Oscar a finalement reçu ses pouvoirs ; et si j'avais eu un petit espoir qu'il atterrisse peut-être à mon étage, au final il s'est retrouvé chez les Terres. Ce n'est pas si étonnant que ça, je dirais même que ça lui correspond plutôt bien comme affinité - mais Télépathe, quand même, le pauvre... Je me suis bien gardée de lui donner mon avis sincère sur ce pouvoir de l'enfer (et il va falloir que je fasse attention à ce que je pense quand il est là omg), mais j'espère vraiment qu'il pourra apprendre à l'apprécier, et à l'utiliser à son avantage aussi - c'est quand même un atout, malgré tout, vu ses problèmes auditifs...

J'ai proposé de l'aider à arranger sa nouvelle chambre d'Initié - même s'il a littéralement des Titans comme voisins, mais bon, je ne suis pas sûre qu'il oserait demander de l'aide. Et puis c'est l'occasion de passer un peu de temps ensemble, aussi ! Et de lui faire un cadeau, bien entendu... Je n'étais pas sûre de quoi lui offrir pour cette pendaison de crémaillère ; les traditionnels accessoires de cuisine ou objets de décoration ne me semblaient pas une super option pour un ado... Et puis je suis tombée sur un chien en peluche géant dans une vitrine du village, tout blanc et tout fluffy, et il m'a tellement fait penser à Oscar que je me suis sentie obligée de l'acheter.

Je descends donc les escaliers jusqu'à son étage, le chien géant sous un bras, une boîte de brownie chocolat-framboise dans l'autre main (comme il aime bien les desserts, et que moi ça me force à m'entraîner pour progresser... J'espère que ce sera bon !). Arrivée devant la porte, une petite plaque avec son nom flambant neuve accrochée dessus, je toque doucement contre le bois - du bout du pied, vu que j'ai les mains pleines, mh.

"Hey, c'est Pando ! Tu m'ouvres ? J'ai les mains un peu prises !"

Enfin, je pourrais toujours faire léviter ce que j'ai dans les mains pour ouvrir la porte, si besoin - mais je n'aime pas trop flex avec mes pouvoirs de cette manière, quand ce n'est pas nécessaire. La magie d'Air est super pratique mais induit quand même un gros risque de devenir super fainéant ! Quand la porte s'ouvre, je flanque la peluche dans les mains de l'adolescent, un large sourire sur les lèvres.

"Cadeaauuuu ! Il m'a fait penser à toi, j'étais obligée, ahah !"

Ça y est, Oscar avait reçu ses pouvoirs !! Il avait été initié et avoir donc aussi reçu son endroit à lui. Ewen allait quand même un peu lui manquer mais il avait pu prendre la moitié de leur butin de confiserie donc ça aidait. Il avait rapidement emballé ses affaires dans son sac et était monté à l'étage des Terres. Là, il avait cherché la porte sur laquelle la petite plaque flambant neuve avait été accrochée. "Oscar S. Sparrow". Voilà, il était chez lui.

Il était entré avec une drôle de sensation, comme un voleur qui entre dans une maison. Mais non, c'était son espace à lui ! L'endroit était très neutre, un plancher classique, des murs blancs... Il y avait un petit coin cuisine avec peu de choses. Un lit classique, une table et deux chaises, et c'était à peu près tout. Mais il s'en était douté, et avait acheté une jolie étagère en bois clair pour ses livres avec les sous de ses parents d'accueil. Il les avait bien sûr appelés pour leur expliquer ce qui s'était passé, et le couple s'était réjoui pour lui.

- On va mettre de quoi t'acheter quelques meubles sur ton compte bancaire, comme ça tu pourras un peu décorer ta chambre ! Avait dit Judith avec enthousiasme.

Henri avait acquiescé et promis d'envoyer par la poste un colis avec des trucs à mettre sur les murs par exemple : posters, affiches... Sans qu'Oscar ne comprenne vraiment comment, le colis était arrivé ce matin, ce qui laissait à l'adolescent le temps de choisir ses décorations. Il avait donc l'étagère à livres et une commode à monter et un micro-ondes trônait aussi dans le coin cuisine. Le reste des sous avait servi à acheter le reste du nécessaire : de la vaisselle, des serviettes de toilette, des draps pour le lit, des produits de nettoyage et quelques lampes. Il avait même pu acheter un abat-jour pour la lampe au plafond. Celui-ci était en bois et en papier avec de jolies mantes religieuses dessus, toutes ailes déployées. Il l'aimait beaucoup.

Finalement, Oscar était en train de regarder son colis quand on toqua à la porte. Il laissa le bazar tel quel sur son lit et alla ouvrir. Sa télépathie lui avait déjà annoncé que c'était Pandora, aussi ne regarda-t-il pas par le judas avant d'ouvrir... et il se prit donc la grosse peluche en pleine face. Instinctivement, il resserra ses bras autour. Un cadeau, d'après ce que lui dit la brun en entrant. Oscar tendit les bras devant lui et se retrouva nez à truffe avec un chien XXL tout blanc et tout poilu. Il dut retenir un couinement de joie.

- Il est trop trop beau, merci Pandora !

Il se jura d'en prendre soin et de le protéger de son mieux. C'était le premier cadeau qu'on lui faisait en dehors de son anniversaire.

- Tu peux poser les brownies sur la table dans l'coin ! Dit-il ensuite, sans se rendre compte que l'Air n'avait même pas encore mentionné les sucreries.

Il posa ensuite Touffu (il aimait beaucoup Harry Potter) dans un coin pour ne pas l'abîmer et fit signer à Pandora.

- T'veux voir c'que Judith et Henri m'ont envoyé ? C'pour décorer !

Oscar ouvre la porte et je lui fourre directement la peluche dans les bras ; la surprise passée, il referme ses bras dessus avec un large sourire, ce qui me fait sourire aussi. Il a l'air de bien l'aimer, tant mieux ! Je n'ai jamais fait de cadeau à un ado, j'avais un peu peur qu'il trouve un doudou un peu trop enfantin... Il va poser la peluche dans un coin hors du passage et me propose de poser les brownie sur la table, me faisant hausser un sourcil.

"Eh, c'est pas poli de fouiller dans la tête des gens, tu sais ! ... Tu t'en sors avec la Télépathie, du coup ?"

Ou alors il n'a pas fait exprès et a juste du mal à démêler ce qui est dit de ce qui est pensé. Il faut vraiment que je fasse attention, parce qu'il y a certaines choses là-dedans que je n'ai carrément pas envie qu'il entende, mh... Mais pour le moment, je me contente de poser la boîte de gâteaux là où il me l'a demandé, et m'installe sur une chaise (vu qu'il n'y a pas vraiment d'autre endroit où s'asseoir).

"Judith et Henri ? Ce sont tes parents ?"

Je demande un peu dubitative ; c'est bizarre d'appeler ses parents par leur prénom plutôt que papa et maman, non ? Il ne m'a jamais parlé de sa famille (en dehors de son frère Naël), du coup je suis un peu curieuse quand même. Je finis par sourire en hochant la tête.

"Allez, oui, montre-moi ça ! Et puis si tu veux, après on pourra regarder pour commander des meubles ? Au moins un canapé et une télé, c'est un peu vide pour le moment..."

A part la table, le lit et la garde-robe - les meubles de base fournis avec la chambre, quoi - il n'y a vraiment pas grand chose. Je note qu'il a investi dans une étagère pour ses livres et un micro-ondes, c'est déjà pas mal, mais ça reste peu. Mh, il n'a peut-être pas suffisamment d'argent pour se permettre plus, en fait ? Je ne sais pas trop si Terrae fournit une bourse aux plus jeunes pour ce genre de cas... Mais sinon, j'ai bien assez d'économies pour l'aider à s'acheter quelques meubles, hein - j'ai juste peur que ça le mette mal à l'aise.

La remarque de Pandora fit rougir Oscar jusqu'à la racine de ses cheveux blancs.

- Pardon... C'tait pas fait exprès promis...

Mortifié de s'être fait rabrouer par Pandora, il la laissa entrer. Il maudit encore une fois ce satané pouvoir envahissant et bruyant mais afficha un sourire à la place.

- C'est difficile mais j'fais d'mon mieux. Dit-il, en rapport à la question de son amie.

Pandora s'assit sur la seule chaise disponible dans la grande pièce assez vide. Oscar était content de découvrir avec la grande brune ce que sa famille d'accueil lui avait envoyé. Il n'aurait pas voulu partager ça avec quelqu'un d'autre. Il aimait bien Ewen, mais le garçon avait une sale tendance à lui piquer ses sweats quand il avait le dos tourné. Enfin, tant qu'il les rendait, Oscar avait fait comme si il ne voyait pas certains hoodies disparaître quelques jours. Pandora tiqua bien sûr quand il appela ses parents d'accueil par leurs noms. Il haussa les épaules.

- C'est ma famille d'accueil, Père et Mère auraient jamais envoyé quoi que ce soit. J'suis même pas sûr qu'ils sachent où j'suis... Naël le sait lui, j'lui ai dit bien sûr. Dit Oscar en retrouvant son sourire.

L'enthousiasme de Pandora pour son colis termina de rendre sa joie de vivre au garçon qui alla chercher le colis et l'ouvrit à même le sol. Sur le dessus, une petite carte postale avec un chat portant une combi et des lunettes de ski. Sûrement une note de Judith et Henri. Il la mit de côté pour la lire plus tard. En dessous il y avait plein de choses ! D'abord plusieurs posters sur des thèmes différents : oiseaux, insectes, dinosaures, Harry Potter, ils lui avaient même dégoté un poster de The Owl House, sa série préférée du moment ! Oscar s'agita et stima un instant avant de poser les posters délicatement à côté de lui. Sous cette liasse déjà plutôt imposante, il y avait plusieurs choses emballées. Il donna un paquet cylindrique à Pandora.

- J'pense que c'est mon puzzle en forme d'affiche vintage sur les cactaes et les succulentes. Tu veux le déballer ? Tu vas voir il est trop beau. Moi j'prends ces deux-là ! Dit-il en désignant les paquets rectangulaires emballés de papier bulle et craft.

En effet, il ne savait pas du tout ce qu'il y avait dedans... Quand il les souleva il sentit tout de suite un petit rebord. Des cadres..? Surpris, il déballa le premier et lâcha un petit cri d'excitation. C'était un couple de morphos bleus avec des reflets de toute beauté, épinglés avec grand soin sous le verre d'un cadre en bois sombre.

- C'est dingue ! Tu savais qu'les morphos avaient une composition différente des aut'papillons au niveau des ailes ? Ils ont pas vraiment les ailes bleues, c'est la structure d'écailles particulières qui renvoit la lumière comme des milliers de p'tits miroirs qui donne cette impression. C'est trop cool ! Dit Oscar en posant le cadre avec encore plus de délicatesse.

Il passa au second cadre et le déballa fébrilement. Un nouveau couinement lui échappa.

- Et lui c'est un troides aeacus. On l'appelle "golden birdwing" en anglais. Là, c'est une femelle, parc'qu'les ailes postérieures ont des points noirs. Expliqua-t-il en montrant le cadre d'une quinzaine de centimètres dans lequel tenait à peine le papillon.

Un petit papier glissa de l'arrière du cadre et tomba alors aux pieds de Pandora.[/color]

Oscar devient tout rouge à ma remarque et m'avoue qu'il ne l'a pas fait exprès ; je ris doucement en lui ébouriffant les cheveux.

"C'est rien va, t'en fais pas ! Et j'aimerais pouvoir t'aider, mais malheureusement c'est un pouvoir que je ne connais vraiment pas bien... Tu as été voir aux entraînements d'affinité ?"

Je lui demande avec un sourire - je n'ai plus le planning en tête, je ne connais que les tranches horaires des entraînements Air, forcément. J'entre et pose les gâteaux sur la table avant de m'installer sur une chaise, acceptant d'aider Oscar à déballer sa boîte. J'esquisse une petite moue quand il m'explique que Judith et Henri sont ses parents d'accueil - bien que ses véritables parents aient l'air toujours en vie...

"Oh, je vois... Je suis désolée, je n'aurais pas du poser la question. Tu as l'air proche de ton frère, non ? Tu as l'occasion de lui parler souvent ?"

Il n'a ni ordinateur ni téléphone, donc ça m'inquiète un peu quand même. Mais je n'ai pas le temps d'y penser plus que ça, l'adolescent commence à sortir plein de posters différents de sa boîte (mais quand même beaucoup en rapport avec les animaux, ce qui me fait sourire).

"Je peux t'aider à les accrocher aux murs, si tu veux ! Je dois avoir des punaises dans ma chambre, si tu n'en as pas."

Oscar me tend ensuite un paquet emballé avec pour consigne de défaire le papier, ce que je fais - et effectivement, il s'agit d'un puzzle/affiche sur les cactus. Ses centres d'intérêt m'échappent un peu, à des années lumières des miens, mais je trouve ça attendrissant (et surtout, son affinité Terre commence à vraiment prendre tout son sens !). Il me montre ensuite avec une excitation non contenue ce qu'il vient de déballer ; un cadre avec des papillons épinglés. Oh woah. En vrai, je trouve ça super glauque, mais je ne vais pas le lui dire hein - je me contente de sourire en hochant la tête.

"Ils sont jolis ! Tu aimes bien les insectes ? Je t'avoue que je n'y connais rien du tout... Mais toi par contre, tu as l'air d'une vraie encyclopédie, dis-donc !"

Je ne juge pas du tout - je suis bien placée pour savoir que quand un sujet nous passionne vraiment, on acquiert vite une multitude de connaissances et de détails qui ont l'air parfaitement inintéressants pour le commun des mortels. En tout cas, ça me donne carrément plein d'idées pour de prochains cadeaux, héhé !

La main de Pandora dans les cheveux d'Oscar lui procura un étrange sentiment qu'il ne parvint pas à identifier. Mais le garçon décida que c'était un sentiment agréable.

- Non pas encore, j'essaie toujours de m'adapter à l'école. Mais 'faut que j'y aille vite, parc'que c'est de plus en plus difficile. Dit-il sincèrement.

Ce pouvoir télépathique lui menait la vie difficile. Il n'avait plus pu faire de pause sensorielle depuis son initiation et il sentait que ça commençait à beaucoup influencer son moral et son comportement envers les autres. Puis la discussion dévia sur un sujet tout aussi sensible, mais pas pour les mêmes raisons. Oscar se rendait compte que depuis qu'il était là, il pensait beaucoup moins à ses parents biologiques. Ça lui faisait du bien, psychologiquement. C'est pourquoi il répondit sincèrement à Pandora, encore une fois.

- T'excuse pas, t'as rien fait toi. Toi t'es une adulte chouette, comme Henri et Judith. Et ouais, j'aime beaucoup Naël. C'est mon jumeau, mais lui il est pas... comme ça. Il se désigna de pied en cape. Il est né normal alors c'est le préféré de Père et Mère. Mais je sais que je suis son préféré à lui, et ça me suffit. C'est lui qui m'a appris à lire, et écrire, et signer. Il m'a beaucoup aidé. Je l'aime beaucoup.

Oscar avait souri en parlant de son frère. Il avait le visage de son jumeau gravé dans son esprit au fer rouge, tellement il l'aimait. Pas besoin de photo, il aurait pu le décrire sans aucun souci. Après ça il fut temps de déballer le colis. Pandora sortit le puzzle de son emballage et Oscar posa les posters et affiches à terre. La jeune femme proposa de les épingler aux murs et Oscar acquiesça.

- On va voir, connaissant Judith, elle en a mis dans l'colis, tout au fond. Dit-il avec un sourire amusé.

Ils entreprit ensuite de déballer les cadres et s'extasia avec bonheur sur les papillons présents sous le verre. De sublimes couleurs, des spécimens très bien conservés. Cela avait dû coûter un bras à ses parents d'accueil ! Oscar de promit d'emprunter un téléphone pour les appeler et les remercier. Peut-être que Pandora le laissera utiliser le sien ? Il acquiesça à la question de la brune.

- J'adore les insectes, mais pas que ! J'aime aussi les animaux, les oiseaux, les poissons et même les dinosaures. Expliqua-t-il tout à son enthousiasme.

Il n'avait bien sûr pas remarqué le malaise passager de l'Air. Il remarqua le papier tombé au sol et le récupéra pour le lire.

"Mon petit Oz,
J'espère que tu es bien installé. Voilà quelques petites choses que l'on a trouvé, Henri et moi. Sois prudent, sois sage, apprends bien à l'école et découvre la vie !
Nous t'aimons de tout notre cœur.
Judith & Henri."

Oscar sourit doucement. Il n'avait pas vraiment eu le temps de s'attacher à ce couple à la cinquantaine passée avant de partir pour Terrae, mais ce colis et cette petite lettre les rendaient un peu plus proches de lui. Il ne restait au fond du petit carton que deux livres flambant neufs, une encyclopédie des mammifères marins, et un petit livre sur les oiseaux d'Asie. Et, bien sûr, une boîte de punaises encore scellée.

- Ils ont vraiment pensé à tout... Dit Oscar, ému.

Je hoche la tête avec un sourire compatissant quand Oscar m'explique qu'il s'adapte encore à son nouveau train de vie et n'a du coup pas encore pris le temps de se rendre aux entraînements pour les pouvoirs.

"Je comprends, ça fait beaucoup... Mais ça va aller, petit à petit tu vas apprendre à gérer, aussi bien ton temps que tes nouveaux pouvoirs ! D'ailleurs, les cours se passent bien ?"

La discussion dévie ensuite sur un sujet encore plus sensible - mais c'est de ma faute, je n'aurais pas dû poser de questions sur sa famille, je le sais depuis le temps que je suis ici, que c'est très souvent un sujet difficile. L'adolescent n'esquive pourtant pas la conversation et me parle un peu plus de ses parents biologiques. Qui ont l'air de personnes horribles. Je sens ma mâchoire se contracter un peu et par réflexe, me rapproche d'Oscar pour lui caresser doucement les cheveux.

"Y'a pas besoin d'être normal pour être parfait comme tu es... Je suis désolée que tes parents soient trop nuls pour avoir compris ça. Mais tant mieux si tu as pu compter sur ton frère, au moins ! J'aurais bien aimé avoir des frères et soeurs..."

Même si, depuis le temps, Allen est un peu devenu comme mon frère - mais partager des souvenirs d'enfance avec quelqu'un de proche, c'est quelque chose que j'aurais bien aimé. Peut-être que perdre ma mère aurait été moins difficile si j'avais été moins seule, aussi... Mais je n'ai pas très envie de penser à ça maintenant. Et heureusement, il est temps de déballer le colis d'Oscar, ce qui amène un changement de sujet bienvenu.

L'adolescent a l'air émerveillé par tout ce qu'il découvre dans la boîte, c'est attendrissant - même si clairement, je ne partage pas sa fascination pour les insectes ! Il m'explique qu'effectivement, il adore ça, et tous les autres animaux aussi d'ailleurs. Je pourrais peut-être l'emmener au zoo ou à l'aquarium, un de ces quatre ? Ou au musée des sciences naturelles, les squelettes de dinosaures ça m'éclate aussi !

"Ah, les dinosaures j'aime bien aussi ! Les documentaires me fascinaient quand j'étais petite. On pourra en regarder ensemble si tu veux !"

Je garde ensuite le silence alors qu'Oscar lit la petite lettre qui accompagne le colis, il a l'air ému et ça me rend à la fois contente pour lui qu'il ait été gâté par ses parents adoptifs, et triste que ce soit visiblement la première fois. Sa voix est chargée d'émotions quand il commente qu'ils ont vraiment pensé à tout, et je hoche la tête avec un sourire doux.

"Allez, vu que tu as des punaises, on peut accrocher tout ça maintenant ! Tu veux commencer par quoi ?"

Pandora était très encourageante avec Oscar. Le garçon lui en était reconnaissant. Les encouragements l'aidaient, sans eux il aurait sûrement eu l'impression d'être nul et en retard sur tout le monde. Mais là, il sentait juste qu'il devait persévérer.

- Ça va. J'suis dans la même classe qu'des gens que j'connais déjà, alors ça aide. Puis c'est super intéressant, j'apprends plein d'choses ! Dis Oscar avec un sourire.

Il adorait aller en cours... Si seulement son pouvoir pouvait le laisser tranquille, il en profiterait encore mieux.
La conversation dévia sur le sujet des parents d'Oscar. Le jeune albinos s'ouvrit un peu à Pandora, lâchant quelques brins d'information sur sa situation, son frère et ses parents. Il était très doué pour masquer à quel point il bouillonnait de sentiments à l'intérieur. Alors à la place, il haussa les épaules avec nonchalance. Mais malgré ça, Pandora se rapprocha. Sa main sur les cheveux d'Oscar était encore une nouvelle sensation pour lui. Une nouvelle marque d'amour qu'il découvrait. Et c'était vraiment agréable. Il sourit un peu pour rassurer la jeune femme.

- T'inquiète, j'm'aime bien comme j'suis. Et puis, j'ai Judith et Henri. Et Naël... T'as pas de frères et sœurs toi ? Demanda Oscar.

Un peu confusément, il se dit que pourtant, elle donnait l'impression d'avoir un petit frère ou une petite sœur. Oscar vit passer plusieurs choses, sûrement en provenance des pensées de Pandora, mais elles était trop floue et rapides pour qu'il n'en comprenne quelque chose. Et avant qu'il ait le temps de lui demander quoi que ce soit d'autre, Oscar se retrouva à déballer ses paquets. Plein de belles choses étaient emballées avec soin.

L'ambiance s'allégea, Oscar expliqua à Pandora à quel point il aimait tous les animaux, vivants ou éteints. Mammifères, insectes, invertébrés, reptiles, oiseaux... Tous le fascinaient. Et les dinosaures aussi bien sûr. Le visage de l'Air semblait s'éclairer quand il parla de ceux-ci. Elle lui propose même de regarder des documentaires ensemble.

- Oui, ça m'ferait trop plaisir !! Dit Oscar avec enthousiasme.

Même s'il avait peur de ne plus trop apprendre quoi que ce soit, il aimait toujours autant regarder les os et les modèles 3D bouger sur l'écran. Puis il remarqua le petit mot de sa famille d'accueil. En le lisant, l'émotion le prit. C'était si rare qu'il soit gâté ainsi sans qu'on attende de lui quelque chose en retour. Heureusement, Pandora ne le laissa pas s'engluer dans ses sentiments et l'en sortit en lui proposant de commencer à décorer.

- J'voudrais mettre les deux papillons au d'ssus du bureau ! Dit Oscar.

D'un geste il désigna la petite table qui faisait partie des meubles de base de la chambre. En bois sombre, il y avait déjà quelques cahiers et stylos éparpillés dessus. Oscar se leva et fit un tour sur lui-même, se grattant le front en même temps.

- J'voudrais voir l'poster de The Owl House, du coup plutôt sur l'mur en face du lit... Et les autres sur l'mur où y a le lit ? Suggéra le garçon en se tournant vers Pandora.

Elle était bien plus grande que lui, elle allait pouvoir les accrocher, mais pas lui.

Je souris en hochant la tête quand Oscar m'explique avec enthousiasme qu'il aime beaucoup l'école et qu'il apprend plein de choses - tant mieux, il vaut mieux ça que d'y aller avec les pieds de plomb, hein ! Et je suis rassurée d'apprendre qu'il a des copains dans sa classe, aussi. Il m'avait parlé d'Ewen la dernière fois, je me demande s'ils sont dans la même année ?

La conversation prend une teinte moins joyeuse quand l'adolescent m'en apprend un peu plus sur sa famille, les conditions dans lesquelles il a grandies. Ca me fait mal au coeur pour lui de savoir qu'il a été traité comme un paria par ses propres parents, et j'ai une pensée émue pour ma propre mère qui était si douce et aimante. Je lui ébouriffe les cheveux avant de secouer doucement la tête quand il me demande si j'ai des frères et soeurs.

"Non, je n'ai pas eu cette chance, mais j'aurais beaucoup aimé... Et tant mieux si tu t'aimes bien comme tu es, tu as bien raison !! Tu as passé beaucoup de temps dans ta famille d'accueil avant de venir ici ?"

Ils ont l'air d'être des gens bien, et de tenir à lui - en atteste la grande boîte remplie de cadeaux qu'Oscar a l'air de beaucoup apprécier ! Ca se voit qu'ils ont appris à le connaître, à connaître ses goûts, et qu'ils avaient à coeur de lui faire plaisir. Je ne sais pas s'ils pourraient venir lui rendre visite ici, j'espère pour lui en tout cas.

Une fois tout déballé, il est temps de commencer à accrocher tout ça aux murs - l'adolescent m'indique ce qu'il a comme projets, et je hoche la tête en regardant les murs autour de nous. Ce sera beaucoup plus chouette avec toutes ces décorations pour illuminer un peu la pièce !

"D'accord, ça te va si on commence par les posters ? Et après je te porterai pour que tu accroches les papillons, ça a l'air fragile donc je ne voudrais pas les abîmer, tu feras ça bien mieux que moi..."

Je souris en attrapant le poster The Owl House et la boîte de punaises, avant de me diriger vers le mur face au lit. Je le pose contre le mur, en hauteur mais pas trop non plus, avant de m'écarter un peu pour qu'il puisse voir le résultat.

"Ici, ça te va ? Tiens, mets-toi en face et dis-moi s'il est droit ? Que je ne l'accroche pas de travers quand même, ahah !"

Ben oui, c'est difficile à dire quand on a le nez en plein dessus... Surtout que je n'ai pas exactement le compas dans l'oeil, Misao m'a déjà fait remarquer plusieurs fois que mes propres posters dans ma chambre ne sont pas droits (et je fais exprès de ne pas le corriger, c'est drôle de le voir rager pour rien !).

Oscar se laissa ébouriffer les cheveux sans rien dire, juste parce que c'est Pandora et qu'il l'aimait trop pour lui montrer que la sensation lui déplaisait. Il était surpris d'apprendre que son amie n'avait pas de frères et sœurs.

- J'aurais cru, vu comment tu es à l'aise avec les enfants. Fit-il remarquer.

S'incluait-il dans "les enfants" ? On ne le saura jamais. Il décida de répondre à sa question à la place.

- Pas beaucoup, quelques mois seulement. Avant j'étais à l'hôpital. Dit Oscar.

Les murs blancs de sa chambre lui rappelaient d'ailleurs beaucoup ceux de la chambre qu'il partageait à l'époque avec d'autres enfants... Ce qui lui laissait une drôle d'impression. Mais pas le temps de s'appesantir sur ce souvenir : il fallait déballer les trésors présents dans le carton !

En une dizaine de minutes, ce fut chose faite, et il fallut penser à l'agencement des décorations. Heureusement, Pandora était là pour l'aider ! Elle alla directement en face de son lit pour installer le poster de sa série préférée. Et ce poster-là était son préféré par dessus tout, parce qu'on y voyait son personnage préféré : Raine ! Il recula un peu, jusqu'à ce que l'arrière de ses genoux tape le bois de son lit.

- Plus à gauche... Et maint'nant essaye de le pencher un peu... Plutôt d'lautre côté. Dit Oscar, en essayant de la guider de son mieux.

Visiblement, tenir un poster droit n'était pas le fort de la grande brune. Cela amusa beaucoup Oscar, mais il ne voulait pas qu'elle pense qu'il se moquait d'elle aussi s'efforça-t-il de garder un visage neutre... Sans grand succès.

- Si tu veux, tu peux peut-être m'porter et j'les accroche ? Proposa Oscar qui se sentait quand même un peu mal de ne rien faire en plus de rigoler des difficultés de son amie.

Il se rapprocha d'elle en attendant sa réponse.

Je souris à la remarque d'Oscar sans rien répondre, mais prends le temps d'y réfléchir une minute - c'est vrai que j'ai le contact assez facile avec les adolescents. Je ne sais pas pourquoi, ils touchent une corde sensible chez moi, j'ai envie de les voir sourire et de prendre soin d'eux ; peut-être comme j'aurais eu envie que quelqu'un prenne soin de moi à cet âge... Les enfants plus jeunes, en revanche, je n'en côtoie pas vraiment, donc je ne sais pas si je m'en sortirais bien avec eux aussi.

Il m'apprend ensuite qu'il n'est resté que quelques mois dans sa famille d'accueil. Judith et Henri doivent vraiment être des gens bien pour prendre autant soin de loin, même s'ils ne l'ont connu que quelques mois. Et tant mieux, Oscar avait au moins besoin de ça pour contre-balancer son enfance totalement nulle avec des parents plus que nuls ! Je ne fais aucune remarque au sujet de son séjour à l'hôpital, pour éviter de remuer des souvenirs difficiles, et préfère me concentrer sur ses parents adoptifs avec un sourire.

"Je vois... Ils ont l'air super chouettes en tout cas !! Si tu veux, je pourrai te prêter mon téléphone pour que tu les appelles plus tard ? Ou pour envoyer un message..."

C'est peut-être compliqué de téléphoner avec ses appareils auditifs ? Je ne sais pas... Une fois son carton déballé, il est temps de s'attaquer à l'installation de toutes ces nouvelles décorations - à commencer par ses posters. J'attrape celui que l'adolescent m'indique avant d'aller le placer contre le mur face à son lit. Il prend un peu de recul pour vérifier que le positionnement est bon, me demande de pencher d'un côté, puis de l'autre... Avant de finalement me proposer que je le porte pour qu'il l'accroche lui-même. J'ai un petit rire avant de hocher la tête.

"Ok, on peut faire ça ! J'ai pas trop le compas dans l'oeil, ahah..."

Je ne pensais pas que c'était à ce point-là, quand même, mais bon. On ne peut pas être doué pour tout, hé ! Je m'approche donc d'Oscar et lui tends le poster, avant de le soulever de terre pour le caler sur mes épaules - mais dites-donc, c'est qu'il a pris un peu de poids depuis Noël lui, non ?! Je ne dis rien, mais je souris ; c'est une bonne chose. Je reviens me placer juste devant le mur.

"Dis-moi si tu as besoin que je me décale, hein ! Tiens, j'ai les punaises aussi..."

J'ouvre la boîte, et tends le bras en l'air pour que l'adolescent puisse se servir quand il en aura besoin.

Un sourire étira les lèvres d'Oscar quand Pandora constata à quel point ces gens qui l'avaient accueilli étaient attentionnés. Et dire qu'il lui avait fallu cette conversation avec Pandora pour s'en rendre compte... Puis ses yeux s'écarquillèrent. Elle lui proposait de lui prêter son téléphone pour les appeler.

- C'est vrai ? Tu s'rais d'accord ?? Il faut qu'je r'trouve le papier sur l'quel il y a leur numéro... Mais j'aimerais vraiment trop pouvoir leur parler !! Merci Pandora ! Dit-il, les yeux illuminés de joie.

Mais avant, il faut ranger le colis qu'ils lui avaient envoyé. Et quoi de mieux pour commencer, que de décorer les murs de sa nouvelle chambre. Pandora essaya bien de placer le poster comme il fallait, mais au final, Oscar se sentit mal de la voir galérer. Il lui proposa alors de le porter pour qu'il puisse l'aider. Pandora accepta et en un rien de temps, Oscar se retrouva sur ses épaules avec un petit air de déjà-vu. Il entendit sa pensée satisfaite sur son poids et sentit un sourire apparaître en réponse à celui de la grande brune. Il plaqua le poster au mur.

- C'est surtout que j'me sens mal de t'voir galérer sans rien faire. Mais à deux, on va y arriver ! Dit-il.

Il prit une punaise dans la boîte et s'appliqua pour la planter dans le coin du poster. C'était dur à enfoncer, le mur résistait. Oscar s'escrima un moment avant que la punaise n'entre d'un coup dans le mur, manquant de lui faire perdre l'équilibre. Il serra les jambes autour des épaules de Pandora et mis le reste des punaises en faisant plus attention.

- Voilà, j'ai fini. On r'garde ce que ça donne de loin ? Dit Oscar.

Mais en se reculant, il se rendit compte qu'en fait... Il était aussi mauvais que Pandora !

Je ris doucement en voyant le regard d'Oscar s'illuminer, quand je lui propose de lui prêter mon téléphone pour appeler sa famille d'accueil.

"Bien sûr, je proposerais pas sinon !"

Il pourra même appeler son frère aussi, s'il en a envie. Mais un peu plus tard - d'abord, il faut qu'on s'attelle à déballer son colis et ranger tout ce qu'il contient ! En commençant par accrocher ses nouveaux posters au mur ; ce qui se révèle être plus compliqué que prévu, mh... Après un premier essai infructueux, l'adolescent propose de tenter le coup, aussi je le soulève pour l'asseoir sur mes épaules. Il chipote pendant un moment avant d'annoncer qu'il a terminé, je me recule donc pour admirer le résultat... Avant de lâcher un petit rire.

"Ah ben, je vois que tu as autant le compas dans l'oeil que moi !! Bon... On va s'en sortir, ça peut pas être si compliqué que ça, quand même. Attends-moi cinq minutes, j'vais aller chercher un mètre ruban dans ma chambre."

Ca m'étonnerait qu'il ait ça ici, c'est pas exactement la première chose qu'on achète quand on vient d'emménager, hein ! Je repose donc Oscar au sol et quitte sa chambre quelques instants pour aller chercher ce qu'il faut dans la mienne - au passage, je prends aussi de la pâte fixante pour pouvoir marquer des repères, ce sera mieux que de faire des traits au crayon sur les murs... Je rejoins rapidement l'adolescent, armée de mon matériel, un sourire sur le visage.

"Voilà, j'ai de quoi mesurer ! On va faire ça bien, pas moyen de se planter avec ça... Tiens, tu veux bien tenir le bas du mètre ruban sur le sol ?"

Une fois qu'il est en position, je déroule le mètre contre le mur, aussi droit que possible, et viens coller un petit bout de pâte fixante à 2m de hauteur (ça aide d'être grande et d'avoir de longs bras, même pas besoin de décoller du sol). On réitère l'opération une seconde fois, avec un décalage correspondant à la largeur du poster - il ne reste plus qu'à l'accrocher en suivant les repères, maintenant. Une fois fait, je me recule un peu pour admirer le résultat.

"Eh ben voilà !! Ca te convient comme ça ? Bon... Maintenant, y'a plus qu'à recommencer avec les autres, hein ! Tu les veux où, dis-moi ?"

Le poster accroché, tous deux reculèrent pour observer le résultat. Celui-ci s'avéra tout aussi mauvais que précédemment et Oscar sentit ses joues chauffer. Le jeune ado pensait réellement être plus habile que Pandora, mais finalement, ils étaient tous les deux aussi bancals l'un que l'autre. Le rire de Pandora lui fit rentrer la tête dans les épaules alors qu'un sentiment de honte s'installait.

- Désolé j'aurais pas dû me moquer, j'suis aussi mauvais que toi. Enfin, je veux pas dire que t'es mauvaise mais...

Mais si en fait. Il fit mentalement encore une fois des excuses à Pandora. La grande brune le reposa par terre et l'invita à l'attendre le temps qu'elle aille chercher de quoi les aider dans sa chambre à elle. Oscar la regarda disparaître par la porte et s'assit sur le lit où il croisa les chevilles. Resta-t-il là sans bouger jusqu'à ce que la jeune femme revienne ? Oui. La seule partie de son corps qui bougea durant ce laps de temps fut ses yeux. Ils faisaient des aller-retours entre le poster de guingois sur le mur et ceux, pas encore accrochés, posés sur le carton ouvert. Puis il regarda par la fenêtre. Tout pour se distraire des murmures télépathiques qui lui chatouillaient le cerveau en permanence.

Un peu (ou beaucoup ? Le temps avait l'étrange habitude de s'étirer pour Oscar) plus tard, Pandora rejoignit l'adolescent. En entendant la porte de sa chambre s'ouvrir, Oscar se remit en mouvement, comme une petite poupée de cire qui reviendrait à la vie. Son cou émit une sorte de grincement dans ses propres oreilles et son dos craqua quand il se remit sur ses pieds. Suivant les indications de Pandora, il tint le mètre-ruban bien appuyé sur le sol pendant qu'elle mesurait la hauteur adéquate. Puis elle fixa d'étranges petits bouts de pâte au mur et Oscar l'observa placer le poster. Cette fois c'était parfaitement droit !

- Oui, c'est super. Merci Pandora. Dit Oscar en esquissant un sourire content.

Plus qu'à faire la même chose pour les autres posters... En effet, il en restait une petite demi-douzaine à accrocher. Oscar indiqua à la jeune femme où il les voulait, puis tint le bout du mètre-ruban par terre. Rapidement un rythme s'installa, si bien qu'ils eurent assez rapidement fini. Oscar regarda le résultat. Ça ressemblait un peu plus à chez lui, et un peu moins à ce placard impersonnel où il avait passé la majorité de sa vie. Un hochement de tête satisfait plus tard, il se tournait vers Pandora.

- Y reste les deux papillons puis après on aura fini. J'pense pas qu'on ait b'soin du mètre pour ça non ? Il suffit d'mettre les punaises toutes allongées pour qu'ça tienne j'crois. Dit-il.

Il voulait mettre les deux cadres au dessus de son bureau, qu'il avait laissé blanc exprès. Il avait dans l'idée de remplir l'espace avec une mosaïque de cadre contenant des insectes naturalisés. Il s'approcha du bureau et monta dessus pour s'y positionner à genoux. Puis il enfonça la première punaise dans le mur.

- Tu peux m'passer le premier cadre ?

Après l'échec d'Oscar avec le poster, il s'excuse avec un air tout penaud qui me tire un léger rire. Je lui ébouriffe gentiment les cheveux.

"T'inquiète pas, je l'ai pas mal pris ! On est mauvais tous les deux, tu as totalement raison, ahah ! Mais aux grand maux les grands remèdes, comme on dit !"

Et dans ce cas, les grands remèdes prennent la forme d'un mètre ruban et de patafix, que je vais récupérer rapidement dans ma chambre. Les opérations se déroulent de façon bien plus fluides une fois qu'on est en possession du matériel adéquat, quand même (quelle surprise, n'est-ce pas...). Et une fois les deux premiers posters accrochés au mur, Oscar et moi prenons la main - il ne nous faut pas bien longtemps pour nous occuper de ceux restants. Mains sur les hanches, j'observe notre travail avec un oeil satisfait.

"Eh ben, c'est déjà vachement plus sympa comme ça, ça donne de la vie à la chambre !! Ca va, tu es satisfait de l'agencement ?"

Bon, du coup, les posters : check ! On peut maintenant passer aux cadres avec des papillons dedans (le concept est un peu glauque, mais les papillons restent jolis... J'espère juste qu'il n'a pas prévu d'ajouter des insectes chelous à sa collection ?!). Je hoche la tête à la suggestion du petit Télépathe - honnêtement, quelle que soit son idée, ça me va très bien de la suivre. Ces fameux cadres ont l'air super fragile et je m'en voudrais beaucoup de les abîmer ! Il doit savoir bien mieux que moi comment manipuler ça.

"Ca marche, on fait comme tu as dit ! Ce sera suffisamment solide avec juste quelques punaises ? Enfin, ça n'a pas l'air bien lourd, c'est vrai..."

Je le regarde monter sur son bureau, à genoux, et m'approche en tendant légèrement les bras de part et d'autre de son corps - sans le toucher, mais juste pour pouvoir le rattraper s'il perd l'équilibre et manque de tomber. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors qu'il s'applique à enfoncer quelques punaises, et je lui passe finalement le premier cadre quand il me le demande... Suivi des autres, l'un après l'autre. Il s'en sort comme un chef à créer son début de mosaïque, moi je suis un peu inutile là, mais j'aime bien voir l'application qu'il met à réaliser sa tâche, c'est attendrissant.

"Et voilà le travail, ça rend super bien !! Tu veux qu'on prenne une petite pause ? On peut aller se chercher quelque chose à grignoter ?"