Non mais tu déconnes. TU OSES VRAIMENT ME RAPPORTER CE LIVRE DANS CET ETAT ? TU TE FOUS DE MA GUEULE ??? Je toise de haut en bas le gamin qui vient de me rapporter un roman plus gondolé que le grand canal de Venise. J’ai envie de lui arracher la tronche.

« Je t’arrête de suite Sorin, j’en ai rien à faire de tes excuses. »

Oui je connais son prénom, c’est moi qui l’ai enregistré il y a une petite semaine dans les dossiers de la bibliothèque. Si j’avais su… Je vois bien qu’il va vouloir dire quelque-chose, se défendre, expliquer que ce n’est pas de sa faute que c’est la copine au chat du voisin qui a mangé son devoir. Très sincèrement, je m’en tamponne le coquillard.

« T’as emprunté un livre et tu n’en as pas pris soin. Je t’attends demain à 8h pour une journée de travaux d’intérêt général. »

Je souris, avec l’aura sombre de ceux qui se retiennent… J’ai beau être en fauteuil roulant, je n’en reste pas moins master et quand je vois ce pauvre livre dans cet état, j’ai presque besoin d’utiliser mon pouvoir pour ne pas démolir ce gamin. Oui mais on y peut rien, c’est un enfant, TA GUEULE. Si on lui apprend pas à respecter les livres sous prétexte que c’est un enfant, il ne le fera pas plus tard non plus. Et si je laisse passer une fois, je ne suis plus certaine que les gens craignent autant de ramener un livre en sale état… Pauvre petit bébé… Il t’a vraiment fait du mal, comment vais-je réussir à te sauver ? Je ne pense pas y arriver, il est trop tard maintenant, à moins d’utiliser ma greffe… Je lui lance un regard sombre.

« A demain. »

N’essaie même pas de te débiner si tu tiens à la vie.

Le jeune homme aux longs cheveux brun pouvait faire une croix sur sa journée de repos, son mercredi ou d'habitude il n'avait pas cours. Une punition sur toute la journée donné par la dame des livres, il ne l'avait pas perdu celle la. Il lui avait rendu un livre en très mauvais état, subit sa colère noir. Elle ne l'avait pas épargnée. Elle avait été d’aucune pitié pour lui, ses arguments étaient tous tombées à l’eau et elle n’avait cru à son histoire. Sorin avait eut un petit accident dans la forêt, il avait fait une petite chute, rien de grave en soit, avec ce fameux livre dans son sac. Ce dernier s’était ouvert au pire moment, avait fait tombé ses affaires dans une belle flaque d’eau dont le roman. Il en avait été trempé, l’enfant de la nature avait tenté de le sauver au mieux. Il était de suite retourner dans sa chambre où il avait mis le livre grand ouvert au soleil à la fenêtre et venait très souvent tourner les pages dans l’espoir de faire partir l eau au plus vite. Ce fut un échec, plus ou moins, l eau était bien partie or le livre avait pris une sale mine. Le papier des pages était trop fin, il avait condolé, cré une forme étrange et peu appréciable.

Le coeur sauvage s’était retrouvé dans une impasse, sans solution valable, se vit dans un dilemme: Soit il cachait sa connerie ou soit il allait tout de suite avouer les choses à la bibliothécaire. Ses valeurs le poussèrent à la deuxième option, il était incapable de mentir de toute façon, mais toutes vérités n’étaient pas bonnes à dire : Il n’avait pas échappé à sa punition, il devait se lever tôt : Il avait mis son réveille à 7 heure, était dans le cake en sortant du lit. Il lui fallut une bonne douche fraiche pour se réveiller, il se lavait tout le temps à l’eau froide. iL se dépêcha d’enfiler ses vêtements, de manger un bout avant d’aller rejoindre la jeune femme. Il avait eut peur d’arriver en retard, ça aurait été la pire chose à faire.

“ Bonjour.”

Il avait couru, bousculé deux ou trois personnes au passage, arriva devant elle complètement a bout de souffle. Il lui fallu un petit moment pour reprendre une respiration normale. Là, il se redressa et retira sa main de son torse.

“ je suis prêt”

Il ne s’était pas pris la tête au niveau de sa tenue du jour : Ses cheveux étaient détachés, un simple t shirt gris une ou deux fois plus grand pour lui, un pantalon marron sans chaussure. Pied nu, comme toujours, il ne changeait point et plus personne ne prenait la peine de lui faire la remarque. Ils avaient tous jeter l’éponge, désespérés d’un tel comportement, entêtement sans fin. Sorin n’aimait pas les chaussures, il ne pouvait les supporter bien longtemps. Son record n’avait été même pas dix minutes.

“ Je.. dois faire quoi?”

le jeune homme aux longs cheveux d’or était un brin suicidaire de poser cette question, il eut de suite un mauvais pressentiment. A coup sur, elle n’allait pas le rater, il avait intérêt à faire profil bas aujourd’hui.

Est-ce que j’ai oublié que j’avais collé quelqu’un hier ? Oui un peu, non mais, écoutez on était en plein préparatifs d’enterrement de vie de jeune garçon, bien entendu qu’on rigole déjà grassement des conneries qu’on prépare… Mais du coup, j’ai oublié de préparer quelque-chose pour le jeune homme, et pour la première fois je me rends compte que s’il n’était pas venu de lui-même il aurait échappé à sa punition. Je mollis. Diantre, j’aurais pu perdre ma réputation de bibliothécaire peu commode.

« Bonjour Sorin. »

Je jette un regard sur la pendule, il est à l’heure. Il faut que je me raffermisse ok ? Et que je gagne du temps, parce que je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais lui donner comme taf. Hm, j’gagne du temps à lui faire remarquer qu’il a oublié ses godasses ? Non, à la réflexion il n’en a jamais porté jusqu’à présent dans la bibliothèque. Ce dont on se contre fout, vu qu’il essuie ses pieds sur le paillasson. Contrairement à certains chaussés.

« Tu vas… »

Ceci est une pause pour intensifier le dramatisme de ma phrase, pas pour réfléchir du tout.

« Trier par ordre alphabétique tous les livres qui ont été rendus hier. »

Ouai je gagne du temps. En fonction du temps qu’il mettra je lui rajouterais des tâches, faudra que je lui demande, je suis pas certaine qu’il soit encore assez familiarisé avec la bibliothèque pour que je lui fasse faire de la remise en rayon… Alors on lui fera faire je sais pas… Un truc simple.