J'observe le nouveau panneau installé dans la salle commune... Il y en a un aussi un dans le couloir des Airs, mais il ne s'applique qu'à notre affinité. C'est là que j'ai appris que je devais voter pour un nouveau préfet. Je ne connais pas grand monde, surtout de mon affinité, je vais donc potentiellement voter pour la personne avec le plus d'expérience ou d'ancienneté. Je m'applique à noter toutes les informations que je peux ; les Guérisseurs qui se présentent ou non, évidemment, mais aussi les Sonores au cas où. Je n'ai maîtrisé l'Air qu'avec cette affinité pour l'instant, je sais pas si c'est franchement différent mais dans le doute, je préfère savoir que je peux joindre quelqu'un dans ce cas. Je souris, m'appliquant à noter correctement les noms dans mon carnet d'adresse. "Allen" n'est pas si loin d'Amy, et ça me rassure quelque part...

Je passe ma main sur ma jupe pour la lisser... Comme je suis une fille, depuis que je suis Morphe, et que j'ai un mal de chien à retrouver mon apparence originelle plus qu'à garder celle-là, je n'ai aucun problème à porter ce qui me fait plaisir... tout ça grâce à Alice qui a su me guider, trouver les mots,... et m'aider à choisir les vêtements dans lesquels je me sentais le mieux. Je crois que j'ai jamais acheté autant de vêtements de ma vie... OH ! Il faudrait que je demande des conseils à Amy d'ailleurs ! Je suis sûr que ça l'amuserait de faire du shopping avec moi, puisqu'elle s'y connaît un peu en mode. Je sors mon téléphone pour la contacter, prêt à lui expliquer tout ça en plus de lui proposer de sortir ensemble sauf que je percute quelqu'un. EH, j'aurais dû apprendre à regarder où je vais depuis... ...J'étais trop concentré dans mes pensées, encore une fois. :

-Regarde où tu vas espèce de-... OH mademoiselle pardon...

Je ne tique plus lorsqu'on me dit "mademoiselle"... après tout c'est ce que je suis maintenant... Je me relève en massant mes fesses. :

-Non. C'est à moi de m'excuser j'avais pas IIIIIIIIIIK- !

Il me touche les fesses... avec un grand sourire aux lèvres... Il doit prétexter m'aider à ce moment mais tout ce que je ressens c'est de la gêne... C'est donc ça être une fille ? Subir  des trucs pareils ? Il me souffle dans l'oreille que c'est pas grave, que vu que je suis "bonne" il n'y a pas de mal. Je réagis instinctivement, mon corps l'éloigne d'un jet d'eau misérable... Je sais que ce n'est pas assez pour le repousser... Alors je cours, je veux me réfugier dans ma chambre, là où Roda m'attend... Mais je percute quelqu'un d'autre qui entrait dans la salle à ce moment. PUTAIN MAIS JE SUIS UNE GOURDASSE ! Je suis trop paniquée pour réfléchir plus longtemps par contre. :

-Aidez-moi s'il-vous-plaît je... il me touche et...

OMG c'est tellement embarrassant ! Mais je rassemble mon courage en fermant fort mes yeux, pointant du doigt mon agresseur, espérant trouver un soutien dans celui que je viens de croiser. :

-Il m'a touchée et je ne veux pas ! Aidez-moi s'il-vous-plaît !

Senri, vêtu d'un tablier et accompagné de son fidèle chariot venait d'achever le nettoyage des couloirs. Il ne lui restait plus qu'à aller ranger son matériel pour venir le rechercher plus tard dans la soirée. Pour nettoyer le gymnase. Si la tâche de nettoyer l'institut n'était pas des plus faciles, ni des plus agréables : Senri y avait pris goût. Il se sentait comme un protagoniste de manga armé d'un katana maudit combattant les démons. 

Sauf, qu'il était plutôt armé d'une serpillière poisseuse et combattait les déchets. Néanmoins, le rhume qu'il se traînait à force de dormir dans des endroits inadaptés lui donnait une voix plus grave et son écharpe bleue, un style plus ténébreux qui l'aidait à prendre sa tâche à cœur. En plus de lui faire penser à autre chose que ces problèmes personnels.

Les écouteurs juchés dans les oreilles. Il lui sembla apercevoir au loin une dispute de couple. Tout en se disant que les gens n'étaient pas gênés de faire ça en plein milieu du couloir, la tournure des événements coupa court à ses pensées grognonnes. La jeune fille venait de se cogner contre lui. Mais sans avoir le temps de s'enquérir de son état, elle demanda de l'aide au jeune garçon.

— Eeeeeh ?

Il avait relevé un regard plein d'animosité vers l'autre garçon avant d'attraper d'une main son katana — serpillière — et de passer l'autre devant la jeune fille pour lui faire signe de reculer. L'un de ses écouteurs tomba de son oreille. 

— Hey, cendrillon, bouge de là, j'discutais avec mademoi...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une serpillière — toujours poisseuse — lui arriva en plein visage et le fit reculer de deux pas. Senri, le corps en biais, les jambes fléchit et les deux mains aggripant fermement son manche de serpillière, venait tout juste de la balancer sur la face du pervers.

— L'escouade de Nettoyage s'occupe aussi des déchets dans ton genre.

Senri avait dit cette phrase d'un ton implacable. Tout en s'approchant du garçon qui venait de tomber par terre. Il laissa tomber sa serpillière contre le mur et attrapa le garçon par le col pour le soulever.

— SI JE TE REPRENDS À FAIRE ÇA J'T'ENCASTRE DANS LA BENNE À ORDURE. PIGÉ ?!

Et sur ces mots, il balança le garçon à quelques mètres de lui. Senri ancra son regard sur les pieds du garçon et croisa subitement les siens. Les jambes de l'autre garçon s'emmêlèrent et le firent lamentablement tomber par terre.

— Déguerpis de mon couloir.

Senri lâcha cette dernière phrase en attrapant sa serpillière. Il mit le manche sur son épaule, comme on le ferait avec un katana, avant de revenir auprès de la jeune fille et de s'accroupir auprès d'elle.

— C'est bon. Il t'embêtera plus pour un moment. Ça... Va? Tu veux quelque chose ou que j'remonte l'incident à euuh... Quelqu'un ?

Alors qu'il parlait et que ses yeux visualisaient le visage encore marqué par la gêne des événements, Senri eut une drôle d'impression. Ce qui lui avait fait perdre toute son assurance de héros de shonen. 

Ok, je suis partagé... J'avais vraiment peur que deux élèves se battent à cause de moi mais d'un autre côté, je savais que je maîtrisais trop mal mes pouvoirs pour me défendre si mon agresseur comptait me suivre... En plus d'être riquiqui de base, sous cette forme c'était pas mieux. OUH ! Faudrait que je fasse du sport en fille je serais trop canon !... Wait waht ? A QUOI JE PENSE MOI ?!!! Bref, quand "l'escouade de nettoyage" tente de sauver ma peau avant de se prendre une serpillière dans la tronche, disons que ça allait... mais après je savais plus où  me foutre... Surtout quand mon sauveur a haussé sa voix en plaquant l'autre élève contre le mur. Oui ce petit con m'a touché mais... j'ai vraiment du mal avec la violence. :

-N-Ne vous faites pas mal... s'il-vous-plaît !

S'il-vous-plaît ? Oh bordel je suis pathétique à ce point... MDR non c'est pire, quand je vois voler mon agresseur à travers la pièce, je me tasse au point de m'accroupir, bouchant mes oreilles avec mes mains. Je veux vraiment pas être témoin de ça quand j'ai l'impression que c'est de ma faute -OUI BON c'est la faute de l'autre con qui tripote les fesses des meufs mais... mais MERDE. Je reste là, un court temps avant que je sente quelqu'un me rejoindre...

J'ouvre un œil humide sur mon sauveur... Et seulement je le reconnais. Bon je dois avouer que l'écharpe que je lui ai offert est un gros indice mais ce sont ses yeux que je vois en premier... Je reconnais mal sa voix... il a l'air... malade ?... et puis je pensais pas le voir un jour avec un tablier faut l'avouer... :

-Senri ? puis je me rends compte qu'il doit pas me reconnaître vu mon état, je rougis un peu avant de tirer mes longs cheveux en arrière, imitant la coupe que j'avais avant. C'est moi... Chou-chan.

Oui, j'utilise mon surnom. WHY NOT ? Au moins il est sûr que c'est moi... Je lui avais bien dit qu'il n'y avait que lui qui avait le droit de m'appeler comme ça !... ERM. PASSONS. Je jette un coup d'oeil pour voir si on est seuls... et puis j'approche ma main de son front. Il a un peu de fièvre, rien de grave, mais je peux voir qu'il est pas au meilleur de sa forme... Je... Je suis partagé entre l'envie de lui foutre une baffe, c'est vrai -après tout il a fait du mal à Alice...-, et celle de me jeter dans ses bras... ok... il m'a manqué. Mais je préfère prendre une troisième option. L'option pratique qui me correspond bien au final. :

-Chiri... tu es malade... Viens.

Je le tire vers moi. Non, il n'a pas le choix. :

-On rangera tout ça après. dis-je décalant le chariot dans un coin qui ne gênera personne. Je témoignerai pour les Masters au besoin, là il faut prendre soin de toi.

Hors de question que je le laisse travailler dans cet état... C'est PAS pour le remercier que je fais ça ok ? Ça aurait été n'importe qui que je l'aurais soigné aussi c'est clair ?! Bon.

Je l'emporte jusque dans ma chambre où Roda m'attendait. De me voir, elle est toute joyeuse... Mais devant l'apparition de Senri, elle sautille et va directement vers lui... Je la repousse gentiment ; je sais qu'elle l'aime bien et qu'elle ne l'a pas vu depuis longtemps... Mais il est malade, il a besoin de calme. Elle le comprend d'un geste que je lui fais. Index levé, "fais attention" ; elle s’assoit et pose sa tête sur les genoux de Senri que j'ai forcé à se mettre sur mon lit.

Je suis un peu gêné... j'ai pas rangé ma chambre. En même temps il n'y a pas grand chose à ranger. Y'a des livres sous formes de nouvelles qui traînent un peu partout, sur ma table de chevet et mon bureau, luttant avec des morceaux de tissus et des pelotes de laines neuves que je réserve pour Amy. Mais le plus impressionnant doivent être mes murs ; ils sont couverts de cadres de différentes tailles où sont épinglés des ailes de papillons multicolores et que je ramasse depuis des années... ainsi que quelques posters de Broadway, avec des paroles de mes comédies musicales préférées. Rien à voir avec la chambre de Senri du coup... mais là, je m'en foutais complètement.

Je lui prépare rapidement un bouillon de poule avec des nouilles, ne sachant quoi faire d'autre pour l'aider... Je lui tends le bol, repose ma main sur son front... et je regrette de pas pouvoir être Guérisseur à ce moment. Je m'assois à ses côtés, vraiment inquiet. :

-Senri, je-..... Merci de m'avoir aidé m-mais... Pourquoi tu travailles dans cet état ? Tu dois guérir avant de...

...prendre soin des autres ? C'est ce que j'aurais dit avant. Mais il préfère blesser les autres alors, je me tais, perdu...

Au moment où Senri s'était accroupie pour s'enquérir de l'état de la jeune fille, il ne s'attendait pas à entendre son nom. Encore moins à entendre le surnom de son ami qui occupait ses pensées depuis leur dispute. Mais ça ne collait pas... Chrys était un garçon... Et aussi ressemblant qu'elle le soit, cette fille était une fille.

Mais... C'était la coiffure de Chrys... Et ce surnom était le sien. Celui que Senri utilisait pour s'adresser à lui. Les joues de l'adolescent s'empourprèrent quand la jeune fille posa sa main contre son front. Puis, elle dit son surnom à lui. Le cœur de Senri loupa un battement. C'était bien Chrys.

Senri n'eut pas le temps de dire quoique ce soit d'autre qu'il fut tiré en avant par son ami. Amie ? Il essaya bien de bafouiller quelques mots, mais les consignes de Chrys ne laissaient aucune place à l'explication ou le refus.

Senri se fit donc tirer sur plusieurs étages par une fille de deux têtes de moins que lui. Lorsqu'il passa le seuil d'une chambre, un autre élément vint indéniablement prouver que cette fille était bien Chrys. Dès qu'ils furent entrés, une chienne toute pimpante vint faire la fête, après l'avoir fait à Chrys, à Senri. L'Air la réprimanda doucement. Senri s'exécuta assez vite quand celle-ci lui demande de s'asseoir sur le lit.

Et là, il réalisa qu'il était dans la chambre de Chrys. Pour la première fois. Il n'osait pas tellement regarder aux alentours. Se concentrant sur Roda qui avait posé sa tête sur la cuisse du garçon.

Il était dans la chambre de son ami. À qui il devait des excuses et des explications. Mais il y était arrivé par un concours de circonstances.

Senri leva la tête, il ne put s'empêcher de regarder les murs et de légèrement écarquiller les yeux. En particulier face aux ailes de papillons. C'était inattendu comme décoration.

Senri baissa à nouveau les yeux vers Roda quand la jeune fille esquissa un mouvement. Il ne releva la tête que quand Chrys fut devant lui, il tendit mécaniquement les mains vers le bol que son ami lui tendait. Mais il n'y toucha pas. Pas tout de suite. Il resta là à le contempler cracher de légers volutes de fumée. 

— Euh... Je... Fin, c'est une punition... Ce serait pas... Euh... Fin on a des ennuis quand on sèche une punition et...

Tandis qu'il bafouillait, cherchait laborieusement ses mots, il repensa à ses discussions avec Amy et Aaron. Il était dans la chambre de Chrys, avec lui à côté. C'était le moment ou jamais.

Alors que mille et une pensée se bousculaient dans l'esprit de l'adolescent, il finit par relever la tête. Croisant véritablement le regard de son ami. Son visage se décomposa légèrement. Le visage de Chrys était plus rond avec des traits doux, ses cheveux plus longs, et ses yeux retinrent l'attention de Senri un court instant avant qu'il ne se décide à parler. 

— Je suis désolé de pas t'avoir donné d'explication la dernière fois. Et de... De pas être venu de moi-même.

Il avait un mal fou à soutenir le regard de la jeune fille en face de lui. Son cœur et son ventre étaient devenus esclaves de son angoisse et de son appréhension.

— Je... Euh... Je crois que je sais quoi dire... Chou. Pour ce que tu as dit, la dernière fois. 

Senri avait eut du mal à prononcer le surnom de son ami. Pour être tout à fait exact, il avait paru hésitant. Il ne savait pas s'il avait encore le droit de l'appeler comme ça, ou s'il le devait. 

Dans une autre situation, je pense que j'aurais été gênée qu'il entre dans ma chambre... Mais là, bizarrement, rien n'avait d'importance sinon le fait que je le savais malade. Et qu'il était hors de question qu'il continue de travailler dans cet état. Je pense que n'importe quel Master m'écouterait si j'expliquais la situation ; je suis une bonne... UN BON élève après tout. J'irais expliquer ça plus tard dans leur bureau. Mais d'abord, je devais m'occuper de Senri. Il s'empare du bol de bouillon que je lui tends, ça me rassure mais il ne mange pas tout de suite...  Il préfère bafouiller et m'avouer que ce travail de nettoyage est une nouvelle punition. Je soupire fort, m'assoit à ses côtés en jetant mes longs cheveux en arrière pour ne pas le gêner. Je le laisse tenir le bol mais je m'empare de la cuiller et touille un peu. :

-Je me doute que c'est une punition Chiri. Terrae a du personnel pour maintenir la propreté de l'Institut. Mais- je baisse d'un ton, plus douce. Mais quand on est malade, peu importe la punition, on a le droit d'avoir un peu de repos... Je vais m'en assurer auprès des Masters alors ne t'inquiètes pas. Tu ne sèches pas. Je te force à prendre soin de toi.

Je suis la pire infirmière du monde, ne me jugez pas. Je prends un peu de soupe dans la cuiller, souffle pour qu'elle soit moins chaude et la dirige vers la bouche de Senri... avec le regard qui dit "si tu essaie de l'éviter tu vas passer un sale quart d'heure crois-moi".... Mais il semble déterminé à... s'excuser. D'abord. J'essaie de garder un air sérieux mais j'ai du mal à contenir mes sentiments quand il me regarde comme ça... quand il me parle comme ça. Maintenant, vu que je ne suis plus Télépathe, je ne sais pas ce qu'il pense... C'est un bien, c'est un mal ? Je ne sais plus au point où j'en suis... Je ne sais pas si j'accepte ses excuses... Alors je préfère me taire, la cuiller toujours en suspens entre nous.

Et puis il dit être capable de dire ce qu'il a à dire... Me souvenant de mes dernières paroles lors de notre dispute, je lui fourre la cuiller dans la bouche, rougissant un peu. Je sais pas si je veux le faire taire, l'encourager à réfléchir un peu plus ou parce que je ne suis pas prête mais... je-...... IL DOIT boire du bouillon bordel !  Je récupère la cuiller, touille un peu plus pour récupérer du vermicelle, tente de reprendre timidement. :

-Ok... Vas-y. Dis-moi.

[Attention, pavé en approche !!-finalement j'ai posté ce rp avant celui pour Nico, désolé >.>-]

Senri laissa Chou prendre le bol et resta silencieux quand iel parla, le garçon enfonça son visage dans son écharpe pour ne pas diffuser ses microbes. Il continuait de regarder le visage de son ami.e sans savoir quoi dire. Il décelait des traits de Chrys mais, c'était différent de d'habitude... Un léger et doux picotement commença à se répandre à l'arrière de son crâne.

Il voulut attraper la main de Chou quand il fut question de prévenir les Master. Mais la main en question touillait déjà le bol. Il se contenta simplement de suivre de son regard perdu les mouvements de son ami.e. Il se mit à rougir et détourna le regard en voyant que Chou soufflait sur la cuiller. Avant d'avoir un petit peu peur devant le regard de son ami.e.

— Me-merci.

Il avait formulé ce remerciement juste avant de dire qu'il savait quoi dire à Chou. Ce qui suivit ne manqua pas de surprendre Senri. Avant qu'il ne puisse dire un mot de plus, la cuiller rentra dans la bouche du garçon. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'il mâchait les vermicelles de la soupe, les joues rouges. Il avala avant de reprendre une fois que Chou lui eut dit qu'il l'écoutait.

— Euh... Ouais... J'ai, euh, écris une lettre... Enfin, pour te la lire, car je voulais aussi te parler en face mais j'avais peur de me perdre... Et euh... C'est Amy qui m'as aidé à faire ça... Je voulais venir te voir mais... Tu m'as trouvé en premier, un peu...

Il tenta un petit sourire avant de baisser les yeux et d'attraper doucement un petit papier dans sa poche qu'il déplia. Il fit au passage une petite caresse à Roda qu'il avait légèrement dérangé en allant prendre le papier dans sa poche.

Il s'éclaircit la gorge, lança un regard timide à Chou, comme pour avoir son approbation, avant de commencer lire.

— Hm... Alors... Je t'écris cette lettre pour... Enfin, je te la lis du coup. Pour m'excuser de t'avoir fait de la peine. J'ai fais du mal à ton amie et au sien, alors qu'il n'avait rien demandé. Je cherche pas d'excuse. Ce que j'ai fais c'était bête, méchant et impardonnable... Je suis venu à Terrae à cause d'une histoire du même genre. Je me suis battue dans mon ancien lycée et j'ai dû subir les conséquences. Avec Alice et Houston, je veux faire les choses mieux. Même si c'était pas pareil, ça reste ressemblant comme situation. À Sendai je me suis battue parce que j'étais très en colère. Avec Alice et Houston, je voulais prouver que j'étais un dur et je me rends compte à quel point c'était débile et que si être un dur ça veut dire que tout le monde te déteste et à peur de toi, si ça veux dire être un monstre, alors je veux pas être un dur. Et je m'en veux beaucoup.
Je sais que c'est pas très structuré, mais, avec Terrae, les pouvoirs, j'ai l'impression que ça m'a fait perdre pied. J'étais surexcité par mes pouvoirs... Et j'en ai oublié pourquoi j'étais là.
Alors, c'est pour ça que je m'excuse. Je veux plus céder à ma violence, même si ça m'arrivera encore je pense, je voudrais changer. Si je dois me battre, je voudrais que ce soit pour des choses importantes et pas pour blesser les autres. Alors, je suis désolé Chou. Je vais me rattraper en devenant une meilleure personne.

Il releva les yeux de sa lettre, n'osant pas tellement regarder Chou. Mais il finit par rassembler son courage et planter son regard dans celui de, il espérait, son ami.e.

— Désolé, c'était un peu long... Je... Voilà. Si tu veux que je m'en aille, je comprendrais...

Je me retiens, de toutes mes forces, d’être touchée par le moindre de ses gestes. Mais c’est si dur… Il n’a pas bronché plus que ça quand j’ai fourré la cuiller dans sa bouche, il m’a avoué avoir écrit une lettre pour expliquer son comportement… En plus, j’apprends qu’il connaît Amy et qu’elle l’a aidée… Je pince mes lèvres et, je ne sais pas si c’est par gentillesse ou juste parce que je veux lui donner une chance que je lui laisse s’emparer de la fameuse feuille, tandis que je touille son bouillon pour qu’elle soit moins bouillante.

Il s’excuse de m’avoir fait du mal, d’abord… et je le comprends, mais ce n’était clairement pas ça le problème de base...Mais il m’avoue qu’il était à Terrae pour une histoire du même genre, donc je suppose qu’il sait de quoi s’agit, même de loin, son Vide. Il s’est battu et il en a subi les conséquences… Comme à Terrae. Sauf qu’il voulait prouver quelque chose… Et je commence à avoir des larmes aux yeux à ce moment… J’ai jamais usé de violence pour être respecté mais je connais cette idée de paraître pour ne pas être faible aux yeux des autres… Dans ma tête je me souviens avoir pris de la distance avec les autres pour qu’ils n’utilisent pas la mort de mes parents et les handicaps de mon frère pour m’atteindre. Mais de là à me considérer comme un monstre non… De là à considérer Chiri comme un monstre jamais.

Il n’a jamais perdu cette tendresse qu’il pouvait avoir envers moi ou Roda, ma chienne, à mes yeux… J’ai juste découvert une chose qu’il m’a caché et qui me rendait si fragile. Mais j’ai jamais pensé qu’il était un monstre, personne ne l’est. Il était violent, il est prêt à faire un effort pour ne plus l’être… c’est tout ce que j’avais besoin d’entendre, et sa lettre est allée bien au-delà. Je pose une main sur sa joue… :

-Chiri…

Ok, ma gorge est trop serrée je n’arrive pas à lui dire tout ce que je voudrais lui dire… A la place, je pose le bol de bouillon sur ma table de chevet, et je m’approche, et je l’accroche… Je le câline doucement en caressant son crâne, un grand sourire aux lèvres. :

-Merci, de m’expliquer tout ça… Ça doit pas être facile, mais je suis heureux.

Je me recule en reniflant… J’ai l’air stupide avec mes joues couvertes de larmes, mes pouvoirs Eau ne m’aident pas, j’ai l’impression d’avoir des cascades au yeux. Alors… je serre mon poing et tape le bras de Chiri. ...Ça m’a fait super mal -il a des biceps en plombs ou quoi ?!- mais je fais genre ça va… je fais genre… GNH. :

-Chiri espèce d’idiot ! je lâche en essuyant mes joues. T’es pas un monstre, t’es mon ami ! J'ai pas eu peur de toi, je me suis juste sentie très bête de t'avoir ouvert- euh... de t'avoir accepté comme ami...

Je souris tout en pleurant… Ok c'est moi qui doit faire peur en vrai alors j’essaie de cacher mon visage dans mes mains, Roda à la fois curieuse et inquiète, tournant en rond devant nous, mais je suis heureuse. ...J’ai retrouvé Chiri. J’ai envie de lui faire un autre câlin, avant de m’arrêter. Ah oui ! J’avais oublié… plus ou moins. Je suis une fille, je dois le gêner. :

-Désolé, ça se trouve mon apparence te dérange… Je suis Morphe en ce moment et je euh… Je. VaiS bIEn ?!

FACEPALM MENTAL ULTIME. Je suis irrécupérable. Je cherche un élastique qui se trouve pas loin du lit et j’attache mes cheveux en queue de cheval, avec difficulté à cause de leur longueur. :

-Erm… c’est peut-être mieux comme ça ? je demande en reniflant une dernière fois.

JE SAIS PAS ALED JE VEUX JUSTE PAS QU’IL PARTE EN COURANT, IL A PAS FINI SA SOUPE OMG !


HRP : Le retour du pavé (ok en vrai j'ai triché, j'ai écrit la moitié de ce post début avril lel, je suis la honte, pardon T_T). Ça doit être bourré de fautes par contre, j'ai pas relu, j'ai mal aux doigts parce que le téléphone est tout pitit c'est HORRIBLE, donc désoléééé *fuit*.

Senri écarquilla les yeux et ses joues s'empourprèrent quand la main de Chou se posa sur sa joue. Quand il entendit son propre surnom, son cœur loupa un battement et quand l'Air se colla contre lui, son palpitant se mit à battre à tout rompre.

Tout ça pour dire qu'il était passablement paniqué et ne savait pas le moins du monde comment réagir. Il passa, timidement, sa main contre le dos de Chou. Se tordant légèrement. Quand iel parla à nouveau, Senri esquissa un sourire sur son visage triste.

— Je... Je suis content d'avoir pu te le dire.

S'il avait reprit un peu d'assurance, il la perdit immédiatement en voyant les larmes couler sur le visage de Chou. Il ne savait pas quoi faire, avec sa bouche entrouverte de stupeur. Jusqu'à se prendre un coup. Là, il écouta. Il fut d'abord content quand iel lui dit qu'il était son ami, puis son sourire retomba quand Chou exposa le regret qu'iel avait eut de devenir son ami.

Il ne comprenait pas s'il devait être triste d'entendre ça, ou heureux d'être considéré comme son ami à nouveau. Roda s'affolait doucement à côté d'eux, mais, Senri était trop confus pour faire autre chose que... Rien du tout.

Soudain, Chou évoqua sa nouvelle apparence, Senri secoua la tête.

— Euh non... Fin... J'étais surpris au début... Mais ça arrive, je pense... Et puis fin... Tu te ressembles. Et euh, c'est bien si tu vas bien !

Il s'emporta un peu, paniquant et ne sachant que dire. Il s'arrêta subitement quand Chou attacha ses cheveux. Il resta un instant figé, acquiesçant.

— Euh ouais... C'est comme avant, fin non parce que, fin voilà quoi. Mais, ça te va bien. T'es jolie.

Senri mit un moment à réaliser. Mais une fois qu'il l'eut fait, il ne devint pas simplement rouge. Mais cramoisi. Il détourna le regard tout paniqué.

— Euh pardon, c'est sûrement pas ce que tu veux entendre... C'est pas ce que je voulais dire, mais euh, enfin si. Mais je veux dire comme d'habitude, enfin non pas comme d'habitude. Mais je veux dire. Je te trouve joli maintenant et avant.

Silence.

— J'm'enfonce là, désolé.

Si je m'attendais à ce qu'il soit gêné par notre proximité, je m'attendais pas à ce qu'il se montre délicat à propos de mon apparence. Il dit que je me ressemble mais plus important que si je vais bien alors ça me va bien... Je- Je crois que j'ai eu un bref arrêt cardiaque. Pire, lorsque mes cheveux sont attachés, il me dit que je suis jolie. Le visage de mon ami a pris trois teintes foncés dans le spectre du rouge, mais je suis mal placé pour faire une remarque... J'apporte mes mains à mon visage pour tenter de les rafraîchir mais c'est peine perdue. J'ai pas le niveau en plus pour maîtriser la température de l'Eau... Si Senri évite de me regarder et essaie d'atténuer les dégâts, en ajoutant un peu trop au passage, moi je le regarde, avec un sourire. Ça me fait plaisir qu'il me comprenne, bien que la situation doit lui paraître bizarre ou gênante. Ça me rassure ; Terrae est vraiment un monde à part. :

-Ne t'excuses pas, c'est gentil... J'vais pas te mentir, je me préfère comme ça !

J'attrape son menton pour ramener son visage vers le mien. Eheh. Tout intimidé qu'il est comme ça, j'ai l'impression qu'il est bien loin le garçon qui m'a blessé -et aussi sauvé d'un pervers- sans le vouloir en jouant les caïds. :

-Ça me fait vraiment plaisir que tu me trouves jolie ! Toi aussi aussi tu es très beau.

Et pis j'réalise ce que je viens de dire. HM. OK. Y'a que Alice pour sortir ce genre de phrase sans fléchir. Je me tourne pour reprendre le bol de soupe et touille un peu. Ça n'a pas eu le temps de refroidir alors encore une fois, je touille, souffle sur le bouillon et dirige la cuiller vers sa bouche. :

-Maintenant est-ce que tu vas manger ta soupe ?... S'il-te-plaît, c'est pour ton bien. Quand on est malade, un bouillon c'est pleins de nutriments et pas trop lourd... et puis c'est chaud et réconfortant comme un câlin !

Et quand je serais Guérisseur, je prendrai soin de toi.

Senri sourit légèrement à la réponse de Chou. Il ne comprenait pas tout à fait ce qu'iel disait. Mais il n'eut pas le temps de formuler une quelconque pensée constructive que Chou attrapa son menton pour que leur visage se fasse face.

Il regardait Chou avec de grands yeux, alors qu'il avait l'impression que son cœur pulsait un peu partout dans son corps.

Quand iel lui eut dit qu'il était beau, il ne sut pas comment réagir. Son cœur loupa un battement, sa bouche s'ouvrit , se referma. On ne lui avait jamais dit une chose pareil.

— Je... Euh... Je suis content, que tu me dises ça, aussi... Mais je... Enfin, non... J'suis pas...

Rapidement la discussion revint sur la soupe qu'avait préparé Chou. Il entrouvrit la bouche et avala le contenu de la cuillère pour se faire taire.

— Oui. Je vais la manger... Tu l'as fait pour moi, alors, je vais tout manger !!

Délicatement il prit le bol, esquissant un sourire gêné quand ses doigts touchèrent ceux de Chrys. Il récupéra le bol, en soufflant un timide désolé. Il remua le bouillon et prit une cuillère de lui-même. Avant de reporter son regard sur Chou — aspirant discrètement un vermicelle au passage.

— C'est super bon... Merci Chou. Ça me fait vraiment du bien.

Il laissa un large sourire s'afficher sur son visage.

— Et, euh, si tu veux j'ai un cadeau pour toi. Comme la dernière tu m'as offert cette écharpe... Je voulais t'en faire un aussi. Tu veux bien?

Il avait porté la main à son écharpe derrière laquelle il cachait partiellement son visage.

Ah ah ! J'ai fait bafouiller Chiri ! Ça m'a mis mal à l'aise mais pas autant que lui apparemment. Je lâche un rire discret alors qu'il avale sagement son bouillon et déclare qu'il va bien sûr tout boire puisque je le lui ai préparé. Je lui renvoie son sourire alors qu'il s'empare du bol, de la cuiller et dévore enfin le vermicelle. Il me complimente et me remercie... Je rougis un peu, me cachant un peu dans mes épaules. :

-Tu sais ce n'est qu'un bouillon... c'est assez facile. Mais je suis contente que ça te fasse du bien, c'est le principal. Si tu veux, un jour, je te ferais des ramens ! Je m'entraîne depuis quelques temps, c'est bien meilleur et plus complet que les petits bouillons occidentaux.

Je souris et appuie légèrement sur une de ses joues avec mon index. :

-Mais faudra me promettre de prendre soin de toi !

Je souris et me lève, Roda me suivant de près. Le temps qu'il mange, je me dis que je peux vider mon sac. Je dépose mon carnet de notes et ma trousse sur le bureau, je me débarrasse enfin de ma veste pour la placer correctement sur le dossier de ma chaise. J'allais poser ma trousse de couture à côté de mes crayons de couleurs quand Chiri me dit qu'il voudrait m'offrir un cadeau. Je me retourne, il se cache dans l'écharpe que je lui ai tricoté. ...Aaaaaaaaw~ <3 ! :

-Tu m'as fait un cadeau ?

Senri me fait une lettre pour s'excuser pour finalement me la lire à haute voix, devant moi... et il pense à moi en voulant m'offrir quelque chose en retour. Je demandais rien et voilà que j'ai l'impression d'être traitée comme une princesse. Mais alors... c'est comme ça que ça se passe quand on a des amis ?! On s'échange des cadeaux ?! C'est trop mignon ! Je suis trop enthousiaste d'un coup, même Roda secoue la queue à mes côtés ; elle doit sentir que je suis toute heureuse. :

-Oh oui Chiri ! Ça me fait tellement plaisir ! Qu'est-ce que c'est ?! AH ! Non me dis pas ! Faut garder la surprise jusqu'au bout !

Ben oui, je suis déjà émue alors que j'ai aucune idée de ce que c'est. Trop de suspense !

Senri parvint à se détendre un peu plus alors qu’il sentait le bouillon chaud apaiser sa gorge et vivifier son corps. Il se sentait déjà mieux, pour ainsi dire. Le fait que Chou lui ait plus ou moins pardonné ou que du moins elle se montre moins fermée et en colère contre, ça lui avait comme retiré un poids de la poitrine. Il était toujours un peu déstabilisé par l’apparence de Chou et le fait qu’elle parle d’elle au féminin, mais, la joie de la retrouver était plus forte. Et il finirait par s’y habituer.

- J’aime bien ton bouillon… Il est vraiment bon. Les ramens aussi, c’est bon ! Mais tu pourras jamais battre ma grand-mère !! Elle m’en faisait après mes matchs, c’était trop bien.

Son visage reprenait tout doucement une teinte normale – il n’avait jamais été aussi rouge – et son cœur se calmait. Il y eut néanmoins un nouveau soubresaut quand Chou lui toucha la joue de son index. Mais il n’était pas juste gêné, cette fois, ç’avait été différent. Comme quand il passait du temps ensemble avant. En plus fort, peut-être.

- Promis, je vais essayer.

Il avait baissé les yeux vers son bouillon en disant cela. Il regardait du coin de l’œil Chou s’activait à vider son sac avec Roda qui la suivait en remuant la queue. Il eut un sourire, ça faisait un moment qu’il ne s’était pas sentit aussi bien sans s’entraîner ou se surcharger l’esprit. L’enthousiasme de Chou le sortit néanmoins de cette réflexion, le faisant se redresser, les yeux ronds et la bouche entrouverte devant l’engouement de Chou.

- Euh, bin… C’est… Ah ! Je te dis pas alors… Juste, euh, c’est une idée d'Amy, aussi, elle m’a aidée ! Quand on s’est vu !

Il releva rapidement les yeux vers Chou, en ayant un peu de mal à ne pas se laisser déborder par son enthousiasme.

- Mais, du coup… C’est un peu long… Tu as du temps devant toi ? Une heure, deux ? Peut-être trois ? Et je dois aller chercher quelques trucs dans ma chambre et prévenir Amy... Mais si t’es partante, je le suis aussi.

[HRP : J'ai passé tellement de temps à me questionner sur les réaction de Senri, jpp, jamais autant réfléchis avec lui]

Senri vient de me foutre LA PRESSION. Genre, jamais je pourrais battre une grand-mère de base. Mais battre une grand-mère japonaise qui sait faire des ramens depuis toujours probablement... J'ai une petite fierté qui se réveille en moi et pendant un très bref instant j'ai envie de relever le défi. Mais je reste une réaliste malgré tout. :

-Je vais probablement pas battre ta grand-mère c'est vrai... mais j'peux essayer.

YEAH j'suis en FEU pour des RAMENS !... ...ok ça craint.

L'idée de recevoir un cadeau m'emballe encore plus ! Chiri me dit que c'est Amy qui lui a donné l'idée et j'essaie de repasser notre rencontre dans mon esprit... Qu'est-ce qu'ils ont pu préparer ? Des sachets de thé ? Un livre ? Un CD sur une comédie musicale ?... Il ne faut pas trop que j'y pense, je veux garder la surprise mais c'est dur. ...Et puis il me demande si j'ai du temps devant moi. Je lâche un bref "Eh ?" un peu abasourdie... Ok ça doit dépasser le simple sachet de thé cette histoire... et en plus il doit demander l'aide de Amy.

Je souris en me disant que j'allais peut-être la revoir du coup ! Et je perds un peu de ce sourire en baissant la tête et en étudiant mon apparence. Elle m'a pas vue comme ça... Me balader dans les couloirs telle que je suis ne me dérange pas trop, je suis plus entourée d'inconnus que de connaissances et leurs regards m'importent moins maintenant... Mais Amy, c'était différent. C'est la fille avec qui j'ai chanté au cinéma, avec qui j'ai partagé un thé en regardant des stylistes sur le web, avec qui on a parlé livres, couture et tricot. Ahah, je suis bête... Elle doit sans doute un peu s'en foutre de mon apparence. Je relève la tête, de nouveau pleine d'énergie. :

-J'ai du temps, oui !... Tu piques ma curiosité du coup ! Est-ce que... je dois me changer ? Apporter quelque chose ?

Me changer parce que je suis en jupe... Si on bouge quelque part, faudra peut-être que je me couvre ? Et apporter quelque chose je-... Je sais pas moi ! Je sais pas trop comment me comporter maintenant. Autant de temps pour un cadeau, c'est pas genre beaucoup ? Je ne lui ai fait qu'une écharpe, c'est pas un peu beaucoup pour une écharpe ? EST-CE QUE, par hasard, j'me poserais juste VACHEMENT TROP de questions ?... :

-Faut que... je t'attende ici ?

Je lui pose la question en m'approchant de lui, pose ma main sur son front, puis sur ses joues. Il est encore un peu chaud, mais c'est la faute au bouillon. Je fais la moue. :

-J'aurais voulu que tu te reposes un peu. Tu t'agiteras pas trop hein ?...


HRP : AHAH désolé XD ! Hâte de voir la suite du coup !

Senri laissa un sourire s'afficher sur son visage quand Chou déclara qu'elle allait essayer de battre la grand-mère Yamada.

— J'ai hâte de voir ça, alors !

Il ponctua sa phrase d'un petit rire encore un peu nerveux. Après quoi, il se leva tout en répondant aux questionnements de Chou. En réalité, il ne savait pas trop comment s'y prendre. Il avait envie de lui dire ce que c'était, mais Chou voulait une surprise...

— Oh non, t'es pas obligée de te changer... Ni rien apporter ! J'me charge de tout ! Tu peux m'attendre là ! J'vais tout amener !

Quand Chou s'approcha et posa ses mains sur le visage de Senri, ce dernier sentit de nouveau le rouge lui monter aux joues. Son visage se décomposa alors qu'il ne savait pas trop quoi répondre. Il se contenta de secouer la tête.

— Non, t'inquiètes pas... Ça va aller. Je vais faire attention !

Sur ces mots, il sortit de la chambre de Chou en lui faisant signe de la main une dernière fois avant de regagner la sienne. Il attrapa son ordinateur, le vidéo projecteur qu'il avait emprunté. Il tira du frigidaire de sa chambre les moules des chocolats qu'il avait fait. Ça faisait deux semaines qu'il faisait en permanence de nouveaux chocolats spécialement pour cette occasion. Néanmoins, il n'avait pas goûté cette fournée, mais les dernières avaient été satisfaisantes... Alors peut-être que ça irait ?

Il hésita un moment, la main arrêtée dans le vide. Mais finalement, il se reprit. Il plaça les chocolats dans une petite boîte réservé à cet effet et envoya un message à Amy pour la prévenir. Il récupéra tout son petit matériel, eut un léger vertige qui le força à s'appuyer sur un mur pour souffler, avant de reprendre sa route.

Alors qu'il venait de toquer à la porte de Chou, son téléphone vibra. C'était un message d'Amy : " Désolée, j'ai reçue une livraison avec du retard et je dois tout trier ! Mais une autre fois, promis ! N'annule pas pour moi, laisse parler ton coeur :p"

Lorsque la porte s'ouvrit Senri releva un regard ahuri et des joues roses vers son amie. Le téléphone dans une main, la boîte de chocolat avec une étiquette "Pour Chou" dans l'autre et son sac qui pendait de son épaule et laisser voir un bout de vidéo-projecteur.

— Euh... Amy vient de m'envoyer ça...

Sans même réfléchir, il montra son écran à Chou. Avant de se rappeler du contenu du message. Il plaqua son téléphone contre lui. Encore plus rouge et paniqué.

— Enfin, euh voilà... On peut faire ça une prochaine fois si tu préfères, mais euh... Enfin je peux donner ça... tiens. C'est pas trop comme une écharpe mais euh... Voilà.

Il détourna le regard en se grattant l'arrière du crâne et tendant la boîte de chocolat. 

Quand Senri me dit qu’il va tout apporter j’ai un léger moment d’inquiétude… Comment ça “tout” apporter ? Non mais on s’était mis d’accord sur UN cadeau, c’est quoi le plan là ?! Mais il me dit qu’il va faire attention, je fais la moue. :

-Tu as intérêt. dis-je faussement menaçante avant de craquer et de lui sourire.

Je réponds à son signe de la main alors qu’il part dans le couloir, mon sourire ne me quittant pas. Je reste un peu à la porte avant de rentrer et de soupirer fort. Roda me regarde et j’ai l’impression qu’elle me juge. ...Oh elle me juge ! :

-Me regarde pas comme ça je sais que toi aussi tu es contente de le revoir.

Elle remue la queue, me faisant doucement rire, comme si elle m’avait comprise. Je me redresse en inspirant, comme pour me donner du courage et je me dis qu’en attendant le retour de Chiri, je devrais ranger ma chambre… Je nettoie brièvement le bol de soupe de Senri, décale mes livres pour qu’ils ne gênent plus le passage… J’ai un moment de réflexion où je me demande ce que je peux faire de plus et je me décide à vérifier le contenu de ma  pharmacie pour y trouver le fond d’une boîte de doliprane et à préparer deux tasses de chocolat chaud. Ça ne pouvait que faire du bien à mon ami…

On toque à ma porte et je pose ma petite casserole de lait sur un repose-plat pour éviter de cramer le plan de travail avant d’aller ouvrir. Bien sûr, c’est Senri. Il a été rapide et je crois bien qu’il est un peu plus rose que lorsqu’il est parti… Me dites pas qu’il a couru c’est pas bon pour la fièvre ça ! J’étais tellement concentrée sur son visage que j’ai pas vraiment eu le temps de voir s’il avait amené quoi que ce soit, je me suis retrouvée avec son téléphone devant les yeux. J’ai tout juste le temps de lire qu’Amy était désolée de ne pas venir à cause d’une livraison eeeeet Senri ramène son téléphone contre lui.

Il bafouille et je commence à comprendre à quel point il est gêné par l’idée de me faire un cadeau… Je suis bien loin de lui en vouloir ; j’étais toute aussi confuse de lui offrir une simple écharpe. Bien sûr je suis un peu déçue qu’Amy ne soit pas là, on aurait pu parler des comédies musicales ou des livres que nous nous sommes conseillés… et j’aurais pu lui donner les pelotes de laine que je lui réserve depuis un moment -non vraiment, faut qu’on trouve le temps de se revoir un jour… Mais quand je m’empare de la boîte que Chiri me tend, puis lorsque je l’ouvre, cette émotion disparaît complétement -sorry Amy. :

-Aw ! Des chocolats !

...J’adore le chocolat. J’apprécie le thé, oui, mais le chocolat. Le chocolat ! Ok. Je suis calme, mais je ne résiste pas à la tentation. J’en prends un directement, admirant une seconde la forme avant de le glisser entres mes lèvres et de croquer dedans. Il fond rapidement et je ne peux m’empêcher d’avoir un grand sourire satisfait. :

-C’est vraiment bon ! Merci Chiri ! C'est la première fois qu'on m'offre des chocolats comme ça.

J’enfourne le reste du chocolat dans ma bouche avant de refermer la boîte… D’une main, je vais chercher le bras de Senri. :

-Et te défile pas… J’ai envie de voir ce que vous avez préparé. C’est dommage qu’Amy soit pas là, mais comme tu dis, on pourra faire autre chose ensemble plus tard.

Encore une fois, je le tire vers moi, l’invite à nouveau dans ma chambre, mon autre bras tenant les chocolats contre moi. :

-Viens. ajoutais-je. J’ai fait du chocolat chaud et j’ai des médicaments pour toi au cas où…

J'offre ça comme une excuse pour lui de rester, parce que j'ai vraiment envie qu'il reste en fait, plus que de voir son cadeau...