Bon, alors je rentre ou pas ? J'étais en pleine discussion avec moi-même lorsque j'aperçu du coin de l'oeil une jeune fille rousse qui semblait hésitante à engager la conversation, pour je ne sais quelle raison. Je la trouvais mignonne avec ses sourcils froncés qui témoignaient de sa question intérieure et ses yeux très bleus. Il faut dire que de là d'où je viens, les rousses aux yeux bleus, il n'y en a pas beaucoup ... Finalement elle se décida et me lança de loin:
-"Salut, t'es nouvelle?"
Tiens, ça se voit tant que ça ? Moi qui pensais que je faisais adulte et responsable, c'est pas encore ça ! En tout cas, c'est gentil d'avoir entamer la discussion comme ça, c'est rare venant de citadins. Je sens qu'elle va me plaire, pensais-je en apercevant son épée derrière son dos. Il faudra qu'on s'entraîne ensemble un de ces quatre ! Attends deux secondes... je comprends sa langue ? Alors que je ne parle et ne comprend que la langue du désert ? Ouah, mais que... ah si, je vois, c'est grâce au machin que m'a filé l'ombre avant notre petite altercation... En tout cas , ce petit machin est génial !Rassurée sur le fait que je pourrais converser avec notre rousse, je lui fis l'un de mes plus beaux sourires en répondant à sa question. Faut essayer de faire bonne impression !
-"Oui, je viens d'arriver. Je m'appelle Tsurugi. Ah, et dis-moi tu n'aurais pas aper... ?"
Je vis soudain ce que je cherchais avant de tomber sur ce portail: ma belle épée s'était enfin révélée grâce à un reflet miraculeux, qui provenait de derrière des buissons. Je me précipitais dessus comme une folle et la sortis triomphalement de sa cachette en souriant de toutes mes dents. J'avais du faire flipper la fille, car j'avais sans doute donné l'impression que j'allais me jeter sur elle, puisque les buissons se situaient derrière elle. Je revins donc vers elle en affichant un sourire à la fois penaud et heureux, pour m'excuser de cette conduite, après avoir posé mon épée sur mon épaule, la place qu'elle n'aurait jamais du quittée ! En effet, vu la taille qu'elle faisait (un mètre cinquante c'est pile la bonne taille selon moi pour une épée), je n'avais trouvé aucun fourreau où la mettre et pour la transporter plus facilement, mais je m'étais habituée maintenant, et malgré son poids, elle était toujours avec moi. Et puis ça faisait peur à des adversaires potentiels.
-"Excuse-moi, je suis désolée de m'être comporté de la sorte, mais tu vois, j'avais perdu Komachi, et donc... bah voilà quoi, je l'ai retrouvée ! Heu... sinon, donc je disais que je m'apelle Tsurugi et heu..., je suis ravie d'être ici !"
Ouais, c'est ça... et bien, je pense que maintenant elle va sûrement me prendre pour une idiote. Résultat de la première impression selon moi: mauvaise. Je passe pour une folle qui ne sait pas ce qu'elle fait. Génial, je ne demandais que ça... Au moins mon maître avait raison sur un point: j'ai besoin de "m'entraîner" aux relations humaines. Rester dans mon désert aurait été désastreux pour ma vie sociale. Bah, après tout, je ne suis peut-être pas la seule dans ce cas là... enfin j'espère.
Et si je poussais la chance que j'avais de tomber sur une fille qui devait sûrement connaître les lieux pour lui demander comment on se rend dans cet Institut Terrae ? C'est parti !
-"Désolé, juste, est-ce que tu pourrais m'indiquer le chemin pour aller dans l'école, s'il te plaît ?"

Ayame ? C'est un joli nom, ça me rapelle le nom d'une fleur... bien qu'apparemment, elle ne soit pas du tout fragile. Après qu'elle m'ait indiqué la direction du hall d'entrée, je la remerciais comme on m'avaus appris à la faire et la quittais sur notre phrase de salut rituel: Que ta quête de l'or bleu te soit favorable et que le désert veille sur toi.
Belle phrase, bien tournée je trouve... Bon, sur ce, j'y vais ! Je franchis cet énorme portail et me retrouvais au beau milieu d'une ville. Elle grouillait de gens et d'échoppes toutes plus étranges les unes que les autres. Il n'y en avait aucune portant le signe de forge où on pouvait trouver des bonnes épées... Par contre, il y avait à foison des boutiques vendant des vêtements ou de la nourriture.
Curieusement, les gens ne me dévisageaient que deux ou trois minutes avant de retourner à leurs occupations: appellons ça l'ennui des citadins que plus rien n'étonne ! Je m'attendais quand même à subir plus de regards jugeurs... une fille super grande aux cheveux blancs, aux yeux dorés, avec des vêtements pour les grandes chaleurs (c'est à dire pantalon serré à la taille mais avec des trous révélant mes cuisses et un haut avec des trous également au niveau des épaules et des avant-bras), ça attire quand même les regards des gens !
Un peu perdue dans toute cette cohue, je me décidais à suivre malgré tout le chemin que m'avait indiqué Ayame, en murmurant des tas d'excuses lorsque je marchais sur le pied de quelqu'un (ce qui arrivait bien trop souvent à mon goût...). Je réussis finalement à sortir de la mélée et me retrouvais sûrement devant le hall dont m'avait parlé la jeune fille. Plutôt classe. Je promenais mon regard sur cette architecture occidentale puis me mis à la recherche d'un plan qui m'indiquerait les dortoirs. Personnellement, partager une chambre avec quelqu'un ne me dérangeait aucunement, du moment que ce quelqu'un comprenne qu'on ne touche pas à mes affaires. Son genre avait peu d'importance, garçons ou filles, c'est la même chose, ou du moins presque... Je prefère les hommes. C'est plus sympa, il y a vraiment un esprit de camaraderie, alors que les filles...yerk.
Je ne faisais encore une fois plus attention à ce qui ce passait à côté de moi, trop concentrée à comprendre ces étranges signes écrits sur la carte qui devaient sûrement être importants. Pourquoi suis-je la seule à parler la langue du désert ?... Ils auraient pu penser à écrire la traduction quand même, le petit machin dans mon oreille traduit les langues mais c'est tout ! Rah....
Je retirais mon attention de cette pancarte et cherchais quelqu'un d'assez complaisant pour venir m'aider à traduire ces symboles barbares, cherchant parmi toutes les têtes m'environnant, une qui me semblait aimable. Le seul problème est que personne ne semblait se soucier de moi... Pour une fois que j'ai besoin d'aide... j'ai pas de chance. Ah, mais tiens, on dirait la rousse de tout à l'heure ! Tu peux pas savoir ce que je t'adore toi ! Je me dirigeais vers elle, en aborant un sourire très... brillant.

-Tiens, comme on se retrouve ! Ayame, c'est ça ? Je suis désolée de te faire encore une fois perdre ton temps avec moi, mais tu peux m'indiquer les dortoirs s'il te plait ?