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Mélomanie florissante
##   Ven 25 Avr 2014 - 11:48
Anonymous
Invité

On se sentait toujours différent lorsqu'on faisait quelque chose de nouveau. Je ne parlais jamais de moi ou de mon passé à personne, et pourtant j'avais réussi à le faire. C'était comme si j'avais commencé à me libérer un peu de ce passé qui me gênait, et, étrangement, je me sentais un peu mieux, même si je savais que ça n'allait sûrement pas durer.

Regardant ma pièce qui reposait au sol, je n'aurais jamais pu imaginer que le simple fait de parler pouvait avoir un tel effet. J'en étais encore à me demander comment j'avais fait, comlent c'était possible, mais je n'avais pas osé poser la question de peur de paraître stupide. Et puis, ce serait tout bêtement demander comment il était possible que nous ayons ces pouvoirs, et il n'y avait peut-être pas de réponse. Dans tous les cas, je restais à la fois surprise et impressionnée.

Hisméria me proposa ensuite un autre exercice. Je me remis donc debout, ne sachant pas à quoi m'attendre et fis ce qu'il m'avait demandé. Je me dirigeai vers les stores pour les fermer un à un puis j'allais éteindre les lumières. Nous nous trouvions dans le noir complet. J'avançais à taton dans la slle d'entrainement, me repérant à la voix d'Hisméria et espérant ne rencontrer aucun obstacle puis je me plaçai à un endroit que je jugeais assez loin de la voix d'Hisméria sans pour autant trop l'être.

- C'est bon !

A la demande d'Hisméria, je ne bougeais plus. J'attendais patiemment les directives, sans vraiment savoir ce que voulait tenter Hisméria. Cependant, lorsqu'il me parla de signal, je compris qu'il fallait que je compte uniquement sur mes oreilles et mon ouïe.

- Oui. Vas-y, je suis prête.

Il fallait donc que je perçoive quelque chose. J'avais toujours eu une bonne ouïe, mais je me doutais bien que pour cet exercice, elle ne me serait pas suffisante. Comment devais-je m'y prendre ? Il ne s'agissait plus de faire voler une pièce dans les airs, donc cette exercice n'avait peut-être plus de lien avev le contrôle de l'air en lui-même. Alors ce devait être l'autre capacité, celle dont on m'avait parlé durant mon initiation. C'était ce pouvoir tiré de la lune... Sonore ! C'était ça. Je devais donc essayer de capter tous les sons qui me parvenaient aux oreilles et pousser mon ouïe à l'extrême.

Petite, je devais beaucoup travailler mes oreilles. Étant donné que je jouais du violon depuis mon plus jeune âge, mon professeur insistait pour que je sois capable de reconnaître chaque note, de savoir si elle était jouée juste, de percevoir la moindre petite fausse note dans un morceau. Ainsi, j'avais eu droit à de nombreux exercice, où tout résidait dans ma concentration. Alors peut-être qu'il fallait que je reprenne ce type d'exercice. Mais je n'avais aucune idée de ce que je devais entendre.

Les yeux clos, je restais le plus concentrée possible. Des sons divers et variés me parvenaient aux oreilles, mais pourtant le silence régnait dans la salle, ou du moins j'en avait l'impression. Je ne ressentais aucun signal, ne percevais aucune onde. C'était vraiment dur. Je me décidai alors à demander :

- Comment est-ce que je dois faire ? Je ne ressens rien.
##   Ven 25 Avr 2014 - 20:09
Anonymous
Invité

Yuki semblait plutôt enthousiaste à l’exercice que je lui proposais. Sans un mot, la demoiselle se contentât de suivre les recommandations qu’Hisméria lui avait données : Telle une élève écoutant son Sensei, une fois la tache réalisée, la jeune femme s’exprima :

- C'est bon !

Et dire qu’il y a quelques mois, j’aurais pu moi aussi être à sa place. J’ai conscience qu’il me reste pas mal de chemin à parcourir, mais c’est dans ce genre de moment que je me rends compte à qu’elle point du temps s’est écoulée ; A quel point j’ai avancé dans ma petite existence à Terrae.

Une fois placé à l’emplacement qu’elle souhaitait, la demoiselle s’exclama avec toujours autant d’enthousiasme :

- Oui. Vas-y, je suis prête.

Très bien Hismé, c’est le moment où il va falloir assurer. Bien que la première fois, ça n’ait pas réellement fonctionné, je suis sûr que je peux y arriver. Voyons voir, je dois être émetteur, donc propulser assez de flux d’air pour que Yuki puisse ressentir mes flux. Oui mais comment juger la distance exacte de propulsion ? Comme quoi au final, ma partenaire n’est pas toute seule à apprendre ! Bien, maintenant je libère tout ce que j’ai.

Malgré qu’Hisméria fût de son mieux, Yuki ne ressentit rien. La demoiselle qui commença à trouver le temps long prononça :

- Comment est-ce que je dois faire ? Je ne ressens rien.

Hisméria suspicieux, se mit à réfléchir : Qu’est ce qui n’a pas pu fonctionner ? Se pourrait-il que je n’émette pas assez ? A moins que ce soit Yuki qui n’arrive pas à recevoir mes ondes ? Comment savoir. Une seule solution pour connaitre le problème : l’identifier et puis recommencer.

L’identifié, peut être en amplifiant le signal j’arriverai à savoir si c’est Yuki ou moi qui n’arrive pas à envoyer/recevoir le signal. Allez un peu de courage, ça finira par fonctionner. Ou au pire, je finirai tellement épuisé, qu’il faudra me porter jusqu’à l’hôpital.

Maintenant, il ne reste plus qu’à recommencer avec toujours autant d’énergie. Je crois que c’est ça le plus dur. Faire le vide […] mais j’y suis ! C’est surement ça que j’ai oublié.

Hisméria expliqua de manière la plus posée ses hypothèses sur la raison qui font que ça ne fonctionne pas :

- Essaye simplement de faire le vide en toi. Je t’avais prévenu, ce n’est pas simple comme exercice, mais avec un peu de concentration, nous devrions y arriver. ! Il faut que nous nous mettions en phase : toi comme réceptrice, et moi comme émetteur. Tant que ça ne sera pas le cas, ça ne marchera pas. Crois-moi, on peut rester longtemps ainsi. Imagine une antenne de radio qu’on ne capterait pas : la seule chose audible serait des rondes brouillés. Ici, c’est un peu le même principe.

Après une courte pause, Hisméria se remotiva. D’une voix certaine, l’homme prononça :

- Bien, reconcentrons nous. Dis-moi si cette fois ci, tu ressens quelques choses ?
##   Mer 30 Avr 2014 - 18:33
Anonymous
Invité

J'étais un peu plus enthousiaste à l'idée de ce nouvel exercice à présent. Ce nouveau pouvoir, en mettant de côté le fait que je sois contrainte de me service de ce qui a créé ce Vide en moi, m'intéressait de plus en plus. Je ne savais pas trop pourquoi, de la curiosité sans doute. Petite, j'adorais apprendre de nouvelles choses, et j'avais toujours été intriguée par ces émissions sur les choses surnaturelles qui passaient pendant la nuit. Mais à présent, j'étais capable moi-même de faire ces choses hors du commun, et c'était excitant.

Le seul problème c'était de savoir y faire, et si on ne m'expliquait pas, je n'arrivais à rien. Et ça, c'était assez frustrant. Parce que je savais que je pouvais faire ce que me demandait Hisméria, mais je n'arrivais pas à obtenir le bon résultat. C'était sans doute comme apprendre à faire du vélo : au début on a besoin de quatre roues, puis lorsque l'on est à l'aise, on retire les roulettes et on se retrouve sur deux roues. On tombe mais on se relève et on réessaye. Ça paraissait normal. Pourtant, moi je m'accrochais à mes roulettes. A l'occasion, je retournerais à la bibliothèque. Je trouverais forcément quelque chose qui pourrait m'aider.

Hisméria, voyant les difficultés que j'éprouvais, me conseilla alors de nouveau. Faire le vide... Ce n'était pas quelque chose de simple. A vrai dire, dans ces conditions, je trouvais ça vraiment difficile. Je me remis en position assise au sol. Je ne savais pas faire le vide intérieur autrement qu'en jouant d'un instrument. Ironique pour quelqu'un toujours aussi troublée que moi. Je n'avais aucune idée du pourquoi du comment, tout ce que je savais, c'était que quand je jouais, c'était comme si je faisais de la méditation. Les yeux clos, mes mains qui couraient sur les cordes, ou les inspirations avant de souffler dans une flûte ou un saxophone. Quand je jouais, j'étais comme en phase avec ce qui m'entourait. J'avais comme l'impression de pouvoir tout entendre, tout sentir, je pouvais faire la différence entre le bruit de mon environnement et les autres.

Mais bien sûr ! Je courai rapidement récupérer ma veste et fouillai mes poches pour trouver cet harmonica que j'avais tout le temps sur moi. Je repris ma place initiale ensuite et me rasseyai.

- Je vais jouer de l'harmonica. La musique m'aide à me concentrer.

Le yeux clos, je commençai ma petite mélodie. Au boit de quelques minutes, je savais que j'avais réussi à me viser l'esprit. Et alors quelque chose me parvint aux oreilles. Ça n'avait rien à voir avec ce que j'entendais plus tôt. C'était faible, mais je percevais le signal.

- J'entends quelque chose, mais c'est à peine audible. C'est sûrement parce que je débute.

Prochaine étape : entendre ce signal avec un volume sonore bien plus élevé.

Spoiler:
##   Jeu 1 Mai 2014 - 15:08
Anonymous
Invité

Hrp : Il n’y a pas de problèmes, prend ton temps pour me répondre, je ne suis pas pressé et j’ai beaucoup de boulot sur le topic étoilisation ! Je te souhaite de bonne vacance et à bientôt !

Malgré les efforts de nos deux amis, aucun signal ne semblait vouloir être établit. « Je ne comprends vraiment pas pourquoi ça ne fonctionne pas. » Pensa le jeune adolescent. Hisméria commençait à douter de sa capacité d’émetteur. Au bout d’un moment, Yuki semblait se déplacer. Que pouvait-elle avoir en tête ? Tout en continuant sa trajectoire, la demoiselle s’exclama :

- Je vais jouer de l'harmonica. La musique m'aide à me concentrer.

Hisméria répondit simplement par une brève réponse :

- Prend toute les disponibilités qui te permettent de te concentrer.

Suite à ses paroles, l’homme essaya de nouveau de percevoir la présence de la jeune femme, mais rien à faire, d’un point de vue aura, celle-ci était encore transparente pour Hisméria : rien de très rassurant…

Au bout de quelques secondes, Yuki soufflait dedans : Le son, hésitant au début, parut tout de suite harmonieux. La jeune femme donna un nouveau souffle au paysage. Bien que nous trouvions tous les deux dans le noir, des images commencèrent à se former dans la tête d’Hisméria : Les grands corbeaux s’étaient approchés. Ils étaient en cercle et j’étais le centre. Ils se mirent à croasser l’un après l’autre, de moins en moins rauque, des sons de plus en plus de sens, des ondes douces qui crépitent et qui s’installent délicatement entre les craques du bois qui s’étincelle. Les flammes du foyer rond montent et descendent tout en dansant des danses ancestrales. Ils sont la parole des anciens qu’ils disent, ils sont la parole des anciens. J’entends les chants des corbeaux se coller à l’harmonica. Les étincelles du feu s’envolaient au ciel pour remplacer les étoiles qui avaient abandonné le ciel. La solitude en fait voir toute les couleurs, des mirages sagaces s’installent tranquillement, des songes squattent la réalité et il arrive qu’on n’arrive plus à différencier l’un de l’autre. Des totems. Des corbeaux parleurs. Des discussions avec les nuages. Je ne pus articuler un mot. Une désagréable impression ne plus exister, un arrière-goût d’indifférence. Je les regardais, là, s’envoler tranquillement, près de mes totems plantés au bord de la route, et même pas un soupçon d’étonnement, même pas un brin de curiosité. Et puis le mirage se dissipa peu à peu pour laisser place à la réalité. Nous revoilà dans la salle, et le faible échange que j’ai eu avec Yuki s’estompa.

Après quelques secondes de silences, la jeune femme s’exclama :

- J'entends quelque chose, mais c'est à peine audible. C'est sûrement parce que je débute.

Ca a donc marché ! Je me demande si Yuki à elle aussi entre aperçut ce petit paysage se dessinant au milieu de mon encéphale. « C’est une autre questions, nous verrons ça plus tard. » Pensa l’adolescent

Cependant, comme la fait remarquer la jeune femme, le son reste faible. Il faut que nous continuions sur notre lancé pour voir si le contact s’établit de plus en plus. Avant toute chose, cet exercice demande tout de même une source d’énergie assez incroyable, quand est-il pour ma nouvelle amie ?

Hisméria prononça :

- Tu as surement raisons, il faut encore que nous nous entrainions pour accroitre le signal ! Te sens-tu prêtes à continuer ?
##   Sam 17 Mai 2014 - 12:54
Anonymous
Invité

Je savais bien que je pouvais toujours compter sur au moins une chose. Ce que j'avais appris et qui était sans doute ce que j'avais de plus précieux après ma soeur jumelle. Quelque chose que je n'aurais d'ailleurs jamais appris si je n'avais pas vu que ça la rendait heureuse, et quelque chose qui me permettait d'attendre chaque jour son réveil incertain : la musique. Elle constituait mon plaisir de tous les jours, et rendait les douleurs plus supportables quand je n'étais pas en état d'ébriété. Mais je ne pensais pas qu'elle pourrait avoir un jour une autre fonction.

Je devais avouer que j'étais plutôt fière de moi sur ce coup là, surtout lorsque l'on sait que quelques semaines plus tôt, je me morfondais encore et je maudissais presque cet endroit à cause de mes rencontres. J'avais eu le temps de voir les choses autrement depuis. Et j'avais gagné une certaine motivation aussi, ce que je pensais avoir perdu pour toujours. Même si je savais que je ne pourrais rien oublier des mes addictions et de mon passé, j'avais une sorte de nouvel objectif. Quelque chose que je pouvais faire avec plaisir.

Il était temps de stopper la réflexion. Je devais me reconcenter si je voulais pouvoir entendre le signal plus fort. Seulement, il y avait quelque chose qui n'allait pas. J'étais toujours très fatiguée, parce que je ne dormais pas assez et que je ne faisais rien pour palier à mes insomnies quotidiennes. Mais là, je devais avouer que je ne m'étais jamais sentie si épuisée. C'était comme si quelque chose avait réussi à me pomper toutes mes forces. Je préférai m'asseoir au sol afin de me reposer un peu. Je n'avais pas envie de m'arrêter maintenant, sous prétexte que j'étais fatiguée. Je venais de découvrir quelque chose de bien trop intéressant pour arrêter comme ça.

- Oui, on peut continuer. On devrait bien pouvoir y arriver.

J'étais sûre qu'on y arriverait. Le tout était de savoir quand. Et ça, je ne pouvais pas le prévoir. Je n'étais pas particulièrement impatiente, mais j'aurais aimé que ce soit avant que je ne tombe de fatigue. Je devrais peut-être demander..., pensais-je. Mais je n'avais pas envie d'entendre qu'il fallait arrêter. Je n'aurais qu'à demander plus tard.

Je replaçai donc mon harmonica devant les lèvres et commençai à jouer un autre morceau. Et puis finalement, je m'arrêtai. Il fallait que je demande, c'était bien plus raisonnable. Et puis je prenais peut-être des risques, je n'avais aucune idée des risques que je pouvais courir. Et je ne voulais pas prendre le risque de finir dans un horrible hôpital ou une infirmerie ou quoi que ce soit...

- Hisméria ? Est-ce que c'est normal que je me sente fatiguée à ce point ?

Spoiler:

##   Sam 17 Mai 2014 - 16:47
Anonymous
Invité

- Oui, on peut continuer. On devrait bien pouvoir y arriver

- Très bien, recommençons alors !

Pendant que Yuki jouait de l’harmonica, un souvenir s’empara d’Hisméria

*
« Hisméria les écoutait jouer de ses oreilles, sa peau tremblait lors des crescendos et s'affaissait quand les instruments se taisaient. Agitant ses bras avec force, le chef d’orchestre donnait l'harmonie à tous ces objets. Violons, trompettes, flutes, percussions, tous répondaient présents à son appel et réagissaient avec fureur à ses gestes, tel un dictateur haranguant la foule de ses partisans.

Le concerto s'acheminait vers sa fin en une longue note aiguë. Le calme revenant, suivi d'applaudissement discordant avec la beauté du son qui venait de s'éteindre. Le chef d'orchestre salua le public puis partit rapidement, dédaignant les journalistes et autres personnalités politiques ou sociales qui n'avaient pour but que de faire parler d'eux. Son chauffeur l'attendait, comme toujours, accueillant son maitre avec admiration et dévouement et le conduise en douceur vers sa maison en dehors de la ville, ultime refuge de ses désillusions.

Montant péniblement les marches de son perron et entrant dans le hall de sa demeure, laissant le soin à ses domestiques de ranger ses affaires, le chef d’orchestre alla directement dans sa pièce, le théâtre de sa vie, son lieu de repos et de ses rêves perdus. Sa vie avait été longue, trop longue à son gout. Longue et ennuyeuse... pas d'épouse ni d'enfants, rien de cela l'intéressait. Les femmes n'étaient pour lui que des choses impures, seulement dignes pour les histoires d'un soir et encore ! Quant aux enfants, rien d'autre que des créatures faible et gémissant, pleurant pour un oui ou pour un non. Seul l'amour de la musique lui permettait de rester en ce bas monde. L'amour d'un orchestre qui s'accorde ensemble pour faire sortir de ces bouts de bois et de métal un chant mélodieux et puissant.


Ruminant ses sombres pensées, il s'approchait à petit pas de ses trésors couleur ébène, polis, entretenu avec soin depuis des années par son propriétaire. Les seules choses qui lui rendaient un peu d'humanité. Attrapant un chiffon tant bien que mal du bout de ses maigres bras, il se mit difficilement en tache d'enlever la moindre trace, d'éradiquer le moindre grain de poussière, de gommer la moindre imperfection. Nettoyant méthodiquement chaque pouce carré de surface, il effleurait de temps en temps les touches blanches des pianos. Comme il aurait aimé en faire... devenir le pianiste le plus célèbre, l'égal des plus grands... c'est la destinée qui le prédisposait à ça !

Diagnostiqué aveugle a la naissance, la nature l'avait pourvu de deux grands yeux verrons : l'un bleu, l'autre vert. Seraient-ce cela qui lui forgea ses deux plus grands traits de caractère : son amour pour l'instrument de Bach et son désir de grandeur. Et il se mit à jouer et à apprendre. Solfège, cours particulier, académie des beaux-arts, les plus prestigieuses puis l'accident... il pouvait encore jouer, mais ce n'était plus pareil... il n'avait plus cette dextérité qui aurait impressionné Mozart lui-même.... »

Cependant, les paroles de Yuki sortirent Hisméria se ses pensées et le phénomène de raisonnance s’arrêta automatiquement :

- Hisméria ? Est-ce que c'est normal que je me sente fatiguée à ce point ?

L’adolescent répondit simplement

- Ce genre d’exercice demande en effet beaucoup d’énergie. Il vaut peut-être mieux qu’on s’arrête la aujourd’hui ? Je ne voudrais pas que tu t’évanouisses...
##   Ven 30 Mai 2014 - 15:18
Anonymous
Invité

J'avais repris mon jeu à l'harmonica. Et cette fois, je le ressentais pleinement. C'était si bon. Tellement agréable. J'aurais pu rester là des heures, à jouer sans m'arrêter. Mais j'avais d'autres priorités, et la réussite de mon exercice était l'une des plus importantes.

Mais pourtant, ce n'était pas si simple. Vous savez, chaque note raconte une histoire que tout le monde ne comprend pas. Mais si on est capable de comprendre l'histoire contée par la note, on ne veut plus se défaire de la musique. On reste là, à écouter, on imagine les scènes. Les plus nostalgiques pensent à leur passé, d'autres au futur et d'autres présent. Et on ressent si bien la musique que lorsqu'elle s'arrête, le rêve continue. Parfois on oublie ce qu'in faisait pour se laisser transporter par la mélodie de ses propres souvenirs. On se laisse submerger par un rêve parfois doux, parfois amer, et souvent les deux.

C'était peut-être la fatigue qui faisait ça, ou mon manque d'alcool qui se faisait ressentir, je n'en savais rien. Mais je n'arrivais pas à le détacher de mon jeu. Je soufflai dans l'harmonica, laissant s'échapper un rythme de blues, et je revoyai les moments les plus tristes de ma vie.

« Il se tenait debout dans l'encadrement de la porte, ivre, une cigarette à la bouche. Un truc roulé qui sentait mauvais. Il se droguait. Il était rentré dans la maison, un poignard à la ceinture, les pupilles dilatées, un air mauvais sur le visage. Il allait tuer. Non... Ce poignard, il l'avait toujours sur lui. Il ouvrit la bouche. Un mélange d'alcool et de fumée qui empestait. Il était dangereux.

La peur. Sora et moi nous étions écartées. Il était entrée dans la chambre de Maman. Elle avait crié puis ils avaient commencé à se disputer. Les insultes fusaient. Je craignais le pire. Maman avait hurlé, on n'entendait plus sa voix. Alors Sora avait ouvert la porte. Elle avait été poignardée. Il avait tué Maman. J'étais tombée à genoux. Sora lui avait sauté dessus. J'avais crié. Il l'avait soulevée et écrasée au sol. Elle ne s'était pas relevée. Coma.

Il s'était approché de moi. Il avais un sourire mauvais sur le visage. Non. Il allait... J'avais attrapé le téléphone et composé le numéro de la police. 17... 18... Je ne savais plus bien. 18. Non, c'était les pompiers. Il m'avait attrapé, mais j'avais lancé l'appel. J'avais crié mon nom, mon adresse, alors qu'il m'avait foutu sa cigarette dans la bouche et qu'il déchirait mes vêtements. Je ne pouvais pas me défendre, son truc avait un effet étrange.

La police est arrivée trop tard. »


Je stoppai mon jeu. Cette fois j'étais épuisée, je sentais que si je me levais, j'allais tomber. Hisméria disait qu'il valait mieux en rester là. Il avait sans doute raison.

Il fallait que je me bouge. Après, je devais trouver ma nouvelle chambre et déplacer mes affaires. Ça, c'était encore une épreuve.

Je remerciai Hisméria puis me levai. Je ne vacillais pas, c'était parfait. J'allais récupérer mes affaires, et allumai immédiatement une cigarette. Puis je quittai la salle d'entraînement.

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