Perdu dans un coin de paradis, je me laisse aller à divaguer quelques instants. Quand est-ce que j'ai fait un truc bien pour la dernière fois et qui justifie les traitements de faveur que je reçois en moment. J'ai pas l'impression d'avoir fait grand chose. Bon parmi les truc constructif obtenir un emploi c'est un bon début. Mais voilà j'ai l'amitié de Lys, La tendresse et les bonnes attentions d'Erik et des super pouvoirs.

Alors pourquoi je me sens tout chamboulé, alors même que je suis sûrement à une place très convoitée. Je suis sûr qu'on tuerait pour prendre ma place. Je me blottis un peu d'avantage contre Lys pour tenter de chasser cette vague de blues qui passe sur moi. Erik, quant à lui, est parti s'exiler un peu plus loin pour se retirer le maquillage en marmonnant quelques trucs que j'ai pas saisi. Je l'observe faire son manège du coin de l’œil et surprends même quelques regards qu'il nous jette avant de reporté son attention sur Tifa. Au bout d'un moment, alors qu'il semble s'être replié sur lui-même, Lys l'interpelle, sans recevoir de réponse. Elle fini par se redresser pour aller voir Erik de plus près et s'excuser,moi je suis sur ses talons.

Je décide de me fier à Lys. Si selon elle Erik ne va pas bien, alors je dois faire de mon mieux pour lui redonner un semblant de bonne humeur. Je profite d'avoir la trousse de maquillage de Lys pour farfouiller dedans discrètement et lui piquer son gloss pour en passer une couche sur mes lèvres, après quoi, je passe devant Lys et enlace Erik dans son dos, mes bras autour de ses épaules. Je dépose un baiser sur sa joue, avec pour but de laisser une marque de gloss avant de lui dire :

"Faut pas te mettre dans des états pareil parce que Lys veux pas qu'on dorme tout les deux. Au pir, même la grande Reine ne pourra pas toujours nous surveiller."

Je ne sais pas sur quelle terrain je m'engage, ça serait dommage que mes seules paroles en presque 10 minutes soient des mots que je regretterai un jour.

"T'es vache avec ma Nina quand même, je sais qu'elle est pas très.... esthétique, mais c'est le coeur qu'on y met qui compte non?"

Je lui sers un petit sourire coupable:

"Par contre, Lys a raison, le favoritisme c'est mal. En plus quelque part ça retire un peu de ma gloire."

M'enfin c'est pas comme si il y avait eu mort d'homme. Je resserre un peu mon étreinte, me blottissant maintenant complétement dans le dos de Riki.

"C'est quand même plus marrant quand tu insultes les gens. Désolé, d'avoir eu cette méchante idée. Mais c'était trop tentant. Puis admets que Lys a fait du bon boulot avec le maquillage."

Mon cerveau est en mode "off". Et ça c'est rare. J'arrête de réfléchir, de penser. Je vis l'instant, je m'ébahi devant un rien. Comme par exemple le hululement d'une chouette dans le lointain. Ou l'appel de Lys. Je réponds pas. Je vois pas pourquoi je devrais répondre. Jme contente juste de pas bouger, ce que je fais depuis que je me suis éloigné. J'entends les bruits de pas des filles qui s'approchent dans mon dos, dans le crépitement des flammes. Un regard à Tifa qui agite sa queue me confirment qu'elles viennent bien vers moi. Je sens une main... Enfin un doigt tapoter mon épaule. Comme tout à l'heure, mon réflexe est de ne pas bouger. Pas de geste brusque, en tout caEEEH. KESKE. J'ai sursauté quand des lèvres se sont posées sur ma joue, en même temps que des bras m'enlacent. J'ai faillit mettre un coup de boule en me retournant pour voir qui était à l'origine de ce contact. Même si j'avais ma petite idée. Mais bon, comme je vous l'ai dit, mon cerveau est en off. J'essaye de bégayer un début de réponse, mais ça ressemble à rien, et jsuis même pas sûr que la puce puisse traduire ça. Alors je me contente d'un grand classique.

"G tro bu."

Je ponctue ces quelques mots en tirant une énorme latte sur le joint. alors qu'Abe resserre son étreinte autour de moi. Je sens son corps contre mon dos, et une douce chaleur m'envahit. Elles arrivent à trouver des mots qui atteignent mon cerveau imbibé. Il redémarre lentement, et je répète dans ma tête ce qu'elles ont dit. Lys s'est excusée et s'inquiète, avec une pointe d'humour. Abe, elle, c'est plus flou. Je sais pas si elle essaye de me réconforter en faisant des allusions tendancieuses ou de l'humour. Et je dois avouer que dans l'immédiat j'ai la flemme de comprendre. Je place mes mains sur les poignets d'Abe, pour la détacher de moi, avant de me relever. En titubant, on change pas une équipe qui gagne. Je tends son démaquillant à Lys. Puis le joint.

"Pas de favoritisme. Soit. Et t'inquiète pas, ça va."

Je lui fais un grand sourire, pour la rassurer. Et je me tourne enfin vers Abe. Ses lèvres brillent. La garce. I see what you did there. En la regardant dans les yeux, j'essuie tant bien que mal ma joue à l'endroit où elle m'a embrassé.

"Bien essayé. C'était plus discret que le maquillage de Lys, au moins. Puis c'est un peu ma faute aussi, à m'être endormi. J'imagine que si ça avait été Lys elle aurait été réveillée avec un jet d'eau dans le museau..."

Je fini ma phrase en déposant à mon tour un baiser sur sa joue. Vous avez rallumé mon cerveau, c'était dangereux. Alors je sais pas combien de temps il va rester fonctionnel, sachant que ma tête tourne déjà, mais pour l'instant je vais retourner me prendre une bière, s'il en reste. Pour tasser le reste.

Le contact avec Erik a eu l'effet escompté. Il est revenu parmi les vivants. Bourrés et défoncés mais vivant quand même. Comme à son habitude, la proximité le rend 'abord un peu tendu puis il se laisse faire calmement avant de nous avouer avoir un trop tirer sur la bouteille de son air ensommeillé et pâteux. Il est trop meugnon. Il finit pas mettre fin à notre étreinte avant d'annoncer qu'il avait retenu la leçon.

Franchement. Je sais pas comment on s'en tire avec Lys, à chaque fois qu'on fait des coups tordus, à la fin nos victimes s'excusent et nous offrent un truc, ici pour moi c'est un baiser sur la joue alors que je lui lançais un moue de détresse parce qu'il s'en allait se prendre une bière.

"T'en fait pas, la prochaine foison fera attention.On voudrait pas te faire de mal. Pas encore en tout cas."

Je ponctue ma phrase d'un tirage de langue avant de retourner à mon verre, que je remplis de rhum et de coca. Pourquoi on devait réveiller Erik déjà? Il me semblait qu'on avait une raison... Autre que le bizutage pur et simple. Je me retourne vers Lys ;

"Et tu vois Erik, comme on est pas des monstres, on t'a pas réveillé sans raisons. Lys, apparemment, a un truc à nous annoncer. Que veux-tu nous dire? ô ma Reine?"

Et après lui avoir posé la question dans le blanc des yeux d'un air creepy je file attrapé des chips barbecue pour accompagné le sirotage progressif de ma boisson."

Mouais. Excuses acceptées. J'imagine que s'en était, malgré l'absence des mots "désolée" ou "pardon". C'est pas un compatriote qui ferait ça. Enfin je laisse couler. Jvois bien à leur regards qu'elles le sont.

"Okay donc vous lancez des menaces de morts là, c'est ça? "Pas encore". Et vous l'avez dit toutes les deux. C'est pas super rassurant. Ya un truc à absolument éviter pour ne pas apparaître sur la liste noire par erreur? Non parce que prévenez. S'endormir ivre c'était quand même pas un crime de lèse-majesté, si? Bande de malades. Mais jvous aime bien quand même. Vous avez du bol. Si on considère qu'Abe est le cerveau, Lys la plastique et moi les muscles, on ferait vraiment un bon trio. Je crois. Autant fêter ça! KANPAI!"

Je lève bien haut ma bière, à une dizaine de centimètres au dessus de mon visage, et je laisse l'alcool glisser dans ma bouche et le long de ma gorge. Cul-sec. Hehe. Un rot sonore répond à ma démonstration. Attendez. Non. C'est moi qui vient de roter. Oups. Désolé. La prochaine déclaration d'Abe retient toute mon attention. Ce qui est peut, avec ce que j'ai dans le sang. Mais c'est tout ce que je peux faire. Oh. Tifa demande des papouilles. Attendez un peeeeuuuu. Voilàààààà. Je suis tout ouïe.

"Bon bah je suis réveillé maintenant. C'est quoi l'annonce? Va y avoir du grabuge?"

Je plonge ma main droite dans le paquet de chips que tient Abe. Barbecue. Cool. ce faisant, je me suis placé à côté d'elle, face à Lys. Ton public n'attend plus que toi. Si tu peux juste attendre un peu que les morceaux de patates dans ma bouche finissent de croustiller pour parler. Merci. Nous t'écoutons.

Putain vous êtes mal embarqué si c'est moi le cerveau de l'équipe. Mais bon, je trinque quand même avec Erik et l'accompagne dans son cul sec avec mon rhum coca. Son rot sonore me fait presque boire de travers mais je fini par y répondre, tapant sur ma poitrine pour donner un peu de coffre à cette éructation. Puis je serre un sourire innocent avant d'exploser de rire devant les visages des gens. Bah quoi, j'ai grandi avec des mecs moi. Je suis paré à ce genre de concours.

Erik vient se placer près de moi pour écouter l'annonce de Lys qui s'amuse à mettre un peu de tension sur notre suspens,histoire de nous tenir en haleine et tout. Et pour une surprise, c'est une surprise. Ys le clodo de l'espace, garde-vagin et tout ça se trouve maintenant être le mentor de Lys. Rien que ça.

"Alors non pas que j'ai un truc contre Ys hein, mais.... Genre il a pas très bonne réputation. Tu as pensé à ton image jeune fille?"

Je prends le ton d'une grand-mère à qui la confédération sudiste manque parfois un peu pour lui lâcher cette dernière phrase.

"Mais félicitations, au moins tu vas apprendre à balancer de lourds éclairs. Mais pour la partie qu'il gère pas, tu devrais commencer à chercher un back up. Je sais pas pourquoi je sens que Ys et sentiments font pas bon ménage."

Puis bon il va se permettre de la toucher je suis sûr ce salop. Si il lui fait du mal de la peine ou nuit à son image, je le fais frire. Ou je le gave et je lui apprends la polka.... Mais voilà, le Ys imaginaire que je suis en train de maltraiter est oublié, une chance pour lui, quand je me rends compte que je me suis fais floué. Aussi je récupère mon bien entre les lèvres d'Erik qui s'apprêtait à tirer dessus.

"Faudrait voir à pas m'oublier m'sieur dame."

Je leur tire la langue et commence à fumer dessus. Je crois que ça y est, je suis à mon summum. Je commence à voir des trucs bizarres dans le feu et à entendre des bruits qu'existe pas.... genre de petits bruits parasites. Un peu plus de weed résoudra sans doute mon problème.

"Bon, les gens. J'suis out. Mon corps est comme une brique dans le fleuve de la vie, il coule et touche le fond. Je vais vous souhaiter bonne nuit ici. Je vous aime !"

Je commence donc une longue migration en rampant vers la tente. On a bien fait de la monter. Je m'arrange pour récupérer une bière au passage ainsi que mon sac. Une fois dans ma section, je vire ni une ni deux tout vêtement superflu, débardeur et shorty pour réguler la température. J'ouvre et étale mon sac de couchage et entame ma bière que je sirote tranquillement, en écoutant les bruits parasites.

Le rot d'Abe m'arrache un sourire. Et l'annonce de Lys un "Ooooooh" de surprise. Ys? Enseigner à Lys? Eh bah, ça perd pas de temps. Surtout vu ce qu'elles me racontaient sur lui, le feu, les dortoirs, la nouvelle coupe de cheveux de Lys, ce genre de trucs. Oui je suis passé directement à la déclaration, parce que quand elle a demandé qui on pensait qu'elle avait trouvé, j'en avais aucuuuuuune foutue idée. Et que je suis pas en état de réfléchir. Même mes pensées sont en bazar. J'essaye de rester poli, même dans ma tête. C'est quand même dingue, l'éducation à la japonaise. Même dans ma tête j'essaye de pas dire de gros mots. Enfin je divague. Vague. Mdr. Aled. Jvais pas tarder à dodo moi. J'avais bien commencé, en plus... Putain de Pikachu. Du coup, je me contente d'hocher la tête quand Abe commente. Et je continue d'hocher la tête quand elle me vole le joint d'entre les doigts. Je. Attends quoi? Mais. Rhooo. Va vraiment falloir que je fasse un truc pour mon stock épuisé, maintenant. T'as avancé la fin du monde de quelques secondes. Merci Abe. Super bien joué. C'est thérapeutique j'ai dit... Jvais tourner en super vilain mégalo. Méga low. À défaut d'être high. Fml. Tuez moi. Aled. Il me reste plus qu'à me traîner vers la tente à mon tour. La déclaration amicale d'Abe me fait sourire.

"Jvous aime aussi. Mais la prochaine fois que l'une d'entre vous me réveille, genre demain matin, je me venge. Et faites gaffe, mes vengeances peuvent être EXTREMEMENT vengeresques. Vengereuses. Vengesses? Bon. Pas gentilles."

Mon cerveau tourne tellement au ralentit qu'il tournerait à l'envers que ça me surprendrais pas. 'Fin vous voyez cque jveux dire, jpense. Alors que je cherche la fermeture éclair pour rentrer dans ma chambre, je me retourne un instant pour cajoler Tifa, et je vois Lys, encore debout; regardant vers le feu. Je suis content qu'elle n'ai pas eu de crise, c'est chouette. Je l'appelle en lui faisant signe d'approcher. Doucement, j'approche mes mains de la sienne, pour ne pas la brusquer. Je suis à moitié en train de me casser la gueule avec mon sens de l'équilibre complètement HS, mais j'arrive à articuler quelques mots.

"Je t'en veux absolument pas pour tout à l'heure. Je préfère insister. Désolé si j'ai crié, que je t'ai inquiété ou que je t'ai fait peur. Jvais aller me coucher jpense. Je peux rester un peu si t'es pas fatiguée et que tu veux discuter. Mais pas très longtemps."

Bon. Jme casse la gueule sur la fin de la phrase. Genre "boom", et "aïe". Je jure un bon coup, en lançant à Lys "Désolé, jcrois que mon corps me dit d'y aller de toute façon" et j'arrive enfin à trouver l'ouverture de la fermeture éclaire. Je me glisse à l'intérieur, et jme rends compte que j'ai oublié mon sac de couchage. Fuck. Tant pis. J'enlève ma veste, et je m'enroule dedans, contre Tifa.

"Bonne nuiiiiit."