— Comment ça va, chérie ?

Je souris à la question de ma mère, la considérant quelques secondes.

— Pas trop mal. On a encore changé de pouvoirs, mais c'est devenu l'habitude maintenant.
— Tu arrives mieux à contrôler ta colère ? me questionna mon père.
— Ouais bah euh, j'y travaille. J'ai recommencé à aller voir la psy plus souvent.
— Bien. Finalement, tu as parlé à Ariana ?
— Oui et c'était carrément bizarre... mais elle m'a pardonné et on est encore amies alors.
— Je suis contente d'entendre ça. Tu as fait une erreur et tu l'as assumé, et vu comme ça semble être une gentille fille, le contraire m'aurait étonné.
— Oui c'est sûr, mais tu me connais, je me fais tout le temps du souci, m'exclamai-je avec un petit rire.
— Et sinon ? Comment la meilleure préfète s'en sort ?
— Hahah, je me débrouille ! Ça a été un peu fou dernièrement, mais ça se calme petit à petit. Même si je risque de redevenir plutôt occupée vu que j'ai proposé d'organiser une fierté LGBT+ et que ça a été accepté.
— Oh mais c'est génial ! Tu vas faire partie de la parade ?
— Probablement ! Mais la parade n'est qu'une partie du truc, on a décidé d'organiser une sorte de festival. J'ai commencé à faire le speech d'ouverture, je pense que je vais peut-être le faire lire à quelqu'un d'autre vu que je suis pas à l'aise devant une foule.
— Elfiiiiie...
— Quoi ?
— Tu es une excellente rédactrice et ton texte aura beaucoup plus d'impact si tu le lis toi-même.
— Oui, mais... Tu sais à quel point ça me rend nerveuse de devoir parler devant des tonnes de gens.
— Bien sûr que je le sais, et pourtant tu arrivais à te débrouiller à l'école. Tu n'as qu'à faire comme à l'époque : répéter et répéter ton texte plusieurs fois.
— Ta mère a raison. Et puis, tu as une énergie incroyable quand tu parles de ces choses-là.

On m'avait déjà dit que j'avais beaucoup plus de charisme quand je parlais de la communauté LGBT+. Peut-être parce que c'était quelque chose en laquelle je croyais, quelque chose que je trouvais magnifique et que je voulais faire valoir ? Il n'y avait pas d'autre cause pour laquelle j'étais si dévouée.

— Je... hum... j'imagine que je peux le faire.
— Bien sûr que tu peux. Tu as déjà accompli bien des choses depuis que tu es à Terrae. Nous sommes très fiers de toi, déclara-t-il alors que ma mère acquiesçait.
— Merci...
— Tu nous manques ma princesse.
— Vous me manquez aussi. Dès que tout sera revenu à la normale, je demanderai l'autorisation de sortir pour aller vous voir.
— Sais-tu quand cela pourrait être ?
— On théorise que ça pourrait se terminer une fois qu'on sera passé par tous les pouvoirs, ce qui serait après la prochaine phase. Mais on est sûrs de rien.
— D'accord, j'espère que c'est vrai.

Je continuai de discuter avec eux pendant une demie-heure avant de leur dire au revoir et de me rendre à une séance de kendo.