Elle me mitraille et je rigole. Elle se plaint souvent qu'il y a trop de photos d'elle et de Fai rapport à moi mais en vrai depuis la naissance du petit je me retrouve bien plus souvent devant l'objectif.

Fai rit aux éclats alors que Aoi le fait voler dans ses bras gentiment. Je leur lance un sourire attendri et me lève pour reprendre mon appareil. Que je les aime.

— En même temps si j'avais pu faire l'avion à son âge, ça aurait aussi été mon jeu préféré.

Je re vérifie mes réglages et prends une autre photo de Aoi avec Fai dans ses bras. Bébé rigole, un peu rouge d'excitation parce qu'il sait très bien ce qui arrive ensuite et il adore ça. Il agite les bras doucement alors qu'il décolle. Je reprends une photo de lui et de sa mère qui le surveille attentivement.

J'ai très envie de lui dire à quel point je l'aime mais j'ai pas le droit quand elle fait ça. Question de sécurité, on sait jamais, voilà. Je le pense très fort quand même. J'éteins l'appareil photo et le laisse pendre autour de mon cou.

— Tu redescends trésor ? je m'adresse à Fai en lui tendant les bras après quelques minutes.

Je fais un clin d’œil taquin à Aoi et agite les doigts.

— Ce serait dommage de rater l'heure de la sieste.

—Toi qui as toujours détesté voler ? Vraiment ? je ris.

Je lance un regard amusé à Huo, avant de me reconcentrer sur Fai. J’aime bien le voir flotter comme ça, parfois il nage un peu pour se raccrocher à moi. Il n’a pas encore assez de force pour utiliser l’Air pour voler, et tant mieux… J’ai pas hâte de savoir sur quelle affinité il va se fixer en grandissant, parce que je sens déjà que ce sera quelque chose de beaucoup plus énergique ou pyromaniaque.

Derrière, Huo prend quelques photos, je le laisse faire pour le souvenir, lui lançant parfois quelques regards amusés de biais. On reste comme ça un petit peu, avant qu’Huo ne nous rappelle à la réalité ; s’il loupe l’heure de la sieste, il sera tout bonnement exécrable. Et ça nous fera pas du mal d’avoir du temps juste tous les deux… Je souris en coin, amusée.

—Fai, retourne chez ton père.

Il proteste et boude un peu, mais je hausse un sourcil en le faisant redescendre lentement vers lui.

—Allez, on rentre. On pourra jouer à nouveau après la sieste.

Je rapproche la poussette de nous d’un mouvement du doigt, puis intercepte le regard d’Huo pendant que je prépare le terrain pour qu’on y redépose Fai. Quoi ? Je ne vais pas me déplacer si je peux l’approcher aussi facilement, tu rêves.

Je lui tire la langue. J'ai pas peur de voler. D'abord. J'ai juste eu des expériences malheureuses avec le vol sans appareillage, ok. C'est sa faute en plus. C'est elle qui a failli nous faire nous écraser la première fois. Puis qui s'est jeté de 20 mètres de haut dans le lac. Et qui m'a laissé comme un con en haut d'un arbre avant de redescendre sans moi… Dis comme ça je comprends mieux pourquoi j'aime pas voler en fait.

Je rigole doucement devant la moue boudeuse de Fai quand Aoi le ramène vers moi. Je le serre gentiment contre mon torse alors que Aoi… Vraiment chérie ? La poussette était à deux mètres, je juge un peu là.

— Si il commence à attirer ses jouets vers lui et qu'il marche en retard, on saura pourquoi, je la taquine.

Je dépose Fai dans sa poussette et l'attache. Il chouine un peu mais c'est plus de la fatigue qu'autre chose, il ne pleure pas vraiment donc c'est que ça va encore mais c'est en effet signe qu'il est temps de rentrer pour la sieste.