Amy se roula en boule dans le plaid puis se laissa tomber de côté, entre les deux énormes coussins en forme de cœur qu'elle avait adopté récemment. Elle détestait la télépathie, vraiment. Depuis l'éclipse, elle avait déménagé à la libraire, faute au trop grand nombre de pensées qu'elle percevait dans les chambres. La construction était dans un coin plutôt tranquille, ce qui l'arrangeait bien. Elle avait donc installé sa bouilloire dans l'arrière-boutique, fais quelque réserve de nourritures dont le passage à la supérette avait été une torture, et opéré un passage éclair dans sa chambre pour récupérer des changes et autres produits de premières nécessitées. Heureusement qu'il y avait une petite salle d'eau avec un évier et un WC, cela lui sauvait bien la mise.

Enveloppée sur le toit du bâtiment, la blonde regardait les étoiles, captant de temps à autre des discussions de ceux qui passaient dans la rue, ou dans le parc, non loin. Elle s'étira, attrapa sa thermos de café et en but une longue gorgée brûlante, se délectant de la chaleur qui inondait son corps. Malgré la fraîcheur du soir, le plaid était assez épais pour l'empêcher de ressentir la brise et les écouteurs dans ses oreilles diffusaient un morceau de piano mélodieux qu'elle reprenait en chantonnant doucement. Elle fut interrompue par un homme qui pestait contre les résultats de cet échange de don hasardeux. Soupirant, elle se laissa rouler latéralement jusqu'au bord du toit et sursauta en voyant une ombre mouvante. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ?!

Se dressant d'un bond, Amy chercha à savoir si elle avait rêvé ou non. Plissant les yeux en arborant un air de concentration extrême qui contrebalançait totalement avec son pyjama bleu nuit couvert d'étoile et son bonnet noir à oreille de chat, teeeellement doux, la demoiselle tourna la tête à droite, puis à gauche, craignant de voir surgir elle ne savait quel monstre assoiffé de sang.

- Il y a quelqu'un ? Tenta t'elle d'une voix faussement confiante en serrant contre elle la thermos qui pourrait faire office d'arme pour assommer un pseudo-agresseur.

En voyant une forme féline s'approcher, la blonde laissa son bras retomber, et desserra sa prise sur le thermos. Un chat ? Elle avait vraiment eu peur d'un petit chaton de rien du tout ? Il fallait décidément qu'elle dorme. Cela devenait urgent. S'agenouillant, elle fit de petits bruits de bouche en espérant attirer l'animal vers elle.

- Minou ? minou ! Viens par là...

Oh, bien sûr, elle avait l'air de toutes ces fans d'animaux qui deviennent gaga devant une touffe de poil. Mais qui la jugerait ? Il n'y avait personne d'autre autour, et ce n'était pas un chaton qui allait lui dire qu'elle était ridicule, non ? Le reflet de l'astre laiteux rebondissant sur les yeux du félin l'effraye un instant. Va-t-il venir à elle ? La blonde s'assoit en tailleur, patiente. Jamais elle ne l'obligera, ni ne lui courra après. Elle sait très bien qu'elle n'a aucune chance. Sa force de titan... Non, elle n'a plus cette force, il faut qu'elle arrête de la considérer comme acquise... Sa télépathie, donc, ne peut pas l'aider. Et ce soir, après ces quelques jours d'isolement, l'initiée se sent seule. Un peu de compagnie, même animale, ne lui ferait pas de mal. C'est même sûrement la seule qui ne lui jettera pas ses pensées à la figure. Jamais la blonde n'aurait cru que les entendre serait une telle agression. Une violence constante, impossible à taire, à diminuer. Elle aimerait demander de l'aide, mais à qui ?

- Tu sais comment faire taire toutes ces voix, toi ? Demanda t'elle au hasard, le regard perdu, loin dans l'immensité céleste. J'aimerais tellement retrouver le silence... Être seule avec mes pensées, ha ça me manque !

La blonde se laissa tomber sur le dos, le froid mordit sa chair à découvert et elle frissonna dans sa chemise de nuit en coton. Ce n'était pas une sensation désagréable, non, au contraire. Enveloppée de chaleur, Amy se sentait engourdie, mais la fraîcheur des dalles de pierre qui couvrait le toit était revigorante. Vivifiante. La demoiselle n'osait pas regarder si l'animal se mouvait, elle préférait attendre, retenir son souffle, espérer qu'il ne partirait pas.

Amy manqua hurler quand le chat se mit à parler. Elle se redressa d'un sursaut et planta son regard sur le faciès du félin, puis, comprenant qu'il ne se mouvait pas, elle comprit. Un morphe, et un soupir de soulagement lui échappa. Penser plus fort ? Comment faisait on cela ? En criant ses pensées ? Mmh, elle pouvait toujours essayer. Qui était Akikko ? Connaissait pas, mais l'hésitation dans son discours confirmait l'importance de cette personne pour elle. La blonde pouffa :

- J'aurais aimé ne jamais le devenir, j'espère que cette situation n'est que temporaire.

Fixant à nouveau les étoiles, la demoiselle soupira en s'étirant. Elle sentit un changement s'opérer près d'elle, chercha des yeux le chat pour trouver une panthère, somptueuse dans sa robe d’ébène. S'asseyant en tailleur face à la créature, elle tendit sa main pour lui gratter derrière l'oreille.

- Qu'est-ce que ça fait de quitter son corps ? Ce doit être une expérience unique !  S'exclama t'elle avant d'ajouter, tu es magnifique sous cette apparence. Tu dégages cette puissance sauvage, comme si la nuit t'appartenait.

Ses pensées lui parvenaient sans qu'elle puisse toutes les bloquer en utilisant l'astuce reçue. La jeune femme hocha la tête :

- Oui, j'ai racheté la librairie, et je fais partie du club du lecture, tu as pu m'y voir, ou à la bibliothèque, nous avons un partenariat et j'y vois souvent Ipiu. Elle m'aide beaucoup. À vrai dire, tout le monde m'aide à sa mesure, les habitants de Terrae sont pour la plupart adorables.

Son rire cristallin résonne dans l'air frais et elle songe avec délice qu'elle n'aurait jamais connu ça ailleurs. Tant de bonnes choses lui étaient arrivées depuis qu'elle avait emménagé dans cette communauté exceptionnelle.

Amy se frappa le front du plat de la main en s'esclaffant :

- Mais bien sûr, que je suis bête ! C'est le même corps, il change juste de ... D'apparence, c'est bien ça ? Tu peux en changer à volonté ? Ce n'est pas fatiguant ?

Sa main s'immobilise dans sa chevelure dorée. Son sourire se fit lointain, et ses pensées suivirent un instant un souvenir. Amy revoyait le paysage de Terrae défiler sous ses yeux, le vent fouettant son visage tandis que de puissantes ailes battaient l'air pour maintenir leur altitude. Des étoiles pleins les yeux, elle se tourna soudainement, curieuse :

- Tu as essayé de voler ? J'aimerais tellement ressentir ça à nouveau. C'est tellement grisant, tu ne peux pas imaginer ! Ha, ce que je donnerais pour recommencer...

Ses pensées, concernant Ipiu, la chagrinèrent un peu, mais il était vrai que la Master avait un caractère qui ne pouvait plaire à tout le monde. À côté de ça, elle avait tellement d'idée géniale qu'Amy ne pouvait qu'en être admirative.

- Je ne connais pas Selvi, nous n'avons jamais eu l'occasion de discuter. Mais Ipiu pense beaucoup de bien d'elle, je suppose donc qu'elle est effectivement une bonne personne. J'aurais sans doute l'occasion de me faire mon avis un jour. Tu parles de cinquante nuances de Grey ? Je n'ai pas vraiment aimé ce livre, trop de cliché gros comme une maison, et d'incohérence dans les personnages. Pourtant, il a eu un énorme succès, donc je l'ai lu.

Elle soupira, encore. Combien de fois avait-elle lu un livre parce qu'il avait du succès ou qu'on lui avait conseillé ? Beaucoup trop. Mais récemment, la demoiselle avait changé à ce sujet. Elle s'obligeait à faire ses propres choix, surtout avec la librairie. Pour une fois, Amy menait le plan de son projet seule, même si de nombreuses personnes lui venaient en aide pour diverses raisons.

Devant l’engouement de la morphe, Amy se pencha pour caresser son oreille droite. Puis elle descendit doucement le long de la tête, puis de l'encolure, laissant ses doigts ses mêler au poil soyeux de la panthère. Elle s'arrêta là, ne sachant pas comment le prendrait l'inconnue. C'est vrai que son pelage était doux, comme celui d'une peluche. Pourtant, elle avait pu sentir sous son poil les muscles roulant qui ne demandaient qu'à l'emporter d'un bond tout en puissance. Quelle magnifique créature. Elle ne pouvait que s'extasier.

- Tu crois que les effets de l'éclipse vont s'effacer ? Et si on restait comme ça ? Je préférerais être à ta place !

Sa dernière affirmation s'était accompagnée d'un nouveau rire. Elle se sentait idiote et terrifiée à la fois. La demoiselle ne voulait pas de ce pouvoir. Même si elle avait une vague idée de comment le maîtriser grâce aux exercices pratiqués avec Atumane... Non, c'était trop de responsabilités et d'embarras ! Son cœur s'emballa, avec un tel don elle pourrait confronter celle qui avait nié ses responsabilités dans l'affaire qui avait détruit sa vie. Ses sourcils se froncèrent et une boule de colère et d'angoisse se forma dans sa gorge, l'étouffant. Elle prit une grande inspiration, retrouvant un semblant de volonté sans que cette désagréable sensation disparaisse et elle lâcha à l’intention de la panthère :

- Je vais te confier un secret, fais en ce que tu veux, il me pèse trop sur le cœur pour que je puisse le taire... Si je dois rester télépathe, je retrouverai une femme, celle qui a donné naissance à un enfant devenu monstre, et je l'obligerais à me dire en me regardant droit dans les yeux qu'elle ne savait pas, qu'elle n'était au courant de rien. Je crois qu'avec sa réponse, je pourrais tourner définitivement la page sur mon passé. Sur lui. Sur nous.

Les réponses du félin étaient toujours évasives, rarement précises, mais au moins elles donnaient à réfléchir. Elle évoqua Ariana, Allen lui avait déjà parlé d'elle... Non ? Il lui semblait que oui. Alors comme ça elle en avait la possibilité, mais ne souhaitait pas essayer ? C'était son droit le plus légitime. Quand la panthère compara le vol à la chute, la demoiselle ne put s'empêcher de secouer la tête :

- Ça n'a rien à voir, je t'assure. Un oiseau ne doute jamais de ses ailes.

Ses pensées sur cinquante nuances de grey la font pouffer un instant avant qu'elle ne rebondisse. Voulant profiter du silence environnent, du bruit du vent dans les arbres, plus bas, au milieu du parc, elle communiqua directement ses pensées dans son esprit, du moins, par intermittence car elle n'y parvenais pas toujours :

- Je comprends, c'est un registre particulier.

La créature au pelage soyeux se laissa caresser, Amy remarqua même qu'elle avait l'air d'apprécier puisqu'elle lui facilitait l'accès. Alors elle continua, remonta à nouveau vers l'oreille délicate, si fine, si puissante pourtant. Elle sembla s'offusquer lorsque la blonde aborda le fait qu'elle pourrait à nouveau changer de pouvoir, pensa qu'elle trouverait la télépathie plus attrayante si elle savait l'utiliser... La demoiselle grimace, elle n'en est pas certaine, mais elle pouvait comprendre son point de vue. Puis elle recommença à caresser son pelage, c'était agréable, ça avait quelque chose de rassurant, pourtant, un animal de cette stature aurait dut inspirer la crainte.

La panthère planta son regard dans le sien, soudainement, elle souhaitait plus d'information sur sa révélation. C'était normal, après ce qu'elle venait d'avouer. Mais pouvait-elle seulement lui en parler ? Son regard s'attarda un instant sur ses griffes, elle pouvait lui trancher la gorge avec tant d'aisance. Soupirant, la blonde se laissa rouler sur le dos, bras tendu pour continuer de caresser son oreille, et son encolure, dans des gestes doux et évasifs, car son esprit avait quitté son corps. Un voyage dans les souvenirs n'est jamais sans risques.

- Je suis tombée amoureuse d'un homme, un seul, c'était il y a un moment maintenant. Au début, il était doux et protecteur. Peut-être parfois un peu jaloux, mais je ne trouvais pas ça problématique, au début. Nous nous sommes installés ensemble, et il a commencé à devenir étouffant, craignant sans arrêt que je le trompe, que j'en vois d'autres. Tous mes gestes étaient passés au peigne fin, chaque minute de retard pouvait vouloir dire pour lui que je n'étais pas là où j'avais dit être. Ca a commencé par des remarques désagréables, un peu sèches, insidieuses, puis des objets jetés contre les murs, ou au sol... Puis il m'a giflé, un soir que je rentrais tard parce que mon patron m'avait demandé d'aider à ranger une grosse livraison... Il s'est excusé, m'a promis que ça n'arriverait plus... Je suis restée...

Quand elle y repensait, elle avait été bien naïve... L'amertume lui retomba dessus comme un châle lesté de plomb, elle lui écrasa la gorge, rendant ses propos plus durs à extirper.

- Mais il a recommencé. Encore. Encore... Encore... Il évitait le visage, mais il continuait, parce que ça lui permettait d'évacuer, je crois. Et j'avais tellement peur... Mais je l'aimais tellement... Je ne savais pas comment concilier les deux...

Une première larme glissa sur sa joue au souvenir de ses mots venimeux, de ses coups aux épaules, au bras, aux jambes, surtout ceux dans le dos. Ils étaient les plus durs à cacher, car ils la faisaient souffrir quand elle se tenait droite. Une autre larme glissa dans le sillon de la première et elle continua, elle ne pouvait pas s'arrêter maintenant, il fallait que ça sorte.

- Sa mère était tellement... Admirative devant son fils, j'ai essayé d'en parler avec elle une fois et elle s'est moquée de moi en disant que j'étais trop douillette, que j'exagérais et que son fils était un mari parfait. La simple idée de me marier avec Gabriel m'a donné des crampes d'estomac. Il voulait que j'arrête la pilule, que l'on fonde une famille... Moi, je continuais à la prendre en secret. Un jour, il est tombé sur un ticket de caisse... Il m'a attrapé par les cheveux et il m'a jeté sur la table basse... Après ça, je n'osais plus rien faire contre lui. Heureusement, je ne suis pas tombée enceinte.

Elle réprima un sanglot qui secoua toute son âme et se roula en boule. Sa main ne bougeait plus contre le pelage de la femme panthère, mais elle sentait la chaleur, témoin de sa présence. Elle continua, la voix étouffée par le tissu, n'osant plus montrer son visage, à voix haute, parce qu'elle ne voulait pas risquer de parasiter ses pensés.

- Un soir, quand je rentrais des courses, il m'a menacé avec un couteau. Ce n'était pas la première fois, mais je ne l'avais jamais vu aussi en colère... On aurait dit un monstre... Il ne ressemblait plus en rien à l'homme dont j'étais tombée amoureuse. Je crois que c'est là que j'ai eu le déclic... Quand il m'a dit qu'il m'aimait... Alors qu'il venait de dire que si je partais durant son absence, il me retrouverait, et il me punirait... Il était en train de sortir... Je l'ai poussé de toutes mes forces dans l'escalier qui donnait sur la cour. Il y a eu un bruit de choc et il ne s'est pas relevé... La voisine est arrivée, elle m'a forcée à appeler ma mère et a contacté la police et les urgences. Mais... C'était trop tard. Il était déjà mort... C'est moi, le monstre de cette histoire...

Quand elle sentit la main se nouer à la sienne, elle n'eut pas besoin de chercher pour comprendre qu'il s'agissait de la panthère ayant repris sa forme initiale. Ses bras se refermèrent sur elle, caressant ses cheveux. Elle avait honte de se laisser ainsi aller, mais il était trop tard, car déjà, ses larmes inondaient son visage, mais aussi l'épaule de la jeune femme. Il fallut quelques bonnes minutes pour qu'elle puisse se reprendre, que sa peine s'estompe.

Ses mots étaient doux, mais ils la frappèrent durement. Elle avait raison... La blonde le savait, elle l'avait toujours su, mais elle ne pouvait s'empêcher de douter, encore et toujours. Une survivante, c'est ce qu'elle était ? Elle s'éloigna un peu, et chassa les dernières traces de ses regrets d'un revers de manche en souriant, gênée. Sa main droite était toujours liée à celle de l'inconnue.

- Merci... Je ne sais pas quoi dire, c'est tellement gênant que tu m'aies vu comme ça... Haha

Il était tard, les astres les observaient depuis leur place, loin au-dessus d'elles. La lune les éclairait doucement, comme pour les encourager, comme une mère veillant sur ses enfants, les nimbant de son amour. C'était agréable... Mais avec toutes ces émotions, elle avait délaissé le plaid, et elle se rendait maintenant compte qu'il faisait tout de même assez froid.

- Tu veux rentrer prendre une boisson chaude ? Je ne veux pas te retenir non plus, mais... Ça m’embêterais que tu attrapes froid par ma faute...

Les pensées de la féline était moins présentes à présent, elle en saisissait quelques bribes ici et là, peut-être parce que son esprit était moins bouillonnant ? Elle se sentait mieux, pleurer l'avait vidé et les bras de la femme lui avaient apportés du réconfort. Intime inconnue, oui, ça sonnait bien. Amy sourit. Sa promesse était rassurante, elle aussi. La blonde ne voulait pas voir cette histoire circuler dans tout l'institut... Sa mimique s'étira donc et elle souffla, reconnaissante, les yeux gonflés :

- Merci.

Assister à la métamorphose en direct était assez perturbant, la peau qui disparaît sous la fourrure, le corps qui s'allonge, les griffes acérées transperçant les membres devenus fidèles appuis tout en muscles, puis ses yeux perçants défiant le monde... Elle perçut son envie de partir et se redressa, la laissant s'éloigner dans l'obscurité parsemée d'astres. Comme elle aurait voulu bondir de toit en toit, savourant la vitesse, le vent, la liberté. Pas qu'elle soit prisonnière, mais la peur était une cage en soi... Et ce soir elle n'était pas prête à en ouvrir la porte pour s'échapper.

Suivant des yeux la panthère, jusqu'à ce qu'elle ne la distingue plus, Amy ramassa le plaid, les coussins, la thermos et le reste de ses affaires avant de descendre le petit escalier en colimaçon qui la ramenait dans la remise. Elle déposa tout ce qui n'était pas essentiel à son sommeil et s'enroula dans le plaid avant de tomber sur le matelas, serrant les coussins contre sa poitrine. Amy ne lui avait même pas demandé son nom ! Comme c'était bête ! La demoiselle se prit à espérer qu'elle la verrait à nouveau, pour la remercier en bonne et due forme... Elle eue bien du mal à s'endormir ce soir-là, et ne sombra dans l'inconscience des rêves que plusieurs heures après que la dame féline ait quitté le toit de la librairie, rêvant à deux grands yeux d'acier fendus d'intelligence.