## Ven 19 Mai 2023 - 20:04 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | Enfin putain. Enfin j'dors chez moi dans mon putain de lit. Et genre. Ouaaah. J'peux poser ma tête sur l'oreiller sans avoir envie de me crever un tympan. Foutus acouphènes l'horreur que c'est. Mais voilà. Mon bras aussi, ça va mieux. Cette mission j'm'en souviendrais putain. Enfin. Mission accomplie, hein, comme on dit. J'me souviens pas de la toute fin, de la mission. J'me souviens juste me réveiller à l'hosto avec des machines qui font bipbipbip de partout, cherchant mes pouvoirs de toute mes forces pour protéger les membres de mon équipe avant de comprendre qu'on était en sécurité. Et que j'étais dans un sale état. Après quelques jours, quasiment deux semaines, même, en observations puis alité sous surveillance, j'peux enfin dormir dans mon p'tit lit douillet. Et genre. Presque à jeun. Sans tous leurs trucs pour me faire dormir et pas avoir mal. Du coup, ouais, j'ai mal. Mais c'est tellement plus supportable avec ma chienne d'amour sur les genoux et le fait de savoir Ipiu pas loin. D'être chez moi, quoi. Quand j'me suis trainé jusqu'à la maison, puis que j'ai fait deux trois trucs dans la baraque, on aurait vraiment dit un p'tit couple de p'tits vieux plus très autonomes, puis on avait dîné en silence, d'abord, puis en échangeant des banalités. Elle était venue me voir à l'hosto. Ptdr. Pire même. On s'était croisés dans les couloirs de l'hosto, tous les deux en tant que patients. Bon certes, elle était pas assignée à un lit d'hôpital, elle. Mais bon. 'chier. Son état m'inquiète. Mais j'avais pas envie d'en parler. Pas ce soir. Chui pas le Dalaï-Lama ou j'sais pas qui. J'place pas toujours les autres avant moi. Enfin, une fois le repas terminé et la vaisselle remise au lendemain, j'étais monté dans ma chambre et j'avais fixé le plafond un loooooong moment avant de me décider à prendre une bonne douche. Bien chaude. Contre l'avis des médecins. Mais fuck hein. J'en rêve depuis des jours entiers, de ma douche à l'Italienne. Puis j'ai enfilé un caleçon propre, et j'me suis mis à lit, Tifa par terre à côté de moi. Avec mon bras, j'préfère qu'elle dorme pas avec moi dans le lit. Elle a juste posé sa grosse tête trop mim's sur mes genoux et ce simple contact m'apaise. J'suis là, chez moi. C'est calme. Chaud. Agréable. Malgré ça, le sommeil tarde un petit peu à venir. C'est pas très grave après tout. J'me sens bien. J'me sens bien. Mdr. Quelle putain d'erreur. Sans leurs putains de cachets là. Devinez qui pointe le bout de son nez dès que le sommeil m'emporte ? Ouaip. Les anti-douleurs et les somnifères m'en ont protégé deux semaines. Et maintenant, c'est leur moment. À eux. Ceux que je chasse de mes pensées quand je suis éveillé. Ceux que j'ai tué. Que j'aurais dû tuer. La femme. Le Feu. Maman. Leurs morts respectives passent, repassent, je les revis, encore et encore. Alors que merde, le type qu'a voulu nous cuire thermostat 18 j'l'ai pas tué hein. Juste noyé mais il est pas mort ?? Putain. Les balles qui partent dans le crâne de la femme. La pression au bout de mes doigts. Les vibrations de l'arme. Misha qui passe par dessus la rembarde du balcon. Mon nez qui éclate. Mon bras qui veut se détacher de mon corps sous les coups du soldat. Le sang qui coule sur le sol. Le sang de la femme. De maman. Le mien. Ça tourne. Tout se mélange. Encore, et encore. Encore. Et. Encore. Le Sang. La Mort. Celle que j'ai donné. Celle que j'ai souhaité. Celle que j'aurais dû donner. Chaque mort, chaque cycle m'entraîne un peu plus loin de la surface, dans un sommeil un peu plus profond, un peu plus marécageux, dans lequel je m'enfonce, je m'enlise, je m'empêtre. Dans lequel je perds le contrôle un peu plus. Je laisse le courant m'emporter toujours plus bas, toujours plus sombre, toujours plus désespoir, impuissant, incapable d'esquisser le moindre geste, de pousser le moindre cri. Endormi, et pourtant, jamais je ne m'étais senti aussi lucide. Dernière édition par Erik Akimaru le Dim 28 Mai 2023 - 21:03, édité 1 fois |
## Ven 19 Mai 2023 - 21:24 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | Ils m’ont tout cassé Erik. En ce moment c’est la course, et c’est pas évident quand on part avec un désavantage comme le mien. Les missions sont réussies. LOL. PTDR. XPTDR. Aaron est resté dans le coma pendant trop longtemps, Erik est revenu en plusieurs morceaux, Aria est plutôt en forme… Physiquement. J’ai pas envie de faire la liste. Pourtant j’me la refais tous les soirs. J’aurais dû être capable d’aller avec eux. J’aurais pu… Rien du tout, je me le rappelle à chacune de mes visites à l’hôpital : j’aurais pas pu les aider. Encore aujourd’hui, alors que je voudrais emmerder personne parce que les soignants sont sous tension, j’dois me rendre plusieurs fois par semaine à l’hôpital… C’est saoulant. On a parlé de la pluie et du beau temps à table avec Erik, on a l’habitude de faire comme si tout allait bien pour essayer de se raccrocher à notre quotidien. Ce sentiment de normalité apaisante. Il est monté, et j’ai pas trouvé le courage de le retenir pour parler. « PRENDS TES ANTI-DOULEURS ! » j’lui envoie par SMS, parce que j’ai pas l’énergie de crier. Il peut m’envoyer me faire foutre, pour toutes les fois où il m’a dit de prendre soin de moi et où j’l’ai pas écouté. J’suis certains qu’ça sera un de leurs arguments à lui et Aaron « tu vois ce que ça fait ? » Ouai BAH VOS GUEULES. Vous aviez pas besoin de me prouver quoi que ce soit, moi j’savais que je faisais de la merde. J’utilise ma planche de transfert pour regagner mon lit. Erik est pas capable de m’aider pour l’instant… J’sais pas s’il dort, mais je sens que ses sentiments sont en train de s’agiter là-haut. C’est un peu un orage. « Si tu dors pas tu viens m’voir. » j’lui envoie encore. “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Ven 19 Mai 2023 - 22:14 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | J'suis en nage. Incapable de bouger. Le monde extérieur, celui où je ne dors pas, il existe. Je le sens. J'peux le palper, du bout des doigts. Littéralement. Sauf que eh, ça serait trop simple. Parce que la langue râpeuse de Tifa, sa bave tiède, c'est le sang chaud qui me recouvre. Et celui qui coule sur le sol. Qui éclabousse le bitume. Le téléphone qui vibre dans ma main gauche parce que j'ai pas eu le courage de le poser sur la table de chevet, c'est les vibrations de l'arme à feu. Le vent frais, c'est les dernières gouttes de mon pouvoir qui s'effrite. C'est le gaz qui empli mes poumons avant de me plonger dans un sommeil sans rêve. Sauf que, cette fois, les rêves sont là. Encore. Toujours les mêmes. Toujours. Je viens de m'endormir, j'le sais. J'le sens. Mais j'ai l'impression de revoir ces scènes en boucle, encore et encore, des dizaines, des centaines, des milliers de fois. Des millions. Des milliards. Elles passent, défilent, se mélangent, se confondent, surgissent, glissent entre mon inconscient et mon esprit bloqué dans cet état second. Je voudrais hurler. Je voudrais me lever. M'arracher les cheveux. Sauf que je ne peux pas crier, ma gorge et mes poumons s'emplissent d'eau. Me lever ? À quoi bon, quelle paire de jambes résisterait à une chute de huit étages ? Et s'arracher les cheveux ? Quelle blague. Quels cheveux ? Quelle tête ? Je suis eux. Ils sont moi. Ils s'entretuent. Ils me tuent. Je les tue. Je ressens leur angoisse. Leur angoisse ? La mienne, plutôt ? C'est difficile à comprendre, tant mon cerveau me torture à toute vitesse. Il me laisse pas le temps de souffler. De res-pi-rer. RESPIRE. Les yeux grands ouverts, fixant le plafond, j'émerge. Enfin, je crois. L'impression d'avoir un poids sur la poitrine. Tif' ? "..." Aucun son ne sort de ma gorge. Impossible de tourner la tête, ou de la redresser. Ma transpiration, jusqu'ici tiède, se fait glacée au contact de l'air de Décembre. Ou Janvier. J'sais plus ? C'est 2023 déjà ? J'peux pas bouger. J'essaie de penser à autre chose mais ils sont toujours là. Dans un coin de ma tête. À jouer, encore. Les mêmes scènes. Les mêmes. Scènes. Mais en même temps. J'les ai vécu, ces scènes. Normal qu'elles soient identiques, hein ? J'ai l'impression d'être plus en sécurité que dans mes rêves. Sauf que non. Non, parce que je n'ai plus cet infime espoir que j'avais, de me réveiller. Maintenant, je suis réveillé. Et ça s'arrête PUTAIN DE PAS. Je- C'est. Tellement. Pire. Les coups de feux. La chute. Le gargouillis de l'eau mélangé à celui de la salive. Les contractions de la trachée, des poumons. Et ce sang. Tout ce putain de sang. Toujours le même. Le mien. Le leur. Rouge. Noir. Brun. Mousseux. Coagulé. Et je peux toujours pas bouger. Enfin. Si. Je passe ma main sur le poil soyeux de ma petite sœur. Ce geste que j'ai fait tant de fois m'est venu naturellement. J'peux bouger. Mais je peux pas fuir. Bordel. Si, je peux ? "Ehheheheheheheh" Je ris jaune. Normal, tu m'diras. C'est ma couleur de peau. Et ma couleur de veuchs. Bordel. Non j'peux pas fuir. Comme si l'alcool ou la fumette pouvait m'aider ici. J'peux bouger. J'me souviens que dans un demi sommeil, j'ai senti mon téléphone vibrer. Merde. Onee-chan a besoin d'aide ? Je chasse les dernières larmes qui ont échappées aux léchouilles de la chienne et m'assied sur le bord du lit. Pense à autre chose putain. --T'as besoin d'un truc ? -- ---> [envoyer] J'ai pas envie de descendre. Mais en même temps quitter cette pièce serait une bonne idée. Mdr. Comme si ça allait changer quelque chose. J'ai lutté. Pour qu'ils m'attrapent pas. Mais c'était inévitable, hein ? Et je réalise. Est ce que c'est pour ça qu'Onee-chan me demande de descendre ? Parce qu'elle a senti ça ? L'angoisse, la peur et l'impuissance reprennent de plus belle. Qu'est ce que j'peux y faire. Qu'est ce que j'espérais ? Est ce que j'vais vraiment infliger ça à Ipiu ? Mes états d'âme ? Mes échecs ? Est ce qu'elle a besoin de supporter mon fardeau en plus du sien ? Putain. Tout mais pas ça. J'sers le poing et me redresse soudain pour claquer le vélux au dessus de mon lit. Bordel. "Fils de pute." Mon téléphone vibre. J'inspire et le déverrouille. |
## Ven 19 Mai 2023 - 22:38 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | Il doit dormir, parce qu'il me répond pas... Et c'est pas ouf, il est tellement angoissé. Même épuisée, je sais faire la différence entre ses sentiments et les miens. Je les lis à distance, et je les lis avec distance. C'est toujours plus simple de lire les autres que soi. J'arrive à ne pas me sentir agressé par ses sentiments mais je m'inquiète très fort. En même temps une idée me traverse, une idée pas terrible, une idée terrifiante. Erik m'avait dit il y a quelques temps qu'il avait l'impression de stagner, de ne pas réussir à aller de l'avant. Ne pas encore être étoile lui pesait... Et si j'appuyais juste un peu sur ses sentiments, et si j'l'aidais à pousser sur son seau que j'avais senti flancher un instant ? Serait-ce acceptable ? Mon téléphone vibre. Il dormait pas ? Il se fout de moi. Sérieux. Putain, non, j'ai besoin de rien sauf que t'ailles bien du con. Juste si j'écris ça, tu vas pas descendre. J'hésite à demander un verre de lait, juste pour l'attirer en bas... ça me fatigue. J'sais pas quoi répondre, et ça m'saoule encore plus. J'ai pas envie de lui mentir. J'me relève, me penche pour saisir ma planche de transfert. C'est toujours un peu plus compliqué dans ce sens, mon lit est plus bas que mon fauteuil. Je dois donc dépenser plus d'énergie pour me retrouver à nouveau assise sur Berto. "T'es chargé toi ?" Il me répond pour l'affirmative. Je récupère mon portable et j'envoie à Erik : Nan, juste descends. “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Ven 19 Mai 2023 - 23:06 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | Bordel. Je balance ma tête en arrière et soupire, les bras croisés. Putain. C'était vraiment le dernier problème, le dernière putain de truc que j'voulais sur le dos. Putain. J'aurais dû dire que j'voulais rester à l'hosto. Non. C'pas ça le problème. Le problème c'est moi. C'est ce que j'ai fait. Ou pas. Fait. Pas juste "ou pas". C'que j'ai pas fait. Contrairement au fait de buter des gens. Dont une femme, de sang froid. Et toutes les bonnes raisons du monde changeront rien à ça. "J'arriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiive-" C'était d'une voix lasse que j'avais mi crié mi répondu à voix haute. J'enfile un jogging et fout avec précaution un t-shirt au pif pour cacher la blessure à mon bras en essayant de faire frotter la manche le moins possible. Aïe. Petit aïe mais aïe quand même. D'un pas traînant, j'me dirige vers la porte de ma chambre pour l'ouvrir, et Tifa sort à toute vitesse et dévale l'escalier. Le chiengue il est content de sortir j'crois. J'ai rien dit. J'entends ses patounes sur le parquet de la chambre principale. Quand j'arrive en bas des marches, j'fais semblant de bailler et de m'étirer. Bon ouais j'dormais pour de vrai mais hein. Dans un bâillement feint, j'frappe à la porte entrouverte de la Master. "Onee-chaaan, j'dormais...." Un vilain mensonge qu'en est pas vraiment un. J'sais même pas pourquoi j'ai l'impression de mentir alors que c'est la vérité. "On aurait pu attendre demain matin pour les cadeaux de Noël, on est pu à un jour prêt tu sais..." J'essaie de plaisanter. C'est pitoyable. Pourtant c'est l'genre de choses qui aurait pu marcher, y a quelques jours. Avant. Mais plus maintenant. C'est trop. Trop frais. Trop trop. J'sens les larmes me monter aux yeux, encore. Et cette douleur. Cette envie de hurler, de gratter, de me retourner les ongles en griffant mon corps, comme si la douleur physique pouvait soulager celle qui se terre au fond de moi. Cette douleur, cette incompréhension. Cette haine de moi même. Ces regrets. Mes failles. Faiblesses. Hontes. Mes erreurs. Mes crimes. Mes échecs. La mission était une réussite. Mais moi, j'ai échoué. J'suis un échec. Et c'est même pas que j'veux pas qu'Ipiu le sache. C'est que je veux pas qu'elle sache que je le sais, moi. Que j'suis un échec. J'veux pas de sa pitié. Comme elle elle veut pas de la mienne. En même temps hein, qui voudrait de la pitié d'un tueur de sang froid ? D'un aspirant matricide. D'une personne qui utilise ses pouvoirs pour tuer. Alors que mdr il se plaint que ses pouvoirs sont faibles et inutiles ? Mon sourire, que j'veux sincère, se noie sous le torrent de larmes que je suis incapable de contrôler. Putain. Pleure ça fait du bien c'est ça ? C'est tes pouvoirs, Ipiu ? Ou c'est juste moi qui suis une merde ? J'vais aimer aucune des réponses à cette question que je garde pour moi. |
## Lun 22 Mai 2023 - 9:01 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | J’le regarde essayer de m’embobiner. S’il dormait il aurait pas répondu. Il me prend pour une bleue-bite ? J’hésite à le lui faire remarquer, mais en un échange de regards je sais qu’il sait et ça le suffit. Il tente une blague, qui n’a d’autre effet que de me rappeler que noël est passé et qu’j’m’en suis même pas rendue compte. Cette année c’est passé à la trappe, autant les préparatifs que les cadeaux. « Trop drôle. » Non. Ok, c’est plus violent que j’le pensais, mais franchement… J’pensais pas que ça le ferait pleurer. Bon. Bah. Ok. D’accord. J’y suis pour rien moi ? C’est un eau fonctionnel, il voulait me le prouver. Bon. Ouai, non, j’aime toujours pas le voir pleurer, mais ça semble plus cohérent que de le voir faire semblant de sourire. Sauf que j’suis toute pétée pour aider mes amis qui pleurent. J’sais pas trop quoi faire à part de le regarder. Enfin, j’pourrais tarir tout ça d’un coup de baguette magique, mais il en a besoin. J’inspire et Berto commence à rouler vers Erik. Tu me fais quoi Berto ? Ok. Je suis juste à côté, alors j’peux le dévisager et attendre que ça passe. P’t’être qu’il faut que je lui dise quelque-chose ? Sans doute que oui, sauf que je sais pas tous les trucs qui tournent dans sa tête. Pas ouf du tout. J’lui dis quoi ? Que ça va aller ? Qu’il est à la maison ? Qu’il risque plus rien ? Ouai, on va dire que voilà. J’suis pas inspirée. Du coup j’lui prends juste la main sans rien dire. “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Lun 22 Mai 2023 - 15:22 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | "Une de mes nombreuses qualités, l'humour." Ça m'a échappé, et j'arrête un instant de me retenir de ne pas renifler pour lever les yeux au ciel. Mon putain de nez qui coule. Ce sentiment où, ça va pas, et t'es triste. Et t'as mal. Et tu veux avoir quelqu'un, une présence. Sauf que te montrer sous ce jour ci à la personne, c'est trop dur. Et ça fait encore plus mal. Mon affinité me va bien au teint, hein ? On est là, on fuit. On coule. On mouille. Ouais, nan, j'aime bien la fuite. Ça colle super bien avec ce que je suis en train d'être. Et au moins tout autant avec ce que j'ai envie de faire là tout de suite. Heureusement que j'ai jeté les amarres. Ou que la bit(t)e d'amarrage est venue jusqu'à moi. Je serre la main de la Master. Pas trop fort. Et de ma main libre, je cherche un mouchoir dans ma poche. Nan bon bah chiant y en a pas. J'renifle en m'excusant par automatisme. Ça va vraiment pas. Et j'suis au pied du mur un peu là. Je marmonne. "-casse les couilles tes pouvoirs hein. Tu pourrais dormir tranquille. P'tain." J'culpabilise, de dire ça. Parce que, si c'est vrai, c'est pas la raison de pourquoi on est deux à pas dormir. La vraie raison, celle que je formule pas, c'est que ça va pas. Mais alors pas du tout. Du tout du tout. C'est comme, j'sais pas, insulter la mère de l'alcootest parce que t'as trop bu. "Je- ahem- Merci." D'être là. D'être toi. De t'inquiéter pour moi. De pas utiliser tes pouvoirs. De pas me laisser rien gérer du tout seul dans mon coin. D'pas essayer de me remonter le moral. D'avoir pris soin de la chienne qui nous regarde, allongée dans l'entrebâillement de la porte, quand j'étais à l'hôpital. Mais c'est vachement plus long de faire toute cette liste. Et vachement moins pratique avec le nez qui coule et l'oreille qui siffle. Enfin, au moins, penser à tout ça ça me permet de pas penser au reste. Ça les chasse de mon esprit, même un instant "C'était juste un cauchemar..." |
## Lun 22 Mai 2023 - 16:14 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | Ouai grave. Franchement, j’aurais pas d’pouvoir j’m’inquièterais R. Ton jeu d’acteur est tellement fifou. Ok. Non, mais ça sonne bien dans ma tête, mais en vrai, j’suis pas certaine du résultat alors j’me ferme la gueule. Ouai. Je sais la fermer. C’est rare, profitez. Je cherche juste une connerie à ne pas dire pour ne pas détendre l’atmosphère. Sauf que j’en trouve pas, et que j’le regarde morver compulsivement par les yeux. Personne n’a un mouchoir ici ? Moi non, désolée. J’ai improvisé, j’suis sensitive pas voyante ok ? « Viens on va choper un essuis tout, ça fera l’taf. » Ouai. Pragmatique. T’as cru quoi ? On est pas là pour rien faire. Il aurait pu dresser Tiffa pour qu’elle ramène le sopalin quand même ! Hm. Après réflexion, s’il l’avait fait j’me foutrais gros de sa gueule… Donc, heureusement qu’il l’a pas fait. Il me remercie, j’sais même pas de quoi. Genre, il y a besoin de se remercier en famille. Il est pas clair, j’vais pas l’reprendre. J’le tire jusqu’au fauteuil, et j’lui dis pas assis, c’est Tiffa qui le fait. Elle le regarde, saute sur le canap, le regarde encore. Elle est plus intelligente que bien des gens cette chienne. « J’vais faire chauffer du lait, toi tu t’assoies et tu m’racontes. » Je choppe le lait et j’en replis deux mugs qui trainent, sont pas propres mais on s’en carre c’est les nôtres, et je les mets au micro-onde. J’attrape le rouleau de sopalin et j’me retiens de lui jeter en disant ‘réflexe’ même si ce serait très distrayant, j’pense qu’en ce moment un mouvement vif, ce serait pas le plus cool. J’viens lui r’poser doucement devant lui. « Même pas en rêve tu fais genre que tu te souviens plus. » “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Lun 22 Mai 2023 - 17:26 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | Du sopalin ouééé. Un rouleau sous chaque œil et on est bien. ptdr. On est bien. Ehehe. À contrecœur, j'emboite les roues. Le pas ? Bordel j'sais pas, j'imagine que c'est "j'emboîte mon pas dans le sien" mais du coup ici ? Enfin. Tifa est là. Et après avoir hoché la tête à la proposition de Piu, là aussi à contrecœur, je plonge mes mains, puis le nez et le visage entier dans la fourrure noire. "-bésolhé ba belle-" J'ai fait de mon mieux pour ne pas morver partout mais le mal est fait, une jolie tâche humide se devine sur le pelage de la plus belle de tous les chiens du monde. Sa présence m'apaise, comme d'habitude. J'pouffe intérieurement, malgré moi. Mais j'ai pas pu m'empêcher de penser qu'Ipiu et Tifa se ressemblent un peu. Déjà parce que la première a littéralement un caractère de chien, parfois. Mais nan, surtout, le point commun qui m'a beaucoup fait rire, c'est leur capacité à m'apaiser, à me comprendre sans dire un mot. Bon là ça me fait rire jaune parce que ça m'apaise pas vraiment. J'veux juste me rouler en boule et disparaître... un moment. Disparaître seulement un moment. Parce que ok. Ça va pas. Mais alors pas du tout. Du tout du tout. Mais eh. Si je réfléchis de manière rationnelle, j'sais très bien que ça va passer, à la longue, d'une manière ou d'une autre. Sauf que là, tout de suite. Ce que ça implique, les conséquences, c'est pas possible de le vivre de manière rationnelle. Quand Ipiu revient de la cuisine avec de quoi me moucher et la tasse de lait, je me redresse et commence à vider mon "Berci. POUET. C'bien là le problème. C'est que j'ai pas oublié. Et que j'oublierais jamais. Jamais jamais. J'avais déjà un cadavre dans le placard t'sais. Avec ma daronne et tout. Bah maintenant imagine plus de placards. Avec plus de cadavres, du coup. Et qu'après les cadavres ils jouent aux placards musicales, et y a la musique et ils tournent ils tournent ils tournent et la musique elle s'arrête, et il manque un placard, et du coup le cadavre il me saute dessus ? Bah voilà." Je me mouche à nouveau. J'ai raconté ça d'un ton détaché. Un peu comme je sais de manière rationnelle que c'est pas la fin du monde. Mais, comme je sais que c'est loin d'être sain ou que ça laissera des séquelles psychologiques. à trop me détacher du soucis en expliquant à Piu, j'rentre pas dans les détails. Et je formule pas vraiment le -Bon ok, les- soucis. J'dis pas comment je me sens. Comment j'le vis. Pourquoi. J'sais très bien que tout ce qui sort, si j'en parle plus, c'est que j'vais me descendre. Dire que j'suis une merde, qui a agit comme une merde, que c'est ma faute. Que j'aurais pu, que j'aurais dû faire mieux, faire bien. "J'ai tué des gens, Onee-chan." Est ce que j'ai vraiment besoin d'expliciter plus que ça ? Surtout qu'étant Master, elle est probablement déjà au courant. Si jamais vraiment la culpabilité qui me ronge était pas assez remarquable pour un Sensitif. |
## Mar 23 Mai 2023 - 15:29 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | Déso Tiffa, aujourd’hui tu es un mouchoir. C’est dégueux. En plus maintenant il a des poils sur la figure. C’est terrible… J’reviens et j’lui tends le sopalin. J’pose le lait chaud sur la table basse en faisant attention de ne pas tomber. C’est jamais bien fendard ce genre de mouvement, faut que je m’agrippe ferme à l’accoudoir de Berto pendant que j’me penche en avant. C’est des moments où j’me sens en insécurité, je suis littéralement en équilibre. Mais je reviens sur mon fauteuil l’air de rien, et Erik commence à vider son sac. Ces glauque et confus ses rêves. Quand il parle de sa mère, j’essaie de pas lui rappeler que si c’était à faire ce serait moi qui l’étriperait. Au fil de nos discussions ces dernières années, j’en ai eu un portrait pas glorieux, et ça m’a toujours gavé l’amour qu’il portait à cette salope. On n’est pas d’accord sur le fait qu’il ait un cadavre dans le placard. Il est pas responsable. Je le laisse parler, j’écoute, j’essaie de comprendre où il veut en venir. Est-ce qu’il veut sortir du placard et enfin m’annoncer qu’il flashe sur Nath ? Non. Ok Pas l’bon moment pour ce genre de blague. J’écoute donc. Il a tuer des gens ? Sans déconner… Ce n’est que ça. Non, mais si. Mais, ‘fin ils allaient faire mumuse contre le Centre, qu’il y ait des morts, c’était prévisible. Franchement je préfère que ce soit dans l’autre camps. Seulement voila ce qu’il se passe quand on envoie des terraens contre des soldats. « C’est des choses qui arrivent. Surtout quand on se bat contre des soldats endoctrinés. » Ok. Ouai non. Mais voilà. « Ca s’est passé comment ? » “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Mar 23 Mai 2023 - 17:15 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | C'est sans doute stupide. D'en parler. De raconter. J'revois ce qu'il s'est passé dès que j'ferme les yeux, depuis tout à l'heure. Donc bon. J'suis vraiment pas certain que le dire à voix haute ça change grand chose. 'fin. C'est Ipiu qui me demande de l'dire. Ça peut pas être une si mauvaise idée, hein ? J'me retiens de sourire. Connaissant la Sensitive, si, c'est probablement une mauvaise idée. Mais pleine de bonnes intentions. Puis en vrai ptete c'est comme un sparadrap t'sais. J'renifle une dernière fois avant de prendre la parole : "Ouais. Ouais, j'savais que ça arriverait. Que c'était une possibilité. Encore plus pour moi. C'est plus facile d'être non léthal sans arme à feu. Enfin. J'le savais, et j'étais prêt à le faire. Et je l'ai fait. En dernier recours. Comme prévu. Comme à l'entrainement. Parce que j'étais en danger. Parce que les autres étaient en danger. Sans doute que ça aurait pu se régler autrement, si j'avais été plus vigilent. Ou plus- Je marque un temps de pause à cause de mon nez qui coule. -ou plus puissant, avec mes pouvoirs. On progressait dans un couloir, j'étais derrière. On étale une patrouille, tout le monde pensait les soldats hors combat. Et au moment où j'enjambe la meuf, j'vois qu'elle s'apprête à dégoupiller un explosif. Et mon premier réflexe a été de l'abattre." J'raconte ça de manière factuelle. Un peu comme j'vais devoir faire demain d'vant Honda-san. J'ai pas hâte de ça non plus mdr. Vraiment pas. "4 balles. Dans- 'fin. Pas besoin des détails. Mais je l'ai pas loupée. Après on fait nos trucs de diversion et tout, et on est pris en embuscade. On est séparés en deux groupes. Vite fait bien fait j'fais sauter la porte, c'est là que j'me suis blessé le bras. Et probablement l'tympan aussi mdr. Mais du coup j'me précipite dans la pièce où y avait Jérémy et Elwynn sans pouvoirs, avec Nikkou, et Aoi-sensei reste derrière pour s'occuper des derniers types dehors. Et en fait. Y en a un qui avait des pouvoirs. Un Feu. Et ils étaient en train d'étrangler l'docteur alors j'me jette sur le type. Sauf qu'il a des pouvoirs, et que j'ai un bras en moins. J'ai pas pris de risques. On s'battait à même le sol, il s'acharnait sur mon bras en utilisant ses pouvoirs pour essayer de cuir les autres dans la pièce d'à côté. J'l'ai noyé, j'ai créé de l'eau dans sa gorge et ses poumons. Mais j'sais pas si il est mort. J'saurais jamais, j'imagine. Parce que juste après on s'est pris cette sorte de gaz là." C'est pas facile de parler quand ta bouche est pas le seul orifice à laisser s'échapper un flot de trucs. J'remarque cependant que quand c'est moi qui raconte, pas mon cerveau, c'est moins douloureux. Moins dramatique. Moins mis en scène. J'trempe mes lèvres dans le lait tiède, une main dans le poil noir de Tifa, avant de reprendre. "Enfin voilà. J'regrette pas. Si c'était à refaire j'hésiterais pas une seconde. Juste, c'est là quoi." J'me tapote la tempe de l'index. "C'est dans ma tête et revivre ces scènes c'est pas agréable. Et forcément, la partie de moi que je contrôle pas répète inlassablement que j'aurais pu mieux faire. Que j'prends la vie de personnes que j'aurais pu épargner si j'avais été meilleur. Alors que j'étais incapable de buter ma putain de daronne qui me faisait vivre un putain d'enfer. Et j'crois que ça me travaille. Même si une part de moi est fier d'avoir réussi à agir pour les autres. Pour ces gamins. Les copains d'Aylan. La fille d'Ariana. Y a cette autre part de moi qui me demande pourquoi j'suis pas capable d'agir pour moi même. Puis bon. Voir des gens mourir dès qu'on ferme les yeux. C'est pas ce qu'il y a de plus agréable. Puis bon. La partie de moi qu'est fière d'avoir agit, même pour des gosses, elle se sent mal à l'aise et culpabilise d'être fier d'avoir tué. J'ai pas le sentiment d'être fier pour ça. Mais tout se mélange un peu et c'est encore trop frais. J'regrette pas. Mais j'culpabilise de pas avoir fait plus. De pas avoir fait mieux." Je quitte mon mug des yeux pour chercher ceux de ma grande sœur. " 'fin voilà quoi. Y a même une part de moi-même qui culpabilise de rationnaliser tout ça. Du coup j'suis désolé que t'ai à subir tout ce cocktail qu'est dans ma tête. Sinon, ça va. J'crois. Mais ouais, avec les trucs qu'on me donnait à l'hosto pour dormir, j'avais pas ces rêves là. Ou j'm'en souviens pas. Mais faut que j'fasse mon deuil, un peu. Et c'est vraiment pas agréable." Ouais, c'est turbo chiant d'être une merde qui a honte de ce qu'elle est et de ce qu'elle a fait. Je crois que c'est ça, le plus insupportable. Au delà d'avoir tué. C'est ce sentiment qui veut pas me quitter. Que j'l'ai fait pour me prouver des choses à moi même. Pas pour la mission. Pas pour mes coéquipiers. Pour me prouver que j'en était capable. Et ça, j'arrive pas à le rationnaliser. Ce "et si j'étais juste un putain de psychopathe ???". Est ce que j'suis un putain de psychopathe ? "Est ce que j'suis un putain de psychopathe, Ipiu ? " |
## Ven 26 Mai 2023 - 19:22 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | « Je sais pas si ça va t’aider, mais moi je suis fière de toi. » Sachez que celle qui écrit a refusé de retranscrire les insanités qui me sont passées par la tête au récit d’Erik. Il a cruellement raison, à aucune moment on n’aurait du permettre à des initiés, ou même à des étoiles non confirmées, de participer à cette mission. J’étais pas assez ‘là’ pour défendre le bout de graillon quand cette mission a pris forme. J’aurais peut-être pas pu l’empêcher, mais je ressentirais moins de culpabilité. « Prendre une décision qui va à l’encontre de ses valeurs c’est dur, faire le choix de tuer c’est dur. T’as fait un choix en sachant qu’il laisserait des marques, tu me diras « j’ai agis sur le moment sans réfléchir. » mais tu y avais réfléchi avant de partir. » Si tu m’avais dit « je ferais jamais ça » quand j’t’ai dit de tuer plutôt que mourir, t’inquiètes que tu serais pas parti. « Tu le dis bien, tu n’as pas tué par plaisir ou colère, tu l’as fait pour protéger. T’es pas un meurtrier et tu ne le seras jamais… j’en mettrais ma main à couper, et tu sais que j’ai plus beaucoup de membres à sacrifier. » C’est pas l’bon moment pour de l’humour, mais j’peux pas m’en empêcher ok ? C’est ma manière de gérer. Tu te considères pas comme assez important pour te protéger, ça m’faisait flipper quand t’es parti, j’avais peur qu’à un moment tu te dises « non mais ça va s’il y a que moi qui est blessé ça passe. » C’est en parti pour ça que t’as pas tué ta daronne, l’autre partie c’est parce que t’étais un enfant sous emprise. Moi j’aurais pas tes remords, parce que je reconnais cette nécessité qu’est parfois le fait de tuer. On ne peut pas dialoguer ou raisonner avec le Centre. On peut se faire craindre, et encore. « Est-ce que je peux calmer tes sentiments pour que tu puisses t’endormir ? ‘fin j’te laisserait pas t’autoflageller trop fort de toute manière… » “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Sam 27 Mai 2023 - 1:57 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | C'est bizarre, ce sentiment. Quand on te dit qu'on est fier de toi. Alors que t'as l'impression d'avoir échoué. D'un côté, que celle que je considère comme ma famille, comme ma grande sœur, me dise qu'elle est fière de moi, ça me touche, profondément. Parce que c'est, je crois, la première fois que quelqu'un me le dit. Les yeux clos, je raconte. Je parle. J'écoute. J'écoute ma propre voix, j'écoute les mots qui sortent de ma bouche, mais ceux qui résonnent en moi, c'est ceux d'Ipiu. Elle est fière de moi. Est-ce que ça veut dire que je peux être fier de moi, moi aussi ? La question que j'ai posé à la Master, est ce que je suis un psychopathe, je connais déjà la réponse. Mais, depuis tout à l'heure, le soutien, le réconfort que je ressens me donne si chaud. Me fait tant de bien. Je ne suis pas un psychopathe. J'suis pas un meurtrier. J'suis fier d'avoir participé à cette mission. Et. J'ai le droit de l'être, du coup ? Sans que ça veuille dire que j'suis un malade et que j'aime tuer ? Bien sûr que je l'ai fait pour protéger les autres, et moi même. Les coudes sur les genoux, les mains encadrant mon front, pouces sur les tempes, je ris doucement à la blague d'Ipiu, la tête baissée, les yeux qui regardent entre mes pieds. Puis j'éclate de rire, mi nerveux mi soulagé. J'ai le droit d'être fier de moi putain. J'ai le droit de pas être parfait, et de l'accepter. Onee chan est fière de moi. Les cadavres sont toujours là, dans leur placards. Et si je ne suis pas fier de les avoir tués, je suis fier d'avoir eu le courage, et les capacités de le faire. J'suis fier d'avoir été où j'étais pour le faire. C'est loin d'être parfait, et ils n'arrêterons pas de me hanter pour autant. Mais c'est pas de leur morts que je suis fier. C'est de moi. Des efforts que j'ai fait pour être là où j'étais. Des raisons pour lesquelles je l'ai fait. Par amour. Par altruisme. Pas égo, aussi. Pour me sentir utile. Et j'ai été utile. Indispensable ? Non, sans doute pas. Mais j'ai été utile. J'ai le droit d'être satisfait malgré l'imperfection évidente. Et, tout ça, c'est grâce à toi, Piu. Parce que tu l'as dit. Ce que je refusais d'entendre. De comprendre. Deux personnes dans ce putain de monde sont fières de moi. Moi même. Et celle dont je cherche le regard. Avec mes yeux bleus. Des yeux bleus électriques. Assis en face de la Sensitive, je souris, d'une sourire mi triste, mi amusé. "T'es certaine de pouvoir faire quelque chose pour ça ? " D'un geste du pouce, je glisse mon ongle entre ma peau et la larme gelée à sa surface. Mes cils sont couverts de flocons pailletés, pauvres reliques de mes glandes lacrymales asséchées. "J'sais pas comment j'peux réussir à jeter un froid dans une situation déjà éprouvante mdr." Je souris. Je souris puis, doucement, je me mets à genoux et je passe mes bras autour de la Master. "Merci, Ipiu. Pas pour les glaçons. Pour tes mots. Moi aussi, je suis fier de moi. Mais l'accepter, c'est dur. Surtout après avoir fait ce que j'ai fait à ces gens. Et t'entendre le dire c'est- 'fin..." Je la sert un peu plus, posant mon menton sur son épaule. "C'est la chose qu'il me manquait depuis tout ce temps. Et dont j'avais même pas conscience. Je suis si content. Merci, Onee-chan. J'suis content que tu sois la première à me le dire. T'es ma première fois. Et étrangement elle est encore plus intime que ma première fois dans un love hôtel." J'souris avant de relâcher mon étreinte et de me recaler au fond du canapé, attrapant mon verre de lait avant de le porter à mes lèvres et de tout recracher. "PUTAIN MERDE" C'est dégueulasse. Toute l'eau du lait a figée et j'viens de boire une sorte de beurre dégueulasse avec des morceaux de glace. Pouah. Erk. "Comment ça s'arrête ??? " Genre j'ai si chaud en dedans que j'ai super froid en dehors mdr. |
## Dim 28 Mai 2023 - 20:35 | ||
Ipiu Raspberry Messages : 3723 Date d'inscription : 11/07/2013 Age : 29 Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ? Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser ! | AH MAIS IL EST SERIEUX ? J’sens ce qu’il est en train de se passer, et lui aussi il le sent. Il le sait avant-même d’ouvrir les yeux. J’ai senti sa fierté croitre, puis le soulagement prendre le dessus. Un soulagement immense, salvateur, qui a laissé le pas à de l’apaisement. Genre de l’apaisement de fou ? PTDR. C’est n’importe quoi, si j’avais su qu’il suffisait d’lui dire que j’étais fière de lui pour qu’il nous pette une crise d’étoilisation, j’l’aurais fait plus tôt. Parce qu’on a essayé hein ? Genre, quand il m’a dit que ça lui pesait de rester étoile j’ai essayé pendant des mois d’lui faire peur, j’ai même transformé la maison en scène de crime et tout… J’ai essayé de le rendre heureux en anticipant la prochaine sortie d’un de ses jeux préférés et en me démerdant pour avoir une béta (ça m’a valu un cristal sensitif mais voilà…) J’ai tenté de le mettre en colère en lui spoilant la fin d’une série qu’on regardait ensembles… Mais rien à faire ! Et là j’lui dis juste que je suis fière de lui et BIM ça fonctionne. PUTAIN. Tous ces efforts pour rien, si c’est pas triste… Tout est glacé, il s’est pris pour la reine des neiges. J’vous jure,, si je suis certaine de pouvoir faire quelque-chose pour ça ? Ouai, j’suis certaine, déjà j’vais faire circuler du courant dans ma peau et la transformer en résistance pour faire grimper la chaleur. Les engelures ça m’vent pas du rêve. J’ai pas envie de pouvoir littéralement jouer à « je t’ai volé ton nez » avec lui. Il vient se coller à moi, il a du capter que j’étais un radiateur. Ah non. Beaucoup d’émotions. Ok. Euh. Ok d’accord. J’lui rends son étreinte. Ouai, j’suis fière de lui, même s’il a un sens de l’humour méga douteux… Mais sur ce coup-là j’peux rien dire de plus. ‘fin j’vais pas lui dire que j’suis contente d’être sa première fois. C’est... Non. Juste non. « J’peux t’assommer s’tu veux… » Mais j’préfèrerais éviter… T’as déjà bien morflé récemment. “- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.” ― Pierre Bottero, Ellana |
## Dim 28 Mai 2023 - 21:32 | ||
Erik Akimaru Messages : 828 Date d'inscription : 21/03/2018 Age : 28 Emploi/loisirs : Faire des cafés. S'entraïner. Humeur : T'es de la police ??? | "Je connais mes droits et j'demande la présence de mon avocat." Ptdr nan en vrai j'ai aucune idée de ce que j'dois faire. Ou de ce que j'suis en train de faire. Mais j'suis pas persuadé que m'assommer règle le soucis. Quoique. Nan puis le thermostat réglé sur -86°C c'est rigolo deux minutes mais on est où là ? Dans la chambre froide du KFC le plus proche ? "J'imagine qu'ils vont venir me chercher ? Avec cette histoire de sceau et tout. Putain. C'était bien la peine de me balancer deux litres de faux sang dans la gueule la dernière fois hein. Suffisait de tuer des gens." J'cache un peu plus ma tête derrière son épaule, tentant d'échapper à son regard de jugement que j'sens passer au dessus de mon crâne. "Me regarde pas comme ça- Va me falloir du temps, pour faire une sorte de deuil de ces gens là, j'imagine. Mais ça va mieux. Et ça va pas me faire si mal, maintenant que j'peux me regarder dans un miroir. J'vais plus me faire de nœuds dans le cerveau pour trouver un moyen de me faire culpabiliser. J'suis pas fier d'avoir ôté la vie à ces ordures. Mais j'suis fier d'avoir été en capacité de le faire. Et de le refaire si besoin. Même si je préférerais pas, pour des raisons évidentes. Ces ordures ont assez torturés de gens. Et ils me torturerons plus. Grâce à toi. J'parle beaucoup désolé. Mais je sais que ça va le faire. J'le sens. Contrairement à mes oreilles et mon nez. Et j'ai peur que ma langue gèle si j'arrête de causer ouais. 'tain. C'est toujours une option le trauma crânien ? " C'est compliqué de rien contrôler là. Enfin en vrai je contrôle mes émotions c'est mieux qu'en début de soirée. Mais fait froid. Putain. Puis j'ai envie de demander à Piu comment elle va, elle. Comment ça se passe avec Aylan. Comment ça se passe pour elle. Pour sa santé. Comment elle vit le fait de pas avoir pu venir avec nous. Mais si j'pouvais éviter de transformer la baraque en igloo c'est cool. Putain. "Ça dérange si je vais prendre l'air dans le jardin ? Qu'on se retrouve pas avec des stalagmites dans le salon. Ptete faut que j'utilise mes pouvoirs à fond pour que ça s'arrête ?? C'était comment toi ? " |
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