• Prénom : Christopher
• Nom : Ackermann
• Âge : ~17 ans
• Affinité et pouvoir : Élément terre solaire (télépathe)

D’une apparence somme toute banale, Christopher n’est pas vraiment du genre à marquer les esprits après une simple rencontre. N’étant pas vraiment beau sans être pour autant repoussant, il est ce genre de personne que l’on peut croiser des dizaines de fois dans le couloir sans jamais le remarquer. Ce qui lui va très bien, conformité étant synonyme de tranquillité.

Cependant, quiconque s’attardant sur son visage remarque bientôt que ses yeux bruns noisette brillent d’une vivacité et d’un calme étonnant pour un garçon de son âge, expression renforcée par le pincement constant visible sur ses lèvres. Les soucis qui semblent l’habiter en permanence sont ainsi visibles par son expression figée voir renfrognée, avertissant ceux qui engagent la conversation que là n’est pas un garçon que l’on dupe facilement.
Son apparence n’est pas non plus au centre de ses préoccupation, comme l’accuse sa coiffure négligée et ses cheveux châtains mi-longs, qui protestent du non-soin qu’on leur apporte en s’évertuant à tomber dans les yeux de leur propriétaire aussi souvent que possible. Ceux-ci sont ainsi animés d’un mouvement vers sa tempe droite même au repos, tant l’adolescent les écarte de sa main lorsqu’ils lui entravent la vue. Leur longueur lui permet d’ailleurs de jouer avec eux machinalement lorsqu’il est soucieux – ce qui arrive en vérité assez souvent.

Son corps accuse également le soin que le garçon prend de son intellect au détriment de son physique par une stature maigrichonne, sans musculature apparente, qui laisse penser qu’un simple coup suffirait à le mettre au tapis. Son seul atout physique est alors son endurance, qui est elle étonnamment développée.
Enfin, son mètre 75 lui assure une taille moyenne, lui permettant de se fondre sans problème dans n'importe quelle foule.

La première chose à savoir sur Christopher, vous l’aurez compris en voyant son physique, est que c’est un garçon soucieux. Il semble toujours avoir quelque chose en tête ou un quelconque problème à résoudre, le rendant difficilement atteignable. Les conversations avec lui sont souvent courtes car il dit ce qu’il pense et ne s’attarde pas en vaines discussions : s’il parle, c’est qu’il a quelque chose à dire et ne dit rien de plus.
Il a alors une tendance à la solitude lorsqu’il est au milieu d'adolescents de son âge, et n’a pas vraiment d’amis à son école. Certains peuvent parfois le rallier d’ailleurs, mais un simple regard glacial a tôt fait de les réduire au silence. Il passe ses intercours tout seul ce qui lui va très bien, la compagnie de personnes trop superficielles ou parlant pour ne rien dire l’indisposant au plus haut point. Il peut donc pleinement consacrer son temps libre à ses études.
Intelligent et travailleur, voilà comment un autre pourrait aussi le décrire. Il n’a pas peur du travail et passe peu de temps à s’amuser, car il sait que le monde n’appartient pas à ceux qui batifolent et profitent de leur temps sans penser au lendemain, comme il le dit si bien lui-même. Certains verraient ainsi la marque d’une grande maturité en Christopher, d’autres d’une pointe d’autisme. La vérité est peut-être entre les deux ; toujours est-il que l’innocence est un terme qui semble depuis longtemps oublié chez lui.

Là est la question que se posent plusieurs de ses camarades : que peut bien donc aimer un garçon qui semble ne s’intéresser à rien ? La réponse pourrait en étonner plus d’un. S’il étudie beaucoup, et passe du temps à s’occuper de sa famille, ça n’est pas pour autant que Christopher n’a aucun loisir.
Déjà, il faut bien noter que pour lui étudier est un loisir. S’il n’est pas vraiment un amateur de langues, il en revanche très intéressé par l’économie et ce qui touche au commerce, et semble déjà marcher dans les traces de son père.  Intérêt plus exotique au vu de sa famille, les sciences par leur côté absolu et logique l’attirent également, en particulier l’ingénierie. Rien d’étonnant donc à ce qu’il passe des nuits entières à étudier les croquis inachevés de Léonard de Vinci, son idole depuis son plus jeune âge.
S’il a du mal avec la littérature de manière général, il n’en reste pas un grand amateur de Jules Verne, et rares sont les soirs qu’il passe sans qu’un de ses illustres livres ne soient à sa table de chevet.

Néanmoins, il reste quelqu’un de très terre à terre, qui ne laisse que peu de place à l’imagination dans sa vie. L’art est pour lui dénué de tout intérêt quand sans utilité pratique, et il lui déjà arrivé d’avoir des démêlés avec son jeune frère vis-à-vis des penchants artistiques de ce dernier.

Dernier fait notable, Christopher est un très grand amateur de pâtisseries. Cela peut sembler assez anodin mais cela vaut la peine d’être signalé tant ce penchant est accentué chez lui. Sachez que peut importe la conversation que vous avez avec lui, si vous passez devant une pâtisserie, vous perdrez probablement le garçon le temps qu’il aille s’acheter deux ou trois paris-brest ou pains au chocolat.

Ne vous attendez pas ici à une histoire pleine de suspens ou de rebondissements : le jeune garçon a vécu une vie assez ordinaire – au moins jusqu’à son arrivée à Terrae, cela va de soi.

Christopher est né le 27 juillet 2000 dans une petite ville d’Allemagne. Entourée d’une famille aimante constituée de ses parents, sa grande sœur et son petit frère, il eu une enfance heureuse et somme toute plutôt banale. Son père, un commerçant ayant réussit à s’élever au rang de PDG d’un des plus gros producteurs de légumes du pays, a toujours assuré la prospérité financière de la petite famille, bien qu’au prix d’un lourd investissement personnel qui ne lui laissait que peu de temps pour s’occuper de ses proches. Sa mère était ainsi une mère au foyer qui s’occupait de tout dans la maisonnée, et les trois enfants furent élevés dans l’amour et la tranquillité d’un foyer aisé, sans pour autant être vraiment riche.
Mais la vie de simple bourgeois-commerçant ne suffisait pas au père du garçon qui désirait s’élever toujours plus haut dans l’échelle sociale, avec en définitif des ambitions internationales … aussi appela-t-il ses enfants Alison, Christopher et Drew, dans l’espoir que des prénoms américanisés leur valent l’attention des Etats-Unis. Il travaillait d’arrache-pied et lorsque sa femme eut son accident, ce fut à Christopher de prendre les rênes de la famille.

Sa grande sœur était déjà partie étudier le droit aux Etats-Unis lorsque sa mère fut renversée par une voiture, lui faisant perdre l’usage de ses quatre membres. La famille fut alors projetée du jour au lendemain hors de sa routine. Christopher dut apprendre de lui-même et le plus rapidement possible à 14 ans à peine à faire le ménage, la cuisine, les impôts et tout ce qui s’en suit. Un père quasiment absent, une grande sœur occupée à l’autre bout du monde, un petit frère croyant encore au père Noël et une mère ne pouvant plus rien faire toute seule eurent vite raison de l’innocence du garçon. Il aurait pu plonger mais tenu bon et fit ce qu’il faisait de mieux pour survivre : il travailla deux fois plus pour garder sa famille entière. Tout n’était pas complètement noir pourtant, et la grande aide de leur voisine, une veuve à la retraite et à la gentillesse inégalée, l’aida grandement à continuer à étudier pour son collège tout en s’occupant de sa maisonnée, et le foyer finit par trouver son équilibre.
Là où beaucoup considère l’école comme une torture, Christopher la voyait ainsi comme une échappatoire loin des problèmes qu’il devait résoudre à son foyer. S’il n’avait pas vraiment d’amis – au mieux une ou deux personnes avec qui il parlait parfois – cela lui importait peu, tant qu’il pouvait étudier ce qu’il aimait. Il ne fut donc pas étonnant à ce qu’il soit premier de sa promotion durant toutes ses années dans les différents établissements prestigieux où l’envoyèrent ses parents, aussi son père voyait-il en lui son digne successeur. Sa voie semblait toute tracée … et il ne parlait à personne du vide envahissant qui s’emparait de lui lorsqu’il était seul.

C’est vers ses 15 ans, soit environ un an après être devenu le pater familiae que ce malaise commença à s’exprimer en lui. De simple coup de de déprime passager, il évolua et grandit de plus en plus au fur et à mesure des années, jusqu’à dépasser les limites du supportable. Pourtant, il parvenait toujours à lui trouver une explication, comme un simple coup de fatigue où le stress provoqué par des examens approchants, aussi refusait-il de voir la vérité en face.
Il savait bien que cela ne durerait pas éternellement, que le furoncle finirait bien par éclater, mais il repoussait le moment fatidique car il sentait qu’il ne pouvait pas flancher. Il constituait le pilier de sa famille et sans lui, il savait que tout s’écroulerait.
Mais c’était plus fort que lui … était-ce ce que certains appelaient ‘la crise d’adolescence’ ? Lui n’avait pas de temps pour ces futilités, alors pourquoi son cœur se resserrait-il toujours plus ?
L’inévitable fut ainsi repoussé pendant deux ans. Mais cela ne fut pas sans conséquence : à la manière d’un tigre coincé dans une cage trop petite, son esprit brûlait de ne pas pouvoir s’exprimer. Et il finit par le faire, comme il aurait fallu s’y attendre, de manière soudaine et violente.

Il était occupé à contrôler ses impôts seul dans son coin entre deux cours lorsqu’un garçon de sa classe vint le voir. Un adolescent foncièrement altruiste, qui pensait être gentil en venant sympathiser avec l’intello qui ne parle jamais à personne. C’était sans animosité aucune qu’il avait annoncé son ‘’Whaou, ça m’a l’air compliqué ce que tu fais ! Tu te détends jamais en fait ? ‘’. Mais cette simple remarque avait suffi à faire sortir Chris de ses gonds.
Il s’était levé. Il avait hurlé. Hurlé qu’il n’avait pas le temps de se détendre. Qu’il n’avait pas le choix. Que ce n’était pas la peine de feindre d’en avoir quelque chose à faire de lui alors qu’il savait très bien que tout le monde se foutait royalement de ses problèmes. Qu’il avait l’impression d’être le seul à prendre soin des autres, que la seule chose qu’ils sachent faire était perdre du temps et abuser de leurs parents. Qu’il n’entendait que des gens qui se plaignent sans jamais rien faire pour changer leur situation, et qu’il en avait marre. Qu’un monde dégueulasse comme ça, il n’en voulait pas, et que l’autre pouvait bien garder sa fausse sympathie. Il serait peut-être sauté à la gorge du pauvre adolescent si on ne l’avait retenu.
Puis il était sortit en trombe en laissant là sa classe incrédule. Tremblant de colère, les poings serrés, il avait déambuler dans la ville pour se calmer. Puis, une fois la violence de son tourbillon de sentiments apaisée, il s’était sentit Vide. Vide comme jamais il ne l’avait été ; épuisé et lassé de continuer à se battre sans savoir pourquoi. Il était revenu chez lui le soir-même et s’était occupé du repas comme si de rien était. Mais quelque chose avait changé. Il n’alla pas en cours le lendemain, ni le surlendemain.

Et puis il avait reçu une visite des plus anodine, et il avait compris. Un choix s’était apposé devant lui, un choix terrible. Le jour de la visite du Master, le troisième jour après son éclat, il était parti s’enfermer dans sa chambre en comprenant ce qu'on lui proposer, sans même prendre la peine de lui répondre. Il ne voulait pas aller à Terrae. Comment le pouvait-il ? Comment pouvait-il abandonner sa famille pour une décision aussi égoïste que celle de choisir son bonheur au détriment de celui d’autres ?
Mais ce jour-là, son père était venu le voir et avec un sourire, avait annoncer qu’il était désolé pour ce qu’il lui avait fait subir, qu’il était temps qu’il prenne le rôle qu’il aurait dut assumer depuis bien longtemps. Que sa famille survivrait à son départ. Qu’il prendrait des aides, travaillerait de chez lui, ferait l’impossible mais qu’il y parviendrait et que sa famille survivrait à son départ.
Christopher lui avait alors fait la promesse de revenir. Qu’une fois ses pouvoirs maîtrisés, il reviendrait occuper la place de chef de famille qui lui était destiné. Son père avait souri tristement, comme s’il savait qu’il ne reviendrait pas. En descendant de sa chambre pour aller voir le Master Christopher avait pris sa décision. Il s'excusa de l'avoir fait attendre et annonca qu'il était prêt à le suivre vers la Terre Promise où il savait trouver sa place. Où peut-être pourrait-il enfin laisser exprimer son cœur, pour agir pour son propre bonheur et plus uniquement celui des autres.

Il avait répondu de façon honnête et juste à la femme qui était venu estimer son équilibre mental, mais il sentait en quittant la salle que celle-ci n’était pas complètement satisfaite de ses réponses. Il lui avait énoncé sa vie de manière objectif, sans laisser transparaitre aucune émotion, ce qui pouvait être frustrant pour un examen psychologique.
Pourtant, s’il avait pu jeter un œil aux notes qu’elle avait prise sur son calepin, il aurait probablement été d’accord avec ce qu’il y avait été inscrit :