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Il est mimi le chaton ! (Pv : Zero-chan ! :3)
##   Sam 11 Fév 2012 - 16:02
Zero Iceblade

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Zero Iceblade
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Il avait l'air... surpris. J'avais toujours ce goût dérangeant dans la bouche, attendant... Je tentais de repérer quelque chose d'à peu près buvable sur la table, et finit par aviser une bouteille d'eau pour me rincer la bouche de ce truc horrible. Apparemment, j'avais fait peur à cet imbécile. Tant mieux. De toute façon, c'est ce que je savais faire de mieux. Et puis je n'ai jamais compris pourquoi je changeais de comportement aussi souvent et aussi bizarrement. Une fois que j'eus bu assez de liquide pur et identifiable, je me retournais vers le garçon, qui soupirait. Un sourire pointa au coin de ses lèvres...

- En fait... Je crois que je t'aime bien. Même si je ne comprends pas toutes tes réactions, et même si t'es du genre assez contradictoire...

Il m'aimait bien... Je failli m'étrangler. J'y croyais pas, j'allais vraiment me retrouver avec lui collé aux basques pour le restant de mes jours ? Même retourner dans ma famille me paraissait plus envisageable et moins désagréable !

- Au moins, t'es unique, et puis ça te rend amusante ! Ouais... J'aime bien les filles comme toi...!

Je tressailli. Pour de vrai, cette fois. Ses paroles me ramenèrent dix ans en arrière, quand cette femme qu'ils appelaient ma mère, avait encore des liens avec moi. Je me rappelle encore de sa voix chaleureuse et douce, quand elle me prenait dans ses bras, lors de nos rares moments d'intimité... Elle riait en entendant chacune de mes aventures dans ce grand manoir où je me sentais atrocement différente. Quand je lui faisait part de mes inquiétudes, me trouvant anormale ou inutile, elle s'empressait de me serrer contre elle avant de me murmurait qu'il ne fallait pas m'inquiétait, car j'étais unique... Je serrais les poings, totalement concentrée sur le fait de ne pas perdre mon calme... Ne pas perdre mon calme... Je ne devais pas crier... Je ne devais pas...

- La ferme.


C'était sorti tout seul. Un simple chuchotement d'un ton sourd. C'est sûr que dans la salle, avec la musique et les cris des autres, on entendrait rien. Mais pourtant, j'étais persuadée qu'il avait compris. Ma respiration s'accéléra, sans que je sache vraiment pourquoi, et mon agacement passa rapidement à la colère, titillant le point "Haine", en passant.

- Je t'interdis... de dire ça. Gardes ta pitié pour quelqu'un d'autre., grondais-je.

Comment osait-il... Comment osait-il utiliser les même mots que Imawari ?! Pourquoi se permettait-il de parler avec le même ton qu'elle ? Pour qui se prenait-il pour m'infliger ça ? Je... Je ne pardonnerais jamais à ceux qui pense pouvoir la remplacer ! Je le savais, je n'aurais jamais dû me pointer ici, ça avait été une mauvais idée jusqu'au bout... J'avais crû que ça pourrait s'arranger au fil de la soirée, mais c'était pourri jusqu'au bout, hein ? Sans que je m'en rende compte, des larmes de rages, je pense, ou bien de tristesse, coulèrent le long de mes joues. La première faille de mon masque.

- Je t'interdis de parler... comme ça. Tu comprends ?! Et je... je... je te déteste ! Je te hais !


Il était comme les autres avec leur gentillesse hypocrite... Des gamins qu'on devrait guider jusqu'au bout de la route... Dans un sens, être détestée est plus facile que d'être aimée, non ? J'aurais préféré entendre des commentaires désobligeants et des insultes plutôt que des mensonges incalculables. Essuyant mes larmes, je fis ce que je devais faire depuis le début, et que je continue de faire, encore et toujours : Je pris la fuite.
Sans faire attention aux gens sur la piste, je me dirigeais vers une des sortie latérale de la salle, et courut vers l'extérieur, ne fixant que le sol, ne m'occupant pas de pierres qui bousillaient mes chaussures ou du fait de trébucher à chaque pas. Parce que maintenant, j'inversais les rôles, je rétablissais l'ordre naturel des choses.

Le monde entier me déteste.


Il est mimi le chaton ! (Pv : Zero-chan ! :3) - Page 2 Flower10
Spoiler:


Dernière édition par Zero IceBlade le Sam 25 Fév 2012 - 7:02, édité 1 fois
##   Ven 17 Fév 2012 - 17:56
Allen K.Wilder

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Tout à coup, je me retrouvai face à un mur de marbre. Elle était devenue pire que tout à l'heure. Encore avant, j'avais des regards sarcastiques, des sourires moqueurs... Mais là... Plus rien. Juste... Je ne sais pas. Quelque chose dans mes paroles avaient du lui rappeler quelque chose, ou quelqu'un. Un évènement passé. Mais je n'aurais jamais pu deviner quoi... Peut-être une expression ? Je n'avais même pas fait attention à mes paroles... C'était à peine si je m'en souvenais. Pourtant, elle... Ca l'avait marquée. Et je n'avais pas besoin d'être télépathe pour deviner ça.
Face à son regard glacial, je me sentis mal. Vraiment mal. Pas pour moi, pas pour ce que j'allais me prendre dans la tête. Non, en fait, ce regard-là signifiait au contraire qu'elle n'allait pas m'en mettre plein la gueule. Parce que ce n'était pas un regard vengeur ou moqueur. C'était ce genre de regard qui te remet à ta place bien comme il faut. Qui te fait comprendre que ce que tu viens de dire, ce que tu viens de faire, tu n'aurais jamais dû le faire.
Mon coeur avait raté un battement au moment où j'avais croisé ce regard. Mais, bêtement, je m'étais dit que c'était une de ses ruses pour me faire culpabiliser ou autre chose dans ce genre là... Sauf que non. Pas du tout même...

- La ferme.


Mon sang se glaça. C'était un ton dur, catégorique, froid. Sans réponse envisageable. Je ne pouvais pas répondre à quelque chose comme ça. Pas seulement parce que l'ordre en soi m'ordonnait de me taire. Non, ce qui m'ordonnait vraiment de me taire... C'était son ton. Sa voix, glaciale. Elle m'avait transpercée en deux mots seulement.
Et pourtant, bêtement, je n'arrivais pas à décoller mon regard du sien, ancré. Je n'arrivai pas à faire figure basse, à abandonner et à finalement lui lancer un "Bon, ben bonne soirée !" en partant sagement, acceptant mon erreur.
Non. Je voulais, je tenais presque absolument à comprendre ce qui l'avait dérangé à ce point.

- Je t'interdis... de dire ça. Gardes ta pitié pour quelqu'un d'autre.

Des gens qui passèrent à côté de nous tournèrent le regard vers la scène qui était en train de se dérouler. Moi, je restai immobile, toujours incapable de réagir. Cette fille, dont je ne connaissais d'ailleurs toujours pas le nom, elle, bouillonnait. Cette haine qui passait à travers ses yeux, qui me transperçait de toute part, signifiait tellement. Pas uniquement pour moi. Non... Aussi vis à vis de son passé. Aussi restais-je là, toujours aussi immobile, incapable de ne serait-ce même que cligner des yeux.

- Je t'interdis de parler... comme ça. Tu comprends ?! Et je... je... je te déteste ! Je te hais !

C'est là que je le vis. Ou plutôt, que je Les vis. Ces yeux brillants. Ces larmes sur ces joues.
Rageusement, elle les essuya d'un revers de la main, s'éloignant d'un pas rapide. Puis, elle se mit à courir. Moi, je restai là, me sentant fixé par toutes ces personnes qui avaient suivi la scène. Mais je m'en fichais.
Jusqu'à ce qu'elle soit sortie de la salle, je l'avais suivie des yeux? Et puis, j'avais fixé la porte, demeurant toujours muet. Et puis, je compris que je devais intervenir. Oh, bien sûr, elle allait me détester.
Mais qu'elle me déteste importait si peu ! Ce que je voulais, c'était que ces larmes cessent de couler. Ah, la belle phrase me direz-vous. Film hollywoodien, je représente. Si vous le souhaitez. Pensez ce que vous voulez, grand bien me fasse.
En grandissant aux côtés de ma mère, j'avais bien découvert une chose, sur moi. C'est que je détestais voir quelqu'un sombrer dans sa souffrance, sans rien faire, sans aucune bouée de sauvetage à laquelle s'accrocher. Alors la voir comme ça... C'était tout simplement impossible à supporter. Peu importe le temps que l'on avait pu passer ensemble.
Mes pas me portèrent tout seul. Tout d'abord, ils s'élancèrent en direction de la sortie. Une fois dehors, ils me stoppèrent afin que j'ai le temps de trouver du regard la jeune fille aux cheveux argents qui s'éloignaient avec difficulté, trébuchant, la vue certainement trop trouble pour y voir clairement à travers toute cette pénombre.
Et puis, lorsque je l'eus parfaitement localisée, mes pieds me portèrent de nouveau jusqu'à elle... Elle courrait vite, mais trébuchait assez souvent, ce qui me permit de la rattraper assez vite. là, je lui attrapai le poignet, et la tirai vivement mais tout de même avec délicatesse, histoire de ne pas lui casser le bras, ou plus sérieusement, histoire de ne pas la brusquer. Elle s'arrêta, n'ayant pas vraiment d'autres choix, et je lui levai lui menton pour la forcer à me regarder dans les yeux.
Mon coeur se serra alors que je lisais dans son visage toute cette souffrance qu'elle éprouvait.

-Insulte-moi. Gifle-moi, frappe-moi, détruis-moi, fais tout ce qu'il te plait. Mais ne reste pas comme ça.


Il est mimi le chaton ! (Pv : Zero-chan ! :3) - Page 2 29oq
##   Sam 25 Fév 2012 - 7:01
Zero Iceblade

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Humeur : ... '-' Sérieusement ? ._.

Je continuais de courir. De toute façon, que pouvais-je faire d'autre ? Courir pour échapper au responsabilités. J'avais toujours fait ça. Nier l'évidence. Mentir. Aligner les mauvais coups. Massacrer chaque instant de bonheur. J'étais faite pour ça. Je comprenais pourquoi mon propre père me haïssait. Je commençais à me demander si ce n'était pas réellement moi qui avait tué ma mère... Peut-être que je ne m'étais que convaincu d'être innocente ? Sûrement. J'étais un vrai fléau pour les autres, un boulet. C'était ma punition. Ma punition pour avoir causé la perte de ma famille. Naître devait être un péché, pour moi... C'était inutile de chercher à comprendre pourquoi j'avais fait telle ou telle chose. Je l'avais fait. Un point c'était tout. Et c'est pour ça que je courais, tellement, d'ailleurs, que j'avais la poitrine en feu, et que l'air dans mes poumons s'échappait bien plus vite que ce que j'avais prévu. Même si je finissais les pieds en sang et l'âme en lambeau, qu'est-ce que ça rapporterait ? Je le méritais bien, au fond. C'était bon pour moi si je me faisais mal. C'était bon pour moi si je tombais. C'était bon pour moi si je blessais les autres. Mais pourquoi je me sentais si mal en ce moment ? Alors que tant de gestes de haine m'étaient si insignifiants. J'avais blessé quelqu'un avec de simple parole. Et je culpabilisais. Pourquoi ? Si seulement je le savais. Je me disais que ce n'était pas grave, ce garçon trouverait sans doute une autre fille à embêter. Et puis, il l'avait mérité. Il n'avait qu'à... Il ne devait pas... Je me cherchais des excuses. Comme d'habitude, non ? J'avais bien vu les regards effrayés et entendu les chuchotements craintifs, du genre "Ohmondieu, la Fille Maudite, ce gars n'a aucune chance" ou encore "C'est elle, c'est elle qui a tué sa propre mère, tu vois !" Ce genre de commentaires haineux... Et j'avais beau essuyer mes yeux, mes joues, les larmes ne s'arrêtaient pas. Je trouvais ça totalement absurde. Pleurer était un signe de faiblesse. Rire était un signe de faiblesse. Sourire et se laisser toucher par les évènements injustes de la vie était un signe de faiblesse. C'était simple.

J'étais tellement, oh que oui, tellement sûre que ce garçon allait se contenter de repartir dépité et guéri à tout jamais des filles, et que je pourrais enfin être tranquille. Trop de sentiments contradictoires. Trop peu de temps. Tout était tellement trop. Et je n'entendais rien d'autre que le bruit de mon cœur aux battements désordonnés et paniqués, tout comme ma personnalité et mes pensées. C'est là que je me suis arrêtée. Ou plutôt, que j'ai été obligée de m'arrêter. Quelqu'un me tenait fermement le poignet. Doucement, mais fermement. J'allais me dégager, brutalement, comme chaque mouvement que je fais, évidemment, et me contentais de pivoter, prête à frapper l'inconnu idiot qui m'avait stoppé dans ma course. Sauf que voilà. Ce n'était pas un inconnu. Ou du moins, un inconnu connu. Le fou qui m'avait mise dans cet état. Et là, c'était fou, j'avais encore plus envie de pleurer. Je m'apprêtais à essuyer - une fois de plus - mes larmes, quand sa main chaude attrapa mon menton pour me forcer à croiser son regard. Et je ne voulais pas. Je ne voulais pas qu'on voit que j'étais vulnérable. Je ne voulais pas devenir faible. Je ne voulais pas qu'on découvre mon secret. Et pourtant je restais là, comme une imbécile.

- Insulte-moi. Gifle-moi, frappe-moi, détruis-moi, fais tout ce qu'il te plait. Mais ne reste pas comme ça.


Je détournais soudainement le regard. Et tentais de reculer. Je n'avais aucunement l'intention de le laisser me briser plus qu'il ne l'avait déjà fait. Comme les autres, tout ce qu'il désirait était de voir de plus près les dégâts, pas les réparer, et même si il essayait, qu'est-ce qui prouvait que je le voulais ? C'était encore une preuve de faiblesse de laisser les autres s'approcher de soi.

- Laisses-moi. Fiches-moi la paix.

Ma voix était presque imperceptible. Et alors ? Qu'est-ce que j'en avais à faire qu'il m'entende ou pas ? Je voulais juste qu'il me laisse en paix. Qu'il s'en aille et continue sa vie comme si il ne m'avait jamais parlé. Et j'en ferais de même dès demain. Parce que mon existence a toujours été ainsi. Je vis et j'oublie. C'est comme ça. Je murmurais, presque trop fatiguée pour hurler. Simple poupée de chiffon dotée d'une volonté presque éteinte. Pourquoi pas ? Si ça convient. Aucune intonation. Aucun sentiment dans ma phrase. Des ordres, juste des ordres, encore des ordres. De toute façon, il n'avait pas le choix, même si j'avais gaspillé de l'énergie à le frapper et à crier, ça n'aurait rien changé. C'est pourquoi ma voix n'était qu'un filet, après tout, ce n'était pas important qu'il entende. Il n'y avait rien de vraiment important, maintenant.

- Pars d'ici. Lâches-moi. J'ai déjà dit que je ne voulais pas de ta fichue considération.

Détournant toujours le regard, je me contentais de donner des ordres. Mais c'était tellement peu des ordres ! Qu'est-ce que des ordres peuvent faire contre un fou ? Je me dégageais doucement, reculant un peu plus à chaque fois, et secouais la tête, désespéré par son comportement. Il pensait vraiment que j'allais tout simplement le remercier de m'avoir suivi ? Il pensait vraiment que j'étais heureuse qu'il vienne ? Et bien, merci mais non merci. La surprise, c'était que je ne voulais tout simplement pas de quelqu'un dans mon monde. Qui pourrais comprendre, après tout ?

- Je n'ai pas besoin de toi. Ni de personne, d'ailleurs. Je ne souffre pas comme une enfant pleurnicharde, alors vas-t-en. Tu as bien rigolé, mais c'est fini, maintenant. Alors s'il te plaît, retourne là-bas.

Je baissais la tête, m'éloignant de lui, et dans une inspiration tremblante, je me contentais de jeter simplement :

- Ça suffit.


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##   Mer 7 Mar 2012 - 13:37
Allen K.Wilder

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- Laisses-moi. Fiches-moi la paix.

Un murmure. Et encore, j'étais gentil. C'était presque moins que ça. Elle avait détourné le regard, fixait tout ce qu'elle pouvait fixer pour éviter de me regarder moi. Comment avais-je pu la mettre si mal ? Je crois bien que c'était la première fois que je me sentais aussi mal. Je détestais faire du mal gratuitement. Je détestais le faire car je ne supportais pas les personnes qui s'en délectaient. Et pourtant, je n'avais cette fois-ci pas été mieux.
Je me mordis la lèvre inférieure, mal à l'aise. Qu'avais-je pensé faire en la rattrapant ?

- Pars d'ici. Lâches-moi. J'ai déjà dit que je ne voulais pas de ta fichue considération.

Sa voix était froide. Un peu moins basse. Mais terriblement froide. C'était le genre d'ordre qu'on n'a pas le droit d'ignorer. Le genre d'ordre qu'on doit suivre à la lettre si on veut rester en vie. Or, je ne voulais pas les suivre. Je ne voulais pas écouter, je ne voulais pas obéir. Peut-être était-ce à cause de l'éducation de mes parents, qui se limitaient à "fais ce que tu veux mon amour !" ? Ou bien était-ce parce qu'en lui obéissant, j'allais tout bêtement la laisser dans la même détresse qu'elle semblait déjà être ?
Elle se dégagea de mon emprise et se recula en soupirant. Etais-je si lamentable ? Donnais-je tant l'impression d'avoir... pitié d'elle ?
Non. Ou bien si c'était le cas j'en étais désolé, car ce n'était pas mon intention. Je n'étais pas ici pour avoir pitié d'elle. Ni même pour réparer uniquement mon erreur, afin de ne pas dégrader mon image. J'étais ici parce qu'elle allait mal, et que je refusais de la laisser si démunie. Personne n'avait le droit de souffrir autant, et encore moins les gens qui vivaient à Terrae, qui avaient tous vécu des choses plus horribles les unes que les autres.

- Je n'ai pas besoin de toi. Ni de personne, d'ailleurs. Je ne souffre pas comme une enfant pleurnicharde, alors vas-t-en. Tu as bien rigolé, mais c'est fini, maintenant. Alors s'il te plaît, retourne là-bas.


Non, elle ne souffrait pas comme une enfant pleurnicharde, et c'était plus là le problème. Une enfant pleurnicharde, je l'aurais laissé pleuré sur le sort de son jouet cassé. Mais elle, elle ne pleurait pas pour quelque chose d'aussi insignifiant. Elle n'était pas triste pour si peu... Certainement pas. Alors quoi ? Elle n'avait besoin de personne ? Peut-être était-ce tout bonnement parce qu'elle s'était justement trop éloigné du monde qu'elle était si mal. Comment peut-on un jour aller mieux si il n'y a aucune bouée de sauvetage à l'horizon pour nous empêcher de nous noyer ? L'impossibilité restera à jamais l'impossibilité. Ils y a certaines règles qu'on ne peut déroger... Dont celle-là. On ne peut et pourra jamais aller mieux sans aide extérieure. Et c'est sans doute pour cela que nous avons besoin des autres pour continuer à vivre et sourire.
Bien sûr, on n'a pas forcément besoin de quelqu'un pour toujours se plaindre de nos problèmes... Non, ce que je veux dire, c'est qu'à l'inverse... En étant avec quelqu'un qu'on apprécie, avec qui on se sent bien... On oublie tous nos soucis. Et on peut dès lors aller de l'avant. Sourire à nouveau, vivre plus légèrement...
L'homme ne peut vivre seul. C'est dans sa nature...
Elle baissa alors la tête, et se recula.

- Ça suffit.


Sa respiration était tremblante, sa voix aussi. J'eus un pincement au coeur.

-Tu es idiote.


Je la regardai. Allait-elle continuer à s'éloigner, ou bien allait-elle rester et en profiter pour me lancer de nouveaux pics à la figure ?

-Tu crois qu'en fuyant, tu iras mieux ? Tu crois que parce que tu vas être froide avec les autres, parce que tu vas sans cesse afficher ce regard sombre, le monde entier aura l'impression que tu vas parfaitement bien et que tu es juste d'un naturel non avenant ? Ce serait si simple et si pratique si la vie marchait comme ça...


Je glissai mes mains dans mes poches.

-N'essaie même pas de me dire que tu n'as pas de coeur. Parce que là, j'ai deux contre-arguments que tu m'as toi-même offert bien gentiment. De une, tu es venue à ce bal alors que tu n'en avais pas plus envie que ça. Pourtant... Tu as fait l'effort. Certainement parce que tu imaginais que, peut-être, ce ne serait pas si nul, non ? Si tu n'avais réellement pas eu de coeur, tu aurais renvoyé chier ces filles qui t'ont forcée à venir et tu serais retourné dans ta chambre, ou dans ton dortoir, je n'en sais rien. Et puis, deuxième preuve... Quelqu'un qui va très bien et qui n'a besoin de personne, tu crois que ça pleure souvent comme ça ? Et que ça s'enfuit aussi lâchement ?


Il est mimi le chaton ! (Pv : Zero-chan ! :3) - Page 2 29oq
##   Ven 6 Avr 2012 - 23:18
Zero Iceblade

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Pitoyable. J'étais pitoyable. Je ne savais que blesser les gens autour de moi. Pourtant, je n'avais jamais voulu ça. Je n'avais jamais aimé ça. Je ressentais seulement le besoin de me protéger. De quoi, me direz-vous. De la réalité, vous répondrais-je. J'étais débile. Inutile. Défaillante. Déficiente. Perdue. Attachée à des choses dont je n'avais même plus le souvenir. Je haïssais profondément cette partie de moi, oh, Dieu seul sait à quel point je me sentais mal, et à quel point je détestais mon insignifiante vie. J'étais seule. Ceci ne changerait pas. N'y avait-l pas de "happy end", une jolie fin heureuse, un scénario où tout le monde sourit ? Ou bien, peut-être n'y avais-je pas droit ? Peut-être que je ne méritais pas d'aimer, ou d'être aimée ? C'était bien plus probable. Bien plus logique. J'avais envie de m'enfoncer un pieu dans le cœur, tellement il me faisait mal. Pour quoi déjà ? Pour qui pleurais-je ? A cause de quel concours de circonstances débiles étais-je dans cet état ? Je ne servait à rien. Vraiment à rien.

- Tu es idiote.


Je sursautais brutalement. Après un long moment de silence, il venait de reprendre la parole. D'un ton neutre. Pensait-il vraiment qu'il allait me blesser ou me réveiller avec ça ? Bien que dans mon état d'esprit actuel, tout était inutile, pour moi. Tout ce en quoi je croyais c'était... moi. Et je venais de perdre toute foi en moi. Alors, essayer de remonter la pente était simplement une perte de temps. J'étais attachée à des choses qui n'étais même plus des souvenirs, des erreurs du passé. Mais si j'étais tellement faible, cela expliquait pourquoi je n'avais jamais réussi à me rebeller, pourquoi je n'avais jamais réussi à tenir tête à mon père. Parce que j'étais comme ça. J'étais Zero. L'absolue, l'infinie, déception. La chose la moins réussite du monde. N'étais-je qu'un gène, pour que mon prénom soit aussi dégoûtant ? N'étais-je que le résultat d'un amour foireux dont personne ne se souviendrait jamais ? Avais-je déjà eu une enfance, de l'amour, des amis, une vie normale ? Si oui, je ne m'en rappelait même pas, ou déjà plus. C'était tellement pathétique de pleurer, alors pourquoi est-ce que je le faisais ? Pourquoi le Soleil se lève ? Pourquoi la Lune brille ? Tellement de questions imbéciles d'enfant insatisfait que je n'avais jamais osé poser. Parce que j'avais peur. Parce que j'étais faible. Parce que j'étais seule. Pour toujours. Pas la peine de chercher, la réponse était évidente comme le nez au milieu du visage. C'était gravé dans ma tête, peint en rouge vif sur mon destin. Mon futur était déjà tout tracé, et peu enviable, n'est-ce pas ?

- Tu crois qu'en fuyant, tu iras mieux ? Tu crois que parce que tu vas être froide avec les autres, parce que tu vas sans cesse afficher ce regard sombre, le monde entier aura l'impression que tu vas parfaitement bien et que tu es juste d'un naturel non avenant ? Ce serait si simple et si pratique si la vie marchait comme ça...

J'eus pour lui un regard à la fois vide et désolé. Étais-je idiote, ou étais-ce lui, qui était complètement débile ? Il pensait que je n'en était pas consciente ? Je suis désolée, je ne fuis pas, je me contente d'éviter les problèmes, quoi que c'était pas très réussi. Je n'avais pas d'amis, pas de vie de lycéenne parfaite, pas d'envies spéciales, pas de bons souvenirs, je n'étais rien, rien sinon le gouffre d'une vie gâchée. Seulement un trou noir, quelque part, qui se contentais d'aspirer au bonheur. J'eus un rire. Un seul. Presque nerveux. Presque hystérique. Presque forcé. Parce que j'étais sur le point de craquer. Parce que j'étais recousue de partout, et que si j'avais eu des ciseaux, je me serais empressée de découper ce visage pathétique et tellement horrible. "Zero". Ce mot ne parlait-il pas de lui-même ? Avait-on vraiment besoin de l'expliquer ? Le néant absolu.

- N'essaie même pas de me dire que tu n'as pas de cœur. Parce que là, j'ai deux contre-arguments que tu m'as toi-même offert bien gentiment. De une, tu es venue à ce bal alors que tu n'en avais pas plus envie que ça. Pourtant... Tu as fait l'effort. Certainement parce que tu imaginais que, peut-être, ce ne serait pas si nul, non ? Si tu n'avais réellement pas eu de cœur, tu aurais renvoyé chier ces filles qui t'ont forcée à venir et tu serais retourné dans ta chambre, ou dans ton dortoir, je n'en sais rien. Et puis, deuxième preuve... Quelqu'un qui va très bien et qui n'a besoin de personne, tu crois que ça pleure souvent comme ça ? Et que ça s'enfuit aussi lâchement ?


Alors... j'ai un cœur.... maintenant ? C'était fou. Je m'étais pourtant toujours convaincue du contraire. Parce que ça fait toujours moins mal, quand on est pas atteint par la haine environnante des autres. J'ai grandi dans une famille qui ne m'aimait pas. Et alors ? Voilà les conséquences. Mais je m'en foutais. Un seul mot résonnait dans ma tête, plus fort que les autres phrases, entremêlées entre elles : "Lâchement". C'était donc ça. Je le fixais sans aucune volonté dans le regard, mais quand je pris la parole, ce fut avec une voix empreinte de colère, mêlée d'une intense tristesse, et de frustration, qui siffla et claqua comme un fouet d'émotions non contrôlées. Pourquoi mes sentiments m'échappaient-ils autant, au juste ?

- Ne parles pas de ce que tu ne connais pas avec autant d'indifférence !


Je fus alors agitée de soubresauts. Un second rire. Est-ce que je devenais aussi folle que mon cher Papa ? Je le craignais. Mais petit à petit, mes rires étouffés se muèrent en sanglots lamentables. J'étais vraiment misérable. Les larmes roulaient par milliers sur mes joues.

- Alors c'est cela... Je suis vraiment "lâche" ? Oh, que oui, je le suis. J'agis lâchement. Je suis emplie de lâcheté. N'est-ce pas répugnant quelqu'un comme moi ? Bien sûr que si, c'est même navrant. Tu as bien dit que j'étais lâche... non ?


Mon minable monologue me représentait parfaitement. Déplorable. Une attitude déplorable, alors. Je continuais de reculer en chancelant, serrant tellement fort le tissu de ma cape qu'elle serait sûrement froissée, et que mes jointures devaient blanchir petit à petit. Peut m'importait. Tout ce temps... foutu en l'air, pour rien. Je m'écroulais finalement au sol, atterrissant sur ms genoux, les jambes en coton. J'étais vraiment nulle. C'était de plus en plus flagrant. Horrible. Ma vraie personnalité.

- Je suis un ange avec un flingue, je n'en ai rien à foutre si le Paradis ne me reprend pas, ce n'est pas comme si j'avais quelqu'un pour moi. Ils ont véritablement raison... Ma naissance a été la chose la plus inutile au monde.


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Emploi/loisirs : Je vous jure : j'adore répondre à des questions.
Humeur : Ca me donne l'impression d'être... Ben pas inutile quoi. J'ai l'impression qu'on s'intéresse à moi, et c'est gratifiant !

- Ne parles pas de ce que tu ne connais pas avec autant d'indifférence !

De l'indifférence ? C'était ça, ce qui ressortait de mes mots ? C'était avec une telle apparence que j'essayais... De l'aider ? C'était cette impression là que je donnais ? Et bien dans ce cas, ce n'était nullement mon intention... Bien au contraire, même.
Gardant le silence, je l'observai, elle, ce corps frêle qui tremblait de colère, avec une voix où se mêlaient énervement et tristesse. Que fallait-il faire ? Que fallait-il faire pour qu'elle... Se comprenne peut-être simplement elle-même ? Que ce soit moi, que ce soit un de ses supposé frère, sa soeur, sa mère, sa meilleure amie ou même juste un inconnu dans la rue... Je m'en fichais. Ce que je voulais, c'était cesser de voir ce regard. Ce regard plein de douleur, de souffrance passée et qui ne voulait pas disparaître. Je détestais croiser ce regard, je haïssais ça même. Alors que je l'aide m'importait peu, le plus important était qu'elle s'en sorte, tout simplement.
Je ne voulais pas jouer au Prince charmant en disant ça, au mec parfait qui ne souhaite que le bonheur de la jolie princesse. Mon image, ce qu'elle pensait de moi, ce que les autres s'imaginaient, je m'en fichais royalement : ça n'avait aucune importance pour moi.
Ce que je voulais, même si ça pouvait sembler vantard, idiot, bête, stupide, idéologique, tout ce que vous voulez... Même si c'était bien difficilement envisageable... Ce que je voulais, c'était que les gens qui aillent mal soient aidé. Recommence à sourire. Parce que ma mère m'avait éduquée comme ça. Parce qu'elle avait toujours été comme ça, et ce sourire qu'elle arborait sans arrête, ce visage rayonnant, ce ton doux, cette lueur d'espoir dans le regard, tous ces petits détails que j'avais été forcé de perdre me manquaient. Et que je ne voulais pas les perdre.

- Alors c'est cela... Je suis vraiment "lâche" ? Oh, que oui, je le suis. J'agis lâchement. Je suis emplie de lâcheté. N'est-ce pas répugnant quelqu'un comme moi ? Bien sûr que si, c'est même navrant. Tu as bien dit que j'étais lâche... non ?

Je fronçais les sourcils avec douleur, l'air grave, perdu dans son propre discours. Pourquoi ? Pourquoi s'enfonçait-elle ? Est-ce qu'elle se détestait ? Je veux dire... Vraiment ? Se détestait-elle vraiment ? Au point de refuser toute aide, de refuser de s'aider elle-même, au point de se descendre, même en public, au point d'amener volontairement les autres à la haïr ? Ce que je cherchais à comprendre, c'était... Pourquoi ? Pourquoi, tout simplement ? Tout ceci me faisait penser à une punition, qu'elle s'infligeait elle-même, à cause de remords passés, à cause d'action qu'elle aurait pu faire et regretter, à cause... D'un évènement tragique dont elle aurait pu se désigner comme coupable. Etait-ce ça alors ? Ce qui la perturbait ? Ce qui la mettait mal ? Est-ce qu'elle voulait se punir ? Est-ce pour ça qu'elle agissait ainsi ?
J'étais tellement perdu ! Je ne la comprenais pas, j'avais bien trop de mal à saisir les raisons de chacune de ses actions, chacune des paroles qu'elle prononçait, chacun de ses moindres mots ! Je n'y arrivais tout bonnement pas. Alors comment ? Comment devais-je faire ?

- Je suis un ange avec un flingue, je n'en ai rien à foutre si le Paradis ne me reprend pas, ce n'est pas comme si j'avais quelqu'un pour moi. Ils ont véritablement raison... Ma naissance a été la chose la plus inutile au monde.

Ses mots me firent mal au coeur. Parce qu'entendre de la bouche de quelqu'un que sa propre naissance a été inutile... Ca fait mal. Et ça a dû lui faire encore plus mal à elle qu'à moi.
L'espace de quelques secondes, mes pensées se fixèrent sur Matthew. Sur ce beau-frère qui partageait mon père dans son ADN mais qui n'avait eu le droit de le voir qu'à peine une dizaine de fois dans sa vie. Cet enfant qui, peut-être, comme cette fille, avait pensé un milliard de fois que sa vie avait été... inutile. Ou injuste ? Non, lui, ça devait être plus injuste. Oui, c'était différent. Il ne se détestait pas. Enfin, j'imaginais, hein. Mais il ne devait pas se détester. Il devait plutôt me haïr d'avoir "pris sa place".
Je me pinçai les lèvres, détournant le regard. Alors peut-être qu'au fond, j'étais un monstre, moi aussi ? Tss... Allen, tu n'étais qu'un abruti, surtout ! Est-ce que par hasard tu aurais oublié ce qui était le plus important à ce moment-là ? Cette fille. Cette fille qui pleurait. Qui se haïssait. Qui aurait visiblement préféré ne même pas venir au monde...

-Inutile ?
répétai-je alors. Une naissance... inutile ? Aucune naissance n'est inutile... Absolument aucune...

Je reportai enfin mon regard sur elle, osant à nouveau la regarder dans les yeux.

-Est-ce que tu as au moins conscience de ce que tu dis ? Est-ce que tu te détestes à ce point-là ? Ton image de toi-même est si négative ? Si dure ? Si blessante ? Comment peut-on en arriver à ce point-là ? Je ne comprends pas. Tu as raison sur ce point : je ne comprends pas. Mais je ne suis pas indifférent pour autant.


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##   Lun 30 Juil 2012 - 16:32
Zero Iceblade

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Zero Iceblade
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Humeur : ... '-' Sérieusement ? ._.

- Inutile ? (et le ton qu'il prit fut indéfinissable pour moi.) Une naissance... inutile ? Aucune naissance n'est inutile... Absolument aucune...

Comment pouvait-il le savoir ? Forcément, si son enfance avait été le strict contraire de la mienne - ce dont je ne doutais pas - tout ses mots sonnaient faux. Tellement faux que je n'entendais rien. Je ne me comprenais plus moi-même. Ma tête n'était plus qu'un fatras de pensées incohérentes, de souvenirs et de sentiments trop peu reconnaissable pour que je me sente d'être en colère, désormais. Comme c'était ironique, de devenir si fragile alors que je voulais paraître tellement forte... Ne pas savoir ce que l'on veut, ne pas pouvoir exprimer ce que l'on ressent, ne pouvoir vivre, tout simplement, c'était être une erreur de la nature... Et j'en étais plus que désolée. C'était sans doute une des première fois où j'avais mal, et je ne désirais que personne ne me voit ainsi. J'aurais préféré, du moins, car il était trop tard, et le savoir m'enfonçait encore plus. Des larmes. Ça paraît dérisoire, et pourtant, les miennes représentaient plus de faiblesse qu'autre chose. C'était donc cela, être vulnérable ?

La seule chose que je voulais et espérais avec ardeur en ce moment, était de quitter mon corps. Arracher cette peau qui m'appartenait, retourner dans le temps... avoir le choix de mon destin. Avoir le choix, quelque chose que je n'avais jamais connu. Ma route était déjà toute tracée, alors pourquoi me serais-je fatiguée à marcher hors des sentiers battus ? Tel les chiots perdus dont je me moquais, j'avais erré, tout comptes faits, et simplement eu peur de découvrir autre chose que ce que je connaissais déjà. Ou bien refusais-je l'évidence. Mon coeur battait à tout rompre, et ma respiration saccadée ne couvrait pas les paroles de celui qui m'écorchait vive depuis des heures. J'avais peur. Réellement. Ma vie m'apparaissait désormais comme plus nette et sombre, tandis qu'il y a quelques minutes, je la considérais encore comme une mauvaise fiction, une blague à l'humeur très noir. Et ce n'étais pas uniquement cela, qui me tétanisait, me glaçait sur place. C'était son regard. Ses yeux à lui qui semblaient si vivants et colorés par rapport au miens, qui bougeaient sans cesse, me fixaient désormais, où il me semblait deviner une pitié agaçante - ou étais-ce ma paranoïa ? - et c'était pourtant la seule chose qui me raccrochait à la réalité dure. Étrange, non ? Pourtant, ce fut moi qui détournais le regard lorsqu'il rencontra le sien.

- Est-ce que tu as au moins conscience de ce que tu dis ? Est-ce que tu te détestes à ce point-là ? Ton image de toi-même est si négative ? Si dure ? Si blessante ? Comment peut-on en arriver à ce point-là ? Je ne comprends pas. Tu as raison sur ce point : je ne comprends pas. Mais je ne suis pas indifférent pour autant.

- Arrête. Je t'en prie arrête d'essayer de savoir.

N'est-ce pas ? Tu ne peux pas comprendre, puisque ce ne sont que de stupides divagations d'une adolescente folle. Avais-je envie qu'il comprenne ? Non, je ne crois pas. Mais c'était rester enfermée dans cette bulle qui m'avait jusqu'ici satisfaite. Me rendais-je compte que l'on venait de me montrer une autre facette de l'Humain ? Qui détruisait facilement tout ce que j'avais crû jusque là. Une facette teigneuse et pourtant chaleureuse, que je détestais vaguement, que je m'efforçais d'ignorer et d'oublier. Et voilà cet abruti qui arrive, se pointe comme une fleur, et me rappelle les pires choses que j'ai pu faire, arrive à me faire me sentir coupable, et... et je... pourtant... Je laissais échapper un petit rire amer. Aussi amer que le goût sur ma langue. Rien n'est cohérent. Pourquoi n'écouterais-je pas autre chose que ma tête, pour une seule fois ? Parce que, je le répète : J'ai peur. Zero, je peux te dire ce que tu veux... Je peux même te dire que c'est ce que tu veux... Pas une seule idée. Une seule envie, depuis des années : Libre. Et maintenant qu'une porte s'entrouvrait à peine pour moi, je voulais la claquer brutalement, et la fermer à double-tour définitivement. Quelle belle idiote je faisais. Si j'arrivais seulement à...

- Je ne veux pas être toute seule, gémis-je soudainement.

"Tu ne dois pas être seule." Voilà ce que j'entendais en boucle. Trop de bruit. C'était trop difficile, pour la première fois où je m'exprimais honnêtement. Je m'éloignais doucement, me laissant aller à une impression de... victoire ? Sûrement. Cela m'étonnais de me laisser partir tellement facilement, après toute une vie à avoir résisté, et montré une autre partie de moi aux gens. Je me délivrais avec une facilité déconcertante à un total inconnu. Peut-être parce que je craquais, que mon masque se fissurait après... trop longtemps. Mais cela me rassurait, dans un sens. Comme si mes mots pouvaient me réveiller d'une torpeur effrayante, je répétais avec plus d'insistance, la voix brisée :

- Je ne veux plus être toute seule, ...d'accord... ? finis-je par souffler.

Avouer. Voilà ce que je venais de faire. Avouer ses faiblesses... Est-ce que c'était un pas vers ce que je voulais ? J'étais pourtant tellement contradictoire...


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