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[Centre]-J'espère si j'reviens pas ils renommeront l'ascenseur à mon nom- SOLO
##   Mer 15 Fév 2023 - 2:20
Erik Akimaru

Personnage ~
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Erik Akimaru
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Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner.
Humeur : T'es de la police ???

Demain c'est le grand jour. J'ai toujours été un grand stressé des examens, il faut le savoir. Crises d'angoisse. Insomnie. Ce genre de choses. Et franchement, ça faisait longtemps que ça m'était pas arrivé. 7 ans, environ. Et je crois bien que ça a jamais été aussi énervé, aussi violent. Je suis allongé dans mon lit, et je fixe le plafond, la truffe de Tifa dans le creux de ma main. La nuit est déjà bien avancée. Je crois entendre un bruit, au rez-de-chaussée, et mes muscles se tendent. Pourtant, rien. La seule chose qui se passe, c'est que la labrador, sentent mon stress, me lèche amicalement le bout des doigts, comme pour me rassurer. Pour me rassurer, même, c'est évident. Et je continue à fixer le plafond, immobile et en silence. Puis je craque. Le barrage cède, et mes yeux s'emplissent de larmes, pendant que mes joues sont parcourues par des sillons humides. Je me redresse sur un coude, refusant d'écouter mes pensées. Puis je m'assieds sur le bord du lit.

"Désolé, ma belle, j'ai besoin d'être un peu seul. Est ce que tu veux bien m'attendre ici ? "

Je me lève, vêtu seulement d'un boxer et d'un débardeur, descendant l'escalier sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller Ipiu. Qui bon, on ne va pas se le cacher, a probablement beaucoup de mal à dormir elle aussi. Je sais qu'elle peut couper son pouvoir quand elle le souhaite. Mais je suis persuadé qu'elle essaie de m'aider à dormir, d'une manière ou d'une autre. Ou qu'elle s'imagine que c'est normal, de partager avec moi ce que je ressens. C'est pour ça que je vais prendre un peu l'air. Pour me calmer, pour imposer ça à personne. Et encore moins à ceux que j'aime. Je renifle en enfilant un manteau par dessus ce qui me sert de pyjama et une paire d'espadrilles. Pas l'idéal par ce temps, mais j'ai la flemme de chercher plus. Pas le temps, ou l'envie, non plus.

"Aller Erik. Ça va aller. Un petit tour et puis un gros dodo."

Je sais très bien en le disant que le dodo ne sera pas gros. Et surtout, que c'est peut-être le dernier. Pour moi, ou pour l'un de mes amis, ou de mes équipiers. Pour des gosses, peut-être. Ou des soldats. Je ne le souhaite à personne. Je n'ai pas envie de mourir. Je n'ai pas envie de prendre de vie. Cette mission, c'est ma première. Peut-être la seule. Mais elle est importante cette mission. Elle l'est devenue, de plus en plus. Au début, c'était un simple pari avec moi même. Pour me prouver que j'existe. Pour prouver au monde que j'existe. Pour être légitime. Je sais que c'est stupide. Illogique. Dangereux. Mais c'est comme ça. Je voulais postuler à la prochaine mission qui tomberait. Pour justifier les heures, les journées entières passées à m'entrainer, à me dépasser. Puis, quand on m'a expliqué brièvement en quoi consisterait la mission, ou plutôt, LES missions, ça a pris une nouvelle dimension. Une dimension qui dépassait les simples envies de se surpasser d'un gamin. C'est devenu un devoir. Ça a pris une tournure presque idéologique. Terrae, au cœur de nombreuses polémiques à travers le monde, dans une situation que l'Eclipse a encore compliqué, cette Terrae, MA Terrae, allait passer à l'attaque. Non pas parce que c'est la meilleure des défenses, mais parce que ça allait défendre l'intérêt d'enfants manipulés, torturés et utilisés à des fins guerrières. Et ça, ça me touche personnellement. Parce que je n'ai pas eu d'enfance, moi non plus. Parce que j'ai connu la torture, la pression psychologique, la manipulation. J'ai été esclave, moi aussi. Un peu comme je l'expliquait à Aria, l'autre jour.

"Ariana..."

C'est l'ultime raison, cette fille. Ou, pour être totalement exacte, c'est la mère de l'ultime raison. Parmi tous ces gosses utilisés, battus par le Centre, se trouve une fillette, qui se trouve être l'enfant d'Aria. Je donne un coup de pied dans une pierre sur le bord du chemin. L'enfant de mon amie. De ma collègue. De ma senpai. L'enfant de cette fille que j'admire plus que n'importe qui, pour sa gentillesse, sa bienveillance et son sourire communicatif. Pourtant, la petite Etoile qui brillait tant, elle s'essouffle, elle peine. Et j'veux lui rendre son éclat. Pas parce que j'ai un très probable crush très mal placé pour Aria, non. Mais parce qu'après tout ce qu'elle a fait pour moi, même sans le savoir, pour tout ce qu'elle a fait pour les gens autour d'elle, elle a gagné mon respect à tout jamais. Et, si je suis déjà prêt à risquer ma vie pour mes convictions, ou même pour Terrae et son image, pour Aria, je ferais non seulement en sorte d'aller en enfer, mais aussi d'en revenir. D'en revenir avec tous ceux auxquels elle tient. Parce qu'il est HORS DE QUESTION que quiconque ne revienne pas de ces missions. Parce que CETTE ANDOUILLE d'Aria, elle serait capable de s'en vouloir toute sa putain de vie.

"J'suis ridicule bordel de merde."

Mes jambes m'ont portés toutes seules vers le lac, et je m'assieds en caleçon dans l'herbe rase et presque givrée, face à l'étendue d'eau. Je suis ridicule, d'affirmer ce genre de choses. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ceux de mon équipe. Mais je ne peux rien faire pour les autres. Je ne peux rien faire pour Aria, ou pour tous ceux qui ont un objectif, une mission différente de la notre.

"Putain."

J'inspire longuement.

"PUTAIN DE MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERDE"

J'expire. Je suis terrifié. Pas pour moi même, non. Pour moi, j'suis inquiet, mais j'ai tellement confiance en mon équipe que je m'en fais pas. Non, je suis terrifié à l'idée qu'on échoue. Que cette gamine, Lola, soit blessée, ou pire. Je ne veux pas perdre le sourire d'Ariana. Déjà qu'il se fait rare, ces derniers mois. Que ces fils de putes, qui utilisent Terrae comme un épouvantail pour attiser les braises de la haine et de la terreur, puissent continuer à torturer et utiliser des enfants pour leurs desseins. Je sors de quoi me rouler un joint de ma poche, dans l'obscurité quasi totale, la Lune cachée par les nuages. Puis je l'allume et m'allonge, tourné vers le ciel noir. La fumée s'échappe d'entre mes lèvres et se mêle à la buée que je fais en respirant. Je tends le bras, ma main au dessus de mon visage, cherchant à distinguer sa silhouette à l'aide de la maigre lumière qui émane de l'extrémité rougeoyante de mon pétard.

"Putain..."

J'viens de penser à Aylan. Ce petit bonhomme pour qui cette existence guerrière de sujet de laboratoire a dû être un quotidien pendant des années. J'ai pas les détails, et je ne les veux pas. Mais les mots d'Aria résonnent encore dans ma tête. Il a demandé à être hypnotisé pour pouvoir transmettre les informations qu'il avait, pour nous permettre d'aller sauver les autres enfants. Et je me souviens parfaitement de la mine d'Aria quand elle prononçait ces mots, de ses hoquets de douleur, sa voix qui se brisait. Je sens la main devant moi se serrer avant de se poser contre ma bouche, le poing toujours fermé Je sens depuis que je suis sorti toute mon appréhension se transformer en colère, et cette colère attise ma résolution. J'y vais pas pour être un super héro, au final. J'y vais parce que... Parce que je me sens capable de le faire. Parce que des gens que j'aime sont liés à cette histoire. Parce que Terrae est lié à cette histoire. Parce que maintenant, je suis lié à cette histoire. Parce que, plus qu'un devoir, c'est devenu un besoin, d'y aller. Pour mes partenaires. Pour ces enfants. Pour cette petite Lola. Pour Aylan. Pour Aria. Pour Jérémy, pour Elwynn. Même pour les deux Masters, la sérieuse Aoi et l'enfoiré de Nikkou. Je souris un instant. J'ai toujours le seum de cette histoire, hein. Mais j'oublie le plus important. J'y vais aussi pour moi. Parce que j'ai beau parler d'Aria, qui s'en voudrait s'il arrivait quelque chose à quelqu'un, j'suis pareil. J'y vais pour avoir un semblant d'influence, un semblant de contrôle sur les évènements. Parce que c'est exactement ce qu'il me manque, dans ma vie, au final. Si la vie est un long fleuve tranquille, ça va. Mais dès qu'il y a quelques remous, quelques rapides, je perds pieds.

"Je me demande si tu serais fière de moi, maman."

Parce que t'as beau avoir été une ordure. Parce que t'as beau avoir fait avec moi ce que je reproche au Centre d'avoir fait avec ces gosses, je sais que la nuit venue, tu pleurais dans la pièce d'à côté. Que tes sanglots étaient ceux d'une personne brisée, seule et refusant toute forme d'aide. Mais que tes "je t'aime", j'avais beau ne pas y croire, ils étaient sincères. Non pas que tu m'aimais vraiment, parce que faire ce genre de choses à ceux qu'on aime, c'est impossible. Mais tu pensais m'aimer. Est ce que, maman, tu serais fière de ton fils, demain, si tu le voyais partir dans sa tenue militaire pour sauver des enfants ? Les larmes se remettent à monter, monter, monter, jusqu'à se répandre sur mon visage. Je sanglote.

"Je-je-je ne cr-crois p-p-as, hein ? Tu-tu m-me c-c-c-crier-ais des-sus h-hein ?"

Que je suis une honte, ou un bon à rien, ou juste un outil. Je renifle, mais mes yeux refusent d'arrêter de couler. J'essaie de reprendre le contrôle, de mes pensées, de ma respiration. Et c'est en reprenant le contrôle de cette dernière que je parviens finalement à chasser les autres.

"T-tu app-partiens au pa-passé. Et mon futur, je le fais, et le ferais sans toi. Je n'ai pas besoin de savoir si tu serais fière de moi ou pas. T'es juste une connasse folle crevée au fond d'un trou. Et si jamais demain je te rejoins. Et bien moi, je serais fier de moi. Et si j't'envoie des copains fils de pute, dis toi que je les pleurerais plus que toi."

Enfin, je dis ça, mais j'aurais pas à ouvrir le feu. J'sais bien que c'est bizarre, d'avoir passé autant d'heures à apprendre à savoir le faire pour justement ne pas avoir à le faire. Mais j'aurais pas à le faire. Je me redresse, les fesses frigorifiées.

"J'vais quand même rentré, si j'peux éviter un rhume du cul ou une pneumonie du colon pour demain ça serait bien."

J'fouille dans ma poche, et j'y trouve quelques piécettes, que je soupèse un moment avant de les lancer en direction du lac, le plus fort possible.

"Prends soin de mes amis."

plOc ploc plôploc plic plÔc

Je me retourne, sans regarder derrière moi. Et en même temps, normal, il n'y à rien à voir. Ou plutôt, j'suis incapable de voir quoi que ce soit, en dehors du chemin que dessinent les halos des lampadaires. J'aurais pas à tirer, ouais. Je suis prêt à le faire, par contre. Parce que comme je disais tout à l'heure, j'suis prêt à aller en enfer et à revenir, pour que tout se finisse bien. Je chasse les yeux embués de larmes d'Aria de mes pensées, préférant me remémorer son sourire. C'est pour ça que j'y vais. Parce que ce sourire, quand je le vois, tout va bien. Parce que s'il est là, tout va bien. Et ce sentiment de réconfort, de tranquillité, je veux le partager avec elle. Je veux que son sourire sois sincère. Oui j'ai un problème avec cette fille. Mais en même temps, elle a été un tel phare pour moi. Et je pense que c'est même pas de l'amour, hein. Juste de l'admiration à n'en plus finir. Du respect, et beaucoup d'affection certes, mais pas de l'amour. Je me surprends à penser un moment que cette Lola avait beaucoup de chance d'avoir une maman comme Aria. Ce qui, je le sais, est horrible. Mais je suis certain qu'elle ferait une maman formidable, si elle en avait l'occasion. Et cette jalousie que je ressens, sur le chemin du retour, je peine à m'en débarrasser, alors que je sais à quel point elle est injuste et horrible, pour des raisons encore plus horribles.

"Je suis rentré"

Je chuchote, poussant la porte d'entrée le plus doucement et discrètement possible. J'ai oublié de fermer derrière moi, tout à l'heure. Je monte les marches sur la pointe des pieds, et suis accueillit par un petit jappement quand la porte vient surprendre Tifa qui dormait juste derrière en m'attendant. Je m'accroupie pour lui faire des papouilles, me laissant tomber au sol pour jouer silencieusement avec elle, la couvrant de baiser et de caresses.

"Oh oui tu sais que je t'aime toi. On va dormir hein ? Merci d'être dans ma vie ma belle. Je t'aime."

Je jette mon manteau aux pieds du lit et m'effondre dessus, autorisant la chienne à s'allonger à côté de moi, sur la couette. Puis, machinalement, je regarde si j'ai bien mis une alarme pour "demain" matin. La réponse est oui. Mais on va peu dormir, je crois bien.



TUT-UT-UT-UT-UT

Je me réveille en sursaut, une pellicule de sueur sur le front, et chasse la chienne allongée à moitié sur moi pour sauter hors du lit et me précipiter vers ma douche. J'ai trop peu dormi, c'est indéniable. Mais après ma balade, après avoir posé des mots et des pensées sur ce qui me maintenant éveillé, j'ai réussi à m'endormir quasiment immédiatement en rentrant. Sûrement que la présence familière et rassurante de la labrador m'avait aidé. Enfin, je suis debout. Je sors de la douche et enfile mes vêtements prévus pour l'opération. Puis je descends les marches quatre à quatre mais le plus discrètement possible, toujours, pour me faire un café bien corsé, équipant les pièces d'armure que j'avais laissé dans le salon, et mettant mon sac à mon épaule. Presque tout était prêt. Mon café engloutit, je prends un post-it et un crayon.

T'as juste à appuyer sur le bouton à droite de la machine pour ton café, Ipiu ! Prends soin de toi, je t'aime fort.

J'accroche la note sur le mug préféré de la Sensitive et j'hésite un moment, puis sort un second papier.

Aylan, si tu passes par là bonhomme. J'ai vite compris qui était la source d'informations, pour l'opération d'aujourd'hui. Si jamais tu souhaite discuter, quand je reviens ou à n'importe quel moment, je serais là. En attendant, prends soin de toi.

Celui-ci, je le colle sur la boite de céréales entamée par le petit Air la dernière fois qu'il a pris un petit déjeuner chez nous. Je ne sais pas s'il dormait à la maison, cette nuit. Je ne pense pas, mais sait-on jamais. Quelques papouilles aux deux félins curieux de voir de l'agitation de si bon matin, et je claque la porte d'entrée (discrètement, évidemment, hein), puis pars au petit trot vers le point de rendez-vous.
 

[Centre]-J'espère si j'reviens pas ils renommeront l'ascenseur à mon nom- SOLO

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