— Euh... Allô M'sieur Williams ? Je sais pas si vous entendrez ce message, mais... J'ai comme un petit problème.

Il regarda la clairière d'un œil ennuyé. La tête en bas.

— En fait, j'ai fait un cauchemar. Et, j'ai fait une petite bêtise, après.

Il lorgna sur l'imposant cratère sous sa tête. Avant de relever la tête vers les pins partiellement calcinés.

— J'ai peut-être utilisé un cristal de chaque pouvoir. En même temps. Et je contrôle plus trop. 

Il remarqua des monceaux de sols qui s'étaient soulevés et que, sur ce même sol venait zébrer des éclairs d'une trentaine de centimètres. 

— Et je suis coincé dans les airs. Là. J'ai l'impression que je vais mourir, un peu.

Le sang-froid de Senri n'était rien d'autre qu'un effet de son grand étonnement face à la semi-clairière qu'il venait de créer dans son déchaînement de pouvoir.

— Du coup. Si vous pouvez venir près de la forêt, ça m'arrangerait. Y a un trou et je vole dans les airs. Ah et j'ai une tête de singe. Et une queue. Toujours de singe. Voilà.

Il n'eut pas le temps de raccrocher qu'un éclair courut sur son bras pour griller son téléphone. Senri repoussa vivement son bras en pestant tandis que l'éclair s'écrasa finalement au sol, se répartissant en multiples étincelles. 

Cette nuit, j'ai fait un rêve vraiment sympa. Les garçons ont l'air de meilleure humeur, et visiblement, tout est rentré dans l'ordre. C'est presque destabilisant de ressentir à nouveau tout le monde respirer, vivre, ressentir des émotions que je ne pouvais que deviner. Alors j'ai pris un petit-dej bien mérité, un peu rassuré, Charlotte encore somnolante dans les bras de Lou… Lou qui semble aussi avoir un poids en moins sur les épaules, mais qui ne semble pas pressée de partir pour autant.

Son sourire m'a rendu heureux, sa joie tranquille m'a rassuré. Elle est là, nous sommes là, nous avons traversé le gros de la tempête ; maintenant, il faut qu'on répare tout, mais pour le moment, cela a l'air plus tranquille.

Quand je retourne voir mon téléphone pour vérifier qu'on n'a pas de réunion organisée avec les Masters, je remarque un appel manqué de Senri… Il date pas d'y a longtemps, quelques minutes tout au plus. Avec un sourire, j'attrape mon café et allume le répondeur….

........… Et en fait je sais toujours pas comment j'ai pu imaginer même juste trois secondes que ça allait bien se passer. J'crois que ma bonne humeur du jour m'a empêché d'avoir le réflexe "OHNO c'est Senri keskissepasse", mais franchement, maintenant c'est décidé : le café c'est prohibé quand j'lis ou écoute un message de ce gosse, hein.

Ma première réaction a donc été de 1) recracher mon café, 2) balancer la tasse sur la table et partir en courant pour enfiler des tongs, 3) gueuler "SENRI A ENCORE FAIT D'LA MERDE JE RE PTN PTN PTN PTN PTN" tout en essayant de sortir. J'ai failli me manger la porte. Et sous les regards estomaqués de Charlotte et Lou, j'ai enfin réussi à me mettre à courir jusqu'à la forêt, qui heureusement est pas à 150000000000 kilomètres comme l'institut. Sachez que courir en tongs c'est vraiment super chiant. Serrant mon téléphone dans ma main, j'essaie de repérer Senri à son énergie, mais j'suis encore un peu brouillé pour le coup, alors je me concentre surtout sur les émotions humaines dans le coin… Alors non, ça c'est des gens qui font JE SAIS PAS QUOI MAIS WALLAH CACHEZ VOUS UN PEU Y A DES ENFANTS ICI PTN, suivons plutôt la panique ? AH !!! IL EST LÀ !!! Ouais, j'ai pas de mérite, je viens de voir un flash de lumière entre les arbres lol.

Essoufflé comme un phoque obèse et asthmatique, je finis par gueuler à l'adolescent-singe qui a foutu le bordel autour de lui :

—MAIS QUI UTILISE PLUSIEURS CRISTAUX EN MEME TEMPS ?!!!!!

J'suis désolé mais ça mérite pas un bonjour ça !!!!!! WAH PUTAIN j'ai failli prendre un bout de rocher dans la gueule—

Alors que Senri était toujours suspendu la tête en bas par ses propres pouvoirs, il s'était mis à compter. Visiblement, toutes les cinq secondes, un de ses pouvoirs se manifestaient en faisant n'importe quoi. La sensation était plus qu'étrange, il avait l'impression que son énergie se déployait en de grandes quantités, vidant complètement ses batteries. Pourtant, son corps n'était pas atteint par le contrecoup de la dépense d'énergie excessive. Comme si l'énergie qui était expulsée était remplacée.

Mais, tandis qu'il était en train de réfléchir à cela, son vent le propulsa sur le côté juste avant d'être téléporté contre un arbre. Il retomba dans le vide et fut à nouveau ballotté par le vent, tandis qu'un éclair émanait de son nombril pour venir tracer un trait dans la très fine pellicule de cheveux qu'il avait sur la tête. Il relativisa en se disant, qu'au moins, il faisait de l'électricité avec autre chose que son crâne maintenant.

Quand la voix d'Aaron résonna aux oreilles de Senri, ce dernier jeta un regard plein de détresse et d'admiration vers son mentor, juste avant de plaquer ses mains contre sa bouche en voyant qu'un monceau de terre s'est détaché du sol pour fuser vers le master.

-Oups... Désolé, m'sieur.

Il secoua la tête et se frappa le visage pour se reprendre. Chose qui força deux arbres à se déraciner et à se tomber dessus tout en étant s'embrasant.

-JE SUIS TROP DÉSOLE MSIEUR MAIS-

Encore une fois, il plaqua sa main contre sa bouche en entendant le pouvoir de sonore se manifester.

PUTAIN C'EST TROP CHIANT COMMENT J'ARRÊTE CA, LA ????? AARON SENSEI VA ME DÉTESTER ?! IL VA PENSER JE SUIS DANGEREUX ET ME GRILLER COMME UN MASHMALLOW !!!!

C'était maintenant au tour de la télépathie de se manifester. Et visiblement, les cinq secondes de latences entre chaque utilisation d'un nouveau pouvoir, c'était de l’histoire ancienne.

Ce gosse me fait hurler. J'vous jure qu'il me rend absolument ouf. Je me prends la tête entre les mains et me retient de pousser un cri de frustration. C'est pas un cri de frustration qui m'échappe quand il se bouffe un arbre, par contre, mais un cri de surprise. MAIS QJDHBQHDFQBHUBJQFB SENRI MAIS TU ME Saoules ok je suis très calme.

À situation de crise, réaction de crise : faut que j'respire. Pendant un moment, j'suis tenté de me mettre en tailleur et juste essayer de faire de la méditation zen en ignorant le gros teubé qui fait le rouleau au dessus de ma tête... mais j'ai pas l'temps parce que je manque littéralement de me faire défoncer la gueule par un morceau de terre. Mon premier réflexe est d'envoyer un éclair (oups, j'avais pas prévu de le faire aussi fort çui-là) vers le morceau de cailloux volant qui explose, mais Senri continue juste à faire n'imp n'imp n'iiiimmmmmpppp !!!!!!!

Mes mains se plaquent sur mes oreilles pour essayer de me préserver de ses hurlements de sonore... Dents serrées, je regarde, impuissant, ce gros débile mettre le feu à la forêt en me hurlant dans la tête.

Petite perte d'équilibre, j'me tiens contre un arbre... Puis je lui envoie une décharge sensitive de calme dans la gueule en espérant qu'il tombe raide dans les pommes - mais vu son état, c'est mort mdr, j'sais pas pourquoi j'essaie.

—Senri, calme-toi p'tain !! Sinon c'est à un poulet rôti que j'vais te faire ressembler, pas à un marshmallow !!!

Ouais parce que là, j'pense pas que t'es dangereux : T'ES UN DANGER PUBLIC, C'EST BON, C'EST ACTE PTN

—Tu veux pas essayer de te poser par-terre, là ???

J'aide pas du tout, mais lui non plus m'aide pas dans ma vie, ok. J'sais même plus comment utiliser mes pouvoirs t'sais, Master gros nullos.

La tête toujours dirigée vers le bas, Senri n'arrêtait pas de paniquer, et l'anxiété clairement visible de son professeur vint accentuer son sentiment de culpabilité. Mais rien n'accentua sa propre angoisse, ce qui ne manqua pas, par extension, de la renforcer.

Soudainement, la sérénité vint régner en maître sur ce capharnaüm d'émotion pourtant imperturbé par ses pouvoirs. Le vent cessa un moment d'être aussi violent, le corps de Senri, suspendu à l'arbre par sa queue simiesque, n'était plus balloté que par une douce brise.

Mais, ce calme fut assez vite remplacé par de l'angoisse, quand les nerfs de sa queue se détendirent et qu'il chuta tout simplement. Il hurla — toujours doté du pouvoir de sonore —et finit par juste planter son crâne dans le sol. En créant un joli petit cratère, en effet ; s'était combiné sur son crâne, son pouvoir d'air et de titan.

Ainsi, le garçon resta un moment planté dans le sol les fesses en l'air. Avant d'être soudainement téléporté, le crâne contre un arbre — qui fut pulvérisé. Senri roula quelques mètres plus loin, tombant pile-poil dans le monceau de terre qui avait été pulvérisé par le Master. Senri releva des yeux larmoyants vers son mentor.

— J'suis tombé... Me transformer en poulet, s'il vous plaît...

Il n'était pas tout à fait farouche. Et il n'avait pas encore remarqué que son côté gauche prenait feu. Sur un amas de feuille-mortes. 

HRP : Oh ptn oh ptn oh ptn pardon pour le retard je suis si désolée je


Mais quel poissard. Mais quel. Poissard !! J'aurais dû laisser le soin à Ipiu de le former, c'est elle qui aurait galéré avec… … Ou alors elle l'aurait transformé davantage encore en monstre, j'sais pas trop. Ouais, nan, vaut mieux que je gère la situation comme un grand.

Etrangement, la vague de calme a l'air de faire son effet, et pendant une demi seconde, mes épaules se détendent… Un sourire manque de se glisser sur mes lèvres. Notez le verbe "manquer". Ce que je ne manque pas de faire, en revanche, c'est me prendre la tête entre les mains en gémissant de frustration quand Senri défonce le sol en atterrissant. Bah bravo. Bah. Bravo !!

La mort dans l'âme, j'commence à me diriger vers Senri qui se téléporte contre un arbre, le défonce, roule sur le sol, atterrit dans la terre. Il me gonfle. Changeant de direction, je m'accroupis près de lui… Avant d'ouvrir de grands yeux écarquillés. J'attrape le poignet de Senri pour le tirer en arrière du côté qui n'est pas en train de prendre feu pour essayer de le faire se relever. Mais il est lourd lui c'est pas possible !! Arrête de prendre des muscles tu vas peser 150kg à force !!!!

—Tu vas te transformer en poulet rôti tout seul si tu continues, je grommelle.

Regardant à droite et à gauche pour essayer de trouver un truc qui pourrait réduire le début d'incendie, je regarde vers le ciel… J'pourrais lancer un gros éclair dans le ciel pour rassembler des nuages d'orage au dessus de notre tête mais j'me sens pas assez en forme pour ça. A la place, j'attrape juste Senri par le collet et je nous téléporte dans ma Greffe, le bazardant un peu plus loin. Les grosses dalles noires miroitent dans une lumière étrange, nous renvoyant notre propre reflet.

—Bon, tu vas me faire le plaisir de te calmer.

Ouais bon, c'est p'tetre pas en lui montrant mon visage à demi recouvert du tatouage de ma Greffe qu'il va arrêter de flipper, mais au moins s'il doit péter un cable, il pourra le faire ici sans que ça crâme la moitié de la forêt.

Sans tellement comprendre, Senri passa d'une situation où il avait le nez dans la terre et une moitié du visage du feu à une autre, où il était à quatre pattes sur des dalles, noires. À la manière d'une vitre sans teint, elle lui revoyait son reflet. 

Ainsi, il réalisa que ses multiples pouvoirs, lui avaient donné des cheveux. Il avait, en effet, un mulet de feu, dont les mèches au niveau de nuque rebiquaient, à cause du souffle du vent qui se dégageait de ses omoplates. 

— Prof, j'ai des chev...

Alors que Senri s'était tourné pour parler à Aaron, il venait de voir le visage de son mentor couvert d'étranges tatouages. Le garçon sursauta, laissant échapper quelques arcs électriques d'une dizaine de centimètres autour de lui. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il réalisa qu'il n'était pas dans un endroit normal.

Jetant son regard, un peu partout, il commença doucement à paniquer.

— WOW MONSIEUR WILLIAMS ON EST OÙ ?? Pourquoi vous avez des tatouages ??? Et pourquoi j'ai un mul-

Plus de mulet. La rencontre du vent et du feu avait créé une poche d'air chaud, qui avait résulté en une explosion. Les cheveux de feu de Senri avaient été propulsés tout autour de lui, transportés par les courants d'air de ses omoplates. 

De son côté, Senri avait de nouveau la face collée contre le sol. À ceci près que les dalles étaient un chouïa plus dures que la terre. Ce qui expliquait, d'une part, le sinistre craquement qui avait émané de son visage.

C'est donc, avec le nez cassé et l'arrière du crâne partiellement décapé que Senri releva la tête vers Aaron, et dit, avec la face toute sanguinolente : "Z'avez vu? J'ai arrêté mon feu !" Évidemment, le nez cassé, la douleur et le fait qu'il se soit sûrement mordu la langue en tombant rendait le tout nettement moins compréhensible.

Mais au moins, le feu s'était arrêté. 

HRP : *sueur* J'avais oublié ce RP dans un coin comme j'écrivais pas trop avec Aaron, je suis désolée :'( VRAIMENT TROP DESOLEE j'essaierai de me tenir plus dispo pour le finir correctement !!


Senri a un mulet. C'est chaud, ça lui va pas du tout les cheveux, même si c'est des cheveux de feu, en fait. Ou alors on est tellement habitués à voir sa tronche de chauve. On dirait un personnage de Sonic, je constate d'un air blasé. En voyant ma tronche, par contre, il sursaute et fait exploser quelques arcs électriques de plus, qui se perdent dans ma Greffe, qui s'abreuve tranquillement de ses pouvoirs et de son énergie. J'ai presque l'impression de pouvoir revoir de mon oeil gauche, ici, c'est marrant.

—Déso, on est dans ma Greffe. C'est pas danger-

Et Senri explose.

Ouaaaaaah mais putainnnn. Ma Greffe s'est enroulée autour de moi pour me protéger, et a bien essayé de contenir l'explosion mais y a trop de trucs qui vont pas, du coup elle finit par abandonner. Elle essaie d'empêcher Senri d'atterrir trop durement, mais je pense que je calcule pas tout et il s'éclate quand même la tronche sur les dalles. Dur. Ouille. Aïe. Ouais, j'ai mal pour lui.

…

—Ouais, t'as arrêté ton feu, t'es trop un champion. C'est bon, t'es à court d'énergie maintenant ???

Je me rapproche de lui prudemment, enjambant des restes de flammes en train de mourir sur le sol, et finit par inspirer, rassembler mon énergie et, à l'aide de ma Greffe, bloque son énergie à l'intérieur de lui temporairement. C'est comme un mini sceau, qu'il pourrait techniquement défoncer facilement s'il était en pleine possession de ses moyens, mais là il devrait tenir jusqu'à son réveil. Je sors un mouchoir de ma poche et lui essuie le visage, comme on essuierait la morve d'un gamin.

—Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça au juste ? Ca va, tu respires ?

La lueur dorée dans les yeux de Senri a l'air de diminuer…

Assis au milieu des dalles du palais mental d'Aaron, Senti haletait. Une fatigue incommensurable était tombé sur ses épaules, comme une chappe de plomb. Cela avait eut lieux à peu près au même moment où le master s'était approché de lui.

Des acouphènes sonore commençaient à perturber son ouïe alors qu'Aaron lui essayait le visage. Le sons, et les formes était difficilement perceptibles pour Senti, qui peinait à garder ses yeux ouvert.

— Je suis, vraiment... Au top...

À ces mots, il laissa sa tête tomber en avant.  Son front s'arrêta contre l'épaule d'Aaron alors que Senri fermait les yeux pour limiter la nausée qui montait en lui.

— Juste, mon cou est un peu fatigué.

Aaron avait quasiment épongé tout le sang de son front. la sensation d'humidité désagréable laissait totalement place à un florilège de douleurs.

— J'avais peur. J'ai fais un cauchemar, pis je me suis réveillé j'ai voulu me... Protéger je crois ? Du coup, j'ai pris tous les cristaux que j'ai fais pendant ces derniers mois et j'ai tout utilisé.

Il se sentait si mal qu'il en devenait honnête et totalement transparent.

— Et puis aussi j'ai regarder Naruto hier... J'voulais être comme Kakashi qui maîtrise mille techniques.

Trop honnête, trop transparent.

Bien. Ok. Senri a l’air de bien fatiguer, ce qui est à la fois un exploit et foutument rassurant. Je souffle bruyamment et me laisse tomber sur mes fesses, assis à côté de lui. Alors que Senri s’effondre contre mon épaule, je passe gentiment ma main dans son dos et le frotte lentement, soigneusement.

—Respire, lui conseillé-je.

Mes sourcils se froncent alors que je l’entends me parler de ce fameux cauchemar… et de Naruto. Bon. On va oublier Naruto quelques minutes et se concentrer sur ce qui est important.

—Tu as envie de me raconter ton cauchemar ?

Ca doit être en lien avec le fameux rêve qu’on a tous fait, cette nuit. Je sens son énergie affaiblie, qui pulse à l’intérieur de lui… Je sais aussi quel choix il aurait pu faire, bien que je n’y ai pas été moi-même confronté, et je ne le comprends pas. Alors je me mords un peu l’intérieur de la joue, à la fois inquiet et circonspect, pensif.

—Tu as choisi de rester sensitif, alors ?

Est-ce qu’il a encore cherché à se repousser lui-même en activant tous ces cristaux ? Est-ce que ça ne lui manquait pas, au final ? Tous ces pouvoirs, toute cette magie…

—Tu penses que tu peux pas maîtriser mille techniques en étant juste sensitif ? En étant toi ?

C’est dit sans animosité, même avec un peu de douceur. Mais c’est vrai, quelque part. Est-ce qu’au fond, on ne peut pas se contenter de qui on est, de ce qu’on est ? De ce qu’on a ? Moi je le trouve cool, Senri, quand il hurle pas partout et fait pas n’importe quoi.

HRP : Je me désolidarise totalement des takes désastreuses de mon personnage >.>

Senri écouta les conseils du Master et tenta de contrôler sa respiration. Suite à quoi, il put se redresser un peu. Il eut un moment de pause, où son regard se perdit dans le vide alors qu'Aaron lui en demandait plus sur son rêve. Senri leva son index, en étouffant un relent.

- Une seconde.

Il jeta son corps sur le côté et régurgita sur les plaques de marbres.

- Ahem... Pardon.

Il s'essuya la bouche d'un revers comme, pardonnez-moi, un gros dégueulasse.

- Bah, c'était un cauchemar quoi. Je me faisais tabasser pour une version de moi manchot, qui se faisait pousser des fouets électrique sur les bras, à travers toute l'académie. Pis, un moment, je m'évanouis et quand je me réveille (dans le rêve, j'veux dire), y a un autre moi, super baraque genre armoire à glace quoi, aveugle. Il me dit, blabla on est toi, mais pas vraiment. Et y a l'autre tocard, attaché qui me regarde comme s'il voulait me bouffer. pis, j'vais vers le manchot, le baraqué me dit "on se reverra" et pouf, quoi.

Alors qu'il racontait ça, il revoyait le rêve se passait sous ses yeux. Ce qui le rendait un peu plus triste et soucieux. Puis Aaron mit les mots sur ce qu'il ne voulait pas verbalisé. Mais, étrangement, il ne ressentait rien de particulier. Ni de colère, ni de regrets, ni même de joie. Seulement une apathie mue par son incompréhension.

- J'sais pas. J'ai choisi d'aller vers le manchot parce que, c'est moi mais en pire. J'veux dire il était violent, énervé contre moi, mais aussi contre un peu tout. Moi c'pareil. J'suis allé tabasser des gens parce que je pensais que ce serait une bagarre avec des pouvoirs comme un manga. Pis avant Terrae, j'ai roué du coups un mec parce qu'il m'avait mal parlé. Des fois, j'comprends pas je suis tellement énervé ou... excité à l'idée de faire la bagarre, que je perds tous sens des réalité, et ça fait trop peur. Et être sensitif, c'est ça, mais tout le temps, j'ai l'impression que je vais exploser dès que je me cogne contre un meuble.

Il frotta un peu son nez, pour en chasser le mélange de morve et de sens, avant de renifler bruyamment.

- Bin, je sais pas. Souvent les gens à Terrae disent qu'on est pas dans un manga. Mais je suis désolé, j'ai des pouvoirs, je suis dans une académie ou y a d'autre gens avec des pouvoirs, c'est carrément un manga. Sauf qu'être sensitif, c'pas un pouvoir de manga. J'ai pas l'impression que c'est un pouvoir même.

Senri prit un petit moment de pause, pour se remémorer son rêve et les paroles d'Aaron, à propos d'être soi-même.

- En fait, j'ai pas l'impression qu'être sensitif c'est moi. Je veux dire, les deux gars que j'ai vu, c'était moi, parce que on avait le même visage. Mais on avait pas la même... façon d'être. j'crois le mec costaud à dit qu'il s'appelait Bouclier et l'autre, Epée. On se serait dit dans Pokémon quoi, la loose. Mais bref, le Bouclier, là, il disait que tous les deux c'était mes pouvoirs de téléporteur et sensitif. Et je sais pas, j'avais l'impression qu'être téléporteur c'était trop bien, trop fort. Mais le bouclier là, déjà, il avait pas d'yeux, mais j'avais l'impression qu'il me regardait, hyper flippant. Et puis, il avait l'air soucieux et tout.

Senri poussa un petit râle et se claqua la tête avec ses deux mains.

- Fin, après tout, c'qu'un rêve. Et puis les cristaux, je sais pas trop j'ai pas bien réfléchi pourquoi j'ai fais ça. Je voulais juste avoir du contrôle sur un truc quoi, mais tant pis. Faut bien j'm'y fasse à mes vrais pouvoirs.

Il toussa un peu.

- Pis, en plus, en vrai vous êtes sensitif aussi. Donc ça doit pas être si nul que ça de l'être.

L'égo de Senri est une chose compliqué, tantôt il se fait un sweat pour dire "mon sensei c'est le meilleur", tantôt, il arrive pas à le lui dire dans une situation comme celle-ci. Quel garçon infernal.

HRP : T’assumes juste pas qu’il soit c- mignon


… Ouais j’suis content qu’il m’ait pas vomi dessus cet abruti. Je détourne la tête avec un léger haut-le-coeur, c’est pas agréable comme vision… woah et l’odeur non plus, en fait. Je commence à respirer par la bouche et j’essaie de penser à autre chose parce que woaaah putain j’vais gerber aussi. Pense à autre chose Aaron, pense à autre chose--

Concentre toi sur ce que te dit Senri. Mais si, ça a du sens, un petit peu. Une version de lui manchot… nan mais y a vraiment que Senri pour rêver d’un truc pareil j’crois. Quelque part, s’il a décidé d’aller vers son pouvoir de sensitif, c’est peut-être pas pour rien. C’est ce qui lui permettra de grandir, sûrement. J’comprends qu’il veuille pas de cette magie en revanche, c’est pas ce qu’il y a de plus glamour, ou classe. Ou puissant. Mais est-ce qu’on doit forcément se battre, faire la bagarre comme des enfants agités ? Ca fait partie de son caractère… Mais une partie de moi espère qu’il arrivera à canaliser cette énergie autrement, différemment. Ailleurs, peut-être.

J’ai un sourire un peu tordu, à la fois amusé, attristé par son état, blasé aussi. Ma main rejoint le crâne de Senri, que je tapote doucement. Ca me touche un peu ce qu’il dit — et venant de lui je sais qu’il le pense, c’est ça le pire !

—Sacré rêve... T'as l'air d'avoir pris cher. Je suis sûr qu’y a une raison si tu as choisi ce pouvoir, même si tu t’en souviens pas entièrement. C’est vrai que c’est un pouvoir un peu nul dans un shonen, mais on est dans la vraie vie. Les émotions, c’est ce qui fait qu’on est vivants. Puis, on peut aussi se bagarrer en étant sensitif… je le taquine.

Je soupire et souris un peu.

—Sois pas déçu d’être “juste toi”. T’es bien comme tu es, même si tu penses que c’est pas suffisant.

Puis je me remets debout et lui tends la main pour l’aider à se relever lui aussi.

—On rentre ? Faut que tu fasses un saut à l’infirmerie, je t’y accompagne.

Senri à un sourire quand Aaron lui dit que c'est aussi possible de se bagarrer en étant sensitif. Il sourit parce qu'il s'est contre lui-même pendant ce rêve, donc c'est cocasse. Mais Aaron a raison, les émotions rendent vivant. Et c'est peut être aussi pour ça que Senri en a peur de ce pouvoir.

Il finit par hausser les épaules.

- J'sais vous dîtes pour me faire plaisir. Mais ça m'empêchera pas de continuer à m'entraîner
m'sieur !!

Et à faire des imbécilité, vu le personnage. Senri attrapa la main d'Aaron pour se relever. A la remarque du master, il toucha son crâne.

- Boh, ça va résorber. Je pense. Par contre m'sieur...

Senri regard aux alentours.

- On est où, là ?

Oui, parce que si Aaron lui avait dit qu'ils étaient dans sa greffe, ça n'expliquait en rien ce paysage et ces dalles très solide. A part qu'Aaron était affreusement badass. Mais encore plus que ce que Senri pensait.

Ma première réaction est de rouler des yeux, la deuxième de sourire. Evidemment qu’il va pas s’arrêter en si bon chemin, je le sais.

—Ben j’espère bien, comment t’espères devenir Master sinon ? On l’attend, notre Warrior Sensitif. Mais pour ça faut qu'il survive, quoi. Sans traumatisme crânien, de préférence.

Et je l’aide à se remettre sur ses jambes, le soutenant comme je peux. J’attends qu’il se stabilise, et sa question me prend un peu de court. Ah…. C’est vrai qu’on est dans ma Greffe, lol. Comment expliquer ça.

—Euh, c’est ma Greffe du coup. Pour la faire court, c’est un endroit dans ma tête. … En vrai c’est un genre de faille espace-temps.

Mais si tu lui fais du mal, tu m’fais du mal, koi. Un jour, un de mes ex qui était aussi un ancien mafieux (*tousse tousse* Gaetano *tousse tousse*) a déversé une grosse partie de son pouvoir de Master ici et j’ai fini dans le coma lol. Ouaiiiis. Bon. Il est pas obligé de savoir ça.

—Je peux contrôler ce qu’il s’y passe, et décider à peu près si le temps s’écoule vite ou lentement par rapport à l’extérieur. Je peux décider où se trouve aussi. Attends, r’garde.

On avance un peu, et le paysage se modifie d’un coup, les dalles bougent, mais sans qu’on ne tombe. C’est comme un appareil de simulation, en plus glauque. Heureusement, ça nous fait déboucher sur une p’tite plaine verdoyante avec des fleufleurs, là, et un coucher de soleil. C’est cool hein. Regarde les fleufleurs. Ca fait pas peur ça au moins-

—T’as vu, c’est cool hein ?!! Et… nan, je t’emmène vraiment à l’hosto, t’es ouf. J’ai pas envie de me faire défoncer par Norah ou Aoi quand elles te verront te faire étoiliser, j’suis pas complètement fou. Y a rien de plus flippant qu’un Guérisseur vénère.

- C'est pas Warrior Sensitif, mais Swaggitif m'sieur !!!

Il s'était exclamé ça en bombant le torse. Son nom lui était venu naturellement, il y a quelques temps. Même s'il n'aimait pas son pouvoir, ce nom était juste trop cool. Rien qu'avec lui, ça ajoutait 100 points au pouvoir.

En revanche, 100 points, mais aucune idée du barème.

Lorsqu'Aaron expliqua le fonctionnement de sa greffe, Senri passa par plusieurs émotions. D'abord, l'attention. Il écoutait chacun des mots du Master, en acquiesçant vivement. Puis, ses yeux s'écarquillèrent de surprise quand Aaron évoqua la possibilité de contrôler l'écoulement du temps. Et finalement, quand Aaron changea le décors...

- OUAH M'SIEUR C'EST INCROYABLE C'EST DES VRAIES FLEURS ?!

Et évidemment, Senri n'attendit pas de réponse avant de chercher à en avoir. Il se pencha et attrapa une touffe de fleurs. Pour s'assurer de la véracité d'une fleur une personne normale, les humerait. Senri lui, avait choisi de les manger.

En train de mastiquer, il se mit à réfléchir.

- Ah effectivement, ça a l'air vrai.