Amy réécouta une fois encore le message vocal, petit marqueur rouge clignotant sur son smartphone... La voix l'horripilait, mais elle devait se rendre à l'évidence... Cette harpie ne lâcherait pas l'affaire.

"Bon, comme d'habitude, impossible de te contacter. Maintenant que je sais où tu te caches, je suppose que je vais venir chercher moi-même cette signature. Il est temps qu'on en finisse."

Si sec, si dur, comme une claque, un coup de fouet, l'impact d'une chute de plus de cent cinquante mètres... L'impact de la chute de Gabriel dans les escaliers. Le bruit mou de son crâne heurtant la dernière marche... Le cri de la voisine. Les mots froids de sa mère au téléphone. Le bruit strident de la sirène. Le silence. La mort. Le silence. Le silence.

Son smartphone vibra et elle faillit le laisser tomber en sursautant. Elle était partie loin cette fois. Très loin. Tout ça par sa faute... Elle ne pouvait pas juste s'arranger avec son avocat de père et la laisser tranquille ? Celle qui avait engendré le monstre... Anita Spencer, la mère adorée de Gabriel, cette furie hargneuse à la manucure acérée. Elle allait venir, c'était une certitude qui l'envahissait jour après jour depuis qu'elle lui avait laissé ce message. Décrochant rapidement puisque son téléphone continuait de vibrer, elle ne reconnut pas la voix, mais l'explication était claire : une femme faisait un scandale à l'entrée, et elle refusait de partir sans voir Amy... Ce qu'elle craignait était en train de se produire.

Après avoir discuté quelques minutes, la demoiselle fut avertie qu'un Master, nommé Chris, resterait à surveiller dans la loge non loin du portail, d'où elle pourrait discuter avec Anita. Amy avait envie de se défiler, surtout qu'elle s'était réveillée sensitive, ce n'était vraiment pas le bon jour. En plus, elle devait voir Pandora, elle avait fermé la librairie toute la journée pour pouvoir enfin passer du temps avec elle ! Depuis le concert, et la nuit qu'elle avaient passées sur le toit, elles n'avaient jamais pu rediscuter vraiment de ce qu'il s'y était passé, des points d'ombre à éclaircir...

La blonde secoua la tête, enfila un pantalon de tailleur marine, un chemisier blanc et des escarpins puis fila au portail. Heureusement qu'elle se trouvait dans sa chambre à se préparer au moment où les Masters l'avaient contactés ! Elle adopta un rythme de marche rapide, tapant un sms pour Pandora dans le même temps.

< "Coucou ! Je dois aller au portail, mais on se rejoint devant lebâtiment comme prévu ? Je ne devrais pas en avoir pour longtemps ! ">

La blonde apercevait la silhouette montée sur talons qui faisant les cent pas derrière la grille. Elle pouvait encore faire demi-tour... La femme s'arrêta soudainement, furieuse en la fixant, des flammes plein les yeux. Trop tard. Elle hurla de loin :

- Ça fait presque une heure que j'attends ici ! J'ai dû faire le déplacement exprès pour venir te voir dans ton asile d'aliénés et en plus, tu me fais attendre !

La blonde se planta les ongles dans la paume de la main, si elle perdait patience maintenant tout était fichu. Elle devait juste signer les documents de l'appartement... Amy inspira une grande mais discrète goulée d'air et répondit avec un sourire crispé :

- Bonjour Anita, je vois que vous vous portez à merveille. L'institut n'est pas très loin à pied, le temps qu'on me communique l'info et que je vienne vous n'avez pas du attendre plus de trente minutes, mais vous avez toujours aimé exagérer. Il faut juste ma signature, c'est ça ? Montrez-moi ce document, ainsi, si tout est en règle, je ne vous retiendrais pas plus longtemps.

Ignorant sciemment ses remarques désobligeantes sur Terrae, Amy tendit la main à travers la grille qui les séparait. Anita ressemblait à sa mère, maquillage et coiffure parfaite, vêtements sur-mesure, chevelure brune courte et sans un seul cheveu sortant de l'ensemble, elle n'avait jamais compris pourquoi les deux femmes ne s'étaient pas entendues. Ouvrant son attaché-case, elle lui tendit une chemise cartonnée, irascible :

- Aussi bien qu'une mère puisse aller après avoir perdu son unique fils. Tu as peut-être oublié que tu as tué Gabriel, recueillie dans ton petit institut saugrenu, mais moi non. Il ne passe pas un jour sans que je pense à lui. Il parait que la bande de monstres qui possède cet endroit a réussi à éviter les pertes durant le dernier attentat, mais vous ne serez peut-être pas aussi chanceux la prochaine fois. Il est toujours temps de retourner te terrer chez ta mère.

Le visage de la demoiselle se décomposa à l'évocation de l'attentat dont l'entrée portait encore les stigmates. Elle revoyait la panique qu'il avait causée, les blessés, la colère et le désespoir d'Ys, l'inquiétude chez ses amis, la crainte que ça recommence, ses propres angoisses. Son poing gauche se serra plus fort encore, blanchissant ses phalanges, et ses ongles transpercèrent la peau fine, laissant échapper quelques gouttes carmines. Elle arracha la pochette à son ex belle-mère de sa main libre et entreprit de lire rapidement. Tout était en ordre, Amy n'avait qu'à signer pour se débarrasser d'elle. Au moment où sa première attaque l'avait atteinte, elle avait senti le plaisir que cela avait provoqué chez Anita de lui avoir rappelé ce mauvais souvenir. Depuis, cette mimique mauvaise était restée accrochée à son visage et elle la fixait sans ciller, préparant sans doute sa prochaine pique, qui ne tarda d'ailleurs pas à venir.

- Est ce que tu as rencontré quelqu'un qui te plaît ici ? Je veux dire, ce serait dommage qu'un autre accident se produise et que ces gens se rendent compte qu'ils ont accueilli un monstre entre leurs murs.

Monstre. Monstre... Ce mot revenait encore et toujours. D'abord de la bouche de cet homme, durant la mission à Sydney, puis maintenant, de sa bouche à elle. Et ce plaisir malsain qui vibrait en elle, se répercutant contre ses faibles protections mentales. La blonde avait mal, si mal. Pourquoi venait-elle remuer des souvenirs si douloureux ? Pourquoi cela lui faisait il si plaisir de la voir souffrir ? Le sang bouillonna dans ses veines, ce n'était pourtant pas son habitude de s'énerver... Les mots sortirent, saccadés, étouffés, douloureux...

- Le seul monstre, ici, c'est vous. Si vous aviez remarqué... Si vous saviez... Pourquoi avoir ignoré son attitude... Pourquoi l'avoir laissé faire... S'il est mort c'est parce que vous avez refusé d'ouvrir les yeux sur qui était vraiment votre fils !

Seul un sourire lui répondit. Un sourire accompagné d'un regard où brillait la folie et seulement quelques mots pour réduire à néant tous les efforts qu'elle avait fait depuis son arrivée à Terrae.

- C'est pourtant toi qui l'as poussé du haut de ces escaliers. Tu vas me faire croire que tu ne voulais pas lui faire du mal à cet instant précis ? Pauvre petite Amy, l'amour de mon fils t'étouffait il tant que le seul moyen que tu as trouvé pour t'en défaire était de lui ôter la vie ?

La colère, la tristesse, les remords, cette joie morbide, tout tournoyait dans sa tête, c'était trop, plein à craquer, prêt à exploser... Suffoquant, Amy crut sentir une présence derrière elle et se retourna dans un sursaut, les larmes aux bords des yeux, les traits déformés dans une expression de dégoût envers elle-même qu'elle ne pouvait plus masquer. Non... Pourquoi est-ce qu'elle était là ? Qu'est-ce qu'elle avait entendu ? L'horreur écarquilla les yeux de la blonde et les larmes dévalèrent ses joues.

- Pandora...

La brune s'approcha rapidement pour saisir sa main, celle qui ne tenait pas la pochette... Celle qui saignait. Elle allait tacher sa peau si douce... Tentant de se reprendre, Amy chassa ses larmes d'un revers de main et secoua la tête, pourquoi Pandora était elle venue ici ? Ce n'est pas un sujet qu'elle voulait aborder avec elle, encore moins de cette façon. Elle se demanda si le fantôme de Gabriel saurait l'éloigner encore plus... Depuis le concert, depuis le rhum, depuis l’ode à l'amitié, elle se sentait mal à l'aise en sa présence. Il demeurait ce froid, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle l'avait invité aujourd'hui, pour essayer de le chasser. Voilà qui risquait de bien compliquer les choses. Il serait étonnant qu'elle ait encore envie d'être son amie après ce qu'elle venait d'entendre... Sauf qu'elle ne semblait pas avoir entendu.

- La mère de l'homme plein d'avenir que cette garce à assassiné froidement. Et vous ? Sa future copine, peut-être ? Je ne serais pas étonnée, elle n'a jamais su prendre de décision, c'est d'ailleurs un fait dont Gabriel se plaignait régulièrement. Tu n'étais qu'un fardeau pour lui. Ah, pauvre Gabriel, il serait malade s'il te voyait... Elle a tendance à pousser les gens jusqu'au bout, je me méfierais à votre place ! Si vous tenez à la vie, restez loin de cette profiteuse.

La blonde dut faire un effort inestimable pour ne pas répliquer. Entrer dans son jeu, alors que Pandora était là, aurait été la pire des choses. Après tout, Anita pouvait aller bien plus loin que cela. Il valait mieux ne pas lui en donner l'occasion. Prenant une inspiration, elle offrit un faible sourire à son amie, soufflant à voix basse :

- Personne d'important, ne t'inquiète pas, et surtout ne répond pas à ses provocations. Je dois juste signer un document. Tu n’étais pas obligée de venir, je t'ai mis du sang partout...

Elle grimaça en désignant sa main. Le sang avait commencé à coaguler dans sa paume, contre laquelle se pressait celles de Pandora, rassurantes. Avec la guitariste, Amy se sentait soutenue, et pourtant, elle rejetait ce sentiment en bloc, par peur de s'y accrocher. La situation était tendue, il y avait beaucoup trop d’émotions contradictoires qui bouillonnait autour du trio. Elles s'entrechoquaient dans un brouhaha incessant qui brouillait ses pensées.

Enfonçant sa main dans son sac, elle sortit une petite bouteille de gel hydroalcoolique et la tendit à la brune, puis elle attrapa un stylo à bille et s'attela à la lecture du document. Il semblait juste... Mais, bien sûr, Anita ne pouvait rester silencieuse et attendre tranquillement pendant qu'elle vérifiait avant de signer. Tapant du pied pour bien faire remarquer son agacement, elle lança en regardant Pandora avec un grand sourire :

- Comme c'est mignon la relation entre deux monstres ! Alors, dis moi Amy, c'est elle qui a pris la place de Gabriel ? Il suffit de voir la façon dont elle te regarde. Allons, ne faites pas comme si vous n'aviez rien surprit de la conversation ! Amy n'est pas assez attentive pour vous avoir entendu arriver. Mais moi, je vous ai vue. J'ai vu votre expression. Remarque, ça ne doit pas vous changer ! Des assassins, des voleurs, Terrae en regorge, non ? C'est votre lot quotidien ! Combien de temps avant que tu ne lui montres ton vrai visage ? Peut-être même t'es tu déjà lassée d'elle ? Tu ne sais pas aimer. Tu ne l'as jamais su. Tu n'es qu'une petite poupée pathétique dans une bulle de verre sur le point d'éclater.  

Amy, qui ne se trouvait qu'à une enjambée du portail, s'arracha au contact de Pandora pour saisir le col de la chemise parfaite à travers la grille, après avoir perdu le peu de self-contrôle qu'il lui restait. Fulminant, l'initiée resserra sa prise, l'air crépitant autour du duo. Elle colla Anita à la grille sans même avoir besoin de sa force titanesque. S'il y avait bien une chose qu'elle refusait de tolérer, c'est que cette harpie s'en prenne à Pandora. Peu importait que ses sentiments ne soient pas réciproques, ni même qu'elle reste son amie après ce jour, jamais elle ne pardonnerait ce qu'elle venait de dire. Son visage s'approcha du sien et elle siffla à son encontre, furieuse :

- Vous pouvez dire ce que vous voulez de moi, mais ne la mêlait pas à nos histoires. Crachez-moi toute la haine qui vous compose, mais si vous faites une seule remarque supplémentaire sur mon amie, vous le rejoindrez plus tôt que prévu. Gabriel méritait amplement ce qui lui est arrivé, je ne m'en excuserais jamais. Vous parlez de monstres, il en était le parangon.

Le calme avait disparu, la colère et la folie d'Anita avait fini par outrepasser ses barrières, l'emplissant à l'en faire exploser. La méchanceté était pourtant étrangère à ses yeux, à ses lèvres tout autant, elle ne se sentait plus elle-même. Comme ce soir-là, la demoiselle se retrouvait recroquevillée sous le dôme de verre. Un monstre avait pris sa place, un monstre à la voix doucereuse, si basse que la brune devait à peine saisir ses propos...

- Peut-être qu'en enfer vous subirez ce qu'il m'a fait, alors vous comprendrez enfin qui il était. Votre petit Gabriel... Ah, je me souviens des cendres de cigarette sur mes poignets, des remarques acerbes, lourdes de reproches, des coups-de-poing dans le ventre, des gifles qui me faisaient traverser la pièce... Et que dire de ses crises de jalousie ? Je ressens encore la fraîcheur de la lame de ce couteau sur ma peau, le soir où je m'en suis libérée. Pas une fois, je n'ai porté plainte, personne ne m'aurait écouté de toute façon, parce qu'en apparence, oui, seulement en apparence, il était parfait... Il est le seul monstre de notre histoire, et je l'ai terrassé !

Le crépitement se fit plus audible, l'air devint électrique, des éclair dansèrent sur sa peau, des mèches entières de cheveux dorés s’échappèrent de sa coiffure, d'étranges ondulations se mêlèrent à ce qu'elle ressentait comme son propre pouvoir. Elle étouffait, sa gorge obstruée par une rancune qui avait gonflé, jour après jour, jusqu'à ce qu'il meurt, et qui revenait à présent au centuple tandis ce qu'elle lui hurlait :

- Comment pouvez-vous venir me faire la morale, ici, critiquer mes amis, dans le seul endroit où j'ai trouvé ma place après avoir été traumatisée par votre fils... Et vous osez vous placer en victime...  ?! Vous ne méritez même pas de vivre... !

Le temps parut s'arrêter, l’énergie et la haine à son apogée, décuplée, fusionnant avec celle du bouclier magique entourant Terrae, explosa dans une décharge d'étincelles. L'air ondula, se tordit, se concentra en un seul point... Entres elles il y eut comme une déchirure, à l'endroit où la main de la blonde frôlait le cou d'Anita, la décharge lui brûla la peau, l'obligeant à lâcher prise en gémissant alors même que le souffle de la déflagration l’expédiait loin de sa victime. Le sol râpa ses vêtements, déchirant sa manche et Amy resta un instant au sol, sonnée.

L'initiée ressentait une forte brûlure aux yeux qui flouait sa vision, tandis qu'une vague de puissance parcourait ses veines sans lui donner pour autant la force de se relever. Ses jambes tremblaient, refusaient de lui répondre. Elle se redressa sur les coudes, tournant la tête en tous sens. L'angoisse l'attrapa à la gorge, et elle chercha Pandora du regard. La blonde ne se pardonnerait jamais de l'avoir blessée... Elle voulut s'appuyer sur sa main droite pour se lever, mais la douleur la foudroya et elle retomba, se traînant alors dans la poussière pour tenter de la localiser... Qu'en était il d'Anita ? Elle n'y pensa, en revanche, pas une seule seconde. Sa voix s'échappa de ses lèvres, d'abord faible et inquiète, puis hystérique, terrifiée, alors qu'elle ne voyait plus rien derrière les larmes brûlantes qui débordaient :

- Pandora... Pandora ? Pandora !!!

Amy n'y voyait plus. Derrière ses larmes, le monde dansait. Elle était en colère contre elle-même, furieuse contre Anita, inquiète pour Pandora... Sa tête lui tournait et le goût terreux et métallique dans sa bouche indiquait autant qu'elle avait avalé de la poussière qu'elle s'était ouvert la lèvre en tombant. Ah, quel spectacle lamentable la blonde avait offert à son amie... Sans parler de la honte qu'elle ressentait à s'être conduite ainsi, menaçant égoïstement Terrae de ses actes alors qu'ils n'avaient clairement pas besoin de ça en ce moment. Nauséeuse, elle s'accrocha à la main que Pandora tendait dans sa direction. Elle se sentait si lourde, maladroite...

Savoir que la brune allait bien lui arracha de nouvelles larmes, immenses, qui roulèrent sur ses joues alors que son corps était secoué de sanglots erratiques. L'initiée se sentait comme une enfant, envahie du besoin de se blottir contre quelqu'un de rassurant et d'oublier tout le reste. Oh, sa mère n'avait jamais été du genre à faire dans le sentimental, mais Amy, petite, n'en avait pas moins ressenti l'envie de se trouver dans ses bras pour autant. Les mots traversèrent ses lèvres dans un murmure entrecoupé de reniflements et de secousses :

- Je suis désolée, tellement désolée... Tu t'inquiètes pour moi alors que j'aurais pu te blesser... C'est into... Intolérable ! Je suis la pire... Des amies... !

Son contact était si doux, plus que tout ceux auxquels elle n'avait jamais eu droit. C'était encore plus douloureux. Savoir que cette tendresse n'était due qu'à de l'amitié était si dur à supporter alors qu'elle avait fini par éprouver pour la guitariste des sentiments bien plus forts, bien plus complexes... Amy n'osait même pas la prendre dans ses bras pour la remercier. Qu'elle était pathétique...

L'ombre du Master qui surveillait l'entrée les engloba soudainement et la blonde sursauta avant de se redresser sur ses genoux, manquant vaciller tant le vertige qui la prit fut violent. Chris donna des consignes claires tandis qu'Amy murmurait des excuses, fixant le sol honteusement. Les dreadlocks et grosses boucles d'oreilles disparurent de son champ de vision et Amy soupira intérieurement, comme soulagée de ne pas avoir été sermonnée. Cela viendrait sans doute plus tard, quand la situation aurait été maîtrisée.

La chaleur des soins de Pandora enveloppait les petites contusions qu'elle avait au visage. Pour sa main, en revanche, il faudrait sans doute des soins plus... Matériels. Avec l'éclipse, il fallait avoir énormément de chance pour tomber sur un guérisseur aguerri... Restaient donc les méthodes traditionnelles. À en croire les cloques et la couleur qu'elle avait prise, la brûlure devait au moins être au deuxième degré. Quelle poisse, sa main droite en plus... ! Elle n'allait pas pouvoir l'utiliser avant quelques semaines, et ça, c’était admettant qu'elle cicatriserait bien... D'une voix timide et hésitante, Amy avança sa main à la vue de la brune et souffla en détournant les yeux :

- Je crois qu'il va falloir que j'aille à l'hôpital... Je ne suis pas sûre de pouvoir marcher jusque là-bas, même avec ton aide... Désolée de te faire subir tout ça... Je peux me débrouiller, tu sais, je ne veux pas t'obliger à rester. Tu m'as déjà accordé bien assez de ton temps et de ton aide...