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C’est pas stupide si ça marche (marcher, vous avez compris ? Parce qu’elle a une canne).
##   Dim 10 Sep 2023 - 18:18
Luna Vasconcelos

Personnage ~
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Luna Vasconcelos
Etoile Terre Lunaire
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Date d'inscription : 14/06/2020
Emploi/loisirs : Gérante du bar

Musique conseillée : le silence, le vrai.


__–J’ai ce rêve. Ce rêve récurrent. Je sais que c’est normal pour des soldats qui reviennent du front de rêver, qu’ils sont encore là-bas, qu’ils y sont retournés. C’est pas ça que je vois. (Déjà, j’ai pas ma canne, je marche sur mes deux jambes, ce qui m’indique que c’est pas réel. Certains lancent une toupie…) Je suis devant un mur. Un petit mur, un peu épais, mais pas bien haut ou large. En briques, bien rouges-orange. Et je sais que je dois le détruire. Frapper dedans, avec toute ma force de titanide. Alors, j’avance. Je roule un peu les muscles. Je m’étire. Je me craque les seuls doigts qui me restent. Puis je mets un énorme coup dedans. De haut en bas. Avec mon bras droit. Avec toute ma force, un coup qui exploserait un bâtiment entier.
__–Et là ce, qui ce passe, c’est que le mur ne se brise pas. C’est le bras qui se brise. Je suis emportée par mon coup, je perds l’équilibre, mais j’arrive à rester debout – sans m’appuyer au mur. Et je regarde au sol et là je vois que mon bras ne s’est pas brisé. Au contraire. Toutes les pièces, répandues au sol, sont intactes. Même pas une éraflure, sur les phalanges ou le poignet. Le métal n’est pas tordu, les plantes sont en très bon état, pas une feuille n’est pliée. Et alors, je regarde là où aurait dû se trouver ma main. Rien, normal. Je remonte. Rien, toujours normal. je remonte, jusqu’à mon moignon. Et là, avant de le voir, je me réveille.
__–Et impossible de se rendormir.

__–Y’a comme un malaise, depuis que je suis revenue.
__–Ça a pas dû paraître évident à tout le monde.
__–
__–Même, à personne, en fait. Pour ça, y’a deux raisons. La première, c’est que, quand on se donne un rôle, dans la société… Genre, pour moi, mon rôle, c’est, euh. « Oh, c’est Luna, c’est la patronne du bar, elle est tout le temps défoncée, elle raconte des blagues salaces et elle baise avec trois, quatre personnes par semaine, Luna quoi, je veux dire, elle est sympa, elle fait de mal à personne, elle est cool. Elle est rigolote. » Et ce rôle, en fait, on l’endosse tellement, qu’il devient une partie de nous. Et si on arrête de l’endosser, c’est un peu comme si on perdait une partie de nous. Et là, on doit se poser la question : mais au fait, je suis qui ?
__–L’autre raison, c’est parce que je fume beaucoup. On va pas s’mentir, hein. Ça détend. Ça évite de penser à ce à quoi il faudrait vraiment qu’on pense mais dont on a pas du tout envie.

__–Je vous parle de ça, parce que… Revenons au début. Un mois plus tôt. Début août. Le neuf, quelque chose comme ça. C’était un mercredi, les mercredis je bosse, alors j’ai mis mon réveil. Pricie était partie dormir chez une amie, normal à son âge quoi, puis c’est pas comme si c’était beaucoup de trajet à faire. Y’avait donc que moi et Bob, à la maison. Ça sonne. Je l’éteins. J’ai un peu la tête dans le cul, mais comme un matin, quoi, alors je me dis, boah, un bon p’tit café histoire de commencer la journée et ça ira mieux. Du coup, pour me lever et aller me le faire, j’essaie d’attraper ma canne, que je mets toujours au bord de mon lit, contre ma table de chevet.
__–Sauf que cette conne, elle glisse. Pas loin hein, elle est toujours bien droite, contre le mur, mais juste, ’faut que je me tende pour l’attraper et tout. Alors, je soupire, je me penche un peu, je la touche du doigt, j’essaie de l’agripper… Et comme là, j’ai, genre, la moitié du corps hors du lit, bah oui ok, j’arrive à la saisir. Par contre, je suis pas du tout en équilibre, mais c’est pas grave, je me dis, parce que j’ai ma canne en point d’appui. Je suis juste toute étirée, mais bon, personne me regarde, c’est pas grave. Et en fait, ça l’est. Parce qu’elle était posée sur le tapis. Que du coup, comme je m’en sers pour rester en équilibre, je pousse dessus. Donc que, bah. Comme elle est pas direct sur le sol. Le tapis se plie sous la pression. La canne tombe. Et moi avec. Et je me vautre comme une merde, tête la première, avec un gros bang. Ça, c’est ma mâchoire.
__–Ça fait. Putain. De mal. Je reste là un moment à faire des « ouh, ouh, ouuuh » et à me tenir la bouche, puis je me rends compte du meilleur : vous savez, cette expression à la con, qu’on sait pas si on la fait parce que c’est naturel ou parce que tout le monde dans les dessins animés la fait et du coup on imite parce qu’on est cons, où on tire la langue sur le côté pour montrer qu’on fait un effort ?
__–Ouais, vous voyez la suite. C’est moyennement compatible avec se vautrer comme une débile. Et attendez, c’est pas fini.
__–Donc là, je suis au sol, la bouche pleine de sang. Et, bon. Il faut que je me lève, quand-même. Alors je rampe jusqu’à ma canne. Péniblement. J’fous du rouge partout sur mes draps, parce que j’étais encore enroulée dedans. J’arrive à la prendre, pour de vrai cette fois et, enfin, à me lever.
__–Inspection des dégâts. C’est pas super bon. Alors, je mets un débardeur, un short de sport au pif (évidemment que je dors à poil) et me voilà, à claudiquer jusqu’à l’hôpital direction les urgences, avec ma langue collée au palais et un glaçon dans la bouche. Youpiiii.

__–Et pourquoi je vous raconte tout ça, moi ? Parce que, après avoir eu droit aux points de suture, ça m’a fait penser. Tout ça, à cause de cette saloperie de canne de merde.
__–Hm.
__–Quand je rentre chez moi, d’abord… Ok, alors, d’abord, je me fais à bouffer, hein. Ensuite, je file ses croquettes à Bob, un peu inquiet d’avoir vu sa maîtresse partir comme ça sans lui dire bonjour. Puis j’envoie un message sur le groupe Whatsapp du bar, pour dire aux filles que je sors à peine des urgences, que je suis dans un état déplorable et tout, donc que je viendrai avec un peu de retard. (Katsu m’envoie limite un « ptdr reste chez toi c’est un ordre », (elle traîne trop avec Misao cette meuf, il a une influence sur elle, je vous jure… Bref.)) Et ensuite… Ensuite je mange, je me douche, je m’habille, je vais au taf en milieu de matinée parce que hé c’est bon, j’ai mal mais je suis pas mourante, tant que je roule pas une pelle ça va aller. La journée se passe normalement, je me fais salement materner, genre héo, je me suis ouverte la langue, je peux porter des caisses, en fait je suis la seule qui peut le faire à une main (et je pourrais jamais le faire qu’à une main t’façons), on se calme, arrêtez et laissez-moi faire, vous allez vous faire mal au dos.
__–(Quoi, le sujet, le rêve, ma canne, tout ça ? Oui, oui, j’vais y venir. C’est mon solo, je raconte c’que j’veux. Si ça vous emmerde, lisez pas, je suis sûr le dernier post de Camil est super.)
__–Et donc, ensuite, promis c’est la dernière digression qui sert à rien, je rentre chez moi. J’ai utilisé l’excuse du « ta grande-sœur se tape quelqu’un ce soir, tu peux dormir chez toi steuplé ? Et emmène Bob, il es trop jeune pour ça. » pour avoir l’appart’ tranquille.
__–Totalement tranquille. Sans un son.
__–Et là, j’ai fait ce que les Terres font quand ils ont un problème.
__–J’ai ouvert OpenStreetMaps et commencé à réfléchir.

__–Retour au présent.
__–(Ça meuble bien, d’écrire des conneries, dites.)
__–Qu’est-ce que je fous, toute seule, au milieu de ce désert, vous allez me demander.
__–Ouais, quand j’ai dit retour au présent, je mentais pas. On est le dix septembre, je suis au milieu du désert de l’Atacama. La ville la plus proche, Talabre, est à cinq jours de marche.
__–Vous vous souvenez, quoi… une, deux, trois… sept phrases plus haut, quand je vous ai dit que j’avais commencé à réfléchir ? Ben voilà. À quelle serait ma prochaine destination, pour de vraies vacances. Enfin, vacances. C’est comme ça que j’ai présenté le truc, pour faire ma demande d’autorisation de sortie. C’est ce que j’ai expliqué à Nikkou. San Pedro de Atacama, son architecture typique, ses flamands roses, ses dépôts salins sur des kilomètres, ses eaux aux mille couleurs, c’est pas mal touristique en vrai. Parfait pour les excursions nature ! Alors, plutôt emballé, il nous a téléporté et on a passé un après-midi franchement agréable. C’est que, j’ai pas beaucoup visité de pays étrangers, dans ma vie. Que pour des missions de Terrae, en fait.
__–Et puis, il est reparti. Je lui ai dit t’inquiètes, je reste quelques jours de plus et je te rappelle, si y’a le moindre problème je te contacte direct, tout va bien, t’en fais pas. Il est sympa, Nikkou. Je lui ai payé le restau et tout pour le remercier. Qu’est-ce qu’on a bien bouffé, oh là là, les Chiliens ils savent faire la cuisine.
__–Bref, je me suis donc retrouvée toute seule.
__–Alors, je baragouine un espagnol franchement à peine correct, mais ça a été suffisant pour convaincre un type de m’emmener en voiture au milieu du désert. Au milieu de rien. Il m’a laissé là, en fin d’après-midi, avant que le Soleil se couche. Juste moi, ma semaine de provisions dans mon sac et le silence.
__–Le silence.

__–Pourquoi ici et pas ailleurs, au fait, je suis sûre que vous vous posez la question ? Hé bien. J’avais un cahier des charges super précis.
__–Il me fallait un désert, en tout cas un coin avec aucun être humain à plusieurs jours de marche à la ronde. Et qui ne soit pas totalement invivable, genre l’Antarctique ou l’océan. Qui ne soit pas farci de terroristes non plus, donc le Sahara, pour la plus grande part, ça dégage. Si possible, dont les locaux pourraient comprendre ma langue, donc en vrai, les quelques coins un peu tranquilles au niveau de l’Égypte et tout, c’est mort. Puis, qui ne soit pas ultra montagneux ou une jungle impénétrable comme l’Amazonie, parce que, merde, je reste une infirme.
__–Ça ne me laissait, concrètement, quatre candidats acceptables : le nord du Canada et l’Alaska, puis en cette saison c’est vivable. Mais les climats tempérés à froid, ça me gonfle. Je me tape déjà ça toute l’année à Tokyo. Les étendues américaines, genre vers la Vallée de la Mort, mais ça peut vite devenir très vallonné et je voulais pas tomber sur des touristes, des randonneurs ou quoi que ce soit de ce genre. La pampa argentine, mais ouah plus chiant que ça tu meurs comme coin, sérieux. Et enfin, le désert de l’Atacama, du coup. Ça, ça me disait bien. J’suis jamais allé dans le reste de l’Amérique latine, en plus.

__–Et maintenant que je suis là ?
__–Après avoir bien contemplé le paysage, apprécié le calme, la sérénité du paysage et tous ces trucs, je me suis levée. Avec l’aide de ma canne. J’ai sorti mon téléphone. J’avais fait tourner tous les programmes en même temps, de quoi totalement décharger la batterie. Ça a pas loupé. Bien. Je l’ai rangé. J’ai levé ma canne. Tremblé de la jambe. Je me suis concentrée pour le calmer, ce tremblement de merde. J’ai réussi à tenir debout. C’était un bon début.
__–J’ai inspiré un grand coup. Mis un casque antibruit. (Pas conne, la meuf, des fois. Vous allez comprendre.)
__–Pris mon élan.
__–Et je l’ai lancée. Tellement fort, elle en a pété le mur du son. La déflagration a été si balaise que ça a soulevé le sable tout autour de moi. Et alors, ce bruit, je pensais pas ça possible, un bruit pareil. Et j’ai fait exploser des cristaux tonnerres dans un sous-sol.

__–Voilà.
__–Maintenant, c’est simple.
__–Je trouve le moyen de rentrer à la ville la plus proche sans, ou je crève ici.


Le bras de Luna :
C’est pas stupide si ça marche (marcher, vous avez compris ? Parce qu’elle a une canne). Xolk
Couleur : #008b8b Merci à Eelis et Néo pour les avatars !
 

C’est pas stupide si ça marche (marcher, vous avez compris ? Parce qu’elle a une canne).

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