Sa main dans celle de l’homme elle le suivit sans un mot, un mot de trop. Elle était sereine à ses côtés et veillait à ne pas se troubler, à ne pas laisser entrevoir ce qui se profilait à la lisière de ses pensées. Elle l’appréciait vraiment… Elle avait souvent l’impression que dans le tumulte de sa vie il représentait les moments de calmes. Ils étaient assez peu nombreux pour qu’elle les savoure, elle l’accompagna dans sa chambre sans se sentir une seule fois forcée ou en danger. Elle sentait au contraire qu’elle était en sécurité, c’était agréable comme sensation. Chaleureux comme la main qu’elle serrait dans la sienne.

Elle sent sa fatigue avant qu’elle ne voile ses yeux. Quelque-chose dans son attitude. Une lassitude que l’action masquait jusqu’alors. Il ne l’a pas conduit dans la cafétéria comme elle pensait qu’il ferait. Il avait pris presque inconsciemment le chemin de sa chambre et elle ne l'en avait pas retenu, ne lui avait pas fait remarquer que cet endroit n'était pas approprié pour elle. Elle le regarde s’effondrer sur son lit, épuisé. Son pouvoir lui a volé tellement d’énergie. Elle le regarde s’endormir un instant, sa main libre caresse ses cheveux dans lesquels restent un peu de poussière, elle glisse sur sa joue, frôle ses lèvres. Se retire vivement comme brûlée.

Elle reprend son autre main, celle qu’il gardait prisonnière avec douceur, prenant sur elle pour ne pas fuir les élans de son coeur. Elle lui retire ses souliers et pose sa couverture sur lui pour qu’il n’ait pas froid. Elle le borde comme elle le ferait avec un enfant. Elle hésite à partir, elle a envie de fuir ce qu’elle a ressenti. Ce qu’elle a du mal à nier… Et en même temps elle a peur de le laisser, c’est elle qui l’a poussé à regagner l’institut… Et si son pouvoir le faisait à nouveau souffrir ? Elle ne saurait l’accepter.

Elle se tourne s’adosse au lit, elle ne peut l’abandonner. Elle se glisse en moi et j’étends mes pattes m’allongeant auprès de lit de l’homme qu’elle aime. L'idiote.