"Un moment spécial, hein ? Je comprends... Reprenant une gorgée de nouilles, sourire aux lèvres, je dévisage ma petite amie, gravant chaque détail de ce moment définitivement spécial dans ma mémoire. Merci de partager ça avec moi, Nana. Tout ça. Ces nouilles. Nous deux. je pouffe en tentant de garder mon sérieux devant sa remarque sur ma niaiserie Nan mais écoute. J'comprends hein. C'est allé vite, toi et moi. Et terriblement lentement aussi. Mais je continue de te découvrir un peu plus chaque jour, et on continue d'évoluer chaque jour, on aura toujours des choses à apprendre sur l'autre, on aura toujours de nouvelles choses à se montrer et-"

Je hoche la tête en souriant et, plutôt que d'en dire plus, que d'en dire trop, que de gâcher la magie du moment, je reprends une bouchée, que je prends mon temps pour avaler, tournant ma langue 7 fois dans ma bouche pour aller droit au but.

"Ce que j'veux dire, c'est que j'suis content d'être ici avec toi. Surtout aujourd'hui. T'aurais pu faire plein de choses aujourd'hui. Alors j'suis flatté que tu le fasse avec moi. Que tu le fasse ici. C'est adorable. T'es adorable. J'espère que c'est pas trop bizarre, d'être là avec moi-"

J'vous jure que si j'ai les joues rouges c'est à cause de la chaleur du bouillon que j'ai dans la bouche et qui menace de couler sur mon menton. Pas parce que ma petite amie est adorable et que m'ouvrir un peu plus à elle, lui confier à voix haute ce que je ressens, ce que je pense, c'est un peu embarrassant et particulier, comme exercice. La discussion suit son court, le repas aussi, et bientôt, nos verres sont vides, à nouveau. Me promettant de commencer à faire attention à la quantité d'alcool que j'ingère à partir du prochain verre, j'en englouti une bonne gorgée bien fraîche eeeeeeeeeeeeet- c'est presque le drame quand j'éclate de rire, retenant péniblement le liquide dans ma bouche.

"Mais je te crois. Puis tu le dis avec tant d'assurance que c'est sûr et certain que tu l'as déjà fait-"

Puis je sais de quoi cette bouche est capable. Alors oui, ça sonne pas super clair et un peu bizarre comme ça. Et ça l'est très clairement. Jugez pas wsh.

"Nan mais ok. Je te parie ce que tu veux que tu es incapable de boire une bière avec 4 oeufs dans la bouche. Histoire qu'il y ai un peu de challenge."

Mon sourire se fait aussi taquin que le regard de mon amoureuse au moment où j'appuie sur le bouton pour commander une PINTE à la serveuse.

"Quatre oeufs. Une bière. Ce que tu veux. Et si ça peut te rassurer, je tenterais rien pour te déconcentrer ou te faire rire. Mais si tu y arrive pas, Nana, tu vas devoir, la semaine prochaine, m'apporter mon repas tous les midis au boulot. Et pas en pyjama hein. Sur ton 31, un petit bento préparé avec amour sous le coude. Et si jamais tu recrache un oeuf, c'est jusqu'à Halloween. Avec un costume différent chaque jour."

Ouais t'as pas intérêt à perdre Nana. Mais sens toi libre de demander quelque chose d'équivalent, du coup. Qu'on s'amuse un peu. Qu'il y ai de l'enjeu. J'ai un problème d'addiction avec ce genre de paris hein... Mais j'y peux rien c'est à cause des nouilles et du bouillon. C'est trop bon putain.

Mon sourire s'est élargi graduellement en écoutant Erik. Le temps semble s'arrêter lorsque l'on prend le temps de se parler à coeur ouvert comme maintenant. L'écouter fait un peu emballer mon coeur, mais je suis remplie de joie, parce qu'on se comprend. Je le regarde, les yeux brillants, tout en le laissant s'exprimer jusqu'à ce que ses joues s'enflamment, suivies des miennes. Je suis reconnaissante à chaque fois qu'il prend le temps de s'exprimer ainsi. Je pouffe légèrement de rire.

« Bah ouais, clairement trop bizarre de vouloir passer mon anniversaire avec celui que j'aime, mais tranquille Erik, ricanais-je, je plaisante, ça me fait vraiment plaisir, et je te remercie de venir ici avec moi, de partager ce moment. Ce n'est pas le premier et ce ne sera pas le dernier non plus.»

Clairement pas. J'ai approuvé tous ses mots et je n'en pense pas moins alors...

Retour au repas, on profite des nouvelles bières tout en dégustant les plats jusqu'à ce qu'une illumination me frappe. Il ne faut pas me demander pourquoi, j'ai trouvé le moment drôle et taquiner Erik, c'est ma passion. Je plisse les yeux tout en souriant. Ah oui, on parle d'un défi clairement au-dessus là. Ce que je veux hein ? Intéressant. La proposition de mon amoureux est alléchante, le gage n'est pas trop relou enfin...

« Comment ça un costu- eh oh, comment ça costume ? T'as dit sur mon 31.»

Si tu me fais, venir, en portant des costumes clichés, style infirmière, je vais te haïr, Erik. Je prends un instant pour réfléchir, mon menton entre mes doigts pendant qu'il passe sa commande. Ce que je veux... Je note quand même qu'il aime un peu trop se lancer dans les paris. Je la vois, ta pointe de malice dans le regard.

« Tu n'y va pas de main morte hein... J'accepte. Si je gagne... je t'offre deux choix, en fait. Soit tu acceptes de faire partie des Go-go dancers de la boîte pour la soirée d'Halloween, en portant un caleçon avec mon visage dessus ainsi que les vêtements que je choisis. Soit, tu dois préparer un week-end complet en amoureux, mais si je demande quelque chose, t'as pas le choix de le faire, à chaque fois. Je te laisse le temps de réfléchir le temps que je tente ma chance hein.»

L'un comme l'autre, j'allais bien m'amuser. Il a bien dit ce que je veux non ? Le verre arrive et je le fusille un peu du regard.

« Mastoque ta bière un peu... gromelais-je en la ramenant vers moi d'une main.»

J'inspire, fortement, et souffle bruyamment. Si je m'étouffe, putain la honte. Je quitte le regard d'Erik un instant, enfournant les oeufs dans ma bouche, l'un après l'autre. Trop chaud de ne pas vouloir mastiquer le tout putain. Je dois avoir l'air ridicule et quand je regarde le visage d'Erik, j'essaye de m'empêcher de rire avant de tout recracher. Je gesticule des mains en faisant du bruit, signifiant ''pas de triche stp''. Bière en main, je suis moins certaine, vous avez vu LA TAILLE du verre ??? Une bière, mon cul. MON CUL. Je fronce les sourcils, le coeur prêt à imploser, et dépose ma bouche déformée contre le rebord. Ce sera dans l'inconnu, tant pis, je ferme les yeux et verse le verre progressivement. Ne respire pas meuf. Bois. Imagine tu bois un grand verre d'eau, comme quand tu te réveilles déshydratée la nuit. Je dois me concentrer à ne pas recracher, à laisser le liquide couler dans ma gorge, c'est difficile, je vais m'étouffer, je sais pas. Est-ce que je m'arrête ? Est-ce que je suis une alcoolique un peu dans le fond ? Bon. On en est là. Je penche, je penche, je peeeeeeeeeeeeenche, putain c'est long, puis LA MOUSSE. Je suis à deux doigts d'avaler de travers... Ça me surprend alors j'ouvre subitement les yeux et le verre est vide. Je le claque un peu contre le comptoir en le déposant, je respiiiiiire enfin et je peux MASTIQUER, ce qui me permet, après un certain moment de machouillage, d'avaler le tout. Une grimace fait plisser mon visage.

« Clairement les oeufs et la bière ensemble, c'est dégueulasse... mais moins dégueulasse que ta défaite au final, dis-je en essuyant le restant de mousse du coin de mes lèvres avec le pouce.»

Gogo dancer ???

"Eh. J'suis Eau quand même à la base, et toi tu veux que je m'exhibe comme ça et- Putain. C'est parce que Camil t'as dit que je me baladais à poil c'est ça ??? Ça n'a RIEN A VOIR OK ??? J'imagine que je vais commencer à réfléchir à une jolie destination pour un weekend romantique, hein. Dans le doute. Mais bon. Faudrait déjà que tu réussisse..."

Mon sourire se veut provocateur, mais au fond je crois que je suis pas super super rassuré. Imagine je perds. Je m'en fiche, du gage, en vrai. Mais je veux juste pas perdre, par principe. Même si okay, ça a un côté un peu excitant, la manière dont elle l'a vendu. Je note l'idée dans un coin de ma tête, pour une prochaine fois. Elle me demande clairement d'être sa chose pendant un weekend entier, là. Intéressant... Je pouffe devant la mine déconfite de la Téléporteuse à la vue de la bière.

"Un weekend de servitude tout frais payé, ça se mérite. Tu préfères quoi, entre un costume super stylé et badass ou une tenue digne des cosplayeuses les moins frileuses d'internet ? "

Ça sera clairement des tenues légères tant qu'il fait pas trop froid. C'est pas comme si mademoiselle pouvait se téléporter dans mon bureau et ne pas avoir à affronter le regard des gens, de toute façon.

Je me retiens de rire devant la mine de hamster de Nana, les bajoues pleines d'œufs, m'efforçant de ne pas la déconcentrer, fidèle à ma parole. Pourtant, après chaque gorgée, mon sourire s'efface un peu plus. Elle va vraiment réussir ??? Je sors avec un alien ou quoi ? Bordel de merde. Téma la descente de zinzin. Je lève les yeux au ciel, défait, quand la chope vide s'écrase sur le comptoir.

"gngngn gngngngn"

La défaite la défaite eh oh.

"Quelle défaite hein ? J'ai même pas joué alors pouet pouet, puis à la bagarre c'est toujours moi qui mène au score je te rappelle."

Moi, mauvais perdant ? Sans doute un petit peu j'avoue. Mais en même temps j'ai pas vraiment perdu. 'fin. Si. Ok. Mais est-ce que je peux dire que je l'ai laissé gagné parce que c'est son anniversaire ? Pas vraiment. Elle a fait ça toute seule comme une grande je peux juste rien dire. Sapristi.

"J'imagine que tu as gagné un second cadeau d'anniversaire, du coup... Même s'il va falloir me laisser le temps de tout préparer, pour celui ci. Est-ce que tu veux ouvrir ça maintenant ou on attend le dessert ? Voir d'être rentré-"

« Laisse-moi deviner, la question est rhétorique, répondis-je en fronçant légèrement les sourcils. »

Demandez-moi ce que je préfère porter entre un maillot de bain à froufrou et une armure de chevalier. Demandez-moi. C’est l’armure qui gagne, OK ? Il est malin et savoure chaque instant de ce défi jusqu’à ce que son sourire malicieux s’évapore face à sa défaite monstrueuse. C’était difficile de ne pas montrer ma peur de m’étouffer pendant la descente sans fin de cette putain de PINTE. J’en suis à combien de bières maintenant ??? Deux ? Trois ?  L’alcool vient rougir un peu mes joues, les rend plus chaudes.

La réaction d’Erik me fait pouffer de rire, quel mauvais perdant. Ça devrait me faire rouler des yeux, mais mon sourire s’agrandit un peu plus, c’est chou un peu.

« Pour le moment tu gagnes à la bagarre, tu feras moins le malin le jour où j’aurais le dessus, mais si tu veux défendre ton honneur je peux recommander des œufs et une pinte tu sais, ricanais-je. En lot de consolation, je peux t’accorder un midi où je viens en costume pour ton lunch. À prendre ou à laisser. »

Je suis sympa quand même. Mon petit ami est un rageux, mais j’aime ça. Clairement je ne suis pas mieux, bien que je reste calme lorsque je réponds à la mention de la bagarre, j’ai vraiment le seum encore, mais ça lui ferait trop plaisir que je le mentionne. On ne peut pas tout le temps gagner, oui, mais si je dois me taper le double de protéines au petit-déjeuner pour réussir à le foutre à terre, je vais le faire. Combattre, c’est combattre OK ? J’ai gardé en travers de la gorge son attaque d’eau gadouilleuse dans mes yeux et mon nez pour tenter de m’étouffer. Les Eaux sont vicieux un peu OK ??? Je refuse d’être comme les acteurs dans les films qui mettent un coup à un mec qui fait dix fois leur taille et qui ne bouge pas d’un centimètre.  

Je récupère ma bière d’une main et dépose le verre froid contre ma joue, un sourire un peu plus en coin.

« Hmmmmmm. »

Je me perds dans ma réflexion tout en fixant Erik.

« Techniquement j’ai trois cadeaux si je te compte dedans non ? je pouffe un peu de rire. Il n’y a rien qui presse, vraiment ça peut attendre qu’on rentre à la maison. Ce qui m’importe surtout c’est qu’on passe une bonne soirée ensemble. Sauf si tu veux vraiiiiiment que je l’ouvre tout de suite, sinon, ça peut attendre, c’est toi qui décide. »

En me penchant un peu, ma main libre passe doucement dans ses cheveux.

« Déjà finissons de manger avant que tu me disputes que ton plat est froid hein ?? Je vais déjà commander le dessert. »

J’ai finalement déposé le verre pour appeler une serveuse via le bouton. Et c’est une commande de shortcake aux fraises qui partit en cuisine.

"Jamais je te laisserais, je préfère te prendre- Oulah ça sonnait mieux dans ma tête. Mais nan t'inquiète pas que mon honneur est sauf, puis moi il faudrait au moins 6 œufs pour que je daigne fermer ma gueule-"

Je peux pas m'empêcher de sourire malgré mon seum. Comment résister face au geste extrêmement fair-play de ma petite amie, après tout. Ou alors elle a juste eu pitié. Ou j'ai réveillé un petit kink exhibitionniste ???? Nan je pense elle a juste eu pitié de ma mine abattue quand le cul de la pinte s'est écrasé sur le zinc, vide. Mais depuis ce moment, depuis que j'ai pris conscience de ma défaite, mes yeux sont incapable de se détacher des lèvres de la jeune femme, gravant chaque détail de son sourire dans ma mémoire. J'en ai oublié mon bol, captivé par le son de sa voix, ses mimiques et ce petit geste, quand elle vient poser le verre contre sa joue. C'est mignon. Je sais pas pourquoi, mais c'est affreusement adorable. J'hoche la tête quand elle décide que je peux lui offrir son cadeau quand elle veut, les joues roses quand elle dit que je fais parti des cadeaux. T'es vraiment trop adorable. C'est si cliché, mais toi, tu peux être aussi cliché que tu veux, ça me dérangera jamais, Nana.

"Ça peut attendre le dessert, tu as raison. Omg. Si mon bol est froid je te boude, et je suis sûr qu'Isao-san aussi."

Laissant à la magnifique blonde me tenant compagnie le soin de commander son dessert d'anniversaire, qui arrivera, j'en suis sûr, avec plein de bougies qui crépitent (parce que c'est évident qu'un anniversaire de Tonnerre sans bougies qui font des étincelles, c'est pas un anniversaire de Tonnerre. Et dans le doute, j'en ai dans mes poches. On est jamais trop prudent. Ou prévoyant.)

Je termine mon bol de ramen si vite. C'est si bon. Je pourrais en manger encore des bols et des bols, mais je me retiens. Il faut garder de la place pour le dessert, puis ça serait juste de la gourmandise. Je reviendrais. On reviendra.

"C'était TROP BON omg. Maintenant, en attendant les desserts. Vas-y, ferme les yeux. avant de sortir le paquet et l'enveloppe de mes poches, je viens lui dérober un baiser, souriant quand elle sourit aussi contre mes lèvres Effectivement, oeufs et bière c'est pas top. Mais c'est pas si pire non plus-' je pouffe

Je présente les deux cadeaux, l'enveloppe au dessus du paquet.

"En me comptant ça fera 4, du coup- je souris Nan en vrai ça c'est pas tant un cadeau, c'est plus la suite de la soirée."

Dans l'enveloppe, pourtant, il n'y a rien. Rien du tout. Et je peux pas m'empêcher d'éclater de rire devant l'expression de ma petite amie.

"Ecoute. Ils font pas de billets, okay ? Mais en sortant du resto, on a un peu de trajet. Y a un combat clandestin d'organisé cette nuit. Et personne chantera pour toi en pleine rue ok ? "

Oui je l'ai encore en travers de la gorge, celui ci. Même si c'était chouette et mignon et tout. Même si c'est un chouette souvenir, au final. Enfin dans tous les cas, j'ai bien galérer pour trouver un évènement du genre. J'avais failli abandonner, envisageant même de soudoyer Tomoe pour qu'elle utilise ses pouvoirs pour me rencarder. Enfin. D'essayer de soudoyer la Master Voyante. Il restait juste le paquet, maintenant. C'est pas un gros cadeau. J'ai toujours du mal à offrir des cadeaux pertinents. Du coup c'est sans doute très générique, et pas aussi personnel que des entrées pour un combat de bagarre illégal. Mais c'est une petite babiole qui, je l'espère, pourra se charger de tous les souvenirs de ce soir, les cristallisants autour de cet objet. Qu'elle se souvienne de son 26ème anniversaire juste en le regardant. Dans la boite, bien emballée dans du papier cadeau doré, parce que ça va bien avec les yeux de mon amoureuse, se trouve le cadeau basique de tout Terraen. Un cristal de pouvoir. Je l'avais fait sobre, sans trop d'aspérités. Après tout, se battre avec un truc anguleux ou pointu autour du cou, c'est potentiellement dangereux. Nan, j'avais opté pour un design sobre, comme je disais. Mais la sobriété n'empêche pas un peu de fantaisie. Au bout d'une chaine argentée, à la manière des GI américains (et je m'étais fait chier hein, y avait même les petites gravures au dos, quand sur l'autre face trônaient de beaux éclairs), deux dog tags brillaient d'éclats bleutés. J'trouvais le jeu de mot drôle, parce que littéralement, l'un des deux cristaux permet de se transformer en animal, tandis ce que l'autre permet de créer et manipuler de l'eau.

"J'espère que ça te plaira. Joyeux anniversaire, mon cœur."

Après avoir fini nos bols, le ventre chaudement rempli et un sourire aux lèvres, j'ai savouré cet instant en écoutant Erik, c'était une victoire, il avait adoré, ce qui me réchauffa le cœur. J'ai doucement fermé les yeux, obéissant à sa demande, mes mains sur mes genoux. J'ai presque sursauté au contact de ses lèvres sur les miennes, je digère OK? Mais je souris un peu plus fort et un gloussement m'échappe.

« Oui bon ça va hein, grommelais-je brièvement. »

Lorsqu'il reprit la parole, j'ai ouvert les yeux, retrouvant dans mon champ de vision mon amoureux, dont je ne me lasse jamais d'admirer, surtout lorsqu'il sourit et que mes joues rougissent un peu. À ma grande surprise, lorsque j'arrive à décoller mon regard du sien, je me retrouve face à ce paquet, et cette enveloppe.

Je sais que j'avais mentionné que j'aimais fêter les anniversaires, mais en voyant qu'Erik a fait l'effort de m'amener quelque chose, en plus de sa présence, je suis un peu gênée. Pas négativement. Peut-être parce que je redécouvre vraiment ce qu'est une véritable relation à chaque instant que l'on passe ensemble, à chaque petite attention de sa part, je me sens revivre, avec l'idée qui fleurit doucement, mais toujours plus fort, que j'y ai droit, comme tout le monde, à tout ça. Il me le rappelle indirectement, à chaque fois.

« La suite de la soirée? dis-je en attrapant l'enveloppe. »

Mes yeux s'écarquillent tandis que mes sourcils se froncent, perdue. C'est... vide? Laisse moi deviner ''le cadeau c'est moi, mais je n'ai pas de petit nœud à porter alors tiens, une enveloppe'', c'est ça? J'entrouvre la bouche pour tenter de blaguer dessus, mais finalement, je l'ouvre encore plus lorsqu'il m'annonce ce que c'est vraiment.

« Attends, quoi? T'es sérieux? T'as trouvé ça en ville? Ce soir? Je vais hurler de joie, enfin, de l'intérieur, hein, c'est dingue arrête!! Pour de vrai? Non mais- eh- genre tu n'as pas apprécié la petite chansonnette d'amour juste pour toi?»

Je pouffe de rire en déposant l'enveloppe sur le comptoir. Puis il y a cette petite boîte, que je me permets de déballer timidement, sans trop vouloir déchirer le papier cadeau que je retire avec soin en décollant les petits bouts de scotch. Je jette quelques coups d’œil au Eau qui me regarde soigneusement, pourquoi j'ai la pression d'ouvrir ce truc sérieux? Je découvre le magnifique collier que je sors de sa boîte pour l'examiner entre mes doigts, ce n'est pas n'importe quel type de bijou. Seuls les Terraens peuvent comprendre. Le gâteau arrive par la même occasion, deux énormes parts dont une avec des bougies, j'y prête zéro putain d'attention, mais les flammes rendent les cristaux encore plus scintillants.

Un peu comme notre épisode sous la pluie, où je lui ai donné un bout de moi, Erik venait de m'offrir la plus belle chose possible. Un bout de lui, que je peux porter, indéfiniment. Est-ce à ça que tu as pensé en me le préparant Erik? Mon sourire s'agrandit aussi vite que mes yeux s'humidifient légèrement. C'est parfait. C'est magnifique. C'est merveilleux putain. Les gravures, le style militaire, tout putain, tout. Et surtout, celui qui l'a créé, juste à côté de moi. Je l'ai déjà dit que t'étais parfait putain? Meilleur anniversaire, vraiment pour le moment c'est top 1 direct.  Ses mots me ramènent sur Terre et je tourne brusquement la tête vers lui, serrant les tags dans mes paumes.

« C'est parfait, soufflais-je, t'imagines pas. »

Sans lâcher le collier dans ma paume, mon pouce, mon majeur et mon index épousent son menton. Mes lèvres viennent rencontre les siennes dans un long échange, mon sourire contre le sien. Je m'en fous des gens OK? J'ai clairement pas les mots pour exprimer ce que je veux dire, alors je le fais autrement par mes lèvres. Lorsqu'il faut reprendre de l'air, je relâche ma prise sur son menton pour glisser mes doigts sur sa joue.

« Merci mon amour, vraiment, c'est parfait, t'es parfait, je t'aime, et encore le mot est faible. »

Je me suis raclée la gorge brièvement, tripotant sur bout des doigts les cristaux. Pas besoin d'être sorcier ou de cristaux pour m’envoûter, Erik le faisait déjà en étant lui-même.

« Lequel sert à quoi alors? Que je me trompe pas, j'aurais trop le seum. Et le combat et- oh attends. Je me suis penchée au-dessus de la part pour souffler rapidement les bougies. Promis j'ai fait un vœu t'inquiètes, mais je veux être concentrée sur toi. Dis moi tout, tiens, pour toi, rajoutais-je en poussant une assiette vers lui, la cuillère est au bord. Est-ce qu'on est dans les temps pour aller à l'événement? Et- euh- euh- respire meuf??? OK ça va trop vite dans ma tête un peu haha, le plus important, tu voudras un digestif?? »

"J'suis toujours super sérieux-"

Je souris d'une oreille à l'autre. Evidemment que je suis sérieux, quelle idée ! Satisfait de la réaction de la Téléporteuse, je pousse ensuite les cristaux vers elle, toujours emballés. Je pouffe un peu devant la minutie dont elle fait part pour déballer le paquet.

"Tu sais que c'est même pas recyclable le papier cadeau ? Tu peux y aller franco, c'est pas fragile-"

Mon ton est celui de la plaisanterie, mais je commence à stresser, et je crois que mon coeur loupe même un battement quand elle ouvre enfin la boite. Est-ce que ça va lui plaire ? C'est con, parce que je sais que oui. J'espère que oui. Parce que ouais, ça vient de moi, parce que j'y ai passé du temps, mine de rien. Parce que j'ai réfléchis longtemps, aussi, pour trouver la chose la plus adaptée à ses goûts. Mais en même temps c'est le cadeau des terraens qui ont pas d'inspi. Certes, la symbolique est forte, mais est-ce que ça suffit à faire un bon cadeau ??? C'est pour ça que je ne peux pas m'empêcher d'espérer à voix basse, en souhaitant à mon amoureuse un joyeux anniversaire.

Je suis soulagé. Sa réaction est mignonne. Très mignonne. Peut-être trop mignonne pour quelqu'un a qui on offre des choses qui peuvent être utilisés comme des armes, avec un design certes fantaisiste, mais d'origine militaire. Putain que ma copine est mignonne et badass. Et qu'est ce qu'elle est encore plus mignonne, avec ses grands yeux dorés qui brillent, lorsqu'elle ignore le monde qui nous entoure, les gâteaux qui arrivent. Que ça soit juste elle, ses mots doux et moi, contre ses lèvres, lorsqu'elle vient chercher les miennes. Le moment fini cependant par passer, après qu'on manque de s'évanouir sur le comptoir à cause du manque d'air. Enfin. "On". Madame. Moi ça va hein- Elle demande quel cristal fait quoi et je me sers de ce prétexte pour prendre sa main dans la mienne.

"Alors, laisse moi voir- 'fin, sentir."

Mes doigts caressent les siens, sentant le bijou vibrer entre nos paumes. Je prends mon temps, tout mon temps, savourant chaque seconde de ce contact. Pendant ce temps, soucieuse de ne pas recouvrir son gâteau de cire, elle souffle ses bougies, reprenant directement la parole à toute vitesse.

"Eh, doucement, doucement. je caresse doucement sa peau pour l'apaiser On a tout le temps du monde. Et le plus important c'est pas le digestif Nana. On a le temps. Et du coup la plaquette avec le croissant de lune, derrière l'éclair là, c'est pour te transformer, et celle ci c'est pour prendre une douche en cas d'urgence. Par contre tu crois vraiment t'en sortir comme ça ??? "

J'ai tout prévu de toute façon. En une poignée de secondes, le dessert de Nana est recouvert d'une demie douzaine de cierges magiques, que j'allume d'un geste expert en utilisant mon briquet.

"Parce qu'il n'y a pas que toi qui a le droit de mettre des étincelles dans ma vie, okay ? Mais sinon, ouais, je pense que je vais me laisser tenter par un bon verre de saké bien chaud-"

Un frisson me parcoure quand nos mains rentrent en contact, je ne sais pas ce qui vibre le plus fort actuellement entre les cristaux et mon cœur, sérieusement. Ce feeling, non, ce lien entre nous si naturel… je grave dans ma mémoire cet instant où nos mains s’embrassent tout en couvant ce bijou qui nous unit un peu. Je blablate continuellement au point de vite éteindre les bougies, je tente d’aller plus vite que la lumière et Erik me rappelle à l’ordre un peu. “Tout le temps du monde”…. Oui, mais les journées passent si vite, je me lève chaque matin avec l’envie de te voir au réveil, toujours avec la même intensité, peut-être que je suis effrayée que ça s’arrête subitement un jour.

Patiemment, je me mets à écouter ses explications et je marmonne en même temps par derrière :

«  OK animal ici et douche là… animal… et douche… »

C’est noté. Est-ce que j’oserais vraiment l’utiliser un jour, je ne sais pas. J’aime le côté vivant des cristaux, mais ce serait drôle que je vienne voir Erik, transformée en Nina. La tête qu’il tirerait.

«  Non mais comment ça m’en sort- »

Il me sort vraiment des bougies là ?? Des- non. Des putain de bâtonnets qui crépitent, je n’ai pas le nom. Je le regarde, d’un air un peu ahuri, pendant qu’il allume le tout. Ça fait ressortir le bleu de ses yeux, c’est pétillant, c’est magnifique, ou plutôt c’est Erik qui l’est. Dans son âme, ce qu’il est, quand il rit, ouais tout quoi. C’est plus que des étincelles que tu mets dans ma vie, beaucoup plus. J’éclate de rire en fixant les crépitements.

«  T’es complètement fou Erik Akimaru. »

Je les ai fixé en silence jusqu’à ce qu’elles s’éteignent, un sourire large aux lèvres, les joues toujours rougies, le bijou toujours dans ma paume. C’est tellement parfait. Ça me réchauffe le cœur, presque au point d’exploser.

«  Je te laisserais le soin de nous commander deux verres de saké alors, dis-je en retirant rapidement les tiges encore chaudes et fumantes.  Alors comme ça tu te baladais avec ces machins là ?? T’avais prévu ton coup avoue. J’espère que t’en as gardé quelques uns si on veut en allumer dehors. Je suis vraiment touchée, c’est super adorable de faire ça OK ? Je ne peux pas rêver mieux comme soirée. »

Je pouffe doucement de rire tout en récupérant la cuillère. Attends, non. Je la dépose de nouveau.

«  J’allais oublier le plus important. »

Rapidement, mais avec délicatesse, j’enfile le bijou autour de mon cou. C’est là qu’est sa place. Je serais capable de ne jamais le retirer, quitte à dormir et me doucher avec. Sauf si ça se dégrade, l’angoisse ????

«  Maintenant on peut déguster! T’en penses quoi ? Ça va, je suis assez bon mannequin pour porter fièrement ton emblème ? »

Je pouffe de rire avant de reprendre l’ustensile, toujours un sourire aux lèvres. Mon autre main vient reprendre celle d’Erik pour retrouver le contact de sa paume chaude, et de ses doigts dans les miens. Tout est en place pour dévorer la part qui ne fera clairement pas long feu. Peut-être, je dis bien peut-être, que je soupire un peu trop fort en mangeant, mais c’est une tuerie OK ? Sur la fin, je tourne la tête vers Erik, une de mes joues pleines, je fronce un peu les sourcils.

«  Je crois que t’as un truc là. »

Et c’est mon doigt, couvert de crème, qui vient effleurer le bout de son nez pour lui en étaler un peu.

«  Juuuuste là ! Est-ce que c’est mieux ? »

Et j’éclate de rire. Faites que cette nuit ne s’arrête jamais, mais je compte bien te suivre jusqu’au bout, Erik. S’te plaît ne me jette le saké au visage.

Est-ce que je vais le dire ? Probablement. Oui. Juste oui.

"Moi, fou ? De toi, seulement."

Clin d'œil appuyé, petit sourire en coin, petite main dans les cheveux pour me recoiffer, l'air détaché. Parce que quand on veut être cliché, autant y aller à fond. Je finis par juste sourire en regardant la Téléporteuse fixer les petites étincelles qui volètent au dessus de son dessert.

Sortant un petit papier pour commander deux sake que je glisse sous le rideau, je continue de suivre la conversation avec Nana, éclatant de rire lorsqu'elle me demande si je me balade toujours avec des cierges magiques.

"Si je me prépare pendant des jours pour te casser la gueule en entrainement, tu crois vraiment que je laisserais un truc comme ça au hasard, darling ? Par contre nan j'en ai plus- Je déconne, c'est vendu par lot de 40 ou 100. J'en ai encore plein. Je voulais juste pas que ton dessert d'anniversaire ai un goût bizarre ! "

Mes doigts effleurent sa peau doucement, caressant du pouce les premières phalanges de sa main droite lorsqu'elle saisit sa cuillère, puis se ravise, me faisant monter légèrement le rose aux joues, avant de m'empourprer totalement quand elle parle de mannequin et d'emblème. Essayant de garder une pokerface le plus possible, je me laisse aller à la taquiner encore un peu.

"Oh tu sais, c'est pas la première fois que tu sors avec un suçon dans le cou-"

Accompagnant mes mots, ma main glisse jusqu'à sa gorge, caressant sa peau de haut en bas, jusqu'à se serrer autour du pendentif.

"Ou tu parles de cet emblème là ??? "

Je pouffe. Evidemment qu'elle a pas de suçon dans le cou. Enfin. Si elle en a un, oui, c'est de ma faute, mais il est pas visible, en tout cas. J'essaie de pas faire ça trop haut, en général. Je suis un gentleman, après tout. Nos mains se joignent à nouveau, m'arrachant encore un sourire, puis un "EH" outré quand, sans doute vengeresse, suite à toute mes plaisanteries, ma petite amie décide de me saloper le bout du nez avec de la crème fouettée.

Prenant une grande inspiration, et prenant surtout énormément sur moi pour ne pas lui rendre la pareille.

"Eh, c'est toi le mannequin, c'est toi qui met en valeur tout ce que tu portes-"

Me frottant le bout du nez pour ne pas gaspiller, la demoiselle en face de moi sera finalement sauvée par l'arrivée de nos boissons (que j'espère être les dernières sinon je risque de devoir porter mon amoureuse jusqu'aux portes de Terrae, si ça continue comme ça. Alors que la soirée n'est pas encore sur le point de se terminer. Contrairement à mon shortcake, dont je fais quelques bouchées avant de le faire passer avec le saké chaud. Ou tiède. Entre les deux quoi.

Mes yeux brillent plus fort et mon sourire est un peu plus grand face à Erik, je pouffe à mon tour. Honnêtement, je porterai n'importe quoi qui te représente et me ramène à toi. (Est-ce qu'un jour je vais arrêter de parler comme ça?????)

« Très drôle tiens... »

C'est gentil de me rappeler la dernière trace que tu as laissé et qui m'empêche de mettre des décolletés dernièrement, hm? Du coup, on est parti pour lui étaler de la crème sur le pif. Impossible de ne pas rire dans cette situation.

« Je considère que je fais bien mon boulot alors, pouffais-je. »

Les desserts terminés, on passe au saké qu'on trinque ensemble et j'en profite pour appuyer sur le bouton pour demander l'addition. J'ai les joues qui brûlent à cause de l'alcool mais hey, qui va juger ici? Personne. La facture arrive avec Isao-san et trois nouveaux (et derniers) verre de saké, parce que oui, il voulait en prendre un rapidement avec nous. On a échangé brièvement avant de finalement quitter le restaurant pour aller voir ce fameux combat, profitant des lumières tokyoïtes au passage dans notre traversée pour rejoindre le lieu secret, nos mains entremêlés.

****

Sur le chemin du retour pour Terrae, pas si loin désormais, Erik est un peu mon point d'appui mdr. C'est ma faute si l'offre une bière achetée une bière gratuite est trop alléchante pour dire non???? Mon bras est enroulé autour du sien, mes doigts contre les siens.

« Eh non mais le... euh... le truc là qu'il a fait pour renverser le mec après lui avoir mis un crochet c'était... pfiou woah hein euh... génial! »

Tu sais aligner deux mots ou bien? Tema ta tête on dirait que t'es restée trop longtemps dans une cabine pour les UV tellement c'est rouge et- un moment de lucidité?

« C'est trop rigolo comment que là, c'est comme euh... t'sais? Tu vois? Ton anniv! On marchait presque tout pareil pour rentrer! Sauf que t'avais la face triste et là -ma main libre vient pincer sa joue- LÀ tu euh souris, mais HEY c'était bien non ce soir hein??? Est-ce qu'on fait briller les tiges un peu? Il t'en restait non????»

Je pouffe, un peu trop fort, de rire, mais ça fait du bien, tout ceci fait du bien et j'ai relâché au final son visage pour venir entourer le pendentif dans ma paume, heureuse.

Je m'indigne fort dignement (oui, je vous jure, "ehhhoooo eh ça va pas la tête !!!!!" de manière super aiguë c'est super digne ok ?) quand la demoiselle m'étale le toping de son dessert sur le nez, pouffant de rire comme un enfant en m'essuyant avec ma serviette. Reprenant finalement mon sérieux autant que l'alcool qu'on m'a poussé à consommer me le permet. Oui, on m'a incité à boire okay ??? Enfin, c'est pour une bonne cause. Puis c'est gratuit quand c'est le patron qui boit avec nous, en plus. Comment refuser. On a un truc à fêter, après tout.
On trinque donc avec Isao-san, terminant ainsi notre repas en discutant avec le tenancier, ma main posée sur celle de Nana.

"Merci beaucoup pour votre accueil, Isao-Sama. Oui ses nouilles étaient bonnes à ce point J'ai déjà hâte de venir tester le reste de la carte une prochaine fois ! On va éviter de vous éloigner trop longtemps de votre cuisine, votre service, tout comme notre soirée, ne fait que commencer. Merci encore. Je me tourne vers Nana Tu es prête pour la suite ? "

Moi, oui, totalement, et pendant que la Téléporteuse règle la note, je vérifie l'adresse qu'on m'a envoyé il y a quelques minutes. Quelques arrêts de métro et un peu de marche, on devrait pouvoir y être une petite demi-heure avant, c'est parfait. Lorsqu'on quitte le restaurant, la main de la jeune fille retrouve la mienne et c'est les doigts entrelacés qu'on se met en route, tranquillement. On prend le temps de s'arrêter pour fumer une cigarette et prendre un selfie près d'une fontaine devant laquelle on passe, le nez rouge et les yeux brillants à cause de l'alcool, qui pourtant n'entache absolument rien de nos sourires. À la demande de madame, je dois même prendre la pose une ou deux fois près de la source, parce que, je cite :

"Eh c'est toi l'Eau c'est une fontaine, pas une centrale électrique."

Qu'est ce que vous voulez répondre à ça, hein ? Un baiser sur la joue, immortalisé lui aussi par un selfie de la Tonnerre.

"T'as pas assez de photos de moi ? Ou tu veux juste rendre jalouses tes copines, là ??? "

On reprend vite notre route, soufflant un peu dans le métro, puis on arrive au lieu du combat. Une nouvelle bière plus tard, la cloche sonne et ça commence. Dans l'octogone, les coups pleuvent et, si beaucoup sont esquivés ou bloqués, chacun de ceux qui touchent au but sont ponctués par des "OUUUUUUH" ou des "VOILAAAAA NIQUE LUI SA MERE" de la petite foule de spectateurs.

C'était vraiment chouette. Il manquait un petit quelque chose, en vrai. Ça manquait d'enjeu, pour nous, qui n'avions pas vraiment le contexte du match, et encore moins de connaissances sur les participants ou leur style de combat. La prochaine fois, je règle ces problèmes pour que ça soit encore mieux, voilà. En tout cas, la principale intéressée a l'air d'avoir bien apprécié, et c'est le sourire aux lèvres qu'on entame le trajet de retour.

"Ouais, c'était génial ! C'est dommage que l'arbitre ai arrêté le round à ce moment là j'suis sûr que l'autre aurait pu le soulever. Ça manquait d'un bon k.o. pour le final, quoi-"

On continue tranquillement, bras dessus, bras dessous, et, après un baiser, les yeux de la jolie blonde se mettent à briller un peu plus fort. Pas à cause de l'alcool. Je souris, m'arrêtant pour prendre ses mains dans les miennes, m'arrêtant un moment sur celle sur ma joue, la caressant du pouce avant d'y déposer un baiser :

"J'ai plus aucune raison de ne pas sourire. T'es ma petite amie, aujourd'hui. J'ai beaucoup moins peur de tout faire foirer-"

Je pouffe, et elle aussi. Sortant TOUS LES CIERGES MAGIQUES de ma poche, les yeux brillants :

"Par contre, comment ça C'ETAIT bien, ce soir ? C'est pas encore fini. T'as cru quoi ? Une p"tite étincelle viteuf pendant que personne regarde ??? "

Peut-être que pour certaines personnes, c’est une soirée banale ce qui se passe, pour moi c’est plus que ça. Chaque instant vient s’ancrer dans ma mémoire et je compte bien regarder souvent nos selfies tout en entendant à nouveau nos voix se dirent des conneries. Je vais devoir passer la matinée de demain à me masser le visage comme une mamie qui met sa crème anti-âge parce que j’aurais forcément de crampe à force de sourire non-stop. Je suis plus que reconnaissante de tout ce qui passe.
Le restaurant s’est super bien déroulé, notre passage près de la fontaine (mon moment favori) à faire les guignoles, le combat secret… On se serait cru un peu dans Snatch, sans la douille des gitans par derrière. La seule chose qui douille, c’est qu’on n’est plus au stade d’avoir de l’alcool dans le sang, mais le sang dans l’alcool. Ouais. On est bien et Erik semble bien profiter de la soirée aussi, alors je suis un peu plus contente. J’éclate de rire.

« Ouaiiiiiis j’avoue hein ! Imagine, ils auraient fini le combat avec un giga k.o ou le… leeee truc suplex où tu renverses quelqu’un en arrière !! Trop naze l’arbitre… »

On blablate puis on s’arrête, les yeux dans les yeux, nos mains ensemble. Mon visage rougit un peu plus alors que le contact de son pouce, ses lèvres sur les miennes, me donnent des papillons dans l’estomac. Le temps s’est complètement arrêté, j’oublie complètement les alentours et me retrouve à sourire pendant notre baiser.
On pouffe de rire ensemble après ses paroles et mes yeux s’écarquillent devant TOUT ce qu’il sort. Dis donc t’es allé voler le magasin au complet ou c’est comment ?? Je pouffe de rire un peu plus fort avec Erik.

« T’as cru kwoi gngngngn,, dis-je en grimaçant d’un air malicieux. »

Je sors mon briquet de ma poche avant de faire exprès de parler fort.

« Oh la la euh oui bien SÛR, utilisons mon BRIQUET !!! (Niveau d’actrice : -50/100) Mets ta main autour pour le vent !! Faut l’étincelle magique avant d’ailleurs ! »

Un petit vol de baiser au Morphe avant qu’il cache les pointes, je me colle à lui pour une couverture optimale et rapproche le briquet tout en mettant mon pouce bien vers le haut. Allez, on fait mine d’appuyer alors que NON, je glisse un mini éclair qui vient allumer subitement toutes les pointes dans un petit grésillement. Ouais. Toutes. T-O-U-T-E-S.

« Wouuuuuh hahaaaaaa ça c’est de la magie ces petits bidules c’est trop bien que t’en ai gardé ! Tu m’en passes ? »

J’en récupère quelques-uns dans une main que je secoue un peu en rythme et profite de passer l’autre dans les cheveux de mon petit-ami tout en le remerciant, nos yeux pétillants. Je me permets de rester proche physiquement, on s’en fout du monde si y en a qui passent.

« Bon alors comme ça c’est pas fini hein ??? Qu’est-ce que t’as manigancé encore ?? Comme quoi c’est comme le truc là, il faut se méfier de l’eau qui dort ! -je pouffe de rire, la meuf à deux doigts de se chopper le hoquet du siècle- Tu veux te fight à la bougie c’est ça ??? (????) On fait quoi avec ça, notre propre parade pour rentrer jusqu’à la maison ? Tu veux faire la course ???? NAN ATTENDS, viens on fait un selfie avec les bidules !! »

La Terrae Pride mdr ??? Tu parles trop wsh, mais la soirée se finira en beauté, rempli d'amour et d'alcool. Un bel anniversaire.