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[Eclipse] All I need is to remember How it was to feel alive • Solo
##   Lun 11 Mai 2020 - 14:19
Ariana Vicente

Personnage ~
► Âge : 30 ans
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Ariana Vicente
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Date d'inscription : 29/05/2015
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SOMMAIRE
parce que je peux

https://www.youtube.com/watch?v=DS8Hkf_aOr4

Salut salut !
Petit préambule : j’ai commencé à écrire le solo en décembre sur papier, et après il a fallu que je recopie tout, ce qui a été, euh. Très très long xD C’est pas hyper intéressant et parfois un peu badant mais ça retrace l’évolution d’Aria pendant l’Eclipse, donc euh... courage si vous le lisez !

Pour le premier post, il a été écrit y a deux ans, donc le contexte est pas le même qu'au début de l'évent du touuuut. Ca évoque le début de sa dépression, et c'est ce qu'elle garde pour elle depuis autant de temps. Mais j'ai trouvé ça si accurate, il fallait que je le ressorte et que j'le poste enfin... J'avais pas envie de le modifier, donc c'est le texte brut ; prenez le comme une intro générale, p’tetre ?

Je pense que je vais faire un sommaire sur le premier post, vu que le topic va être super long. Et à la fin de l’évent je vous mettrai le tableau par phase (ui….) que j’ai fait, ça donnera une idée plus précise de la timeline !

Voilà, du coup, bah…
Trigger Warning : dépression, grossesse non-désirée, idées noires, etc etc.

Des bisous !

♥


[Sommaire à venir
j'poste enfin parce qu'après on va dire que j'fais de la rétention de posts WLLH]

Posté :

+ Phase 1 : Eau Voyante
+ Phase 2 : Tonnerre Téléporteuse

À poster :
+ Phase 3 : Air Sonore (à récopier)
+ Phase 4 : Air Guérisseuse (à recopier)
+ Phase 5 : Terre Télépathe (à recopier)
+ Phase 6 : Tonnerre Sensitive (écrit)
+ Phase 7 : Feu Invisible (partiellement écrit)
+ Phase 8 : Terre Titan (partiellement écrit)


S'émerveille en #E7654D


Dernière édition par Ariana Vicente le Lun 11 Mai 2020 - 18:38, édité 2 fois
##   Lun 11 Mai 2020 - 14:27
Ariana Vicente

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Eclipse 1
▬ Eau Voyante ▬



Vide.
Tout est Vide.
Le Soleil est Vide. Ne restent que des braises rougeoyantes en attente d’un souffle salutaire pour le relancer, d’une étincelle pour tout faire exploser.
Elle s’éteint comme s’éteint une étoile dans le cosmos. Elle est loin, si haut perché que personne ne le remarque avant qu’elle n’ait déjà dépéri. Il faut du temps pour que la lumière ne parvienne à quiconque. Il faut du temps pour voir. Il faut du temps pour comprendre.
Elle s’éteint comme s’éteint une étoile dans le cosmos. Anonyme et discrète, c’est un éclat de lumière qui ternit de jour en jour. C’est un hiver qui s’annonce frais, des nuages qui s’amoncèlent, de la pluie parfois, mais jamais d’orage. Elle ne tonne pas vraiment, ou silencieusement. Loin des habitations, loin des yeux et des oreilles. Le beau temps est toujours là, mais il est peut-être un peu moins beau. Et les jours raccourcissent. Tout est moins lumineux... jusqu’à devenir sombre.
Elle s’éteint comme s’éteint une étoile dans le cosmos. C’est tout un système qui s’effondre.
 
Ariana essaie parfois ; d’autres plus vraiment. Elle se contente encore de contenir de son mieux, parce que c’est ce qu’on lui a appris à faire. Elle n’apprend pas vite, mais elle retient longtemps. Ne pas parler, ne pas montrer ; ne pas être triste, ne pas rendre les autres tristes ; sourire, rire, faire la conne, s’inquiéter ((mais pas trop)), être bruyante ((mais pas trop)), s’agiter ((mais pas trop)) ; sois excessive, Aria, pourquoi tu n’es pas excessive aujourd’hui ? Regarde, tout le monde te fixe, tout le monde remarque ; pourquoi tu ne te caches pas, pourquoi tu ne mens pas aujourd’hui, pourquoi tu n’es pas toi ?
 
C’est qui, ‘moi’ ?
 
Elle se perd dans ses identités. Est-ce qu’elle est elle, ou bien est-elle une autre ? Elle se sent à peine vivoter, sans repères, aveuglée par une lumière qu’elle produit mais qu’elle ne supporte plus. Est-ce qu’elle est cette lumière, ou bien ne l’a-t-elle pas tissée de toutes pièces ?
 
C’est quoi, ‘moi’ ?
 
Elle oublie parfois si elle aime. Le réflexe de l’affection est si ancré ; si profond, si lâche. Pour elle, il est si facile d’aimer, et tellement plus difficile de haïr ou d’en vouloir ; il lui est plus facile de parler que de se taire, et pourtant elle ne dit rien. Pas un mot, pas un bruit — pas la moindre respiration, pas le moindre souffle d’air.
Elle oublie parfois si elle aime. Si la compagnie n’est plus seulement une envie, mais surtout un besoin. Peut-être qu’elle ne brille pas, petit soleil, mais qu’elle se contente de réfléchir la lumière des autres ; elle s’en abreuve puis la renvoie lorsque les temps sont sombres — elle n’illumine pas le jour, mais elle illumine la nuit. Comme un ancrage, doux et rassurant, croissant de lune changeant sur le plafond des cieux constellé de tâches de son. Elle veille, mais elle se sent si seule tout là-haut.
Elle oublie parfois si elle aime. Si elle ne s’oublie pas un peu elle-même. Si ce qu’elle ressent est réel. Elle n’existe plus, parfois.
Elle oublie souvent si on l’aime. Elle est une jolie fleur qu’on a cueillie trop tôt, puis piétinée sauvagement. Elle est une jolie fleur qui peine à rester en vie, dans un vase trop petit et à l’eau croupie. Elle lutte. Elle lutte pour paraître.
Elle oublie souvent si on l’aime. Pas parce qu’elle doute de l’amour ; mais elle doute de l’existence. La sienne. Est-ce qu’elle est réellement là ? Est-ce qu’elle a réellement le droit d’être là ?
 
C’est qui, ‘moi’ ?
 
Elle s’agite pour oublier, elle se renferme pour contenir. Elle oscille entre deux états, vaporeux ou solide, constamment. Elle n’aime pas qu’on sache, elle n’aime pas montrer — elle n’aime pas non plus s’en rendre compte, ni accepter. Elle n’aime pas penser aux cauchemars et aux idées noires, elle n’aime pas penser à ce vide qui la ronge — ce vide d’idée et d’émotion, ce vide d’avenir et de sensation.
((un vide, ou peut-être un trop-plein — ce trop-plein qui grouille comme des insectes, qui vibre et déborde, dans un étirement subtil et merveilleux du temps, qui n’existe plus vraiment))
 
C’est qui, ‘moi’ ?
 
Ariana est inconstante. Elle est l’eau qui sommeille et l’eau qui se déchaine ; elle est l’eau qui soigne et l’eau qui détruit. Elle est la lumière dans l’obscurité et l’obscurité dans la lumière ; elle est la chaleur et la glace.
Ariana est inconstante. Elle est le rire et les larmes ; elle est l’éclat de voix et le silence.
 
Elle est le silence.
Elle est le bruit.
Elle est tout.
Elle n’est rien.


S'émerveille en #E7654D
##   Lun 11 Mai 2020 - 17:55
Ariana Vicente

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Eclipse 2
▬ Tonnerre Téléporteuse ▬

 
 
Suite au solo chez la psychologue. [ici]
 
La pluie disparue, c'est aux éclairs de tonner. L'électricité court dans tout son corps, dans tout son esprit ; elle est vive, elle se sent constamment à la limite d'exploser. C'est différent. Différent du lent flottement de l'eau, différent de sa douce langueur, claire, fraîche, apaisante, parfois gelée, de la brume terrifiante dans laquelle elle se perdait. Ses rendez-vous chez la psychologue ont clairement mis à jour quelques éléments importants dans son système de pensée : à quel point elle va mal, se fait du mal, et à quel point, à présent, il lui faut agir pour ne pas s'embourber. À quel point il lui faut trouver une manière plus adaptée de faire sortir ces émotions qui gonflent de plus en plus en elle, presque au point de la détruire de l'intérieur.

Il faut qu'elle se reprenne. Qu'elle redirige cette énergie ailleurs.
 
Dans un premier temps, trouver cette manière de gérer ses émotions se révèle grandement improbable. Dans son quotidien, elle doit faire attention à tout. La moindre de ses respirations, le moindre de ses gestes. Il lui suffit de penser à autre chose, de se laisser aller à broyer du noir, ou penser à quelque chose qui la met réellement en colère, et la voilà qui perd les pédales. Les étincelles courent, zigzaguent ; elles sont piquantes, parfois, elles lui font un peu mal. Mais ça n'est pas si important. Elle l'accepte, un peu plus chaque jour ; elle n'a pas le choix, de toute manière. Que ça fasse mal, au moins, ça la rend vivante. Ca lui fait presque du bien. Elle se sent moins vide, moins anesthésiée. Quand les éclairs explosent, elle parvient réellement à ressentir ses émotions, là, dans son corps. Physiquement. Purement. Dans ses tripes.
 
Comment gérer ce flot ? Ces éclairs de rage qui la traversent ? Lorsqu'elle s'est rendue compte qu'elle n'arrêtait pas de griller des ampoules, de faire de l'électricité statique, de manquer de blesser les autres, elle n'a pas voulu accepter. Refus. La perte de son lien avec l'eau était comme une tragédie. Mais pas le choix, alors : que faire, rester à pleurer des litres de larmes ou se bouger enfin ?
 
C'est avec rage qu'elle s'est mise à s'entraîner. Un peu. Puis plus fort. Contrôler. Contrôler. Contrôler à tout prix. Mais contrôler, ça ne fonctionne pas toujours ; surtout pas avec ce pouvoir. Pas avec cette rage en elle. Trop volatile, l'électricité ; pas assez de forme. L'eau, elle, peut être mise en bouteille. Elle peut déborder, elle peut bouillonner, elle peut s'évaporer. Mais elle ne part jamais dans tous les sens, pas comme ça. L'électricité, elle, est différente. Elle a besoin d'un conducteur. D'un chemin. D'un moyen de s'exprimer. Sinon, elle enfle et tout part en vrille. Il faut que ça claque.
 
Comme un coup de tonnerre.
 
Le contrôle, tout garder en elle, ça ne fonctionne pas. Pourtant, c'est aussi ce qu'elle sait faire de mieux. Elle finit par comprendre que ce n'est pas que sa façon de s'entraîner qui doit changer, mais aussi sa façon de vivre, de faire. Elle hésite, mais il n'y a pas vraiment d'autre choix, même si ça la terrifie.
 
Il ne fait pas très beau dehors, il fait froid ; le mois de décembre est entamé. Il a plu toute la matinée ; maintenant, un brouillard épais recouvre les espaces verts de Terrae. L'humidité lui transit les os, elle est emmitouflée dans une grosse écharpe en laine et une veste imperméable de sport. Toute seule ; tant mieux. Une pensée peinée la traverse à la vision de la brume ; ça aurait été le temps parfait pour exercer sa maîtrise de l'eau. À la place, elle veut utiliser son pouvoir de foudre ; c'est quoi son problème, déjà ? C'est pas un peu dangereux, dans l'humidité, comme ça ?
 
Etonnamment, les étincelles qui courent sur sa peau ne lui font pas si mal. Ca picote, c'est désagréable, mais cela a cessé de la brûler au moment où elle a cessé de vouloir les retenir à l'intérieur de son corps. Lâche-prise, et tu seras récompensée : grosse blague. Contrôler tout, tout le temps, ça ne fonctionne pas ; alors peut-être que laisser sortir ses pouvoirs est ce qu'il lui faut ...? C'est pas en intérieur qu'elle aurait pu se lâcher...
 
Yeux fermés, elle se concentre alors, comme lorsqu'elle fait un exercice complexe avec Ashton. Cette pensée lui tire un plissement du nez désagréable, et quelques étincelles viennent la déranger. Elle inspire par le nez, laisse le calme de l'environnement l'atteindre... Mais ses pensées sont fortes, désordonnées, violentes. Dents serrées, elle lutte pour ne pas lutter. Bien sûr, cela se révèle compliqué...
 
Quelques éclairs apparaissent dans sses mains. Petits grésillements, ils crépitent dans l’humidité du jour. Lorsque les étincelles s’agrandissent, comme pour recouvrir entièrement ses mains, elle sursaute, fait un bond en arrière de peur. La sueur lui coulant déjà dans le cou, le cœur battant, sa réaction vive lui fait envoyer un éclair fin et maladroit qui vient frapper le sol à deux mètres d’elle, laissant dans la terre les stigmates de son passage. Le bruit sec la fait sursauter très fort une seconde fois.
 
Le ressenti n’est pas le même. C’est sauvage. Comment les tonnerres font-ils pour maîtrise cette source d’énergie tumultueuse en eux ? Parce qu’ils sont ainsi faits, cela veut qu’ils parviennent à mieux entrer en connexion ? Pourquoi est-ce si effrayant pour elle, en même temps ? Venant des autres, elle ne ressentait que de la fascination. Pourtant… Pourtant…
 
La gorge serrée, la rouquine regarde ses mains qui grésillent encore. Elle ne sait pas trop par quoi commencer. Les éclairs… L’électricité… Ca lui demande tellement d’énergie…. Mais ça lui demande surtout de l’énergie pour maintenir cette constante. Empêcher la cocotte-minute d’exploser. Et libérer cette énergie, la laisser faire… Voilà qui est tentant. Voilà qui est terrifiant. Elle est si choquée qu’elle ne parvient pas à prononcer un mot.
 
Si j’avais su que tu étais du genre à abandonner au premier obstacle, je ne t’aurais pas entraînée.

Son cœur se serre, son ventre se tord. Son rythme cardiaque s’affole. Sa respiration devient plus erratique. La colère qu’ont provoqué ces mots est toujours vibrante. Les dents serrées, elle contracte son poing et le ramène devant elle pour le fixer. Puis elle l’ouvre, déchargeant cette colère comme elle l’a fait dans sa salle-de-bain. Non. Non… C’est différent.
 
Tout en elle est différent à ce moment-là.
 
Ton pouvoir a changé, mais l'énergie magique qui sommeille en toi reste identique.
 
Elle reconnecte avec quelque chose qu’elle contenait trop. À cette rage qu’elle ne savait plus diriger vers l’extérieur, et qu’elle ne dirigeait que vers elle-même.
 
Cette énergie est la tienne.
 
Ses émotions. Elle ne fait plus que les voir. Elle accepte de ne plus les stocker en elle. Juste cette fois. Juste un instant.
C’est ce que sa psy lui a dit.

Trouve un moyen de sortir tout ça de l’intérieur de toi.
 
Un autre éclair jaillit de sa paume, concentration de tous les grésillements qui s’agitent chaotiquement sur son poing. Les éclats de terre volent dans tous les sens ; et, en même temps, elle a l’impression de pouvoir éjecter dans la nature toutes les choses négatives qui la rongent. De pouvoir se venger. Son sourire s’étire. C’est effrayant, oui… Mais c’est aussi terriblement grisant.
 
Une inspiration. Quelques éclairs lui échappent encore. Elle les laisse faire, sans les contrôler, les regardant courir comme des animaux sauvages. Elle les module. Légers. Violents. Claquants. Chauds. Lumineux. Discrets. Agressifs. Vers le sol, vers les airs ; sans forme, filaments cherchant à se déverser. Les flashs lui illuminent les yeux et l’esprit tout entier.
 
Pour une fois, Aria se sent forte.
Elle n'a pas le droit de se laisser couler.
 
Lorsqu’il n’y a plus que des grésillements qui lui échappent et que ses émotions retombent un peu, en même temps que quelques larmes qu’elle ignore, elle constate, pantelante, qu’elle est en nage. Le souffle court, elle ferme les yeux. Inspire fort l’air humide et chargé d’électricité comme une bobine.
 
C’est mieux. Plus calme, malgré le chaos. Ca l’apaise. L’électricité aussi retombe, cette odeur de brûlé s’efface. Au moins, elle se sentira mieux… jusqu’au prochain orage.
 
 


Le chemin du retour se fait en silence. Un silence réflexif, perplexe, mais plus serein qu’à l’allée. L’énergie court toujours dans son corps, mais elle est comme endormie.
 
Et puis, avant de rentrer dans l’institut, elle voit. Quelqu’un qui en menace un autre qui a l’air d’avoir déjà reçu un coup, fréquent ces derniers jours. Elle repense à Houston par terre, à Alice en pleurs, au couloir des eaux dévastés, à ces cons à qui elle aurait juste voulu péter la gueule. Son cerveau n’a même pas le temps d’identifier la colère qui monte brusquement et qu’elle est déjà téléportée près du type qui tient le col de l’autre.
 
—Eh, toi !! Lâche-le ! s’époumone-t-elle, le visage écarlate.
 
Dans sa poitrine brouillonne et grésille à nouveau cette rage. Celle qu’elle n’exprime que trop peu, et qu’elle n’a jamais appris à gérer. Celle que même des éclairs ne parviendraient pas à expulser hors de son corps. Les sourcils froncés, poings serrés et tremblants, elle garde le menton aussi haut qu’elle le peut. Le type, surpris, la dévisage avant d’éclater de rire. Il ne cille même pas.
 
—Bouge, gamine, et mêle-toi de ton cul.
 
La mâchoire d’Aria se crispe. Ses jambes ne veulent pas bouger — elle a peur. Mais comme elle ne part pas pour autant, il reprend avec hargne, serrant son poing pour la menacer. Comme sa victime ne semble pas réussir à se dégager, Ariana se demande s’il n’est pas titan.
 
—J’t’ai dit de te casser ! Tu veux que je t’en colle une ?
—Et moi, articule-t-elle en laissant courir des éclairs le long de ses bras, je t’ai dit de le lâcher !
 
Brusquement, le titan lâche sa victime en l’envoyant contre le mur avec force. L’autre lâche un grognement de douleur mais devient bien vite invisible, sans doute le temps de s’éloigner. Aria l’ignore, elle ne voit que rouge, rouge, rouge, rouge, ROUGE. Houston blessé, Alice blessée, la porte arrachée, le couloir défoncé.
 
Le titan s’est rapproché et fait maintenant face à Aria. Il s’avance d’un pas menaçant ; elle n’attend pas qu’il soit à sa portée pour jeter un éclair en direction de ses pieds, juste pour lui faire peur. Le coup claque ; lui fait un bond en arrière en jurant et elle se téléporte plus loin.
 
—Va-t-en, je peux me téléporter ! lance-t-elle à l’invisible, qui a la présence d’esprit de ne pas parler.
 
Peut-être est-il déjà loin, après tout. Ariana, elle, sent sa peur refluer, sa rage remonter.
 
—Comment tu oses t’en prendre aux gens qui t’ont rien fait ?! C’est quoi votre problème à tous ?!
 
Des ronces qui sortent du sol la font se téléporter par réflexe plus loin ; elle est déjà épuisée, elle ne pourra pas combattre, et même si ça la soulagerait de lui mettre son poing contre le nez, elle n’y songe même pas ; elle sait qu’un corps à corps lui serait fatal. La tête lui tourne encore quand il est devant elle. Elle observe d’un œil brillant son adversaire, qui se jette sur elle pour lui porter un coup de poing en l’insultant.
 
Elle devrait juste se téléporter ailleurs et prévenir un Master, mais… Mais… Mais est-ce que les Masters feraient quelque chose ?
 
Le coup l’atteint quand le peu d’énergie qui lui reste explose vers lui pour la défendre. Les deux sont séparés, projetés au sol ; lorsqu’elle se redresse, elle le voit peiner à se remettre sur ses jambes, lui aussi. Pas question de rester par terre.
 
Pas question de se laisser marcher dessus.
 
Il semble hésiter à revenir à la charge. Quelques secondes, ils se fixent, par défi. Il pourrait. Elle pourrait aussi. Peut-être qu’il hésite parce qu’elle est une meuf ? Ou alors se prendre un bon coup de jus est assez motivant pour qu’il arrête de faire chier ?
 
Dans tous les cas, ses yeux puent la haine. Tant mieux. Il se relève et lui fait un signe de la tête qu’elle ne comprend pas bien, mais il a l’air de se détourner. Ca doit vouloir dire « ok pour cette fois, mais fais gaffe à ton cul [insérer une insulte] ». Alors elle titube en se tenant le ventre et s’éloigne, pour finalement grimper les marches et disparaître dans l’institut. Ce n’était pas une réussite. Mais ce n’était pas vraiment une défaite. Elle sait qu’il peut aussi décider de revenir à la charge, mais elle s’assurera de faire attention. C’est peut-être pratique d’être un tazer humain, au final.
 
Il faut simplement qu’elle apprenne. Apprendre, oui…
 
Le regard posé sur sa main, elle referme son poing, encore. Le soir, elle est forcée de mentir et prétexter un mal de ventre. Un peu d’arnica, et on repart.
 
 
Par la suite, un peu de couture, on récupère les vieux habits de Super Aria. Une perruque. Tenue sombre, assez rembourrée, épaisse pour lui éviter de s’écorcher en tombant. Ce n’est clairement pas ce qu’elle espérait. Ce n’est clairement pas ce qu’il faudrait. Mais c’est tentant.
C’est nécessaire, nan ?
 
Levant devant elle son costume pour l’admirer, elle se surprend à être satisfaite. Bientôt, son masque est noué derrière sa tête, son costume enfilé, ses bottes lacées. La perruque blond platine.
 
Les yeux comme illuminés, elle se fixe dans le miroir derrière ces yeux noircis de maquillage. Elle ne veut simplement plus se laisser faire.
 
Au moins, toute cette énergie n’est plus dirigée vers elle.
C'est évidemment pour le mieux.

Évidemment.


S'émerveille en #E7654D
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