Alice a un sourire amusé lorsqu'il lui confie cela avec une grande aisance. Zola est très doux, il n'a pas peur de dire les choses. Ca lui fait du bien.

« Oh, ça n'a pas dû être très évident. Je suis contente de savoir que ça va mieux ! Disons que, je suis peut être un peu bêtement dans la même position que toi, mais en plus de cela, je n'ai pas envie de faire le premier pas. Je crois que c'est un peu par fierté. Je devrai y travailler. »

Quelque part, Alice en voulait un peu à Houston d'avoir pu tenir ces propos envers elle. Si elle était prête à le pardonner complètement, elle voulait qu'il en fasse la démarche. Il l'avait blessée. Peut être l'avait-elle blessé aussi. Elle se dit que si elle arrive à mettre son égo de côté, elle ira le voir pour lui demander, et essayer de réparer, s'il veut bien. En tout cas, s'en excuser.

« Est-ce que... Est-ce que tu sais si parfois, il demande des nouvelles ? Des nouvelles de moi ? »

Elle a rosit.

Elle hoche la tête vivement.

« Exactement. Disons que sur le coup, quand je me suis dis pour la première fois que prendre des vacances me ferait du bien, j'ai eu très envie de retourner en France directement. Tu sais, pour couper un peu. Voir autre chose. Des choses qui me font du bien. Mais je n'ai pas envie d'embêter qui que ce soit avec ça, surtout pas maintenant, et surtout pas les Masters. Ils ont déjà bien suffisament à penser. »

Elle éclate de rire en l'entendant. Il était loin d'avoir tort !

« C'est vrai tu as raison. Eh bien, maintenant, tu sais ! Je ne suis pas traumatiser au point de parler une autre langue, et je suis française. Je suis plutôt chanceuse finalement. »

Elle penche la tête sur le côté alors qu'elle vient de poser les plaques de cuisson sur la table.

« Tu n'as jamais pu avoir ailleurs que Paris ? Est-ce que c'est parce que ça te plaisait, ou tu y restais par obligation ? »

Zola hausse les épaules avec un petit sourire innocent.

-C'est des passages comme ça dans la vie. J'ai eu de la chance que ce n'était rien d'indélébile. Ca m'a surprit. Comme quoi il y a un bel équilibre des bonnes et des mauvaises surprises dans la vie !

Au fond de lui tout cela faisait vraiment sens. Peut être que dit comme ça ce n'était pas très pertinent mais lui il s'entendait bien le dire et il se retrouvait dans ces mots. Il sort de ses pensées quand Alice demande des nouvelles de Houston. Il lui sourit et lui fait un calin tête à tête comme un chat pourrait faire. Un très grand chat.

-On parle de toi parfois.

Il avait glissé le sujet plusieurs fois et Houston l'avait incroyablement évité. Il était fort. Un chance qu'il n'y avait pas une once de télépathie dans la pièce. Zola rigole doucement même s'il faut l'avouer il est surprit du peu de lucidité d'Alice. Enfin il se préfère à voir ça comme un peu de lucidité. Il hoche la tête.

-Je comprends. C'est vrai que ça fait envie. Je pense que beaucoup aimerait pouvoir partir respirer loin de Terrae dans un lieu qui leur est cher en ce moment. Courage. Encore un peu de patience ! Je suis sûr que ça viendra. J'avoue que pour ma part j'ai pas mal de peine pour les masters ..

Quand il pensait a Athéna ou a Aki par exemple ou même à la directrice il avait vraiment de la peine .. il espérait de tout coeur qu'il tienne un maximum le coup. Il avait pu entrevoir le travail fourni par Athéna et ça l'impressionnait autant que ça l'inquiétait. Cette femme était un peu trop incroyable.

Il hoche la tête avec un rire léger.

-Je préfère ça ! J'avoue je ne sais pas si c'est si chanceux d'être français mais bon. Si tu aimes ton pays j'imagine que c'est bien ! Pour ma part je restais à Paris parce que j'y avais mon école et ma famille.

Il avait failli remplacer le mot famille par logement pour essayer de zapper ça au maximum de la conversation mais c'était vraiment trop étrange alors tant pis.

Zola est gentil et la rassure un peu. Elle hoche la tête, et puis quand elle ose poser sa question, l'immense garçon se penche sur elle pour un câlin, qu'elle accepte avec un léger rire heureux.

« Hmhm. »

Parfois. Elle imaginait bien Zola évoquer le sujet et Houston en parler brièvement avant d'en revenir à un sujet plus important, surtout dans le moment actuel. Il ne devait pas avoir envie de parler d'elle après leur dernière discussion. Mais juste ce "parfois" avait un peu réparé le coeur écorché d'Alice. Elle le regarde continuer de mélanger la pâte en l'écoutant. Elle hoche la tête un peu tristement.

« Oui, j'ai hâte. C'est vrai que les Masters ont au moins autant, si ce n'est bien plus de problèmes que nous tous... »

Alice voyait bien qu'Ipiu et Athéna se donnaient à fond pour gérer tous les dégâts matériels, et que Tomoe, Norah et Aoi n'avaient plus une minute à elle. Aoi qui en plus devait s'occuper de sa grossesse, même si elle est soutenue par Huo évidemment... Et ne parlons même pas d'Aaron et de sa petite famille... Ce n'était clairement pas évident pour eux.

« Je pense qu'on est bon avec la pâte ! J'attrape la plaque. »

Tout en s'activant pour attraper la plaque du four et le papier sulfurisé, elle lui répond, enjouée.

« Disons que de façon générale, vivre en France c'est une chance, par rapport à d'autres situations d'autres pays. Après, individuellement, je suis aussi chanceuse, puisque j'ai aimé beaucoup ma vie là-bas. »

Sans pour autant avoir un attachement au pays en lui-même, Alice avait son père et sa cabane là-bas, et tout ses souvenirs heureux, et mons heureux d'avant Terrae, ce qui n'était pas rien. Zola habitait donc Paris. Il n'avait pas l'air pourtant si heureux d'y vivre. Juste par "défaut". Alice n'ose pas lui poser plus de question de peur de le gêner. Elle continue d'un air enjoué.

« On essaie de faire des formes rigolotes avec les cookies, ou on fait juste des petites patates ? »

Zola et Alice discute tout en préparant ces fameux cookies. Toutes discussions valent la peine. Houston, les masters, la famille.. Ce ne sont pas forcement des paroles toujours faciles à dire ou a entendre mais c'est important d'en parler quoi qu'il en soit. Et puis le ton est léger et l'odeur de la pate adoucit encore plus tout ce qui les entoure. La préparation finie Alice propose de faire des formes avec les cookies. L'idée fait rire Zola et il accepte avec plaisir. Fleur, chat, Mara (parce que Mara n'est pas un simple chat), oiseau ou simple rocher.. Laissez parler votre imagination ! Cette étape faite il n'y a plus qu'à enfourner, parler de tout et de rien avant de déguster. Si ça ce n'est pas une belle après midi de passé, je ne sais pas ce que c'est !