Ca fait depuis hier soir que j'vibre comme un cassos. Par vibrer, j'entends que j'ai l'impression de tressauter de l'intérieur comme un ado stressé par son oral du jour. Sauf qu'on est pas le jour, on est le soir, il est déjà un peu tard, et je suis ABSOLUMENT PAS PRÊT POUR CE QUI EST EN TRAIN DE SE PASSER. Évidemment, on termine la réunion tranquillement et on allait sortir, quand soudain, je sens le regard d'Hideko qui se fixe sur moi, l'air de me dire "t'oublies pas quelque chose, ducon ?". Sans l'insulte, elle est pas comme ça, elle sait basher les gens avec classe et sans prononcer un mot de travers, en général. Même si ça l'a jamais empêchée de me traiter d'abruti...

Faut dire qu'elle m'a forcé la main. Quoi ?! Je dis ce qu'il en est !! Elle m'a retenue après l'initiation d'hier en mode "Et sinon, tu le recommandes quand ? Je pensais que tu allais t'en occuper plus tôt que ça !" et j'ai genre FLIPPE MA RACE SERIEUX, MON PAUVRE COEUR !!! Comment elle ose me faire ça ?!!!! J'ai cru que j'allais pas m'en remettre, j'ai dû m'asseoir. Puis j'ai parlementé, un truc genre "nooon mais tu sais peut-être que c'est trop tôôôt, j'sais paaaas, nan mais comment je dois lui dire ça, les autres vont trop juger, J'SUIS PAS BIEN OK ?!", ce à quoi elle a rétorqué "je peux le faire, sinon" en levant les yeux au ciel, ce à quoi j'ai répondu "NON C'EST BON JE LUI DIS JE LE FAIS je serai fort comme un grand garçon". Elle aurait pu me laisser trois jours pour me préparer mentalement, quand même.

J'suis pas fort. J'suis dans le déni. Hideko, lis dans mes yeux que ça va pas. Oui, je sais qu'il est debout près de la porte à attendre qu'on l'appelle. Oui, je sais que les Masters vont partir mais C'EST BON J'AI COMPRIS J'ME LEVE !! Posant mes mains sur la table, je dis à toute vitesse :

—Hey s'il vous plaît partez pas tout de suite !

Merde, ils me regardent. MERDE MERDE MERDE.

J'me lève. J'marche comme un robot pour me foutre devant la table de réu. J'suis pas ienb. J'aurais dû laisser Hideko le faire ptn. Déso aux autres sensitifs, déso aux télépathes. En fait, non, pas déso aux télépathes : arrêtez juste de juger, j'vois vos sourires de merde, là !

—Je. J'voudrais. Faire un truc.

C'est bien. On avance. C'est pourtant pas la première fois...

—C'est, euh.

L'éloquence.
J'suis un peu perdu dans mes pensées. Une partie de moi sait qu'il est prêt, depuis longtemps, et que j'ai juste refusé de le voir parce que ça implique beaucoup pour moi. En même temps, j'suis terrorisé de ce que ça peut engendrer, du fait qu'il va devoir combattre dans cette arène. C'est presque au-dessus de mes forces, parce que je me suis toujours juré de le protéger de la guerre et de la violence, et j'ai l'impression que je le jette dans la gueule du loup en prononçant ces mots.

Bon, faut dire que j'ai jamais vraiment réussi. J'ai jamais été un papou exemplaire. Je peux pas l'empêcher de grandir, hein ?

Ouvrant la porte pour jeter un regard au garçon — à l'homme — qui attend dehors, probablement sans comprendre, et lui faire un signe de rentrer. Je me passe une main sur la nuque, sans oser ni le regarder lui, ni mes collègues, puis je gonfle un peu la poitrine. Referme la porte derrière lui.

—En mon nom, et celui d'Hideko, j'aimerais recommander Nicolas... pour le titre de Master, j'arrive finalement à prononcer, serrant la pièce dans ma main, avant de reprendre, un peu plus sûr de moi. Des objections ? (que je leur pète la gueule ?)

Et là, enfin, j'arrive à lever les yeux vers Nicolas pour lui sourire, maladroitement, gêné, mais vraiment content malgré le poids dans mon estomac.
T'es devenu un homme, fils, et j'suis tellement fier de voir ce que tu es devenu aujourd'hui. Tu le mérites.
Pars pas en courant s'te plaît.

"YEEEEEEEEEEEEEEES !"

Depuis le temps qu'on l'attendait celle-là ! Jpp ! En vrai s'il l'avait pas fait l'un d'entre nous aurait fini par le faire. Seulement c'était carrément plus classe si papou faisait son taf jusqu'au bout ! Sérieusement, t'attendais quoi, que tes petits enfants perdent leur virginité ? Qu'il neige en enfer ?

Suffit de voir comment Nicolas se démerde bien quand on le voit s'entrainer pour savoir qu'il doit venir forcir nos rangs. Puis sérieusement, depuis l'départ d'Ys il manque de tonnerres pour foutre le bordel en réunion... Bon, okay. Je sais Nico foutra moins le bordel que moi. Je sais mais laissez-moi espérer un peu. J'arriverais peut-être à le dévergonder ? On y croit... Pourquoi ils me regardent comme ça ?

Attends. J'ai dit quoi moi ? J'ai crié un truc du genre "ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!" mais c'était quoi la question putain ? Des fois j'aimerais trop être voyante ça éviterait les moments de solitude comme ça. La question c'était pas un truc du genre "si quelqu'un souhaite s'y opposer qu'il en fasse part ou se taise à jamais ?" Si. Sans doute. Suffit de voir le regard plein de jugement de la majorité de l'assemblée. Je vous emmerde.

"Euh, j'voulais dire que je soutiens totalement !" je fais penaude.

Nan il s'est rien passé, tu cherches la merde ? On s'en fout ! Nico va passer dans l'arène et ça va être ouf. J'espère qu'il va cramer un peu Aaron, histoire de mettre un point final sur sa crise d'adolescence finie depuis TRES LONGTEMPS. C'EST TROP COOOOOOOOOOL !

Il faut quand même qu'on capte bien un truc, entre nous, histoire qu'on soit bien tous au même niveau à ce moment de la vie de Nicolas, bien que je réalise parfaitement qu'il suffit d'avoir deux neurones qui s'alignent dans le brocoli qui sert de cerveau pour comprendre... Nicolas est un abruti. Donc oui, je sous-entends qu'il n'a pas deux neurones qui s'alignent dans son brocoli. Hein quoi ? Non rien, reste donc là à attendre. Devant la salle des Masters. Parce que Papou t'a demandé un "coup de main". Après une réu. ........Non sans déconner y'a que moi que ça choque qu'il soit si con ?! Oh puis merde, passons sinon ça va m'énerver et c'est clairement pas le moment.

Donc quand la porte s'ouvre, Nicolas s'attendait pas à ce que les Masters soient pas déjà en train de partir en fait... Il fait un geste, complètement perdu, vers Aaron qui lui fait signe d'entrer. Alors il le fait, réalisant un peu trop nettement que tout le monde le regarde, que Ronron ferme la porte derrière lui... Un vieil instinct lui dit d'éviter de trop s'éloigner de la porte. Et Aaron le recommande pour passer Master. :

-Hein ?

Le cri de Ipiu le fait tressaillir de la tête au pied. Où quoi danger ?! Mais il est tellement bousculé par la nouvelle qu'il ne fait pas grand chose de plus... Si, vaguement secouer ses mains devant lui, comme s'il organisait un puzzle invisible avec les raisons qui pourraient pousser les Masters à croire qu'il pourrait avoir les épaules pour les aider. :

-Attendez ! Je- supppose... que vous y avez réfléchi. Mais. ...Vous êtes sûrs ?

Il s'adresse à tout le monde mais son regard voyage entre Hideko et Aaron. :

-Ch'uis méga honnoré ! Et je ferais toujours tout mon possible pour aider Terrae. C'est ma maison, c'est ma famille... Mais-... Master quoi. souffle-t-il comme si le mot même était une explication évidente.

Et puis il accuse le coup de la nouvelle. Passer Master du coup, c'est pas qu'un titre... C'est une responsabilité. D'un côté il pense à ses études... Qui allait passer Préfet ? Qu'est-ce qu'il allait foutre dans l'Arène ?... ...est-ce qu'il allait avoir le temps d'acheter un nouveau classeur pour ranger de nouveaux dossiers ? OH BORDEL il faut qu'il commande d'autre post-it ! Non mais. Sans déconner... Il était prêt ? Il se tourne vers Aaron. :

-...C'est pas une blague Papou, hein ?

Ah ça y est, après la surprise, le déni et la réalisation... Y'a l'émotion. Merde les gens à qui il tient le plus au monde pensent qu'il peut... grandir. Et aider d'autres à grandir. ...Ok ça commence à trembloter des genoux un peu. ...Et de la voix. Mettez-lui un shaker dans les mains sans déconner, votre cocktail sera nickel. Sans se rendre compte, il a un grand sourire qui se dessine sur ses lèvres... Il arrive pas à l'atténuer et tente de se cacher derrière une main, baissant la tête.
Ah bah j'avais dit qu'il était con, alors il sourit aussi comme un débile faut pas lui en vouloir.

Voilà, c'est fait, c'est dit. Ipiu explose d'une espèce de joie intense en hurlant que OUAIS ELLE A DES OBJECTIONS, OUAIS TU VEUX MOURIR SURTOUT HEIN ??? Ah nan c'était juste un "ouiii GOGOGO Nico", alors ça va. Je lance alors un regard un peu dépité vers Nico, avant d'observer le bouillonnement d'émotions qui monte dans sa poitrine. Son hésitation me fait sourire, mais au fond de moi, quelque chose hurle que c'est encore un gamin. Pourtant je me réprime, parce que c'est pas ça que je suis censé lui dire aujourd'hui.

Il pèse le pour et le contre, mais prend tout de suite le versant de la responsabilité. J'ai passé la journée à imaginer la réaction qu'il allait avoir, ce qu'il allait pouvoir dire, dans quelle position il allait se mettre. Car je sais qu'il fera tout son possible, et je sais aussi qu'il sera un Master formidable — purement excellent... Et pour autant, mon coeur de père peut pas s'empêcher de vouloir le préserver des responsabilités, des décisions à prendre, de la violence à laquelle on est parfois confrontés. Au Village, il a été responsabilisé si jeune — trop jeune. Au fond de moi, j'ai l'impression de rompre ma promesse de prendre soin de lui... Et pour autant, je sais que lui aussi a le droit de mettre un terme à ce Vide, de clore ce dossier.

C'est très contradictoire ; c'est humain, je suppose.

Alors je souris, sans trop masquer mon inquiétude pour autant. Parce que je veux qu'il soit fier, autant qu'on est fiers de lui ; je veux qu'il puisse se souvenir de ce moment comme un moment important de sa vie.

—C'est pas une blague. Bien sûr qu'on est sûrs, elle m'a presque forcé la main ! je dis en rigolant, pointant Hideko d'un geste vague. Ca fait quand même un moment que tu es là, et tu es prêt.

Je lui patpat la tête par réflexe, avec un petit sourire content, mais comme il est plus grand que moi ça doit toujours avoir l'air de rien vu de l'extérieur. Je m'en fous c'est mon gamin ptn. Puis je lui montre une pièce, rayonnante de magie, coincée entre mon pouce et mon index. J'essaie d'être cérémonieux, mais le fait que j'sois en train de mourir dans ma tête m'aide pas, alors j'ai abandonné au bout d'un mot, c'est bon. Pourtant j'sais que ma voix de Master revient au grand galop — le contact de la pièce ? La situation ? On dirait qu'une partie de moi sait à quel point ce qui se joue est important.

—Demain, tu vas devoir choisir un Master pour l'affronter dans l'arène au Zénith. Il te posera un défi, pour que tu puisses nous démontrer ton potentiel et nous prouver que tu es effectivement prêt en le remportant. Si tu n'as pas fait ton choix à midi pile, la pièce désignera pour toi le dernier Master auquel tu auras pensé. Alors choisis avec sagesse.

Inspiration, je lui tends alors la pièce. Celle-ci disparaîtra de sa main lorsque son choix sera fait, pour réapparaître dans celle du Master désigné. Ce moment de stress intense quand on sent la pièce atterrir dans sa main quand sonne midi, j'vous raconte pas...

—Des questions ?

Ronron lui tapote doucement la tête, doucement certes mais cela suffit pour rendre ses cheveux déjà anarchiques un peu plus indisciplinés. Nicolas se tasse un peu, un grand sourire aux lèvres qui lui fait fermer les yeux. Il se doute qu'il est inquiet... Nico a beau avoir 21 ans, c'est comme s'il en avait toujours 15 quelque part, avec Aaron. ...enfin pas tout à fait. Pas les 15 ans qu'il a connu en tout cas. Plutôt 15 ans d'une autre vie, 15 qui paraissent 150.

Alors il prend une grande inspiration quand il lui montre la pièce. Elle brille et à travers ce qu'il perçoit du monde, il la sent chanter presque. Il écoute le Master avec attention, le regardant dans les yeux. Choisir quelqu'un qui lui donnera un défi, montrer à tous ce dont il est capable pour Terrae. Nicolas se souvient de chaque Masterisation qu'il a pu voir... Ils étaient tous très différents mais avec cette intensité qui ne trompe personne dans les gradins... Alors choisir avec sagesse...

Il interrompt ses pensées pour prendre la pièce. Elle est très loin d'être banale. :

-Fascinant... murmure-t-il.

Il la fait rouler sur ses phalanges tatouées avant de la jeter brièvement en l'air et la rattraper, la calant au creux de sa paume. S'il avait des questions ?! Ah ! Il ne peut s'empêcher d'échapper un rire amusé. Il en a des millions des questions, une bonne moitié ayant certes un rapport avec le processus en cours mais pas pertinentes dans son cas. D'ailleurs les Télépathes présents doivent le maudire. Déso pour eux. Quoiqu'il en soit ce n'était pas le moment de débattre sur les propriétés physiques d'une pièce magique. Elles sont pour plus tard. Là c'était son moment.

Son regard est soudain perçant, concentré, faisant déjà des choix stratégiques dans sa tête. Il prend de l'avance sur demain, une machine, une centrale aux calculs faramineux qui s'active soudain. Pourtant son sourire est resté là, toujours doux. :

-...Est-ce qu'on peut bouffer un truc gras ce soir ? Genre. Sale tu vois ? J'ai une dalle pas possible.

Il rit mais il est sérieux hein. Jérémy est dans sa période "plat léger" c'est chiant. Il se tourne vers les autres Masters présents dans la salle. Ipiu et Mitsuki qu'il salue de la main, Huo et Aoi a qui il fait un signe de tête. Il réalise qu'il en connaît un certain nombre, même de loin, comme Athéna. Et puis Hideko. Il aurait presque envie de demander à tout le monde quel défi ils auraient bien trouvé pour lui mais il se contient. :

-Ah ! Vous avez- fini ? J'peux attendre Ronron dehors hein. On se voit demain de toute façon !

La pièce semble attirer son attention, et très honnêtement je peux que le comprendre. C'est un morceau de métal étrange, je suis pas sûr de moi-même comprendre comment il a été fabriqué. Il irradie d'une magie ancienne et incroyable...

Puis Nicolas semble se perdre dans ses pensées, sans doute à turbiner par rapport à demain. Normal, j'crois qu'on a tous la cocotte qui fume quand on se fait recommander... C'est pas un passage anodin. Dans certaines communautés dans le monde, on parlerait de rite de passage à l'âge adulte — une partie de moi ne peut pas s'empêcher de penser à Mekaro qui m'a accueilli si gentiment, et m'a partiellement expliqué ses coutumes. Ici, j'imagine qu'on peut davantage parler de rite de responsabilisation et de guérison — à cela près qu'on nous confie un pouvoir plus grand que ce qu'on pourrait imaginer, et qu'il serait très simple pour quiconque de nous le reprocher. C'est ce qu'on est, en tant que Masters, après tout. Modèle, protecteur ou ennemi ; parfois les trois à la fois.

M'ouais, c'est pas le moment de penser à Ys non plus, je crois.

La question de Nico me tire un sourire en coin et je passe mon bras autour de son épaule.

—Mais grave. Kebab ? Burger ? Tacos ??? Qu'est-ce que tu préfères ?

Roulement d'yeux lorsqu'il reprend la parole, je commence à l'attirer vers la sortie.

—Ouaiiiis t'inquiète on a fini, ils rangeront les chaises. On va grailler et sortir le champ'. Enfin non, tu vas pas boire, faut que tu sois en forme... Bref, j'ai faim, viens !! Puis faut que j'te briefe !! Déjà : si tu me choisis, je fous des trous dans les pneus de ta moto, ok ? Ensuite... Nan, attends, le ensuite est pas pour toi.

On est déjà presque à l'extérieur de la pièce quand je fais demi tour en lâchant mon fils et pointant la foule de Master du doigt, menaçant (non) :

—ENSUITE, si y en a un qui le blesse demain, je lui pète la tronche !!! Je vous préviens !!

EH OUAIS. J'SUIS COMME CA. ON VA SE FIGHTER. Puis, replaçant mes lunettes qui avaient glissé sur mon nez, je leur envoie un petit hochement de tête suffisant, puis sors de la pièce, laissant Nico prendre son temps pour me suivre, cette fois. S'ils croient que j'déconne, ils se trompent lourdement !! Je sais où ils habitent !

—Bon, Nico, tu veux qu'on te prépare quoi demain midi pour fêter ta victoire ?!

Aucun doute qu'il y arrivera.




HRP : Si vous voulez encore poster pour Nico (genre si Aaron a oublié un truc ou que vous voulez hurler de joie comme Piu) vous pouveeeeeeeez ofc !! Et en attendant bb : tu peux conclure ici si t'as envie et SURTOUT lancer ton topic dans l'arène, on a hâte de voir qui tu vas choisir ;o

Je crois qu'on sous-estime beaucoup l'importance de l'avancement technologique dans les affaires de bébé. Imaginez y a genre 40 ans quand on avait pas les systèmes de poussette pliante ou de landau détachable.

Non parce que les réunions de Master bah souvent c'est long. Et bébé est pas toujours le plus patient du monde. Bon aujourd'hui en vrai ça va, il a été sage. Pas de crise, pas de fumée, rien. Sage. Donc j'suis serein et la réunion se termine, ce qui est cool.

Sauf que, surprise! Aaron recommande Nico comme Master et j'ai envie de faire comme Ipiu et de hurler enfin en sautant de mon siège. J'suis content, putain. J'acquiesce avec enthousiasme quand Aaron explique la situation à Nico en plaisantant que Hideko lui a presque forcé la main. J'suis tellement fier de mon p'tit frère de cœur en vrai. Il le mérite. Enfin en espérant qu'il me demande pas de descendre dans l'Arène. Damn. Non, s'il vous plait je préfèrerais pas ?

Je fais quand même deux pouces levés quand Nico regarde dans ma direction avec un salut de la tête. Je roule des yeux quand Aaron nous menace si on blesse son fiston. Regardez qui parle.

— Rappelle moi qui avait fini à l'hosto pour un double arrêt cardiaque la dernière fois ? J'ironise en direction d'Aaron.

Ces parents rhalala. Non, je suis pas pire, c'est faux.

HRP : Avec un peu de retard mais là tout de même ! Promis mon post dans l'arène sera plus joyeux !



Je suis surprise quand Aaron nous retient de partir à la fin de la réunion.
Je le suis encore plus quand j'entends sa voix hésitante puis plus affirmée nous appuyer la candidature de Nicolas au titre de Master.

Wow. J'ai l'impression que ça fait une éternité depuis mon combat dans l'arène. Une partie de moi se réjouit, de me dire que je ne serais plus la dernière arrivée en date.

Une autre est sceptique. Un nouveau Master. Tonnerre. C'est comme si tout le monde avait décidé d'ignorer l'éléphant au milieu de la pièce, rien ne fait écho à mon inquiétude - est ce qu'elle est si mal placée ? Ipiu a l'air de se réjouir, Aaron aussi, normal ils ont des liens avec lui. Je ne connais pas personnellement Nicolas, on a déjà été coéquipiers plusieurs fois sur des missions et je le sais très engagé envers Terrae, en soit je n'en ai pas une mauvaise image loin de là, c'est juste... Je ne peux pas m'en empêcher. Je n'arrive pas à savoir si je dois me réjouir d'accueillir quelqu'un en plus, qui devra porter les mêmes responsabilités sur ses épaules de nos fautes et de nos ingérences. Il a l'air heureux mais je n'ai pas l'impression qu'on lui fasse vraiment un cadeau. Peut être qu'on a besoin de ça au final, de nouveau sang pour changer les choses ?

Une dernière part de moi enfin s'en moque. Cette part se sent en dehors de toutes les décisions, se sent dépossédée du pouvoir de savoir si elles sont bonnes ou non. Pour cette part là ça ne peut pas être plus grave ni meilleur que ce qui est déjà arrivé, pour cette part de toutes façons rien ne dure jamais bien longtemps.
Je crois que je suis juste très fatiguée.

Je reprends le fil de la conversation quand ils se mettent à parler nourriture, et un sourire m'échappe enfin. La conversation a été rapide, claire et hop, ils passent à autre chose. Mes pensées dérivent vers l'arène, l'état d'appréhension et d'excitation qui précède le dernier des premiers combats. Aucun doute qu'il y arrivera, Nicolas a largement le niveau. Je me demande qui il va choisir... Dans tous les cas ce sera un spectacle dont je me délecterai avec attention. La dernière réplique d'Aaron me tire un rire léger. Bien sûr papa poule. Ça me donne presque envie que ce soit lui qui soit choisis tiens, pour l'ironie de la chose.

Je pousse mon fauteuil en dehors de la salle des Masters dans un silence un peu contemplatif.
J'ai envie d'y croire.