Il fait très chaud en ce moment, mais je trouve ça agréable, j'ai toujours bien aimé l'été - c'est la période des petites robes à fleurs et des grands chapeaux, le style que je préfère ! C'est d'ailleurs la tenue que je porte en ce moment-même, longue robe blanche avec de grosses fleurs roses imprimées dessus, et un chapeau de paille à large bords, avec un noeud blanc. Je remonte lentement le chemin qui mène du village à l'institut, profitant de la brise chaude et des chants d'oiseaux tout autour.

La matinée a été plutôt calme au salon de beauté - et grâce à ma nouvelle employée, j'ai pu me prendre l'après-midi de repos ! Je compte bien en profiter pour aller me poser au champs de fleurs avec un livre et un peu de musique ; je proposerais bien à Tori tiens, si elle est disponible ! Je m'apprête à sortir mon téléphone de mon sac, quand mon regard tombe sur un jeune homme, qui marche un peu au hasard aux abords de l'institut - il observe le bâtiment avec un air complètement perdu. Ca me rappelle un peu ma meilleure amie, que j'ai justement rencontré à cet endroit, quelques mois plus tôt ! Je m'approche donc de l'inconnu avec un sourire accueillant sur le visage.

"Bonjour ! Tout va bien, je peux vous aider ? Vous avez l'air un peu perdu."

Je le détaille ensuite un peu, souriant toujours ; c'est un beau jeune homme, avec de longs cheveux bruns bien entretenus et des traits fins. Mais étrangement, je lui trouve un air un peu sauvage - peut-être son regard, ou sa façon de se tenir, je ne sais pas ?

L'été, la chaleur, le soleil, la saison préférée du prince de la nature. Il adorait ces deux mois de chaleur, il allait se régaler à bronzer toute une journée en haut d'un arbre. C'était l'un de ses passe- temps favoris, il ne s’en laissait jamais. Ça aurait été son programme des deux prochaines semaines à un détail prêt : Sorin devait faire sa rentrée dans un nouvel institut, un endroit conseillé par une étrange personne. Celle ci était venue le trouver à la mort de sa mère, suite à un grand vide en lui, une explication s’était imposé vis à vis de ce dernier : Ce vide n’était pas innocent, il allait lui apporter des pouvoirs mais il devait avant tout venir dans cette école pour apprendre à les obtenir et surtout à bien les  maitriser.  Il lui avait donné l’adresse de l’établissement, de la documentation pour en apprendre plus, quelques informations sur les cours et le mode de vie la bas. Beaucoup d’informations à traiter, à mémoriser sur une courte période, le jeune homme aux longs cheveux brun avait du les noter dans un carnet. Un objet assez petit pour l’avoir en permanence sur lui, dans sa sacoche avec ses autres papiers. Deux ou trois jours avant la rentrée, cet homme était revenu le voir afin de l accompagner dans ses achats de fournitures scolaires, vêtements y compris. 

C’était une personne très à l’écoute du coeur sauvage, attentive à ses désirs, à ses soucis d adaptation. Il l’avait aidé au mieux durant cette après midi, ils avaient réussi à tout trouver dans les boutiques. Cependant et à sa déception, il ne pouvait l’accompagner le jour de la rentrée. Sorin devait se débrouiller seul, y était allé de lui même à pied. Ses parents, avant le décès de sa mère, avaient pris un appartement à dix minutes de l’établissement. Cette chaleur l’avait poussé à mettre un débardeur gris foncé avec un short de la même couleur. Ses longs cheveux retombaient sur ses épaules, pour une fois bien coiffé. 

“ Bon.. jour”

A l’entrée, le prince de la nature se sentit perdu, désorienté. Il avait le papier de l’école en mains or ce dernier ne donnait pas de plan du campus et il n’avait aucune idée de où il devait se rendre en premier. Il avait fait le tour de la propriété deux ou trois fois, histoire de repérer les lieux, était revenu au point de départ avec le même problème en tête. Là, il fut capter par une personne, une jeune fille au cheveux blonds . Elle s’était rapproché de lui, sembla lui proposer son aide. Un geste appréciable et en vu de sa situation, Sorin allait accepté à coeur joie, avec un grand sourire sur son visage.

“ Je suis nouveau, c’mon premier jour” 

Cette rentrée, cette école, ce monde autour de lui était si prenant qu’il parvint à en oublier la grande douleur d’avoir perdu sa tendre mère quelques semaines auparavant. Elle était enfui dans les tréfonds de son esprit, de son âme, loin d’être prête à resurgir. Le coeur sauvage avait d'autres préoccupations sur le  coup, il étaitentrain de fouiller son sac pour y trouver son dossier d’inscription rempli l’avant veille. Il le prit de sa main gauche, le tendit a son interlocutrice au cas ou elle en aurait besoin

“Je ne sais même pas dans quelle cla… sse ou je suis ? “

Le jeune homme me regarde un moment, l'air toujours aussi perdu, avant de me saluer puis de m'expliquer qu'il est nouveau, effectivement. Le premier jour dans un nouvel endroit est toujours intimidant et déboussolant ; dans un endroit comme Terrae, c'est encore pire ! J'espère juste que cette fois, le Master qui l'a accompagné a fait son boulot et lui a parlé des pouvoirs, parce que je ne veux pas d'un remake de ce qui s'est passé avec Tori...

"Oh, je vois ! Eh bien, bienvenue à toi alors !!"

D'un air hésitant, il me tend ensuite son... Dossier d'inscription ? Je l'attrape et le feuillette, je ne suis pas sûre de ce qu'il veut que je fasse avec ça ? De toute façon, c'est écrit en japonais donc je ne comprends absolument rien de ce qui est marqué ! Je le lui rends avec un petit sourire.

"Tu devrais sans doute garder ça bien précieusement !"

Dit la fille qui a rangé son dossier dans un tiroir quelconque et serait bien incapable de remettre la main dessus, ahah. Mais j'imagine que la direction garde une copie hein, de toute façon ! Je hausse ensuite les sourcils quand le brun me dit ne pas savoir dans quelle classe il est ; il n'a pas du tout l'air d'un lycéen pourtant, je l'aurais pensé plus âgé que ça !

"Quelle classe ? Mais attends, tu as quel âge ?! Tu vas encore au lycée ?"

Ou alors il est juste carrément perdu et ne sait pas ce qu'il est sensé faire de lui-même ; ce qui ne serait pas non plus très surprenant. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il n'a pas de sac ni de valise, il a déjà été déposer ses affaires dans les dortoirs, peut-être ?

"Est-ce que tu as déjà vu les dortoirs ? Je pense que c'est la première étape, vu que c'est là que tu vas dormir en attendant d'être Initié..."

La proximité du lycée n'avait rien changé, Sorin devait rester interne dans cet institut, y dormir tous les soirs de la semaine. Son père lui en avait donné l'ordre, avait prévenu la direction durant son inscription. C’était le mieux, ainsi il aurait plus de facilité de s’intégrer, de s’adapter à ce nouveau monde. Il pourrait être bien surveiller, une chose impossible chez lui. Son père était encore à l hôpital pour ses soins, ses examens, il rentrait en week end. Sur quoi, le prince de la nature était venu les mains vide, il avait pris ses affaires pour la semaine, enfin façon de parler. Il portait sur son épaule droite un grand sac en tissus couleur crème, dans lequel il y avait mis ses affaires pour la semaine. Il y avait une ou deux tenues de rechanges, un roman, une serviette, des chaussons pour la chambre, brosse à dent, rien d’extraordinaire.  

A l’entrée de l’établissement, il avait surmonté sa timidité afin de demander de l’aide au près d’une jeune femme. Celle ci accepta, lui souhaita au passage la bienvenue, prit son dossier en main. Elle le regarda, du moins il l’avait cru sur le moment, eut un doute à la vitesse ou elle tournait les pages. Soit elle lisait très vite, soit elle s’en fichait ou soit elle cherchait juste une information bien précise. Il hésita à l'interrompre, à lui montrer les informations à savoir, jeta l’éponge. C’était trop tard, elle lui avait déjà rendu son document avec un petit conseil. C’était des papiers importants, il ne devait surtout pas les perdre, les garder précieusement. Elle n’était pas la première personne à le lui dire, son ‘mentor” le lui avait rappeler plusieurs fois lors de ses visites. A force, le jeune homme aux longs cheveux chatain avait bien compris, le rangea dans une pochette plastique avant de le remettre dans un cahier dur. Il prit le temps de bien tout refermé, garda seulement son portable dans la main au cas ou il en aurait besoin pour appeler ou noter vite fait une information importante.

 “ 19 ans .. lycée ?” 

Un air perplexe sur son visage, il tenta de se remémorer les dits de son mentor. Il était censé venir ici pour apprendre ses fameux potentiels pouvoirs, dans cet.. ins..ti.. Insiitut. Institut, c’était bien le bon mot, il le fit tourner dans son esprit, le plaça dans un coin de sa tête histoire de pouvoir le ressortir au bon moment. En revanche, le mot lycée ne lui disait rien, ou alors il ne s’en souvenait plus. il avait beau le chercher dans sa mémoire, dans les nombreuses conversation avec son mentor, il ne le trouva guère. En guise de conclusion, Sorin un petit geste de négation de la tête.

“ Je viens juste d’arriver donc non” 

Le prince de la nature ne  savait même pas ou était  l’entrée principale, par ou il devait commencer. A l’inverse de lui, elle semblait être habitué ici, à l’aise. Il allait en profiter pour s’y intégrer, demander quelques trucs sur le tas.

“ euh.. je te suis.’” 

Il se pencha sur le coté, reprit son  sac sur les épaules, une grande inspiration et attendit son feu vert pour avancer. Au fond de son être, il était à la fois existé et anxieux de faire une erreur ou d’avoir un comportement déplacé à la situation.

Plus je parle, et plus le visage du jeune homme en face de moi semble se plonger dans la perplexité - est-ce que sa puce traductrice ne fonctionne pas convenablement ? Non mais bon, je n'ai pas l'impression de parler de sujets hyper complexes là, au contraire... Il m'apprend avoir 19 ans, j'avoue être un peu surprise qu'il aille toujours au lycée du coup - mais peut-être qu'il a raté une classe ou quoi ?

"Ah ben je pourrai te montrer les salles de cours un peu plus tard, alors... Tu sais dans quelle classe tu es ? On pourra regarder pour ton emploi du temps tant qu'on y est aussi ! Je ne sais pas trop comment ça marche je t'avoue, moi j'avais déjà 21 ans quand je suis arrivée, donc j'ai commencé à travailler directement..."

Je parle un peu beaucoup pour ne rien dire, non ? Peut-être, mais la situation est un peu étrange, lui ne dit quasiment rien et du coup... Bah je me sens forcée de combler les blancs, ça me stresse de rester dans le silence !! Le brun me confirme ensuite qu'il vient d'arriver et n'a toujours pas visité les dortoirs - nous allons donc commencer par là ! Je pointe du doigt vers le sac qu'il a sur l'épaule (et qui est vraiiiiment tout petit...)

"D'accord, eh bien allons-y alors, c'est par là ! Et euh, c'est tout ce que tu as comme bagage ? Tu n'as pas de valise ni rien ?"

Bon, d'accord, moi j'avais peut-être abusé avec mes 4 valoches, mais là ça me semble peu... Ou alors sa famille lui enverra ses autres affaires plus tard ? C'est possible aussi. Mais bref, je lui fais signe de me suivre tout en commençant à marcher - d'abord pour traverser la cour et rejoindre la porte d'entrée principale, avant de longer le couloir à gauche après la porte, qui mène aux dortoirs des garçons. Dans lesquels je ne suis jamais rentrée, mais en même temps je n'aurais pas envie de tomber sur un homme en train de se changer ou quoi !

"Eh voilà, les dortoirs masculins sont ici ! Je te laisse y déposer tes affaires et faire le tour 5 minutes, je t'attends ici, d'accord ?"

Je lui propose avec un sourire poli - non, clairement, je n'ai pas très envie de rentrer.

Une question anodine ou un réflexion déguisée portant sur un étrange jugement, Sorin  n’avait pu s’empêcher de se poser la question, avait hésité entre les deux. Le ton de sa voix lui avait semblé chaleureuse et amicale or la tournure de la phrase lui avait laissé un arrière gout assez amère, peu sympathique. Ca l’avait marqué, troublé et dans une autre circonstance, il aurait réagit de suite. Il n’était  pas du genre à se laisser faire, marcher sur les pieds, avait quand même un sacré caractère. Il du taire, adoucir ce dernier et ce pour une bonne raison: Il avait besoin de cette jeune femme,  il se força à se l’avouer. Elle allait lui être utile, lui servir de guide, ainsi ça lui éviterait de se perdre une nouvelle fois, de s’agacer dans son coin. Le jeune homme aux longs cheveux brun devait prendre son mal en patience,  laisser couler, enterrer cette remarque, surtout arriver à passer à autre chose. Ce ne fut pas si compliqué, la fille avait vite enchaîné sur un long monologue, sa langue pendue l’avait tiré d affaires, en théorie. Les longs discours étaient bien le pire pour Sorin, c’était difficile pour lui à déchiffrer. La, ca semblait à une longue explication avec deux ou trois questions, perturbant pour l’ancien prince de la nature, il tentait en vain de s’accrocher. Il essaya de se remémorer l’entièreté de ses dits dans son esprit, de les découper par petite partie afin de lui fournir une réponse à peu prêt buvable: 

“ Euh.. Première.. Attends”
Soudain, son esprit lui fit une belle piqure de rappelle, il savait ou il pouvait trouver cette réponse. Il lui fit un petit signe du doigt, se mit à fouiller dans son petit sac et en sorti un autre carnet, bleu cette fois ci. L’enfant de la nature l’ouvrit à la première page, la parcourra avec son doigt. Celui-ci bougeait au rythme  de sa lecture, s’arrêta à un endroit précis, presque à la fin de la page. 
“ Classe.. 1 B!” 
Inutile de lui demander la signification ou s’il avait vraiment juste ou non, le jeune homme aux longs cheveux brun s’était juste contenter de lire à haute voix le texte sous ses yeux, le seul qui avait le mot “ classe. Il referma son petit carnet, le garder dans la main, se mit en marche prêt de la jeune femme. Il fit attention à son rythme, veilla au mieux de ne pas la dépasser. Les deux jeunes se dirigèrent vers les fameux dortoirs. 

“ Ok, je reviens” 

Elle ne voulait pas venir avec lui, Sorin l avait de suite compris et n’avait pas insisté sur ce point. Il n’avait besoin d’elle pour poser ses affaires, il était quand même grand, aller se changer dans sa chambre. En effet, Sorin avait décidé sur un coup de tête de se mettre en ‘ tenue du soir”, celle qui lui servait pour trainer le soir à l’appartement. Impatient, le coeur sauvage ne voulait faire subir une trop longue attente à la jeune femme, ce pourquoi il ne tarda à ressortir de sa nouvelle chambre sans avoir pu en faire le tour, la détailler. 

“ Désolé…  Change?”

 Il revint vers elle, se sentait plus légers.  Il avait remit son grand t-shirt marron avec un jogging gris d’une taille au dessus de la sienne.

“allez dans les .. trucs ?”

Une idée tout droit de son esprit, avait déjà une idée si jamais les salles en questions seraient fermées: passer par une fenêtre ouverte.

Le jeune homme m'observe d'un air un peu bizarre alors que je lui propose de lui faire visiter les salles de cours, après lui avoir montré le dortoir - je ne comprends pas trop ce que me vaut ce regard alors que j'essaye juste d'être sympa et serviable ? Enfin bon, il a l'air vraiment bien perdu le pauvre, je ne vais pas m'en formaliser... Il m'annonce ensuite être en classe 1B et je hoche la tête.

"Ok, ça marche, on pourra essayer de regarder quel est ton emploi du temps en même temps que de visiter les classes !"

Je lui souris, et nous nous mettons en route vers les dortoirs. Je le laisse s'y rendre seul (je n'ai pas envie de tomber sur un homme nu, eh, c'est pas pour rien que les dortoirs homme/femme sont séparés quand même !). Il ne prend que quelques minutes et me rejoint rapidement à l'extérieur, dans une tenue différente. Il souligne d'ailleurs qu'il vient de se changer, ce que j'ai bien remarqué (oui, je suis attentive aux vêtements, que voulez-vous !)

"Ah, tu as mis quelque chose de plus confortable, tant mieux !! Tiens, au fait, je viens de penser que j'ai complètement oublié de me présenter... Je m'appelle Alyona, et toi ?"

Je hausse ensuite un sourcil à sa question - je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'il essaye de me dire. Il veut aller où ? Est-ce qu'il parle des salles de classe, comme proposé tout à l'heure ? Je suppose que oui, c'est la seule chose dont on a parlé...

"On peut passer aux salles de cours maintenant ! Tout est au premier étage... L'escalier est juste en face de la porte principale, donc c'est facile à retenir !"

J'explique tout en marchant dans le couloir et esquisse un geste vers ledit escalier - il est difficile à rater, cela dit. Nous l'empruntons jusqu'au premier étage, où je lui montre rapidement les différentes salles (sauf le laboratoire, qui est fermé à clé). En fait, à part lors de mon premier jour et de la visite avec Afya, je n'ai jamais remis les pieds dans ce couloir, vu que je ne suis plus en cours !

"Et au bout du couloir, c'est la salle commune... Il y a des canapés, une télé, quelques distributeurs aussi. Je pense que les horaires de cours y sont affichés, on va voir ?"

Je lui propose avec un sourire - j'espère que je ne me trompe pas, sinon je ne sais pas trop où ils pourraient se trouver.

La mémoire du prince de la nature n'était d'une grande efficacité, encore moins dans des moments de stress. C'était la rentrée, son premier jour, il venait à peine d'arriver dans un endroit totalement inconnu. Il devait s'y adapter, faire ses repères et ce n'était une partie de plaisir pour lui. C'était angoissant, il avait peur de mal faire, il fallait le dire. Son esprit était sous tension, au bord de la panique. Il avait essayé de dissimuler cela au mieux mais il vint de se trahir lui même en beauté. Le changement de sa tenue n'était pas anodine, ce fut une façon à lui de décompresser. Il avait opté pour des vêtements décontractés, amples et il avait de suite ressenti un soulagement. A la hauteur de la jeune femme, celle ci avait tout de suite remarqué sa nouvelle tenue, lui fit d’ailleurs une petite remarque avant de passer au présentation. Les présentations, un point souvent oublié du prince de la nature,impossible de s’en souvenir à temps.

“ Sorin..Enchanté”

En y repensant, ce n’était pas vraiment un oublie de sa part, il le faisait depuis le début de cette rencontre. Il lui avait tendu son dossier ou il y avait toutes les informations importantes à savoir sur lui, c’était une sorte de présentation donc il ne devait culpabiliser à se sujet la. Il avait même fait l’effort de retenir les propos de son interlocutrice avant d’aller poser ses affaires au dortoir: Elle avait eut une bonne idée, c’était assez judicieux de prendre son emploi du temps durant la visite des salles. Le jeune homme aux longs cheveux bruns pourrait mieux se repérer avec les chiffres et les cours sous son nez. Ils montèrent les escaliers ou Sorin fit son petit coq; il monta les marches deux à deux.
La visite en question allait être bien rapide, toutes les salles de cours étaient sur un étage. Ce fut une bonne nouvelle pour l’ancien prince de la nature, il n’aurait peu de mal à s’y retrouver. Les deux ouvrirent quelques pièces, les refermèrent aussitôt. C’était d’un ennuie mortel, il n y avait rien à y voir au final: des tables et des chaises alignés en cologne avec une plus grande table au bout et un grand truc blanc accroché au mur.

“ cékoi ?”

Le seul truc d’intéressant, enfin presque. La réponse lui avait fait perdre tout intérêt à la chose. Il s’en détourna, suivit l’autre personne hors de la salle, referma la porte derrière lui. En guise de fin, elle lui proposa d’aller faire un tour dans une pièce assez spéciale. Elle était très différentes des autres, il y avait une grande télévision, des canapés et de drôle de grandes machines sur un coté de la pièce, prêt d’une grande fenêtre

“ manger ? boire !”

Le jeune homme aux longs cheveux bruns était un gourmand, un ventre sur pattes, il ne s’en cacherait jamais. A l’instant ou il avait posé les yeux sur les distributeurs, il avait sentit son estomac lui fait des vilains nœuds dans le ventre, signe d’une nouvelle faim au creu de son esprit.

“ bloqué ?”

Sorin n’avait aucune patience avec les machines ou autre technologies de ce style, le voila commençant à s’énerver, à secouer le distributeur dans tous les sens en espérant faire tomber un truc dans le bac en bas.

Je souris alors que le jeune homme se présente - Sorin, c'est un joli prénom, d'origine roumaine il me semble ? Pourtant, il n'a pas l'air de venir d'Europe de l'est, mais les apparences sont parfois trompeuses.

"Oh, c'est un chouette prénom ! Et tu viens d'où ? Je suis russe moi."

Je souligne mes origines, même si d'habitude les gens le devinent facilement ; je crois que j'ai un physique assez typique et reconnaissable, en plus de mon nom ? Nous nous mettons ensuite en route vers le premier étage, plus précisément vers les salles de classe. Le brun n'a pas l'air particulièrement intéressé par la visite, aussi elle se déroule rapidement. Je hausse un sourcil face à sa question tout en lui indiquant qu'il s'agit d'un tableau ; il n'en a jamais vu ou quoi ? J'imagine que ce n'est pas étonnant qu'il soit toujours étudiant malgré son âge, du coup...

Une fois dans la salle de repos, Sorin semble sortir de sa léthargie, visiblement bien plus emballé par les distributeurs de snacks et boissons que par les salles de classe. Je lâche un léger rire devant son regard brillant, avant de pousser une exclamation surprise quand il commence à secouer la machine.

"EEHHH ! Mais qu'est ce que tu fais ?! Arrête, tu vas abîmer le distributeur, il ne faut pas le secouer comme ça !!"

Mais de quel coin paumé il vient pour n'avoir jamais vu de tableau ni de distributeur automatique ?! Je secoue doucement la tête en soupirant avant de sortir mon porte-monnaie de mon sac, l'ouvrant pour en tirer quelques pièces.

"Il faut mettre de l'argent dedans, et puis choisir ce que tu veux... Je te l'offre, qu'est ce qui te ferait plaisir ?"

Je demande en pointant vers la paroi transparente, prenant le temps d'observer les snacks à disposition - des friandises et boissons japonaises, sans grande surprise. Je n'en prends que très rarement, mais je me souviens que celui dans l'emballage rose était très bon, aussi je me prends celui-là en attendant que le brun ait fait son choix.

Cette maudite boite en fer lui donna du fil à retord, ne voulait lui céder l’objet de ses désirs. Face à elle, l’enfant de la nature commença très vite à prendre feu. L’agacement s’était emparé de son esprit, avait partiellement pris le contrôle de son corps, de ses mouvements. Ajouté à une faim naissante, il le plongea dans une obstination sans fin. Il s’était borné, renfermé dans l’idée de pouvoir réussir à obtenir quelque chose par le biais de ses propres méthodes. Il le pensa, le cru obstinément. Le jeune homme aux longs cheveux brun s’entêtait à secouer ce distributeur dans tous les sens, à tapper dedans de toutes ses forces, à griffer ( Ses ongles étaient longs et durs) la vitre comme un fauve en cage. Il ne perdait pas espoir, était déterminé à y arriver et rien ne semblait l’arrêter. Il y aurait passé des heures et des heures sans l’intervention de la jeune femme. Elle était restée avec lui, dans la même salle, fut choqué d’un tel comportement. Elle réussit à l’arrêter dans ses mouvements absurdes, Sorin grogna de mécontentement, se força à lui laisser la place. Essoufflé d’un tel effort, il lui fallut une bonne poignée de minutes afin de reprendre une bonne respiration, il avait soufflé comme un buffle. Il retira sa main de son torse, se releva et laissa ses petits yeux à demi ouverts se poser sur son interlocutrice. Elle avait la solution à son problème, savait comment avoir l’un de ces trucs et le prince de la nature était prêt à l’entendre, à la regarder faire dans les moindres faits et gestes.
“ Ah…”
La solution était toute conne, simple comme bonjour. Il fallait juste y mettre de l’argent à l’intérieur et faire son choix. Instinctivement, il émit un légers grognement avec une secousse de la tête

“ hmm.. grr..”

Sa façon à lui de dire non, refuser son offre. Il était débrouillard, voulait le faire seul comme un grand. Il eut raison d’agir de la sorte, elle ne serait pas toujours là pour l’aider même si ça partait d’une bonne volonté. Le prince de la nature se mis à fouiller dans les poches de son pantalon là ou il devait y avoir quelques pièces qui trainaient comme à son habitude. Une bonne déduction, il sentit des petits trucs ronds rouler entre ses doigts, entendit des bruits de metals qui se tapaient entre eux. Il referma sa main sur les pieces, la ressorti de sa poche et l’ouvrit sous son nez. Un air satisfait sur son visage, il en avait gardé un paquet, cru avoir assez pour décrocher le gros lot. Il se tourna vers la grosse machine, trouva facilement le petit trou et commença à y mettre ses pièces, toutes. Une fois fait, le jeune sauvage aux longs cheveux bruns fit un pas ou deux sur le coté de façon à etre devant la vitrine de la machine et mis son gros doigt au milieu, là ou il y avait le produit de ses désirs..

“ marche pas ?!! Grr mes pieces !???!”

Et c’était reparti pour un tour, il s’enflamma une nouvelle fois, pestait d’avoir perdu sa monnaie sans penser une seule seconde à sa betise: c’était que de la petite monnaie, loin d’être assez pour se payer un truc..

Sorin se déchaîne littéralement sur le distributeur automatique - il va jusqu'à griffer la vitre en soufflant comme un buffle, mais il est fou ?! Je dois dire qu'il me fait un peu peur là, mais je me sens quand même obligée de m'approcher et d'intervenir, ce serait-ce que pour qu'il ne se blesse pas. Et accessoirement, qu'il évite de détruire le matériel de l'institut, aussi ; c'est un comportement que je n'aime pas du tout, ça, d'abîmer volontairement les affaires des autres.

"Mais calme-toi ! Tiens, regarde, je vais te montrer comment l'utiliser..."

Joignant le geste à la parole, j'insère quelques pièces et sélectionne la barre chocolatée qui me fait envie. Quand je lui propose de lui offrir quelque chose également, le brun commence à grogner en secouant la tête - bon, ok, j'imagine que ça veut dire qu'il est préférable de le laisser se débrouiller... Je me recule prudemment (je ne me sens définitivement pas très en sécurité près de lui), et l'observe chercher quelques pièces dans sa poche avant de les insérer dans la machine.

Il n'y a pas suffisamment, mais Sorin ne semble pas s'en rendre compte et appuie déjà sur le bouton de son choix. Forcément, ça ne fonctionne pas - et au lieu de s'arrêter pour réfléchir et comprendre ce qui coince, il recommence à s'énerver. Mais ce n'est pas possible d'avoir aussi peu de patience et de jugeote, il a été élevé dans la jungle ou quoi ?! Je m'interpose une fois de plus, et cette fois je hausse le ton, parce que vraiment, son comportement me déplaît - j'espère juste qu'il ne va pas diriger sa colère et sa frustration sur moi par contre, parce qu'il est quand même bien plus grand et fort que moi, mine de rien...

"Sorin, ça suffit ! Ca ne sert à rien de t'énerver et secouer le distributeur comme ça, il ne risque pas de fonctionner mieux - au contraire, d'ailleurs ! Tu n'as pas mis suffisamment d'argent dedans, c'est pour ça. Regarde."

Je pointe du doigt vers le petit voyant qui clignote avec le message "solde insuffisant". J'insère quelques pièces pour que le montant soit juste, avant de sélectionner la friandise qu'il semblait vouloir. Un bruit sourd indique qu'elle est tombée dans le tiroir et prête à être récupérée - ce que je fais en me penchant un peu vers l'avant, j'ai un peu peur qu'il arrache le tiroir si je le laisse faire... Je lui tends donc la barre chocolatée avant de reculer de quelques pas pour mettre de la distance entre nous.

"Tu devrais apprendre à être un peu plus patient, et peut-être aussi réfléchir et analyser la situation avant de t'énerver comme ça ? Ce genre de réaction ne résout pas les problèmes, tu sais ; au contraire, tu risques de t'en attirer..."

Je ne suis pas sa mère, mais bon, il semblerait qu'une leçon de savoir-vivre de base s'impose... J'ouvre ma propre friandise et mords dedans, tout en me tournant vers la porte de la salle de repos, pour quitter les lieux.

"Tu viens ? Je te raccompagne aux dortoirs, la visite des salles de classe est terminée, il n'y a rien d'autre à cet étage..."

Et je n'ai pas franchement envie de poursuivre la visite ; je ne me sens pas en sécurité seule avec lui.