La vengeance est un plat qui se mange froid, mais Dieu qu'il fait pourtant chaud par ici. L'attitude de Tiago est celle que j'attendais, mais dans toute l'expression d'une anticipation que je ne manifeste qu'au travers d'une mine contrite, je ne peux m'empêcher de sentir un brin de jalousie. "Il est clairement meilleur que moi à ça" me dis-je, pendant qu'il me fait me retirer mon haut. Sacré sens des priorités, heureusement je ne suis pas spécialement sensible au romantisme, aller droit au but est une méthode à laquelle j'adhère parfaitement. Et maintenant qu'il ne reste plus qu'un sous-vêtement pour couvrir mes épaules, mon compagnon m'attire à lui sans se soucier de me tremper à son tour. J'aurais dû m'y attendre, mais tout de même ... ce n'est pas très chaud là-dedans.

Je n'ai pas vraiment de mot pour répondre à la fougue dont il fait preuve, le corps est bien plus loquace dans ce genre de situations. La provocation est bel et bien un outil efficace sur moi, ses affirmations certaines, sa manière de n'aucunement douter de lui et la spontanéité de ses gestes lui donnent un aspect viril que je ne lui aurais pas attribué si facilement. Autant dire que je suis agréablement surprise, si agréablement que je me surprends à frémir discrètement sous les reflets troubles de l'eau. Maintenant, j'ai envie de voir à quel point il peut tenir ce rôle, à quel point il peut maîtriser la situation à ma place. J'ai encore quelques ... retenues sur l'idée ... mais il me donne envie d'essayer, alors carpe diem, je m'allonge sur le sol et le laisse passer au-dessus de moi. Je sens mes cheveux s'éparpiller à la surface de l'eau tandis que j'essaye de lui rendre ses baisers à la hauteur de son ardeur.

A la manière d'un appel, de silencieuses expirations profondes geignent hors de mes lèvres à chaque fois que les siennes s'en écartent. Doucement j'enroule mes jambes autour de lui et tenaille sa taille entre mes cuisses. Je passe mes mains sous son haut, il était plus que temps qu'il se débarrasse de cette entrave inutile. Même sans voir quoi que ce soit, je devinais le contour d'une peau si fine que j'aurais pu dessiner les bordures de ses muscles du bout de mes doigts. Comme articulant une plume, je balade mes mains sur son dos, il était encore trop tôt pour avoir envie de le griffer, mais j'en sentais le malicieux désir me parvenir.

Je n'avais pas envie de parler, les mots sont toujours de trop là où le corps s'exprime, à la place, je mettais ma main derrière sa nuque et glissait son poignet au bas de mes hanches. Le laissant en disposant à ma guise, je défaisais la boucle de mon bas, le descendant jusqu'à mes chevilles et m'en débarrassant sans oublier de le renvoyer sur la berge. Ce serait idiot que l'on retrouve mes affaires sur le rivage d'en face. Je ferme les yeux. Mon souffle est plus lourd, je le sens courir dans ma gorge jusque dans ma poitrine, amenant une chaleur qui court jusque dans mon ventre. Comme une approbation, je passe ma main sur sa joue, l'invitant à faire ce que bon lui semblait avec la suite. Il voulait me voir m'offrir, maintenant, je veux le voir me saisir.

HRP:

HRP : Bon bah c’est à moi de m’excuser pour le temps qu’il m’a fallu à répondre T_T


Totalement réceptive à mes avances, je dois avouer que je n'étais pas 100% sûr que Mira ne décide pas juste de mettre fin à ce petit face à face plus prématurément que ce que je n'envisage. C'est qu'elle sait se débrouiller lorsqu'il s'agit de se faire désirer. Mais on dirait bien que cette fois on est sur la même longueur d'ondes. Ce qu'elle manifeste à travers certaines réactions beaucoup trop existantes.

A cet instant j'oublie totalement qu'on se trouve en extérieur. Ou plutôt, je m'en fiche complètement. De toute façon il n'y a plus personne aux alentours. Je peux laisser mes yeux profiter de ce spectacle, Mira en partie dévêtue tout contre moi. Il faut dire que ça fait quelques temps qu'on se tourne plus ou moins autour et qu'elle prend un malin plaisir à me provoquer. Depuis le premier jour en fait oui... Alors forcément, maintenant qu'elle parait aussi accessible, je ne compte pas faire marche arrière.

Et s'il y a bien une chose qui change, c'est qu'elle parait subitement beaucoup moins encline à me balancer toute sorte de phrase bien piquante comme elle sait si bien le faire. Est-ce que c'est bon signe ? J'en sais rien, mais le meilleur moyen de savoir c'est encore de tester. Et il faut dire que je ne suis pas du genre à faire dans le doute ou l'hésitation. Au pire elle me repousse au moment le plus frustrant mais... Eh, on verra bien !

Et puisqu'en cet instant Mira ne parait pas bien bavarde, je n'ai pas particulièrement envie de me lancer dans un monologue, et décide donc de suivre la tendance. De toute façon, il n'y a pas besoin de ça pour que je comprenne ses intentions (ou du moins que je les interprète comme ça m'arrange). C'est sans grande retenue qu'après m'être débarrassé de mon t-shirt je laisse mes doigts, puis mes lèvres, glisser sur sa peau.

A mesure que nos vêtements s'en vont, la température parait pourtant augmenter. Jusqu'à ce que j'ai très envie de passer à la vitesse supérieure. Je reprends mes distances pour quelques secondes, le temps d'aller récupérer dans mon portefeuille de quoi assurer la suite. Ouais, une capote pour faire moins subtile. Et là je suis plutôt content de ne pas avoir oublié d'en remettre cette fois.

- "J'espère que tu sais nager."

Je reprends un air provocant en revenant vers Mira pour l'entrainer un peu plus loin dans l'eau. Autant profiter du cadre dans lequel on se trouve !