Je ne pus pas retenir Bito plus longtemps. Il était parti. Est-ce que nous aurions dû continuer cette conversation ? Je n'en étais pas sûre. Peut-être était-ce mieux qu'elle se soit arrêtée là... Serait-on parvenu à se calmer ?

Je reculai doucement, sous le choc, puis m'effondrai sur le canapé, en pleurs. Ce n'était pas supposé se passer comme ça. Est-ce que je m'attendais à une réaction positive ? Bien sûr que non. Mais je pensais, qu'à la fin, il aurait dit quelque chose du type « C'est ta décision ». Même s'il était en désaccord. Même s'il avait peur.

Et s'il avait raison ? Et si je n'étais pas asssez puissante ? Est-ce que j'allais mourir ? Oh putain... Oh non... J'avais du mal à respirer. Je me sentais étouffer. J'avais l'impression que j'allais m'étouffer avec mes larmes. J'ouvris la bouche pour pousser un cri mais aucun bruit ne sortit. J'avais si mal... Je fis alors quelque chose que je n'avais jamais fait : j'utilisais ma Sensitivité sur moi-même.

*Calme. Je suis calme.*

J'arrêtai de pleurer et je cessai l'utilisation de mon pouvoir rapidement. Je respirai d'un coup sec, comme si je sortais d'apnée. J'avais détesté la sensation, mais au moins cela avait stoppé ma crise de panique. Ma respiration était encore un peu saccadée, mais revint à la normale. La peur avait laissé place au trouble. Je remarquai alors une douleur à mes pieds. Je les levai un à un vers moi et constatai que des morceaux de vitre s'étaient incrustrés dans ma peau. Ah oui, j'avais oublié que Bito avait brisé un verre. Heureusement, j'avais évité les plus gros morceaux.

Bon, c'était quand même la merde... Je me dirigeai vers la salle de bain sur les talons, enlevai les intrus, désefectai les plaies et aposai des pansements. Je soupirai. Quelle chance de ne pas m'être coupée gravement.

Mon visage se plissa et mes poids se serrèrent. La colère envahit tout mon corps. Ces enfoirés du Centre... Toute ma vie, j'avais été enragée contre ce monde d'enculés. Je croyais que je ne pouvais rien faire. Désormais, je pouvais agir. Je devais agir.

Bito me revint en tête. Je le chaissai de mes pensées. Je n'avais pas le temps pour ça. Je devais revenir en un morceau, non ? Au travail.