/!\ Ceci n'est pas un RP de groupe, mais plutôt un "solo groupé", en gros, ceux qui veulent passer peuvent... Mais on fait pas la fiesta dans la chambre. De toute façon ça doit être limité les visites, donc voila. (et je voulais pas faire ça ça fait trop "regardez-moua" mais sinon on m'a dit "Houston va avoir un problème" T_T )

Mes yeux scrutent l'horizon à travers la fenêtre de ma chambre.

Hier, je me suis réveillée après l'opération, et Aoi m'a expliqué ce qu'il s'était passé. Ys avait besoin de se changer les idées, alors il est parti. Bien sûr, il est revenu me voir, un peu, le soir. On ne discute pas beaucoup, mais le savoir près de moi, avoir sa présence à mes côtés, m'occupe, et me fait du bien.

Un oiseau vient se poser sur la branche de l'arbre, en face de ma fenêtre. Ses petites pattes s'agrippent fermement à la branche qui s'agite violemment à cause du vent. Je plisse les yeux, alors que le dilemme s'impose. Maintenant que je suis Air, que dois-je faire ? Est-ce que je l'aide, ou bien est-ce que je renforce le vent pour qu'il soit rejeté et emmené ailleurs ?

La réponse ne me vient pas alors je soupire. Tant pis, ce n'était pas intéressant de toute façon. Je fais le choix de ne rien faire.

Ma main vient saisir ce qu'il reste de mon téléphone après l'explosion. Mes ongles viennent gratter un instant l'écran décomposé et j'inspire avec agacement. Je ne peux pas rester là à rien faire. Ca fait déjà un jour, je n'en peux plus. Pourquoi faut-il encore que je reste ici ? Tout va bien, je n'ai rien. Il n'y a même plus de cicatrice. Alors pourquoi, hein ?

Je repose l'appareil sur ma table de chevet et me laisse tomber en arrière dans le lit, fixant mes yeux sur le plafond blanc, aussi blanc que ces murs, ces blouses, ces draps, ces feuilles de papier sur lesquelles ils font semblant de noter des choses importantes...

Il n'est que 8h, et je sais déjà que la journée sera longue, trop longue.

Heureusement, je sors ce soir.

Après l'attentat, Senri avait bien dormi. Il fallait dire que la vague de calme diffusée par la Master Athéna avait eut un sacré effet sur Senri. De manière générale, les pouvoirs sensitifs étaient très efficace sur lui. Surtout en ce moment. Reste que dès qu'il avait été levé il s'était rendu à l'hôpital. Pour aider.

Sauf que, dans l'hôpital il n'y avait rien de très lourd à soulever et Senri étant davantage un ouragan qu'autre chose, on l'avait poussé vers la sortie.

Jusqu'à ce qu'il aperçoive Mitsuki, dans une des chambres. C'est vrai qu'elle avait été blessé. Senri soupesa son sac. Il avait l'air vide malgré la dizaine d'haltères à l'intérieur.

Tout pimpant, il se dirigea vers la chambre et poussa la porte — un peu trop fort ce qui degonda le gond supérieur.

— Oups. Vraiment nul ces portes. SALUT. COMMENT ÇA VA ?

Faisant comme chez lui, il alla s'asseoir sur un tabouret sans même écouter la réponse de la blessée.

— Je suis venue voir comment ma rivale au titre du suoerwarriormasterdelamort allait !!! Et j't'ai amené ça, aussi parce que. J'imagine que tu t'ennuie et elles sont trop légères pour moi.

Tout en parlant il ouvrit son sac pour déposer la dizaine d'haltères s'y trouvant sur la table de chevet de la Master. Il y en avait de toutes les tailles et tous les poids quasiment.

— Puis, t'es super légère !!! Quand j't'ai ramené des grilles j'ai vérifier au moins cinq fois si t'étais toujours là tellement je sentais rien dans mes bras !!! Faut muscler tout ça, là !!!

Senri eut néanmoins la présence d'esprit de ne pas lui donner une tape amicale dans l'épaule.

HRP : L'intervention de Houston prend place avant le passage de Senri !



Depuis l'attentat, c'était l'enfer dans ma tête.
Et littéralement sur mes bras, quand mon corps se dit que c'est la meilleure idée de niquer tous mes hauts en faisant courir des flammes sur mes membres.
Déjà, il a fallu rassurer tout le monde. Bizarrement, ça s'est mieux passé qu'il y a deux ans, probablement parce qu'il y a beaucoup de nouveaux, beaucoup qui ne savent pas ce que ce genre d'acte peut impliquer. Mais j'étais seul, dans cette putain de salle informatique, à me demander comment de bordel de pourquoi c'était arrivé, avec les consignes des Masters qui arrivaient au compte goutte, à sentir Meta tout juste réparé dans ma poche arrière me démanger, parce qu'il faut que je sache, je peux trouver la résolution de cette foutue affaire si vite, ça ne prendra que deux minutes... Et il a fallu que je résiste tout seul comme un grand à mon addiction, alors même que personne n'était là pour faire un rapport qui m'enverrait en taule. Qui pourrait m'en vouloir de traquer ces fils de pute, honnêtement ?

Il fallait donc que je pense à autre chose. Et là c'était pire ?
Me demander si tout le monde allait bien, si personne n'était blessé... Sauf Mitsuki, dans ce que je peux classer facilement comme un des pires moments de ma vie. Me dire que c'était une idée de merde d'essayer d'avoir de ses nouvelles, parce qu'elle est pote avec la moitié de cet Institut et que donc tout le monde allait chercher à savoir, et que ça faisait déjà deux heures qu'elle était entrée au bloc et qu'elle n'en était toujours pas ressorti, génial. Les caméras dans l'hosto c'était une idée moyen bof, vraiment.

Alors j'essaye d'occuper mon stress autrement, en prenant de l'avance sur ce qui doit être fait, en prélevant sur les enregistrements tout ce qui peut être utile, en montant un dossier sur le déroulement de l'affaire, qui a été sur les lieux en premier, qui a fait quoi, bref, tout ce qui pourrait être à notre avantage peut-être plus tard. Je note tout ce que ma mémoire ne sera jamais capable d'oublier, abîmant quelques touches de clavier sans m'en rendre compte, incapable de décrocher mon regard des caméras de l'Institut.

Quand les Masters prennent la relève, je me sens vidé.
J'ai du mal à quitter la salle où j'ai passé... Du temps. Beaucoup de temps. En fait ils me virent parce que merde il fait nuit depuis un moment.
Le son de l'explosion résonna dans mes oreilles, fit trembler mes pieds et le grésillement du micro me revinrent en mémoire exactement comme ils avaient été.
Un tremblement avait traversé tout mon dos, et j'étais rentré dormir, complètement sonné.

Le sur-lendemain, le bureau paraissait si vide. Si bizarre. (Hier, on ne m'a pas laissé travailler, il n'y avait personne pour me superviser de toutes façons.)
Je me suis donc permis de prendre ma mâtiné pour me diriger vers l'hôpital, toujours un peu hagard. Ça peut paraître surprenant, mais ça n'était pas mon premier attentat. Pas la première explosion dans laquelle je perdais quelqu'un. Mais... Mitsuki c'est différent. Et hors de question que je me mette à penser à ça tout de suite, sachez juste que je sais reconnaître un trauma quand j'en vois un venir, l'expérience tout ça.

Je sais où est sa chambre, alors juste, je m'y rends.
Je me permets à nouveau de respirer quand je la vois, dans son lit. Elle a l'air d'aller bien. C'est tout ce que je voulais savoir. C'est faux. Je toque faussement nonchalant avant d'entrer, de lui demander si elle est pas encore morte, lui donner deux piles de paperasse parce que oui, je lui apporté des trucs qu'elle doit signer. Peut-être que j'ai glissé le seul petit cristal de guérisseur que j'ai réussi à faire en phase 2 et j'ai égoïstement gardé. J'en profite pour jeter un coup d’œil à sa condition physique, et on ne voit rien. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien. Je me contente d'être maladroit comme à mon habitude, peut-être un peu moins percutant, et visiblement perturbé. Je n'ai jamais su le cacher. La vision d'elle, dans ce lit, qui visiblement s'ennuie, ça ne colle pas à ce que j'ai entendu hier. Pas du tout. Et ça me fait peur.

Une fois que la conversation a l'air moins bizarre, plus fluide, je prends congés, sans omettre le principal.

_ Prends du temps pour toi, s'il te plaît.

Et je retourne travailler.
Elle va bien. Elle ne va pas bien.
Elle est guérie. L'oreillette se coupe, le sol tremble.
Elle est en vie. Alors pourquoi tout est aussi bizarre ? Pourquoi ses pouvoirs ne se sont pas déclenchés ?! Sa Greffe ?! Pourquoi-
Le reste ne me regarde pas. Bah bravo, ça c'est être un bon pote mdr.
Si seulement j'avais été voyant, putain.

Ça ne pouvait pas être grave.
Parce que Terrae avait vu bien pire que ça, et cet incident, aussi marquant soit-il sur le coup, n'était qu'un acte isolé, bien moindre par rapport à tout ce qu'on avait déjà vécu. Parce qu'on avait géré, tout le monde avait joué son rôle à la perfection, même Ys, qui ne s'était pas précipité vers sa fiancée. Alors comment est ce que ça aurait pu être grave ?

Des heures, voilà ce que l'opération avait duré. Des heures pendant lesquelles je vacquais à d'autres tâches, à discuter avec Ipiu de la reconstruction, que j'orientais les élèves et tentait de préserver le calme qu'Aaron m'avait apporté, et Mitsuki avait été inconsciente jusqu'au lendemain matin. J'étais pourtant bien placée pour savoir que c'était les choses les plus insignifiantes qui faisaient le plus de mal. Bon, pas qu'un pan de mur entier détruit ait été "une chose insignifiante", mais peut-être que si, ça devrait l'être à partir de maintenant pour nous. Peut-être qu'on devait être préparé à partir de maintenant.

Mais habituée à avoir peur pour celle que je considère comme ma meilleure amie ici, et qui habituellement une Master intouchable et invulnérable ? Ça, c'est déjà plus difficile à assumer. J'ai attendu d'avoir fini mes dossiers, plus pour m'occuper qu'autre chose, avant d'aller la voir à l'hôpital. La porte était fracturée, et je reconnaissais là l'oeuvre de Senri, bon sang ce gamin me fatigue parfois...

Mitsuki avait l'air d'aller bien. Mais on sait tous faire semblant ici, ou au moins à peu près. Je ne suis personne donc je n'ai pas demander autre chose que si ça allait, si elle avait mal, s'il n'y avait pas eu de complications, ce à quoi elle répondit qu'elle avait envie de sortir d'ici le plus tôt possible. Je comprenais, rester enfermée pour une hyperactive c'est plus ou moins l'enfer.

Je me doutais que des choses étaient tues, parce qu'une banale opération ne dure pas si longtemps normalement, et voir que Mitsuki allait bien n'était pas forcément plus rassurant. Cependant tout ça était frais, et je n'étais pas là pour demander son dossier médical non plus. Alors je pris juste les nouvelles qu'il fallait, proposait mon aide, et m'en allais visiter Aoi également.

Elle aussi avait fini exténuée après l'opération. Elle prenait beaucoup trop de risque, surtout au vu de l'avancement de sa grossesse, j'espérais que ça allait pour elle aussi. De toutes façons, je n'étais pas très utile, même assez impuissante pour le coup. Tout ne se résous pas par le combat ou la parole malheureusement, le temps est bien meilleur que moi pour ça. J'espère que si elles ne vont pas bien, elles pourront en parler...

Après l'attentat, c'est roulée en boule dans un coin de son lit, avec Zola de l'autre côté et un matelas sorti pour Houston qui devait rentrer tard, qu'Ariana trouve enfin le sommeil. Trouver le sommeil, c'est un fort grand mot. Agité, rempli de cauchemars ; de dinosaure plein de piquants et d'explosions titanesques. La journée suivante passe. Rassurer les gens. Prendre des nouvelles. Beaucoup de maquillage pour se donner l'air frais, un grand sourire pour redonner un peu de soleil aux autres. Ca ne fonctionne pas longtemps, mais les câlins qu'elle dispense à ses amis ont le mérite de lui faire un peu de bien aussi.

Pas de nouvelles d'Allen, bien sûr… Pas vraiment de Mitsuki non plus, à part qu'elle s'est enfin réveillée. Elle se demande si elle peut aller la voir, mais se dit que le jour-même de son réveil, c'est un peu trop… Alors elle se déplace le lendemain, avec des petits gâteaux qu'elle a faits rien que pour elle. Elle a dessiné des petits sourires et des coeurs dessus avec du glaçage épais et sucré.

Elle ne veut pas trop la déranger, et il a l'air d'y avoir un peu de va et vien, déjà. Alors elle sourit, elle prend des nouvelles, elle dit qu'elle va bien, elle lui dit qu'elle lui souhaite bon rétablissement. Elle lui laisse les gâteaux, comme ça, elle pourra se remplumer un peu pendant son hospitalisation — et si elle n'y a pas droit, elle n'aura qu'à les cacher !

Un bisou sur la joue, un grand sourire, un pouce en l'air : on va gérer tout ça !

—Si tu as besoin de moi, dis-le moi, ok ?! Je suis dispo par sms si tu as envie de discuter !!! Faut que je file travailler !

Et sur un dernier au revoir, elle part. Elle reviendra le lendemain pour papoter encore un peu, si Mitsuki en a envie…

Adonis n'avait pas été au premier rang. Il n'avait pas non plus aidé directement sur le terrain lorsque l'attenta avait eu lieux. Il travaillait et avait rejoint Pandora  au cinéma pour mettre en sécurité les personnes qui étaient avec lui. Et après ça, le reste n'avait pas été plus compliqué ni traumatisant pour lui.

Comme pour beaucoup, sa 'vie' avait reprit son court. Bien-sûr ce n'était pas un court normal mais disons que ça allait bien mieux que pour certains de ses amis.
Ces derniers temps il n'était pas vraiment présent pour eux non plus à vrai dire. Il s'en voulait. Il reprenait son anciens rythme de vie qui avait déclenché son Vide : les boulots et ses responsabilités et point.

Tout n'était cependant pas pareil. Il avait des prises de consciences, il se sortait parfois de cette routine bien gluante et faisait ce qu'il pensait juste, il prenait plus de nouvelles de ses amis (ou connaissances à force de laisser le temps passer...) . Et il avait apprit bien trop
tard à son gout l'état de Mitsuki. Pourtant c'était sur toutes les lèvres de tout le mondes pendant un moment et non, lui il était fermé dans sa bulle et il apprit ça que durant une de ces fameuses 'prises de conscience'. Du coup il s'en voulait encore plus. Mais il se disait que dans tout les cas elle devait avoir une tonne de personnes plus intimes que lui qui étaient prêt d'elle, alors ça le rassurait en quelque sorte.

Mais il ne devait pas se trouver d'excuse ! Il se déplaça jusqu'à l’hôpital avec un présent pour elle. Il se disait que si elle était trop occupée avec d'autres il laisserait là le cadeau et il ferait juste un petit coucou. Mais quand il arriva, la porte était à moitié dégondée. Il y avait des halters et une tonne de papiers sur sa table de nuit.

" Salut toi ! Décidément même alité t'arrêtes pas le boulot ? T'es grave quand même. " dit-il sur un ton plaisantin bien qu'inquiet.

Il croisa du regard des gâteaux non loin de la demoiselle. Mince ! Quelqu'un l'avait devancé !

" En fait, j'v'nais pour t'apporter ça. " Il sortit un tupperware de son sac. " J'sais pas si la bouffe de l’hôpital est bonne à Terrae, mais ma mamie elle me disait toujours de bien manger quand je tombait malade ou que je m’étais blessé, sois disant sa aide à guérir plus vite t'vois ? "

C'était une salade composée qu'il avait fait de lui même. Il y avait des petites tomates cerises, un mesclun de frisé et de la feuille de chêne, des morceau de pommes et des billes de mozzarella surtout ! Il avait mit une vinaigrette basique à part dans un petit flacon, histoire que la salade ne souffre pas trop durant le transport et quelle dure assez longtemps jusqu'à ce qu'elle ai envie de la manger.

Il lui ordonna de guérir vite. Et avant de partir pour la laisser se reposer il lui dit qu'il fera tout ce qu'il peut pour elle si elle avait besoin de quelque chose de sa part. En faisant ça, indirectement il s'engageait avec une promesse pour elle mais aussi pour tout les autres.