## Lun 20 Avr 2020 - 13:20 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Elle est désolée. Moi aussi je le suis, je crois. Je devrais pas lui raconter ça, c'est pas son problème, c'est pas son fardeau. Je sens qu'elle est perturbée, je sens qu'elle ne devrait pas entendre ça, qu'elle ne devrait pas prendre tant de temps à réfléchir là dessus. Ce qu'il s'est passé s'est passé, il n'y a rien qu'on puisse faire là dessus. Ça n'était agréable pour personne mais tant pis. Puis elle me pause encore une question dont je ne suis pas sûr qu'elle appréciera la réponse. Une question sur laquelle je me refuse à être entièrement honnête également. Alors je rigole doucement, tandis qu'elle me met entre les mains l'étrange poudre de cristal. Je joue un peu avec du bout du pouce avant de répondre à sa question. _ Ordonner des mises à mort ? Non, jamais. Chercher des informations, carrément. Je le faisais toujours quand je suis arrivé ici. J'ai- ah si ça c'était drôle, j'ai maintenu Aaron éveillé une semaine à force d'attaquer le système toutes les deux heures, c'est pour ça qu'il me déteste en fait. Bref... Je commence lentement à lever ma main vers le bracelet, avec l'idée de le remplir doucement. _ Puis Michigan est mort, et j'avais l'impression que ça servait à rien... Et j'ai demandé à ma psy de m'enlever mon libre arbitre. Maintenant si je fais une seule connerie, je vais direct en taule, Terrae ou pas, je souffle. Donc surveille moi bien... Je rigole alors que je referme le réservoir et que je ressens un doux apaisement se diffuser dans mon cerveau. Ce n'est pas ce foutu pouvoir non, c'est au contraire son amplification qui cesse. Un peu lorsque vous coupez d'un seul coup les enceintes et qu'il ne reste plus que le son de l'ordinateur. Je ferme les yeux, inspire profondément, souffle, pause ma tête sur le dossier avant de laisser échapper, discrètement : _ Merci.
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## Lun 20 Avr 2020 - 15:17 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je gardais mon visage rivé sur les écrans d'ordinateur, n'osant toujours pas affronter son regard. Je me reculai, et m'assis sur la chaise, me reculant encore un peu davantage en sentant que ma respiration restait agitée. La tentation du pouvoir de Sensitif devenait vraiment difficile à surmonter, et bien que ma barrière de Master fasse effet, il ne manquait pas grand chose pour que je la détruise pour laisser les émotions de Houston m'envahir. Le silence se brisa quand Houston reprit la parole. Je levai malgré moi un regard vers lui, n'arrivant plus à garder mon regard fixé ailleurs. J'avais besoin de savoir. J'avais besoin de comprendre. Et la réponse était non. Et oui. Tuer des gens, ce n'était pas addictif. Connaître tout sur tout, est au fait du moindre détail, ça, ça l'était. Et comment cela aurait-il pu en être autrement ? C'est la même chose qui se passe pour tous ces enfants au collège ou au lycée, quand il faut impérativement être au courant de tout ce qu'il se passe tout le temps, au risque de finir comme une paria... Je clignai des yeux quand il évoqua sa psy, son libre-arbitre retiré, la... taule ? Il rigola alors qu'il me disait de bien le surveiller. De bien le surveiller ? Moi ? Avec quoi ? Une caméra ? On sait bien que peu importe ce qu'il voudra faire, il ne se fera pas prendre. Tout repose sur sa seule volonté de s'empêcher d'y toucher, s'empêcher de replonger. Il avait bien raison de le dire en riant, puisqu'il savait que c'était impossible. Tout reposait sur sa loyauté. Une loyauté remarquable d'ailleurs. Car quel qu'ait été son camp, Houston est... Toujours resté loyal. Terriblement loyal. Il activa finalement le bracelet, et je l'entendis souffler un "merci" à peine audible. Je me contentai de hocher discrètement la tête puis je me levai alors de ma chaise en comprenant que le bracelet était installé et fonctionnait. Je partis rejoindre mon ordinateur que j'avais laissé au coin de la table. Les logiciels étaient enfin lancés, et je pouvais enfin me mettre au travail. -Qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur de ton changement ? La question tombe comme une bombe. Mais je ne peux plus les retenir. Je ne peux pas m'empêcher de parler. Il m'en a dit trop et pas assez à la fois. Et il le sait. Il le sait très bien. Seulement il contrôle ce qu'il dit. Il définit exactement ce qu'il veut laisser filtrer comme information. Sauf que c'est un fait. A 8 ans, on n'a pas conscience de ce qu'on fait. Et si on grandit comme ça, on ne comprend pas. Il y a quelque chose, quelque chose qui lui a fait réaliser que ce qu'il faisait, c'était mal. Mais je ne fais pas encore tous les liens. Cette fille qu'il a vengée ? Michigan ? Il est arrivé ici avant lui, non ? C'est quoi, Houston ? Pourquoi tu as voulu changer ? Pourquoi tu as voulu devenir quelqu'un de meilleur ? Est-ce que tu as cherché à te faire pardonner tes erreurs ? Dernière édition par Mitsuki Hojitake le Ven 24 Avr 2020 - 11:35, édité 1 fois |
## Jeu 23 Avr 2020 - 22:34 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Le calme se diffusait dans mes veines. Ou plutôt l'absence de bruits parasites, l'absence de mes propres émotions. Elles ont l'air si faibles, si insignifiantes quand elles ne sont pas amplifiées par trois jours de galère intensive. Quand elles ne sont pas attisées par des souvenirs parasites. Ma tête a basculé en arrière alors que je profite de ce sentiment, et tente maladroitement, avec mes derniers efforts, à me remonter jusqu'à la chaise, au lieu de choir au sol. Elle rejoins sont ordinateur et, tant pis, ça me prendra encore un peu de temps pour réussir à m'y remettre, mais je prends ces vingts minutes de sommeil avec plaisir. C'est gratuit ça fait plaisir. Enfin, c'était sans compter sa question suivante. D'un seul coup, je me demande si je dois vraiment lui répondre. Si j'aurais sorti tout ça sans l'influence sensitive dont j'étais victime, si j'ai été forcé, dans un sens. La réponse me vient comme un coup de fouet. Et alors, au pire ? C'est fait, maintenant ça ne sert à rien de se taire ou de mentir, c'est déjà trop tard pour la partie la plus importante. Alors je fixe les yeux au plafond, essayant de réfléchir. Quand ? Ça devrait être une question plutôt facile, pour moi qui n'oublie rien. Mais ça ne l'est pas pour moi, pour qui le temps n'est pas une chose linéaire. L'élément déclencheur de mon changement ? Quel changement ? Je passe une main sur mon front, le regard toujours en l'air. _ Je sais pas ce que tu entends par "élément déclencheur". C'est pas quelque chose de linéaire... Avant d'arriver ici, j'ai voulu arrêté, je me suis enfui et fais passé pour mort, je pensais que ça m'arrêterait, mais en fait non. Michigan est tombé dans le comas, et c'était pire. J'ai passé... Une certain temps en dépression, après j'ai rencontré Alice et j'ai balancé mon portable du toit de l'Institut. J'pensais que c'était réglé, et en fait je l'ai réparé il y a pas longtemps. Et entre temps j'ai fait quoi ? J'ai postulé pour taffer ici. Y'a pas de miracle, je suis pas guéris de ça, et je pense que je le serais jamais vraiment. Bon et puis je suis aussi une thérapie bien vénère, il y a deux ans j'allais voir ma thérapeute deux fois par semaine. Et maintenant encore toutes les semaines. Je fais des efforts. Il n'y a que ça qui fonctionne. Un peu apaisé, je me retourne pour allumer l'ordinateur sur lequel je travaille.
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## Ven 24 Avr 2020 - 17:19 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | J'écoutais, j'essayais de comprendre, d'organiser mes pensées, mais je finissais bien par réaliser que je ne pouvais pas voir les choses de la même manière. J'aurais beau faire tous les efforts du monde, il me manquait deux points essentiels à ma bonne compréhension : être dans sa tête et comprendre sa façon de penser, et avoir vraiment vécu cette expérience. Sauf que jamais je ne serais dans sa tête et ne comprendrais comment il réfléchit. Et jamais je ne pourrais vivre ce qu'il a vécu, car c'est trop tard maintenant, et de toute façon, c'est fait. Jusqu'à preuve du contraire, le voyage dans le temps n'existe pas. -Pourquoi t'as arrêté ? Il y a bien quelque chose qui t'as fait prendre conscience que ce n'était pas bien. Tu n'aurais pas pu le réaliser seul, tu as grandi dans ce monde, tu as vécu ce monde. Sauf que tu as eu une prise de conscience, visiblement. C'est de ça que je parle, quand je parle d'élément déclencheur. Qu'est-ce qui t'a fait réaliser que c'était... mal ? Si jusqu'alors tu étais toujours derrière un écran... Enfin je sais pas, tu aurais pu penser tout ce temps-là que c'était un jeu. Parce qu'après tout, pourquoi pas ? Si tu étais enfermé, tu aurais pu choisir de croire ce que tu voulais. Mais tu as voulu te sortir de là. Pourquoi ? Je marquai une pause. D'accord, il y avait eu des hauts, des bas surtout. Il y a toujours des rechutes, non ? Mais pourquoi ? -C'est le chemin le plus difficile que tu as choisi de prendre. Parce que si tu avais continué, concrètement, qu'aurait-il pu t'arriver...? Pourtant t'as choisi d'arrêter. Et c'est toi qui a pris cette décision. Pour une fois, personne ne l'a prise pour toi. Alors... Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ? |
## Dim 26 Avr 2020 - 23:11 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Pour une fois, elle me fait pas qu'une question, j'ai le droit à plus de détails. Elle me dit que je n'ai pas pu réaliser seul que ce que je faisais était mal. Seul, non, mais je ne l'étais pas. J'étais entouré de tout un tas d'écrans qui me montraient le monde réel. Je pouvais voir dehors, je pouvais tout faire, je pouvais tout savoir. Alors j'ai su assez tôt que c'était mal. Et après ? Si j'avais arrêté, qu'est ce qu'il se serait passé, au juste ? Est ce que j'aurai pu quitter l'immeuble où j'étais ? Est ce que j'aurai pu m'enfuir, vivre par moi même ? Probablement pas. Je pose ma tête sur ma main, mon coude sur la table, pour la regarder, en pleine réflexion. _ Je suis flatté que tu aies une vision aussi positive de moi, mais ça ne s'est pas vraiment passé comme ça... Le choix, c'était quelque chose d'assez abstrait pour moi. Bon j'te préviens ça va être un peu long, je souffle. Je prends une inspiration. J'ai jamais raconté ça à personne. Pas à Alice. Pas même à ma psy, pas en allant autant dans les détails. _ Comment dire... J'ai pas été déclaré à la naissance, déjà, je suis né à la maison, mon père a refusé qu'on fasse les papiers, parce qu'il pensait pas que je vivrais très longtemps, sûrement, bref. Je me suis rendu assez vite compte que ce que je faisais était... En dehors du monde. C'était pas difficile, je regardais des caméras à travers le monde entier, et personne n'avait l'air de vivre comme moi, j'ai su assez vite que j'étais pas normal. Mais à 10 ans, quand tous les jours se ressemblent, que tu es nourris et logé, c'est quoi tes solutions ? Même si je m'étais enfuis, j'aurai jamais pu me débrouiller seul, de toutes façons personne ne m'aurait cru et j'avais pas d'existence, et pire encore, la situation ne me dérangeait pas. Le contexte était biaisé, est ce que j'avais le choix ? Oui. Et non. _ Concrètement tu as raison, qu'est ce qui aurait pu m'arriver si j'avais refusé d'aider mon oncle ? Est ce qu'il m'aurait battu ? Est ce qu'il m'aurait jeté ? J'en ai aucune idée. Probablement qu'il m'aurait manipulé, puis fais disparaître. Pas très subtile, mais comme je t'ai dit, je n'existais pas pour grand monde. J'évacue la question d'un revers de la main. _ C'est vers mes 12 ans que j'ai vu pour la première fois Michigan. Il avait accompagné son père dans la tour, je l'ai juste entre-aperçu à travers la porte -et Oregon ne l'ouvrait pas souvent. C'était... Il avait presque mon âge, il me ressemblait, sauf que lui il était dehors. Je crois que c'est à ce moment là qu'il a appris mon existence. Pour lui, j'étais le cousin qui ne voulait pas sortir de chez lui. Y'avait un peu de ça. Bref. Si tu veux parler d'un déclic, je suppose que ça doit être celui là. Vers 15 ans, j'ai commencé à communiquer régulièrement avec lui, via écran évidemment. Mais je le regardais, il m'intriguait. Il avait pas l'air particulièrement heureux, donc ça me donnait pas envie de sortir plus que ça. Je prends une pause, pour regarder à nouveau au plafond, histoire de remettre encore une fois les choses dans l'ordre. _ Je crois que... Je me suis attaché à lui ? Oregon m'autorisait à sortir à partir de mes 19 ans, alors je passais d'une planque à l'autre, c'était compliqué, je savais que c'était un monde de merde, mais disons que tant que ce que je faisais protégeais Michigan, d'une certaine manière. Enfin, jusqu'à ce qu'il vienne ici. Je la regarde à nouveau. Oui, promis, j'ai bientôt fini. _ Il était en sécurité ici, plus moi. Je savais que je voulais arrêter, alors j'ai préparé un plan. Je me suis fais flinguer, je suis passé pour mort, mais faut croire que ça a pas suffit. Dès que j'étais à nouveau sur pied, j'ai continué, pour moi, j'crois. Je récoltais des informations sur Oregon, sur ce qu'il cachait même à moi. Tu savais qu'il finançait les scientifiques ? J'avais filé des infos à Gae là dessus. Bref. J'étais juste incapable d'arrêter, même si j'avais plus rien à faire d'autre que fuir tout le monde, je pouvais juste pas me ranger, j'y arrivais pas. J'ai essayé, ça a duré quoi, deux semaines ? On y vient. Mon regard se fait vague. _ Et Michigan a buté son père. C'était ce que je voulais éviter, mais ce connard fait jamais ce qu'on lui dit de faire. Bref, il m'a mis en danger, il s'est mis en danger, et tu connais la suite. Il faisait parti des quelques personnes qu'il savait que j'existait. J'allais me laisser crever dans un parc quand Gaetano est venu me chercher. Il m'a proposé de venir, j'ai dit non. Puis je l'ai regardé, j'ai compris que c'est ce qu'il pensait être le mieux pour moi, alors j'ai dit oui. C'est comme ça que je fonctionnais, la volonté des autres passait toujours avant la mienne. Je prends une inspiration, avec l'impression d'en avoir trop dit. Mais au moins, je ne suis plus sur le coup de l'émotion. Je pose ma tête sur mes bras désormais croisés sur le dossier de mon fauteuil. _ Alors à ton avis, quand est ce que j'ai fait mon choix ? Quand j'ai compris que ce que je faisais était mal ? J'avais 13 ans, et j'ai continué. Quand Michigan est venu ici et que j'ai fuis ? Pourtant, j'ai continué à utiliser les mêmes réseaux. Quand je suis venu ici ? Pourtant j'attendais rien en particulier de Terrae. La vérité c'est que j'ai pas fait un demi-tour, j'ai juste fais plusieurs virages, et crois moi je partais de loin, et rien ne me dis que je suis pas toujours sur la mauvaise voie. C'est pas aussi simple qu'un déclic. Il en faut bien plus pour faire changer quelqu'un qui a vécu dans un univers comme le mien. Mais ma psy me dirait que raconter, c'est encore faire un virage dans le bon sens, je suppose...
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## Lun 27 Avr 2020 - 12:41 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Il m'a prévenu que ce serait long. Et effectivement ce le fut. J'essayais d'enregistrer les informations, de comprendre. J'essayais de me mettre dans sa tête, d'assimiler comment il avait raisonné, mais j'étais pas très douée pour faire ce genre de chose, alors j'écoutais. Et même écouter, c'était difficile. Je n'avais aucune idée jusqu'à maintenant de ce qu'avait vécu Houston et qui l'avait mené où il était aujourd'hui. Faut croire qu'avec le temps qui était passé, finalement, avec moi toujours sur son dos à le blaser et l'agacer, une certaine confiance s'était installée pour qu'il m'en dise autant. Je n'étais pas capable de concevoir la vie qu'il avait menée jusqu'à maintenant, mais je pouvais au moins affirmer que ça n'avait rien à voir avec ce que j'imaginais. Pas que j'imagine grand chose non plus, ceci dit. Je comprenais un peu mieux ce qu'il avait dit quand il avait parlé de temps pas linéaire. Les choses évoluaient et changeaient assez vite, et assez facilement aussi d'accord. Rien n'était vraiment prévisible, et la réponse à cet acte imprévu était tout autant imprévisible. C'était déroutant d'essayer de remettre tout ça en place dans mon esprit. Surtout quand ça commençait par quelque chose d'aussi brutal que "Je n'existe pas dans ce monde". Parce que si, quand avait-il existé finalement ? Il n'avait pas été déclaré. Il avait vécu enfermé, à regarder les autres, à vivre peut-être un peu par procuration, sans que ce soit pourtant véritablement le cas. Et puis les événements s'enchaînent, les choses évoluent, mais jamais vraiment dans le bon sens. Comment son père avait-il pu faire ça ? Et son oncle ? Comment des êtres humains étaient capables d'une telle chose, finalement ? Quand il évoqua le "déclic", je me pinçai les lèvres. Oui, alors le déclic, c'est quand tu avais commencé à essayer d'exister, finalement. Quand tu avais commencé à avoir des contacts humains... Aussi tordus soient-ils. Et alors s'en étaient suivis tout un tas de haut et de bas, surtout de bas en fait. Je fronçai un peu les sourcils à la mention des scientifiques, troublée d'apprendre un nouveau lien que j'ignorais. Je n'étais qu'une initiée à cette époque... Ca remonte tellement. Et pourtant, malgré ma mémoire qui avait tant de facilité à me faire défaut, je m'en souvenais encore si bien. En même temps, comment oublier une telle chose, quand même mon passage au rang de master n'a pas su effacer cette cicatrice indélébile. Je me passai machinalement une main sur le tatouage de code barre qui trônait pile entre mon omoplate et ma nuque, et baissai le regard en me mordant la lèvre. Son explication prit fin sur des questions, et je relevai le regard vers lui, un peu perturbée et ne sachant que répondre. -Quand tu as commencé à vouloir exister ? Pour toi. Pas pour quelqu'un d'autre. Je me passais une main sur la nuque avant de la reposer sur le clavier de l'ordinateur, bien que je n'écrive pas grand chose. -Le chemin est forcément tortueux, quand on part de rien... |
## Ven 1 Mai 2020 - 23:24 | ||
Houston Carter Messages : 764 Date d'inscription : 03/07/2015 Emploi/loisirs : Danser. Nan j'déconne. Humeur : Être désagréable | Elle m'écoute déblatéré mes conneries, et je crois que je m'écoute un peu aussi. Plus je parle plus je me rends compte à quel point je suis pathétique, à quel point ma psy a raison d'être choquée parfois. A quel point je devrais plus être en vie au point où j'en suis, à quel point c'est un miracle que j'en sois là, et pas dans une cellule aux murs blancs à m'arracher les cheveux. A quel point j'ai de la chance, à quel point je ne la mérite pas. Certains diraient que je la mérite plus que d'autres, au contraire, je ne pense pas. Rendre sa liberté à celui qui a toujours vécu en captivité, ça n'est pas une chose aisée Elle me propose une réponse. Quand j'ai commencé à exister pour moi. J'y réfléchis une seconde. Je me souviens, évidemment, de quelques moments. Mais la bascule est perdue dans les méandres de mes souvenirs, qui ne veulent pas s'ordonner. Elle le dit d'ailleurs, le chemin est tortueux... Quand on part de loin. Je revois les formes au loin, en bas, alors que le paysage s'offre à perte de vue derrière la fenêtre. Je revois la neige derrière les écrans et la fenêtre -peut-être, je ne saurais jamais-, je revois le visage d'un enfant dans l’entrebâillement de la porte. Quand je reprends conscience du présent, je suis toujours dans une pièce au faux-plafond quadrillé, à parler avec une japonaise. Mon coeur bat un poil plus vite, mais il est trop épuisé pour chercher plus loin. Loin. Je suis loin. Un sourire fatigué (très fatigué) vient prendre place sur mes lèvres alors que je lui réponds. _ Tu gagnes un point. Difficile de savoir quand c'était, probablement le jour où j'ai réussi à dire non à une idée de merde. Pourtant il y a toujours des choses auxquelles je ne sais pas dire non. Des personnes notamment. Je dirais que je leur fais confiance pour ne pas en abuser, mais en réalité je n'en sais rien. Est ce que me rendre ma liberté de choisir est vraiment une bonne idée, surtout quand on sait ce que j'en fais en ce moment ? Je passe une main sur mon visage, observant une seconde le bracelet. J'ai mal au crâne, j'ai trop parlé. _ Oh bordel je sais pas si je vais arriver à bosser tout de suite. Ça te va si je fais une sieste avant de commencer ? Je dis ça, mais mes yeux sont déjà fermés, la lumière est déjà trop forte.
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## Sam 2 Mai 2020 - 10:22 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Houston m'adressa un petit sourire, et s'il n'avait déjà pas l'air au top de sa forme quand je suis arrivée, il est évident qu'il est encore plus fatigué maintenant. Il faut dire aussi que le pouvoir de Sensitif n'est pas de tout repos, et que la conversation ne l'a pas été non plus. Je lui rendis un petit sourire alors qu'il m'indiqua qu'il allait faire une sieste avant de commencer. Bon, c'était normalement une question, mais on va pas trop dire que j'avais le choix... Je secouai la tête. -Repose-toi. Tu peux même rentrer si tu veux. Je peux faire le travail pour nous aujourd'hui. Pour le nombre de fois où j'avais séché le travail depuis le début de l'Eclipse... Quand je suis devenue Sensitive, on ne va pas dire que j'ai été très présente. Et comme d'habitude, Houston a été là pour faire le travail. Alors pour une fois que l'occasion de lui rendre la pareille se présentait, je ne pouvais décemment pas cracher dessus. Je me remis donc (ou plutôt me mis enfin) au travail, ouvrant tous les logiciels de sécurité et vérifiant chacun des points que nous nous étions fixés comme objectif chaque jour. Bien sûr, j'étais encore un peu perturbée par cette conversation, parce qu'il faut dire que j'en avais peut-être appris beaucoup d'un coup. Mais quand je levai le regard vers Houston, finalement je ne pouvais que voir quelqu'un qui avait décidément trop souffert. Et sa nouvelle coupe de cheveux allait encore en ce sens, quelque part... Alors oui, il avait fait des choses horribles. Mais je ne pouvais pas être d'accord avec lui quand il se considérait comme quelqu'un de mauvais. Peut-être que j'étais trop confiante. Peut-être que je n'aurais pas du penser ça. Mais c'était comme ça. Houston était quelqu'un de bien, peu importe ce que lui pensait. |
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