__–Ah, tiens, il pluviote.
__–Est-ce que c’est un bon exemple pour la jeunesse, que d’emmener ma petite sœur au bar à bouquiner et regarder le paysage ? Non mais aussi, vous comprenez… Quand elle vient à mon taf elle peut consommer gratuitement et là, comme il pleut et qu’on est un lendemain de coupe du monde, forcément tous les Européens (et un peu les autres) de Terrae se sont pris une méga cuite. Y’a personne, c’est agréable. Que moi, Pricie et quelques autres habitués, qui en ont rien à cirer du football. C’est le meilleur moment pour profiter du bâtiment.
__–Y’a aussi Ariana qui est passée me voir ce matin, pour crier partout qu’il fallait boycotter la coupe du monde, que l’écologie, les scandales, tout ça tout ça… Bon, elle a juste oublié qu’elle parlait à une Brésilienne et que se faire expulser de chez soi par la construction d’un stade, je l’ai jamais connu personnellement mais certains de mes anciens amis si. Et que pareil, voir des environnement dévastés par ce genre de grands événements, t’inquiètes que j’ai été en première ligne. Je lui ai montré qu’une bonne partie des bénéfices de ces nuits de match ont été reversées à des ONG, elle a eu une tête un peu plus contente, je lui ai offert un verre et puis voilà. Si vous voulez, un seul bar qui boycotte, ça change, absolument rien pour la FIFA, mais tout le pognon reversé à ces associations, pour elles ça change beaucoup.
__–Bref, il se passe rien, du coup je regarde Pricie. Elle doit bouquiner ou faire ses devoirs devant une boisson, je vois pas bien d’ici… Ah, par contre je vois que son verre est vide et qu’elle a l’air de se tenir la tête et d’avoir mal au crâne.
__–J’vais voir à arranger ces deux points.
__–Je m’approche, tranquille. Elle regarde le parc par la fenêtre. Y’a pas grand-monde qui passe, là, pas fous les gens. C’est surtout pour regarder la pluie tomber, j’imagine.
__–« Hey ma grande, ça va ? Je te ressers ? Tu veux une aspirine ou quelque chose ? »

Dans tes classeurs de lycée
Y a du sang et y a des pleurs
Les premières blessures de ton cœur
Les premières blessures
Les premières déchirures
Qui font des bleus à ton âme

Pricie avait pris un diabolo menthe au bar gratuitement, il faut dire la gérante était sa grande-sœur !

L’adolescente corrigeait la lettre au Père Noël de Cami. Pricie ne croyait pas au père Noël Cami si. Dure comme fer. Cami avait l'âge de Pricie mais pas dans la tête. Cami était différente certes mais Cami était avant tout la meilleure amie de Pricie.

Et Cami voulait écrire une lettre en français au Père Noël car disait elle même si le Père Noël connaît toutes les langues du monde il doit voir mes progrès en français mais voilà Cami était mauvaise en langue étrangère. Alors elle avait dit à Pricie : «  Le Père Noël sait tout mais il aime bien que les gens aident tu veux bien m'aider Pricie-chan ? » Et comme Pricie était bilingue français / anglais ( mais pas en japonais à son grand dam elle avait du mal) elle a corrigé.

Malheureusement elle est allée se servir une limonade et sa pire ennemie Yukasea Isami alla se commander un chocolat et revint prendre la lettre de Cami avant Pricie. C'est là que Cami arriva toute contente.

« Alors cette lettre ? »

Mais ses yeux s'agrandirent quand debout sur une chaise  Isami  commença à lire en traduisant en japonais les mots qu'elle lisait ( elle se débrouillait bien en langues Isami) avec la micropuce traductrice :

« Cher Père Noël,
Je sais que tu existes !
Les autres lycéens disent le contraire c'est comme si ils avaient oublié de croire en toi.
Moi je crois en toi !
J'ai été bien sage regarde j'ai bien révisé les langues étrangères !
Bon j'avoue pour écrire en français Pricie m'a aidée ! Mais c'est bien de s'entraider !
Pricie ne croit pas au père Noël alors je vais y croire pour deux.
Tu sais Pricie c'est ma meilleure amie !
Pour Noël je voudrais un nounours tout doux alors une étoile sur le ventre.
Je te souhaite plein de courage Père Noël pour ta tournée.
Je penserai au verre de lait, biscuit et aux carottes pour tes rennes ! 
Ta dévouée Cami »

Cami était alarmée, Pricie en colère avait du mal à se retenir d'exploser quand sa camarade de classe Yukasea éclata de rire et dit : «  Ah ah ah Cami la débile ! » Pricie craqua et secoua fort la chaise,  Yukasea tomba et se releva en se frottant le dos, devant les poings de Pricie  Yukasea partit en grognant.

Cami pleurait, Pricie allait aller la consoler quand elle fut prise de tournis et d'un affreux mal de tête, une vision brève d'une tache rouge sang , un flash de cette tache avec un hurlement dans sa tête.

Pricie mit une seconde ou deux à se ressaisir, elle offrit un chocolat chaud à Cami qui alla le boire dans un coin douillet du bar. Pricie alla à la fenêtre regarder la pluie et se dit avec contentement que cette peste d'Isami devait être trempée. Pricie comme à chaque vision avait besoin de solitude. Elle but sa limonade et reprit son souffle.

La vision revint en flash à nouveau, brutale et brève, une voiture qui crisse, une tache rouge un cri, cela pouvait être n’importe quoi  Pricie pensa aux enfants à récupérer non aucun rapport c'était trop pour dire cela, cela n'était même pas un malheur si ça se trouve c'était trop bref trop flou pour être su.

Et surtout ça donnait mal à la tête.

« Hey ma grande, ça va ? Je te ressers ? Tu veux une aspirine ou quelque chose ? »

« Hey ! » bredouilla Pricie plus pâle que neige. «  Je veux bien un autre diabolo et ça va pas trop à chaque vision j'ai l'impression de perdre la tête ! »

Pricie soupira se tenant la tête visiblement démunie.

« Je repoussais mes pouvoirs l'an dernier ils me faisaient peur. » L'adolescente rit nerveusement : «  Apparemment je dois avoir le retour de bâton ! »

Elle émit un petit cri plaintif quand le mal de tête se relança.

« Décidément ! » dit Pricie tête dans les mains bras pliés sur la table un peu découragée et ne sachant pas quoi faire pour aller mieux.

__–Hm, ouais, d’accord.
__–« C’est pas vraiment d’une aspirine dont t’as besoin en vrai. On va traiter le problème à sa source. Ça fait un moment qu’il faut qu’on fasse ça, en plus. »
__–Je regarde le reste du bar. Y’a juste une autre personne pareil qui bouquine dans son coin. Bon très bien j’vais pouvoir m’occuper de Pricie tranquille. Elle est Eau voyante. Eau je saisis un peu, voyante… Bon en vrai je vois vite fait à force d’en côtoyer.
__–Réfléchissons.
__–Je vais au comptoir, ramène un plateau avec trois verres vides, un plein d’eau, un avec un diabolo – tout de même –, une éponge et une capsule de bière. Je file son diabolo à Pricie et pose les autres verres devant moi.
__–« On va commencer par l’eau, je me dis que ça devrait être le moins déroutant. C’est à peu près le même système que la terre. Regarde. »
__–Je pointe mon index gauche vers une plante en pot à côté de nous, le lève, une petite motte de terre s’envole, puis je la repose.
__–« C’est un exercice de base. T’as rien de spécial à faire. Tu te contentes de regarder ton objectif, concentrer ta magie et juste, demander à l’eau de faire ce que tu veux. Le verre est rempli qu’à moitié et c’est pas grave s’il déborde. On va commencer doucement par ça, te familiariser avec la magie. Hésite pas à décrire ce que tu ressens. Après on passera à la voyance, d’accord ? Prends ton temps. Hésite pas si t’as des questions. »

Donne L'envie de paix
Voir des anges à mes pieds

Pricie se concentra sur le verre mais l'eau ne frémit même pas. Elle expira, inspira et se concentra de nouveau. L'eau se mit à trembler. Surprise, elle sursauta et l'eau cessa de bouger. Elle se concentra de nouveau et tenta d’imaginer son don entourer l'eau, elle leva ensuite légèrement le menton pour soulever l'eau sans la quitter des yeux. Mais l'eau ne voulait pas se soulever à la place elle s'étira si fort dans le verre que le verre se mit à trembler. Elle se concentra encore plus, sa tête lui faisait mal, c’est comme si son don voulait en sortir de manière brusque.

Mais Pricie ne voulait pas décevoir grande-sœur Luna.  

Elle se focalisa encore plus sur l'eau du verre qui comme son don dans sa tête semblait être compressé entre les parois. Elle serra les dents et imagina l'eau se soulever mais l'eau tremblante ne lui obéit pas, dans un moment de colère Pricie força sur la concentration et le verre explosa sous la pression de l'eau et de l'émotion.

L'eau éclaboussa Pricie qui se calma aussitôt un peu penaude. Elle se trouvait stupide et nulle mais elle n'allait pas abandonner pour autant !

Elle se concentra sur l'eau parmi les débris de verre sur le plateau et les petites gouttes finirent par se soulever dans les airs quelques secondes avant de retomber sur le sol cette fois en un petit « ploc ». Cette fois elle était restée calme sauf quand l'eau avait lévité et qu'elle avait ressenti un immense bonheur, ce qui avait fait retomber le liquide.

« Apparemment je contrôle mieux mon don quand je reste calme. » remarqua tout haut l'adolescente. Puis elle s'adressa à grande-sœur Luna toute contente : «  Mais tu as vu grande-sœur comment l'eau a lévité ! » Elle constata le verre brisé et rougit : «  Désolée pour le verre. »

Pricie expliqua : «  C'était bizarre quand je me suis mis en colère c'est comme si mon don avait débordé de moi et avait explosé, comme si une pression immense m'étouffait et que je devais m'en libérer. Et je crois que cela a fait pareil sur l'eau, Grande-sœur Luna. »

Pricie avait un souci avec les émotions tressautant en elle en raison autant de l'adolescence que de son passé, elle devra apprendre à rester calme en se concentrant si elle voulait avancer elle et son don. Mais en attendant elle avait fait léviter des gouttes d'eau et rien que pour ça elle était fière !

__–Hé ben, heureusement que j’ai de bons réflexes, sinon j’aurais eu un bout de verre dans l’œil. À la place, juste un qui s’est fiché dans un lierre. Pratique aussi, ça, d’avoir un bras qui peut littéralement parer une balle.
__–« Ça va t’as rien ? Fais voir ta tête… Nan, c’est bon. T’as eu du bol. Par contre… Ouais, tes conclusions sont bonnes. Viens. »
__–On va passer au niveau supérieur. Y’a vraiment personne, c’est l’occasion. Je vais chercher une bassine, la remplis d’eau et la trimballe jusqu’à la terrasse. On se poste là, toutes les deux et je la pose à ses pieds. Il bruine, mais balek c’est que de l’eau.
__–« Là, ça devrait être plus en raccord avec ce que tu peux vraiment faire. T’as beaucoup de puissance en toi, juste un verre d’eau ça allait pas suffire. Essaie juste de la manipuler, comme si c’était un serpent. Regarde. »
__–Je pointe du doigt le sol autour de nous. Des grains de sable, d’argile, des petits cailloux, de la terre s’agitent, se réunissent en une motte. Je pose la main dessus et la guide, la fait se redresser, comme une petite colonne qui ondule.
__–« Ça, c’est facile. C’est encore plus facile avec l’eau. Visualise juste ce que tu veux faire. Reste calme, mais te force pas à l’être. Imagine que c’est comme si tu bougeais un membre. Qu’il n’y a pas de différence entre ton corps et l’eau. Et, au pire… on sera pas plus mouillées qu’on ne l’est déjà. »
__–J’aurais presque dû prendre un parapluie, mais quelque chose me dit que ça ne va servir à rien. Puis on s’est déjà pris un verre sur la tronche. Au pire quoi, on prendra une douche, j’en ai fait installer à l’arrière du bar et ce sera une occasion de plus de s’exercer.
__–Ça me fait penser, il faudrait qu’elle rencontre Kaiko. Qui bosse ici. Et qui est voyante. Au moins pour s’échanger des conseils, je sais pas.

Pricie regarda la bassine d'eau, elle sentait la bruine sur la peau de ses bras et elle se sentait étrangement dans son élément. Elle se concentra  avec calme sur la bassine et bougea le bras en vagues, l'eau se mit à onduler en vagues. Elle se focalisa autant sur son bras que sur les vagues et ft tourner sa main en cercle.

Mais l'eau ne suivit pas. Elle grimaça et refit son cercle de la main. Mais l'eau de la bassine ne bougeait même plus. Extrêmement déçue l'adolescente fit un grand geste et c'est un rideau de petite pluie derrière elle qu'elle emporta dans son geste, il s'éleva dans les airs au lieu de tomber éclaboussant tout autour.

« Ce n'est pas ce que je voulais faire désolée. » dit Pricie honteuse et aussi trempée que Grande-sœur Luna. « Mon don n'en fait qu'à sa tête ! » soupira Pricie avant de dire : «  Je recommence apparemment les émotions fortes amplifient le déclenchement de mon pouvoir, tout à l'heure j'étais très déçue. Peut-être que si j'arrive à me focaliser sur la bassine en me concentrant sur une émotion... Mon don fera ce que je lui demande ? »

Pricie avait les yeux froncés réfléchissant à quel émotion choisir. Puis décida de toutes les essayer.

Elle commença par la joie, la plus agréable, elle  se remémora tous les petits instants avec sa grande-sœur  et le jour où elle avait commencé à se dire que peut-être elle avait sa place à Terrae. Repenser à ça faisait du bien et elle se focalisa en même temps sur la bassine en ondulant le bras et en le levant, une petite portion d'eau s'en éleva et commença à danser dans les airs c'était beau. Et c'était ce qu'elle avait demandé,e elle continua quelques secondes de plus en plus heureuse l'eau ondulait plus vite puis elle lâcha sa prise, l'eau retomba à coté de la bassine.

Elle n'avait pas voulu arrêter, l'eau avait dansé dans les airs pas tout à fait une minute. Mais elle se sentait toute flagada, comme si toute son énergie était partie. Elle respirait fort et s'assit sur un petit rocher dans un coin.

« Pause. » dit Pricie essoufflée. « Mais tu as vu l'eau a fait ce que je lui ai demandée ! Je me suis concentrée sur le bonheur et ça m'a aidée ! Je voulais tester les autres émotions. Mais... » Pricie reprit son souffle mais on sentait le bonheur dans sa voix : «  Je tente ça dans quelques minutes ! »

Elle était toute contente Pricie malgré la fatigue, trempée mais contente. Dire qu'il y a peu elle refusait d'utiliser son don maintenant elle le sentait pulser en elle tel un petit ruisseau foufou qui ne demandait qu'à se déverser.

__–Ok, c’est pas mal. C’est même pas mal du tout. Je hoche la tête. Non, vraiment, y’a de l’idée. Ça manque encore de maîtrise, de précision, de finesse et, euh… de calme, mais les bases sont là.
__–« T’excuses pas, déjà on est trempées alors un peu plus ou un peu moins d’eau, hein. Ensuite, c’était très bien. Si tu sens que tu dois passer par les émotions, écoute, pourquoi pas, y’a pas de mauvaises manières et ça peut être un très bon moyen. Oublie pas non plus le côté, hmm… quotidien ? Ordinaire ? Faire les choses sans y penser, quoi. Intégrer l’eau et la voyance à ta vie. Quand j’étais novice, je ne me nourrissais que des plantes que je faisais pousser, ou du moins j’essayais un max… Essaie de trouver ce qui te conviens. Y compris si cette approche te convient pas. C’est pas grave. »
__–Pricie tente une autre manip. C’est mieux. C’est beaucoup mieux. C’est encore loin d’être parfait, mais il y a une nette amélioration.
__–« Bien ! Dès que t’es prête, j’aimerais te faire tester autre chose. Jusqu’ici, on est d’accord, l’eau c’est quelque chose d’extérieur à toi que tu contrôles ? C’est juste de l’eau et elle fait c’que tu veux. Ok. Et si tu étais l’eau ? Ou plutôt, s’il n’y avait pas, genre, de distinction très claire entre elle et toi ? Bon, pour moi c’est évident vu que j’ai un bras en plantes, je suis au moins un sixième une plante moi-même… Mais regarde. En fait non. Écoute. »
__–Je prends sa main délicatement et pose ses doigts sur le seul poignet qui me reste.
__–« Tu sens ? Ok. Écoute. »
__–Le sol tremble. Légèrement, mais en rythme. Des vagues de terres se répandent en cercle, avec Pricie et moi pour centre. Comme si on était là où un caillou aurait été lancé dans de la flotte.
__–« Essaye. Ne te concentre pas sur l’eau, mais sur tout ton environnement. On est entourés d’eau. Y’en a en toi, en moi, puis là dans l’air. Essaie de la pousser. De dévier les gouttes. Tu peux pas contrôler chaque goutte, on est d’accord, puis ça n’aurait aucun intérêt. Essaie de contrôler la pluie comme si c’était une seule et même chose. Et comme si c’était un de tes membres. Tu lèves la main. Tu bats des paupières. Ton cœur bat. Tu écartes la pluie. Juste. Comme ça. »
__–Je fais un geste de ma main métallique et une gerbe de terre s’envole pour retomber un peu plus loin, je ramène ma main vers moi, la terre retourne à sa place.

Être l'eau, Pricie se mordit la lèvre. Être l'eau, c'était une demande un peu compliqué. Chez les Karasus on disait que l'on était une part du divin. Elle devait être une part d'eau ? Comme son bras est une part d'elle ? Elle regarda la pluie et eut une idée elle prit une inspiration et de manière un peu saccadée et hésitante elle se mit à danser sous la pluie.

Elle rougit , elle devait avoir l'air idiote.

Mais elle devait essayer !

Elle ferma les yeux pour se concentrer uniquement sur la sensation des gouttes de pluie sur son visage et ses bras.

Elle devait être un avec la pluie, bouger au rythme du vent comme les gouttelettes.

Son corps plutôt agile se mouvait à présent de manière moins hésitante, elle se sentait bien sous la pluie, elle en oubliait la honte de danser devant quelqu'un, elle en oubliait son embarras.

Quand elle fut assez calme et concentrée (et bien imprégnée d'eau ) qu'elle avait perçut les mouvements de la pluie au gré du vent. Elle décida de guider cette pluie au rythme de sa danse comme si elle même était poussée par le vent. Elle avança d'un pas et leva les bras, la pluie suivit son mouvement, elle tourbillonna les mains et la pluie tourbillonna dans l'air, elle tourna sur elle même et la pluie tourna avec elle, elle était en accord avec l'élément, elle ne faisait qu'un en sa danse avec les mouvements de la pluie.

Elle sauta en avant puis en arrière et la vague de pluie suivit son mouvement en parfaite synchronisation. Elle agissait à présent dans le même temps que son élément et non pas de manière décalée.

Elle était peut-être un peu une partie de l'eau en cet instant.

Mais elle n'était qu'initiée alors cela ne faisait que quelques minutes qu'elle dansait avec et en synchronisation avec la pluie que déjà elle avait tout donné.

Elle s'écroula au sol respirant difficilement mais avec le sourire.

« Tu as vu grande-sœur Luna j'ai réussi ? Est ce que j'ai vraiment réussi ? »

Elle tentait de reprendre son souffle mais c'était difficile, exténuée, elle se sentait vidée tient quand on parle du vide mais pas de ce vide là, là c'était un vide heureux, épuisée mais heureuse d'avancer.

Oui elle se sentait mal, elle avait le nez qui saignait d'épuisement, elle respirait fort mais elle se sentait aussi et étrangement si heureuse.

Oui heureuse.

Tout simplement.

__–Okaaay elle se débrouille bien en vrai.Non mais, c’est encourageant. Et plutôt joli. Ça me fait sourire de la voir se laisser aller un peu comme ça, en vrai. Bon par contre on arrive à la limite de mes compétences. Je lui ai montré qu’elle avait du potentiel, ce qu’il fallait faire pour le libérer, après… C’est de suivre les entraînements des Eaux dont elle a besoin.
__–… Et ouaiiis de se foutre un mouchoir dans le pif aussi.
__–« Tu t’en es super bien sortie en vrai. Par contre, on va prendre soin de toi, là… »
__–Allez, je la prends, la pose sur mon avant-bras, fais gaffe à pencher sa tête vers l’avant et lui pince le nez. Pratique, le titanisme, y’a pas à dire.
__–« Ça va t’es pas trop mal installée ? Direction la douche là maintenant. »
__–Je vous cache pas qu’on a l’air un peu tartes, elle couverte de terre et assise sur mon membre, nous deux trempées jusqu’aux os… Enfin bon, personne est spécialement choqué non plus, ça arrive tout le temps ce genre de trucs à Terrae. On se pose chez nous, Bob nous regarde avec un mix de « C’est à cette heure que vous rentrez ? », « oh non Pricie elle va bien ??? » et « caressez moiiii ». Et du coup je la pose dans la salle de bain.
__–« Bon alors, ouais, c’était très bien. Et c’était aussi la limite de ce que je peux t’apprendre. Je connais des Eaux super sympa – en même temps, des Eaux pas sympas, c’est rare –, je pourrai te les présenter, puis ça te botterait d’aller aux créneaux d’entraînement ? Ça, je pense que ça t’aiderait vraiment. Mais déjà, c’est super d’avoir réussi à faire ce gros premier pas aujourd’hui. Félicitations. »
__–Je lui ébouriffe les cheveux et lui laisse la pièce. Je prendrai ma douche plus tard. Je lui ai pas dit, mais… La mission se rapproche. Il faut qu’elle se débrouille un peu toute seule sans moi. On sait pas si je vais revenir ou pas.