante. Un travail que j’adore, c’est hyper gratifiant de réussir à aider quelqu’un. C’est un petit bonheur de plus dans mon ciel bleu que de me sentir utile. Tout va bien, alors pourquoi j’ai ce sentiment ?

Pourquoi j’ai cette petite voix dégueulasse qui souffle à mon oreille que cela ne peut pas durer ? Que je ne mérite pas tout ce bonheur, que le karma ne peut pas s’équilibrer de la sorte. Alors quand elle est trop forte, quand elle gâche mon ciel bleu je sors et j’bois un coup avec les potes. Ce ne sont pas tous des amis mais j’aime les soirées qu’on partage, j’aime l’ivresse qui engourdit les sens et fait taire la voix… Ces soirs je ne peux pas aller dormir avec Nathanaël, il n’aime pas l’alcool et je crois qu’il n’aime pas vraiment me voir ivre… Alors j’évite que l’on se croise quand je suis ronde comme une queue de pelle, je ne veux pas le décevoir… Alors parfois j’ajuste juste mes sentiments pour faire taire cette salope de petite voix…

Aujourd’hui je ne compte pas aller boire, mais rien n’est exclu… J’ai un travail à faire en salle des masters, des papiers à traduire encore. J’aime ce taf autant que je le déteste, j’adore jouer avec différentes langues et pourtant ça laisse parfois mon cerveau en compote. Je rassemble les documents sur lesquels je travaillais et je m’étire. Samer j’ai le dos en vrac. J’range le bordel dans mon casier et me décide à aller faire un tour pour me changer les esprits et regagner un peu de ma vivacité avant de rendre une petite visite à mon amoureux.

Alors que je passe l’entrée je remarque que le garçon qui la passe en sens inverse a fait tomber quelque-chose. Le temps que je me penche et le ramasse il s’est déjà éloigné.

« HEY TOI LE GRANDS BLOND ARRETES TOI !!! »

Le mal de mer post-traumatique vous connaissez ? C'est cette sensation qu'on a après avoir quitté un bateau après un voyage de euh... Je ne sais plus combien d'heure exactement. Mince. Mais voilà, même la terre sous mes pieds ne semble pas ferme mais plutôt secouée et totalement instable. Mais en fait, c'est juste mes jambes qui tremblent encore.

Mon premier voyage en férie remonte à il y a environ 3 ans et je n'en garde pas de grands et bons souvenirs. La seule chose positive qu'ont en commun ces deux traversées de la mer est que les deux étaient nécessaires et la raison pour laquelle je les ai fait en valait le coup.
Et encore, pour celle là c'était toujours à vérifier.

Ce qui est certain, c'est que maintenant que je suis debout face à cette endroit, je suis assez sceptique en ce qui concerne le bâtiment de l'institut. L'architecture est très jolie, ça je ne dit pas le contraire, c'est juste que... Est-ce que les couloirs ne sont pas trop étroits?  Les salles de classes sont-elles assez large ?
En fait, j'angoisse déjà à l'idée de laisser mes affaires au dortoir car comme je ne compte pas y rester ... J'ai bien-sûr pensé à garder ma valise avec moi mais en pleine nature ça ferait tâche et mes affaires finiraient abîmés.

Aller ! Je dois me ressaisir.  J'inspire profondément en me disant que l'air Japo-rean me donnerait du courage mais très vite je grimace à ma bêtise naïve et marmonne,

" C'est stupide car c'est le même air que autre part sur la Terre..."

J'avance donc vers l'intérieur du bâtiment en traînant ma valise sans me rendre compte que j'ai laisser derrière moi le bien le plus précieux que j'ai pu ramener de Sakhaline.

Pendant que je passe les portes en grinçant des dents j'entend quelqu'un crier pour interpeller une autre personne mais je ne me sens pas visé en particulier. C'est vrai quoi, la personne a crié " Le grand blond " et je suis loin d'être gran- .. Mais mes cheveux sont bien blond oui ! Il se passe donc un moment avant que ça monte à mon cerveau et que je me retourne pour voir une jeune femme en fauteuil agiter en l'air l'écharpe que j'ai piqué à ma mère avant de quitter la maison.

Mes yeux s’écarquillent. Je fais volte-face et rebrousse chemin jusqu'à cette personne en contenant mes pensées paniquées à l'idée que je n'aurais peut-être pas pu la retrouver si elle ne l'avait pas ramassé. À sa hauteur je m'incline et prend à deux mains le tissu bleu précieux brodé à la main.

" M-..Merci Madame ! Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je l'avais vraiment perdue. "

Je relève la tête pour lui sourire poliment tout en gardant une distance de bienséance .
Oups. Mais en y pensant... Je n'aurais peut-être pas du l'appeler 'Madame ' ? Elle donne l'air d'avoir quoi.... 25 ans ? Donner un âge à quelqu'un c'est pas mon fort..

Il met un temps à se retourner… P’t’être que j’aurais du dire le petit blond ? Non mais j’ai jamais été douée pour juger la taille des gens…. Tout l’monde a toujours été plus grand que moi de toute manière. Bon s’il se retourne pas va falloir que je le course… J’crie à nouveau et il finit enfin par m’accorder un regard, j’soulève l’écharpe pour qu’il comprenne bien qu’c’était à lui que je m’adressais et il fait demi-tour dans ma direction pour récupérer son bien.


« Madame ? Sérieusement ? Genre appelle-moi Ipiu et tutoie-moi comme tout l’monde s’teuplait. »

Ceci est un conseil si tu veux rester en vie. Non j’déconne. Mais sérieusement, madame ? OMG. J’avais presque pas passé une journée de merde mais il vient de me la plomber. C’est l’fauteuil, il m’fait prendre au moins cent ans. J’suis sûr que je marcherais sur mes deux jambes personne m’aurait jamais appelé madame… Et ce principalement parce que je n’aurais jamais dépassé les un mètre cinquante-quatre… Enfin, j’imagine que si j’marchais encore sur mes guiboles j’supporterais pas qu’on m’traite comme une gamine… Oui j’suis jamais contente.

« Et si tu l’avais perdue tu l’aurais cherchée. »

Oui c’t’aussi simple que ça, genre maintenant qu’il le dit j’vois la finesse des motifs que l’on peut voir sur son écharpe bleutée… Puis qu’elle était toute douce, c’est un travail de bonne qualité… Mais j’sens que c’est pas pour ça qu’il la tient comme ça, j’vois l’affect qu’il a pour cette objet et c’est clairement pas celui qu’on a pour une écharpe achetée une misère chez Tati. Surtout qu’on n’va pas s’mentir les broderies ont été fait à la main, donc soit ça a été acheté hors de pris chez un artisant, soit il connait la personne qui l’a brodée… Donc j’penche pour cette solution… J’suis donc sa sauveuse providentielle… Ou providentielle sauveuse ? On le dit dans quel sens ?

Mince mince mince! J'avais bien fait une gaffe en l’appelant ainsi. Les marques de respect de pays en pays sont si différentes et ... étranges.

Dans mon pays on ne tutoie que son mari ou sa femme en privé, ou encore ses frères et sœurs mais jamais quelqu'un d'un âge différent du sien et encore moins quelqu'un de l'autre sexe.
Mais je suppose que si je veux m’intégrer dans cet endroit je dois me plier aux règles de vie et... à leurs habitudes social, tant que ça ne me demande pas d'exprimer de l'affection physique tel que le font les Français et autres habitants des pays de l'Europe de l'Ouest.

Face à une femme plus âgée je me dois d’obéir. Je m'incline une nouvelle fois, l'air désolé.

" Euhm.. d'a..d'accord mada- Euh ! Ipiu ! "

Je crois que j'ai vu un fragment de ma vie défilé dans ma tête là ! Elle est peut-être petite mais mon instinct de survie me crie de faire attention et de ne pas la froisser.

" Yulishka Tokarev de quelque part en Russie. "

Me présenter à ma sauveuse est la moindre des choses, sauf que là pour le coup je ne sais absolument pas de quelle manière le faire et c'est sortit peut-être un peu trop de façon officiel parce que un peu plus et je lui tendait la main pour qu'elle me la serre. Comment font-ils ici ? J'aurais peut-être dû faire comme JaeHyun ?
Oh mon dieu, je veux me cacher dans un trou. Ma première rencontre est un désastre et je crois que mon malaise se voit que trop bien.

" Ou-oui bien sûr que je l'aurais cherché ! Mais si quelqu'un de mal attentionné l'aurait récupéré avant moi pour se l'approprier ou la vendre j'aurais jamais pu remettre la main dessus et à coup sûr je me serais fait tuer par ma mère ! Enfin pas tuer.. pas vraiment.. Juste grondé? Euh... Punir ? "

Oui. Un désastre.

Je lui fais les gros yeux quand il tente de m’appeler madame. Tu cherches la merde toi c’est ça ? Oui vas-y reprends toi ! Je lui souris pourtant alors qu’il se présente, j’avais compris qu’il venait de Russie à la langue qu’il parle.

« Du côté du Baikal non ? » je demande à cause de son accent.

J’ai du mal avec les intonations de cette région et si j’arrive la plupart du temps à comprendre leur jargonisme je ne sais pas l’utiliser. Le russe que j’ai appris et que je maitrise est plus proche de celui parlé à Moscou. Cela me demande un effort de concentration pour le comprendre mais hors de question d’aller chercher une puce traductrice. De toute manière cela fait bien longtemps que j’ai égaré la mienne.

« Ipiu Raspberry de Terrae. »

Contrairement à nombre des terraen je ne me désigne pas par une patrie d’origine mais par mon appartenance à Terrae… Après tout c’est ici que je vis et le seul endroit où je me sente « à la maison. »

« Une chance que tu sois à Terrae ! Si tu perds quelque-chose d’important il te suffit de prendre contact avec un voyant qui t’aidera à remettre la main dessus… Et il est difficile de mentir sur la propriété d’un objet quand ces derniers peuvent en tracer l’appartenance en sondant son passé, son présent et son avenir… Je suppose que tu viens d’arriver ? »

Déjà parce que je ne t’ai jamais croisé, ensuite parce que si tu avais été initié je t’aurais déjà rencontré et pour finir si tu étais là depuis un moment tu n’aurais pas de bagages et tu saurais que les voyants existent. Comment ça c’était pas cool de partir du principe que tu connais l’existence des pouvoirs ? En général on essaie quand même d’en parler un minimum quand on va chercher un novice…

Même si c'est une question de sa part, je ne peux m'empêcher de sourire quand elle mentionne quelque chose que je connais. Ma réponse ne se fait pas prier, j'hoche la tête vivement de haut en bas pour confirmer cette localisation bien que toujours approximative.

En retour, ma sauveuse, Ipiu, se présente aussi sous la même formule que j'ai utilisé, ce qui d'une certaine façon me rassure car elle s'adapte à moi. Mais cela m'interpelle aussi car je n'arrive pas à trouver d'origine à son prénom. Peut-être vient-elle réellement d'ici ?

Mentalement je me dis 'Mais bien-sûr ! Les voyants ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt !? ' mais honnêtement je ne vois absolument pas de quoi elle me parle à ce moment. Si il est question de ces personnes qui usent des pouvoirs des démons pour faire des prémonitions, avoir des visions en rêves alors non merci ! Je préfère me tenir loin de ce genre de chose.

Enfin bon. Mes questions misent de côtés, j'hoche de nouveau la tête quand elle prononce sa seconde demande. Elle aurait pu le formuler comme une affirmation vu la certitude avec laquelle elle le pense, et pourtant elle me laisse l'occasion de répondre. Seulement ... Je suis bien trop perturbé par ce que je viens d'entendre et je la regarde avec ce visage remplit d’incompréhension la plus totale.

" Attend. Tu viens de dire l'avenir d'un objet ? Autant son passé d'accord, mais comment ça peut-être possible de savoir comment il va finir ?  "

Ce n'est pas comme pour les humains dont la destiné est déjà tracé. A moins de provoquer la fin de l'on souhaite à cette objet dans un futur proche mais même comme ça c'est impossible de prédire comment est-ce que cela va vraiment se passer avec des détails vraiment précis. Enfin... je pense. Peut-être qu'une nouvelles technologie qui le permettrait a été inventé depuis peu.

« Je n’en ai pas la moindre idée, je suis sensitive pas voyante. Je sais ce qu’ils peuvent faire, mais je n’ai aucune idée de comment ils le font. »

J’ai essayé une fois les cristaux de voyants. Très mauvaise dope. Ca te fout la cervelle au court-bouillon. Pas comme ceux des télépathes qui peuvent s’avérer hyper immersifs. C’est différent. Les voyants ça part dans tous les sens. J’ai cru comprendre qu’ils pouvaient voir différents futurs et sentaient quand certains étaient plus probables que d’autres, le futur restant parfois incertain, sauf peut-être pour les masters qui ne se trompaient que lorsqu’ils mettaient en œuvre de quoi contrecarrer leur vision… Mais là encore ils devaient s’aventurer sur de nombreux chemins pour savoir lequel leur permettrait d’obtenir un destin plus favorable.

Je ne peux donc pas lui expliquer comment, attends. Il sait de quoi je parle au fait ? Genre, si c’est un noob peut-être qu’il n’est pas très coutumier des pouvoirs que l’on trouve ici. ‘fin il en a peut-être entendu parler à la télé, mais rarement. En Russie ils ont un peu de mal avec Terrae alors ils contrôlent beaucoup les informations nous concernant. J’le sais, j’ai traduit assez d’articles de par chez eux pour être certaine qu’ils nous aiment pas beaucoup.

« Tu as entendu parler des pouvoirs hein ? »

On va recommencer par les bases. Je ne peux pas le laisser dans l’ignorance à Terrae. C’est risqué pour un novice. Je sais que le master qui l’a conduit ici lui a fait un cours en accéléré de ce qu’il allait y trouver mais souvent le surplus d’informations (et la situation dans laquelle on retrouve nos futures recrues) font que certaines se retrouve occultées. Alors on répète, on dit qu’enseigner c’est répéter… Après, j’dirais qu’on survit bien même sans savoir. J’en suis la preuve, apprendre sur le tas est dangereux mais faisable.

" Les pouvoirs ? Oui, un représentant de Terrae m'en à parlé sur le ferie. "

Les explications que l'on m'avait données étaient compréhensibles, ça allait, j'ai même pu poser quelques questions qui sur le moment trottaient dans ma tête malgré le mal de mer. Mais ensuite, à mon arrivée j'en ai eu de nouvelles mais elles n'avaient pas toutes un rapport avec les pouvoirs.

" Mais j'avoues que c'est encore difficile à croire. Là d'où je viens ceux qui ont des pouvoirs ne sont pas bien vu. Ce sont souvent des gens qui ont pactisé avec un démon et j'ai jamais vu de manifestations magiques. En plus je n'avais entendu parlé de Terrae que sous forme de légende dans ma tribus, mais je ne pensais pas qu'elle existait vraiment. " Je soupire, me rendant compte que j'ai plus d'incertitudes que je ne le pensais maintenant que j'en parle.

"Je sais pas du tout à quoi m'attendre... Et j'ai des choses plus urgentes à régler en premier, comme le soucie du dortoir. " en disant cela à Madame Ipiu, mes doutes et mes appréhensions au sujet de mon nouveau lieu de vie refont surfaces. Alors que j'étais déjà angoissé/e à cause du changement, tout ça ne m'aide pas.

" Mais je pense que avec le temps j'arriverais à m'y faire. N'est ce pas ? " essayais-je de conclure avec un peu de positif, le sourire aux lèvres.

Après tout je ne faisais que arriver. Il ne faut pas s’alarmer plus que nécessaire, à chaque jours suffit son mal d'après ce qu'on dit.

Ouf ! Il a entendu parler des pouvoirs, non parce que c’est drôle les quinze premières fois où tu dis « tu es un sorcier Harry » mais après ça devient lassant à la longue. Alors ouai j’ai eu ma période rebelle où je faisais croire à tous les noobs que c’était Blobby, le blobfish d’Aaron (Blobby si tu lis ça sache que l’on m’a menacé pour que je le dise, je sais que tu préférerais vivre avec moi), bref je faisais croire aux noobs que Blobby était la source de tous leurs pouvoirs. Bien évidemment j’ai fini par me faire taper sur les doigts, mais que voulez-vous ? Ça en valait la peine.

Bon. Alors on est sur du lourd. Elle vient d’un bled perdu qui a des légendes sur Terrae, d’un coup je suis vachement intéressée. Hm. Alors j’imagine que c’est donnant donnant dans ce genre de situations, je dois le réconforter avant de poser les questions… J’imagine que c’est ce que ferait toute personne civilisée, mais vous savez quoi ? J’suis pas civilisée.

« Oh ? Quelles légendes je suis curieuse ! »

Oui ok alors peut-être faudrait que je fasse l’effort de paraître civilisée… Relou. Non mais si, j’vais faire l’effort, m’regardez pas comme ça avec vos yeux pleins de jugements de lecteurs.

« Et qu’est-ce qui t’angoisse avec les dortoirs ? »

Oui je ressens son appréhension. C’est la vie en communauté qui le dérange ? Parce que ça c’est que passager, quand tu deviens initié tu as ta chambre à toi et c’est quand même un poil mieux. Alors par contre ouai faut subir la vie en collectivité en dehors de ta chambre, mais en vrai ça s’arrange si tu gueules plus fort qu’eux… Ce n’était pas encore mon cas, mais si je devais y retourner maintenant je crois que je casserais deux ou trois culs.

A mon avis ce lieu ne manquait pas d'histoire. Il devait en avoir autant qu'il éxistait de pays, de langue, de peuples... Dans mon cas je connaissais celle de ma tribus mais aussi  celles des pays avoisinants. Bon.... C'est surtout les anciens qui les connaissent bien, mais ils les transmettent de génération en génération. Tout les jeunes sont obligés de les connaître par coeur. Ce serait comme un devoir.. Ou une mission si l'on préfère. Car l’existence même de ma tribus se base sur la récolte de contes, d'histoires, de chants et tout autres habitudes culturels. On appel ça l'anthropologie je crois...

" Chez moi, il y a deux légende sur Terrae. Déjà on ne l'appel pas comme ça d'où je viens mais plutôt 'la terre lointaine' car peu de personne pourrait y accéder. Dans la première légende ceux qui peuvent y aller on été choisit, par qui ? Euhm... un dieu ou une force pour d'autres. Les choisit serait comme des héros devant équilibrer la Terre pour la préserver, mais pas les autres humains. Ils doivent donc les éliminer car ce serait eux qui la détruiraient sinon.
Dans la seconde, les personnes ayant des pouvoirs sont des maudits devant se reclure dans cette 'terre lointaine' pour faire tourner les mécanismes de la planète avec leur pouvoirs et cacher leur existence sinon ils sont tué pour leur différences . " finis-je de raconter à Madame Piu qui semblait plus qu’intéressée. Peut-être que elle aussi elle connaissait d'autres légendes sur Terrae ?

Ces deux histoires me plaisaient moyennement... Dans les deux cas il y a des morts et de la servitudes. Et j'avais vite compris que le hic dans ces deux récits était la mentalité qui régnait tout aussi bien chez les 'choisit' que chez les 'autres normaux'. A partir du moment ou il fallait établir le bien et le mal, le normal et le différent, ça partait en cacahuète.

Mais actuellement rien de ce que je connaissais de ces légendes ne s'était encore avéré exacte. Alors plutôt que de me focaliser sur les véracités d'un conte, il faut que je m'attaque à la réalité. Et la réalité actuel est que je dois m'installer ici.

" Ah... Les dortoirs... C'est pas les parties communes qui m’embêtent en particulier. Vivre en présence d'autres personnes je m'en moque. C'est le fait de me sentir confiné, bloqué entre quatre murs et un toit qui m'angoisse. Je préfère les espaces biiiien bien ouverts. Et d'après ce que j'ai compris je suis tout de même obligé de m'y faire car ce serait important pour mon intégration... " expliquais-je en faisant la moue, me repassant en boucle toutes les possibles solutions que j'avais imaginé pour éviter cela.

Oui, donc à priori c’est des légendes banales qui ne visent pas spécifiquement si elles ne la nomment pas… mais en soit elles peuvent aussi en parler, il faudra que je vois avec ce que j’ai déjà. Au vu de la langue parlée, hm. Ça mérite d’être recherché ça. Je sais que c’est pas mon taf, mais j’aime bien relier les légendes qui parlent de Terrae entre elles pour essayer de capter des trucs genre : depuis combien de temps y a-t-il des humains aux supers pouvoirs qui vivent en scred ? Invention du 21e siècle ou vieux comme le monde ? Bon, j’pense que c’est vieux comme le monde avec ce que j’ai d’jà entendu. Affaire à suivre.

« Alors je dirais que si tu auras une chambre rien ne t’oblige à y dormir… Quand j’étais étoile j’ai passé plusieurs mois sans chambre, à dormir soit chez des potes soit à la belle étoile. Ca reste quand même utile pour ranger tes affaires et te laver... »

Non parce qu’on a déjà eu pas mal de personnes sauvages qui ont fait des campements dans les bois… On en a même eu un qui a gentiment disparu pendant DEUX ANS dans la forêt avant de réapparaitre comme une fleur… Et j’parle pas du master qui avait disparu...Non non non.

« Franchement il ne faut pas te mettre Martel en tête on ne vérifie la présence dans les chambres que pour les enfants, histoire qu’ils ne se mettent pas en danger. »

Je suis énormément soulagé, ce que j'envisageait était donc possible. Seulement, je me dis encore que ce serait une chambre inoccupée pour rien alors que quelqu'un pourrait toujours en bénéficier. Mais on verra ça plus tard. Il me faudra encore supporter un temps le dortoir avant d'avoir ma propre chambre si j'ai bien compris. Ça ira. Ça se trouve en plus ce n'est pas aussi terrible que je me l'imagine.

" Merci beaucoup, c'est très utile comme info' ce que tu me dis là ! "me réjouis-je avec un grand sourire.

Cette femme est vraiment accessible, on dirait une maîtresse : à l'écoute et qui répond à tes questions sans hésiter, comme si elle avait une dose de savoir incroyable !
Je me sens plutôt à l'aise pour lui décharger mes interrogations.

" Je n'ai que 18 ans ... Je ne sais pas à quel moment est-ce qu'on est plus considéré comme un enfant dans ce pays. En Corée et en Russie la majorité est à cet âge-ci, mais qu'en est-il au Japon ? Est-ce que Terrae doit tout autant respecter les lois du Japon où est-ce qu'elle en et émancipée comme si c'était un pays à part ? "

Je me rend compte que je commence à poser trop de questions d'un coup, et pas n'importe lesquelles. Sérieusement qui demanderait ça le jour de son arrivé ? Mais y en a une qui me travaille particulièrement que je n'ai pas encore posée ...

" Hm... et pardon si ça fait beaucoup mais... C'est qui Martel ? " demandais-je avec sérieux, la tête penchée sur le côté.

A vot’ service p’tit père. En vrai, plus le temps passe plus j’envisage de me fabriquer un curseur dans le même genre que les personnages de quête dans les mmorpgs avec un point d’interrogation, que je fixerais à l’arrière de mon fauteuil. Genre bien évidemment que mes infos sont importantes, mais moi j’ai la décence de ne pas les enrober dans un discours feuillu sur la nymphe à l’origine de la création du dortoir...Bref.

« La majorité est à dix-huit ans aussi au Japon. En général on surveille les enfants jusqu’à quatorze-quinze ans... »

Bon la majorité est à dix-huit ans pas depuis bien longtemps mais maintenant c’est le cas… Et après on continue de surveiller tout le monde mais c’est moins visible. En tant que sensitive j’dois veiller comme Aaron à ce qu’il n’y ait pas de sentiments trop chelous à Terrae pour qu’on puisse intervenir s’il se passe quoi que ce soit. Les masters les plus expérimentés suivent juste les énergies des pensionnaires.

Je souris amusée par sa question… C’est un jeu de mots que je fais souvent, je suis étonnée que la puce traductrice l’ait saisit dans toute sa finesse. Ça m’amuse beaucoup en réalité.

« L’expression de base c’est : ne pas se mettre martel en tête. Cela signifie ne pas se mettre un marteau en tête, ne pas se faire du souci. Seulement Charles Martel, est un personnage historique qui a plutôt pesé dans le game à son époque, alors j’aime l’idée de se mettre un Martel en tête. »

Voilà voilà. Le petit Yuli sait tout. Comment ça il est plus grand que moi ? C’est parce que je suis assise. C’est tout. Ok. Ouai. Non j’vais pas donner ma taille. On se calme. Merci. Puis si vous m’faites chier j’vous refilerais pas la quête. C’est tout.

Plus madame Ipiu parle et plus j'enregistre ce qui me semble important... soit tout ce qu'elle me disait. J'hoche la tête, me répétant mentalement les mots clés. ' Ok. majorité -> 18 ans. Surveillé-> Enfant 14/15 ans. C'est Noté. '

Puis elle m'explique que ce que j'avais mal compris était en faite une expression. Drôle de façon de s'exprimer ici. Je vais devoir m'y accoutumer, heureusement que je trouve ça plus qu'intéressant. J'espère vraiment pouvoir approfondir mes connaissances ici, au moins je n'aurait pas totalement mentit à ma mère en lui disant que je partait dans une école. adéquate pour atteindre un niveau scolaire moyen et espérer de faire les études que je souhaite..

Ma bouche formant un ' Oh !! ', j'hoche la tête en signe que j'ai bien compris aussi cette explication.

" Je vois ... Et bien merci beaucoup ma- Euhm Ipiu ! Pour mon écharpe et aussi pour toutes ces informations. Mais je ne voudrais pas abuser de ton temps et de ta connaissance. "

Car après tout, au départ, elle se rendait surement quelque part, tout comme moi. Mais voilà, la reconnaissance que j'ai pour elle me pousse à lui dire :

" Si un jour je peux te rendre l'aide que tu m'as apporté, fait le moi savoir s'il te plait. "

Bien que je doute que quelqu'un comme moi puisse faire quelque chose d'utile pour elle et qu'elle connait surement d'autre personnes bien plus compétentes, c'est comme un devoirs, une obligations morale de politesse.

Je hoche la tête, mais dans le fond je ne suis pas convaincue qu’un jour je lui demanderais de l’aide en retour. J’sais pas, quand on refile un service on n’attend pas de retour sur investissement. Enfin, en général. Parfois j’aide Aaron avec Blobby en espérant qu’il accepte qu’il vienne (enfin) habiter avec moi. Parfois j’aide Nathou pour qu’il puisse me consacrer plus de temps, alors si des fois c’est intéressé, mais clairement… Aider les nouveaux, j’vois pas ce que j’en retire. P’t’être le titre de master la plus serviable de l’année ? Ouai bah, j’dirais que je suis souvent la plus disponible puisque je ne vais pas souvent en mission parce que c’est la merde quand j’suis seule dans un environnement non adapté. Bref. Je crois qu’on s’en fout.

« Bon courage pour ton installation, si t’as encore des questions tu me trouveras à la bibliothèque en ville. »

Oui, quand on est une femme polie et distinguée on donne ses coordonnées en cas de problèmes… Mais sérieusement, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Elle vient juste de débarquer dans une ville où des gamins ont des pouvoirs et des troubles psychiatriques, allant de la dépression au PTST, en passant par la schizophrénie, il y en a pour tous les goûts. Sérieusement, qu’est-ce qui pourrait déraper ?