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La flamme qui brûlait dans cette bouteille et sur les lèvres. [Swann♥]
##   Dim 4 Aoû 2013 - 20:37
Noah Emerite

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Depuis la fin de mon déjeuner avec Dante et Eion, j'étais resté dans ma chambre à surveiller Peetch. J'avais testé mes pouvoirs, je maîtrisais un peu mieux la terre, c'était le seul que j'avais pu tester d'ailleurs, je doutais de pouvoir lire les pensées d'un pauvre animal. Il sautillait sur mon oreiller d'ailleurs, toujours aussi joyeux, avant de glisser sur une de ces minuscules pattes et de tomber dans ma main.

- Ta petite mésaventure de l'autre soir est à peine visible. Tu en as de la chance.

Je l'avais reposé sur le lit, mon index posé sur son petit crâne duveteux, il me regardait en penchant la tête sur le côté, je souriais doucement, il était adorable comme ça. J'avais repensé à ma rencontre avec Arsax et Swann. Le départ de Swann surtout, j'avais eu un accès de colère trop important par rapport à la peur que j'avais ressentie en voyant mon poussin rencontrer accidentellement la fenêtre, alors que Swann avait voulu bien faire. Je lui en avais tenu rigueur, alors qu'il n'y était pas pour grand chose.

Je soupirais et me relevais pour prendre une douche, laissant Peetch s'amuser sur mon lit. Je tentais de me détendre, vainement, j'étais tendu, je savais pourquoi et je savais que ça ne serait probablement pas réglé de suite. Après tout, où trouver Swann pour m'excuser et lui montrer que Peetch allait bien ? Il était seulement novice la fois dernière, il pouvait très bien être initié aujourd'hui, mais initié quoi ? Je doute que ce soit un Feu ou un Tonnerre, il semblait beaucoup plus calme, mais je n'avais aucune idée de sa réelle affinité.

Je sortis de la douche, mes cheveux se collant contre mon dos, je détestais cette sensation. Je me décidai à les attacher, vaguement, et je pris ma veste. Peetch me regarda, curieux et un peu envieux, il voulait sortir, je le laissais là, ses cris me fatiguaient aujourd'hui, je ne voulais plus l'entendre. Je refermai là porte dans mon dos, entamant quelques pas dans le couloir des chambres Terre, j'observai légèrement les panneaux posé à la droite de chaque porte. Silver Jigghart, Suta Mirai, Swann Howard... Swann Howard ? Swann ! Je m’arrêtai vivement et fis demi-tour, m'arrêtant face à la porte. Et maintenant ?

J'étais là, posté devant sa porte, qu'est-ce que j'étais censé faire ? J'hésitais entre toquer ou non, peut-être n'était-il pas là, ou ne voulait-il pas être dérangé ? Quelques personnes passèrent dans le couloirs, me dévisageant, mais je ne les remarquai pas, j'étais trop concentré sur ce que je devais faire, ce que j'aurais du faire... Je soupirai et toquai, une petite boule s'installant dans mon ventre, l'anxiété et l'envie de fuir se renforçant.

Je sursautai, j'avais cru entendre la porte être clencher, pourtant je fixai la poignée depuis le début, je l'aurais vu bouger, non ? L'appréhension me gagna, ma respiration se bloqua un instant, j'étais tendu, mais la porte ne s'ouvrit pas. Je soupirai de soulagement, je m'étais fait une petite frayeur, et je me mis à rire, un petit rire idiot, vous savez, ce rire gêné que l'on adopte quand on se trouve dans une posture peu confortable. Et c'est à ce moment que la porte s'ouvrit...


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##   Dim 4 Aoû 2013 - 22:39
Swann Howard

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Swann Howard
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Dix-sept heures. Les premiers cours destinés aux spécialistes de la Terre et des chasseurs de sombres pensées fugaces s’étaient achevés bien tôt, alors que les peaux fragiles des novices n’avaient pas encore pris un teint hâlé. La chaleur de l’air commençait innocemment à se condenser, jusqu’à rendre pénible le temps passé dehors sous l’ombre bienvenue des arbres. On étouffait, vraiment ; on ne pouvait plus prendre de grandes bouffées d’air ; on ne parvenait plus à fermer les yeux pour se concentrer sur les caresses venteuses que seul l’été peut nous offrir. Non, vraiment, impossible de rester dehors. Dieu merci, les bâtiments – et même les chambres ! – étaient rafraîchis par la magie du ventilateur, du climatiseur, et des étudiants de la filière Air.

Moi, j’étais dans ma nouvelle chambre, étendu sur mon lit. Quel espace, quelle tranquillité, quel soulagement ! Parce que les camarades de chambre avaient beau être les plus gentils, les plus adorables du monde, cela n’empêchait en rien leurs ronflements nocturnes, rendant le temps de la nuit un peu plus long, éveillé. Ah, et le lit ! Pas plus confortable que les autres, à vrai dire. Un peu plus large peut-être ? Qu’importe, j’étais dans ma nouvelle chambre, et bien tout seul. C’en était d’ailleurs un peu triste : quitter toute l’agitation quotidienne survenant à l’approche de la lune. Je me souviens, les plus sociables ayant – déjà ! – sympathisé jusqu’à avoir une bande de copains organisaient quelques batailles d’oreillers. Qu’est-ce que c’était rigolo, dites-donc ! Je m’amusais comme un fou, la fatigue de la journée était oubliée comme les vieux bibelots des fonds de tiroir, se laissant user par le temps et les araignées. Ce qui l’était un peu moins, c’était la jeune mais respectée dame, élue ou employée, surveillante. Sa simple entrée fracassante inspirait tantôt l’effroi d’une sanction bien méritée, tantôt le messie venant vous offrir le paradis ou le sommeil – cela ne paraissait plus très distinct dans les esprits assoupis minuit passé.

C’était définitivement une période de prospérité que je vivais maintenant, un peu comme celles de l’Histoire que l’on conte avec de grands gestes emportés d’enthousiasme et d’admiration ; une période durant laquelle tout coule si simplement que l’on ne pense plus à ce qui tracasse, que l’on ne prête plus d’effort à ce qui est d’habitude si pénible. Oh, si. Une chose, qui, définitivement ne voulait pas se replier. « Bats les armes ! », pouvait-on beugler férocement. Rien à faire, ladite chose ne pliait pas bagages pour hanter d’autres esprits. Cette tracasserie était jaune, couinait beaucoup, et par moments, apparaissait un peu aplatie, ou alors, complètement ronde. Ça n’avait rien d’un œuf, ni d’une omelette – ah, si c’eut été seulement cela, je l’aurais dévorée comme un loup. Non, à côté de cette tendresse dorée, les rides très nettes de l’irritation se creusaient dans les joues fraîches d’un jeune bonhomme bien taillé dans la hauteur. Ce visage crispé, quelle vision d’horreur ! Bien, assurément le terme employé ici ne convient pas, est trop hyperbolique, mais tout de même, tout de même ! Il s’était montré sacrément rude, ce Noah, devenu d’un coup d’un seul tout raide sur ses gambettes. Il n’avait pas apprécié la légèreté d’esprit que j’avais adopté vis-à-vis de son piaf, lorsque celui-ci avait étalé son peu de matière grasse contre la vitre froide d’une fenêtre de la salle commune. Bon, à vrai dire, c’est moi qui l’avais cogné vulgairement contre le carreau. D’ailleurs, à bien y repenser, cela devait être très rigolo – en vidéo seulement, lorsqu’on ne se sent pas concerné par l’offense. J’aurais dû m’excuser, oui.

Toc-toc. On tape à la porte.

Je me raidis sur mon lit, légèrement ankylosé. Je m’étais endormi ! Il était dix-neuf heures ! Vite, vite, qu’on ouvre cette porte ! J’essayais de me lever, mes guibolles refusaient catégoriquement, appréciant bien trop le moelleux du matelas sur lequel elles avaient roussi pendant deux heures. Tandis que mes bras me projetèrent hors du lit, mes jambes ne décolèrent pas d’un pouce. Me voilà à terre, étalé un peu à l’image de ce poussin, tout en longueur, les orteils pointant le plafond. Par chance, quoique paradoxalement, le poids convenable de ma carcasse ne fit pas tant de bouquant que cela, juste un tremblement terrible, secouant le mobilier, le lit, la lampe de chevet, et la porte. À coup sûr, je devais avoir une tête affreuse, les cheveux et la tête tous retournés. Je m’affalai sans la moindre classe devant la porte fermée à verrou, puis, agité par l’idée qu’un professeur, qu’un master, que le directeur, ou pire, qu’un poussin vengeur, pût s’impatienter de l’autre côté du mur, je me relevai promptement et me rendait présentable en bonne et due forme à celui qui désirait ma présence.

J’ouvrai. Noah. Oh seigneur. Un seul mot me vint à l’esprit, qui d’ailleurs trouva judicieux de se faire entendre à haute voix : « Merde. ». Oh seigneur Dieu ; et puis non, simplement : bordel de merde. Que m’arrivait-il pour tenir ce genre de propos, ou plutôt de réaction, devant la seule personne avec qui je m’étais fâché jusqu’ici ? Bon, tout compte fait, nous avions, plus ou moins – surtout moins en fait – réussi à nous quitter en de bons termes. Par ailleurs, le rose qu’il avait peint sur ses joues enfin douces et lisses transpirait la timidité. Comme c’était mignon ! Il était très comique, sous cet air gêné, un peu recroquevillé, le regard paniqué. Oh, je ne devais pas être dans un plus bel accoutrement, malgré m’être refait une beauté coquette à la va vite. Un peu désorienté par sa venue si tardive, je m’enquérais auprès de lui :

« Euh, oui ? Noah ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Désolé, pas merde du tout, hein. Je suis un peu secoué, je me suis endormi, et je suis tombé. Ouch. Bobo. Donc merde. Gros caca, ouais. »

Quelques bouffées de chaleur me montaient à la tête, me transportant vraisemblablement dans un état similaire à celui de Noah. Je lui fis signe de la main de me rejoindre dans la chambre, il fallait que je m’assoie. À travers mes yeux embués, je cherchai, à tâtons, une chaise, un lit, quelque chose sur lequel poser mon royal fessier encore endormi. Décidemment, me relever si vite après une petite sieste ne me réussissait aucunement. Je devais avoir l’air ridicule, oui, vraiment ridicule. Afin qu’il ne porte pas trop attention à mon attitude – pas très charitable sur les bords – je faisais la conversation :

« Encore désolé pour l’autre soir… Je ne voulais pas brusquer ton pioupiou, tu sais ? Il est tout mignon, tout adorable, tu vois, et… Et paf. J’espère qu’il va bien, le pauvre chou… »

Regagnant un peu conscience, j’arrivais à percevoir une sonnerie, perçant mes tympans. Il était l’heure de manger. Néanmoins, mon estomac ne réclamait rien. Quelques biscuits à grignoter feraient très bien l’affaire. Ah, se séparer si tôt de Noah : était-ce une déception, ou un soulagement ? Je ne savais me décider quant à la tournure qu’allait prendre la soirée, si Noah allait manger. En définitif, il y avait bien cet air un peu triste que j’avais rêvé, dans la chambre aux murs blancs, quand on se retrouve seul, d’un coup d’un seul.


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##   Lun 5 Aoû 2013 - 15:56
Noah Emerite

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Un hoquet de surprise m'échappa et je fixais maintenant Swann, je n'avais pas remarqué sa petite taille l'autre soir, il faut dire que j'étais assis ou alors trop loin pour le remarquer, c'est idiot. Alors que je m'apprêtai à le saluer, j'entendis un mot, que j'aurais sûrement préféré de pas entendre, surtout de sa bouche, après l'incident de l'autre jour.

« Merde. » c'est ça ? C'était peut-être, finalement, vraiment une mauvaise idée de venir ici, même par pure coïncidence, et de lui parler. J'étais gêné, je ne savais plus où me mettre, je ne pouvais pas simplement fuir sans même lui dire un mot, ce serait mal venu. Le rouge me montait aux joues, je me retenais tant bien que mal de tortiller mes doigts, petit reflex qui offre à tout le monde le loisir de découvrir mon embarras.

« Euh, oui ? Noah ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Désolé, pas merde du tout, hein. Je suis un peu secoué, je me suis endormi, et je suis tombé. Ouch. Bobo. Donc merde. Gros caca, ouais. »

Je relevai légèrement la tête et laissai un petit silence planer, qu'un petit rire soulagé vint rompre. Je l'arrêtai bien vite, qu'est-ce que je faisais ici ? Rien visiblement, j'étais juste tombé par hasard sur sa chambre, alors que je sortais prendre l'air. Swann rougissait légèrement en me faisant signe d'entrer. J'hésitai puis finalement me penchai un peu en avant.

- Je m'excuse de ma visite soudaine. En réalité, je suis tombé par pur hasard sur ta chambre, j'étais simplement sorti faire un tour pour me changer les idées. Je suis désolé d'avoir interrompu ton sommeil.

Je le suivis dans sa chambre, observant la pièce, propre et bien rangée, ce qui était aussi le cas de la mienne d'ailleurs. Enfin, dans la mienne étaient aussi éparpillées de nombreuses petites plumes jaunes ou quelques graines, même si je m'efforçais de toujours les ramasser, quelques unes persistaient. Swann avait l'air un peu endormi, c'était amusant, même si j'étais légèrement ennuyé de l'avoir réveillé, ce n'était jamais très agréable.

« Encore désolé pour l’autre soir… Je ne voulais pas brusquer ton pioupiou, tu sais ? Il est tout mignon, tout adorable, tu vois, et… Et paf. J’espère qu’il va bien, le pauvre chou… »

J'attrapais une chaise sur le côté et me posais face à Swann, continuant ma petite observation, même si à présent ça relevait plus de l'inspection que de l'observation évasive. Je hochai légèrement la tête et fronçai les sourcils à l'entendre d'une sonnerie, probablement pour le repas, ce bruit était insupportable, si bien que j'avais décidé de ne pas suivre les heures de repas traditionnelles, préférant le calme de la cafétéria presque vide après le départ des pensionnaires.

- Il va très bien, vu comme ça, on ne se douterait même pas de sa mésaventure. Il sautille et piaille encore plus qu'avant. C'en devient même agaçant. Alors je l'ai laissé dans ma chambre là.

J'attendai de voir si Swann allait se lever et partir manger, ou s'il allait rester et grignoter quelque chose en attendant mon départ. Ce serait dommage d'arrêter là nos petites retrouvailles, qui seraient sûrement plus calme que notre rencontre puisque Peetch n'était pas des notres. Je penchai la tête sur le côté, il y avait un petit pot remplit de terre dans le dos de Swann, est-ce qu'il avait déjà tenté d'utiliser ses pouvoirs ? Il était Terre certes, mais télépathe ou non ? Je n'avais pas envie d'utiliser mon pouvoir maintenant pour le savoir.

- Je suppose que ton initiation est toute récente. Tu es Terre Solaire ou Lunaire ? Moi je suis Solaire. D'ailleurs, elle s'est bien déroulée ? Pas trop difficile ? Pas trop fatigué ?

Je l'assailli de questions sans vraiment le vouloir, j'aimais juste parler de mes pouvoirs et découvrir ceux des autres, c'était toujours amusant, peut-être même émouvant. J'aimais beaucoup le faire avec les Terre, les Air ou les Eau, les Feu ou Tonnerre étaient trop énergiques, trop impatients, fatigants.

- Navré. Je dérange peut-être, tu veux aller manger ?

Je ne savais pas vraiment où me mettre, il régnait une ambiance nettement plus lourde dans sa chambre que dans la mienne, elle n'aidait pas à être à l'aise. J'espérais que tout ça se réglerait plus tard, enfin, si je ne partais pas maintenant, si on avait l'occasion de faire un peu plus connaissance.


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##   Mar 6 Aoû 2013 - 0:44
Swann Howard

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Le poussin allait bien. Noah allait bien également, mais surtout, le poussin allait bien, Dieu merci !

« Ah, ouf. Je suis content alors. C’est quand même génial d’avoir un poussin avec soi, qui te suit partout, n’est-ce pas ? Et même, que l’internat te le laisse vivre dans ta chambre… Tu en as de la chance ! J’aimerais bien avoir un chaton qui me suit partout et qui m’aime, moi. Mais bon, après, ça fait mal aux épaules, ça plante ses griffes dans les vêtements, c’est plein de puces, et ça fait plein de bruits. Mais j’aime bien les chats. »

Je jacassai sur un sujet qui ne m’évoquait aucun souvenir, seulement de doux rêves d’enfants auxquels on ne peut renoncer. Ce serait comme baisser les yeux devant la floraison des cerisiers du printemps et de la campagne fraîchement réveillée. Bien sûr, en Suède, il n’y avait rien de tout cela ; juste des sapins, des pins à foison, avec le sirop naturellement délicieux que l’on goûte jusqu’à s’en péter la panse. J’avais toujours rêvé d’observer cette pluie de pétales, légers tissus roses flottant dans l’air comme les mouchoirs humides de ces dames à la gare, lançant un dernier adieu à leur fils partant en guerre.

« Savais-tu que les pétales des cerisiers tombent à une vitesse de cinq centimètres par seconde ? », murmurai-je placidement, sans même m’adresser à Noah.

Me rendant compte avoir tergiversé seulement depuis le simple fait d’être un tantinet trop loquace pour mon âge, je raclai peu élégamment ma gorge et prêtait enfin attention à ce qui, au fond, en méritait le plus. Il avait eu l’audace, et le toupet, de venir toquer à ma porte pour engager une conversation de gens bien élevés s’étant pris le chou quelques jours plus tôt. D’ailleurs, qu’en disait-il, de tout cela ? À peine songeai-je à mes user sournoisement de mes pouvoirs dans l’idéal de connaissance que le grand bonhomme m’anticipa.

« Je suppose que ton initiation est toute récente. Tu es Terre Solaire ou Lunaire ? Moi, je suis Solaire. », dit-il calmement.

Ah ! Je m’en doutais, il avait usé de son pouvoir pour lire mes pensées, le saligaud ! Il avait dû deviner aussi que j’étais un Terre Solaire. Sa question n’avait que de sens que l’aspect rhétorique, il s’était déjà bien informé de la nature de mon pouvoir. En plus, il avait peut-être fouillé ce songe furtif que de venir sonder sa petite caboche bien grande.

« - D’ailleurs, elle s’est bien déroulée ? Pas trop difficile ? Pas trop fatigué ?

- Et comment, répondais-je avec un certain élan ! Lessivant. Je me suis réveillé, en plein milieu de la salle, avec cette drôle de dame penchée sur moi, et pourtant, j’étais à plat. Impossible de faire le fou dans l’école après ça. Dommage. »

N’étant, tout de même, pas certain qu’il ait sondé les recoins de ce que j’imaginais, je lui avouai mon pouvoir :

« On est deux. Je suis aussi un télépathe, à ce qu’on dit. J’ai essayé de m’entraîner, mais… non. Je me suis planté. Comme une fleur (j’éclatai de rire, me sentant ridicule) ! Sinon, rien à faire, la terre reste toujours aussi molle, et je suis sûr que ton poussin me donnerait du fil à retordre si j’essayais de remuer sa petite cervelle. »

La conversation poursuivit le bout de son fil naturellement, sans qu’aucune réflexion ne dû être faite sur la difficulté à trouver de justes mots pour flatter. « Non, non, je n’ai pas trop faim. Attendons encore un peu qu’ils aient tous mangé. » ; « Ah, oui, j’aime beaucoup cette grande statue dans le parc, et tous les arbres… » ; « Comment se passent les cours ? C’est difficile ? »

Néanmoins, le bout de fil se fit sentir lorsqu’un long silence s’installa, sans incommoder personne, comme le drap nuageux qui se faufile dans le ciel estival avant l’orage. Dehors, le ciel s’était vêtit de sa plus belle robe chaude, aux couleurs de l’automne. Les aiguilles tiquaient, tournaient et battaient sans cesse la mesure. Il commençait sérieusement à se faire tard. À coup sûr, nous deux allions louper l’heure du dîner si nous ne nous mettions pas en route dès maintenant. Mais voilà, je ne désirais pas aller manger :

« Rah, rien à faire, je n’ai pas assez faim pour m’enfiler une assiette entière, grommelai-je. Je ne ferai pas de tour par la case cantine ce soir, désolé. Je n’ai rien à manger, par contre… Tu ne sais pas où trouver quelque chose à grignoter ? Rien que des biscuits, je mange déjà très peu, alors si en plus, je n’ai pas faim, rien qu’un petit pois pourra me gaver l’estomac. »

À vrai dire, je ne voulais pas me séparer de cette chaleur si confortable et si agréable ; la sensation de ne plus se sentir désespérément seul, abandonné à ses propres capacités encore inavouées. Je ne souhaitais pas être un reclus de la société, clairement. Alors je chérissais ce dialogue, même si je le connaissais entamé par la timidité commune aux figures de la Terre. Je retardai l’heure du souper en lançant quelques idées hasardeuses dans l’air réchauffé par la chaleur de Noah, sans que je n’eus cru qu’elles auraient été le synonyme, pour une et une seule, d’une solution opérante.

« Je vais vagabonder dans les couloirs à la recherche d’une sorte de cafétéria tenue par des jeunes, ou d’une machine à distribuer des barres céréale. Comment on appelle ça, déjà, ces distributeurs automatiques ? Pouah. Ça fera l’affaire, j’en suis sûr. Si tu le souhaites, je t’accompagne au réfectoire. Je trouverai sûrement quelque chose, ne t’en fais pas pour moi. »

Peu après, nous nous mettions en marche, longeant les murs des couloirs que le ciel et la bonne compagnie teintaient d’un orange doux et délicieux. Le goût de cette chaleur d’été, celle qui ne plombe pas les rancœurs épongées.


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##   Mar 6 Aoû 2013 - 11:56
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Je souriais devant l'enthousiasme de Swann, avoir un chaton était, certes plus encombrant, mais sûrement plus doux qu'un poussin, les chatons miaulaient souvent, mais ça n'était pas un son agaçant comme les piaillements incessants de Peetch, puis les chatons étaient souvent très câlins une fois apprivoisés, les poussins n'avaient aucunement besoin de caresses et se suffisaient à eux-même.

« Savais-tu que les pétales des cerisiers tombent à une vitesse de cinq centimètres par seconde ? »

Je reposai mon regard sur Swann. Les pétales de cerisiers, je n'en avais jamais vu tomber, où peut-être très petit, mais à mon arrivée ici, presque au début de l'hiver, les cerisiers n'étaient plus vraiment comme on les imaginait, c'était triste d'ailleurs, qu'ils ne restent pas rose ainsi toute l'année, ça apporterait une touche de gaieté un peu partout. Swann se racla la gorge lorsque je renonçai à utiliser mon pouvoir pour connaître le sien, autant lui demander, c'était plus correcte, ce à quoi il répondit avec entrain.

« Et comment ! Lessivant. Je me suis réveillé, en plein milieu de la salle, avec cette drôle de dame penchée sur moi, et pourtant, j’étais à plat. Impossible de faire le fou dans l’école après ça. Dommage. »

Je laissai un petit rire m'échapper, à plat, c'était le mot juste, après avoir testé mes pouvoirs, j'avais aussi été épuisé, alors que j'aurais voulu continuer de les utiliser, c'était un peu... Enivrant oui, c'était tentant, curieux, ça donnait envie. Swann m'avoua rapidement être Télépathe lui aussi, je m'en doutais au fond, je le voyais mal titan, sa douceur aurait été oublié derrière sa force. Je souriais à sa petite remarque à propos de Peetch, oh oui, il lui en donnerait du fil à retordre, je n'avais pas tenté l'expérience, mais j'étais sur que cette petite boule de plumes dorés pensait à trop de choses en même temps, ou trop rapidement, pour que ce soit un jour compréhensible.

Je m'étais rapidement réjoui en apprenant que Swann préférait attendre que la cafétéria soit moins bondée qu'à cette heure. La conversation se poursuivi, un bon moment, sans vraiment de sens, juste des petites réflexions ou des petites remarques par rapport à Terrae et à la vie que l'on pouvait mener ici. Mais nous arrivions à la fin, un silence planait depuis quelques minutes déjà, ce n'était pas gênant non, c'était un silence entendu, agréable, doux. Nous avions fini mais rien ne nous forçait à se séparer dans l'immédiat, alors nous étions là, dans sa chambre, silencieuse, mais à l'atmosphère légèrement plus douce qu'avant, plus chaude, c'était agréable.

C'est Swann qui interrompit ce moment de détente en grommelant qu'il n'avait pas faim et ne passerait pas par la cantine ce soir, c'était aussi mon cas, j'avais grignoter des biscuits dans l'après-midi avec Peetch, je n'avais pas faim, un petit paquet de chips ou une barre de céréales ferait l'affaire. J'optai pour sa petite solution, vagabonder et trouver de quoi grignoter en chemin.

- La cafétéria doit être fermée à l'heure qu'il est. Mais si tu veux, il me semble que sur le palier commun aux différentes affinités, il y a un petit distributeur de cochonneries en tout genre. On peut aller y piquer un paquet de chips ou de biscuits, ça devrait faire l'affaire ?

Nous avions donc fini par sortir, refermant derrière nous la porte de sa chambre, si calme et confortable, j'aurais aimé pouvoir retrouver ce calme en rentrant dans la mienne après cette petite ballade, mais je savais que Peetch me ferait vivre un enfer cette nuit parce que je l'avais laissé seul plusieurs heures. Je faisais le guide, même si j'avoue ne pas vraiment connaître les lieux, j'optais toujours pour l'escalier le plus proche, or le palier commun se trouvait beaucoup plus loin, espérons que je ne me perde pas, ce serait fort ennuyeux, et je doute que Swann accepte de me revoir ensuite si on se retrouve à chaque fois en mauvaise posture.

- Le palier ne doit plus être très loin. Tiens, écoute, il y a assez de boucan de ce côté, ce doit être par là.

J'avais entraîné Swann dans un escalier, montant à l'étage, espérant tomber sur le fameux palier/réserve de nourriture pour les petites faim nocturnes. Une fois en haut, nous étions au milieu d'un couloir aux couleurs plus chaudes que le notre, je ne le connaissais pas, sûrement celui des étudiants Feu. Je soupirai, mais fini par sourire à Swann en remarquant ce qui se trouvait face à nous, dans un petit renfoncement. Notre précieuse recherche, nos distributeurs... Mon dieu cette chance... Je crois bien que je remerciai les Feu de faire un boucan pas possible.

- Voilà ! Tout ce qu'il te faut est à disposition. Ne reste qu'à traverser le couloir. A nos risques et périls...

Du coin de l’œil, je regardai rapidement les couloirs se rejoignant ici, bon, personne, c'était déjà ça, nous avions une chance incroyable. Au moins, nous ne nous ferions pas remarquer, c'était déjà ça, même si les bruits sourd,s mêlant musiques et cris, provenant de la seconde chambre à ma droite ne me disaient rien qui vaille, pourquoi les Feu se sentaient-ils toujours obligé de faire la fête ? C'était au-dessus de tout, il n'y avait aucune logique, la plupart étaient de gros fêtards, sur d'eux, aguicheurs et amoureux de la déesse "Alcool."


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##   Mer 7 Aoû 2013 - 22:58
Swann Howard

Personnage ~
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Swann Howard
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Un léger courant d’air effleurait mes mèches blondes, me chatouillant l’échine. Ce n’était, pourtant, pas cet élan de fraîcheur qui nous saute à la figure ; ce fil invisible qui se faufile sous nos yeux, puis partout sur notre peau humide, n’avait rien de léger. Cela venait du couloir des affiliés à la force du Feu. Ce souffle était chaud, comme si un dragon, oui, une créature titanesque, humait l’atmosphère, les flammes au bord des lèvres. Les dragons ont-ils des lèvres pour goûter la passion brûlante qui dort dans un baiser ? Je n’en sais pas grand-chose, en fait, si ce n’est que les pensionnaires de la filière Feu ont ce sens du goûter très développé. Non pas qu’ils se goinfrent en permanence lors du goûter – ça reste à prouver ! –, mais ces petites boules de nerfs sont, simplement, tous, avec quelques rares exception, des chauds lapins. Des lapins, albinos, dans leur cage, qui sautillent sur tout ce qui bouge et ne bouge pas, agités par la force de la jeunesse et de son intérêt naturel pour les boissons qui piquent la gorge.

Nous progressions dans ce couloir chaud, tant par la chaleur que par les couleurs flamboyantes. Des flammes jaunes, orange, et rouges brûlaient les murs et piliers où étaient également dessinées les montagnes infernales de l’enfer. La patte de l’artiste avait brillamment su laisser un style épuré aux façades initialement blanches, n’alourdissant pas l’atmosphère naturelle – comme si ce n’était pas assez. Nous, les Terres, avions un décor très… enfantin au goût des autres. Ça me plaisait bien, honnêtement. Des arbres, de l’herbe, des jolies fleurs et plantes, youpi. Il ne manquait plus que le poney et sa maman au milieu du décor pour que les studios ne ramènent la petite Dora pour faire danser les gamins devant leur télévision à sept heures du matin. N’empêche que ça me plaisait bien.
Ah, un distributeur de gâteries ! – je n’avais décidemment plus le bon mot pour définir ces machines à rendre obèse. Je filai vers mon restaurateur pour ce soir, dépassant Noah. Une pièce dans le trou du monsieur électronique, et pop, il me pondait une, deux, trois, quatre barres céréales ! Il ne faut pas déconner non plus, je ne suis pas anorexique.

« Et voilà mon repas pour ce s- »

Je m’interrompis ; tout comme la machine, d’ailleurs, qui cracha un vulgaire toussotement pas content du tout. Qu’avait-elle, la vilaine ? Je penchai la tête, lui donnant un petit coup pour la motiver. Mais rien à faire, madame ne souhaitant pas me céder depuis sa fente résonnante ce que ma monnaie réclamait, elle se contenta d’éjecter deux barres Kellogg’s. Puis elle s’éteignit. D’un coup, paf. Mayday Mayday ! Ici Swann Howard, on a besoin d’une assistance au niveau de la machine à diabétiques.

« Mon repas, criai-je au robot égoïste ! J’avais payé pour quatre barres, pas pour deux foutues barres ! »

Je me tournai tristement vers Noah, avec ces yeux de chien battu qui vous font céder à n’importe quel caprice. Bon, ici, je n’en avais aucun, si ce n’était d’avoir ma nourriture. Je me sentais fraîchement arnaqué, abusé, exploité, violenté, violé. Le distributeur avait arraché mes vêtements, avait pris mes sous, et s’en était allé, lâchant deux minables Kellogg’s derrière lui.

« La machine est en panne… Comment va-t-on faire ? On est foutu ! On va mourir de faim, on retrouvera nos cadavres ici, on les enterrera dans le parc, à côté du chien du surveillant, on sera fossilisé, on nous retrouvera dans de la pierre, on nous redonnera vie, et on sera dans le futur. Je ne veux pas vivre en 2100 ! Tout cela à cause de cette foutue machine. Je la déteste. Je vais aller pleurer. Bon. On fait quoi ? »

Clairement, je n’en avais rien à balancer. Il nous suffisait juste de trouver une autre machine, voilà tout. Cela m’amusait simplement de faire toute cette comédie dramatique, juste pour de la nourriture. En fait, je comptais les offrir à Noah. Mais bon, maintenant que l’effectif des rations et le montant des sous était nettement diminué, la situation allait forcément prendre un peu de temps sur la place commune du désagrément.

« Tiens, voilà pour toi, m’adressai-je à Noah en lui tendant une barre céréalière. Il nous faudrait une autre machine, du coup. Sauf si ça te gonfle, ce qui est mon cas, déjà. »

Ces internes de Feu faisaient vraiment beaucoup de bruit. Curieux de nature, je me tournai vers une chambre. À ce moment-là, j’observai deux garçons se diriger vers nous, l’air malin. Leur odeur me piquait le nez, leur expression empreinte de fous rires répétés m’indiquaient qu’ils se fendaient la poire depuis un bon bout de temps. L’un deux cria, oui, réellement nous interpella par en criant :

« Hey les jeunes, on dirait que vous avez une petite faim, non ? Venez nous rejoindre, on fait un petit… apéritif dinatoire. Ça vous dit ? Une petite fête sympa, ça fait de mal à personne ! Et puis on a prévu un drôle de jeu, et si vous veniez, ça pourrait être vraiment sympa. »

Je jetai un coup d’œil à la tête de Noah, aussi sceptique que moi. Ils n’avaient pas l’air méchant, au contraire, les deux fêtards étaient assez conviviaux et sympathiques – un peu trop à mon goût, qu’importe. En plus, ils avaient vu juste concernant notre objectif. Pas si bêtes. Allez, que risque-t-on ? Au pire, on s’en va.

Alors, d’un signe de tête, j’approuvai leur suggestion, et à quatre, nous entamions quelques pas vers ladite chambre, dont la porte entrouverte étouffait les rires joyeux et colorés.


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##   Ven 9 Aoû 2013 - 12:42
Noah Emerite

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Swann se précipita vers les distributeurs, je le suivi un peu plus lentement, guettant tout de même les alentours, certes nous étions dans une partie légèrement commune, mais elle se situait très près des chambres Feu. Honnêtement je n'avais aucune envie de les voir débarquer, fortement alcoolisé et à moitié habillé. J'arrivai au niveau de Swann lorsqu'il s’interrompit, la machine faisant visiblement des siennes, un petit rire m'échappa en entendant le petit coup qu'il lui donna pour qu'elle adhère à sa demande. Deux barres de céréales s'écrasèrent au fond et la machine s’éteignit brusquement, probablement en panne, c'était bien notre veine, déjà qu'on avait loupé l'heure du repas à la cantine, notre seul espoir de se nourrir venait de nous faire défaut. J'explosai malgré moi de rire en l'entendant crier après la boîte de métal, quatre barres, hé bah, finalement il mangeait plus qu'il n'en avait l'air.

« La machine est en panne… Comment va-t-on faire ? On est foutu ! On va mourir de faim, on retrouvera nos cadavres ici, on les enterrera dans le parc, à côté du chien du surveillant, on sera fossilisé, on nous retrouvera dans de la pierre, on nous redonnera vie, et on sera dans le futur. Je ne veux pas vivre en 2100 ! Tout cela à cause de cette foutue machine. Je la déteste. Je vais aller pleurer. Bon. On fait quoi ? »

Je me calmai en voyant sa mine de chien battu, même si un petit rire sourd persistait, il avait une imagination débordante, c'était amusant. J'attrapai la barre de céréales qu'il me tendit, le remerciant en tentant de réfléchir à l'endroit où nous aurions le plus de chance de trouver de quoi grignoter. Il nous restait toujours la supérette en ville, elle ne devrait pas être fermée, elle fermerait plus tard, mais je n'avais ni l'envie, ni la force de marcher jusque là-bas pour un paquet de chips ou une autre barre de céréales.

Swann céda à la curiosité et s'approcha d'une des chambres, sûrement une partagée, vu le bruit qui en sortait. Les deux garçons qui en sortirent, encore en train de rire, ne me disaient rien qui vaille, pourtant après leur invitation et le regard que me lança Swann, je ne pu que me résigner. Je retins un léger soupir, j'avais un mauvais pressentiment, certes ils n'avaient pas l'air méchant, ils étaient enjoués et plutôt sympathiques, mais ils restaient néanmoins des étudiants Feu, je ne les portais pas dans mon cœur.

La porte s'ouvrit sur un petit attroupement de personnes, une dizaine à vue d’œil, plus on est de fous plus on rit n'est-ce pas ? Je jetais un coup d’œil à Swann, croisons les doigts pour que tout se passe bien, au moindre soucis, je l'entraînai et nous rentrions. J'entrai donc, un peu plus détendu par l'atmosphère joyeuse qui régnait ici. Le nombre de filles m'étonna, honnêtement je m'attendais à ce qu'il y en ait moins, elles devaient être aussi nombreuses que nous. Pour le moment, tout le monde grignotait ou buvait en discutant avec entrain, c'était agréable. Je rangeai la barre de céréales dans ma poche, je la mangerai plus tard, profitons de ce qui nous est offert pour le moment.

Peu à peu, nous nous mêlions à l'ensemble, discutant avec certains, jouant aux cartes avec d'autres, l'ambiance étaient propice aux rires et aux taquineries. Je jetais un coup d’œil de temps à autres vers Swann, vérifiant qu'il était toujours là et qu'il n'avait pas une soudaine envie de fuir. Les feux devenaient un peu plus entreprenant, la soirée battant son plein depuis un petit moment maintenant. Une fille se leva au milieu de la pièce, un petit sourire en coin sur les lèvres.

- On s'ennuie un peu là non ?

Elle lança un petit clin d’œil et la majorité des personnes présentes arrêtèrent leur activité, s'affairant à débarrasser la table basse au centre et à y déposer de quoi "s'amuser", légèrement réticent je lançais un regard à Swann, ce serait bon pour partir là non ? Pendant toute cette agitation on ne nous remarquerait même pas.


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##   Sam 17 Aoû 2013 - 0:59
Swann Howard

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La soirée se réchauffait, comme si un feu doux, non, ardent, embrasait l’air de ses flammes volatiles et brûlantes. C’est ce dont se chargeaient les plus prétentieux, exhibant leurs pouvoirs fraîchement acquis, tels des adolescentes en pleine crise de la quinzaine à faire valser leurs lolos, pour savoir qui passera la nuit la plus courte. Oui, il faisait une chaleur épouvantable, tellement que même les frileux osant encore porter des hoodies en plein été – c’est-à-dire les Eaux, ces petites lopettes ! – avaient renoncé simplement à l’idée de s’emmitoufler dans de la toile confortable. D’ailleurs, bien qu’il y eût une majorité de Feus, deux Terres – mais oui, moi et Noah, bien sûr – et un Eau, sans son hoodie, étions présent à cette fête improvisée, presque délinquante. Certains papotaient vivement dans leur coin avec de grands gestes amples à faire pâlir les antiquaires ; d’autres jouaient à un jeu de cartes, le fameux Kem’s, et ne cessaient de beugler d’un air ahuri Kem’s, ou non ; quelques derniers affamés, entre autres nous, se goinfraient autour de la table garnie de cochonneries succulentes, plus efficaces qu’une machine à vous faire pondre un diabète tout jeune.

« On s’ennuie un peu, là, non ? »

Je me retournai, encore plein de sauce tomate autour des lèvres, vers la jolie blonde qui se dressait là, fière comme la tour Eiffel au milieu des voitures. Elle avait tort, je m’amusai comme un petit fou à me remplir le bidon, avec Noah, toujours vif. C’était d’ailleurs drôle qu’il eût sursauté quand ladite fille eut parlé. Il était un peu à cran, probablement par cette atmosphère si plaisante et déjantée. Moi, ça me plaisait beaucoup, ce genre de regroupement : nous ne connaissions personne, et pourtant, chacun venait rencontrer l’autre, sans gêne ni audace particulière. Tout ceci se déroulait sans qu’on l’on ne perturbât les petites pensées solitaires que l’on n’accordait qu’à soi-même.

« Qui a la bouteille ? »

Un des délurés, les cartes encore dans les mains, s’esclaffa, et sortit cette bouteille verte, typiquement celle que l’on trouve dans la mer, avec le bouchon et le message exotique. De l’alcool ? Il y en avait déjà, je n’y avais pas touché, ça sentait à cinq mètres à la ronde. J’étais parfaitement sobre, quoique la fatigue, la chaleur, et l’heure, puissent irriter ma pleine conscience et me plonger dans cet état de bien-être, d’assurance, de puissance. Définitivement je me sentais bien, léger, je planais à trois mille mètres, sur un nuage fumeux me portant jusqu’à un ciel plus étoilé que celui des campagnes estivales.

C’était, paraissait-il, un jeu rigolo. J’entrainais Noah avec moi, me penchant vers ce drôle de jeu que je ne connaissais en fait pas. Il s’agissait de faire tourner une bouteille, pour élire deux personnes. À peine m’informai-je des formalités de la partie que je nous assis tous les deux, rejoignant les huit autres participants, car toute la fanfare s’invitait à la table qui ne consistait en fait qu’au tapis de sol. J’étais à côté de Noah, et de Julia, une charmante minette de quinze ans, brune, de ma taille, les yeux de la couleur du tigre. En tailleur, le garçon venu nous chercher rappela, et m’apprit dans mon cas, les règles du jeu.

« Très bien les gens. On va faire un jeu de la bouteille. On fait tourner la bouteille, et celui qui est désigné doit faire un pari que les autres vont déterminer. On ne va pas faire que des bisous, sinon, c’est chiant. »

Je frissonnais à l’idée de relever des petits gages sympathiques, pas bien méchants, en toute convivialité. Du moins, ceci n’était que l’image illusoire que j’entretenais de ce qui me paraissait être un jeu innocent. La bouteille tourna, rapide comme l’éclair, et se posa d’abord sur Bryan, puis, pour conformer au pari lancé, sur… ah, comment s’appelait-elle, déjà ? Je ne sais plus son prénom, je l’ai oubliée, celle habillée en rose, là. Ce n’est pas grave. Bref, ils avaient été choisis. Le premier pari fut le suivant : répondre à une simple question, un peu gênante peut-être, mais pas pour des Feus.

« - Est-ce qu’elle te plaît ? questionna l’un des épargnés de la bouteille

- Elle est plutôt mignonne, ouais, approuva Bryan. Dans mon style !

- Et toi, il te plaît ?

- Il est plutôt beau gosse, franchement. »

C’était très rigolo. Ça n’engageait rien, vraiment ! Je ne comprenais pas pourquoi Noah semblait si tendu, raide tout le long de la colonne vertébrale, comme s’il avait été attaché à un tuteur pour qu’il pousse bien droit, cette grande perche. Les paris qui suivirent demeuraient assez sobres, même s’ils s’envenimaient un peu au fil de la nuit qui commençait déjà à s’entamer. Des aveux, boire une gorgée d’alcool doux, imiter quelqu’un, enlever un habit, raconter une histoire drôle pour tous sauf pour le conteur… Ah, qu’est-ce qu’on s’amusait bien ! J’avais seulement dû faire le tour de la chambre en sautant comme une grenouille handicapée, et me faire prendre en photo en tirant une grimace abominable.

Et puis, la bouteille pointa vers Noah. Oh, le pauvre, il allait devoir faire preuve de courage pour qu’on lui fiche la paix : tout le monde avait remarqué sa réticence au jeu. Ils n’allaient pas manquer de l’embêter en bonne et due forme. Soudain, une fille se leva, dans un éclair de génie, une illumination, tombée sur ciel, sur sa tête, la rendant toute cloche :

« Toi ! Pour ton pari… Tu vas embrasser ton pote, celui avec qui tu es venu… Oui, Swann ! »


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##   Ven 30 Aoû 2013 - 16:09
Noah Emerite

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Swann, dont la bouche était recouverte de sauce tomate, au moins il avait pu se remplir l'estomac convenablement, regardait la grande blonde qui s'était levé, créant une réaction plutôt vive chez le reste des occupants. Ladite blonde qui s'empressa de nous demander qui était en possession de "La bouteille". J'appréhendais légèrement la chose, les événements, je n'avais jamais vraiment pris part à une fête ou à des jeux avec d'autres personnes. J'avais toujours préféré le calme à l'agitation. Un des joueurs de cartes de la table voisine se leva, la bouteille verte en main, la superbe bouteille au message magique venant d'une île isolé avec une sorte de Robinson Crusoé coincé dessus. Oui, ce genre de bouteille. Deux autres apportèrent de quoi boire, seulement de l'alcool, évidemment. Et Swann m’entraîna avec lui, autour de la table.

Qu'est-ce qu'on faisait encore ici ? Aux côtés de Swann, moi, et une petite brune, Julia je crois. A ma gauche, un garçon, sûrement plus vieux, blond avec un sourire quasi permanent. Je me laissais prendre au jeu, l'enthousiasme de Swann et l'amusement se lisant sur les visages alentours m'aidant à me détendre légèrement.

« Très bien les gens. On va faire un jeu de la bouteille. On fait tourner la bouteille, et celui qui est désigné doit faire un pari que les autres vont déterminer. On ne va pas faire que des bisous, sinon, c’est chiant. »

La détente qui avait précédé disparu bien vite, laissant place à l'appréhension. Et si la bouteille s'arrêtait sur moi ? Qu'est-ce qu'on allait me demander ? Qui est-ce que je devrais embrasser puisque cela semblait être le pari principal du jeu. Je ne laissais rien paraître, ou du moins, je l'espérais, et regardais la bouteille tourner à une vive allure, ralentissant plus les secondes s'allongeaient.

Elle se stoppa finalement sur un garçon, dont je n'avais pas retenu le nom, et sur Claire, la seule fille aux cheveux roses de la pièce. Cheveux que je trouvais écœurant, comment une telle couleur pouvait-elle se retrouver sur des cheveux qui semblaient aussi soyeux ? C'était tout bonnement abominable. J'écoutais d'une oreille distraite la conversation qui suivit l'arrêt de la bouteille.

- Est-ce qu’elle te plaît ?

Ce fut ce que lui demanda un petit brun avec un sourire en coin, laissant son regard passer du garçon à Claire. La curiosité dans son regard était bien présente, elle dominait le reste, j'appréhendais mon possible tour.

- Elle est plutôt mignonne, ouais. Dans mon style !

Jusque là, les questions étaient basiques, il n'était pas gênant d'y répondre. J'écoutais d'une oreille distraite, fixant toujours la bouteille lorsqu'elle se mettait à tourner au centre du tapis. Je n'osais pas poser de questions, je restais un peu à l'écart du jeu, spectateur de ce qui s'y déroulait, souriant par moment quand quelqu'un était victime de la curiosité des autres, regardant avec attention le verre d'alcool des uns se vider, me détendant en regardant Swann faire le tour de la chambre en cognant dans quelques meubles.

L'ambiance était légère, festive, tout portait à croire que ça continuerait, quoi que les paris des uns se révélaient plus osés que d'autres, un des garçons dut donc retirer son haut, pour le plaisir des yeux de ces demoiselles. Je me détendais, je commençais à me laisser entraîner, riant légèrement, osant une question par moment, rarement. Et ce qui devait arriver arriva. La bouteille s'arrêta une énième fois. Non pas sur le grand blond souriant à moitié allongé sur le sol, mais sur moi. Le monde se stoppa soudainement, mon regard s'agrandi lorsque je compris ce qui se passait, c'était mon tour, je passais à la casserole. J’espérais tomber sur une question toute bête, quitte à devoir retirer mon haut ou boire un verre d'alcool. Je fixais donc avec appréhension la fille qui venait de se lever... Une lueur de défi au fond de ses yeux verts. Je le sentais mal, et j'avais raison.

« Toi ! Pour ton pari… Tu vas embrasser ton pote, celui avec qui tu es venu… Oui, Swann ! »

Puis rien. Un gros blanc, pendant lequel, tout le monde passait d'elle à moi, puis à Swann. Attendant patiemment que je fasse mon choix, certains me fixaient avec un sourire moqueur sur les lèvres, persuadés que je n'oserais pas. C'était mal me connaître, j'étais certes très réticent, c'était mon premier baiser, c'était Swann, c'était un jeu. Je ne trouvais pas d'échappatoire, c'était ça ou... Ou quoi d'abord ? Avais-je vraiment le choix ? Je la fixais quelques secondes, plantant mon regard, sérieux, dans le sien, hésitant. Le petit rire qui s'éleva dans la pièce me décida à relever le défi, je détestais que l'on se moque, que l'on rit des autres, alors j'allais tout faire pour que ce rire cesse et laisse place à autre chose.

Je me tournais légèrement vers Swann, je n'osais même pas le regarder dans les yeux, qu'est-ce que je m'apprêtais à faire au juste ? On ne lui avait même pas demandé son avis. Et si lui n'était pas d'accord avec tout ça ? Pourtant, il n'avait rien dit, enfin, je n'avais rien entendu. Je posais une main sur sa nuque, rapprochant plus rapidement que je ne l'aurais voulu son visage, mon regard se dirigea vers la grande perche debout au milieu de tous les autres, elle était surprise, je pris une inspiration, souriant légèrement, j'avais gagné. Je posais finalement mes lèvres sur celle de Swann, ignorant les exclamations autour de nous.

Je m'écartais rapidement, reprenant ma place, et pourtant, ce court laps de temps me parut durer une éternité. Je refrénais l'envie de poser mes doigts sur mes lèvres, je l'avais fait, j'avais réussi leur pari, j'avais embrassé Swann... L'euphorie me gagnait peu à peu, et je jetais un rapide coup d’œil à Swann. Et maintenant ?


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##   Lun 2 Sep 2013 - 14:00
Swann Howard

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Ce fut très rapide, presque instantané. Je ne m’y attendais pas, j’étais pétrifié à l’idée qu’il pût le faire avec tant d’assurance, avec tant de légèreté. Il souriait. Noah ne m’avait même pas regardé, alors qu’il s’apprêtait à m’embrasser. Il lançait, plutôt, un lourd regard, noir comme la nuit d’automne couverte de nuages et de craintes, à la gourde qui avait jugé bon d’établir ce pari embarrassant. Embarrassant, vraiment ? Pas pour Noah, qui était définitivement fier de lui. Il avait vaincu les tracasseries morales et sociales pour lesquelles on refuse catégoriquement d’offrir ses lèvres, même à son plus proche ami.

Mon premier baiser. Volé. Arraché. Violé. Tabassé. Désintégré. Oh, je parle comme une fillette à qui on a éventré son innocence et sa pureté. Mais oui, c’est tout à fait ça : je suis un pauvre petit n’enfant à qui on a… fait un baiser furtif, un peu humide. Une sensation de chaleur, comme une petite flamme, qui ne brûle rien d’autre que les yeux et le cœur, au bout des lèvres, ayant le goût de… quel goût ? Un goût sucré, oui. Il avait mangé des gâteries, des sucreries, c’était délicieux. Et puis, j’avais un peu son odeur, sur le bout de la langue. Une odeur qui lui est propre, comme nous en avons tous une, rien qu’à nous, qui sent bon.

Je reculais un peu, complètement assommé par ce gage complètement absurde. Je devais être rouge comme la lune sanglante, en sentant la chaleur de joues au bout de mes doigts. Je me cachais le visage, j’avais un peu honte, en fait. J’entendais des murmures, des exclamations, je sentais des doigts se pointer vers moi, moqueurs. Quelle honte j’avais ! Je ne souhaitais qu’une chose : m’enfouir dans un trou noir. Disparaître, à jamais. Mais pourtant…

Balayant mon visage et ma rougeur de la main, j’effaçais ces traits peu glorieux qui soulignaient mes yeux, et je me mettais à rire. Bêtement, stupidement, je souriais et ricanais, pour cacher ce que je ne pouvais gommer en moi : un cœur qui battait si fort, qu’à travers ma chair brûlante, on eût pu le distinguer vibrer. Alors, je décidais de mettre mon plus beau masque, le plus large sourire, la plus fausse légèreté, et je laissais couler la soirée, jusqu’à ce que tout cela se termine enfin.

Je jetai de temps à autres un coup d’œil à Noah. Décidemment, depuis le fameux... incident ? – Non, évènement. C’est beaucoup mieux ainsi, c’est moins tragique – je regardai Noah avec un air un peu attendri, évitant de croiser son regard à soi que je savais posé de temps à autres posé sur ma petite personne. Alors, je souriais davantage, pour le rassurer. Je le savais un minimum attentif, je ne désirais pas l’inquiéter. Ça n’avait rien de drôle.

Au final, le jeu se termina plus vite que prévu. Chacun regagna quelques occupations un peu plus calmes, la nuit s’étant déjà installée dans le parc de Terrae. Moi, je m’isolais dans la salle de bain, que ni personne, ni aucun reste de liquide piquant la gorge ne fréquentait.

Enfin, le masque pouvait tomber. Enfin… Je n’avais cessé de repenser à ce baiser, si furtif, mais qui m’avait tellement secoué. En plus, c’était Noah, un jeune homme, quoi. Ce n’est pas comme s’il y avait quoique ce soit… ! Ah, il faisait chaud, dans cette salle de bain. Je devais m’enfermer. Je me dirigeais vers la porte, voulant mettre le verrou. Mais on m’en empêcha.


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##   Mer 6 Nov 2013 - 20:07
Noah Emerite

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Il avait l'air choqué. C'était compréhensible en même temps, je venais de l'embrasser sans son avis, comme ça, pour relever un défi, parce que je ne pouvais pas me retenir de le faire. Et les autres le fixaient, ils fixaient ses joues rouges qui donnaient l'impression de fondre au soleil, qu'est-ce que j'avais fait ? Est-ce qu'il allait s'enfuir dans un coin le temps que les gens passent à autre chose ?

Ah non, il se mit soudainement à rire, quelque chose de très fort, sûrement pour cacher sa gêne, c'était plus simple comme ça, et la petite appréhension qui avait étreint mon cœur un moment s'envola en même temps que son rire emplit la pièce. Les gens recommencèrent leur jeu, et bizarrement, plus jamais la bouteille ne s'arrêta devant un de nous deux, elle devait peut-être juger que nous avions eu notre compte au final.

La soirée s'écoulait rapidement, la pièce se vidait de deux ou trois occupants qui partaient, trop fatigués ou trop sérieux, je leur faisais un petit signe en jetant un petit coup d’œil à Swann. Peut-être voulait-il partir lui aussi ? Il était peut-être encore un peu mal à l'aise par rapport à tout à l'heure, mais je n'en avais aucune idée, et comme il n'arrêtait pas de discuter et d'éviter mon regard, je me voyais mal l'interrompre pour lui poser la question. Et le jeu prit fin, il ne restait plus qu'une toute petite dizaine de personnes, ils étaient tous plus calmes maintenant, c'était plus agréable.

Pourtant, quand je voulu tourner mon visage à ma droite pour voir Swann, puisqu'il y était depuis le début, il n'y avait personne, rien, un vide, son coussin était seul à côté de moi. Je jetais un rapide coup d’œil dans la chambre, tentant vainement de le trouver parmi les quelques têtes encore présentes, il ne serait pas parti sans moi de toute façon non ? Enfin, même si l'événement de plus tôt avait du le déranger ou l'embarrasser, il ne serait pas parti comme un voleur, non ? Puis, je tiquais, il y avait la salle de bain aussi, une fille y était allée plus tôt pour se remaquiller je crois, il s'était peut-être réfugier dedans parce qu'il se sentait mal ou parce qu'il avait bu ou manger quelque chose de désagréable ? Tentons le tout pour le tout.

Je me levais discrètement et me dirigeais vers la salle de bain, juste avant de clencher la poignée j'hésitais, peut-être ne voulait-il pas être dérangé, je l'avais bien assez ennuyé avant. Je haussais les épaules et ouvrit la porte, tombant nez à nez avec Swann qui s'apprêtait à la verrouiller, oups, il voulait bien s'y enfermer seul apparemment. Tant pis. J'entrais sans le pousser et refermais la porte, sans tourner le verrou. Je voulais seulement discuter un peu après tout... Pour m'excuser et m'assurer que tout était bien.

- Ah. Je te déranges peut-être. Je voulais juste... M'excuser oui. Pour plus tôt. Et m'assurer que tu allais bien, tu es pâle depuis un petit moment maintenant.

Je n'osais pas le regarder, je fixais ses vêtements sans vraiment les voir, tout plutôt que d'affronter son regard sûrement plein de sentiments détestables, je lui avais volé un baiser après tout. Mais rien que le souvenir faisait refluer toutes ses sensations et l'impression que le goût, légèrement salé, de ses lèvres, s'était fixé sur les miennes. C'était... gênant, très embarrassant, et inavouable. Juste une erreur de parcours, un baiser volé et une amitié chamboulée.


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##   Dim 10 Nov 2013 - 18:23
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« Pâle, moi ? Ah mais… Ah mais non, pas du tout ! Pourquoi tu dis ça ? Ce n’est pas vrai. Tu dis ça pour que je rougisse, hein ? »

Oh oui, comme je suis stupide. Je me trahissais moi-même. J’avouais à demi-mots ma gêne à peine dissimulée, blottie dans mes deux joues chaudes. Je ne parvenais plus à le regarder dans les yeux, ce grand bonhomme si intimidant. J’étais sûr qu’il me fixait avec ces yeux insistants, brillants, curieux, ceux qui vous font pencher la tête vers l’arrière ; d’un pas en arrière, ceux qui vous collent au mur. Je me retournai et sortis mon téléphone portable : déjà vingt-trois heures trente. Si tard ? Il fallait le dire, je m’étais bien amusé, jusqu’à ce moment du jeu, où la mauvaise fortune est venue – littéralement – donner une claque à mon humeur. Ça, c’est bien Noah, qui veut toujours relever tous les défis de la Terre, aussi stupides soient-ils. Cela donne du courage, bien sûr, pour soi seul, et puis, les autres, après tout, qu’en a-t-on à faire, d’eux ? Rien. Pas grand-chose, à vrai dire. Quelques gens un peu soûls se fendent la poire comme jamais, et ceux, un peu plus lucides, se taisent, pèsent la gravité de la situation, et, parce qu’on ne leur laisse pas l’occasion, doivent se taire. Je faisais partie de ces gens qui ne pouvaient rien dire, sauf… maintenant, tout de suite. Il était temps de jouer le clown pour s’en sortir.

« Non mais ne t’en fais pas, surtout ! Nul besoin de s’en excuser. C’était très rigolo, vraiment. Bon, j’avoue, sur le coup, ça m’a paru un peu brusque. Mais je ne t’en tiens pas rigueur. Et puis tu embrasses bien, en plus. Tu as rempli les termes du gage, tu peux être fier de toi, non ? »

J’étais tellement faux ! Je n’avais rien de vrai, rien de naturel n’exhalait mes paroles. Oui, j’étais outré par ce baiser volé ; oui, j’étais offusqué par cet égoïsme pour un amour propre, à peine partagé ; oui, je scandalisé par ma réaction, la seule mienne, totalement absurde, celle de paraître si heurté par un simple pari. Alors, pourquoi me comportai-je ainsi ? C’était définitivement stupide, idiot, sans logique.

Je serrais les dents, prenant une profonde aspiration, puis, je fis volte-face, tombant nez-à-nez – non, nez à torse – face à cette grande perche, qui s’était approché dangereusement de moi. Néanmoins, sans qu’aucune réaction de ma part ne se fît sentir, je posai un pied devant l’autre et avançai dans Noah. Zut. Je me cognai le nez contre mon camarade, bien plus résistant que je ne pus l’imaginer. Tout se passa très rapidement au final : je tentais de balbutier quelques injures et excuses dans un même soupir, tandis que mon corps déjà siphonné par la fatigue, grelotant, se laissa basculer en arrière. La physique à son œuvre, je ne songeais plus qu’à me rattraper. Et de toute évidence, puisque Noah n’a rien d’un lampadaire, je le forçai à m’accompagner dans la chute.

J’étais étendu sur le sol, un peu étouffé par Noah, affalé sur moi. Non, en fait, je manquais d’air, totalement. Je suis sûr que j’apparaissais encore plus blanc que je ne l’eus été avant. Alors, je me débattais vainement, pour que mon ami – car il l’était toujours, quelle question ! – ne me tue pas, dans cette salle de bain fermée, éloignée de tous ces fêtards, à qui je n’étais pas connecté.


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##   Sam 16 Nov 2013 - 17:39
Noah Emerite

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Je relevais la tête, seulement pour le voir baisser la sienne en même temps qu'il me répondait, au moment où il m'avouait avoir été gêné plus tôt. Parce que oui, ses joues teintées de rouges parlaient pour lui, et j'avais certes dix-sept ans passés, mais j'en avais vu des filles rougir d'embarras. C'était simplement plus surprenant chez Swann je suppose. Il prit son téléphone en se retournant, je me penchais alors légèrement au-dessus de son épaule pour y voir l'heure, vingt-trois heures trente. Il était relativement tard, même si j'avais pris l'habitude de me coucher encore plus tard ces derniers temps.

« Non mais ne t’en fais pas, surtout ! Nul besoin de s’en excuser. C’était très rigolo, vraiment. Bon, j’avoue, sur le coup, ça m’a paru un peu brusque. Mais je ne t’en tiens pas rigueur. Et puis tu embrasses bien, en plus. Tu as rempli les termes du gage, tu peux être fier de toi, non ? »

C'était étrange, c'était... Comme si tous ces mots qui venaient de franchir ses lèvres n'avaient aucun sens. Le sourire qui restait figé sur son visage ne ressemblait pas à ceux qu'il nous avait offert quelques jours plus tôt, ni à ceux auxquels nous avons eu droit pendant la petite soirée, qui prenait fin bien malgré nous. Il me surprit alors en se retournant vivement et je n'eus pas le temps de me reculer avant que son visage ne heurte mon torse. Ah oui, il était bien plus petit en fait, beaucoup plus petit en réalité. Et je n'eus pas non plus le temps de faire étalage de sa petite taille beaucoup plus longtemps puisque le destin avait l'air de s'acharner contre nous ce soir. Son petit corps bascula en arrière et sa main s'agrippa férocement à mon bras, me faisant serrer les dents sous la vive douleur qui s'y répandait. C'est qu'il avait de la force quand même, beaucoup trop de force apparemment puisque j'eus beau tenter de rester debout, il me tira dans sa chute.

Un bruit sourd avait résulté de notre chute, un bruit que tout le monde devait avoir entendu, mais dont personne ne se souciait apparemment. Pourtant, aucune douleur, à part celle de mon bras due à la prise toujours aussi forte de Swann, ne se fit sentir... Jusqu'à ce que le petit corps sous moi ne lâche mon bras et vienne écraser ses poings sur mon torse. Une vraie brute... Et je percutais enfin ! Swann était là, sous moi, complètement écrasé. Je tentais de poser mes bras sur le sol pour me relever un minimum et lui laisser l'occasion de respirer. Ils étaient maintenant là, de chaque côté de son visage dont les traits étaient tirés. Peut-être de l'agacement ? Ou alors de la peur ? Ou... Ou quoi ?

- Swann, évites de me casser une côte s'il te plaît, tu frappes trop fort.

"Pour un si petit corps", mais il était préférable que je taise la fin de ma phrase, pas la peine d'en rajouter. Alors je patientais, silencieusement, que ses poings cessent de me détruire le torse, qu'il se calme, et mes yeux ne quittaient pas son visage. Bien que je tentai de les détourner, ils y revenaient toujours, ses lèvres que j'avais goûté, pour un pari certes, mais on s'en fiche, elles étaient là, à quelques centimètres. Il était presque trop tentant de recommencer, juste pour savoir si elles avaient la même saveur, juste pour essayer. Et bien que j'étais persuadé que cette fois, il n'y aurait pas le moyen de trouver une excuse, je ne pourrais pas simplement lui dire que c'était pour le pari, pour ne pas avoir l'air ridicule, pour relever le défi... Mon visage se pencha vers le sien, peut-être un peu plus rapidement que prévu, peut-être dans un mouvement un peu précipité, peut-être pour m'assurer qu'il ne s'interposerait pas parce qu'il n'en aurait pas le temps. Et mes lèvres rencontrèrent une nouvelle fois les siennes, elles les heurtèrent doucement, un peu plus longtemps que la première fois, juste un peu, juste pour avoir le temps de les goûter.


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##   Dim 17 Nov 2013 - 0:16
Swann Howard

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Dé-sa-gré-able. Oh, vraiment, Noah s’était brusquement dévêtu de toute la prestance qui se reflétait jusqu’alors dans mes yeux luisants contemplant l’aura de cette simple personne, si droite et lucide. Une douce robe élégante aux plis colorés arrachée par les griffes noires et aiguisées de la colère, torpeur pour mes yeux brûlés et mes oreilles saignées. Peut-on vraiment rompre des os comme l’on peut rompre la confiance ? Je n’y croyais pas, non. Il n’a jamais été permis à un quelconque homme de briser le vase si précieusement décoré gorgeant de la confiance d’une seule petite personne, si pitoyable, emmitouflée dans sa gêne et sa peine d’être ainsi montré du doigt. Surtout pas Noah, que je ne pouvais pas rompre lui non plus, car je n’en avais ni la force, ni le courage, ni la volonté ; puisque, malgré toutes ces émotions, si pénibles ou alors, si grandes, montant jusqu’aux pointes du ciel pour ensuite, s’abandonner aux nuages, puis aux oiseaux, puis au sol, dur, tenace, qui lui, peut rompre tous les os, n’importe lesquels, pourvu qu’ils tombent de haut ; parce que je ne possédais pas la poigne nécessaire pour briser le verre opaque de son cœur. Mais lui, oui, lui, le pouvait ! Il y avait, dans des mots, si brefs, si rudes et tranchants, un goût amer que ma langue ressentait avec un tressaillement – ah, je suis trop sensible, ça me fait bien chier, et puis merde après tout, je préfère y couler plutôt que d’étouffer dans les étoiles de l’espace vide et dévasté. Définitivement, ce fut un bien trop peu qui me contenta, une braise qui s’enflamme et qui dégénère comme un esprit autrefois sain, devenant incendie, qui se propage, qui consume chaque brin de vie, et qui ne laisse, derrière soi, que la cendre pour couvrir des visages bien plus noir que le Chagrin lui-même.

Un théâtre. Chagrin et Colère discutent. Qui l’emporte ? Trois, deux, un…

« Comment ça, je te frappe trop fort ? Tu veux que je t’en colle une, pour de vrai ? »

Combattez.

« Tu vas voir ce que ça fait. Je ne t’ai même pas frappé, abruti. Traite-moi de gros sac, tant que tu y es. Si j’avais été Lunaire, t’aurais pris cher, mon gars. »

Chagrin et Colère ne discutent pas. Ils se disputent. Non, ils se battent, par la force des sentiments, qui n’ont aucune couleur, pas même celle des sourires et des arcs-en-ciel. Ils se saisissent les poignets, se renversent, et à terre, touchant le sol, si dur, celui qui peut briser mille os, la Colère piétine le Chagrin, parce qu’après tout, moi, Swann Howard, j’en avais bien trop chié ce soir pour imiter les pauvres pleurnichards. J’avais fait le choix, ce soir-là, vingt-trois heures trente passées, de laisser un peu de cette force bestiale, le fauve aux yeux rouges – la couleur du sang et des ennemis – couler sur le visage si étiré de Noah, ce pauvre imbécile.

« Laisse-moi, assénai-je cruellement. Barre-toi. »

Mais voilà, Noah ne m’écoutait pas. Il m’observait, de nouveau avec ces yeux profondément pensifs, dans lesquels un livre entier défile, des lettres jusqu’à en devenir fou, oui, en perdre la vue, simplement pour ne pas y lire quelconque mot. Ah, voilà, je comprenais enfin, noyé d’arrogance, le but de ce garçon si mauvais dans l’âme. Il lisait en moi, comme un livre ouvert. J’étais sa victime, le pauvre enfant manipulé, utilisé, usé, usagé comme un vieux mouchoir que l’on jette ensuite à la poubelle, que l’on cache, et qui disparaît simplement parmi les déchets, et ceci, sans aucun état d’âme, car personne ne reverra jamais ce petit tissu autrefois blanc, mais désormais, si sale. Ses yeux brillaient d’une malveillance bien peu connue de ma conscience, depuis trop longtemps percée par la seringue de la léthargie, et, ne pouvant plus se mouvoir, se laissait violée et corrompre, sans même en souffler un seul mot.

Alors jouons. Je plongeai mon regard dans ses yeux, qui étaient, en fait, un peu détournés des miens, et j’entamai une pénible tentative de télépathie, puisant dans mes dernières réserves de la journée avant de m’affaler sur le doux matelas de ma chambre, disposé seul, contre un mur, sur lequel personne ne vient s’allonger. Personne d’autre que moi ?!

Et puis Noah m’embrassa.

Je devais me taire, maintenant. Parce que Noah m’embrassait, maintenant une pression sur mes épaules de telle sorte à ce que je ne pus pas me dégager, malgré la pseudo-force sommeillant dans mes bras. Pourtant, j’essayais de rompre ce lien si étroit des lèvres, mais voilà : je n’avais plus aucune force. J’étais évidé, un peu comme un saumon, je ne parvenais plus à lutter. Colère perdait la face, et Chagrin, lui, gisait encore à terre, sur le sol où se brisent tous les os du monde et tous les cœurs tombant du ciel, et de l’espace, et des étoiles, de mon cœur, qui ne voulait plus battre, parce qu’ici, j’étouffais, sous le parfum de Noah.

Quel doux parfum, si délicieux…

Lorsque je pus enfin reprendre un peu de mon souffle, Noah se raidit, sans qu’il n’eût retrouvé cette prestance, l’aura qui faisait briller mes yeux, bien auparavant. Je tentais de lire les mots qui s’écrivaient non pas dans ses pensées emmêlées comme des écouteurs se mêlent dans une poche, mais plutôt sur son visage, qui me paraissait si indistinct. Comme si l’encre du Chagrin s’était peinte, puis déchirée, tristement, pinçant mon ventre si fort, puis s’effaçant de ses lèvres, de ses yeux, de ses joues atrocement tomates – je mangerais bien un sandwich avec des tomates bien fraîches.

Je pressentis alors, enfin, le doute d’un songe. J’imaginai alors d’une façon encore plus nette et précise que ma vision ne l’eût pu la main de Noah sur la poignée, puis sa fuite, dans le couloir sombre, froid, infiniment vide, comme mon cœur, que je souhaitais remplir de nouveau, parce que ce garçon m’avait tout volé, ce soir, sauf une dernière chose plus intimidante. Je prenais la peine de me relever, rapidement, maladroitement, m’agrippant à la manière d’un alpiniste épuisé par son ascension vers le froid et le vide des pics, de la neige, et des émotions fortes. J’entendis Noah trainer ses pieds, furtivement mais bien promptement vers cette porte, qui devait rester fermée, à tout prix.

Alors, je me laissais tomber vers Noah, sur Noah. Je m’affalai un peu sur lui, mais, gonflé par la chaleur de son corps et de son parfum étouffant, je me redressai et mes bras enlacèrent sa taille vraiment fine. Voilà. J’osais. Quelle honte ? Je n’en pensais pas grand-chose. Si tard, dans la nuit, lorsqu’on a l’habitude de se coucher à vingt-deux heures trente d’habitude, lorsque la journée a été rude et fatigante, je n’avais plus rien à penser, ce qui apparaissait bien stupide pour un Télépathe. Non, vraiment, je n’avais plus qu’un seul désir, à cet instant précis : enlacer Noah dans mes bras pas si forts que ça au final, parce que j’étais évidé de toute cette puissance, que l’on nomme je crois la joie de vivre. Il me l’avait empruntée, et je comptais la lui reprendre. Parce que moi aussi je voulais vivre, sentir, penser, être quelqu’un d’humain. Puis, de toute manière, je savais qu’en ayant cédé une partie de cette force à Noah – parce que je n’étais pas déprimé, surtout – je n’allais n’en reprendre qu’un bout. Je savais dès lors qu’une portion de moi s’était offerte à Noah, ce grand garçon bien maigre, puisque mes bras enlaçaient cette taille bizarrement fine.

Et en cherchant à récupérer mon envie de vivre, je me laissais étouffer dans ce parfum enivrant. Pourquoi récupérer cette envie de vivre ? Non, pas de méprise. Pas question de vivre ici. Il était question de sentir. Sentir si fort la présence de Noah, que je chérissais, dans ce doux câlin.

« Reste avec moi, soupirai-je, faiblement, la tête posée contre son buste, écoutant chaque vibration de son cœur si convoité. »


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##   Jeu 2 Jan 2014 - 18:42
Noah Emerite

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Au final, ma petite boutade qui avait pour simple but, enfin, qui aurait du avoir pour but de le calmer et d'alléger légèrement l'atmosphère lourde installée, a fait tout le contraire. Je ne pensais pas qu'il aurait pu aussi mal le prendre, mais malgré la férocité apparente de ses propos, je ne pus empêcher un léger rire de franchir mes lèvres, non, ça n'était pas amusant du tout, c'était même tout le contraire, mais voir Swann, qui d'habitude semblait si fragile et doux, se vexer et râler, était quelque chose d'un brin amusant, peut-être parce que c'était nouveau.

« Laisse-moi. Barre-toi. »

Ah mais là, je ne l'écoutais déjà plus, parce que ses lèvres que j'avais goûté plus tôt dans la soirée me criaient de les reprendre pour m'assurer que je n'avais pas rêvé. Parce que cette mimique sur son visage tordait ses lèvres en quelque chose de tout à fait captivant. Parce qu'après tout, je n'étais qu'un adolescent de dix-sept ans qui n'avait pas vécu grand chose pour le moment et qui ne connaissait pas toute cette douceur, qui l'enviait peut-être aux autres à qui elle était accessible, et qui voulait, juste une fois, lui aussi, ressentir un peu de cette douceur, même s'il fallait écraser Swann pour y arriver, même s'il aurait fallu fermer la porte pour éviter un quelconque fêtard, même si pour accéder à cette petite tendresse qui me manquait cruellement depuis mon arrivée je devais passer pour le méchant.

Alors je l'embrassai, je posai, aussi doucement que mon corps aurait pu le permettre, mes lèvres sur les siennes. Et pendant ce cours instant, juste quelques petites secondes volées à l'abri de tous, juste ce petit moment, cette douceur et cette tendresse que j'enviais idiotement aux autres était mienne. Mais ç'aurait été trop beau que tout ceci dure plus longtemps, il me fallait reprendre mes esprits, me rendre compte de mon geste, de ce baiser volé à Swann, de cette potentielle erreur de ma part. Mon visage se détachait du sien, mes traits se crispant en attendant de prendre le coup que je méritais surement. Mais rien, absolument rien, Swann avait le regard dans le vague, comme un peu perdu dans ses pensées, alors pris d'un élan tout à fait honteux, je tentais de disparaître incognito.

Mes pas me portaient mais j'avais la désagréable impression que plus j'approchai de la porte, cette porte en bois, ma porte de sortie, celle qui peut-être sauvera un peu de dignité, celle qui pourrait éviter que Swann ne finisse par me détester, plus cette porte sournoise et vicieuse s'éloignait. Oui voilà, elle s'éloignait, la pièce était soudain beaucoup plus vaste, et Swann s'était relevé, obligeant mon corps à se retourner, instinctivement, pour voir ce qui ressortait le plus de ses traits, même si je ne voulais vraiment pas les voir, pour voir qu'au fond, il me détestait, qu'il avait envie de me le faire payer, parce que oui, que vouliez-vous qu'il fasse d'autres ?

Et pourtant, alors que je m'attendais à l'entendre me hurler dessus et armer son poing, je ressentis juste un poids lourd et silencieux s'abattre sur mon buste. Et ces mains, ces petites mains qui m'avaient frappés quelques minutes plus tôt, se faufilaient sur ma taille, trop fine pour que ce ne soit pas inquiétant, pour finalement se refermer sur mon dos, dans une étreinte chaleureuse et pleine de cette douceur que je lui avais volé à l'instant. Et là, dans le silence de cette pièce, juste un fin soupir s'éleva, juste une petite phrase que j'avais surement mal comprise, parce que oui, tout depuis le départ me disait que je faisais des erreurs, que j'allais de toute façon droit dans le mur, et là... Là ç'aurait été trop beau. Oui, voilà, juste trop beau pour que ce soit réel, et pourtant...

« Reste avec moi. »

J'en avais le souffle coupé, je crois que mes mains ne m'ont plus écoutés dès lors que mon cerveau assimilait ces petits mots dit d'une toute petite voix, elles étaient autour de ses épaules, après avoir longuement frôlé ses cheveux étonnamment doux. Il fallait seulement profiter, prendre ce qu'il me donnait, cette tendresse et cette douceur que je lui avait volé juste avant, et que je voulais maintenant lui rendre de façon équitable. Alors mes bras l'enserrait étroitement aussi, tentant de lui rendre tout ce qu'il me donnait, de lui montrer que ce n'était pas rien, que j'étais peut-être désolé quelque part de faire des choses totalement dénuée de sens, n'en faisant qu'à ma tête en suivant mon instinct. Instinct qui venait de me faire me décaler légèrement de lui pour retirer le gilet qui était posé sur mes épaules, non pas que j'avais trop chaud, il faisait bon, mais Swann avait froid, et je lui posais négligemment sur les épaules avant de me diriger pour tendre le bras vers le petit radiateur dans le coin et en augmenter le niveau.

- Tes mains étaient froides et ton haut aussi. Si ça te gêne c'est juste le temps que le radiateur chauffe et tu pourras me rendre mon gilet.

J'étais peut-être légèrement gêné, mais pas grand chose, c'était juste intimidant. Oh non, pas Swann, juste... L'ambiance. Alors j'appuyais rapidement mes fesses sur le bord de la fenêtre à côté, pas pour l'éviter, juste pour ne pas le coincer entre la porte et moi, ce serait encore comme au sol, ce serait de nouveau une suite de cris et d'injures, de coups et... C'est mieux que je sois là pour le moment je suppose.



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