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Le bleu à l'âme | Solo
##   Jeu 28 Fév 2019 - 14:39
Charlie-Ange Petit

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Charlie-Ange Petit
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Le ciel est bleu.

Tu t’es levé comme chaque jour, un peu trop tôt, un peu trop tard. T’as rien de prévu alors c’est pas important, tu t’es levé et t’as rien à faire alors tu t’forces à mettre le nez dehors. Dehors il fait moche, mais tu sais que c’est juste un peu vrai parce que c’est dans ton cœur qu’il fait moche. Tu prends tes armes : un carnet un crayon. Tu marches désireux d’trouver une place que tu n’crois pas mériter et t’assied entre les racines d’un arbre pour dessiner un papillon et le ciel. Vous échangez avec Alice, trois mots, trois rien et vous repartez, chacun son chemin.

Tu rencontres Abe, elle te donne un but et une histoire à encrer. Elle te sauve sans s’en rendre compte. Elle voit tes œuvres, entassées et sans âmes. Elle leur rend du mordant, et t’aides à prendre ton envol. C’est Ariana que tu croises dans l’ascenseur avec les affiches que tu as préparées pour le club que tu viens de rejoindre. Il n’est pas officiel, pas encore approuvé mais les courbes azurées dansent sur le papier. Elles attirent et font chavirer l’œil, elles n’exposent pas les corps, ne cherchent pas le désir, elles les laissent être tout simplement. C’est un nouveau jour et une nouvelle folie. Tu apprends à t’accepter dans ce club, à voir ton corps être vu. C’est rédempteur.

Tu pars en quête de la couleur perdue, grimpes dans les tours étends ton linge. Nouvelle rencontre, nouvelle musique mais dans ton cœur la même couleur. Sabah chante et t’enchante de son regard céleste. Hisoka te ramasse alors que tu laisses le ciel te pénétrer, l’instant hors de toute logique est un répit dans le tourment camaïeux qui a envahi ta vie. Il est toujours présent dans tes pensées et c’est une agréable parenthèse que de perdre l’esprit. C’est le cobalt du regard du fennec t’embarque à nouveau dans une aventure de douceur, mais la fin est abrupte et la quête reprend.

C’est sur le corps de Mitsu que tu couvres de vagues. Tu frôles de ton pinceau la nacre de sa peau, la détériore et la rend reine, femme vêtue d’écumes, elle ondule immobile. C’est ton visage qui se couvre d’hématomes quand tu essaies de lui apporter la toile. Ys voit d’un œil noir votre croisée, il navigue en eaux troubles et son trouble déteint sur tes pommettes. Tu aimes bien ta nouvelle tête quand Alice aide tes cheveux à défolier, les enfants de l’hôpital te demandent de quelle couleur tu veux qu’ils te parent, alors c’est de marine que ton crâne se vêt.

De nouvelles rencontres, d’anciennes retrouvailles. Tu tentes de te trouver d’autres passions, tu tentes d’effacer ton démon mais quand la paupière s’alourdit il reparaît t’entraînant dans un tourbillon de sarcelle et de turquin. Jérémy est un modèle de distraction, mais il n’arrive pas longtemps à t’éloigner de tes obsessions. Faustine te fait beaucoup d’effet avec l’électrique de sa tignasse. Elle attire ton regard dans cette cantine que t’as rejoint épuisé d’avoir peint les images qui frôlent ton esprit et le transpercent douloureusement.

Tu n’y arrives pas, tu ne trouves pas la teinte juste, alors tu la cherches toujours plus douloureusement. La main tremble plus souvent qu’avant, la fatigue et le manque de vivres se font sentir sur son corps, les cernes se creusent tant que les côtes. Tu ne verras plus ton psy avant le mois prochain, c’est lui qui l’a exigé mais peut-être cela eut-il été nécessaire.

Ys t’interrompt dans ta quête de couleurs, il veut ton pardon qu’il n’a pas à demander ou au moins t’offrir ses excuses. Il ne compte plus noircir le contour de tes yeux, peut-être réussirait-il cette fois à te sauver de ce qui par son absence est trop présent ? Mais sitôt la page tournée tu reprends la direction de la papeterie. Le compte est presque à sec ; tu as besoin que la peinture coule.

T’as peint l’océan et le ciel, t’as peint le ciel dans l’océan et ce n’était toujours pas ça. T’as projeté de l’acrylique, de la gouache ou de l’aquarelle sur toutes les surfaces que t’as rencontré. T’en as fait dégouliner des litres de peinture, sur des toiles, sur des murs, sur des meubles, des habits, des corps, de la peau, des murs encore. Il s’est infiltré en toi, et tu n’as eu de cesse que de le faire sortir.

Invulnérable et porté par le vent, le nuage s’impose dans ton ciel. Le pinceau retombe et tu mires l’œuvre à peine terminée. Elle ne convient pas, elle ne convient absolument pas ! Rageur tu attrapes le tube de peinture couleur nuit et en barre la toile. Cela ne va pas, ce n’est pas ce que tu voulais peindre ! Ce n’est jamais ce que tu voulais peindre ! Tu ne sais pourquoi, tu n’y arrives plus. Si certains ne trouvent pas les mots pour s’exprimer, toi ce sont les teintes qui t’échappent.

Depuis combien de temps cette image t’échappe-t-elle ? Des semaines ? Des mois plutôt que ton vague à l’âme s’est transformé en vagues dans ton regard. Comment cela a-t-il commencé ? Quand a-t-il envahi ta vie ?

Tu te souviens de cette fois avec Mitsuki, cette fois où pour la première tu l’avais laissé couler hors de ta palette directement sur son corps. Le céruléen n’avait alors ni forme ni contenance. Il était libre, il ondulait, il ondule toujours quand tu fermes les paupières. Etait-ce la première fois ? Peut-être bien, tu n’as jamais eu la mémoire du temps qui passe, il n’est pas linéaire, il n’est pas circulaire et pourtant il tourne, ralenti et accélère pour t’emporter dans sa folle course. Si c’était la première ce n’était pas la dernières, des couches de peintures se sont succédées sur tes murs. Chaque teinte rappelle la précédente, mais aucune ne correspond. Tu fermes les yeux et gagne ta petite salle de bain pour te rincer les mains, des coulées de ciel salissent l’émail blanc du lavabo.

Tu sors te dégourdir les jambes, tu as besoin de respirer loin des vapeurs de peinture qui te grillent le cerveau. Les cieux t’attirent mais tu n’as pas d’ailes. Tu couvres ton regard d’une main où tu n’as pas su effacer toutes les nuances pour le protéger du soleil. Ici aussi les nuages gâchent le tableau.

L’ardoise derrière tes paupières est intense, l’outremer derrière tes paupières danse. Tu ne peux rester dehors, tu ne peux supporter ce gris qui entache ton ciel. Alors tu rentres, alors tu jettes de la peinture contre les murs. Il faut que ça cesse, il faut que ça sorte. Le cyan mousse, l’indigo éclabousse, le roi coule, le givré strie… La peinture vole, la peinture tombe, glisse. Tu es en transe. Tu ne cries pas, tu n’écris pas. Tu dessines. Tu peins. Tu planes. Tes yeux changent de couleur eux aussi, mais tu ne t’en préoccupes pas. Tes gestes deviennent moins fluides, ta respiration saccadée, et les saphirs coulent de tes yeux alors que tu ne peux t’arrêter.

Le souffle te manque mais c’est plus fort que toi, il est prisonnier depuis tellement longtemps. La couleur est unique, mais varie. Les teintes similaires se dissocient, tout coule autour de toi, t’as une boule au fond d’la gorge qui s’est formée, elle serre et tiraille te dit que tu n’y es pas arrivée. Que tout ça n’est pas suffisant. Alors il éclabousse encore, gicle sur les murs, recouvre le sol. Quand les pots et les tubes se retrouvent vides c’est des mains que tu mélanges la couleur qui recouvre tout. Cela ne ressemble à rien, c’est un mélange de pétrole et de lila, de pervenche et de minuit.

Soudain tout s’arrête, soudain tout éclate la couleur explose mais elle ne vient pas de toi. Ce sont des milliers de teintes qui courent à nouveau ton esprit, des milliers de couleurs qui ne sont pas tiennes. Celles des pensées des Terres qui vaquent à leurs occupations, jour ou nuit tu ne sais pas, tu t'effondres libéré du bleu qui t'obsédait.



Ralentir le rythme de la course folle
Folâtrer un instant sans but, sans boussole
 

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