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[Eclipse 4] Micmac au konbini [Tiago]
##   Lun 20 Avr 2020 - 21:29
Erika Brandt

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Erika Brandt
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Tiago a le mérite d'être franc, c'est vrai, il ne se fait pas passer pour le prince charmant et il ne fait pas de publicité mensongère en proposant une belle histoire d'amour. Erika respecte ça, tant qu'il reste honnête avec les autres il fait bien ce qu'il veut de son cul. Un hoquet lui échappe. Mine de rien, le pack de bière est vide et ils tiennent chacun leur dernière bouteille. Elle reste un petit gabarit et le joint n'aide pas son cas. Mais ce n'est pas bien grave, elle a passé l'âge où elle voulait prouver qu'elle était capable de tenir l'alcool comme les autres. Ce qui compte c'est de profiter de la soirée et qu'importe si elle passe pour une petite joueuse qui rougit et pose des questions embarrassantes au bout de quelques bières.

Quand il dit qu'il n'y a pas de raisons de se poser mille questions, elle se demande si c'est ça son problème. Est-ce qu'elle réfléchit trop ? Pourtant on lui a déjà dit qu'elle était trop impulsive, donc ça serait plutôt contradictoire. De toutes façons, elle a la flemme d'écrire une dissertation sur pourquoi elle n'arrive pas envisager de coucher avec quelqu'un qu'elle vient de rencontrer, avec thèse, antithèse et synthèse. Et quelque chose lui dit que c'est dans les tripes que ça se joue, pas besoin de pondre un essai philosophique sur le sujet. Elle répond :

- Je suis d'accord, mais mettons que ce soit ton instinct qui te dise qu'il vaut mieux attendre un peu et pas ton cerveau. C'est ce que j'essaie de dire quand je dis "feeling". Enfin bref, on pourrait tourner en rond pendant longtemps sur ce sujet.

Elle arque un sourcil sceptique quand il mentionne ses supers abdos (c'est vrai qu'ils étaient bien dessinés mais c'est pas une raison pour se vanter) même si elle se rend bien compte qu'il plaisante. C'est dans son ADN, elle n'arrive pas à faire autrement que de réagir au premier degré ! Mais Tiago a l'air de s'adapter facilement à son caractère de pitbull comme il dit. C'est étonnant de créer des liens avec quelqu'un qui a vu d'emblée tous ses mauvais côtés, mais ça lui plaît. La relation n'en est que plus franche et plus honnête, et c'est sûrement pour ça que, l'alcool aidant, elle peut débiter des questions aussi osées par rapport à son caractère habituellement réservé.

Quand il dit "notre bite", Erika ne peut s'empêcher de pouffer de rire. Ce n'est pas le vocabulaire grossier qui l'amuse, c'est l'image qui lui vient à l'esprit à cause de ce pronom possessif pluriel : celle d'un seul et unique phallus pour toute la gente masculine, une sorte de communisme du pénis où tous les hommes se retrouvent à partager la seule et même queue à tour de rôle. Elle s'empare du joint et tire quelques lattes, écoutant attentivement les explications de celui qui est mieux placé qu'elle pour parler du sujet. Elle est prête pour son cours d'introduction au plaisir masculin.

Le coude posé sur ses jambes croisées, elle appuie son visage sur sa main gauche et sa question sort spontanément sans qu'elle puisse la rattraper :

- Mais tu n'as jamais pensé à faire comme les gays ? Ils prennent du plaisir eux aussi.

Quand elle entend le nom du célèbre psychanalyste, elle a la grimace de dégoût d'un enfant qui se voit offrir un plat d'épinards.

- Comment résumer... J'ai pas fait psycho, je tiens à le préciser ! Mais disons que Freud a inventé le concept de l'envie du pénis, selon lequel toutes les femmes sont frustrées de ne pas avoir de pénis (oui, parce que la vulve, le vagin et le clito ça compte pas, évidemment). C'est lié à son complexe d’œdipe comme quoi on voudrait tous coucher avec notre parent du sexe opposé. D'après lui, toutes les filles qui se rendent compte qu'elle n'ont pas de pénis ont un sentiment d'infériorité et en veulent à leur mère. Et à partir de là, il imagine des stratégies féminines toutes plus délirantes les unes que les autres pour avoir un pénis.

Elle fait passer le joint et même si le sujet la met d'habitude en colère et suffit à la faire monter sur ses grands chevaux, elle reste assez calme et se contente d'un "Whatever." dédaigneux qui résume son sentiment vis-à-vis des théories du célèbre Sigmund. Sûrement le joint qui commence à faire effet. Elle reprend :

- Toujours est-il que notre cher ami Freud, avec ses théories dont celle que je viens d'expliquer, a grandement contribué à faire croire que toute la sexualité tournait autour du sacro-saint phallus. Ce que je refuse de croire.

Puis elle tend le bras dans un grand geste dramatique et déclare avec un sourire malicieux :

- Merci d'être venu à mon cours sur Freud, n'oubliez pas vos devoirs pour la semaine prochaine sur la suprématie du clitoris.

Et elle tire sa révérence, avec autant de grâce et de dignité dont est capable une personne alcoolisée qui vient de prendre un joint.

HRP:


[Eclipse 4] Micmac au konbini [Tiago] - Page 3 Dazs
##   Ven 24 Avr 2020 - 19:24
Tiago Marquez

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Tiago Marquez
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- "Ok. Si c'est à l'instinct que ça s'joue, j'accepte."

C'est vrai. On pourrait probablement passer la nuit à discuter de ce sujet sans jamais réussir à en sortir quoi que ce soit de productif. Mais le combo alcool/joint a au moins l'avantage de me rendre beaucoup plus cool. Les premiers temps. Toujours est-il que je n'ai aucun problème à laisser couler. Je n'ai pas envie de me prendre la tête là tout de suite. Mes réponses ne sont donc pas forcément super élaborées. Et mon vocabulaire pas dans un top contrôle non plus.

Et comme je n'ai plus vraiment de retenue non plus, je laisse échapper une grimace de dégoût lorsqu'elle évoque la possibilité de me faire enculer. Nan mais parce qu'elle a beau utiliser des mots plus élégants que les miens, c'est de ça dont il est question hein !

- "Bof. Une queue ça m'fait pas vraiment bander. J'ai besoin de formes féminines pour ça."

Comment on en est venus à parler de ça... ? Ah oui, Freud. Nan mais elle pose la question, moi je réponds hein ! Pas que ça ne me soit jamais arrivé de me retrouver un peu trop près d'un autre mec à poil, mais c'était toujours pour des plans à plusieurs. On ne s'amusait pas vraiment entre nous. Ouais, il y a évidemment une question de fierté purement masculine derrière cette limite au plaisir sexuel mais... A côté des explications pseudo-psychos qu'elle envoie, je me trouve hyper correct en fait !

- "What ? Putain, ce type n'avait vraiment rien de mieux à faire ? Ou alors, peut-être qu'il était gay et qu'il aurait préféré que toutes les meufs soient aussi équipées ! Du coup cette explication l'excitait bien."

C'est toujours aussi chelou, mais sa conclusion a au moins l'avantage de bien me faire rire. Nan mais heureusement que la nature n'est pas trop mal foutue et que la plupart des filles paraissent quand même réussir à se satisfaire de leurs propres organes sexuels ! Enfin, celles que j'ai connu en tout cas n'avaient pas forcément l'air d'avoir besoin d'un pénis pour s'amuser...

- "Désolé professeure, mais j'suis plus un mec de terrain qu'un intellectuel moi ! Cela dit... Je n'ai aucun doute sur la supériorité du clito ! C'est pas pour rien que la plupart des meufs arrivent à faire c'qu'elles veulent des mecs !"

C'est pas franchement un secret que je ne résiste absolument pas à une jolie fille. Et on a beau me qualifier de macho, j'ai plutôt tendance à penser que les meufs valent bien plus que les mecs. Ce qui fait aussi partie des raisons pour lesquelles on ne frappe pas les filles. Et pour un peu qu'elles aient l'intelligence d'attendre d'être en privé pour demander n'importe quoi, on s’exécute.

- "Mais, on devrait en rester là sur cette discussion, parce qu'à ce rythme je vais avoir très envie de te sauter dessus et ce serait carrément gênant ! Surtout qu'avec tout ça j'ai toujours pas pu acheter de capotes."

Je garde ce même ton joueur qui est censé laisser transparaitre l'humour. Ouais, j'ai bien capté qu'elle n'a pas l'air de toujours bien comprendre cette façon de m'exprimer mais... Ce n'est pas pour si peu que je vais changer ! De toute façon, ça ne l'a pas encore fait fuir, j'imagine que je peux continuer.

- "T'avais prévu quoi pour toi soirée ?"

Je n'sais pas si j'avais prévu de finir défoncé, mais je commence à être plutôt trop bien là alors que je termine ma bière, faisant de nouveau passer le relai à ce joint qui est lui aussi bien entamé.

Hrp:


I can't run with this weight on my back
I can't see 'cause I'm focused on the past
I can't breathe, I need to break free
From the anger that is constantly inside me

[Eclipse 4] Micmac au konbini [Tiago] - Page 3 Xw6m
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##   Sam 6 Juin 2020 - 22:14
Erika Brandt

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Erika Brandt
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Humeur : Curieuse


Si Erika devait choisir un mot pour définir son humeur ou son état du soir, elle dirait qu'elle se sent évaporée : légère et libre. Si elle était air, elle flotterait sûrement. Plus rien n'a de conséquence, c'est pour ça qu'elle peut débiter avec assurance autant de conneries sur Freud et les pénis. La théorie de Tiago sur l'homosexualité latente de Sigmund ne la convainc pas, mais elle ne lui en tient pas rigueur, ils ont depuis longtemps dépassé l'heure de tenir des propos cohérents.

Cependant, la suite la fait revenir sur Terre à grande vitesse. Elle reste la bouche ouverte, essayant de trier toutes les pensées qui lui viennent à l'esprit.

D'abord, il est pas bien de lui sortir des choses comme ça dans le plus grand des calmes ? Elle commence à cerner le personnage mais il faut croire qu'il arrive encore à la surprendre. C'est plus de la franchise à ce niveau, c'est autre chose... Quelque part elle lui est reconnaissante d'être aussi brut de décoffrage, c'est rafraîchissant cette façon de ne pas prendre des pincettes et de dire les choses comme elles sont. Et ça a le mérite d'être pratique pour elle qui ne sait pas reconnaître les signes et lire entre les lignes. Parce qu'il avait beau orienter la conversation dans cette direction tout à l'heure, elle n'imaginait pas lui faire cet effet. D'ailleurs, elle n'imagine faire de l'effet à personne. C'est peut-être bien là le problème. Elle se sent donc un peu flattée et, en même temps, offensée par son choix de vocabulaire aussi rustre. Elle espère que c'est juste une façon de parler et qu'il sait se retenir, à son âge quand même...
Elle pense à fermer la bouche et se racle un peu la gorge avant de parler :

- J'ai juste récupéré les bières, ça aurait été franchement bizarre si ça avait été les préservatifs que j'avais choisi de t'offrir en geste de paix.

Ça la fait sourire, effectivement, comme interpréter ça autrement que comme une invitation à une partie de jambes en l'air ? Elle réfléchit un instant à la question de Tiago et répond, l'air blasé :

- Rien de spécial à part broyer du noir, en fixant mes nouveaux magazines pour changer du mur de ma chambre.

Elle s'excuse sans conviction.

- Désolée, en dehors des rencontres impromptues à la supérette je ne suis pas de très bonne compagnie en ce moment.

Erika se rend compte que pour la première fois depuis un moment, elle a quelqu'un avec qui discuter. Elle ne compte pas l'inonder de remarques amères sur sa triste vie, elle sait où placer les limites. Non, elle se permettrait peut-être une ou deux phrases, assez vagues pour ne pas emporter Tiago dans une conversation qu'il n'a certainement pas très envie d'avoir, mais assez exactes pour mettre des mots sur ce qu'elle ressent et, peut-être, se soulager un peu. Après tout, qui sait quand l'occasion se présentera à nouveau. Elle ne s'est pas encore fait d'amis ici et ne sais pas si elle réussira. Elle a gardé contact avec ses connaissances en Allemagne mais ça serait bizarre de parler avec des gens qui ont connu Olga et Lars... Tandis que Tiago ne sait rien, ne s'imagine rien, et c'est très bien comme ça.

Elle décide de se laisser aller et sort quelques mots prudents.

- Ces derniers temps n'ont pas été évidents et je pensais que Terrae résoudrait tout ça. C'est loin d'être le cas.

Elle referme hermétiquement la bouche, il ne faudrait pas qu'elle est l'air de vouloir s'épancher.

Faire le point sur sa situation suffit à la mettre en colère d'habitude mais le joint a fait son effet. Ses sentiments lui paraissent doucement engourdis mais elle se sent en même temps douée d'une étrange lucidité. Une pensée la frappe de plein fouet : est-ce qu'elle se met facilement en colère pour cacher à quel point elle se sent perdue et désemparée ? Vite, penser à autre chose, la soirée se passait si bien, il lui faut retrouver cette légèreté si précieuse. Elle demande :

- Et toi ? Je suppose que tu n'avais pas prévu de passer la soirée comme ça, sauf si tu te prends régulièrement le chou avec les clients de la supérette.


[Eclipse 4] Micmac au konbini [Tiago] - Page 3 Dazs
##   Lun 15 Juin 2020 - 22:16
Tiago Marquez

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Tiago Marquez
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Je mentirais si je disais que la réaction un peu excessive d'Erika ne m'amusait pas. Bien sûr que je sais me tenir et que je ne vais rien faire de tel ! Mais j'y peux rien, quand je me sens trop à l'aise j'en viens un peu trop facilement à faire ce genre de remarque. Et puis là, je crois que mes limites sont affaiblies. Quoi qu'il en soit, la miss a l'air de s'en remettre tout de même assez rapidement, et ne manque pas de se défendre au passage.

- "Ahah nan, t'inquiète, les bières c'était top !!"

En revanche, je ne m'attendais pas à une telle réponse de sa part. Certes elle n'a pas l'air d'être la meuf la plus joyeuse du monde, n'empêche que je ne la pensais pas si mal. Ce qui m'embête un peu en fait.

- "Broyer du noir ? C'est clair que c'est pas ouf comme programme."

Pourtant, c'est ce que font la plupart des gens en arrivant ici. Si certains ont la chance de se relever facilement, pour d'autres c'est plus compliqué. Et je ne risque sûrement pas de juger quelqu'un qui n'arrive pas à se forcer à sourire pour faire comme si tout allait bien. Je ne suis pas franchement le genre de mec qu'on va trouver quand on a besoin de trouver un peu de joie et de bonne humeur dans son entourage.

C'est vrai que ses remarques me touchent un peu. Parce que ça me rappel trop facilement pourquoi est-ce que je suis là (pour un peu que j'arrive parfois à l'oublier). Mais en même temps, quand je me revois les premières semaines à Terrae, il faut admettre que j'ai quand même réussi à faire un peu de chemin !

- "Ne sous-estime pas ma capacité à m'engueuler avec la première personne qui croise mon chemin !"

Si je garde un sourire amusé pour lui répondre, il faut quand même reconnaitre que j'ai un certain don pour m'attirer la colère d'une bonne partie de la population.

- "Nan, à la base j'avais plutôt prévu de rester tranquille dans ma piaule. Justement pour éviter les débordements. Mais on dirait que même la supérette devient un lieu difficile à gérer."

Même si finalement, après un certain temps passé en sa compagnie, je dois reconnaitre qu'elle n'est pas si désagréable comme nana. Un peu chelou, c'est clair, mais je crois bien que je pourrais l'apprécier.

- "Tu sais, c'est normal de n'pas être au top quand t'arrives ici, t'as pas à t'excuser pour ça. J'veux dire, c'est pas pour rien que des masters se pointent un jour dans notre vie pour nous amener direction le Japon ! Perso, j'ai dû passer la première semaine à Terrae sans decoller de mon lit à m'engueuler avec les autres gars du dortoir. Enfin, y en a quand même un qui acceptait d'aller me chercher de l'alcool et des clopes. Un mec bien. Tout ça pour dire que, si t'as envie de passer des heures les yeux fixés sur un mur, ce n'sera pas plus bizarre qu'autre chose."

Ouais, le combo alcool+weed commence à faire effet pour que je parle de la sorte. D'ailleurs, je ne regarde même pas vraiment Erika en prononçant ces mots, mais je fixe seulement ce qu'il y a devant moi.


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