-Allez Riku, souffle tes bougies !!

Je souris tendrement en regardant Daisuke qui s’éloignait de sa sœur après lui avoir fait un « câlin d’anniversaire pour les gens qu’on aime » avait-il expliqué. La petite fillette, qui fêtait ses quatre ans aujourd’hui, releva son regard pétillant vers Ryu et moi. Elle gonfla ses joues avant de tout expulser d’un coup, envoyant toutes les bougies voler dans les airs. A cause de son jeune âge, ses pouvoirs ne se stabilisaient toujours pas, et Riku semblait échapper complètement au contrôle de l’Eclipse. J’éclatai de rire, alors que Daisuke plaçait ses mains sous la forme d’un pistolet, et envoyait des gerbes d’eau dans les airs afin de dégommer chacune des bougies encore en l’air. Riku rit à son tour, posant ses yeux brillants d’admiration sur son grand frère qu’elle aimait tant. C’est qu’il avait passé toute son enfance, avant qu’elle ne devienne une grande fille aujourd’hui, à lui apprendre la vie ! Et malgré les années qui passaient, il avait toujours quelque chose à lui apprendre, parce que c’était vraiment le plus intelligent de tous les grands frères. C’était la maîtresse Tomoe qui n’arrivait pas à le comprendre et qui le punissait trop, obligé. Lui, il faisait pas ces bêtises pour se faire remarquer, pas du tout, c’était bien sûr pour faire des ex-pé-ri-ences ! Mais les adultes sont toujours trop bêtes et ne comprennent pas.

Ryu se leva à côté de moi et alla embrasser sa fille sur le front, la prenant dans ses bras pour l’enlacer avant de lui offrir son cadeau : la super nouvelle maison playmobil montable et remontable comme on le souhaitait à l’infini : bon, on savait très bien que c’était plus un cadeau pour Daisuke que pour Riku, mais Riku avait tant insisté que nous avions craqué. Visiblement, faire plaisir à son frère, et surtout attirer son attention avec des jeux qu’il pourrait lui aussi aimer était une priorité pour Riku. C’est sûr que l’âge commençait à vraiment les séparer, surtout depuis que Daisuke savait lire et était passé par tous les pouvoirs, les contrôlant à merveille. Il était trop trop fort, normal qu’il ait une amoureuse ! Et puis moi je suis trop petite pour jouer avec lui, il me trouve p’us intéressante, alors je veux une maison playmobil pour qu’il joue avec moi aux playmobil !

J’adressai un regard entendu à Daisuke alors que Riku était en train de déballer son cadeau : d’accord, c’est rigolo de jouer au pistolet quand les bougies sont encore dans les airs, mais maintenant, il faut ramasser, et c’est pas maman qui va faire ça toute seule !

Il finit par accepter, après quelques réticences, et se leva de sa chaise. Il alla embrasser sa petite sœur sur la joue, lui lançant fièrement un « Tu vas voir, c’est moi qui ait donné l’idée à Maman et Papa !!!! » (pas du tout), et commença à faire le tour de la cuisine pour récupérer les bougies qui avaient volé puis atterri brusquement sur le sol après s’être pris des attaques très violentes d’eau sur la figure.

Découpant silencieusement le gâteau, observant mes enfants, je savourai l’instant. Ils pouvaient, certes, être pénibles, et bien plus épuisants que des enfants ordinaires à cause de leurs pouvoirs… Mais ils restaient mes enfants ; nos enfants. Et rien ne saurait me rendre plus heureuse que cette famille.