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Mes larmes pourront-elles réparer ce qui a été brisé ? [Mon Ipiu d'amour <3]
##   Dim 14 Aoû 2016 - 22:36
Nathanaël Lancer

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Nathanaël Lancer
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Ce matin de novembre, Nathanaël se réveilla en douceur, comme présageant une agréable journée. Cela faisait deux semaines qu'il s'était repris en main, sortant de cette léthargie dans laquelle il s'était laissé aller. Plus jamais, il se l'était promis, plus jamais... Avant de se lever, il repensa à tout ce qui s'était passé et grimaça. Il se sentait si honteux.

Son état depuis le début de l'année s'était progressivement dégradé. Les cauchemars avaient repris de plus bel, toujours le même. Il arrivait chez lui et découvrait les corps sans vie de sa famille. Il voulait crier, mais aucun son ne sortait de sa bouche et alors il se réveillait en sursaut, tout en sueur. Parfois, lorsqu'il arrivait dans le salon, les agresseurs étaient toujours là et se jetaient sur lui pour le torturer et le tuer et c'est à ce moment-là seulement qu'il échappait au cauchemar.

Ces mauvais rêves et les nuits d'insomnies s'étaient alors marqués progressivement sur son visage, puis sa posture, mais sans que cela n'aie été catastrophique, juste à la limite pour que personne ne se soit réellement inquiété. Il s'était aussi éloigné de ses amis, sauf Elle, mais il fallait croire que pour elle aussi tout n'était pas rose, parce qu'entre eux également, un fossé avait peu à peu commencé à se creuser. Ce n'était pas un éloignement définitif, mais une sorte de nécessité que les deux semblaient avoir ressenti de préserver l'autre. Pour Nathanaël, en tout cas, c'était la crainte de paraître ainsi devant son amie. Ils ne s'étaient pas fuis, mais se voyaient de moins en moins souvent. Puis elle était partie en vacances, était revenue et était partie pour une durée indéterminée cette fois. Elle lui avait expliqué qu'elle allait voir de vieux amis et lui avait laissé un numéro de téléphone en cas de besoin. Le Terre n'avait rien eu à redire, car elle était libre, comme il l'avait toujours souhaité, alors il n'avait rien le droit de lui reprocher. Il ne savait pas si elle allait revenir, mais il devrait vivre avec ça. Il est commun de dire qu'on n'oubliait jamais son premier amour. Le Titan se demandait s'il ressentirait ce qu'il avait ressenti et ressentait toujours pour elle pour une autre personne. Au fond de lui, il était persuadé que non. Il n'avait pas attendu aussi longtemps pour rien. Ce serait elle et personne d'autres, même si ce n'était pas réciproque, même si cela ne devait jamais l'être...

Après le départ de la Tonnerre, son état avait considérablement empiré. Peut-être que finalement, elle le maintenait sur pied, lui donnait sans s'en rendre compte la force d'avancer. Il avait perdu du poids et dormait toujours aussi mal. Ses rêves étaient devenus de plus en plus horrible. Tandis qu'au début il n'était qu'un spectateur, voir une victime, il était soudain devenu acteur de l'horreur. Il lui arrivait de se voir manier le couteau. C'était devenu lui, l'agresseur. Il avait beau hurler, son corps ne lui obéissait pas. Il se voyait agir, impuissant. Il se réveillait à chaque fois ruissellent de sueur, tremblant, paniqué et sanglotait pendant des heures.

Le Terre avait alors commencé à sécher les cours et à passer la moitié de son temps dans le parc pour travailler. Il n'utilisait plus son pouvoir, mais ses muscles. L'effort physique lui faisait du bien, libérait son esprit. Il y avait aussi les moments où il pensait à elle. Cela l'apaisait, malgré la douleur de la savoir loin de lui, le maintient sain d'esprit, comme si elle représentait sa bouée de sauvetage. Il passait la dernière partie de son temps à méditer, ne plus penser à rien, se renfermer sur lui-même... il n'avait rien trouvé de mieux. Sa capacité de Titan aussi ne lui avait laissé aucun répits. Il cassait de plus en plus de choses et par conséquent se blessait de plus en plus souvent. Pourtant, il avait persisté à penser que tout était normal, que la situation allait s'arranger, que tout irait bien. Comment pouvait-on se voiler la face de pareille façon ? Il était pathétique.

C'était le jour où il avait dû serrer sa ceinture d'un deuxième cran, il y a deux semaines de cela, que le jeune homme s'était rendu compte de son état de délabrement. Il y avait eu comme un déclic, une décharge électrique. Il s'était progressivement coupé du monde. Voir les autres, leur joie, leur calme le blessait, car cela le ramenait continuellement à sa famille. Il rageait. Il ne se pardonnait pas d'avoir survécu, mais après avoir réalisé ce qui lui arrivait, il se détesta encore plus de gâcher cette chance qu'il avait de vivre encore. Il devait chérir cette chance pour sa famille. Il avait décidé de se reprendre en main. Il fallait qu'il se trouve un but, qu'il fasse quelque chose de sa vie. Il avait continué à travailler au parc, mais moins longtemps.

Nathanaël était retourné à la bibliothèque pour continuer à étudier de son côté. Il ne se focalisait pas sur un domaine, mais touchait un peu à tout. Il ne savait pas encore à quoi il aspirait. Comme il avait passé ses examens finaux haut la main quelques mois plus tôt, il lui fallait maintenant décider de son avenir. Il ne savait pas encore ce qu'il pouvait faire pour changer le monde, car c'était son objectif. Il voulait laisser sa marque, faire quelque chose de vraiment bien. Le Terre n'était pas vivant pour rien et il désirait que sa vie serve à quelque chose. Il se cherchait. Parfois, il retournait vers le Chêne. Cet arbre le réconfortait, semblait lui donner de la force. Il aimait y rester pour réfléchir, se reposer, évacuer ses soucis. Y grimper lui permettait d'oublier un instant, l'effort occupant son esprit, cela l'apaisait. La sérénité le gagnait aussi lorsqu'il jouait du piano. Oui, c'était une autre nouveauté dans la vie du Titan. Ces moments passés dans la salle de musique étaient toujours revigorants.

Il avait repris du poids, mais n'avait pas encore retrouvé sa corpulence d'origine. Les cauchemars le hantaient toujours, mais moins souvent, comme si son mental avec un impact sur son inconscient, ce qui n'était peut-être pas si illogique que cela. Il avait retrouvé de la force. Il n'avait pas le droit d'abandonner. Il vaincrait d'une manière ou d'une autre.

C'est avec cette idée en tête que Nathanaël se leva, plein de détermination et de vigueur retrouvée. Il se doucha, puis s'arrêta un instant devant son reflet. Il était devenu un homme. Il aurait 17 ans dans quelques mois. Son corps s'était modifié depuis qu'il était arrivé à Terrae. Une faible pilosité avait commencé à lui pousser au menton, mais, depuis qu'il s'était repris en main, il se rasait tous les jours. Il ressentait aussi des choses qui l'avaient d'abord un peu effrayé, mais il avait déjà abordé le sujet avec son père et il s'était vite habitué à son « nouveau » corps. Cela pouvait paraître comique qu'un surdoué, en avance dans quasiment tous les domaines, ait été en retard dans celui-là.

Le Titan finit de se préparer et, avant de sortir, enfila le pull que la Tonnerre lui avait offert, comme une protection contre le malheur. Était-il devenu superstitieux ? Il se dirigea vers la cafétéria pour prendre son petit-déjeuner. C'était devenu un passage obligatoire, trois repas par jour, plus quelques collations. Il savait qu'il devait encore reprendre un peu de poids et en plus de travailler sa musculature, mais il était déjà content du résultat. Puis, il se rendit à la bibliothèque comme tous les matins depuis sa prise de conscience. Sauf que ce matin-là, lorsque Nathanaël ouvrit ses mails sur l'un des ordinateurs destinés aux étudiants, il eut l'agréable surprise de voir que son amie lui avait envoyé un mail. Son sourire, cependant, s'effaça bien vite.

Salut Nath...
C'est Ipiu, désolée ça fait vraiment longtemps, mais pour moi c'était un peu comme si on s'était quitté hier. Il s'est passé  beaucoup de choses et je ne sais pas trop ce que je peux te dire par mail. Pardon.
Déjà je voulais te dire que je vais bien, enfin mieux, et que tu ne dois plus t'inquiéter si tu le faisais encore. Je... sors du comas. J'ai eu un petit accident en France, mais ça va bien maintenant. Je suis hors de danger.
Je suis désolée. Désolée d'être partie sans te dire au revoir de vive voix. Désolée de t'avoir abandonné si longtemps... Pardon. Je suis une amie pitoyable, c'est pas la première fois que je disparais sans prévenir et je comprendrais que tu m'en veuilles énormément et que tu n'aies plus envie de me voir...  Je le comprendrais.
Je suis actuellement à l'hôpital de Terrae, service de médecine physique et rééducation chambre 3, et si tu veux me voir... sache que moi j'en ai envie et que tu comptes beaucoup pour moi. Je suis égoïste comme d'habitude désolée...
Encore pardon,
Ipiu.


Le Terre se mit à trembler. Il dut relire le mail une seconde fois, espérant ne pas avoir compris correctement, mais non. Elle était ici, à Terrae, et elle sortait du coma ! Depuis combien de temps était-elle rentré ? Il avait tellement été aveuglé par ses propres soucis qu'il n'avait même pas cherché à la contacter, il ne s'était pas inquiété de savoir comment elle, elle allait, où elle en était de son voyage, si elle comptait bientôt rentrer. Rien... et c'est elle qui pensait être une amie pitoyable ? Non, il ne permettrait pas qu'elle pense cela d'elle-même. La Sensitive lui avait donné le numéro de la chambre et le service, il n'hésita pas un instant. Le Titan se leva et partit sans même se déconnecter. Il ne pensait plus à rien d'autre que de la revoir. Jamais de sa vie il n'avait couru aussi vite. La force du désespoir de l'avoir oubliée ou l'envie d'être auprès d'elle, il ne savait pas, lui donnait l'énergie nécessaire pour ne pas flancher.

Nathanaël se trouva bientôt devant l'hôpital. Malgré son impatience, il ralentit et se mit à marcher. Il ne voulait pas créer d'incidents comme la dernière fois. Le chemin à prendre était connu, il ne passa donc pas par la réception et gravit quatre à quatre les escaliers menant au bon étage. Arrivé en haut, il se dirigea directement vers la chambre numéro trois, toqua à la porte et entra, mais la pièce était vide. Il eut un frisson d'angoisse, mais se reprit rapidement. Avant de penser au pire, il valait mieux poser la question à quelqu'un du personnel médical. Il se retourna et tomba nez à nez avec une jeune femme dans un fauteuil roulant. Le Terre resta figé, la bouche ouverte, sans comprendre. Son cerveau semblait s'être arrêté, bug... Était-ce possible ? Pourquoi ne lui avait-elle rien dit dans son mail ?

Il tomba aux pieds de son amie, posa ses mains, puis sa tête sur les genoux immobiles de la Tonnerre et fondit en larme. Il l'avait abandonnée alors qu'il avait promis de toujours être là pour elle. Le Titan avait été trop obnubilé par ses propres problèmes pour soutenir et aider celle qu'il aimait. Quel droit avait-il de se présenter devant elle ? Elle l'y avait invité, certes, mais il ne le méritait pas, il ne la méritait. Il l'aimait et pourtant, il l'avait abandonnée... il l'avait abandonnée...


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##   Lun 15 Aoû 2016 - 0:04
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J’expire longuement un air chaud de mes poumons essayant de reprendre mon souffle alors que des gouttes de sueur perlent sur mes tempes. Après des mois sans sollicitations mes muscles ont commencé à fondre et à s’enkyster. Pourtant jour après jour je fais des progrès, j’arrive maintenant à faire quelques transitions de fauteuil… A autre fauteuil et à me déplacer seule. J’ai eu de la chance, beaucoup de chance et je m’en rends compte en voyant à quel point les choses me sont devenues difficiles aujourd’hui. Pourtant, ça me réjouis.
Aaron, pense que je suis folle. Les médecins pensent que je suis folle. Je crois qu’ils se disent que je suis dans le déni, que j’crois qu’un jour je remarcherais. Ils ont tort. Ce qui me réjouit c’est bien justement cela, de ne plus pouvoir remarcher. Je suis une arme cassée, alors je peux vivre pour moi.
MAIS PUTAIN LA JE MEURS ! Je repose l’altère que j’utilisais un instant plus tôt à bout de souffle. Maintenant je ne peux plus compter que sur mes deux bras, et ils se fatiguent tellement vite… Il faut que je les renforce. Alors chaque jour je fais de la kiné, deux fois par semaine je vois un ergothérapeute qui me réapprend les gestes de la vie quotidienne. Les infirmières aussi m’aident, sans parler des médecins, mais je les vois moins… Ils se contentent de passer de temps en temps pour voir l’état dans lequel je suis et ajuster mon traitement. Mes plaies sont presque toutes refermées, bon presque… Mais on ne va pas chipoter. Dès qu’on m’enlèvera mon dernier bandage sur le flanc gauche je pourrais réapprendre à me laver (je rêve d’une putain de douche !) et éventuellement retourner chez moi. Bon okay, je n’ai pas vraiment de chez moi mais j’en ai parlé avec les médecins et à priori c’est possible d’aménager les chambres des dortoirs. Donc d’ici un mois ou deux, j’pourrais retourner en milieu ordinaire et recommencer tranquillement à bosser.
En fait j’présume que les gens qui me regardent aujourd’hui voient ce que j’ai perdu… Mais moi je ne vois que ce que j’ai gagné… Je vois chaque jour mes progrès, je vois que je ne stagne pas, que je pourrais être indépendante malgré tout, et que… je ne suis plus celle qu’ils ont créée. Tout baigne en somme ?
La séance s’arrête et la kiné me propose de me reconduire dans ma chambre. Je lui dis que je veux y aller seule. Ce qui est justifié, je suis fatiguée sans être épuisée.

C’est alors que… Oui, non, on se dévisage l’espace d’une seconde. Un toute petite seconde, on ne se reconnait pas tout à fait et il se jette sur moi. Sur mes genoux, je n’ai pas le temps de noter qu’il a des cernes ou que ses cheveux ont un peu poussé. Je le reconnais alors qu’il a perdu du poids et mon cœur se serre. Qu’est-ce que j’ai manqué ?

« Oh Nathou ! »

Je n’aime pas te voir comme ça mon grand. Pleures pas, si tu pleures moi aussi j’vais pleurer. J’me mords l’intérieur de la lèvre pour ne pas plonger dans le piège de la larme facile. Je caresse tout doucement sa nuque et ses cheveux essayant de lui apporter un peu de réconfort. Je ne sais pas trop quoi faire pour endiguer ce flux d’émotions… Car malgré son chagrin, je ne peux m’empêcher d’être heureuse de le revoir. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je sens des larmes sont retenues dans mes yeux. Pas logique. Je suis tellement contente de retrouver mon ami. Il m’avait manqué, je ne savais pas à quel point avant de le revoir.
Je ne sais même pas qui j’ai en face de moi, les choses ont pu changer. Il a changé, j’ai changé… Mais il est là et ça fait du bien de le sentir si vivant. Si proche. Il n’était plus qu’un souvenir, avant même de partir nous nous étions éloignés. Je commence à parler :

« Le pull te va vraiment bien, mais t’as grandi non ? C’est l’impression que j’ai. Ça te va bien aussi d’être grand. Par contre t’as l’air plus fin, les régimes c’est de la merde, je suis certaine que tu l’sais, du coup j’en déduis que la nourriture de la cantine s’est encore dégradée ? Dès que je sors j’essaie de te faire quelque chose der correct ! »

Mais bientôt les mots manquent à nouveau. J’ai l’impression de meubler et j’aime pas ça. J’aime pas qu’il pleure alors j’essaie de détourner son attention. Je dis des bêtises pour le faire rire. Pour pas me rendre compte que c’est pour moi autant que pour lui qu’il pleure. J’ai pas envie de pleurer, j’ai envie de rire.

« Je suis heureuse de te revoir ! »


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
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― Pierre Bottero, Ellana
##   Lun 15 Aoû 2016 - 15:13
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Nathanaël pleurait comme il ne l'avait jamais fait, plus violemment que jamais. Il évacuait tout, sans se contenir. Il n'y arrivait plus. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il laissait exprimer son chagrin, mais cette fois il ne cherchait pas à se brimer, ne se sentait plus stupide ou faible de laisser ses émotions transparaître. Tout ça n'avait plus d'importance. Il pleurait pour sa famille qu'il avait abandonnée, il pleurait pour elle. Que se serait-il passé si elle n'était pas revenue ? Sa voix... l'entendre fut à la fois doux et éprouvant. Ses caresses l'apaisèrent un peu, mais il n'osait pas relever la tête, croiser son regard. Il avait trop honte. Comment pouvait-il se pardonner ? La Tonnerre pourtant semblait ne pas lui en vouloir. Il ne comprenait pas qu'elle ne soit pas en colère après lui. Si elle ne lui avait pas envoyé ce mail, il ne serait jamais venu la voir, par ignorance. Le Terre s'en voulait tellement.

Elle lui parlait et il comprenait tout, malgré ses sanglots qui ne s'étaient pas encore tus. Ce qu'elle disait semblait si anodin, comme si rien de grave ne s'était passé, comme s'ils ne s'étaient simplement pas vus depuis quelques temps. Est-ce qu'il avait grandi ? Sans doute un peu, quelques centimètres peut-être, mais il s'en fichait. La référence à son poids lui fit mal. La Sensitive avait remarqué, bien entendu. Pour lui, c'était un rappel acerbe de sa déchéance, de sa lâcheté. Le Titan serra le tissu du pantalon de la jeune femme sous ses doigts. Qu'est-ce que ça faisait mal. Lui, le génie qui voulait changer le monde, qui voulait laisser sa marque dans l'histoire, n'avait même pas été capable de garder la tête hors de l'eau, n'avait pas été là pour la femme qu'il aimait. Il était pitoyable. Comment pouvait-il espérer faire quelque chose de bien, alors qu'il n'était lui-même pas quelqu'un de bien...

Nathanaël ne put s'empêcher de relever la tête et de la fixer lorsqu'elle lui annonça qu'elle était heureuse de le revoir. Il posa délicatement une de ses mains sur la joue de son amie. Il entrouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Il voulait lui dire que lui aussi était heureux d'être là avec elle, mais n'y arrivait pas, comme s'il n'en avait pas le droit. Il avait la gorge nouée par le chagrin, la culpabilité, alors il resta muet, son regard plongé dans ses beaux yeux violets. Elle souriait, mais avait tout de même l'air émue. Le Terre ne voulait plus qu'elle souffre. Ce n'était pas juste. Il allait se racheter, il allait rester à ses côtés pour l'aider, la soutenir. Il ne l'abandonnerait plus, plus jamais. Alors, peut-être qu'un jour, il serait à nouveau digne d'elle.

Il balaya mentalement tous les projets qu'il avait pus faire, toutes les idées qui lui avaient traversé l'esprit. Il savait ce qu'il voulait faire de sa vie. Il allait le faire pour elle. Nathanaël ne savait pas encore s'il allait choisir la médecine pour essayer de trouver le moyen de la guérir ou s'il allait plutôt partir dans la robotique pour trouver un moyen auxiliaire pour l'aider, mais il ne la laisserait pas tomber, pas cette fois. S'il ne trouvait pas encore de raisons de vivre pour lui, il allait vivre pour elle.

Je suis désolé...

Sa langue s'était enfin déliée, mais il ne pouvait rien dire de plus. Il ne souhaitait pas lui faire une nouvelle promesse qu'il ne tiendrait peut-être pas.

Je suis tellement désolé...


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##   Lun 15 Aoû 2016 - 20:54
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Encore une fois je dois plaider coupable pour le mal que je fais à mon ami. Je lui fais du mal, c’est certain, pourtant je ne m’amuserais jamais à trafiquer ses sentiments pour arranger les choses. Je sais qu’il ne me le pardonnerait jamais, tout comme il me serait impossible de me pardonner, alors je lui montre que je suis de retour, l’étreignant et caressant son dos pour essayer de le calmer.

Je me sens tellement impuissante… J’ai envie qu’il aille bien, qu’il soit heureux. Comme toujours non ? J’ai toujours eu envie qu’il soit heureux, même lorsque je le fuyais. Je pensais juste qu’il serait plus heureux sans moi. Je crois que j’avais raison en fait. Surtout quand je le vois pleurer comme ça. Nathou… Ses mains agrippent le tissu de mon pantalon de survêtement, j’aurais aimé être plus présentable. Je dois lui faire une sale impression, si j’avais été un peu plus apprêtée alors… Peut-être qu’il n’aurait pas été si choqué de me voir.
Je comprends que ça soit dur de me retrouver. Si tout va bien pour moi, de l’extérieur j’ai l’air pitoyable. Il n’est pas le seul à avoir maigri. Une perfusion ça vous maintient en vie, pas en formes… Le survêtement lâche se plaque sur mes jambes amyotrophiques à force de ne plus bouger. Bon, j’avoue ça aurait pu être pire hein ? J’aurais pu être en pyjama d’hôpital. Les trucs qui vous laisse les guibolles à l’air, ça donne l’air pitoyable à tout l’monde ces machins.
Il lève enfin son visage pour me regarder. Il pose sa grande menotte sur ma joue et je lui souris. Parce que j’ai pas envie que nos retrouvailles soient tristes. Moi je suis tellement heureuse qu’il soit là. En bonne santé. Je comprends que je ne lui donne pas la même impression mais ça me brise le cœur quand il s’excuse. Ma main recouvre tendrement la sienne sur ma joue et je la serre doucement.

« Tout va bien Nathou, je t’assure… Alors ne dis pas que tu es désolé et arrêtes de pleurer. Racontes-moi ce que j’ai manqué, que tes plantes vont bien, que t’as lu un article génial, que ça allait, que ça allait pas… N’importe quoi, mais pleure pas, parce que tout va bien. »


Mes mots sont maladroits, je ne sais pas trop quoi dire. Je vois une infirmière qui s’arrête un instant me regardant comme pour me demander si j’ais besoin d’aide. Je lui souris, non je ne n’ai pas besoin d’aide. Il ne m’importune pas, mais je comprends aussi que nous avons empiété sur l’espace public. J’imagine que ce n’est pas grave, et en même temps... Je n’ai pas envie que tout le monde nous voie comme ça. Le faire entrer dans ma chambre ? ça me semble une mauvaise idée, les chambres d’hôpital rendraient n’importe qui malades.

« Et si on allait se prendre un chocolat chaud et qu’on s’asseyait au kiosque pour parler ? »

Je prends un ton faussement désinvolte, mais c’est un choix tout à fait délibéré. Je crois qu’il en a déjà assez vu pour aujourd’hui, pas besoin qu’il voit ma chambre, mon colocataire scopé ou je ne sais quoi qui l'effraierait. Je sais que la situation n’est pas idéale, ce n’est pas la peine qu’il s’inquiète pour rien. Je ne mens pas quand je dis que tout va bien.


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##   Mar 16 Aoû 2016 - 22:41
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À présent que Nathanaël avait osé lever le regard vers son amie, il ne parvenait plus à détourner les yeux. Elle était là, elle était revenue. Il avait peur qu'en clignant des paupières, elle ne disparaisse, alors il la fixait. Il continuait à pleurer silencieusement, sans sanglots, partagé entre le soulagement de l'avoir retrouvée, la joie d'être à nouveau auprès d'elle et la culpabilité, toujours. La main de la Tonnerre vint se poser sur la sienne et la serra légèrement. Il lui sourit. Le choc de la voir si diminuée s'était déjà en partie dissipé. Elle avait le don de l'apaiser. Il allait prendre soin d'elle, il allait la remettre d'aplomb, il ne l'abandonnerait plus. Le Terre avait tout de suite compris qu'elle ne remarcherait pas, pas sans une avancée majeure de la recherche. Cela pouvait paraître étonnant qu'il n'ait eu aucun doute, mais il avait juste su et il ne pouvait pas concevoir qu'elle ne grimperait plus jamais aux arbres, qu'elle ne courrait plus jamais à ses côtés. Non, il allait tout faire pour l'aider.

La Sensitive lui dit que tout allait bien, elle tenta de le rassurer, lui demanda d'arrêter de pleurer. Il hocha la tête. Elle avait raison. Il ne devait plus pleurer. Il l'avait assez fait. Le Titan renifla une dernière fois et s'essuya les yeux et les joues. Comme il était déjà bien plus calme, il parvint sans trop de mal à se contenir. Il eut un de ces petits rires gênés, ceux qu'on a lorsque quelqu'un nous remonte le moral alors qu'on sanglote. Il hocha à nouveau la tête et sourit. Il savait pertinemment que tout n'allait pas bien, mais ce n'était pas grave, pour le moment. Il y avait eu assez de drame pour la journée. Et puis, la situation devait être déjà suffisamment difficile pour la Tonnerre. Il ne souhaitait pas lui rajouter de la peine inutile.

D'accord.

Nathanaël n'aima pas sa voix rauque, se racla la gorge, espérant que cela allait passer. Il se recula et se releva, puis jeta un coup d’œil dans le couloir. Une infirmière venait de passer, il ne l'avait pas vraiment regardée. Il n'y avait que son amie qui comptait. Il ne lui proposa cependant pas d'aide. Si elle en avait besoin, il savait qu'elle n'hésiterait pas à lui en demander, mais elle était forte, indépendante. Il ne s'inquiétait pas pour ça. Les deux jeunes se mirent en route.

En chemin, le Terre ne put s'empêcher de réfléchir à tout ça. La Tonnerre faisait preuve d'un immense courage. Il n'en était que plus admiratif. Elle avait choisi de ne pas s'apitoyer sur son sort et il la reconnaissait bien là. Même si cela lui demanderait un effort conséquent, il se promit d'essayer de lui changer les idées. Son amie n'avait sans doute pas besoin d'un pleurnichard à côté d'elle. Il l'écouterait si elle avait besoin de parler, lui parlerait si elle avait envie d'écouter, mais il ne laisserait plus son chagrin s'exprimer. Cette étape était à présent révolu. Il s'était suffisamment attristé. Il s'était trouvé un nouveau but dans la vie, alors il allait s'en tenir.

En arrivant devant l'ascenseur, Nathanaël prit l'initiative d'appuyer sur le bouton. Il aurait aimé engager la discussion avec la Sensitive, lui dire des choses intelligentes, mais rien ne venait. Il décida donc de répondre à ses questions, enfin certaines. Il n'était pas sûr que lui raconter sa mésaventure soit optimale pour lui remonter le moral. Cependant, si elle lui posait la question, il ne lui mentirait pas. Il n'en avait pas envie, même si cela lui ferait mal, ravivant la honte. Elle avait le droit de savoir ce qu'elle avait manqué pendant son absence.

Dès que tu pourras sortir, je t'emmènerai au parc. J'y ai pas mal travaillé. J'espère que tu aimeras les modifications que j'y ai apportées.

Le Titan offrit un sourire à son amie. C'était une proposition, un espoir, une promesse d'avenir.


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##   Mar 16 Aoû 2016 - 22:59
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Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser !

Je sens bien qu’il prend sur lui, son cœur s’apaise en surface mais encore en son fond des vagues de tristesse le tourmentent. Je suis prise, moi, d’une vague de tendresse pour lui. Il m’a manqué, même si pour moi nous ne nous sommes quittés que depuis quelques semaines… cela fait des mois que nos cœurs s’étaient éloignés. Nous avions besoin de solitude, mais aujourd’hui… Je ne supporterais plus que cela se produise. C’est con hein ? J’aurais pu clampser dans ce foutu accident, et si j’l’ai voulu… Je le regrette maintenant, parce que je me rends compte que j’aurais pu ne jamais le revoir. Qu’on aurait pu se quitter sur cette distance, qu’il aurait regretté et que j’aurais regretté.
Je me sens conne, parce que ça aurait été tellement dégueulasse de partir comme ça. J’lui aurais même pas dit au revoir, je suis vraiment nulle comme amie non ? Parce qu’en partant comme ça j’lui aurais laissé le choix entre la colère de l’abandon et la culpabilité de ne pas m’avoir retenue. C’était vraiment… Petit. Ce n’est pas grâce à moi que nous nous retrouvons aujourd’hui, mais je me promets d’en profiter. On aurait pu ne plus jamais se revoir, s’est passé à un fil… Alors aujourd’hui je ne serais pas malheureuse. Aujourd’hui je ne vais pas faire semblant de l’être, je vais profiter vraiment… Parce qu’il m’a manqué, et qu’il est précieux à mes yeux.

Je sens qu’il ne veut pas me parler de quelque chose. Ça se sent à des kilomètres ces trucs-là… Mais j’ai fait semblant de ne rien voir pendant longtemps. Attendant qu’il vienne à moi. Je ne sais pas si j’aurais encore longtemps cette patience. Peut-être qu’un jour je crèverais l’abcès et mettrait les pieds dans le plat ? Je pose sur lui un regard remplis d’affection, je n’aime pas le savoir tourmenté… Mais puis-je lui demander d’être franc avec moi quand je lui cache encore tant de choses ? S’il pose des questions, je lui répondrais… mais sans ça…
Alors qu’il me parle du parc je comprends. Il ne posera pas de questions, lui aussi attend que je parle. Lui aussi respecte mon silence. Nous sommes deux idiots. Nous arrivons devant le kiosque. Je commence à me sentir fatiguée de tout cet exercice. Ce n’est pas encore naturel pour moi de me déplacer ainsi et j’ai du mal à prendre les angles. Je m’installe à une table et je souris à Nathanaël.

« Aujourd’hui tu m’invites pour me féliciter de la grande promenade que j’ai faite et de mes progrès fulgurants en fauteuil roulant ! »
j’annonce avec emphase.

Oui on peut fêter ça ensemble. Même si à vrai dire je n’ai juste pas pris mon porte-monnaie car je ne voulais pas rentrer dans ma chambre avec lui. Dans ma tête je me note un ‘’à charge de revanche’’ bien que je sache qu’il ne voudra pas que je lui rembourse plus tard… Rien ne m’empêchant cependant de l’inviter ? Quoi je suis sournoise ? Si peu…
Je le laisse aller chercher les boissons chaudes alors que je me repose. C’est fatiguant, je ne sais même pas si j’arriverais à rentrer dans le service à vrai dire… Mais il le faudra, question d’honneur. Je ne veux pas qu’il me voie si diminuée. Quand il revient je lui souris à nouveau, j’ai envie de parler de banalités, mais je me rends compte que je fuis… Je fuis depuis si longtemps. Il a du comprendre des choses, je lui en ai dite d’autres… Et si on tombait les masques pour une fois et qu’on arrêtait de croire que le monde est magnifique ? Et si on s’appuyait réellement l’un sur l’autre ?

« Dis Nathou, arrêtons de nous mentir l’un l’autre, de croire qu’en se taisant ça ira mieux, d’attendre le bon moment… Il n’y aura jamais de bon moment pour nous parce qu'on sera toujours incapables d'accepter de faire porter notre fardeau aux autres. Alors au moins soyons sincères l'un envers l'autre… racontes moi ce qui t’est arrivé… et je te raconterais ce qui m'est arrivé... »



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##   Mer 17 Aoû 2016 - 15:36
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Les deux jeunes arrivèrent bientôt à l'endroit voulut. Nathanaël sourit à son amie. Ce n'était pas facile, il n'était pas serein, mais il le faisait pour elle.

Avec plaisir.

Il laissa la Tonnerre seule, pendant qu'il allait chercher les chocolats chauds. Il lui semblait voir quelques indices de fatigue chez la jeune femme, mais ne releva pas. C'était normal, après tout. Il fallait qu'elle réapprenne à vivre d'une autre manière. Il aurait pu lui demander ce qui s'était passé, pourquoi, mais il n'en avait pas envie. Le Terre ne voulait pas la brusquer, pas l'embêter avec ça. Il ne la forcerait pas, jamais. Revenant rapidement, il posa les boissons sur la table. Il haussa un sourcil en entendant le début du discours de la Sensitive. Elle avait raison, évidemment, mais Nathanaël doutait encore. Il souhaitait attendre le bon moment, ce bon moment qui n'arriverait peut-être jamais, ce bon moment qu'il ne devait plus attendre. Un instant, il l'observa en silence. Ce qu'elle lui proposait était équitable et... sous doute en avaient-ils les deux besoins à ce moment-là, alors pourquoi hésiter ? Le Titan avait toujours attendu patiemment que son amie se sente prête à lui dire ces choses qu'elle cachait. Aujourd'hui, elle acceptait de lui raconter, peut-être qu'en partie, mais cela lui était égal. De son côté, il fallait qu'il ravale sa fierté, son orgueil... pas de ça, pas avec elle. Même s'il était tenté, il s'était promis de ne pas lui mentir. Le Terre ne voulait pas lui cacher la vérité. Elle avait le droit de savoir. Il était nécessaire qu'il mette des mots sur ce qu'ils ressentaient, il fallait que ça sorte une bonne fois pour toute. Il prit une grande inspiration.

Très bien. Tu as raison.

Nathanaël marqua une courte pause. Par où débuter ?

Eh bien, disons que cet été...

Il s'arrêta. Non, ce n'était pas suffisant. Il voulait lui dire la vérité, toute la vérité. Il voulait que la Tonnerre comprenne, du moins en partie.

Non, je dois commencer bien avant.

Un soupir, c'était difficile, mais il savait que cela lui ferait du bien. Parler, enfin... après plus d'un an... oui, un an déjà.

C'est arrivé l'année passée, pendant l'été. C'était un vendredi soir, après mon entraînement de karaté. J'ai... lorsque je suis arrivé chez moi, je...

Bon sang, pourquoi était-ce si dur ? Il l'avait rêvé tant de fois, pourquoi les mots ne venaient-ils pas ? Le Terre se passa la main sur le visage, avant de soupirer et d'enchaîner.

J'ai trouvé ma famille assassinée... mon père, ma mère, mon petit frère... morts.

Il sentit l'émotion revenir, mais tâcha de se contrôler, car il ne voulait plus pleurer. C'était la première fois qu'il parlait de ce qui avait eu lieu. Cela rendait l'événement plus réel, plus terrible aussi, mais cela le soulageait, étonnamment. Jusqu'à cet instant, tout ça n'avait été que dans sa tête. À présent, la vérité était dite. Les membres de sa famille étaient décédés. C'était un fait et il ne pourrait rien faire pour le changer. Le Titan se mordit l’intérieur de la joue avant de continuer.

C'est à cause de ça que je suis ici, à Terrae. Je pense que tu t'en es doutée. J'ai...

Une nouvelle pause, plus courte cette fois.

J'ai essayé d'oublier, de faire comme si rien ne s'était produit. Je voulais prendre un nouveau départ, faire table rase du passé... mais il faut croire que ce n'était pas possible. Ce que je ne souhaitais pas admettre, mon inconscient s'amusait à me le rappeler. J'ai commencé à faire des cauchemars. Il y a eu des périodes où j'allais mieux et des moments de rechutes, mais j'étais persuadé que ça allait s'arrêter, que j'allais m'en sortir. Je pensais qu'avec un peu de volonté, j'allais réussir à oublier. Ça n'a pas marché, évidemment... Je revivais la scène, toujours la même. Au début, je ne faisais qu'assister, mais depuis cet été, j'ai commencé à me voir en tant que victime. Je ne sais pas ce qui a changé, puis c'est devenu pire. Je suis carrément devenu l'un des agresseurs.

Sa voix flancha, mais ses yeux tinrent bon. Petite pause pour reprendre son souffle, ses esprits.

C'était... horrible. J'ai... j'ai peu à peu perdu pied. Je me suis laissé aller, je me suis isolé. Tu l'as sans doute remarqué, j'ai perdu du poids, mais ce n'est qu'un des marqueurs visibles de mon esprit ravagé. J'ai cru que j'allais devenir fou, mais sans m'en rendre vraiment compte. J'étais persuadé que tout allait s'arranger, qu'il fallait du temps, de la persévérance. J'étais stupide... et puis un jour, ça a été une sorte de déclic, un choc. Je me suis rendu compte que je gâchais ma vie. J'avais survécu, j'étais vivant et je ruinais ce précieux cadeau.

La honte lui fit baisser les yeux, se concentrant sur sa tasse de chocolat chaud. Sa gorge se serra. Parler ravivait ses émotions, mais Nathanaël luttait. Il avait promis, il s'était promis, alors il ne flancherait pas.

Je m'en suis voulu, énormément. J'ai progressivement repris ma vie en main. La seule chose qui me manquait, c'était un but, une raison de vivre. Si je ne trouvais rien de motivant et de digne d'intérêt pour moi, il fallait au moins que je vive pour mes parents, pour mon frère, que je les rende fiers. Alors, j'ai tenu bon et je me suis gentiment reconstruit. J'ai recommencé à étudier, tout, parce que je ne savais pas ce que je souhaitais faire de ma vie. Je voulais juste faire quelque chose de bien, de grand. Que ma vie vaille la peine. Je me suis même remis au piano.

Le Titan lâcha un petit rire.

Et puis, ce matin... j'ai reçu ton mail.

Là, il marqua une pause plus longue, hésitant. Non, il devait aller jusqu'au bout, même si cela faisait mal.

Je ne savais même pas que tu étais de retour, que tu étais ici. J'étais trop égoïste, nombriliste pour avoir même eu l'idée de te contacter, de prendre de tes nouvelles, de m'inquiéter pour toi.

Nathanaël serra le poing. Il était pitoyable. La Sensitive était la seule personne qui comptait vraiment pour lui. Il n'avait plus de famille, plus de véritables amis. En venant à Terrae, il avait tout lâché, coupé les ponts avec son ancienne vie. Depuis qu'il était arrivé à l'institut, il avait bien fait des rencontres, mais le Terre ne s'était jamais vraiment attaché aux gens qu'il avait rencontrés, un mécanisme de défense sans doute. À personne, sauf elle. Elle était sa vie, tout ce qui comptait. Il n'y avait plus qu'elle.

Je suis venu aussi vite que j'ai pu. Et... me voilà.

Il planta alors son regard, déterminé et ému, dans celui de son amie.

Et je ne t'abandonnerai plus jamais. Je te le promets.

La voilà, la promesse que le Titan n'avait pas voulue lui faire tout à l'heure, il l'exprimait à présent. Le dire à voix haute était nécessaire. C'était comme un pacte... et qu'il aille brûler en enfer s'il ne le respectait pas.


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##   Mer 17 Aoû 2016 - 18:57
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Il accepte mes paroles. Je dois avouer que c’est tant mieux, les non-dits, les silences, ce que nous cachions nous avait jadis éloigné. J’en avais personnellement mare de faire semblant, j’en avais souffert. Faire semblant d’être inoffensive, faire semblant que tout va bien. Je sais que nous portons tous de nombreux masques au cours de nos vies, mais avec lui je ne veux plus porter de masques. Je veux être moi-même, celle que je suis en train de devenir. Et je ne veux pas qu’il en porte avec moi.

Ma main gagne la sienne car je sens qu’il a besoin de soutient. Pour parler, me confier son vide. Aussi effrayant et désolant que cela soit, il ne me semble pas… anormal ? C’est horrible n’est-ce pas ? Mais ici chacun traine de telles casseroles que quelques cadavres dans le placard ne sont pas un fait étonnant. Pourtant même si je ne peux comprendre la souffrance de perdre une famille, je sens sa détresse. Même si ce genre d’histoires est presque commune à Terrae, le fait que ce soit arrivé à quelqu’un que j’aime… C’est douloureux, j’aurais aimé qu’il ne soit jamais touché par tant de souffrances, mais je savais dès que nous nous sommes rencontrés que son histoire n’était pas belle. Se lier d’amitié à Terrae c’était un peu comme se lier d’amitié dans un service d’oncologie, on savait qu’il y avait des valises derrière soi et que l’issue de l’aventure n’était pas encore certaine.

Ecouter est parfois plus difficile que de parler, aujourd’hui je ne sais pas. Ça me fait mal d’imaginer l’enfer dans lequel a plongé mon ami. De savoir quels maux l’ont consumé. Ça me déchire les entrailles d’entendre sa voix se briser, de voir ses yeux se détourner. Je pourrais lui dire qu’il souffre du syndrome du survivant, celui qui doit tout reconstruire quand il n’y a plus les personnes qui compte pour le faire. Celui qui se demandera toute sa vie pourquoi eux et pas moi ? Celui qui s’en sentira coupable aussi. Ma main se serre un peu plus sur la sienne, cherchant à lui transmettre du courage autant que mon affection mais je ne l’interromps pas. Je le laisse vider son sac.
Il finit son récit, et je lui souris. Aurais-je aimé qu’il s’inquiète de moi ? Qu’il me cherche ? J’y réfléchis un moment avant de prendre la parole.

« Ce n’est pas être égoïste que de ne pas se préoccuper des autres quand on va mal, c’est être intelligent. Se charger du poids de quelqu’un d’autre quand on chancelle, c’est perdre le reste de l’équilibre qui nous fait tenir. C’est mentir à la personne aimée, autant que se mentir à soi-même. Tu n’aurais rien pu pour moi, mais ça t’aurait blessé de me voir. Je suis heureuse que tu ne m’aies pas cherchée, tu n’aurais rien trouvé qu’un autre tourment, un corps vide de moi. »

Comment lui expliquer mieux encore que l’on n’a jamais à s’excuser d’aller mal ? Ce n’était pas un choix, il ne s’était pas dit que ce serait cool de se torturer l’esprit. C’était idiot non ? Comment voulait-il que je le lui reproche ?
Mon tour vint, c’était à moi de parler et je ne savais pas par quoi commencer. Je lui en avais déjà dit beaucoup, assez sans doute pour qu’il se fasse une idée… Sans doute erronée de ce qui avait été ma vie. J’inspirais longuement, et je décidais par commencer mon récit par ce qui je le pensais lui ferait le plus mal.

« J’ai voulu mourir. »

Raconter les histoires par la fin est quelque chose d’un peu bizarre, mais je préfère que cela n’aille pas crescendo. Autant mettre les faits sur la table. Je ne cherche pas à le provoquer, je suis juste sincère.

« Je n’ai pas provoqué l’incident qui m’a mise dans cet état, mais quand je me suis réveillée, quand j’ai entendu les bips réguliers de l’appareillage médical, j’ai fait sauter le courant qui les alimentait, mais j’ai respiré seule. C’est moi qui ait voulu t’abandonner. »

Je regarde dans le vague, voilà c’est dit. Maintenant je peux recommencer mon histoire.

« Je t’ai dit un jour que j’avais passé ma vie à obéir aux ordres et que j’avais accepté que l’on tue la personne que j’aimais pour arriver à Terrae. Mon histoire a commencé alors que j’étais une enfant en pleine guerre civile. J’ai été recueillie par un organisme dont je ne te donnerais pas le nom. Ils ont fait de moi une espionne un robot, une machine à tuer, un mensonge ambulant. Puis un jour j’ai eu pour mission d’intégrer Terrae, mais faire naitre le vide et la dévastation dans l’âme de quelqu’un qui n’en a pas c’est difficile. Alors pendant un an je me suis glissée dans la vie confortable d’Ipiu Raspberry, je suis tombée amoureuse. J’ai ri, j’ai vécu pour la première fois de ma vie… Puis Julien est mort, et cette fille que j’ai voulu être est morte avec lui… Je savais qu’ils me briseraient, et en m’attachant à lui je l’avais condamné.
J’ai vécu avec ce poids, cette culpabilité, et cet amour qui ne voulaient pas disparaitre pendant deux ans. J’ai enfin eu le courage d’aller voir ses parents, de rentrer dans cette ville où il avait vécu l’été dernier. Ils n’y étaient pas. Après quelques recherches… »

J’ai parlé d’une traite, mais soudain je me tais. J’ai pas envie de le dire, le dire le rend encore plus réel. Je me sens conne, encore et toujours…

« Il n’a jamais existé, il n’est pas mort. Il se nomme Vincent, c’est un membre de mon organisation. En fait j’étais celle qui se faisait berner… Celle qui a été sacrifiée. »

Je ris mais je suis amère. Ipiu et Julien n’étaient que des rôles écrits pour s’aimer. Je n’étais pas elle, il n’était pas lui… Je ne suis plus en colère, le soulagement m’étreint. Alors je peux continuer à parler doucement.

« J’ai pris une voiture, j’ai roulé, trop vite. Je voulais… Je ne sais pas, je crois que je voulais débarquer dans l’un de leur QG et faire le plus de dégâts possibles, mais je suis rentrée dans un platane. Je me suis réveillée ici il y a une semaine. »


Je souris maintenant, parce que c’est le moment du dénouement heureux. Enfin, pour moi.

« J’ai appris que je ne pourrais plus marcher, et ça m’a libérée. Je ne pourrais plus jamais être leur marionnette Nath, et même s’ils me dupaient à nouveau, je ne leur serais plus d’aucune aide… »


C’était pour cela que le sourire l’avait à nouveau emporté. J’étais libre. C’était si agréable.


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##   Mer 17 Aoû 2016 - 23:45
Nathanaël Lancer

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La Tonnerre avait posé sa main sur celle du jeune homme, pour le soutenir, l'encourager. Elle savait que c'était difficile et il l'en remercia silencieusement. Lorsqu'elle prit la parole, ce fut pour rassurer le Terre, lui dire que c'était normal, qu'il avait bien fait de ne pas la chercher, s'inquiéter pour elle. Ce n'était alors pas le moment, pas encore. Il lui avait fallu retrouver des forces, se réparer, avant. Il comprenait ce que son amie essayait de lui dire et était d'accord avec ses propos, même s'il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la culpabilité. La raison contre le cœur.

Nathanaël sentit que la Sensitive allait commencer à lui raconter son histoire. Il tourna sa main pour pouvoir serrer celle de la jeune femme. C'était à elle, à présent, de faire face aux moments difficiles. Ses premiers mots, d'ailleurs, eurent l'effet d'un coup de poing. Le Titan ne put s'empêcher d'entrouvrir la bouche, surpris. Cela lui faisait mal d'entendre cette annonce, évidemment, mais il ne dit rien. Il en aurait été anéanti et profondément déçu, mais n'aurait pu qu'accepter. Il l'avait toujours voulue libre, alors il ne lui reprocherait rien. Au contraire, un sourire doux s'afficha sur son visage, un encouragement, un soulagement. Après tout, tout le monde avait des moments de faiblesse, si on pouvait dire ça ainsi. Lui-même l'avait envisagé brièvement lorsqu'il avait perdu sa famille. Alors, en quelque sorte, il comprenait.

La suite n'était pas mieux, mais cette fois, c'était lui qui lui serra la main. Une manière de lui dire que ce n'était pas grave, que la Tonnerre était là à présent, devant lui, vivante, et que c'était ce qui comptait. Maintenant qu'elle avait annoncé le pire, semblait-il, elle pouvait raconter le reste. Nathanaël écouta attentivement, respectueusement, lui caressant la main avec son pouce. Il fut à nouveau révolté d'entendre ce qu'elle avait subi. Il aurait aimé la prendre dans ses bras, mais se retint, la laissant finir son récit sans l'interrompre. Il comprit pourquoi elle était partie, ce besoin qu'elle avait ressenti de retourner là-bas. Le Terre ne tiqua pas lorsqu'elle parla de Julien. Il savait que son cœur n'était pas libre et même si cela le peinait au fond, il ne pouvait lui en vouloir. C'était ainsi, c'était la vie. Il n'avait pas choisi d'être amoureux d'elle, elle n'avait pas choisi d'être amoureuse de Julien. La Sensitive marqua une courte pause, il ne dit rien, attendit sagement qu'elle trouve les mots ou le courage de continuer. Elle reprit et ce fut le choc. Le Titan n'en crut pas ses oreilles. Alors quoi ! Rien n'était réel, son amie avait souffert, s'était tourmentée pour rien. Elle avait pleuré un mirage. Comment pouvait-on être si cruel ? Déjà que l'histoire de base était horrible, elle en devenait effroyable. Le Terre ressentit à la fois de la colère envers cette organisation, mais aussi énormément d'amour et d'empathie pour la Tonnerre qui avait été forcée de vivre ce cauchemars. Comme il aurait aimé pouvoir la protéger de toute cette souffrance, ce chagrin.

Elle lui raconta brièvement l'accident et il ne put réprimer une grimace, mais la fin le laissa interdit. Elle était enfin libre ? Nathanaël ferma la bouche et déglutit. Alors, jusqu'à maintenant, il n'avait rien compris. Lui qui pensait se lancer à corps perdu dans ses études pour lui venir en aide, ne finirait que par la réenchaîner. Non, il n'en avait pas le droit. Il aurait pensé bien faire, mais, comme on dit, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il remercia intérieurement son amie de lui avoir fait cette révélation. Le Terre était, certes, de retour à la case départ, sans but concret pour son avenir, mais il s'en fichait. Ce n'était pas ce qui importait pour le moment. Il comprenait la Tonnerre, son raisonnement, et pourquoi elle semblait si heureuse. Elle le lui avait dit, tout allait bien. Il avait cru qu'elle cherchait simplement à être forte, courageuse, qu'elle ne souhaitait pas l'inquiéter inutilement, mais en fait, elle était juste sincère. Quel sacrifice ! Le Titan le trouvait tout de même considérable. Voilà le prix de la liberté. Il se trouvait petit, insignifiant à côté. Il savait bien qu'il n'était pas possible de faire une échelle de la souffrance, mais ce que son amie avait vécu semblait au-delà de tout.

Un silence s'installa. Nathanaël devait digérer ce qu'il venait d'entendre. Pour son amie non plus, l'été n'avait pas été facile. Mais ils en ressortaient les deux plus forts. Il ne savait pas quoi lui dire, comment formuler ses pensées. Il essaya cependant.

Merci de m'avoir tout expliqué. Je suis triste que tu aies dû passer par toute cette souffrance, mais je suis heureux de te savoir vraiment libre aujourd'hui, même si le prix à payer est plutôt lourd.

Le Titan afficha un sourire timide, mais doux.

Alors... c'est un peu comme si on repartait les deux à zéro ?

Lui apprenait gentiment à se pardonner, cherchait un nouveau sens à son existence, refusant d'abandonner à nouveau. S'exerçait à l'acceptation.
Et elle, elle était enfin libre de faire ce qu'elle voulait, sans craindre ce que l'avenir lui réservait. Elle était libre de vivre sa vie.

Nathanaël leva sa tasse de chocolat chaud, un sourire franc aux lèvres.

On trinque à ce nouveau départ ?

Finis les larmes, finis la déprime. La Tonnerre voulait de la joie et il en avait lui-même bien besoin.


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##   Jeu 18 Aoû 2016 - 15:22
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C’est jamais agréable de parler de soi car on attend le couperet du jugement. Je sais que je n’ai pas à m’en faire avec Nath, depuis que nous nous sommes rencontrés il fait preuve envers moi d’une grande tolérance. J'ai sans doute droit à un traitement de faveur.
Sa main prends la mienne et la caresse, essayant de me transmettre de la force pour que je continue mon récit. Ce que je fais, car je me suis promis d'aller jusqu'au bout, fini les mensonges.

Voilà.

Les mots ont été dits. Les histoires partagées… Et maintenant ? Maintenant c’est une page blanche. Je fais le pari qu’on va accepter nos passés et avancer. Bien entendu parfois ils pèseront lourd sur nos épaules, parfois ils nous empêcheront d’avancer au rythme que nous voulons… Mais maintenant, on peut espérer que le pire soit passé.
Je pourrais lui dire que le prix à payer est fonction du service rendu. Je ne le regrette pas, peut-être pas encore. Je trinque avec Nathou à ce nouveau départ. J’espère sincèrement qu’on restera toujours aussi sincères.

« A demain ! »


trinquer "à l’avenir" m’aurait semblé un peu vide. Un peu commun, et surtout très terrifiant. Je n’ai plus envie de vivre en regardant au loin. Je veux profiter du jour le jour, sans voir énormément plus loin. J’veux être heureuse maintenant.
Le chocolat chaud a un peu tiédi dans nos gobelets de plastique. Il n’est pas terrible, un peu fade en réalité. Le lait en poudre ne rend pas hommage à cette boisson, mais c’est mieux que rien. Un jour, prochain on s’en boira un meilleur, ailleurs dans un coin sympa plutôt que dans un hall d'aéroport… Mais j’suis prête à parier qu’aucun jamais n’aura tant de saveur à nos lèvres que celui-ci. Cet arrière-goût de rires et de douceur.

« Alors quel est ton programme aujourd’hui ? Enfin quel était-il avant qu’une femme à roulettes ne le bouleverse par un mail ? »

Je m’ennuie ici. A part mes séances de kiné et d’ergo… J’ai quelques livres, mais jamais assez. J’essaie de m’en faire ramener par un peu tout le monde, mais j’les tombe rapidement. J’ai des mots croisés achetés dans ce kiosque… Mais sérieusement c’est chiant alors je dors, somnole toute la journée. N’importe quoi me semblerait moins chiant que de passer mes journées à faire des mots croisés, mais je n’ai pas encore pu récupérer un nouvel ordi. Oui le mien était dans la voiture, ce qui entre nous soi dit était une belle connerie, j’l’ai pris parce que je l’avais sous la main… Mais il m’aurait servi à rien, et s’il était resté dans la chambre d’hôtel, j’l’aurais peut-être récupéré. Enfin j’imagine qu’avec la merde que je leur ai foutue, l’ordi aurait tout de même été disséqué. Vous savez quoi ? j’veux pas penser à ça.
Ce n’est pas la première fois que je lui demande de me raconter sa journée, j’ai toujours aimé ça en fait. C’est sans doute infantile, mais ça me calme, et ça m’intéresse. Ouai, là j’l’accorde c’est vachement zarbi, mais dans ma tête c’est assez clair. J’aime quand il me dit ce qu’il a appris, ce qu’il a fait, ce qui l’a gêné. J’aime parce qu’on parle, parce que c’est anodin, et en même temps pas tellement, ça me fait me sentir proche de lui. Okay en vrai je suis grave flippante, on dirait… Je sais pas… Sa mère ? Un truc dans ce genre-là, et vraiment… C’est très chelou de penser ça. Vraiment trop pour moi.


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La Tonnerre accepta de trinquer, ce qui ravit Nathanaël. Il espérait sincèrement que ce nouveau départ leur permettrait, non pas d'oublier le passé comme il le souhaitait à la base, mais de l'accepter et de vivre avec. Son amie semblait bien plus prête que lui à sauter le pas, mais, même s'il lui restait encore beaucoup d'efforts à faire, il savait qu'avec elle, il réussirait. Lorsqu'il aurait un moment d'égarement, de faiblesse, elle serait là pour l'aider à reprendre le bon chemin. Et lui ferait de même en cas de besoin, évidemment.

A demain.

Le Terre but une gorgée de chocolat. Il était un peu tiède, mais avait une saveur particulière. Le Titan rit et réfléchit. Qu'avait-il prévu déjà ? Ce mail avait en effet bouleversé son emploi du temps, mais il en était heureux, malgré le choc qu'il lui avait causé. En y pensant, il se rendit d'ailleurs compte qu'il ne s'était pas déconnecté de l'ordinateur de la bibliothèque. Il se mordit les lèvres, espérant que cela n'aurait pas causé de problèmes. Tant pis, il était trop tard à présent, le mal était fait, si on pouvait appeler cela un « mal ». Il retournerait plus tard contrôler que tout était en ordre. Sa journée, donc...

Eh bien, je pensais faire ce que je fais tous les jours depuis deux semaines. Rien de très original : étudier à la bibliothèque, manger à la cafétéria, retourner à la bibliothèque... en fin de journée, je passe au parc pour vérifier que tout est normal, m'occuper des plantes qui demandent plus de soin, etc. Et le soir, après avoir mangé, soit je m'entraîne, soit je joue. Et ensuite je vais me coucher.

Nathanaël eut un petit rire gêné. Malgré tout, il y avait cette ombre, cette culpabilité qui ne voulait pas le quitter entièrement, à chaque fois qu'il repensait à ce qui s'était passé. Il ne s'en débarrasserait peut-être jamais, il devrait apprendre à vivre avec, apprendre à se pardonner son imperfection, ses faiblesses. Même si les choses allaient bien mieux à présent, le combat n'était pas encore gagné.

Tu vois, rien de très palpitant.

Il marqua une courte pause.

Mais, cette routine est le meilleur moyen que j'aie trouvé pour réapprendre à m'occuper de moi.

Le Terre sourit. Il s'était tout de suite organisé un emploi du temps précis et régulier. Il savait que cela l'aiderait. Certaines personnes pouvaient trouver cela monotone et ennuyeux, mais c'était ce qui lui permettait de vivre sans s'épuiser.

A ton tour, raconte-moi tes journées. Cela ne doit pas être de tout repos. Il faut muscler ces petits bras, n'est-ce pas ?

Le Titan sourit de plus bel. Il s'était permis de traiter le sujet avec humour, car son amie le faisait elle-même et parce que finalement, elle ne voyait pas du tout sa nouvelle condition comme un fardeau, au contraire. Nathanaël ne se serait pas exprimé de la même manière avec quelqu'un d'autre. Généralement, perdre la mobilité de ses jambes était plutôt dramatique... mais il était aussi commun de dire que le rire était la meilleure des thérapies.

Mais soudain, son visage s'assombrit légèrement. Il y avait encore une chose... une question qu'il aimerait poser à la Sensitive. Le jeune homme n'était cependant pas certain de vouloir la poser, de vouloir revenir sur le sujet. C'était un peu comme retourner le couteau dans la plaie... il n'en était pas sûr. Elle semblait tellement plus sereine à présent. Il ne savait pas comment elle réagirait. Ils venaient de trinquer à un nouveau départ et il avait l'impression de revenir en arrière. Nathanaël retint un soupir. De toute façon, il était trop tard pour reculer maintenant. Son amie avait certainement senti son trouble et ils s'étaient promis de ne plus se mentir, de ne plus se cacher des choses, alors il devait cracher le morceau. Il lui fallait encore trouver les mots, les bons. Il hésitait toujours. En avait-il vraiment besoin ? Était-ce vraiment nécessaire ? Il avait très bien vécu sans jusqu'à présent, alors pourquoi se risquer sur un terrain dangereux ? Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? Il ne savait plus. Il n'avait jamais rien demandé, ou du moins pas aussi directement. Il avait pourtant peur de renier sa promesse. Cette fois il soupira sans se retenir. Il fallait qu'il parle. Il l'avait assez fait attendre. Il ne pouvait plus reculer de toute façon.

J'aimerais juste encore te poser une question qui est sans doute difficile... Comment puis-je t'appeler ? Un jour, tu m'as dit qu'Ipiu était morte, qu'elle n'existait plus. Je sais que ta vie a été... compliquée. Tu as dû partager de nombreuses identités. Mais aujourd'hui, tu as le choix d'être celle que tu veux. Alors, je ne sais pas ce que tu as choisi, mais j'aimerais bien connaître ton prénom, celui que tu as choisi. Je trouve que c'est important.

Le Terre sourit timidement. Il espérait sincèrement ne pas avoir troublé son amie.

Je suis désolé de te demander ça comme ça. Mais je me dis que c'est le dernier moment. Et si tu ne sais pas encore, ce n'est pas grave. J'attendrai ou peut-être même que je peux t'aider.

L'identité d'une personne, son nom, Nathanaël trouvait ces « détails » important. C'était une partie de soi-même. Il avait d'ailleurs lu une fois dans un livre quelque chose qui l'avait frappé : « Celui qui perd son nom, perd son âme ». C'était une sorte de déshumanisation. Ce n'était pas pour rien que dans certaines prisons ou à certain moment dans l'histoire, des gens avaient décidé de donner des numéros à des êtres humains. Depuis bien trop longtemps dans l'esprit du Titan, la Sensitive n'était plus « Ipiu », elle était juste « elle » et il n'aimait pas cela.


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##   Jeu 18 Aoû 2016 - 22:11
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« J’aime tes journées pour leur régularité, elles ont quelque chose… De je ne sais pas ? Structuré ? Qui donne une progression nette, quand tu me les racontes, c’est peut-être souvent la même chose à quelques variations, mais c’est apaisant. C’est trop souvent le bordel dans ma vie, et la tienne me donne une impression de sécurité, qu’importe que ce soit palpitant… »

La vie palpitante n’était que rarement heureuse. Les imprévus pouvaient trop souvent gâcher la fête. Je crois qu’on pouvait dire que j’avais eu une vie palpitante jusque là… et j’en avais marre. Je n’aspirais qu’à la sécurité d’un quotidien routinier et à la sérénité d’une vie libre. Bien entendu, je ferais encore des erreurs, il y aura des imprévus, tout ne sera pas monotone mais j’espère que je pourrais définitivement apprécier le calme qui se profilait à l’horizon.

« Je me réveille assez tôt vers sept heures, mais en fait j’peux plus dormir vraiment toute la nuit, j’ai un réveil toutes les quatre-vingt-dix minutes pour me retourner histoire d’éviter les escarres, enfin bref… J’me lève tôt je petit déjeune, les aides-soignantes m’aident avec ma toilette et les infirmières viennent faire mes soins. Enfin des fois c’est dans l’ordre inverse en fonction de leurs disponibilités. Vers dix-heures je vais faire de la kiné pour me remuscler. Je dois être rentrée dans ma chambre pour midi dix si je ne veux pas manger froid. L’après-midi je somnole, j’ai quelques livres, je fais des mots croisés… Je m’occupe comme je peux en fait. Parfois j’ai du monde qui passe, j’ai Aaron qui m’rapporte de la lecture, Huo du boulot, et toi maintenant ? »

Je la pose à l’interrogative car je ne veux pas être un impératif pour mon ami. Je n’ai pas envie qu’il se sente obligée de venir. Les hôpitaux ça pue en plus. Tout le monde vous le dira. S’il faisait beau, encore on pourrait aller dans les jardins, mais en ce moment le temps et glacial et les murs blancs de l’hôpital semblent un peu gris.

Je sens qu’il a quelque chose à dire mais il ne se lance pas encore. J’attends, je sens qu’aujourd’hui il osera. On en a déjà dit beaucoup, alors pourquoi ne pas continuer. Je ne sais cependant pas où l’amène ses pensées. Là où nous en sommes… Pourquoi continuer de se mentir. On a déjà été présenté aux cadavres cachés dans nos placards. La question arrive ne me surprend guère. Il est perspicace, l’a toujours été. Je l’apprécie pour ça, comme pour sa vivacité. Je lui souris, la question ne me dérange pas. Elle est même plutôt bonne et j’y ai réfléchi quelques fois.

« Quand je suis née mes parents m’ont nommée Toumaï, mais je ne pense pas que je puisse un jour reprendre ce nom, ceux qui le chérissaient sont morts. Ensuite, on m’a appelée Henrietta, je ne saurais même pas te dire d’où venait ce surnom… Maintenant tout le monde m’appelle Ipiu, alors certes je ne serais jamais celle qui devait porter ce nom… Mais puisque c’est ainsi que me nomment tous ceux que j’aime, je ne vois pas l’intérêt d’en changer. Tu en penses quoi ? »

Son avis m’intéresse car il est assez proche tout en gardant un recul nécessaire. Bon après s’il me conseille de prendre le nom de je sais pas Rafiki ou je ne sais quel autre personnage de fantaisie je le prendrais peut-être mal. Voilà pourquoi j’ai pas demandé son avis à Ronron, il a appelé son Blobfish Blobby et son chat robot termicator… Je me serais retrouvée affublée d’une Amy, ou Femma…


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##   Ven 19 Aoû 2016 - 21:19
Nathanaël Lancer

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Son amie lui annonça qu'elle aimait l'entendre raconter ses journées pour leur régularité, leur structure, une sorte de sécurité. Nathanaël comprit, puisque c'était exactement pour ces mêmes raisons qu'il avait repris un rythme de vie routinier. Il lui sourit tendrement. Ils se comprenaient si bien. La Tonnerre lui raconta ensuite sa journée « type ». Il ne put retenir une petite grimace. Les hôpitaux n'étaient décidément pas des endroits où il faisait bon vivre. Ses derniers mots avaient été dit comme une question. La réponse était pourtant évidente.

Bien sûr que je viendrai te voir.

Le Titan lui sourit à nouveau. Il viendrait souvent, peut-être même tous les jours si elle le désirait, et il apportait à chaque fois quelque chose à son amie, des livres de la bibliothèque, puisqu'il n'en possédait pas lui-même, un peu de musique ou d'autres choses qui lui viendraient à l'esprit. Il se demanda si elle aimait jouer à des jeux de société. Peut-être pourrait-il en amener quelquefois pour jouer avec elle pendant ses visites. Il garda cette idée à l'esprit.

Après une longue hésitation, tiraillé entre l'envie de savoir et la peur de la faire souffrir à nouveau, Nathanaël lui posa sa question. La Sensitive lui sourit, ne semblant ni attristée, ni vraiment surprise. Il écoute la réponse avec attention. Il hocha la tête.

Je comprends ton choix. Il a du sens. Et puis, si j'ai bien compris, c'est un prénom que tu as choisi toi-même à l'époque et même si tout était fictif, si on peut dire les choses ainsi, elle t'a offert une certaine liberté, elle t'a montré ce que c'était une vie « normale ». Tu m'as dit qu'on t'avait volé ton enfance. Elle t'a sans doute permis de voir ce à quoi elle aurait pu ressembler. Je trouve ça bien. En plus, j'ai toujours trouvé ce prénom très joli.

Le Terre grimaça. Il n'aimait pas les mots qu'il utilisait. Il ne les lui semblait pas appropriés, mais il espérait que son amie aie compris ce qu'il souhaitait dire. En plus, le dernier argument était totalement subjectif ! Soit, mais il s'en fichait, car c'était sincère.

Je suis désolé si je me trompe.

Une nouvelle petite pause et un sourire.

Mais je trouve très important ce que tu dis... que tout ceux que tu aimes utilisent ce prénom. Ça lui donne de la force, ça le rend précieux. Et je crois que c'est ce qui compte le plus.


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##   Sam 20 Aoû 2016 - 8:30
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« Tu sais c’est pas vraiment clair de base dans ma tête, alors même si tu dis des bêtises, tant que tu les penses, ça me donne une opinion. Une qui compte. »

Et en plus si c’est quelqu’un auquel je tien, son avis est important. Donc ce qu’il pense est important, de base. Bon, je ne sais pas vraiment plus où j’en suis avec ça… Mais pour l’instant on va laisser les choses comme elles sont. Même si Ronron, commence à tenter de m’appeler Toumaï de plus en plus souvent. Sauf que ça me met mal à l’aise, c’est celle que j’aurais pu être… Au final je ne la connais pas vraiment, comme un mirage lointain.
Je n’ai pas spécialement envie de m’appesantir sur le sujet, je préfère laisser décanter tout ça. Parfois on se focalise sur un point super précis et la solution nous échappe, laissons le temps au temps. Prenons du recul.

Un sourire se glisse sur mes lèvres alors qu’une idée me vient pour taquiner mon ami. Je viens de remarquer une partie irritée sur son menton et en approfondissant mon exploration je découvre quelques poils au menton. C’est qu’il devient un homme !

« Tu as oublié de mentionner un fait très important qui s’est passé en mon absence ! »
je fais d’un ton solennel.

J’essaie d’avoir l’air détachée mais je m’imagine plus avec la tête d’une petite fille qui s’apprête à dire une bêtise, le sait… Et se retient de rire tant bien que mal.

« TU AS COMMENCE A TE RASER ! »
j’accuse, même pas honte.

Vous verriez son visage, je ne sais pas trop à quoi il s’attendait. Sans doute à ce que je ne remarque pas, ce que je n’aurais peut-être pas fait si je n’avais pas scruté ses traits pour me les réapproprier. Pour qu’ils ne soient plus un simple souvenir mais bel et bien présents dans mon esprit. J’aime la manière dont il a changé bien qu’il se soit un peu amaigri à une période où il aurait dû prendre du poids. Il a grandi, il fait moins poupon bien qu’il ait toujours ses grands yeux remplis de gentillesse.
C’est le Nathanaël que j’ai toujours connu, et peut-être un peu plus. Remarque je suis sans doute très mal placée pour parler de ça, j’ai beaucoup changé aussi depuis qu’on se connait. Je souris plus tendrement :

« Alors, je ne suis pas un homme hein ? Mais j’ai entendu parler d’une technique magique pour se raser sans s’abîmer la peau des joues… Il parait que se raser sous la douche détend les pores et que l’eau apaise les microcoupures. Si ça peut t’aider… »

De quoi je me mêle ? Hum, de ce qui ne me regarde pas ! Je le tourmente le sourire aux lèvres observant la moindre de ses réactions. J’espère qu’il ne le prendra pas mal que je le taquine ainsi… Je n’arrive d’ailleurs pas à l’imaginer le prendre mal. J’ai peut-être un peu trop confiance en ma bonne étoile…


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##   Sam 20 Aoû 2016 - 17:16
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Ipiu répondit à Nathanaël. Depuis quand disait-il des bêtises ? Non, il ne la taquina pas et garda cette réflexion espiègle pour lui. Il se demandait s'il n'avait pas parlé trop vite, s'il n'avait pas tiré de conclusions hâtives. Il repensa aux derniers mots qu'ils avaient prononcés, particulièrement le «  tout ceux que tu aimes utilisent ce prénom » et ce qu'elle avait dit en pensant à Toumaï « ceux qui le chérissaient sont morts ». Il y avait quelque chose là qui l’interpellait. Ne devrait-elle pas au contraire porter le prénom que ses parents lui avaient donné par respect pour eux, en leur mémoire, on pourrait dire. Le Terre essayait de se mettre à sa place, même s'il savait que c'était impossible. Il essayait de comprendre ce qu'elle ressentait. Lui, en tous les cas, n'aurait pas aimé changer. Après réflexion, il n'était plus très sûr que ce qu'il avait dit à son amie était ce qu'il aurait dû lui dire. Non, ce n'était pas la même chose. Et puis, elle lui avait confié qu'elle avait vécu pendant une guerre civile. Elle ne lui en avait pas plus parlé que cela et le Titan n'avait pas posé de questions. Ce n'était pas parce que lui avait eu une enfance merveilleuse et avait reçu l'amour de ses parents que c'était le cas pour tout le monde.

La Tonnerre interrompit le flux de ses pensées en prenant un ton solennel. Ah, qu'avait-il manqué ? Il se concentra sur la situation présente et chassa de son esprit le reste. Il lui avait donné son opinion et cela suffisait. C'était à elle de faire un choix, pas à lui. Il accepta donc ce changement de sujet et réfléchit. Qu'avait-il oublié de lui dire ? Oh, plein de choses si on creusait un peu. Il n'était pas non plus entré trop dans les détails. Il pensait qu'il avait dit le principal, qu'il avait couvert les grandes lignes. La Sensitive faisait une tête un peu étrange, comme si elle se retenait d'éclater de rire. Nathanaël se demanda sérieusement ce qu'elle allait lui annoncer. Il en ressentait presque de l'appréhension. La sentence tomba et il afficha un air ahuri. Oh, ça, oui effectivement... Il finit par fermer la bouche pour prendre un air un peu moins bête. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le remarque, encore moins qu'elle le mentionne. Il finit par lui sourire un peu gêné. Étrangement, il avait un peu de peine avec ce nouveau lui, si on osait dire les choses ainsi. Il fallait qu'il s'apprivoise.

Oh, euh, oui, d'accord. Merci pour le conseil. Je vais essayer dans ce cas.

Le Terre tâcha de cacher son trouble. Il devenait homme et cela le déconcertait. Cela le déconcertait d'ailleurs encore plus que son amie s'en soit rendu compte, étrangement, ou pas. Il allait avoir 17 ans d'ici quelques mois... 17 ans, la dernière étape avant d'atteindre la majorité, dans son pays du moins. Ici, au Japon, la majorité civile était fixée à 20 ans. Il avait encore de la marge, mais il avait été éduqué en Angleterre et c'était sur ce bagage culturel qu'il se basait. Alors oui, il se rapprochait dangereusement de cette étape fatidique. C'était fou de voir comment une date pouvait avoir tant d'importance. Après tout, il était plutôt mature pour son âge, comme la plupart des personnes à Terrae, forcées de grandir trop vite. Pourtant, ce nombre, 18, avait une symbolique particulière. S'en rapprocher le déstabilisait. Le Titan avait l'impression que le temps passait trop vite, beaucoup trop vite. Et pour la première fois de son existence, il avait peur de l'avenir.

Nathanaël retint un soupir. Il ne souhaitait pas y penser. C'était bien trop angoissant, alors il tâcha de relancer la conversation après le petit silence qui s'était installé.

Désolé de ne pas t'en avoir parlé. Je ne pensais pas que c'était quelque chose d'essentiel à partager... tu préférerais que je me laisse pousser la barbe ?

Il avait dit cette dernière phrase sur le ton de la plaisanterie, en se caressant le menton avec les doigts et en affichant un faux air songeur. Honnêtement, il ne se voyait laisser sa pilosité se développer. Peut-être essayerait-il un jour, mais pas tout de suite.


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