La semaine de travail était passée si vite ! Adonis avait du mal à croire qu'une nouvelle commençait et que le week-end était belle et bien terminé. Mais d'un certains côté, 'week-end' ne voulait pas dire 'total repos' pour l'espagnol. En effet, il travaillait souvent le soir à la discothèque, alors indirectement il ne perdait pas le rythme.

Il avait eu l'occasion de cuisiner un peu et il avait craqué sur son régime... Il avait fait des cookies. Mais pas qu'un peu. Ayant hérité la recette de sa maman, il avait totalement oublié de changer les proportions des quantités pour seulement une personne... et non 8 (9 si on compte son beau-père...) donc vous imaginez la bonne plâtrer que c'était. Et non, étrangement il ne s'en était pas rendu compte quand il les préparait.
Bien-sûr hors de question de les jeter ! Comme il avait connu la faim, même une petite date d'expiration ne faisait pas peur à Adonis !

Mais là, il se devait de les partager avec ses amis. Il fit plusieurs paquets aux quantités égales et la bouille d'un certains vermicelle gourmand lui vint à l'esprit.
Il avait beaucoup apprécié l’après-midi qu'ils avaient passé, même s'il avait fait tourner en bourrique l'autre garçon, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu'il devait lui manquer... Au moins ne serait-ce qu'un peu... ?
Peut-être qu'en le revoyant maintenant avec des gâteaux il n'aurait pas envie de le tuer ?

C'était donc décidé pour Adonis, il mit sa paire de Vans favorite et direction l'appart d'Akihiko avec le paquet sous le bras !
4 petits 'toc toc' fait avec le dos de son index et le voilà tout sourire qui se balançait sur ses pieds en attendant que la porte ne s'ouvre devant lui. Si Aki' n'était pas là, tampis pour lui, il laissera les cookies devant la porte avec un petit mot... si Adonis ne les mange pas avant.

P*tain j'y suis preeeesque!!
J'avais passé quasi la journée à jouer sur mon nouveau jeu, un action game, genre auquel j'étais pas trop habituée mais tout le monde m'en parlait tellement que je me suis dit que je devais à tout prix essayer! Et j'avais été conquis! L'histoire est pas ouf, mais les graphismes sont pas mal du tout et les coups sympas. Par contre... c'est clairement punitif comme jeu OMG! Un coup et tu meurs quoi! J'ai donc ragé pendant une bonne partie de l'aprem, jetant ma manette (sur le canap hein! pas fou!), rageant dans la cuisine, mangeant un truc puis y revenant parce que HORS DE QUESTION de s'avouer vaincu! Et j'y arrivais grave mieux. J'avais buté tous les ennemis de la zone, là, c'était le boss que j'affronté. 6 défaites consécutives... et là je commence à grave gérer le rythme. Esquive, parade, Vlan! et on recommence!

Je martèle les boutons de ma manette avec acharnement lorsque des coups frappés à la porte attirent mon attention... Suffisamment pour que je me prenne un méchant coup que ma barre de vie n'apprécie pas trop. Je pousse un "AH!" de surprise, met vite le jeu en pause et me marche à pas lourds vers la porte, prêt à démolir celui qui ose m'interrompre!

-BON SANG mais j'ai failli crever là! Ça pouvait pas attendre deux... criais-je en ouvrant la porte, avant de m'interrompre.

Mon regard rencontre l'énergumène qui me fait face. Lui. C'est le putain de voleur de pâtisserie qui s'était amusé à me faire chier l'autre jour! D'abord à me défoncer le crâne, ensuite à se foutre de ma gueule. Je gonfle les joues, aussitôt sujet à un curieux agacement, ajouté à la tension du jeu, on peut même dire que c'est carrément de l'énervement.

-TOI! Encore et toujours toi! Pourquoi CHAQUE FOIS qui m'arrive un truc de merde tu dois te trouver dans les parages??!!

Qu'est-ce qu'il fout chez moi d'ailleurs lui ? CHEZ MOI ! Devant MA porte ! Qu'est-ce qu'il fait là ? Comment il sait où j'habite d'abord ? Je regarde sa tête encore deux secondes, sens que l'énervement ne redescend pas, souffle bruyamment...

-Adieu!

Et je lui claque la porte au nez, pour revenir à mon jeu.

Savez vous que la rage non seulement s'entend et se voit chez quelqu'un, mais aussi se sent ? Si si. C'était tout ce qu'Adonis avait eu le temps de sentir quand Akihiko lui avait ouvert 5 secondes avant de lui refermer la porte au nez, lui laissant seulement l'odeur de la rage lui grattouiller le nez. On pouvait dire aussi 'le seum' comme les jeunes l'emploient plus souvent. Il s'était fait 'guaker' par un jeu.

Mais contrairement à ce que le petit crapaud braillait de colère, Adonis n'était pas un porte malheur ! Au contraire ! Qui dit problème dit solutions !

Heureusement Adonis était persévérant pour ne pas dire borné...., il retoqua à la porte une nouvelle fois, et se rapprochant de la porte il dit en levant la voix pour se faire entendre :

" Si c'est à ce n'veau jeu qu'tu joue, essai d'enchaîner le skill de stun avec ton ulti pour cumuler les dégâts et bloque ou esquive en attendant la recharge du skill plutôt que de  bourriner le boss avec des coups isolés. "

Un petit moment de blanc, peut-être qu'Aki' l'écoutait ? Le châtain poursuivit,

"Il a p'être un schéma d'attaques en plus ... Compte son nombre de coups avant qu'il rentre en défense. "

Adonis colla son oreille à la porte, histoire de savoir si les conseils sont écoutés, ou si au moins le taux de rage est descendue .

"Et j'ai des cookies. Fait maison. "

Tant qu'a donner des conseils, l'espagnol essaya tout de même d’amadoué l'autre garçon avec l'appel de la petite douceur (pas lui, mais les cookies hein).

C'est ça qu'on appelle la "Poisse" non ? Ouais, celle avec un grand P. Le mec qui m'a fait le plus chier de tous les habitants de Terrae (à part l'autre skegue chelou de mon arrivée) choisit pile ce jour, ce moment pour apparaître! Si c'est pas un signe, je me fais moine! Je reprends la manette d'un geste rageur, sans aucun remord à le laisser dehors. Il a même de la chance que je lui face pas tomber la pluie sur la tronche le gonz! Je sais même plus comment il s'appelle (si, je sais, mais je rage là, ok ?)

Je tends soudain l'oreille, car j'entends des mots qui me plaisent. Je tourne très légèrement la tête vers la porte, relance, le jeu, essaie ses combinaisons à lui (j'y avais pensé hein! J'étais juste... trop concentré) et remarque que le combat se porte beaucoup mieux. Tous mes sens en éveil, je reste debout, manette en main, commençant à sautiller au fur et à mesure que le combat arrive à sa fin.

-Oh oui, oh oui... OH OUI!!! YATA!

Oui, c'est chelou hors contexte. Mais il y a contexte là donc c'est tout à fait normal. CQFD.
Je poutre ce boss avec brio, talentueux comme jamais, je me permets même une petite danse et une pirouette au milieu du salon. Je me rappelle alors que l'autre zob est toujours devant ma porte... je capte alors qu'il a parlé de cookies. Je retourne dans l'entrée et, très doucement, j'entrouvre la porte, laissant un espace à peine suffisant pour y glisser un oeil.

-Ces cookies... ils sont bons ? Parce que si tu me refiles tes rebuts, tu ressortiras pas vivant d'ici.

Je suis sympa, je le préviens. Tous les meurtriers ne se donnent pas cette peine vous noterez. Mon oeil visible descend sur la boite qu'il a en main, remonte vers lui, puis redescend. Gardant ma victoire en tête (actuellement sur pause pour mieux savourer l'écran avec écrit "VICTORY" en fluo), j'ouvre la porte un peu plus grand, suffisamment pour le laisser entrer.

-Fais gaffe où tu fous les pieds. Et pas touche à ma collection de figurines ou tu devras apprendre à marcher sur une jambe le pain d'épices, ok ?

Mon ton n'est toutefois pas aussi désagréable que mes remarques car l'odeur des cookies me chatouille le nez et ma victoire me rend tout de même euphorique. Je le dissimule au mieux pour ne pas que lui le voit mais ça doit transparaître dans min corps. Je lui montre la cuisine d'un geste vague du bras et l'y accompagne, les yeux fixés sur la boite.

-Pourquoi tu m'apportes des cookies au fait ? T'as un truc à me demander ?... Ou à te faire pardonner peut-être ? demandais-je, soudain soupçonneux.