Son ton catégorique me surprend un peu et je lève les yeux vers lui, sans trop comprendre.
Je veux dire... Personne ne peut savoir si je me serais épanouie. Personne ne peut savoir non plus si ça aurait été mon destin, en tous cas j'espère à cette moi d'une autre réalité qu'elle est heureuse, et l'espace d'un instant je ne comprends pas pourquoi il ne lui- pourquoi il ne me souhaite pas la même chose.

Il a l'air embêté par ses propres mots, et dans son léger malaise je comprends qu'une partie de mon discours a du le gêner. Je ne sais pas quoi, mais c'est un problème qu'il a de son côté, je ne pense pas que je peux comprendre, mais je sais qu'il n'a pas voulu être méchant. Il regarde le fond de son verre alors que je réponds à ça.

_ Ahah, qui sait ! En tous cas ce n'est plus ce que je souhaite maintenant.

Avant de continuer.
Evidemment qu'au fond je souhaite certaines de ces choses mais ça reste du domaine de l'illusion et du futur. On verra bien ce qu'il me réserve.
Il me dit qu'il ne sait pas nager, et après un instant je me dis que ça doit être le cas de beaucoup de monde ici au final. Puis soudain, réalisation. Je m'étouffe presque dans ma tasse et me prend d'un rire soudain- J'essaye d'articuler avant qu'il ne pense que je me moque de lui.

_ Je- Je viens de me rendre compte que moi non plus en fait, je dis en montrant sous la table l'absence de jambes. Je- c'est tellement con je m'en étais jamais rendu compte-

Mon rire s’amplifie alors que j'imagine la chose-

_ Par contre je dois super bien flotter, je dis entre deux hoquets de rire.

Ls bras écartés, le sourire au lèvre, face au plafond, je ressemblerait à une grosse méduse qui nage à l'horizontal si c'est drôle !
Je me prends le front jusqu'à ce que je me calme, puis j'essuie les quelques larmes qui se sont nichées au coin de mes yeux.

_ Désolée, c'est à moitié nerveux je crois... AAAAAAAAh, je vais bien dormir moi cette nuit ! Où est ce qu'on en était ? Ah oui !

Je me remémore sa partie sur les loisirs. Au final, il me critique mais il passe plus de temps que moi à travailler, vu qu'il est aussi de service de nuit. Je lève un sourcil à ses loisirs qui sont littéralement : déplacer des bancs (?!), jardiner, lire (si j'avais un peu plus de mon cerveau disponible je me dirais que je ne l'ai pourtant jamais vu lire) et- juger les gens ?

_ Oh tu pourrais alimenter la rubrique rumeurs du journal ! je dis avec un sourire, ayant très envie de découvrir ce côté bitchy chez mon ancien maître. Tu lis quoi ? Tu peux venir m'emprunter des livres si tu veux, bon il y a surtout de la botanique et de la philosophie mais je suis assez fière de mes encyclopédies sur les plantes, ce sont des éditions limitées que j'ai réussi à obtenir, les dessins sont magnifiques ! Bon après tu me diras il y a tout ce qu'il faut à la bibliothèque...

C'est à mon tour de regarder dans le fond de mon verre.

_ Ça me manque un peu... En ce moment je ne lis que des listes de choses à faire et des tableaux, c'est amusant mais c'est moins stimulant...

Un sourcil s'arqua sur son front alors que son ancienne élève éclatait littéralement de rire en face de lui. Il finit par suivre son regard qui désignait l'endroit où autrefois ses jambes auraient dû se trouver. Oui, bon, c'est sûr qu'elle ne devait plus vraiment savoir nager. Ses prothèses étaient probablement à éloigner des coins d'eau... Au lieu de rire avec elle, il se sentit gêné. Parce qu'il était sûr qu'avant ça, elle avait probablement dû savoir nager, contrairement à lui. Du coup, c'était forcément moins honteux pour elle. Même s'il savait très bien qu'elle ne se moquait pas de lui. Elle n'était pas du genre à se moquer, de toute façon.

Un semblant de sourire naquit sur ses lèvres quand elle affirma qu'elle devait probablement bien savoir flotter. Il avait un peu du mal à en rire, déjà parce que rire c'était assez fou chez lui, et ensuite parce qu'encore une fois, il se revoyait bien couler la première fois où il était allé dans une piscine et que son corps avait littéralement refusé de le laisser flotter. Ce qui avait purement et simplement mis un terme à sa carrière de nageur professionnel.

Malgré tout, son sourire se fit plus sûr et plus doux quand Athéna parvint enfin à calmer sa crise de fou rire, affirmant qu'elle dormirait bien la nuit prochaine. Même s'il ne l'avouerait pas, il était heureux de la voir comme ça. Parce que pendant une seconde, même infime, il savait qu'elle avait vraiment réussi à décrocher du travail et n'y avait plus pensé. Et c'était bien l'objectif premier de cette pause.

L'ancien Master Titan écarquilla les yeux quand elle lança alors qu'il pourrait sans problème alimenter la section rumeurs du journal. Il fronça ensuite les sourcils, un peu décontenancé à cette idée. Il se détendit par la suite quand elle lui proposa plusieurs livres qu'il pourrait lui emprunter, mais voulut tout de même revenir sur ses premiers mots avant de répondre à son invitation.

-Il y a vraiment une rubrique pour les rumeurs dans le journal ?

C'était horrible, non ? Que disaient-ils dans ce genre de rubrique ? Est-ce qu'il avait déjà été cité dedans ? Non, vraiment, c'était quoi cette rubrique en fait ?

-On a déjà parlé de toi dans ce genre de rubrique ? Qu'est-ce que les gens disent dans ces articles ?

Alors oui, Chris aimait juger les gens, mais au final, il gardait très souvent son jugement pour lui, et ça suffisait pour l'amuser. Disons qu'il avait simplement fini par prendre cette habitude pour s'occuper la journée, et comme discuter n'était pas son fort, il préférait observer en silence.

-Je veux bien t'emprunter quelques livres sur la botanique, pourquoi pas.

Jamais il ne dira qu'il se contentera dans un premier temps de regarder les images, c'est encore plus honteux que ne pas savoir nager.

-Mais ils sont écrits en quelle langue ?

Subtil.
Peut-être qu'il devrait demander aux ingénieurs de Terrae qui font les puces de faire aussi des lentilles de contact permettant de lire dans toutes les langues. Il n'en revient pas que personne n'y ait encore pensé, en fait.

Je crois que le passage à Master s'accompagne presque obligatoirement d'un goût de plus en plus prononcé pour les ragots. D'un autre côté, nous avons un accès illimité à la sacro-sainte salle des Masters, qui est aussi une salle des professeurs, ce qui veut dire que les anecdotes sur les élèves fusent, que les rumeurs se colportent et que les sujets classés secrets défenses sont référencés dans les esprits. C'est là aussi qu'est la salle de surveillance, et je sais comme certains aiment surprendre les élèves sur les caméras. Alors oui, les histoires des autres deviennent nos histoires par procuration, et je ne pensais pas que Chris serait intéressé mais visiblement ça n'a pas loupé. Je souris à son faux air désintéressé. Sa curiosité semble piquée et ça me fait un peu rire de découvrir cette facette de sa personnalité.

_ Honnêtement ? J'en sais rien. Mais c'est très probable, vu que je suis passée Master il n'y a pas si longtemps, il y a bien dû y avoir quelques rumeurs à mon sujet, flatteuses ou non ! Peu importe en réalité, il n'y a pas grand chose à dire sur moi. Et je suis certaine qu'il y a des favoris pour ce genre de rubriques, on a assez de perturbateurs dans cet Institut pour que nos noms ne soient jamais mis en lumière... A moins que tu aies fait des choses que tu ne veux pas voir figurer dedans, je dis d'un ton taquin.

D'un point de vue de journaliste, je ne dois pas vraiment être intéressante, et je le sais. Il n'y a pas grand chose à dire sur la néo-Master Athéna si ce n'est qu'elle a changé de nom de divinité probablement par narcissisme et qu'elle travaille beaucoup mais que ça ne se voit pas tant que ça. Et puis c'est pas comme si les amours étaient vraiment présents non plus. Bref, rien à dire.

Il me dit qu'il veut bien m'emprunter quelques livres et je hoche la tête, retrouvant un sourire plus rayonnant... Avant de me demander en quelle langue ils sont écrits. Très bonne question, on finit par oublier tout ça avec les puces...

_ La grande majorité sont en anglais ! Je ne sais pas encore bien l'écrire mais je m'améliore  de jour en jour avec la lecture... J'ai quelques grandes éditions limitées en italien et deux ou trois volumes d'une éditions rare russe sur les plantes de Sibérie, mais sinon je m'arrange toujours pour avoir une traduction plus... Universelle on va dire. Et les noms scientifiques des plantes sont toujours en latin, mais je crois qu'on peut dire que toi comme moi ne le lisons pas couramment.

En fait je ne connais que des noms de plantes en latin. C'est limité.

Chris fut pris de court quand la jeune femme sous-entendit qu'il puisse avoir des choses à cacher qu'il ne voudrait pas voir apparaître dans les rumeurs. Il détourna le regard, un peu piqué au vif par cette remarque. Ce qu'on disait de lui, il s'en fichait bien, et ils pourraient bien écrire sur lui qu'il ne le saurait même pas, vu qu'il n'avait jamais su qu'une telle rubrique existait. Non, s'il avait posé la question, c'est parce qu'il s'était inquiété que peut-être la seule personne à laquelle il attachait de l'importance ici puisse être cité, et que ça puisse l'atteindre. Mais il devient bien reconnaître qu'au final, comme bien souvent, il s'inquiétait pour rien, puisqu'elle témoignait tout autant d'importance à ce genre d'écrits.

Il reposa donc son regard vers elle sans vraiment répondre, toujours un peu décontenancé par sa remarque. Il se contenta donc des explications qu'elle lui donna sur les livres qu'elle possédait sur la botanique, et tenta tant bien que mal de masquer son illettrisme. Quelque part, il réalisait pour la première fois l'handicap que c'était, et surtout la honte qu'il ressentait à l'idée qu'on puisse se moquer de lui à ce sujet. Enfin, "on". Non, ce n'était pas vrai. Il se fichait de l'avis des gens, et ça avait toujours été le cas. Mais là, maintenant, il réalisait que son avis à elle, il ne s'en fichait pas. Et peut-être que dans le fond, il avait simplement peur qu'elle se moque de lui, derrière ses airs d'ours grognon.

Il finit donc par hocher la tête pour masquer son léger malaise.

-Je t'emprunterai les exemplaires en anglais.

Oui, parce que même s'il n'était pas un grand lecteur, il parviendrait peut-être quand même à déchiffrer quelques petites choses, qui sait.

-C'est en bouquinant que tu as pioché tes idées pour tes attaques lors de ton passage au rang de Master ?

Il ne pouvait s'empêcher de revoir Hideko ce jour-là dans l'arène, mise à mal par les plantes qu'avaient utilisé Athéna, ce sentiment de fierté qui était monté en lui alors que celle qui avait autrefois été son élève devenait son égal. Et puis la pointe de mélancolie qui avait suivi quand il avait réalisé qu'il n'avait désormais plus rien à lui apprendre. L'élève avait grandement dépassé le maître.

-Tu ne décroches vraiment jamais, en fait.

Toujours à vouloir s'améliorer sans jamais prendre le temps de se reposer. Ca devait être terriblement épuisant, à la longue, de viser toujours plus haut. Quand avait-il cessé, lui, d'avoir de l'ambition pour lui-même ? Cela faisait bien longtemps, à présent, qu'il se complaisait dans ce qu'il avait.

Il a l'air piqué par ma remarque et ça me rend d'autant plus curieuse de ce qu'il pense.
Pas que ça aurait changé quoique ce soit que je puisse le faire, mais peut-être que je l'ai vexé ? C'est marrant, je n'arrive pas à me dire que ça soit une mauvaise chose, j'additionne juste ça à la liste d'expressions que j'ai réussi à tirer de lui, et aux choses que j'apprends. Il faut dire que quand j'étais son élève -il n'y a pas si longtemps au final- j'étais celle qui faisait la conversation et la réciprocité était... Disons limitée. Je suis contente d'en apprendre plus, au calme, pour une fois. Enfin. Calme relatif, évidemment.

Je souris réellement quand il dit qu'il m'empruntera des exemplaires en anglais. C'est débile, mais c'est suffisant. Peut-être que je pourrais en parler avec quelqu'un d'autre, peut-être que ça sera utile à quelqu'un pour autre chose que pour... Des responsabilités. Juste du plaisir de découvrir des choses. Et puis si je lui prête ça veut dire qu'on se recroisera quand il me les rendra aussi. Je cherche pas de prétexte particulier c'est juste que... Ça fait du bien de voir quelqu'un pour autre chose que du boulot.

Sa question me surprend et je crois qu'on peut voir mes yeux briller. Si j'ai trouvé mes idées pour battre Hideko dans des livres ?

_ Je suis grillée ! je dis avec un rire fatigué. C'était pas destiné à Hideko en particulier mais je choppe effectivement mes idées dans les herbiers pour la plupart. Jusqu'à ce que tu m'enseigne je me concentrais sur les terres puis un peu les pierres et c'était déjà beaucoup, mais avec les plantes en plus c'est incroyable la diversité d'action que l'on a ! Tu peux à la fois faire tes propres thés, fruits et légumes, à la fois empoisonner quelqu'un, ou le ligoter, ou asphyxier, ou juste atténuer la douleur avec des préparations. C'est juste... Infini en possibilités ! Evidemment jusqu'ici j'axais tout ça dans le but de combattre mais je commence à voir l'attrait d'autres options. J'ai aussi mon propre jardin d'ailleurs.

Jardin que je n'aurais jamais eu si je n'avais pas profité de son enseignement. Parce que ce jardin c'est un peu l'aboutissement de ce qu'il m'a enseigné, et le pilier de ma nouvelle vie.
Sa remarque suivante me tire cette fois un rire fatigué et mes yeux retombent sur ma tasse, désormais vide. Oui, c'est vrai qu'on peut dire ça. Mais ça a un peu toujours été ma vie, aussi.

_ Tu sais, c'est un peu dur de faire... La différence entre mes loisirs et le travail. J'ai été élevée dans un cirque, ma famille c'est le Cirque. Là bas tu travailles tous les jours, mais c'est aussi ce qui te fait vibrer. Et puis tu ne peux pas vraiment y couper alors tu ne te plains pas. Tout le monde a son rôle et la mécanique roule tranquillement, c'est agréable sans être monotone. Des fois il y a ce frisson d'urgence, ou celui de la réussite, toutes les victoires sont collectives, toutes les défaites aussi.

Je m'arrête un peu dans mon raisonnement, laissant les souvenirs revenir à la surface, me surpasser. Respirer l'air froid de l'hiver, de la nuit à 5 heure du matin. Se laisser pénétrer par la chaleur du feu mêlée à celle de l'été. Ces entre-deux saisonniers. Monter, démonter les toiles, conduire, s'arrêter, repartir. Changer de caravane pour quelques heures. Se raconter les mêmes histoires le soir, les amplifier, les exagérer, apprendre à les transmettre. Changer de pays, changer de langue, changer d'administration, de paperasse. Se frotter aux détracteurs, émerveiller les enfants - toujours se méfier des animaux. Ne pas montrer sa peur ne veut pas dire qu'il ne faut pas en avoir. Jouer avec le danger, repartir, recommencer. A chaque paysage ses contraintes, à chaque spectacle ses rencontres. A chaque année ses nouveautés.
Une enfance sans loisirs, mais pas sans plaisir. On s'amusait juste autrement.

Je secoue la tête pour me sortir de ces souvenirs avant de dénouer mes épaules et bouger mes hanches engourdies, jetant finalement un coup d'œil sur ma montre (oui je suis encore de l'ancienne école, c'est une montre mécanique). Je jette un regard gêné à Chris, sachant qu'il ne va pas approuver.

_ En parlant de ça, je crois qu'il est l'heure que je reprenne mes basses besognes...

La réponse d'Athéna lui confirma que parfois, étudier pouvait apporter beaucoup... Cela lui confirma aussi qu'elle avait vraiment tout pour devenir une grande Master, et qu'il savait qu'il ne regretterait jamais son choix de l'avoir recommandée. C'était une femme brillante, lucide, et réfléchie. Elle ne flancherait jamais. Et ils avaient bien besoin de quelqu'un comme elle parmi les Masters.

Il releva un sourcil quand elle lui indiqua qu'elle avait elle aussi un jardin, à présent. Il se retint de faire une réflexion à ce sujet. Il était plutôt content, en réalité. Si le combat était stimulant en tant que Titan, profiter de tout ce que la Terre avait à offrir était aussi terriblement attrayant. S'il pouvait partager cette nouvelle passion avec elle, alors il prenait. Que quelqu'un d'autre vienne le déranger alors qu'il était en train de jardiner, ça l'aurait bien agacé, mais dans le cas d'Athéna, c'était différent. S'il avait rechigné à l'entraîner au début, elle avait fini par tenir une place toute particulière dans sa vie.

Il fronça très légèrement les sourcils quand elle affirma qu'elle n'arrêtait jamais, mais aussi parce qu'elle avait été élevée ainsi. Il avait un peu de mal à imaginer à quoi pouvait ressembler la vie lorsqu'on vivait dans une compagnie de cirque. Lui qui avait toujours été solitaire, être en permanence entouré d'autant de monde lui donnait le tournis. Il avait besoin de s'isoler, de faire les choses dans son coin. Mais après, bien que la façon de faire soit différente, était-il réellement si différent d'elle. Il passait lui aussi sa journée à travailler, s'occupant de son jardin, scrutant les horizons autour de l'entrée. Il avait pris l'habitude, si bien que cela ne représentait plus vraiment un travail pour lui, mais il savait aussi que même s'il était probablement plus calme que la jeune femme, il n'en restait pas moins sur ses guets en permanence.

-Je vois, articula-t-il juste en réponse à ses paroles.

La jolie Master lui indiqua ensuite qu'il était temps qu'elle termine sa pause. Bien qu'elle n'ait pas duré suffisamment longtemps au goût de Chris, il ne put qu'opiner, non sans lâcher un grognement de mécontentement. S'il la retenait plus longtemps, il savait qu'elle ne s'en sentirait pas mieux. Elle avait encore besoin de se reposer et de prendre du temps pour elle, mais la forcer à le faire n'était pas une solution non plus. Elle devait apprendre à le faire d'elle-même. Si elle y était forcée, elle ne pourrait qu'en être contrariée.

Il se redressa et regarda la jeune femme alors qu'elle s'apprêtait à remettre ses prothèses.

-Tu as besoin d'aide pour quelque chose ?

Puis, un peu maladroitement et en détournant le regard pour voir qui était présent dans la cafétéria, il ajouta :

-Je te raccompagne.

HRP : Mdr donc j'avais clôturé ce rp, commençons par ça !


Chris n'est peut-être pas bavard mais il est plus expressif qu'il en a l'air.
Je sens son inquiétude pour moi et son écoute. Je sais que je peux être super chiante mais je me suis rarement sentie aussi écoutée, c'est une sensation très étrange et très plaisante. C'est comme si je sentais que je pourrais fermer les yeux, là maintenant, et partir vers un doux sommeil tout en parlant. Trèèèèèès mauvaise idée. Il me reste encore tant de choses à faire.

Il me demande si j'ai besoin d'aide pour quelque chose et je cherche dans mon cerveau encombré, parce que oui j'ai besoin d'aide j'ai juste du mal à ... Le formuler ? Et m'organiser ? Il propose de me raccompagner -enfin, ce n'est pas vraiment une proposition- et je lui dis que je lui confierai une petite liste en arrivant là bas, sûrement de quoi remplacer quelques fournitures.

Une fois que nous y sommes, je m'apprête à le laisser, mais hésite avant de partir.

_ Merci, je souffle.

Je souris puis me détourne.
J'ai besoin de plus de moments comme ça, vraiment.