## Mar 18 Juil 2023 - 22:25 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | - Je ne savais pas si tu aurais faim, ou envie de manger. Je t'ai préparé des nouilles au cas où. Il y a aussi des petits gâteaux dans le placard. Voudrais-tu un verre d'eau, plutôt ? Je n'ai pas eu le temps de faire beaucoup de courses, avec tous les blessés. Je peux aller acheter quelque chose, si tu veux. Nous sommes rentrées depuis quelques minutes à peine. Durant le trajet, nous avons peu parlé. Je ne savais pas quoi lui dire. J'ai envie de lui poser tellement de questions. En même temps, j'ai juste envie de m'allonger contre elle dans le lit, la serrer dans mes bras, la supplier de ne plus jamais repartir. A la place, je fouille dans nos placards. Je sors mécaniquement ce dont je parle. J'essaie d'agir, d'une façon ou d'une autre. Je me tourne enfin vers elle, deux verres d'eau à la main. Je ne sais pas si elle m'a répondue. Je ne suis pas certaine de l' avoir vraiment écoutée. En fait, maintenant que je me tourne vers elle, je ne suis pas certaine de l'avoir vraiment regardée. - Peut-être que tu préférerais d'abord prendre une douche, je lâche d'un ton abrupt. Alice. Avec du sang séché sur ses vêtements. Ses mains. Ses cheveux collés à son visage. Sa tenue de soldat. Je note son tatouage de Greffe qui, s'il est en train de disparaitre, est tout de même assez présent pour que je sache qu'elle a dû l'utiliser. Se battre pour de vrai. Je crois que je n'ai rien remarqué pendant le temps où nous marchions. J'étais dans mon bonheur de la retrouver. Dans ma peur, également je pense. Qu'a-t-elle vécu ? Les choses vont-elles être différentes ? Trop différentes ? Elle était avec Ariana quand je l'ai récupérée. Ariana va-t-elle bien ? Et Nicolas ? Et tous les autres, en fait ? - Pardon, j'ajoute, la gorge serrée. Pardon de ne pas avoir été là. Pardon de ne pas savoir comment être là maintenant. |
## Mar 18 Juil 2023 - 23:51 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Adé lui parle, et Alice se sent apaisée. Pas sereine, pas rassurée, mais le sentiment d'apaisement existe, et ça lui procure un effet innattendument puissant. Après le brouaha de l'hopital, le vide créé par ses barrières, elle peut les laisser tomber enfin, et le silence, enfin. Le silence et Adé, le quotidien. Les odeurs de la maison, la lumière douce de la cuisine, l'arbre du centre de leur logis. Les sons des tiroirs qu'Adé ouvre pour en sortir de la nourriture. Le calme dans le jardin, une fin d'après-midi normale. Sur le chemin, Alice a avancé, elle a continue d'avancer comme elle pouvait, les sillons de ses larmes encore visibles. Elle avait gardé la main d'Adélaïde dans la sienne, écoutant tout ce qu'elle aurait aimé lui demander, n'ayant pas la force ni de bloquer ni de répondre. Et en arrivant à la maison, le premier réflexe de la Feu est de lui proposer à manger, à boire, de quoi se remettre. Son réflexe à elle est d'essayer de remettre en ordre ce qu'il y a dans son crâne maintenant qu'elle y a la place. Ses yeux un peu hagards se posent sur les paquets de gâteaux. Elle a peut-être tué des gens. Nicolas et Norah sont gravement blessés. L'image de son visage la frappe, elle se voit là, vide, sale, épuisée. Elle lève les yeux pour croiser ceux qui lui envoient cette vision. Adé la regarde. Alice se rend compte qu'elle a honte. Honte qu'elle la voit comme ça, honte d'avoir pu lui faire peur, honte de comment elle est revenue. Elle réalise que ses mains sont toujours tâchées de sang. Elle se raccroche à ce qu'elle peut. Sa voix est errayée, plus grave que d'habitude, elle a crié plusieurs fois, ce qu'elle ne fait jamais. « Je veux bien prendre une douche. » Et puis le Pardon résonne. Il résonne dans le silence, résonne avec celui d'Ariana, le sien. Le mot est fort et vibre dans sa poitrine. De nouvelles larmes montent dans ses yeux, ses petites mains se serrent sur elles-mêmes. « Pardon. » Pardon d'être partie. Pardon de ne pas savoir quoi dire ni faire. Ses épaules tremblent, mais elle fait l'effort de continuer à faire face à Adé. « Je suis désolée si tu as eu peur. Je... » Elle renifle. « Je crois que j'aimerai... rester avec toi. Me doucher avant. Et juste. Je. Je voudrais rester avec toi. » Elle ne sait pas si elle doit lui raconter, la rassurer, elle ne sait pas si elle doit lui donner les informations, elle ne sait pas si elle doit parler à qui que ce soit, elle ne sait pas ce qu'elle doit faire de ce qui tourne dans sa tête, Lola et Miguel et les enfants, Ariana en pleurs, Nicolas, Nathan et Norah blessés, les morts, les morts le sang les bombes le bruit, les attaques, le vide, elle ne sait pas. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle a besoin d'Adé, qu'elle n'a peut-être jamais autant eu besoin d'elle de sa vie. |
## Mer 19 Juil 2023 - 0:19 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Je ne sais pas si j'ai vraiment retrouvé Alice. Ou du moins celle que je connaissais. J'ai toujours ressenti de la stabilité et de la sérénité lorsque je croisais son regard. Aujourd'hui, il n'y a plus aucune trace de cela. Sa voix déraille un peu. Des larmes mouillent son regard. Ma petite Terre s'excuse aussi et j'ouvre un peu plus grand mes yeux. J'ai envie de la couper. De lui dire de ne pas s'excuser. Qu'elle est là maintenant, qu'elle là, vivante, devant moi, qu'il n'y a que cela qui compte. Mais je la laisse parler. Mes deux verres à la main, je continue de poser sur elle mon regard fixe et dur, sans même me rendre compte que la peur me rend froide et distante. D'un coup, je comprends à quel point elle est proche de craquer. Je pose les verres sur le comptoir d'un geste sec. J'avance vers Alice et la serre dans mes bras. J'ai peur que mon geste ne soit trop brusque et ne lui fasse mal, alors j'essaie d'y amener de la douceur. Je pose mon nez dans ses cheveux. Ils sont sales. J'y sens un mélange d'odeurs de sueur et de sang. Pour la première fois, son corps parait frêle dans mes bras, et pourtant j'en connais la puissance. Je laisse le câlin se passer, nos corps se retrouver. J'espère que ça lui fait du bien. J'espère que ça la ramène ici, chez nous, loin de tout ce qu'elle a pu vivre. Au bout d'un moment, je reprends la parole d'un ton calme, posé. J'essaie de ne pas craquer. Ne pas imploser. - Tu restes avec moi autant que tu veux, ma douce. Je suis là. C'est fini. Je suis là. Je ne sais pas ce que tu as vécu, ni si tu veux me le raconter. Mais pour le moment, je te propose que nous nous occupions de toi. Je recule un peu la tête pour plonger mon regard doux dans le sien fatigué. - Veux-tu que je vienne t'aider à te laver, mon amour ? je lui demande en passant avec douceur mon index sur sa joue. |
## Jeu 20 Juil 2023 - 0:57 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Adé fait l'effort de laisser Alice parler, elle le sait, elle l'entend. Mais elle a besoin de terminer. Elle a besoin de dire ce qui peut traverser ses lèvres, sinon, elle ne parlera plus. Elle comprend soudain, elle comprend en entier pourquoi les sons ne passent plus celles de Bahir. Elle y pensera plus tard, mieux, elle ira le voir, là pour l'instant, elle comprend simplement. Fidèle à elle-même, sa Lune pose les verres, son geste est sec et vif, son visage fermé. Elle vient la prendre dans ses bras, et Alice se laisse engloutir. Elle n'ose pas poser ses mains sales sur elle au début, elle a peur de la salir, de laisser sur elle les marques du bunker, la fumée et la mort. Mais Adé s'en fiche, elle vient près d'elle, la prend dans ses bras comme d'habitude, et cette habitude vient comme réveiller doucement les membres d'Alice, comme si elle avait eu froid, très froid longtemps. Elle lève doucement ses bras endoloris pour les poser autour de la Feu, sans serrer fort. Son front tombe légèrement contre son épaule, elle ferme les yeux et respire l'odeur de sa bien-aimée. Elle a la sensation de se réveiller enfin d'un long cauchemar. Tout se calme même dans sa tête, elle se concentre sur sa respiration. Quand le silence se brise, Adé ne s'écarte pas d'elle. Elle la rassure tranquillement. Lui assure qu'elle reste avec elle. Elle accepte qu'elle raconte, mais tout de suite ce n'est pas la priorité. Elle a raison, Alice a d'abord besoin de se laver. De boire, de manger un peu. De dormir. Tout le reste, maintenant, pouvait attendre. Leurs regards se croisent. Elle peine à sourire, il parait tout petit, tout abîmé encore. « Euh, je veux bien. » Elle se râcle doucement la gorge. Elle s'écarte à peine, attrape un verre et boit doucement. Lentement. Elle avait très soif. Elle termine le verre, et le repose, fait un effort pour de nouveau tourner la tête et regarder Adé. « Oui, je crois que j'ai vraiment envie de me laver. » Sur ces mots, elle retrouve la main de la Feu, et ensemble elles vont jusqu'à la salle de bain. C'est étrange comme Alice a l'impression de faire des allers-retours avec son corps, elle ne dissocie pas vraiment comme son esprit est très attaché, mais son corps répond différemment pour le moment. Elle laisse Adé l'aider pour retirer ses vêtements, laisse tout glisser sur son corps. Elle a de plus en plus envie de tout retirer, de tout jeter loin d'elle. Puis elle entre dans la baignoire, s'asseoit. La faillance est froide, ses fesses sont endolories, elle se rend compte qu'elle a dû se cogner plusieurs fois pendant les explosions alors qu'elle faisait face à l'attaque mentale. Son corps est recouvert de bleus, peu importants après le passage des Guérisseurs. Son bras gauche est en train de cicatriser correctement mais la marque est bien là, encore toute fraiche. Sur sa poitrine, les feuilles se fânent mais le tatouage est encore présent. La Terre allume l'eau chaude, fixe le pommeau au dessus de sa tête, pas trop haut pour ne pas éclabousser trop Adé. Le contact avec la chaleur détend ses muscles contractés, nettoie le sang dans ses cheveux et sur ses mains, retire doucement la sueur de sa peau. L'eau retire le mal, la peur un peu, la colère aussi, la tristesse, le vide. Elle retire un peu tout ça, ramène du confort, du douillet, du doux. |
## Dim 23 Juil 2023 - 13:08 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | J'esquisse un sourire que je veux rassurant en accompagnant la Terre dans la salle de bain. Je l'aide à retirer ses vêtements, un à un. En les voyant en tas, au sol, j'ai envie de tout brûler, pour que plus aucune trace de ce moment n'existe. Le problème, me dis-je en contemplant le corps d'Alice, c'est que je ne peux rien faire pour les marques sur sa peau. Elles finiront par partir, je le sais. Laisseront-elles des cicatrices ? Seul le temps le dira. Quand bien même sa peau sortirait immaculée de la mission, qu'en sera-t-il d'elle dans son entièreté ? J'essaie de chasser ces pensées de mon esprit. Ce n'est pas le moment, à la fois car je veux être capable de m'occuper d'Alice mais aussi parce que je crains de lui peser avec le poids de mes inquiétudes dont elle ne peut peut-être pas se protéger. En me penchant sur la baignoire pour aider mon Soleil à laver ses cheveux, je constate les traces de sang sur mes propres vêtements. Est-ce celui d'Alice ou celui d'inconnus ? Je ne dis rien et, rapidement, retire mon pull pour le poser sur le lavabo. Je le mettrai à tremper plus tard, avec les vêtements qu'Alice souhaitera récupérer. Si tant est qu'elle souhaite conserver quoi que ce soit de ce moment... Après avoir également retiré mon débardeur pour ne pas le tâcher lui aussi, je glisse mes doigts dans les cheveux de la petite Terre. Doucement, j'essaie de défaire les croûtes de saleté et de sang coagulé dans les mèches. L'eau qui coule sur le dos de ma douce est teintée de rouge. Au bout d'un moment, j'attrape le shampooing et en applique une bonne quantité. Je lui lave la tête sans que nous parlions. La mousse sur sa tête est rosée. Je ne dis rien et continue de masser son crâne. Je me dis que ça doit lui faire du bien, ce silence, ce non-besoin de discuter. Nous sommes ensemble. C'est amplement suffisant. Je rince finalement ses cheveux jusqu'à ce que l'eau coule clair. J'attrape ensuite un gant et entreprend de nettoyer le plus gros du sang sur sa peau, particulièrement son visage. Si je prends souvent soin de ma petite Terre, il est rare que cela soit à ce point. Mais aujourd'hui, j'ai envie qu'elle se laisse dorloter. Elle l'a tellement mérité. J'espère qu'à travers mes gestes, elle ressent ma tendresse et mon amour, que ces caresses lui font du bien. - Je vais te laisser finir de te laver, ma douce, dis-je au bout d'un moment. Elle est quasiment propre, je l'ai aidée sur le plus compliqué. J'ai envie qu'elle ait ce petit moment d'intimité pour elle. Je dépose un baiser sur son front. - Tu m'appelles si tu as besoin de quoi que ce soit. Je t'aime. J'échange un dernier regard avec ses océans avant de m'éclipser. En attendant qu'elle sorte de la salle de bain, je prépare du thé et une assiette de petits gâteaux que j'installe sur la table basse. J'enfile un t-shirt propre un peu ample et m'assoit sur le canapé. J'inspire, expire. Ça va aller. |
## Sam 19 Aoû 2023 - 22:45 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Elle les entend, elle les voit. Les doutes d'Adé, ses propres blessures sur son corps. Les marques, les traces. Elle a bien vécu ce moment, il n'y a pas de doute. Malgré les pensées qu'elle entend d'Adé, elle se sent en sécurité. C'est peut-être même l'inquiétude de sa bien-aimée qui la raccroche au moment présent. Elle n'a pas la sensation de devoir la rassurer, de devoir faire bonne figure. Et puis de toute façon, elle n'en serait pas capable. Elle s'asseoit dans la baignoire en laissant flotter, s'évader et revenir la question : comment son corps va-t-il retenir cette journée ? Comment va-t-il retenir les cris, les odeurs, le silence et les morts, les pleurs, la douleur et l'horreur ? Elle ferme les yeux, laisse la sensation de l'eau chaude recouvrir le reste. Nettoyer ce qui peut l'être, retirer tout ça au moins du dehors. Les mains d'Adé viennent doucement frotter son crâne, carresser ses cheveux. Le contact est plus puissant qu'Alice aurait pu l'imaginer. La maison la rattrape, le quotidien, la vie, la tranquillité, tout la rattrape d'un coup. C'était à cett vie qu'elle appartenait, qu'elle avait toujours appartenue. Mais elle était Master désormais, et la réalité de Terrae, la réalité tout court, était difficile. De quel droit pouvait-elle profiter d'une douche chaude et de l'amour profond qu'on lui donnait alors qu'elle n'avait pas ramené tous les enfants, alors que les soldats étaient morts. Inspire, expire. Alice essaie de prendre du recul, mais elle n'y arrive pas. Elle n'y arrivera pas seule, et puis peut-être n'est-ce pas le moment. Non, pour l'instant, il faut qu'elle respire, qu'on se repose, on digérera plus tard. Plus facile à dire qu'à faire, mais l'effort est là. La Feu fait mousser doucement le shampoing sur sa tête, et la sensation de propre l'apaise un peu, Alice s'occupe de frotter ses bras, fait doucement autour de sa blessure même soignée, et frotte ses mains. Elle frotte peut-être un peu trop fort, pas longtemps, mais juste un peu. Juste pour retirer le sang. La poussière. Juste un peu. Elle finit par fermer les yeux pour seulement sentir les mains d'Adé, sa tendresse, le réconfort. La douceur, la maison et l'amour. Elle finit par se rincer un peu, et la Feu la laisse seule un moment, qu'elle puisse terminer, respirer sans se sentir surveillée. Elle lève la tête vers elle pour la regarder s'en aller, hoche la tête doucement, puis sourit un peu, un vrai sourire cependant. Je t'aime. Merci. La porte se ferme. Alice cligne un peu des yeux, décide de ne pas les fermer, de ne pas s'enfermer dans sa tête. La vie avance, sa journée aussi, alors elle aussi. Elle se lève doucement, attrape une serviette propre, s'enroule dedans. Elle regarde autour d'elle. La salle de bain qu'elle connait, avec des jolies couleurs, de grandes vasques, tous leurs produits avec Adé, des bijoux suspendus, des serviettes, quelques vêtements qui trainent. Elle veille à ne pas poser les yeux sur ceux qu'elle a enlevés quelques minutes auparavant. Elle s'approche du comptoir et se regarde dans le miroir. Elle ne s'est jamais vu si épuisée. Doucement, ses mains font remonter la serviette sur ses cheveux humides. Elle sourit à son reflet, un sourire fatiguée. « On va y arriver. » Le tatouage de sa Greffe a presque disparu. Il en reste quelques traces sur ses joues sous les yeux, dans le cou, et sur sa poitrine. Des traces comme gommées. Elle a sûrement tué quelqu'un avec. Son sourire s'efface. Ne pas fermer les yeux. Comment se convaincre que c'était nécessaire ? L'était-ce vraiment ? N'y avait-il pas d'autres solutions ? Elle baisse la tête, se sèche lentement, attrape un peignoir en coton et s'emmitoufle dedans, avant de sortir de la salle de bain. Elle récupère des chaussons dans la chambre avant de descendre lentement les escaliers, sachant que de quoi se réconforter l'y attend. Une fois en bas, elle s'arrête, regarde Adé qui attend elle aussi. Elle sourit de nouveau, tristement. Respire une fois. « J'ai peur. J'ai peur de ce que je vais devenir. De ce que je suis déjà devenue. » Il y avait bien plus que ça. Mais il fallait commencer par quelque chose. |
## Mar 22 Aoû 2023 - 10:16 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Je ne sais pas trop quoi faire en attendant qu'Alice sorte de la douche. J'ai mis à manger et à boire sur la table, mais pour le moment ma gorge est trop serrée pour quoi que ce soit. Je mordille l'intérieur de mes lèvres sans m'en rendre tout à fait compte. Je ne sais pas si j'ai hâte que ma Terre sorte ou si j'en ai peur. Et puis elle arrive aux pieds des escaliers. Je croise son regard, son sourire faible. J'avais hâte. Malgré tout, cette étincelle de joie dans mon cœur chaque fois que mes yeux se posent sur elle. Cœur qui rate un battement lorsqu'Alice parle finalement. C'est le moment. Celui où je dois être forte, faire face, l'être pour deux, et plus encore lorsque je retrouverai Elwynn, Nicolas, Ariana. Je dois savoir quoi dire, savoir quoi faire. J'ai si peur de faillir, de faire encore et toujours preuve de maladresse. Qui suis-je pour les soutenir tous ? J'ouvre la bouche. La ferme. Je ne sais pas quoi dire. J'ai si peur de me tromper, de plus blesser que de soigner. Mais c'est égoïste. Je dois être là. Ce n'est pas à moi d'avoir peur, je n'ai rien vécu comparé à ce que mes amis ont subi. Je n'ai pas de droit d'être faible. Inspirer. Expirer. Encore. Je me lève et m'approche d'Alice. Je passe ma main sur ses cheveux, la laisse posée sur l'arrière de sa tête. Doucement, je pose mon front contre le sien et ferme les yeux. Je ne parviens pas à sortir les mots, alors je me connecte à notre lien le plus fort. Les actions ne définissent pas qui nous sommes, ma douce. Je ne sais pas ce que tu as fait, ce que tu as vécu. Je comprends que tu craignes que cela te change complètement mais je sais que tu es la personne la plus vraie que je connaisse. Je suis désolée. J'espère ne pas te mettre de pression en te disant cela, mais Alice, tu es tellement forte. Je peux être un bout de ta force, je le serai s'il le faut, mais tu peux croire en toi, en ton authenticité, en ta capacité à être juste. Je suis désolée si cette même justesse t'a menée à avoir un comportement qui est pour toi blâmable, voire vraiment grave, mais tu peux compter sur elle pour te relever grandie, et peut-être même encore plus forte. Dans mon esprit, je me figure cette Alice incroyable que je connais. Celle qui a porté, un jour ou l'autre, chacun d'entre nous. Qui nous a aidé, soutenu, accompagné dans nos moments les plus difficiles. J'espère parvenir à ne lui envoyer ne serait-ce qu'une petite partie. |
## | ||
Contenu sponsorisé |