Le titre vient de cette musique : https://youtu.be/ZfiZk7ytVnw

Quand les discussions autour de l’organisation de Noël ont commencé à fleurir, la préfète des Morphes a enfilé son tailleur de Gentille Organisatrice de Terrae et a commencé à harceler tout le monde pour créer un bal de Noël à la mesure de l’année qu’ils venaient de passer. Une année difficile, mais qui symbolisait aussi leur réussite à ramener des enfants du Centre, et surtout le premier anniversaire de leur arrivée ici ; et plus que tout, elle souhaitait que Terrae se passe un peu du baume au coeur. Donc : doux et plein d’espoir et de rires et de partages. L’idée a rapidement plu, il n’a au final fallu convaincre personne, et tout le monde a mis la main à la pâte. Elle en particulier pour la glace et la déco, aidée d’un tout un tas de gens, mais aussi la coordination de tout ce qu’il fallait avec les volontaires. Il a au final été plutôt facile de se distribuer les tâches, et la majorité semblait enjoué. (Elle a promis qu’elle écraserait de tout son poids de phoque le premier qui tenterait de balancer qui que ce soit dans le placard. Elle a par ailleurs barricadé ledit placard et collé un signe radioactif dessus. Puis y a le coin des enfants pas très loin, c’est bon, personne ira se faire des bécos là-dedans.)

Le plus difficile a été de se rendre compte qu’il allait falloir y aller, à ce bal, après l’avoir autant plébiscité. Et après s’en être rendue compte, elle avait le choix entre continuer son déni de l’extrême, ou juste… faire.

J’aimerais vous dire qu’elle a juste “fait”, mais elle a passé trois jours à hyperventiler en spammant Nirolas de messages écrits en majuscules et de vocaux chuchotés fort (au cas où on l’écoutait, m’voyez). C’est donc quand elle était en train de lui tresser les cheveux, un soir où elles regardaient un film, qu’Ariana a osé lancer :

—Dis Tina, euh, tu te souviens le bal pour Noël ? J’aimerais bien y aller, et, tu euh, voudrais y aller avec moi ?……………………………………….

ET ELLE A DIT OUI OMG (enfin Tina a d’abord demandé si elle voulait vraiment y aller avec elle, Aria a répondu que bah oui bien sûr en mourrant à l’intérieur, elles se sont regardées d’un air gêné pendant un moment, mais c’est un autre feuilleton wesh bref on vous fera le dialogue plus tard en speed au pire HEIN).



Cela étant dit. Ariana a passé plusieurs soirées à coudre sa robe avec Alice. Et à discuter. Un peu. Bon, ok, un peu beaucoup. Non mais c’est que, elle a pas très envie que ce soit bizarre avec Tina. Mais elle avait envie. Et elle voulait pas juste faire “ahaha j’espère que tu viendras comme ça on pourra danser en TOUTE AMITIE” (il est possible que “en toute amitié” lui ait échappé à un moment donné et que quelqu’un ait roulé des yeux en arrière-plan).

C’est donc vêtue de sa robe jaune faite maison, aux voiles brodés de quelques motifs de fleurs, qu’elle va toquer à la porte de Tina, toute cramoisie, pour l’emmener au bal. Maquillage léger, un peu de rouge à lèvre, paupières dans les tons rosés et pleins de paillettes, elle se sent pas très dégourdie dedans. Elle a aussi pensé à un cache coeur noir et des chaussures de la même couleur, cheveux relâchés et ondulés. Pas de couleur extravagante, juste, c’est Aria.

Elle inspire quand Tina ouvre la porte, et après, elle n’ose plus trop respirer. Ses mains sont toutes moites alors qu'elle se les tortille.

—Coucouuuu- Oh woh tu- T'es trop jolie.

Respirer. C'est dur.


Et la robe un mix de ça avec un peu plus de broderies et les petites manches bouffantes : https://pin.it/1yGqivT / https://pin.it/1OUACqe

Puisque c'est comme ça moi aussi je drop une musique uhuh : Yule de Moonloom

Justine prend une grande inspiration dans le miroir... C'est la première fois qu'elle mettait une robe de ce genre. Une robe qu'elle avait envie de porter. Une robe, pas là pour mettre en valeur certains atouts, juste... La robe qu'elle a vu, qu'elle a apprécié, où elle s'est dit "Oui, j'aimerais porter celle-là au Bal où j'irai avec Ariana."... Elle cache son visage dans ses mains rien qu'en y repensant ; elle ne rougit pas fort, mais on remarque nettement du rose sur ses joues si pâles que c'est une évidence. Elle prend une inspiration à nouveau, du courage, et observe son reflet pour l'analyser.

Son bustier est près du corps et son décolleté très bas ; on peut voir quelques cicatrices mais surtout le tatouage sur son torse, sa belladone... Les perles cousues dessinent des sigils païens mêlés à la dentelle qui représentent des plantes hivernales. Une moitié de sa chevelure est remontée en un chignon, l'autre couvre son dos abîmé... Pour couvrir ses bras du vent froid, elle a juste un châle blanc grossièrement tricoté sur les épaules... Son habituel fard à paupière noir est habillé, pour l'occasion, d'un simple trait d'eyeliner doré. La grosse nouveauté, c'est qu'on ne voit pas ses jambes. La robe est longue, bouffante, les tulles noires vaporeuses autour d'elle, comme une fumée, une ombre... Pas d'échancrure jusqu'au hanches, pas de coupe qui dévoilerait la moindre cheville, non, rien du tout.

Justine se surprit à s'aimer un peu, dans cette robe,... avant de laisser un peu la panique l'envahir. Et si Aria n'aimait pas ? Si elle préférait la version super sexy ? Donc... Nous y allons... pour lui plaire ? ............Non. Parce que j'ai envie d'y aller. Donc... Nous avons pas besoin de stresser... à l'idée de plaire à qui que ce soit. ........Ccccertes. Bien. ...Ok je vais quand même mettre deux aiguilles dorés dans mon chignon on sait jamais. Pour quoi faire ? .....On sait jamais ! Oui, nous sommes là pour passer un bon moment, en toute amitié comme l'a dit Ariana, donc aucune raison de paniquer, mais ça n'empêche pas de rester prudent. De toute façon je ne changerai pas d'avis, on toque à la porte.

Elle va l'ouvrir tranquillement, comme si ses tourments émotionnels n'existaient plus à l'idée de revoir la petite Préfète. Elle s'apprête à la saluer sobrement avant de fixer ses yeux. Regarder les détails de sa robe scintillante. Revenir à son visage. Sourire. Certains diraient qu'Aria s'est bien apprêtée pour le bal, et c'est vrai quelque part... Mais Justine la trouve naturelle. Naturellement brillante. Et ça l'apaise immédiatement. :

-Eheh. Coucou ! Tu es très jolie aussi.

Elle hausse un peu les épaules comme pour se cacher, soudain timide. Son regard tente de regarder ailleurs mais elle n'y arrive pas... :

-Je dois finir de me maquiller... Est-ce que tu veux un thé en m'attendant ?

Elles ne sont pas en retard, n'est-ce pas ? Elles peuvent profiter un peu de la compagnie de l'autre avant ? Oui ? Ce serait bien ? Peut-être ? Si elle veut bien ?

Il est possible que son cœur cherche à s'échapper de sa poitrine. Elle a l’impression de redécouvrir son amie, pas parce qu’elle aurait soudain fait un effort vestimentaire — après tout, Tina s’apprête toujours — mais parce qu’elle… Ariana n’arrive pas trop à le définir. Ce n’est simplement pas comme d’habitude, c’est tout. Son visage est brûlant alors qu’elle essaie de ne pas la fixer, parce que ce n’est pas polie, mais parce que, vraiment, cette robe lui va si bien. Les aiguilles dans ses cheveux, son joli maquillage doré, les perles sur sa robe… Elle l’imagine valser avec ses tulles fluides, mouvante comme l’eau de leur élément ; elle s’imagine valser toutes les deux, et elle comprend soudain que c’était une très mauvaise idée de l’inviter. Parce qu’elle va encore se faire des films.

Aria sourit en retour au sourire de Tina, et baisse les yeux d’un air gêné vers le sol. Elle pose ses mains sur ses propres joues brûlantes. Elle remarque (à peine) que Tina n’est pas loin d’être dans le même état qu’elle, mais elle espère secrètement qu’elle ne l’a pas mise mal à l’aise.

—Haha merci…

Comme elle n’arrive pas à dire autre chose, elle relève les yeux vers Tina, clignant des yeux, puis elle sourit, reprend contenance, s’avance doucement vers elle, comme si c’était un moment habituel et pas un moment très étrange.

—Prends le temps qu’il te faut ! Je peux faire du thé oui ! Tu aimerais un thé en particulier, ou tu n’en prendras pas ?

Elle la détaille encore, se rend compte que les mots lui manquent à nouveau…

—Tu… tu auras besoin d’aide ?

Ses yeux sont joliment soulignés par son liner, elle a du mal à regarder ailleurs. Elle sait que Tina a parfois besoin de temps avant de sortir dans un endroit avec beaucoup de monde, alors elle lui laissera le temps qu’il faut. Espérons juste que leur entrée ne soit pas trop remarquée, elle aura du mal à supporter les regards appuyés de ses amis. Alors elle referme la porte derrière elle, enlève ses chaussures — on peut voir ses collants avec des paillettes dessus — et se permet d’entrer… C’est bon, c’est pas la première fois qu’elle vient ici, ON SE CALME !! (Précision utile, elle parle à son p’tit coeur en PLS.)

Attention, combat d'Eau incomming. Puisque, lorsqu'Aria s'avance, Tina ouvre ses bras naturellement pour l'accueillir, ses mains paumes ouvertes pour que son amie puisse y poser les siennes si elle le souhaite. Et quand elle lui dit qu'elle peut prendre son temps, elle sourit encore, rassurée. :

-D'accord. Merci.

J'avais prévenu. Baston de merci. :

-Tu peux me sortir le pot de "Couronne de Yule" ? Dans le placard, il doit être à côté du Remède Elfique. Tu peux prendre le thé que tu veux.

Elle s'approche de ce qu'on pourrait appeler une coiffeuse... S'il n'y avait pas des tubes à essai et des béchers dessus, non loin de son nécessaire de maquillage. Pourtant, elle s'empare d'un rouge à lèvre encore scellé dans son plastique. Un cadeau de Rat, qu'il lui a envoyé d'avance en apprenant qu'elle irait à un bal. Habituée, Justine peint ses lèvres de deux gestes précis ; la qualité du maquillage mate l'aide à ne pas mettre trop de couches avant qu'il ne soit efficace... Justine recule, sourit brièvement à son reflet... avant de réagir à la question d'Aria.

Elle se tourne vers elle, inquiète. Ses lèvres sont donc couvertes de ce noir pailleté mate. Tina regarde le tube puis Aria à nouveau. Est-ce qu'elle avait besoin d'aide pour avoir un maquillage normal ? Peut-être ? :

-Non ? ....Pourquoi c'est trop ? Je te promets il n'y a pas de poison dans celui-là, il est tout neuf. Je dois l'enlever tu penses ?

Aled.

Tina ouvre ses bras, et soudain c’est comme un retour à la maison. Elle pose d’abord ses mains contre les siennes en échangeant un sourire avec l’autre petite Eau, glissant ses doigts contre les siens, les tenant ensuite doucement. Elle aimerait s’approcher pour l’embrasser sur la joue, comme à son habitude, mais elle est comme bloquée là, ses mains tenant les siennes, comme un autre type d’embrassade… elle l’admire un peu, puis finalement dépose un bisou timide sur sa joue. Pour la saluer.

—Entendu.

La petite espagnole quitte à regret les mains fraîches de la vipère aux yeux clairs, trottinant comme à son habitude vers les placards. Elle repère très vite la tasse préférée de son amie, sort celle qu’elle lui réserve habituellement, comme un rituel qui ne se prononce pas. Le petit pot l’attend silencieusement, et lorsqu’elle l’attrape, elle le débouche pour sentir à l’intérieur… et sourit doucement. Bientôt, elle remplit les tasses d’eau, les fait chauffer à la température souhaitée avec ses pouvoirs (elle commence à bien reconnaître les températures, maintenant !) et met les doseurs à thé, avec une petite cuillère dedans. Elle prendra le même que Tina, elle a envie de goûter celui qu’elle aime bien. Et alors qu’elle termine, elle lui pose sa question, anodine en apparence, mais parce qu’il lui est déjà arrivé de l’aider à terminer de se préparer, tout simplement… et parce qu’elle aime bien…

L’hésitation de Tina la fait se retourner vers elle, et son coeur tombe dans son estomac. Elle reste un peu bouche bée, sans rien dire un instant, puis rougit beaucoup et semble soudain très gênée, alors qu’elle s’emmêle les pinceaux en refermant le pot de thé.

—N-n-no-n-on pas du tout ! Tu es vraiment très jolie, ça te va vraiment bien ! J’aime beaucoup- c’était juste- j’aime bien t’aider quand tu as pas fini et- C’est trop joli comme couleur sur tes lèvres- Tu sais que ça m’a jamais dérangée le poison et euh- je te fais confiance- c’est pas trop du tout ohlala je m’emmêle-

La pauvre Ariana se retourne vers son amie, qui est fin prête. Les paillettes brillent sur ses lèvres. C’est comme des étoiles dans la nuit.

—Laisse-le, ça te va bien, rougit encore Aria en essayant de remettre le pot dans le placard.

Si elle n’est pas claire, Tina ne comprendra pas.

—C’est jamais trop, promis.

Aria embrasse sa joue et part donc chercher le thé. Tina prend un instant pour observer son bras ; elle a l'impression d'avoir la chair de poule pourtant elle n'a pas froid et il n'y a aucune réaction sur sa peau. Bien, bien.

Elle n'a pas à surveiller Aria quand elle se sert. Justine sait parfaitement où sont rangés ses produits dangereux, Aria connaît ses placards. Elle lui fait confiance depuis ce qui lui paraît être toujours. Du coup elle ne la regarde à nouveau que lorsqu'elle lui a demandé si elle avait besoin d'aide après avoir mis son nouveau rouge à lèvre... La réaction d'Aria ne se fait pas attendre. Elle lui dit d'abord qu'elle la trouve jolie, qu'elle aime bien, que le poison ne la dérange pas, qu'elle lui fait confiance, qu'elle s'emmêle... tout ça assez vite. Trop vite pour Justine qui n'a pas le temps, et d'analyser tout ce qu'elle dit, et de la regarder en train de rougir.

Aria aurait pu s'arrêter là et laisser Justine réfléchir longtemps. Mais elle range le thé, lui assure que ça lui va bien, que ce n'est pas "trop". Elle promet. Tina souffle, rassurée. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait retenu sa respiration. Elle range alors son rouge à lèvres, dans une poche qu'elle a ajouté à la robe, s'approche de son amie et se tient à ses côtés, une joue posée sur son épaule. Elle reste là quelques instants, pour profiter du contact chaud, sans un mot, avant qu'une de ses mains froides aille chercher une joue d'Aria et qu'elle dépose un baiser sur l'autre. Elle ne laisse pas de traces noires sur la peau, c'est un maquillage de qualité que lui a offert son ami, même si, toutefois, elle remarque qu'elle lui a laissé quelques paillettes. :

-D'accord... Merci.

Lentement, elle lâche Aria pour récupérer sa tasse préférée -un mug en forme de chaudron noir, avec des étoiles, un soleil et une lune gravés en blanc- ignorant le fourmillement au bout de ses doigts. :

-Tu t'es servie en Couronne de Yule aussi ? C'est un mélange de thé vert et thé noir avec des agrumes, des noix et mon petit secret... des pépites de chocolat. Une moitié de son visage sourit. Et des épices, bien sûr. Pas beaucoup, c'est subtil, pour rappeler les saveurs de l'hiver.

L'air de rien, elle s'empara de ce qu'elle appelle Poussière d'Étoiles -le sucre pailleté qu'elle fait elle-même- pour Aria. Elle ne comptait pas en ajouter dans le sien.

Ce serait bien si elle arrivait à se reprendre, mais actuellement Ariana n’est pas sûre d’y arriver ni d’en avoir vraiment envie. C’est là tout le problème avec l’espoir ; quand on en a, il brille un peu trop fort, parfois. Et à Ariana, il lui donne toujours des ailes pour se crasher un peu plus tard. Mais l’air soulagé de Tina, quand elle détend ses sourcils, comme ça… ça aussi, ça la rassure, alors qu’Ariana jette un oeil vers elle.

Aria la voit arriver, sent son coeur faire n’importe quoi encore une fois, et sent sa joue contre son épaule. Sa main retombe lentement après avoir refermé le placard, elle se sent fondre au contact, tourne la tête, comme invitée par les doigts tout doux de Tina… Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh le bal était une idée vraiment, vraiment mauvaise. Rien qu’un baiser sur la joue et elle n’arrive plus à réfléchir… La rouquine porte ses propres doigts à sa joue en lui lançant un sourire timide. Elle ne se rend pas compte qu’elle a des paillettes sur la joue. Puis Aria lui glisse sa tasse, attrape la sienne entre ses mains pour les réchauffer un peu. Et les occuper.

—Oui ! Je voulais tester… Ca sent vraiment très bon, j’aime beaucoup avec les épices dedans ! J’ai hâte de goûter, rit-elle. Les pépites de chocolat ça va être trop chouette ! Ca fond pas bizarrement dedans ?

Elle se rend compte que c’est la première fois depuis qu’elle est entrée dans la chambre qu’elle rit de bon coeur, et pas parce qu’elle est ultra gênée. Plutôt que de se reconcentrer sur ce qui est compliqué pour elle — à savoir, ses émotions — la préfète hume le parfum du thé qui émane de la tasse… C’est doux, tranquille. Elle sourit à Tina par-delà la vapeur.

—Il faudrait que tu nous montres tes dernières création, ce serait bien de pouvoir en servir au café, commence Aria, sans trop la regarder.

Elle goûte ensuite le thé… il est très parfumé, mais ça sent Noël. Comme Tina a rapproché le pot de sucre, Ariana en prend une petite pincée pour en rajouter dans sa tasse. Elle aime surtout voir les tourbillons pailletés dans le thé…

—Merci aha. Comme ça on aura un peu chaud avant d’aller au bal !

Oskour.

-Figure-toi qu'autrefois, en Europe, l'on faisait du chocolat chaud avec de l'eau, non du lait. C'était trop cher. Je n'en mets pas beaucoup dans les sachets, juste pour que l'infusion ait un arrière-goût. Ce sont des copeaux donc ça fond tout aussi vite que les épices sans laisser de gros pâté de chocolat dedans... ou se coller au sachet. J'ai fait beaucoup de tests !

Justine sourit. Elle aime expliquer à Aria comment elle fabrique ses potions. Même si elle ne retient pas tout, elle est toujours intéressée. Même si elle ne comprend pas tout, elle garde ses secrets. Alors elle rigole avec elle, à sa manière. Dans un silence tranquille, effacée. Elle attend de voir ce qu'en pense Aria en la fixant. A la place, elle préfère parler de ses nouvelles créations... Tina se cache un peu dans ses épaules. :

-C'est que ce n'est pas encore au point... Promis, tu seras la première à y goûter.

C'est une évidence. Justine boit une gorgée de son thé en même temps que son amie... Elle ferme les yeux un instant, en sécurité. La Couronne de Yule est remplie des saveurs qu'on retrouve souvent dans les périodes de fête ; le pain d'épice, le chocolat, les écorces d'agrumes,... Mais ce que Justine aime dans ce thé, c'est le mélange de tranquillité et d'énergie qu'il lui donne. Ce moment d'apaisement, cet envie de prendre le reste de la soirée à bras le corps. Danser. Rire. Aller au bal. :

-Je peux prendre mes petites bouillotes si tu veux. J'ai ajouté des poches à ma robe !

Elle n'avait pas peur du froid. Elle avait peur qu'Aria ait froid.

Le parfum du thé la fait sourire, et sa chaleur se propage partout dans son corps, rassurante. Elle aime bien écouter Tina lui parler de ses thés ou de breuvages, les anecdotes à leur sujet. Tout est bon pour entendre sa voix, s’en abreuver, pas comme un assoiffé en plein désert mais plutôt comme on aime le bon nectar, dont on n’arrive plus à se passer. Alors Ariana sourit en l’écoutant, toute calme et sage, ouvrant grands les yeux de surprise puis riant en imaginant sa douce amie faire ses tests.

—Oohhh je savais pas du tout !! C’est trop bien ! C’est très réussi, elle rit dans sa tasse, beaucoup plus apaisée que tout à l’heure.

Et ses joues rosissent encore, observant Tina qui prend une gorgée de thé après lui avoir dit qu’elle aurait l’exclusivité. C’est tout chaud près de son coeur, et Aria retient si fort ses mains contre sa tasse pour ne pas attraper la sienne, si timide, qu’elle a l’impression que leur marque pourrait s’imprimer dessus.

—Alors j’ai hâte de goûter ! Je serai une testeuse assidue, c’est promis ! Je te fais totalement confiance pour réussir à faire des choses chouettes. Puis on peut commencer petit à petit, thé après thé !! Rien que le sucre pailleté, c’est trop trop bien ! Ca pourrait même être incorporé en cuisine pour les pâtisseries !

Mais là, elle va peut-être un peu loin. Avant qu’Ariana ne hausse les sourcils de surprise et rie encore.

—Oh c’est une bonne idée ! On pourra les réchauffer. Mais regarde, je m’entraîne à faire un truc ces derniers temps : tu peux me donner ta main ? demande-t-elle en lui tendant la sienne, paume vers le haut.

Elle cligne des yeux, immédiatement consciente de ce qu’elle vient de dire :

—EUh je veux dire euh pour euh tester un truc, quoi..........

Ah oui, même ses cheveux sont cramoisi d’un coup.

Justine retient l'idée d'utiliser sa poussière d'étoile en cuisinant... Peut-être pas dans une recette, à cause de la vitesse de cuisson... mais peut-être en décoration. Elle sourit doucement en l'écoutant. Aria a tellement d'idées. Des petites choses aux fantaisies grandioses, elle les adore, elle les garde précieusement.

Et puis Ariana demande sa main... Elle la tend immédiatement, paume tournée vers le bas, délicatement posée sur celle de son amie comme si, effectivement, elle offrait sa main. ...de cette manière là. Oh. OH. Les yeux de Justine s'agrandissent légèrement et elle se statufie pendant qu'Aria rougit, de ses joues à la pointe de ses cheveux. Son cœur se serre et il se passe quelque chose d'étrange dans son ventre. :

-Oui.

Dans un moment d'espoir, Justine a dit oui. Aria pouvait prendre sa main, elle voulait qu'elle prenne sa main. Qu'elle la garde, qu'elles se tiennent tous les jours. Un peu plus proche. C'était une envie si forte qu'elle lui faisait mal. A ce cœur, à ce ventre. Elle était malade... Elle avait peur... Je serre la mâchoire fort avant d'inspirer profondément pour rester calme.

Puis je souris doucement en baissant mon regard sur nos mains qui n'ont pas bougé. :

-Oui, tu peux me montrer, hermosa.

...Bon sang qu'est-ce qu'il se passe ???!!! En un mot. Panique. Ça se voit pas du tout. Je suis une professionnelle. Justine n'avait pas envie de faire une crise d'angoisse maintenant. Elle n'avait pas envie de risquer leur douce soirée ensemble avec un commentaire, une question. Et de mon côté, je ne comprenais pas pourquoi dans mon propre nid, avec l'une des personnes en qui j'avais le plus confiance, j'avais l'impression d'être en danger. Sans doute un rapport avec ces symptômes d'une maladie que je ne reconnais pas encore... Mais je reste calme.


HRP : Si elle fait une crise d'angoisse lors du bal, elle fera un... Panic at the Disco ? Aller hop j'vais m'coucher.

Alors qu’elle lâche cette phrase si simple en apparence en pensant à lui faire une démonstration de sa magie, Aria se rend compte de… de. Du fait que peut-être elle l’a dit avec un peu trop de conviction, avec une force qui venait d’ailleurs, d’un peu trop loin. C’est surtout embarrassant parce que sa propre réaction la trahit, et plus que ça, la main tendue de Tina, juste au-dessus de la sienne… le contact de ses doigts frais, de leur courbure et de leur douceur… Quelque chose s’étrangle dans sa gorge alors qu’elle sent son coeur s’emballer et l’envahir tout entier. Et elle dit oui.

Pendant un temps, Ariana la regarde juste, sans bouger, et elle essaie de comprendre pourquoi Tina aussi semble avoir arrêté de respirer. Comme un peu d’espoir qui se déverse de sa poitrine au reste de son corps, jusqu’à ses lèvres qu’elle entrouvre pour dire quelque chose qui n’a rien à voir avec ce dont elles discutaient, mais qui a tout à voir avec le chaos à l’intérieur d’elle…

Heureusement, Tina brise le contact visuel et regarde leurs mains, avant de reprendre la parole, alors Ariana déglutit et se tait. Elle se demande un instant si son amie a compris, et si c’est pour ça qu’elle a serré fort la mâchoire, soudainement, comme si…. comme si elle venait de se rendre compte, oui…

Au fond d’elle, Ariana décide aussi de ranger ses mots pour plus tard, dans un moment où elle aurait rassemblé plus de courage. Dans un moment où elle n’aurait pas peur de se ridiculiser avant de se rendre à un bal qui lui tient à coeur.

—Ou-oui…

Elle s’entend balbutier alors qu’elle ne se sent pas poser sa tasse sur le plan de travail, pour pouvoir envelopper la main de Tina entre les siennes. Elle rassemble les particules humides dans l’air et les rassemble au creux de ses mains, augmentant doucement leur température. L’air dans ses mains semble un peu plus chaud, sans qu’il ne soit réellement mouillé. Comme si elle la tenait contre ses lèvres pour réchauffer les doigts froids de son souffle.

—J’essaie de m’entraîner à augmenter très légèrement la température de l’eau d’une partie de ma peau, pour ne rien blesser, tu sais… j’ose pas trop le faire sur toi, mais comme ça j’espère pouvoir faire un peu comme les Feux ! Et- Et au pire je pourrai toujours augmenter la température de l’eau dans l’air…

C’est toujours si humide, l’air…

Elle ose relever les yeux vers Tina, les cheveux à nouveau roux, mais les joues bien brûlantes.

—Ou alors on peut faire des bulles d’eau chaude et empêcher l’eau de toucher notre peau… comme ça elle est pas mouillée ! Je- je pourrai essayer de t’apprendre-

Après cet instant en suspens, silencieux, Aria approche son autre main pour envelopper la sienne. Elle comprend petit à petit ce qu'elle entreprend quand elle commence à sentir un peu de chaleur dans ses doigts. Justine ferme les yeux, elle l'écoute mais baigne dans cette moiteur étrange... pas désagréable. Elle plie un peu ses doigts, comme pour s'y nicher, s'emmitoufler de chaud. Elle rouvre les yeux pour observer le regard d'Aria... :

-C'est une bonne idée.

Puis elle fixe à nouveau leurs mains, encore... comme pour s'accrocher, imprimer cette vision dans son esprit avant de retirer sa main pour finir son thé. :

-Dès que j'arriverais à faire des petites aiguilles de glace, je viendrais te demander comment on fait des bulles d'eau chaude.

Additionner les promesses pour être sûre qu'elles se voient aussi souvent que possible... Puis une pulsion. :

-Aria je-...

J'ai envie de t'expliquer à quel point tu comptes pour moi, à quel point je suis heureuse que tu aies pensé à moi pour le bal. Je ne sais pas ce que je ressens, c'est la première fois que ça m'arrive. C'est la première fois que je ne ressens pas du tout de dégoût quand je touche quelqu'un, que quelqu'un me touche. Ça a été remplacé par quelque chose de plus beau, que je ne connais pas, qui m'inquiète et en même temps, me donne envie de toujours plus passer de temps avec toi, à tes côtés, qu'on se tienne la main éternellement. Qu'on se garde au chaud. Je veux rester près de toi, et j'ai peur que tu partes. :

-...j'ai fini ma tasse. Si tu es prête, on peut y aller ?

...Alors partons ensemble.

C’est timide qu’Aria sourit en retour à Tina, qui valide son idée. Cela pourrait presque lui faire perdre sa concentration, mais elle n’a aujourd’hui plus besoin que d’y croire pour que sa magie fonctionne, du moins, pour les petites choses. Comme un geste simple, répété mille fois ; comme tenir sa main… Sa main qui glisse entre les siennes, alors qu’Ariana rougit encore et acquiesce, allant chercher sa propre tasse par mimétisme — et pour combler ce vide soudain entre ses doigts.

—Bien sûr !! Je te montrerai pour la glace aussi, si tu veux ? D’expérience, c’est plus difficile d’aller dans le très froid que dans le très chaud. Mais je pourrai te faire des petits cristaux d’Eau pour t’y entraîner, si tu as envie…

Aria sait que ça lui tient à coeur, de réussir à faire ses aiguilles, et que ça la rassurerait aussi ; c’est d’ailleurs Tina qui lui avait enseigné à les lancer, et donc, un petit peu à les créer. Mais la glace, c’est l’apanage des Etoiles ; comme une compétence bloquée, une température minimale, pour se concentrer d’abord, certainement, sur les phases liquides et vaporeuses. Elle se dit que c’est la prochaine chose qu’elle lui montrera : comment faire de la vapeur. Pas tout à fait encore de la brume, mais monter suffisamment la température… Elle veut le lui proposer, mais Tina reprend la parole. Et s’arrête. Elles s’observent un moment, et Aria… Aria donnerait n’importe quoi pour savoir ce qui traverse l’esprit de sa douce Eau. Elle aussi s’arrête de respirer, cette fois… mais son espoir se brise sur les rochers de la réalité, alors que sa gorge est serrée.

—Oui, oui bien sûr ! Oh, attends, je finis la mienne…

La rouquine se cache presque derrière sa tasse en la terminant, dans un autre univers. Qu’a-t-elle voulu lui dire ? Est-ce qu’elle voulait une explication ? Est-ce que c’était bizarre ? Est-ce qu’elle voulait lui demander si elle était amoureuse d’elle, afin de mettre fin à cette soirée le plus tôt possible, avant que ça ne devienne encore plus étrange ? Ou est-ce qu’elle voulait lui avouer quelque chose, lui dire… lui dire……

Elle n’arrive même pas à l’imaginer, tant cela lui paraît impossible. Mais peut-être, finalement, qu’elle est juste contente d’être là, avec elle ?

Ou alors… peut-être qu’elle a peur du monde, comme Aria l’a supposé en venant la chercher ?

Tout se mélange très vite et très fort dans sa tête. Après avoir reposé sa tasse, timidement, Ariana tend sa main à Justine.

—Si ça te stresse qu’il y ait trop de monde, tu me le dis et on s’en va tout de suite, ok ?

Ou peut-être qu’elle se fait juste des films. De toute manière, elle ne sera pas à un arrêt cardiaque près, ce soir. Aria espère simplement qu’elle ne la fera pas fuir.

Tina sourit faiblement... D'après l'expérience de son amie, c'est plus facile de faire du chaud que du froid. ...Elle ne dit rien. Elle ne dit pas à quel point elle peine à tiédir quoi que ce soit, de peur que ce soit trop révélateur, qu'elle se rende compte qu'elle est incapable d'offrir ça. De son coin sombre, Justine ne connaît et ne créé que du froid. Elle murmure. :

-Ça me ferait plaisir... que tu me montres...

Elle est toujours la Vipère. Elle est toujours dangereuse. Ses pouvoirs le lui rappellent souvent. Mais elle croit en Aria si fort...

Aria qui s'active pour finir son thé et Justine rit doucement, sans bruit. Puis quand elle repose sa tasse, qu'elle tend sa main... elle fixe ses doigts. Quelle émotion dangereuse, que la confiance... et pourtant... pourtant...

Elle tend sa main timide, glisse ses doigts entre ceux d'Aria. Elle s'y accroche. Comme une ancre. Sans quitter leurs mains des yeux... Sa main libre vient toucher sa propre joue gauche, comme pour la réveiller, lui indiquer qu'il fallait se réveiller... Parce qu'il y aura du monde oui, même si dans ses rêves, il n'y a qu'Aria et elle qui dansent. :

-Oui. Oui je te préviens si ça ne va pas.

Même si elle est sûre d'aller bien, puisqu'elle est avec elle... la confiance... Elle inspire. :

-...Je dois mettre mes chaussures.

Ce qu'elle fera, dès que sa main sera libre.

Ca lui ferait plaisir… c’est si chaud dans son ventre, et ça se diffuse dans sa poitrine et ses joues, et dans son et ses bras, partout sur son corps. Comme à chaque fois qu’elle lui parle, qu’elle se sent bien avec elle. Mais c’est tellement plus fort aujourd’hui, et c’est sûrement parce qu’elles sont en robes, et qu’elles s’apprêtent à partir au bal…

—On se fera ça après Noël alors !! J’ai super hâte.

Et elle lui tend sa main, pour la sentir dans la sienne, pour la rassurer aussi un peu… pour se rassurer elle, sûrement. Les épaules de la rouquine se relâchent et elle lâche un souffle rassuré, souriante. Elles peuvent y aller, maintenant… Maintenant que ses doutes sont un peu dissipés. La remarque suivante de Tina la fait bloquer un peu, et finalement elle éclate de rire.

—Oh mince, oui, pardon ! Je te laisse faire… Je vais rincer les tasses en attendant !

Ca ne lui prendra qu’un court instant. Elle lui renvoie un sourire content et commence à les laver, il ne lui faut que quelques coups d’éponge… Tina devrait avoir fini. Et de son côté, elle a juste à enfiler ses ballerines à talons, il n’y a pas de lanière ni rien, donc ça ira vite.

—Eeeet voilà !! s’enthousiasme-t-elle en se débarrassant de l’humidité de ses mains directement avec sa magie.

Elle sautille jusqu’à l’entrée… regarde encore Tina, et repousse les assauts de son pauvre petit coeur… puis se souvient :

—Ahhhh j’ai quelque chose pour toi ! Et c’est pile dans tes couleurs, attends—

Aria fouille dans la poche cachée de sa robe — toutes ses robes ont des poches — et en tire un petit collier fait avec du ruban noir, qu’elle a savamment plié et noué pour former de petites roses. Entre chaque rose, une petite perle dorée. Elle la lui tend, le collier posé sur sa paume, alors qu’elle regarde ses pieds et agite les orteils.

—C’est pas ton cadeau de Noël hein mais- ENFIN en général tu es en noir donc je me disais- Enfin tu es pas obligée de le mettre-

Sa gêne n’aura donc jamais de fin.