Maria s’éveilla doucement ce matin là. Elle ne dormait plus énormément depuis quelques temps, il fallait dire que savoir qu'une multitude de fille se tenait près de vous pendant vos rêverie, ce n'est pas rassurant. Les dortoirs, ce n'était vraiment pas son truc.
Tous ces chamboulements nerveux étaient à peu près passé, bien que son cœur fut toujours aussi frustré et craintif à l'égard des autres. Elle avait peur de se retrouver face à l'une de ces personnes aux pouvoirs étranges, de devoirs subir un quelconque supplice...
M'enfin, ce matin là le temps était à la neige, bien que tout était déjà couvert d'une épaisseur blanche depuis son arrivé, la vision des flocons qui dansaient dans le vent l'apaisait.
Elle sortit doucement de son lit, les autres faisaient du bruit et les moins pudiques se changeaient dans le dortoir. Pour elle, s'était impossible. Elle prit quelques vêtements et se rendit dans les douches où elle se fit une rapide toilette et s'habilla à l’abri des regards des autres. Elle portait ce jour là une tenue des plus discrète, un sweat-shirt gris simple et assez près du corps, moulant ses formes plutôt généreuses. Ses jambes étaient couvertes par son habituel jean slim de couleur noir cette fois et ses bottes montantes jusqu'à mis-cuisses. Elles étaient ses chaussures favorites, et puis elle n'en avait pas vraiment d'autre de toute façon. Elle pensa un instant qu'avec ses maigres réserves d'argent, elle n'irait pas loin, mais préféra repousser cette pensé stupide.
Sa matinée de cours lui parut assez prompt, elle commençait à se faire à l'idée de prendre des cours avec d'autres élèves, elle n'en avait jamais réellement eut, ni à l'orphelinat, ni dans sa "famille d'accueil", mais elle restait particulièrement discrète et n'attirait l'attention que par sa couleur de cheveux inhabituel.
Ce qui était avantageux quand elle avait un professeur en face d'elle c'est qu'elle parvenait à se concentrer que sur ce qu'il disait, n'ayant pas d'amis dans la classe personne ne pensait à la déconcentrer. Donc, elle restait attentive et ne se laissait pas aller dans des réflexions qui n'auraient fait que l'effrayer d'avantage.
Mais la pause du repas arriva, et une élève l'informa que deux de ses professeurs ne pourraient pas faire cours dans l'après midi, ce qui la faisait reprendre très tard. Elle mangea rapidement ce qu'on lui avait servie et partit se promener dans les couloirs de l'établissement. Elle croisa beaucoup de monde, les traces de magies lui apparaissaient bien plus nettement qu'avant sa rencontre avec Olivia où elle se forçait à trouver des raisons logiques totalement fausses à ses flammes qui apparaissaient dans les mains de certaines personnes. Il n'y avait aucune logique là dedans, ils étaient tout simplement dotés de pouvoirs magiques.
Elle se sentit tout à coup épuisée, comme si la fatigue accumulée pendant ces quelques jours l'avait enfin terrassée.
Elle traîna les pieds jusqu'à son dortoir, la porte grinça et révéla une pièce totalement vide. Elle lâcha un soupir de soulagement et se laissa mollement tomber sur son lit. Elle enfouit son visage dans son coussin, étouffant un gémissement.
Après quelques instants ainsi elle se redressa, jetant son regard par la fenêtre qui se trouvait -heureusement- juste à coté de son lit. Elle laissa ses yeux suivre les flocons qui continuaient à tomber depuis le matin. Que c'était beau. Elle éprouvait un triste sentiment, comme si elle n'était pas totalement à sa place ici. Mais elle secoua la tête, c'était la fatigue qui la faisait penser ainsi ! Rien de plus ! Elle avait plus sa place ici qu'ailleurs, c'est ce qu'on lui avait répété depuis qu'elle avait acceptée de venir.
La porte grinça tout à coup et elle se mit à la fixer. Un homme courbé entra en marche arrière, tirant une malle étroite. Aussitôt, dans l'espoir d'être aimable, la jeune femme se précipita pour l'aider.
Il lui apprit qu'une nouvelle n'allait pas tarder à arriver, dans une heure ou une demie-heure. Cette information mit du baume au cœur de la Maria qui retourna vite sur son lit une fois qu'il fut parti. Et pour la première fois, elle s'endormit avec un sourire. Elle entendit le grincement familier de la porte dans son rêve mais ne s'éveilla pas pour autant, elle rêvait à une fille sans visage qui lui tendait sa main et qui lui disait des choses gentilles.

Tout à coup elle ouvrit grand les yeux, réveillée en sursaut. La fille dans son rêve s'était transformée en ours et l'avait poursuivie. Elle se frotta le visage pour faire fuir les brumes du sommeil, et regarda autours d'elle. Elle se raidit et se redressa directement en voyant une fille tranquillement installée sur un lit non loin du sien. Une fille dont les cheveux étaient roux flamboyant. Une fille qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Une fille qui se tenait près de la valise qu'on venait d'apporter. Bref, la nouvelle.

Ce matin, en arrivant, je me suis demandée ce que je foutais là. Je savais juste que j'avais suivis un inconnu. Une personne dont je ne connaissais rien, pas même son nom. On ne m'avait pas dit où nous allions, je n'avais en ma possession qu'un nom: Terrae. Jamais entendu parler. Au premier coups d’œil, Terrae semble être un établissement tout à fait normal. Mais je sens en moi qu'il ne l'est pas et qu'il ne le sera jamais. Allez savoir pourquoi, ici, je me sens chez moi, comme si... Comme si j'y avais ma place! J'ai rapidement fait un tour à l'administration afin de voir les derniers détails, tel que où je dors et le plan de ce labyrinthe! J'ai aussi demandé des détails sur cet endroit inconnu de tous, mais là, personne ne m'a vraiment répondu. Je sors des bureaux et suis accueillie par la neige. Je déteste la neige.  C'est froid, on se vautre en glissant, et quand ça fond, ça devient de la boue. Je ne compte pourtant pas aller tout de suite aux dortoirs, j'ai besoin de connaître un peu les lieux avant. Et surtout cette belle et grande forêt. En short et collant noir, avec seulement un top gris, des bottes de cuir noires et une veste en cuir noir, la course n'est peut être pas une super idée, mais je m'en moque, de toutes manières, je n'ai que très peu de pantalons. Je me met à faire le tour de la propriété. C'est grand ici. Avec patience et habitudes, peut-être arriverais-je à m'y faire. Dehors, on croise peu de personne en cette heure matinale, pourtant, j'ai le temps de me méfier des garçons que je croise. Malgré tout, j'espère pouvoir un jour, ici peut-être, me faire des amis. Une heure et quelque plus tard, je décide de rentrer, afin de ranger mes affaires et d'étudier mon emploie du temps. Je n'ai pas cour de l'après-midi et vu que je ne suis arrivée que ce matin, et que j'ai loupé plus de trois heures de cour, je ne compte pas y retourner pour une demie-heure. Je dois avouer que je redoute un peu ma "rentrée". Je ne connais personne ici. Mais j'ai l'habitude d'être seule. Moi et ma musique sommes devenues les meilleures amies du monde. Je pense à tous ça quand je marche dans les couloirs, à la recherche des dortoirs. Foutus plan, je n'ai jamais su lire une carte! J'ai plus qu'à y aller à l'intuition... En espérant trouver ces dortoirs avant la nuit! Après avoir arpentée les couloirs une dizaine de fois, j'arrive devant une lourde porte ou l'inscription me fait sourire: Dortoir. J'entre et à côté de l'un des lits, mon maigre bagage m'attends. Je place mes longs et lisses cheveux roux sur le côté gauche et m'avance vers ma couche. En face de celle-ci, un autre lit, où est étendu une jeune fille de mon âge, aux longs cheveux noirs. Elle est jolie cette fille. Elle dort à poings fermés... Veinarde! J'ouvre ma valise et sors mon baladeur, que je glisse dans ma poche. C'est à ce moment-là que je me sens épiée. Je me tourne et vois que la fille de tout à l'heure est éveillée. Elle me regarde comme si j'avais un problème. Je me retiens de lui lancer une remarque acerbe et lui souris le plus gentiment possible.
- Salut... Moi c'est Ludmila. Ludmila Parker. Je suis nouvelle ici.
Elle continue de me fixer, mais qu'est-ce-qu'elle a cette fille?

Maria sursauta quand elle croisa le regard ambre de la jeune inconnue.

- Salut... Moi c'est Ludmila. Ludmila Parker. Je suis nouvelle ici.

Elle mit un peu de temps à comprendre que la rousse s'adressait à elle, si peu de gens le faisaient. Elle s'efforça de sourire, et remarquant qu'elle la fixait depuis trop longtemps, détourna le regard, fixant le col de la veste en cuir que portait l'inconnue.

- Je... Je m'appel Maria... Je suis aussi nouvelle, comme la plupart des novices de ce dortoir... Bégaya-t-elle.

Elle avait volontairement passé son nom de famille sous silence, elle ne l'aimait pas du tout. Il était signe de son passé de torture et elle ne le donnait qu'en cas de nécessité.

- Enchantée, Reprit-elle d'une voix faible, Tu veux de l'aide pour t'installer ?

Elle tritura une mèche de cheveux bleus ondulés, la passant entre ses doigts d'un geste timide.
Oui, dans l'ombre ses cheveux avaient dus paraître noir, mais ainsi exposés à la lumière de la fenêtre, la couleur inhabituel de sa chevelure devait sauter aux yeux de la rousse. Qu'allait elle en penser ? Allait elle être choquée ? Ou se moquer d'elle ?
Elle se leva avec l'un de ses habituels mouvements pas très fluide et craintif, se rapprochant d'un pas de la jeune Ludmila. Il y avait entre elles bien deux voir trois mètres, mais une distance plus restreinte était non envisageable tant qu'elle n'avait pas accepté son aide. D'ailleurs, comment allait elle réagir ? Ce n'était pas bizarre de lui proposer ça alors qu'elles ne se connaissaient pas ? Oui, ce genre de doutes inutiles rongeaient trop souvent les pensés de Maria.

Lorsqu'elle s'approche de moi, je remarque que ses cheveux ne sont pas noirs mais bleu. Elle paraît très timide et très.... Craintive. Elle me donne envie de sourire, elle parait tout comme moi il y a longtemps, avant que tout ne change... Avant que je me remette en question. Avant que mon histoire ne dévie.
- Je... Je m'appel Maria... Je suis aussi nouvelle, comme la plupart des novices de ce dortoir... Bégaye-t-elle. Maria... J'adore ce prénom. Je remarque qu'elle taie son nom de famille, peut-être arriverais-je à le connaître un jour? Elle a un passé, ça c'est sûr. Cette fille fait ma taille et ses cheveux me laissent perplexe.
- Enchantée, Reprend-t-elle d'une voix faible. Tu veux de l'aide pour t'installer ?
Je l'observe tranquillement, en tirant sur mes manches, tentant tant bien que mal de cacher mes poignets, qui montre sans mal mon douloureux passé. Je finis par lui faire un clin d’œil.
-Oh! Et puis pourquoi pas? Après tout, plus on est de fous plus on rit! J'espère ne pas paraître trop brusque, mais il faut dire aussi, que c'est la première fois depuis bien longtemps que quelqu'un accepte de me parler!
- Sinon, j'adore tes cheveux! Trop classe comme ça! Je dis en souriant. Ce qui est sûr, c'est que cette fille est détruite... Brisée... Comme moi. Depuis que j'ai vécue moi même le malheur, je me suis rendue compte que lorsque l'on regarde les personnes plus attentivement, nous sommes capables de voir si oui ou non, ils savent ce que veut dire le mot souffrance. Et Maria, elle, à l'air de trop bien connaître sa signification.

Maria n'étant pas très à l'aise elle parvint tout de même à remarquer que la rousse tirait sur ses manches, sans comprendre pourquoi. Mais en remontant son regard sur le visage de son interlocutrice, elle fut surprise que celle ci lui fasse un clin d’œil.  

-Oh! Et puis pourquoi pas? Après tout, plus on est de fous plus on rit!

D'abord elle n'eut aucune réaction, et finalement elle se força à lui faire un sourire, bien que timide. Une pensé effleura son esprit. Elle avait appris depuis son arrivé que les gens ici avaient tous eut de gros problèmes dans leurs passés... Et gros était un faible mot. Alors, pour Ludmila, qu'avait il put lui arriver ? Comment pouvait elle être si joyeuse et si positive ? Pourquoi moi, je n'y arrive pas... se demanda mentalement la fille aux cheveux bleus. Mais rapidement, elle ignora ces questions, Futiles ! Pensa-t-elle, ce qu'avait vécue Ludmila était différent, certainement aussi horrible, mais différent, alors sa manière de supporter la chose l'était aussi.

- Sinon, j'adore tes cheveux! Trop classe comme ça!

Elle fut ramener à la réalité par la douce voix de la rousse. Ses joues se teintèrent de rouge et elle passa une main dans ses cheveux avec un mouvement septique. Mais cette fois, elle n'eut pas besoin de se forcer à sourire, au contraire même, ses lèvres s'étirèrent sans pour autant découvrir ses dents.

- Merci beaucoup... Dit elle de son habituelle voix faible.

Un compliment pareil était pour elle vraiment réconfortant, tout le monde se moquait de ses cheveux, et bien qu'elle ait renoncé à se les teindre, elle n'aimait pas leur couleur.
Elle vint s'asseoir près de Ludmila, soudain bien plus à l'aise et posa ses yeux couleur océan sur la valise. Elle avait une valise au moins. Maria n'avait même pas eut ça.
Elle se tourna, affichant un sourire, bien que discret, vers la rousse. Est ce qu'elle sait ? Se demanda-t-elle tout d'abord. Elle tira sur le bout de son pull, ne sachant pas vraiment si c'était à elle de lui en parler.

- Je... Les choses dans cette institue peuvent être assez étranges... Enfin... Il y a des choses bizarres ici, tu les découvriras vite sans doutes... Elle fit une pause et secoua la tête. Oublies, je voulais juste que tu ne sois pas frustrée si...

Elle ne savait vraiment pas comment lui en parler, elle même n'aurait pas crue à l'existence des pouvoirs si Olivia ne s'était pas métamorphosée sous ses yeux, or, Maria en était incapable, et sans preuves elle ne doutait pas que Ludmila la prenne rapidement pour une folle. Elle lâcha un soupir, fixant ses mains posés sur ses genoux. Ce n'était pas à elle de lui en parler, elle ne saurait même pas quoi dire et comment lui expliquer alors qu'elle se remettait à peine du choc.

- Bon, par où commençons nous ? Demanda-t-elle en désignant la petite valise qui trônait non loin du lit.

Allaient-elles devenir amies ? C'était une espérance qui réjouissait la novice.

Un faible sourire étire les lèvres de mon interlocutrice. Elle est étrange cette fille. Mais elle à l'air gentille. Calme. Pessimiste. Détruite. Agréable et généreuse.
- Merci beaucoup. Me dit-elle en passant sa main dans ses beaux cheveux. J'aimerais beaucoup avoir une couleur aussi originale, roux, ce n'est que trop commun à mon goût.
-Je... Les choses dans cette institue peuvent être assez étranges... Enfin... Il y a des choses bizarres ici, tu les découvriras vite sans doutes... Elle fit une pause et secoua la tête. Oublies, je voulais juste que tu ne sois pas frustrée si... Oh là deux secondes! Je veux savoir moi! J'ai envie de comprendre ce que je fais là et pourquoi je suis là. J'arriverais bien à savoir, je peux être très déterminé quand je veux.
- Bon, par où commençons nous ? Demande-t-elle en désignant la petite valise qui trône non loin du lit. Je hausse les épaules.
- Bof, laisse tomber! Je n'ai rien là dedans, juste deux tee-shirt et trois jupes! Même pas le temps de récupérer mon téléphone! Mais... J'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'est cet endroit, et pourquoi je m'y sens si... Bien? Je ne sais pas en fait!  J'ai l'impression d'être chez moi pourtant... Ici... Nous sommes si loin de la France! Je soupire en pensant à tous ça. Maria à l'air songeuse. Elle est vraiment mignonne comme fille, elle doit faire des jalouses et des envieux! Je souris une nouvelle fois, laissant mes pensées sombres de côtés, pour moi commence une nouvelle vie, pourquoi m'embêter avec de douloureux souvenir?
- Ça te tente une balade en forêt? On pourrait apprendre à se connaître! Je ne connais personne ici et... Je sais pas, tu m'as l'air sympa! En plus j'adore ton style! Je dis en souriant.
Et si c'était le début d'une belle amitié? Et si finalement, mon passé me laissait en paix? Et si je me faisais accepter ici? Et si j'arrivais à oublier? Et si Maria voulait bien devenir mon amie? Je me surprends à être pessimiste. Je ne l'ai jamais été. Enfin presque. Mais la dernière fois était un cas de force majeur.
- Mais... Je comprendrais si tu as plus important à faire... Après tout, on ne se connait pas... Je baisse la tête et mes cheveux tombe sur mon visage. Je suis désespérée. Désespérée de voir qu'une nouvelle personne puisse encore détruire ce que je suis en me repoussant.

Elle haussa les épaules et ajouta calmement :

- Bof, laisse tomber ! Je n'ai rien là dedans, juste deux tee-shirt et trois jupes! Même pas le temps de récupérer mon téléphone! Mais... J'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'est cet endroit, et pourquoi je m'y sens si... Bien? Je ne sais pas en fait!  J'ai l'impression d'être chez moi pourtant... Ici... Nous sommes si loin de la France!

Elle ne dit rien tandis que la rousse soupirait. La France ? C'est de là qu'elle venait ? C'était réellement à l'autre bout du monde. Alors comme ça, elle se sentait chez elle ici ? Peut être que c'est ça, qui lui donnait la force d'être comme elle était... Où peut être qu'après avoir découvert le secret des lieux -les mystérieux pouvoirs des élèves entre autre- et avoir passer de longs moments dans un dortoir commun, elle se sentira aussi peu chez elle que Maria. Bien que la jeune fille se sente mieux ici qu'à son ancien logement, l'endroit n'était pas non plus sa maison. La rousse interrompit de nouveau le cour de ses pensés.

- Ça te tente une balade en forêt? On pourrait apprendre à se connaître! Je ne connais personne ici et... Je sais pas, tu m'as l'air sympa! En plus j'adore ton style!

De nouvelle taches rouges vinrent colorer ses joues alors qu'elle regardait Ludmila sourire. Sérieusement ? Pensa-t-elle. C'était improbable, allaient elles devenir amies ? Ce serait génial ! Bien qu'elle ne l’afficha pas par crainte de choquer ou de déranger son interlocutrice, tout son intérieur bouillonnait de joie.

- Mais... Je comprendrais si tu as plus important à faire... Après tout, on ne se connait pas...

Elle secoua vivement la tête pour lui dire non. Elle tendit sa main, mais suspendit son geste. Pouvait elle se permettre de la toucher ? N'était ce pas un énorme manque de respect ? Elle inspira une grande bouffée d'air et posa sa main sur l'épaule de la jeune fille en se mordant la lèvre. Elle se pencha en suite en avant et tacha de croiser son regard.

- Je... J'accepte volontiers...

Remarquant que la jeune fille ne semblait plus très à l'aise elle se força un peu à ajouter :

- J'aimerais vraiment que l'on devienne des amies... Enfin si tu veux !

Elle se forçait à le dire, mais elle le pensait réellement, la nouvelle avait l'air d'être une fille bien, même si son tempérament semblait totalement différent de celui de la novice aux cheveux bleus. Après avoir touché son épaule, il y avait un autre geste que les amis faisaient, mais elle hésita, pouvait elle se le permettre ? Être ainsi tiraillait par la crainte d'être battue ou rejeter au moindre faux pas était vraiment une sensation horrible.
Elle prit son maigre courage et glissa sa main dans celle de la rousse, se levant et la forçant à faire de même.

- Je met ma veste et on y va !

Elle n'attendit pas de réaction de la jeune fille, lâcha sa main et se tourna vers son lit. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre près de ses affaires. Il ne neigeait plus, la couche blanche semblait rayonner sous le soleil. Elle prit son long manteau et l'enfila. Elle se sentait un peu mal à l'aise d'avoir pris sa main, ce n'était pas son genre bien que les contact physique soit plus facile entre filles.

Maria secoue vivement la tête en posant sa main sur mon épaule et de plonger son regard dans le mien. Intérieurement, je saute de joie. Serait-ce à dire qu'elle m'accepte?
- Je... J'accepte volontiers... Malgré son oui, je reste perplexe, le fait-elle avec envie ou par pitié? Mais très vite elle ajoute:
- J'aimerais vraiment que l'on devienne des amies... Enfin si tu veux ! Je souris timidement, est-elle vraiment sincère? Pour de vrai? Elle glisse alors timidement sa main dans la mienne. Elle est vraiment timide. Je n'ose pas bouger, ni même parler, je ne sais pas vraiment comment réagir. J'ai tellement peur de me voir une nouvelle fois me faire rejeter! Ce sentiment si doux qu'est l'espoir se confond avec ma crainte de me voir une nouvelle fois refuser le bonheur. Elle me redresse alors et file vers son lit.
- Je met ma veste et on y va ! Je souris tandis qu'elle regarde le temps. Pour une fille comme moi, voir qu'une personne accepte votre présence relève du rêve. Aussi, je fais quelque chose de totalement inattendu et en même temps, montrant une certaine envie d'avancer: J'ouvre ma valise et y dépose mon baladeur, éteint. Mon baladeur a été mon seul et unique point de repère dans ce monde de brute dans lequel j'ai évolué. Je finis par me redresser en écrasant une unique larme sur ma joue, de façon, je l'espère, imperceptible. Je me tourne vers ma première rencontre depuis des mois et souris en m'approchant d'elle. Le temps n'est plus à la neige mais au soleil. Le duvet blanc resplendit de beauté et j'en viens à me demander pourquoi je déteste autant ça, avant de me rappeler douloureusement. Sans gêne aucune, je lui reprends la main, pour lui montrer que moi aussi, j'ai envie que l'on devienne amies.
- Bon... On va affronter ce froid polaire? Je dis en un clin d’œil. Sans attendre sa réponse, je nous précipite vers la lourde porte, le sourire au lèvres.