Le printemps était de retour, j’en étais plutôt contente. Même si l’hiver me rappelait de bons souvenirs, je préférais de loin le printemps. La température était plus douce et les paysages étaient magnifiques avec toutes ces couleurs. J’avais encore plus envie de dessiner quand il y avait de la couleur, je trouvais ça plus beau. Pour profiter du beau temps aujourd’hui, je m’étais levée assez tôt. J’avais mis une jupe noire un peu courte (jusqu’à mi-cuisse) avec un t-shirt noir sur lequel apparaissait un signe japonais écrit en rouge. Bien sûr, pour sortir, j’avais mis ma veste, noire également. Puis j’avais pris le temps de me démêler les cheveux et de les attacher en une queue de cheval haute en laissant quelques mèches tomber sur mon visage. Puis je prenais mes crayons, stylos et mon cahier pour ensuite me mettre en route vers le parc. Il devait être dix heures, un petit air frais passait et c’était agréable. Les personnes que je voyais étaient ceux qui faisaient leur jogging ou juste une petite promenade matinale. Je m’asseyais tranquillement sur un banc en regardant ce qu’il se passait près de moi dans cet endroit calme. Il n’y avait aucune agitation, et j’aimais ça. Je prenais mon crayon et mon cahier et je commençais à reproduire le paysage devant moi. Petite étendue vide avec quelques bancs, de l’herbe et des fleurs. J’avais le sourire aux lèvres, je m’appliquais pour ne pas rater mes traits. Puis environ une heure après, quand j’en avais fini avec le crayon, je m’accordais une petite pause. Je m’adossais au banc en fermant les yeux pour mieux profiter du calme et du vent frais qui passait fréquemment. Puis je commençais un peu à avoir faim alors je mangeais un gâteau que j’avais emmené. Puis après avoir jeté l’emballage dans la poubelle près du banc, je reprenais mon cahier pour terminer mon dessin. Mais quelque chose avait changé dans le paysage. Un jeune homme s’était planté là où je posais mes yeux, à l’endroit que j’avais dessiné et que je comptais finir de reproduire. Une partie de son corps était bizarre, c’était ses cheveux. Ils étaient verts, mais un beau vert, un peu comme celui de l’herbe je trouve. Mais ce qui m’intriguait le plus étaient ses yeux. D’une belle couleur dorée, encore plus rare que les miens qui étaient argentés. Mais en tout cas, c’était magnifique comme couleur, et je ne me rendais pas compte que je restais là, à rien faire en regardant ses yeux.

Je voyais qu’il s’avançait vers moi, mais je continuais de le fixer, sans m’en rendre compte. Mais ses yeux m’intriguaient trop, je trouvais la couleur vraiment magnifique. Puis il arriva à ma hauteur, il devait avoir remarqué que je le fixais. En même temps, je ne me cachais pas. Puis je l’entendais dire :

- Ca fait un petit moment que je vois que tu me regardes. C'est pas que ça m'intrigue parce que j'ai l'habitude, mais j'aimerais bien savoir pourquoi. C'est mes cheveux c'est ça ?

J’avais eu un petit sursaut quand il m’avait parlé. Je rougissais un peu de l’avoir fixé comme ça. Ça ne me ressemblait pas de fixer les gens comme ça, mais c’était bien la première fois que je voyais cette couleur. Je le regardais en pensant à ce que je pouvais bien lui répondre. Quand il m’avait demandé si c’était ses cheveux, j’eus un petit sourire, c’était pas faux, mais pas entièrement ça. Mais avant que je lui réponde, il m’annonça que mon dessin était pas mal, ce qui me fit sourire doucement. Je lui dit tranquillement :

-Merci… Ce sont tes… yeux pas tes… cheveux que je fixais… ils sont magn… magnifiques !

J’avais essayé d’accentuer mes paroles sur la fin de ma phrase, je ne sais même pas pourquoi. Peut-être pour lui assurer inconsciemment que ce n’était pas à cause de ses cheveux que je le fixais. Puis de toute façon, tout le monde avait des cheveux différents, certaines couleurs étaient plus bizarres ou farfelues que d’autres. Mais d’avoir dit ça me mettait mal à l’aise, je rougissais un peu. Je n’avais jamais sorti ce genre de phrase à quelqu’un, ou alors que très rarement. Puis je posais mon cahier à côté de moi sur le banc et me levait en tendant la main devant moi et en lui disant :

-Je suis… Alice Hisui. Et toi ?

Je reposais sans le vouloir mes yeux dans les siens, puis je détourais vite le regard. J’attendais qu’il veuille bien prendre ma main pour la serrer, si au moins il avait compris mon geste. J’en avais croisé des personnes qui ne savaient pas que c’était un signe de politesse de se serrer la main… Enfin, il n’y avait que les adultes qui savaient ce que ça signifiait. Puis tant qu’on se serre la main droite, on ne craint rien puisque c’est quand on se serre la main gauche qu’on déclare l’affrontement ! Et là, je ne voulais pas la guerre, je voulais juste être tranquille. Puis je me rasseyais en reprenant mon cahier et en repassant sur mes traits. Je lui disais doucement :

-Tu peux… rester si tu… veux. Je dois termi… terminer mon… dessin.

De toute façon, un peu de compagnie ne me fera pas de mal !

Je le voyais pousser un soupir quand je lui avais di que c’était ses yeux que je fixais et non ses cheveux. Mais pas un soupir du style ‘‘je m’ennuie’’, pus un qui montrait qu’il était soulagé. Comme quoi, beaucoup de personnes devaient le dévisager à cause de ses cheveux. Je n’avais pas de problèmes à ce niveau-là, la seule chose de mon physique qui intriguait les gens était la marque sur mon cou. Et encore, la plupart des gens pensaient que c’était un tatouage et ne me demandaient pas d’où elle venait, ce qui m’arrangeait. D’ailleurs on m’avait déjà dit que cette marque avait la classe, mais ils aimeraient surement beaucoup moins si ils savaient d’où elle venait, à cause de quoi elle était là. Mais ensuite, je fus rassurée qu’il ait compris mon geste et m’ait serré la main. Puis j’étais plutôt contente qu’il veuille bien rester avec moi. Je ‘écoutais tout en continuant mon dessin. Il m’avait remerciée. Apparemment, c’était rare qu’on le complimente sur ses yeux au lieu de lui dire des choses pas spécialement sympas sur ses cheveux. Puis il me dit son nom. Maxime, pas mal comme nom. Puis il me demanda :

- Dis Alice. Comment ça se fait que tu bégayes autant ? Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui bégaye autant que toi et là je peux dire que ça m'intrigue un peu...

C’était vrai que je bégayais pas mal, j’an avais conscience. Et je m’efforçais toujours de parler le mieux possible. Ça ne doit pas être spécialement agréable de discuter avec une personne qui ne sait pas bien parler. Alors je lui expliquais :

-Je… avant j’étais… muette. Je repa… reparle depuis que… quelques se… semaines.

C’est vrai que ne pas utiliser sa voix pendant trois ans la rendait difficilement maitrisable. Ce que j’espérais, c’est qu’il ne me demande pas pourquoi j’étais muette. J’avais déjà fait assez de crises comme ça, je ne voulais pas en refaire une, surtout que pour la dernière j’avais failli péter le tympan à un ami. Et encore, nous étions seuls à ce moment, mais là, il y avait quelques inconnus que je ne voulais pas blesser non plus. Mais j’évitais de penser à quelque chose de mal, il faisait beau, j’avais commencé un super dessin (que j’étais d’ailleurs en train de terminer) et je me sentais moins seule puisque je parlais avec quelqu’un qui paraissait vraiment sympa.

Je terminais mon dessin une bonne fois pour toute. Il ne m’avait pas demandé pourquoi j’étais muette, et c’était très bien comme ça ! Il m’avait juste dit qu’il pensait que ce n’était pas simple de reparler après tant de temps, et il avait raison. La preuve, vu le mal que j’avais à pouvoir aligner trois mots. Puis il m’avait dit que c’était comme si j’étais en train de renaître. C’était une jolie métaphore, c’était un peu vrai. Sauf que ce n’était pas tout à fait une nouvelle vie, je ne faisais que continuer celle que je vivais. Puis ce qu’il avait dit après me fit rire doucement. J’étais bien loin d’être en CP, sinon c’est qu’il y avait un réel problème. J’avais passé l’âge d’aller dans cette classe. Je lui dis doucement :

-Désolé... mais je pen… pense pas que… à dix-sept… ans je sois ac… acceptée… là-bas !

Je souriais. Puis il me dit :

- Je le sais ça m'est arrivé d'être muet. Enfin, pendant quelques mois pour des paris, je sais, c'est plutôt crétin mais j'étais jeune. Ça faisait combien de temps que tu étais muette ?

Alors comme ça lui aussi il était muet à un moment. Mais ce n’était pas pour les mêmes raisons que moi, lui c’était pour un pari. Et pour répondre à sa question, quand il m’avait demandé depuis combien de temps j’étais muette, je montrais trois doigts en disant :

-Depuis… environ 3 ans. Mais mon… initiation m’a un peu… aidée !

C’était vrai que je recommençais à parler depuis mon initiation. Comme je l’avais espéré, je pouvais de nouveau parler, pas encore très bien, mais il me fallait du temps. J’avais encore du mal, mais au moins le blocage était parti. Puis je lui demandais, curieuse :

-Et tu as… gagné ton pari ? Et si oui… t’as gagné… quoi ?

J’avais bien envie de savoir si il avait réussi, aussi combien de temps il avait tenu. Peut-être pas autant que moi, puisque lui c’était volontaire et qu’il n’était pas obligé d’utiliser autre chose que ses cordes vocales pour communiquer. Je me demandais aussi ce qui pouvait bien être en jeu pour un pari aussi stupide quand même.

Il avait soupiré en disant que c’était long trois ans. Un peu que c’était long, je me demande encore comment j’avais fait pour tenir tout ce temps ! Enfin j’avais bien essayé d’en finir quelques fois… Maiiiiiiis j’étais encore vivante et c’était très bien comme ça ! Je ne veux plus mourir maintenant que j’étais arrivée à Terrae, et que j’avais de nouveau des amis. Puis il avait fini par m’expliquer qu’il avait bien gagné son pari, mais que le lot à gagner, il ne s’en souvenait plus tellement ses souvenirs remontent à longtemps. Après tout, je ne peux pas lui en vouloir d’avoir oublié ça, on s’en fiche un peu. C’était juste une question de curiosité en gros ! Quand il avait parlé d’un éventuel gros problème, je ne lui avais pas demandé, puisqu’il risquait de ne plus savoir ce que c’était. Ou alors il pourrait très bien m’envoyer bouler parce que je lui ai demandé. Qui sait !

Et enfin, il m’avait demandé quelle était mon affinité, tout en me précisant que lui, c’était un Tonnerre Solaire, donc Sensitif. Je lui annonçais en souriant :

-Je suis… Air Lunaire… Sonore !

J’étais contente d’avoir ce pouvoir, puisque c’est lui, en gros, qui m’a aidée à reparler. Après, bien sûr, il ne faut pas oublier que, puisque parler de nouveau était mon principal objectif à présent, je mettais toute ma volonté pour y arriver !

HRP : Désolé c'est extrêmement court u___u

-Je suis… Air Lunaire… Sonore !

Ca.... Ca doit être un pouvoir qui déchire sa race non ? On m'a dit que les Sonore avaient un truc super puissant ! Ou un bidule dans le genre. Mais attends... si elle est Air, elle peut voler comme Superman ! J'aimerais trop voler ! Nan, pas voler du sens "Ouais je vais piquer pleins de trucs, Mouhahaha !" mais plutôt du sens "Je vole comme un oiseau ! Voyage, Voyage !". Ok je ferme ma gueule. Bird, Birdy. Je peux pas m'empêcher de penser à tous ces enfoirés d'oiseaux ! Tous ces merdeux qui te chient sur la tronche ! De vrais laxatifs quoi... Vous avez compris !

- C'est cool ça. On m'a dit que le pouvoir des Sonore était super impressionnant !

Si il y avait un truc que j'avais remarqué dès le début chez Alice, c'était qu'elle ne parlait pas beaucoup... Elle avait encore du mal à parler à ce que j'avais comprit. Au moins elle parlait, c'est mieux que rien ! Bah vous savez, après il est toujours possible de communiquer avec le Langage des Signes ! Disons que j'ai des membres de la famille qui sont sourds et muets alors j'ai été obligé d'apprendre (justement) le LSF pour leur parler, sinon fallait toujours écrire par SMS ou sur Papier et c'était léééégèrement beaucoup casse pied ! Bref. Je me décidais à lui poser une question qui me tracassait et dont je vous parlais tout à l'heure :

- Donc si tu es Air, ça veut dire que tu dois savoir voler non ?