La pluie commençait à tomber fort. Un chat s’approcha de Pricie et se mit à miauler plaintivement.

«  Je suis désolée Toudou pour l’autre fois mais il ne faut pas tuer tu comprends ? Même si tu préfères  l’oiseau mort que vivant. Il ne faut pas. »

Le chat se mit à se lécher le poitrail ne comprenant visiblement pas les paroles de son amie humaine. Pricie eut un triste sourire et sortit de sa poche quelque chose bien empaqueté dans du papier.

« Tiens moi j’ai eu des lentilles ! »

Le chat en voyant les sardines ronronna de contentement et il se mit à manger goulûment. La fillette rit : « Si je te nourris tu ne chasseras plus les oiseaux, d’accord ? » La fillette caressa le chat qui repoussa sa main d’une patte douce.

« D’accord, d’accord je te laisse manger ! »

Un éclair zébra le ciel, illuminant  les ténèbres quelques secondes. Le chat se mit à feuler contre la pluie de plus en plus forte. «  Rohh poule mouillé ! Mais OK ! » consentit la jeune adolescente en ouvrant son parapluie. Un nouveau trait de lumière dans le mauvais temps.

« C’est beau hein Toudou. » murmura la fillette. Toudou était resté uniquement pour les sardines, il n’aimait pas ce temps de chien. Pricie parcourut le toit du regard.

« Les Karasu, Toudou … Quoi qu’on en dise ils trouveront un moyen de me tuer. » murmura l’adolescente de treize ans. « Après tout je les ai trahis, je le mérite ! » haussa les épaules la fillette dans un petit sourire triste.

Elle avait eu du mal à accéder au toit très surveillé depuis l’incident. L’incident… Elle revoyait Ys sur ce même toit la blesser en la tirant par les cheveux, lui dire de mourir, lui dire de dénoncer aussi.
Elle essuya sa bouille qui devenait humide à la fois de larmes et du temps pluvieux.

« Tu sais Toudou… Je crois que les Karasu se trompent. Si ils apprenaient à avoir moins peur, je suis sûre qu’ils apprécieraient les Terraens. »

Après un silence, le petite fille murmura : « Ys aussi avait peur c’est pour ça qu’il a été méchant. » Elle se mit à caresser Toudou, qui ayant fini ses sardines ronronna abondamment à ces  grattouilles.

Un éclair plus fort que les autres fit sursauter le chat qui hérissa son poil en pestant des miaulements rauques et longs. Pricie voulut le consoler mais il était trop paniqué et la griffa sans demander son reste. La fillette le regarda partir.

« Tout le monde a peur. » chuchota t’elle. «  Même moi... »

De grosses larmes se mirent à couler sur son visage se mêlant à la pluie qui le trempait déjà.

« Pardon Papa je ne suis pas une super soldat ! » balbutia t’elle. Elle se leva pour descendre du toit mais une bourrasque de Vent plus forte que les autres emporta son parapluie qui tomba sur une jeune femme en bas.

« PARDON CA VA ? » hurla Pricie affolée, ça devait faire mal de se prendre un parapluie. Elle descendit les marches quatre à quatre avant de se retrouver dans le hall près du premier couloir, devant elle la porte qu'elle ouvrit vivement répétant « Tout va bien ? » à la jeune femme que son parapluie avait attaqué, visiblement trempée et encore loin du bâtiment. Un autre éclair zébra le ciel, Pricie s'inquiéta et courut de toutes ses forces sous la pluie vers la jeune femme jusqu'à être non loin d'elle.

Un autre coup de tonnerre...

Pricie rit embarrassée : « Héhé tu ne vas pas le croire mais il y a eu un peu de trop de vent et pouf plus de parapluie ! »

Le tonnerre gronda après qu'une lumière zébra le ciel peu après et Pricie murmura  : « C’est quand même beau un orage qui chante. Petite , j’avais peur mais  présent il me rappelle papa... »

Elle s’étira : « Bon on devrait aller s’abriter ! Et prendre un café ! »

Mais un éclair tonna à nouveau si fort que la lourde porte mal fermée du bâtiment claqua. Et Pricie savait cette porte difficile à ouvrir.

« Cet orage est vraiment fort. Va falloir tirer fort sur la porte... mais je suis feu pas tonnerre cette fois-ci et je ne pense pas que si j'y arrive à griller un peu la porte, cela rende contente la directrice.» constata la fillette.