Vous savez ce qui est chaud quand on est un grand frère pas doué ? C'est quand t'es obligé de taper ton problème dans Google pour aider ta petite sœur… Vous savez ce qui est RELOU quand on est un grand frère pas doué avec des pouvoirs magiques ? C'est quand ta petite sœur te demande si elle aussi elle pourra faire des "soleils d'éclairs" quand elle sera plus grande et que tu peux PAS googler la réponse. Il avait failli lui dire "J'aimerais que tu fasses jamais de soleil ma puce" parce que pouvoir = vide, et il espérait de toute son âme que Charlotte ne ressente jamais le Vide… Mais si un jour c'était le cas, il n'y pourrait pas grand chose. Et d'ici-là, comment expliquer à un petit bout d'amour que si grand frère ou son papou arrivent dans sa chambre avant même qu'elle ne pleure parce qu'elle a eu mal, c'est parce qu'ils ont eu mal dans leur vie ?... Ouais c'est la merde t'as vu… Du coup il a dit "Demande à Papou" pour s'éviter le problème et il est parti, là où tout a commencé.

Nicolas était debout au bord du lac en train de s'entraîner tranquillement. Il n'emmenait pas son chien histoire d'être tranquille, de ne pas le surveiller en même temps qu'il s'exerçait avec son côté électrique, sachant que l'animal avait peur de l'orage… Il y a deux ans, il se souvient, il était venu ici avec Ipiu pour s'entraîner alors qu'il était encore qu'un Initié et Tata Piu, pas encore Master. Il s'était mis à pleuvoir et c'était d'autant plus dur de maîtriser l'afflux qu'il dégageait. La moindre goutte d'eau appelait ses arcs électriques, il avait blessé un arbre dans le processus. Il avait retenu le moindre de ses conseils au point qu'ils résonnent encore dans sa tête, même maintenant qu'il maîtrisait mieux. L'évolution, c'était surtout au niveau Sensitif ; ses barrières étaient stables et il arrivait à insuffler certaines émotions -surtout les basiques- aux autres, pas les plus subtiles, certes mais c'était quelque chose. C'était de moins en moins épuisant aussi.


Bref, à part sur de quelques rares dérapages qui ne concernaient que lui, Nicolas sentait qu'il atteignait un certain équilibre, à force d'entraînement et aussi de volonté. Ses erreurs, il les a surpassé, même s'il sentait en lui, la présence du Loup Noir comme un fantôme qui le hanterait, il a un accord avec lui. C'est en harmonie qu'ils évoluent. C'est un chœur étrange que l'on créé. C'est en révisant les katas de karaté de Huo qu'on fait échapper quelques gerbes électriques. Ca nous permet de relâcher la pression de notre côté impulsif tout en la contenant, à cause de la proximité de l'eau… C'est dans cet étrange balet que l'on vide notre esprit, l'on se concentre sur l'essentiel. Après des semaines de révisions pour nos examens à la fac de bio, c'était important, pour nous, de faire ça. Même si c'est parti de cette simple question de la part de Charlotte, simple bambine.



HRP : J'te laisse débarquer comme tu veux après ça, Nico est en mode paix intérieur donc tu risques rien XD !... Normalement.

PS = Le titre du rp est une citation de Jacques Brel pour les curieux.

HRP : Tkt poto. Y'a pas le feu aux flaques ! Tu peux répondre dès que tu peux avec moi.

Nicolas continue de s'entraîner tout en écoutant son équilibre intérieur. Il se dit que c'est un bon moment pour un peu plus exercer les mouvements qu'il a inventé. Enfin. Inventé. C'est un grand mot ! Y'en a forcément qui ont eu l'idée avant lui... Mais c'est pas la question. Faut les exercer pour exceller. Il s'excuse d'avance auprès des arbres, posant la paume de sa main sur l'un d'entre eux avant de se concentrer. Une fois ceci fait, il pose sa main au sol, inspire lentement avant de courir, en huit, autour de deux arbres qu'il a choisi. Il doit avoir l'air d'un abruti mais ce qu'il fait est très important... car au bout d'un moment... il saute.

Il saute en s'aidant d'une impulsion électrique qu'il fait naître à son talon. Il rebondit ensuite sur le tronc d'un arbre, avec cette même impulsion qui lui permet d'en rejoindre un autre... avant de faire de même sur celui-là pour rejoindre le premier... et ainsi de suite. Au fur et à mesure qu'il grimpe, le tronc se faisant de moins en moins épais, il sait qu'il doit, au fur et à mesure, ajouter un peu plus de pulsion... Ça le fatigue alors qu'il arrive à la cime de l'arbre. Il s'accroche au tronc pour récupérer son souffle avant de faire quoi que ce soit. Avant, quand il faisait ça, il était anesthésié de drogues et d'alcools, il atteignait à grand peine un premier étage... Aujourd'hui, plus sain, plus équilibré, il le dépassait, il était certain... Bon par contre, atteindre le deuxième étage de l'institut, c'était pas sûr. Il sourit, fier de son avancée ; il était Étoile mais il continuait d'apprendre ! C'était l'une des choses qui faisait qu'il adorait avoir des moments pour lui, même si Aaron suivait son évolution de près, ça lui permettait aussi de découvrir par lui-même ses pouvoirs.

Mais il y a un crac. ...Un hic tu veux dire ? Non, non un crac !

Plus on va vers la cime, plus le tronc est fin. Donc plus on doit mettre d'impulsion électrique pour sauter haut. Conclusion ? Nicolas réfléchit alors qu'il sent le tronc entre ses bras pencher dangereusement. Ah. Je risque de couper l'arbre avec un peu trop d'électricité. Bravo. Je te donne un "point d'intelligence que tu aurais du avoir plus tôt espèce d'abruti". Nicolas suit le mouvement du tronc qu'il a coupé malgré lui... Il est quasi certain de pouvoir, dans sa chute, attraper une branche. Il l'a déjà fait avant d'avoir des pouvoirs, il pouvait le refaire. Il se met en position, fixant le sol pour prévoir ses points d'attaches quand une nouvelle donnée s'ajoute au bordel.

...Y'a quelqu'un en bas.

Y'A QUELQU'UN EN BAS ! En train de lire. POURQUOI JE L'AI PAS VU PLUS TÔT ?! Mec, tu faisais tes katas et il n'était pas hostile, même moi je l'ai pas vu. OMGOMGOMGOMG ! Nicolas prend une inspiration et la cime de l'arbre cède enfin... Il n'a pas le temps de réfléchir plus longtemps. :

-ATTENTION !

Le bougre en bas n'aura pas le temps de se dégager à moins qu'il ait des bons réflexes. Dans le doute, on va pas tenter la chance... Alors au lieu de laisser tomber la cime de l'arbe au sol, Nicolas le maintient entre ses cuisses et un bras tandis que de l'autre, il attrape une branche s'aidant d'une impulsion électrique qui détruit les manches de son pull. Un claquement sonore retentit lorsque son épaule faible se déboîte mais le mouvement permet à la cime coupé de finir dans le lac... et Nicolas avec.

Nicolas plonge dans le lac froid. Ça le saisit mais il en a déjà fait l'expérience donc il se relève plutôt rapidement. Maintenant son bras blessé, il regarde le pauvre lecteur qui n'avait rien demandé. :

-Est-ce que ça va ? Je- Je suis désolé j'avais pas vu- Je croyais que j'étais tout seul ! Nom d'un coude... T'as rien reçu dans la tronche dis ?

Il sort du lac, remboîtant au passage son épaule d'un geste habitué. Il grimace tout de même, ça faisait longtemps que ça lui était pas arrivé...

Trois choses. Nicolas est trempé et c'est loin d'être agréable en hiver. Deuxième chose, son pull est foutu ; il contemple brièvement sa manche en lambeau. Troisième chose est la plus importante... Le lecteur va bien. Et il a l'air plus excité qu'énervé. Nicolas sourit en sortant du lac en faisant aller le bras qu'il avait déboîté pour voir s'il n'avait rien de grave. :

-Quand tu es Tonnerre, l'électricité peut te permettre d'améliorer tes performances physiques... J'ai juste créé des impulsions de plus en plus fortes pour sauter de branche en branche.

Une fois hors de l'eau, il frotta ses mains avant de les écarter légèrement. De petites étincelles naquirent, comme briquet ayant du mal à s'allumer, le réchauffant d'abord à cet endroit, puis il se concentra pour atténuer le flux, le garder à l'intérieur de lui... Petit à petit, sa température grimpa, de la vapeur d'eau s'échappant de lui. Il devrait faire attention à ne pas s'électrocuter dans le processus alors il prit son temps... :

-Je peux t'apprendre si tu es de la même affinité que moi, et si t'es Étoile. Ça demande une certaine puissance de soulever son poids de base... En étant Initié tu pourrais le faire mais que sur deux sauts max... et entres deux murs. Les troncs des arbres sont trop fins pour supporter ça... 'fin t'as pu le voir ça.

Il sourit, cette fois un peu gêné. Ouaiiis c'est qu'on a failli l'assommer correct quand même. Nicolas se tourne vers lui en secouant ses cheveux noirs ; de petites gerbes électriques naissent, finissant de les sécher. :

-J'm'appelle Nicolas au fait, Tonnerre Solaire. T'es nouveau ici ? J'crois pas t'avoir déjà croisé.

C'est pas que Nicolas connaît tout le monde, loin de là. Depuis qu'il est à la fac et qu'il traîne moins dans les couloirs de l'Institut, il a l'impression de voir de nouvelles têtes tout le temps.

C'était donc un camarade Tonnerre. Nicolas sourit encore une fois, ça doit être à cause du tatouage de son vis-à-vis, un sourire type Chat du Cheshire vraiment cool. Saloperie de mimétisme... Il aurait peut-être pu deviner qu'il était Tonnerre aussi ; il sent un peu de curiosité et de joie. Il venait peut-être de voir quelque chose de nouveau pour lui... Y'a toujours quelque chose de simple et sincère qui se dégage des nouveaux. Enfin, "nouveau". Helm après s'être présenté, il apprend qu'il est arrivé en mars. ...et qu'il est Sensitif aussi.

Oh daaamn Nico c'est pas un mauvais coup de chance de rencontrer quelqu'un qui a une chance sur dix d'avoir les pouvoirs que tu détestais tant heiiiin ? J'ai changé, c'est plus pareil...

Nicolas hausse un sourcil malgré tout. C'est rare quand une personne n'a pas peur d'avouer qu'il est Sensitif ou Télépathe ; Nicolas le fait par habitude... mais il en connaît d'autres qui en ont juste rien à foutre et assument jusqu'au bout... bon après, on choisit pas ses pouvoirs aussi... :

-Oh. Intéressant ! Tu t'entraînes du coup ? C'est pas trop dur d'être Sensitif pour toi ?

Il demande même s'il sait que les pouvoirs, c'est tout à chacun, et tant mieux d'ailleurs, parce que si tout se résumait à son expérience personnelle, Terrae serait dans la merde. Il fixe le livre que Helm tient encore dans ses mains, le pointe du doigt. :

-Ch'uis désolé d'avoir interrompu ta lecture... C'est quoi comme bouquin ?... Si c'est pas indiscret hein, juste, j'aime bien lire de temps en temps.

Helm avoue que c'est galère d'être sensitif... Et parce qu'il dit n'avoir jamais rien ressenti de sa vie. Nicolas n'en doute pas mais, avec ses pouvoirs à lui, il capte ne serait-ce que partiellement, des bouts d'émotions. Atténuées, certes, mais, il y en a. Il comprend quelque part ; pendant des années il a cru qu'il se refusait à ressentir quoi que ce soit dans sa vie, mais aussi à croire que les autres ressentaient aussi pour mieux survivre, et puis il est devenu Sensitif, et il a rencontré des gens formidables, et il s'est foutu dans la merde tout seul... Mais il y a quelque chose qui peut faire la différence avec Helm, c'est son apprentissage. Il apprend avec Mitsu apparemment... Elle est Téléporteuse mais elle doit beaucoup lui offrir dans le domaine électrique, c'qu'est déjà pas mal -et puis elle est Master faut pas déconner, elle s'y connaît. Et il a appris la colère AHAH ! Mais tais-toi bon sang... Nicolas secoue la tête. :

-Non c'est pas que toi, t'inquiètes. Des personnes auront des facilités avec leurs pouvoirs mais t'auras un autre tas qui aura autant de difficultés. J'ai mis du temps avant de m'y faire aussi.

Aller viens Helm, on va se faire un feu à côté du lac, griller des chamallows et raconter notre expérience de Sensitif. Non... P't'être même qu'on fera un piccolo et qu'on partagera des doss'. NON !

Son attention dévie sur le livre dont il tente de deviner le titre jusqu'à ce que Helm veuille bien le lui lire. "Comprendre les autres pour les nuls". Nicolas retient, avec difficulté, un rire de s'échapper entre ses lèvres avant d'écouter ce qu'il a à dire. Le bouquin est de la part de Mitsu, ce qui est pas étonnant, et tout ce qu'il a réussi à en ressortir, c'est qu'il n'aimait pas lire. Nicolas pousse un soupir en souriant. :

-Eh bien c'est déjà ça. J'te dirais bien de tester l'audiobook mais je crois que la série "pour les nuls" ne fait ça que pour les apprentissage de langues... Vas-y fais voir.

Nicolas tendit sa main, attendit qu'Helm veuille bien lui passer le livre pour qu'il puisse feuilleter au moins le sommaire. Généralement "pour les nuls" ne te prend pas pour un con, mais ils ont du mal à comprendre que leurs lecteurs ont besoin d'un tremplin pour apprendre... Pas d'une montagne de mots suivie d'une vallée logique pour finir avec un pic insurmontable d'incompréhension. Nicolas le referme en peu de temps. :

-Non ok, je vois... lâche-t-il compréhensif. C'est chelou.

Il lui rendit le livre en hochant la tête... C'était trop même pour lui. :

-Malheureusement, les gens sont pas comme les bouquins. Ouais tu peux tomber sur une part de la majorité, et ça se passe comme c'est décrit... Mais dans la vie, et encore plus à Terrae, tu vas tomber sur des exceptions qui vont bouleverser les codes.

Bonjour la Cool Patrol, au passage. Tss. Nicolas reprend. :

-Exemple, il paraît que les gens utilisent 10% d'empathie lors d'une première conversation avec un inconnu... Donc... que dalle, sachant que le reste des pourcentages c'est soit dirigé vers le bien-être de la personne qui parle, soit de son entourage. Mais t'as fait un pas vers les autres, sans le savoir, en voulant lire ce bouquin et les comprendre, tu t'es dirigé vers l'empathie. C'est là que ton côté Sensitif peut apporter quelque chose...

Décortiquer la roue des émotions, c'était le premier pas pour Nicolas lui apprenant qu'il pouvait ressentir autre chose que de la colère, ainsi que les autres... surtout les autres en fait, et accepter ce fait. :

-Tu m'dis si je te soûle au fait hein. Mais perso je pense, le jour où tu reconnaîtras les émotions, tu pourras devenir un bon Sensitif. C'est galère ouais, mais c'est déjà énorme ce que tu essaie de faire.

Nicolas ne comprend pas ce que Helm veut dire par clone. Pas tout de suite en tout cas. Il a compris au fil des années que tout le monde est différent, qu'on peut trouver des sensibilités, des passions communes, mais au final, le cœur d'un être humain est tellement composé de molécules différentes, tellement d'émotions différentes, tellement d'histoires différentes, que rien n'est pareil. Y'a juste un moule dans lequel les gens essaient de rentrer, modifier leurs corps, leurs façon d'être, selon la direction qu'ils essaient de prendre. Mais Nicolas lui sourit... Parce qu'il a raison aussi. Heureusement que tout le monde n'essaie pas de se fondre dans le moule. Heureusement qu'il y a des gens qui s'aiment comme ils sont, comme ils ont grandi, comme ils aiment. Heureusement qu'on s'écoute parfois.

Et puis Helm lui avoue qu'il a décroché, comme il dit. Il n'a aucune affinité avec l'empathie, ou les maths, et c'est un peu ce qu'est Nicolas au final. Il a alors une expression désolé, la bouche entrouverte, un peu triste. :

-Oh pardon. J'ai tellement l'habitude... Attends j'vais essayer de le dire autrement.

Il croise les bras, grattouille sa barbe avant de reprendre après un court instant de réflexion où ses pensées fusaient rapidement. :

-En décidant de lire le livre, tu as essayé de comprendre les gens hm ? C'est déjà plus que ce qu'une personne est amenée à faire dans une première conversation avec un inconnu. Être Sensitif, c'est un peu pareil. Si tu écoutes les émotions de la personne face à toi, tu vas forcément faire un pas vers elle. Tu vas devenir, en gros, naturellement empathique, même si en face, la personne est... bah un clone, comme tu dis.

Il marque une pause, pour voir si Helm suit et s'il comprend mieux où il veut en venir. Y'a d'autres détails qui rentrent en jeu, mais c'est pour le rassurer aussi qu'il dit ça. Même si c'est dur d'être Sensitif au début, surtout si t'as aucune idée de comment reconnaître une émotion d'une autre. Mais il y a une marge de progression exponentielle à partir de là. :

-Tu as dit tout à l'heure que tu sais ce que c'est être en colère maintenant. Est-ce que tu arrives à le sentir chez les autres ?

Il sourit. :

-Tu veux qu'on essaie ? Je peux aussi essayer de te montrer d'autres émotions si tu veux.

Nicolas a déjà essayé ses pouvoirs sur les autres, bien sûr. Mais sur un Initié de son affinité, il n'en est pas sûr. Et puis s'il peut aider Mitsu dans l'apprentissage de son élève, ça peut être que du bonus. Même si bon... la colère... il aurait préféré qu'il apprenne autre chose du coup, meh.

-C'est parce que l'empathie, c'est pas une émotion en soi. L'empathie, c'est reconnaître et comprendre que les autres ressentent. Tu reconnais que tu ressens, que ceux à qui tu parles ressentent. Alors tu as fait la moitié du boulot.

Nicolas sourit en haussant les épaules. :

-Pour la seconde partie, pour comprendre, c'est vrai qu'avoir de l'expérience aide énormément. C'est pour ça que je voulais savoir si tu arrivais à reconnaître la colère chez les autres. Si tu arrives à faire un lien entre ce que tu connais, et ce que tu vois chez les autres, ça peut être plus évident à maîtriser ensuite.

C'est là que Helm dit qu'il peine à ressentir ses propres émotions. Nicolas réfléchit. Ça lui est arrivé de pas comprendre ce qu'il ressentait, parce qu'il mettait barrières sur barrières, pas pour les autres, mais à l'intérieur de lui... Va savoir si c'est le cas pour ce Sensitif ; peut-être qu'il s'est coupé les émotions à l'intérieur à cause d'un trauma ? ou juste parce qu'il ne voulait pas faire confiance aux autres ? ou par on ne sait quel bordel psychologique ?... Il n'est clairement pas adapté à la situation... et en plus, quand il parle, il voit bien que son vis-à-vis le comprend à peine.

Toutefois, il veut bien essayer, tout en le mettant en garde avant. Nicolas hoche la tête... Prend un temps pour réfléchir, la main droite grattant son bouc. Dans un cas tel que Helm, il faudrait éviter de le surmener en fait... Une trop grande variété d'émotions d'un seul coup pourrait lui faire du mal. Et on sait de quoi on parle. Tellement. Alors mentalement, on se souvient de cette fameuse roue des émotions, parce que c'est ce qui nous a aidé à identifier et reconnaître plus que la colère chez les autres... On s'arrête sur les émotions primaires, le cœur de cette roue, pour éviter de le bouleverser avec des émotions trop complexes ou subtiles. Le bonheur, la surprise, la tristesse, le dégoût, la peur et la colère. Une fois son choix fait, il lui sourit. :

-Ok. Alors on va tester la tristesse. Comme je suis Étoile, j'aurais plus de facilités à te faire ressentir quelque chose, mais si tu es tendu, j'aurais plus de mal et ce serait plus long, voir impossible à faire. Alors sois calme, ferme les yeux si ça peut t'aider ou installe-toi... Je vais y aller progressivement, comme ça, dès que tu voudras arrêter, je le ferai ok ?

Nicolas profite de cet instant en suspens pour frotter ses mains, inspirer calmement. Il se prépare juste à l'idée qu'Helm puisse éventuellement pleurer. Et j'aime pas ça. Mais ça peut l'aider, et on peut le supporter. Tu le sais. Nicolas ferme les yeux. Oui. Ça va aller. :

-Prêt ?

Il attend une confirmation, puis se lance.

Dans la tristesse, y'a tout un éventail ; la culpabilité, la solitude, la fatigue... et le vide, oui. Ainsi que toute une autre ribambelle de joyeusetés... Mais il fallait qu'il s'arrête à la tristesse la plus pure. Celle du poids sur le cœur, celle qui fait naître des larmes au bord des paupières, celles qu'il ressentait quand il voyait ceux qu'il aimait au détour d'un couloir, en cours, en ville, et qu'il n'arrivait même pas à approcher en se disant que, de toute manière, rien ne pouvait soulever cette peine de ses épaules et qu'il était égoïste de l'imposer aux autres.

Il visualise la sensation, l'émotion. Pour lui, elle est violette, elle sent les lendemains matins de fêtes froids, la journée qu'on passe enfermé alors qu'il fait beau dehors. Ça fait gonfler tout l'intérieur du corps au point de donner l'impression qu'on va exploser au moindre coup de vent, sans rien déchirer, juste, ça enfle et enfle sans fin ; du cœur lourd aux glandes lacrymales. Nicolas reste immobile mais ça s'approche d'Helm comme un nuage noir ; ça s'écrase sur son visage, d'abord comme s'il était hermétique à la tempête... Mais ça fait le tour, ça s'accumule, et ça finit par s'insinuer comme un mauvais serpent dans le crâne de l'Initié.

Nicolas a hoché la tête en faisant claquer sa langue sur son palais quand Helm lui a dit qu'il ne risquait pas d'être tendu... Ouais, c'est vrai. Pas d'émotion. Faut s'habituer, c'est compliqué mais pas infaisable. Il est pas si loin le temps où on pensait que les sentiments n'était qu'une illusion...

L'exercice prend un peu de temps mais Nicolas finit par y arriver... Des larmes coulent sur le visage d'Helm qui lève la tête, intrigué, avant d'amener sa main vers ses joues humides. Les yeux de l'Initié ne tardèrent pas à se noyer... La question fusa, et Nico retient une grimace peinée avant d'expliquer. :

-Ce sont des larmes. Ça arrive dès que le corps ressent une émotion forte comme la douleur et la tristesse. C'est un réflexe qu'on ne maîtrise pas, qui vient du système nerveux autonome... euh... Le système qui s'occupe de faire battre ton cœur  sans que tu y penses, par exemple.

Il pourrait développer la question, lui expliquer les détails des molécules qu'on trouve dans les larmes et pourquoi il arrive de pleurer aussi lorsqu'on rit beaucoup, mais il va s'en tenir à ça pour le moment. :

-Les larmes, c'est le meilleur moyen de communiquer la tristesse, pour le corps. Y'a des sensibilités différentes selon les gens aussi ; certains vont pleurer sans retenue, d'autres essaieront de se retenir et d'autres ne ressentent pas le besoin de pleurer.

Nicolas ne coupe pas tout de suite ses pouvoirs, bien que l'envie soit forte d'arrêter là leur petite session, mais il veut ajouter une dernière chose. Il s'approche un peu d'Helm et veut montrer ce qu'il se passe en lui. :

-Pour reconnaître et maîtriser la tristesse, j'utilise ma vision la plus pure du chagrin. Physiquement, il y a ce poids sur le cœur, les pupilles qui sont plus petites, la pression au niveau des yeux, pour les larmes justement, les traits du visage qui s'affaissent,... Est-ce que tu le sens ?... Est-ce que tu as des questions ? Est-ce que tu veux que j'arrête ?