Un frisson remonte le long de son dos… Douloureusement, vicieusement. La conversation est difficile pour les deux jeunes femmes, et Aria imagine à quel point ça peut être dur pour Ipiu aussi. Elle ne sait pas tout, mais elle suppose. Elle suppose en voyant Ipiu répondre à ses questions. Elle suppose en sachant où est né le petit Air qui est en train de remuer toute sa vie — toute leur vie à elles deux. Le pouvoir, c’est la connaissance… Alors est-ce que Terrae arrive à regagner un peu de pouvoir sur le Centre, maintenant qu’ils ont quelques informations supplémentaires à son sujet ? Qui sait…

Quelque part, cette discussion ne la rassure pas. Elle se demande comment il est possible que personne n’ait encore cherché à tuer le petit Air, détenteur de toutes ces informations si cruciales. Comptaient-ils sur le blocage qu’ils lui avaient causé pour l’empêcher de les divulguer ? Sa poitrine se compresse à cette évocation. Elle se doute que ce conditionnement est réversible ; Aylan leur a prouvé qu’avec du temps et de l’effort, il l’était. Difficilement.

Et pourtant… pourtant.

Aria baisse les yeux sur sa tasse et boit lentement, le temps d’intégrer les dernières paroles d’Ipiu. Elle préfère ne pas y répondre, parce que c’est trop douloureux. Ils lui ont fait du mal, mais ne l’ont pas tuée. J’imagine que l’on peut s’en consoler.

—Tu étais là-bas, toi aussi, c’est ça ?

Elle se mord l’intérieur de la joue.

—Tu n’es pas obligée d’en parler. Mais. C’est très dur, pour toi, tout ce qui se passe ?

« J’y ai grandi. »

J’étais une enfant, influençable et talentueuse. J’avais tout ce qu’il fallait pour être une recrue de choix. J’imagine, c’est loin et en même temps ça n’a jamais disparu totalement.

« Et non ça va. J’ai connu pire. »

C’est vrai, j’imagine. Les médicaments m’embrouillent l’esprit une majorité du temps, j’arrive pas à réaliser ce qu’il va se passer la plupart du temps. Ça m’aide à ne pas être morte de trouille, récupérer Aylan était une nécessité… Alors j’avais pas tellement peur des représailles, mais je suis pas conne, je suis persuadée que le Centre œuvre depuis pour faire perdre des appuis à Terrae. Tant qu’on ne faisait qu’exister, on était gênant… Maintenant qu’on s’en prend à l’organisation… Je sais qu’elle va répliquer.

Ça me terrifie. Parce que si Terrae était capable de protéger une personne ou deux, j’ai peur qu’en accueillant plus, elle devienne un cible prioritaire… Et non un simple caillou dans la chaussure, qui agace mais qui ne mérite pas qu’on y prête tant attention. Je suis toujours inquiète qu’ils ne créent des vides chez d’autres espions qui n’auraient pour but que d’atteindre Aylan. Je sais que chaque nouvel arrivant est scruté, mais refuserait-on réellement quelqu’un en sachant qu’il est passé entre les mains du Centre ?

Hideko m’a montré de nombreuses fois son laxisme. Que ce soit envers moi, envers Ys, envers Ryu. Est-ce qu’elle sera capable de prendre les décisions qui s’imposent ? Serait-elle capable de donner l’ordre de tuer ? J’en doute, et c’est ça qui me terrifie le plus. Ici on est plein de bonnes intensions… C’est tellement loin de la réalité du Centre. De ma réalité.

« Quand tu partiras, tu devras sans doute tuer plusieurs personnes. Ta vie et celles des autres en dépendra. N’hésite pas. »

La peur est trop forte… je commence à nouveau à avoir mal. PUTAIN. J’utilise mes pouvoirs pour réussir à calmer le tout et tenir éloigner l’anxiété.

Ipiu s’ouvre, et est honnête. C’est étrange, parce qu’une partie d’Aria se demandait si elle allait éviter, si elle allait lui dire qu’elle ne souhaitait pas en parler. C’est sûrement pour ça qu’Aria voit Ipiu comme une personne si courageuse, quoiqu’elle en dise. Quoiqu’en penseraient les autres. Ils ne savent pas ce qu’elle a traversé, mais cela semble être encore là, en elle. Est-ce vraiment possible de se reconstruire après tout ça ?

Un frisson traverse Aria, et elle déglutit difficilement. Acquiesce. Elle fera confiance à son amie, mais en même temps, elle a peur pour elle. Elle est déjà si fragile en ce moment. Oh, bien sûr, pour Ariana, être fragile ne veut pas dire être faible — car si elle était faible, elle ne serait plus là aujourd’hui. Elle aimerait lui dire “viens me voir si tu as besoin de parler”, mais Aria sait aussi qu’elle n’arriverait pas forcément à entendre tout ce qu’Ipiu aurait à lui transmettre. Alors… peut-être qu’elle gardera cette proposition pour elle, et qu’elle sera en mesure de la lui faire le moment venu.

Quand elle sera prête, si elle est prête un jour. En attendant, il y a d’autres choses qui se profilent…

Et justement, la Master met le doigt sur un point important. Ne pas hésiter.

Au fond, cela fait plusieurs jours qu’Ariana se dit qu’elle aimerait les détruire. Les briser. Tuer ceux qui menacent sa famille, ceux qui ont fait du mal à Lola et Aylan. Mais est-ce qu’elle en a le droit ? N’est-ce pas injuste que de décider qui a le droit de vivre ou mourir, en fonction de ses crimes passés ou à venir ? Voilà une chose qu’elle ne parvient jamais à comprendre, qui malgré la peur et la haine que le Centre lui inspire, elle n’arrive pas à rationnaliser. Oh oui, ses émotions voudraient tout détruire. Mais y arrivera-t-elle seulement ?

Ses yeux se ferment douloureusement.

—Comment on fait, pour ne pas hésiter ?

Elle rouvre les yeux et les pose sur sa tasse, puis sur Ipiu.

—Tu sais… Quand Ys est parti, je lui ai dit que contrairement à lui et beaucoup d’autres ici, je n’avais pas besoin de régler mes problèmes par la violence. (Sauf avec Théo, mais ça c'était un coup de sang, c'est pas pareil.)

Elle se tait. C’est douloureux. Elle se rend compte qu’elle n’a jamais parlé de cette dernière entrevue avec lui à personne.

—Je crois que j’étais prête à partir avec lui pour le retenir. L’empêcher. Lui permettre d’arriver à ses fins, mais minimiser les dégâts. Il a compris, évidemment.

Silence. Elle regarde par la fenêtre, et les arbres colorés de cette fin d’été lui paraissent pourtant bien fades.

—Il m’a dit que mon “petit monde parfait” n’existait pas. Et “qu’un jour, il me le rappellera”. C'est drôle, maintenant qu'on y pense, hein ?

C’est encore tellement frais dans sa mémoire, comme une plaie ouverte et purulente. Elle s’humecte les lèvres et son visage est plus inexpressif, presque las.

—Il m’a demandé de le poignarder pour lui prouver que je pouvais l’accompagner, quel con. Evidemment que j’allais pas le planter. Je veux pas être comme lui.

Lui cramer la main qui tenait la pointe de la lame, par contre, c’est ce qu’elle a fait.

—Ca me tourne dans la tête depuis. Il savait pas, pour Lola, il pouvait pas se douter que j’le savais déjà, tout ça. Que le monde c’est de la merde et qu’on est à la merci de gens qui ont toute emprise sur nous, et tout ça. Mais tout ça, ça me tombe sur le coin de la gueule aujourd’hui. Toujours plus fort. Je sais que j’hésiterai toujours à tuer, mais que j’hésiterai jamais à protéger ma famille.

Ariana s’essuie les yeux, elle est fatiguée déjà.

—Je ne suis pas une guerrière.

J’en ai juste marre. Je veux pas me laisser faire.

C’est pas une question simple, faut dire. Comment on fait pour pas hésiter ? Pour pas se dire que la personne en face de soi a autant le droit de vie que soi ou que n’importe qui ? Est-ce qu’il faut la haïr ? Se sentir supérieur, meilleur qu’elle ? Non. La peur pousse à ne pas avoir pitié, se dire que la personne d’en face va probablement te dégommer la gueule à toi et tes amis, peut-être que ça changera tout. J’en doute.

Je la laisse parler. J’écoute. Aujourd’hui, en cette période, Ys me manque plus que jamais. Ça a beau être un connard de lâcheur, actuellement, j’aurais été rassurée s’il était parti en mission. Il n’aurait pas hésité, il n’aurait pas laissé ses principes moraux entraver ses décisions. Il aurait agi quand il y en avait besoin… Et pas à retardement. On a les défauts de ses qualités vous me direz, il est parti avant d’avoir les informations qui lui auraient permis d’être utile. Crétin.

J’écarquille les yeux. Elle a dit quoi ?

« Meuf ? Toi pas une guerrière ? Mais t’as réellement cru l’autre tartenfion quand il t’a dit que tu vivais dans un petit monde merveilleux ? C’est clair que t’as jamais du te battre de ta vie. Que t’as jamais accouché. Que t’as pas du survivre avec ta pétasse de mère abusive sur le dos. Que ça fait pas sept putains d’années que tu te bas quotidiennement pour tes potes et pour toi… Putain, mais t’es clairement une guerrière.
Juste t’es pas une meurtrière… Et ouai, je t’encourage à faire le deuil de ça avant-même de partir en mission. On n’hésite pas quand on sait qu’on n’a pas de meilleur choix. »

La réponse d’Ipiu n’est pas celle qu’elle attendait. Ce n’est pas un reproche envers elle, quand elle se dit qu’elle n’est pas une guerrière ; c’est la réalité. C’est une survivante, peut-être ; mais une guerrière… Le mot sonne étrange dans sa bouche. C’est Elwynn qu’elle définirait comme une guerrière ; Nicolas peut-être aussi. Ipiu, beaucoup. Elle baisse les yeux cependant lorsque son amie lui renvoie… tout ça. Pour elle, tout ça n’a jamais été du courage, mais une nécessité. Elle avançait parfois sans réfléchir, un peu hagarde, comme à contre-courant. Pourtant, elle a aussi conscience que c’en était un, de combat. Mais ce n’était pas le même genre de combat, ce n’est pas la même chose de survivre et de tuer un autre être humain. Elle sourit quand même, faiblement.

—Non, je ne l’ai pas cru. Mais je sais que c’est à moi de me battre pour le créer, ce monde merveilleux. Mais tu… enfin, t’as compris ce que je voulais dire.

Elle déglutit et regarde à nouveau la Master. Cette détermination qu’elle a lui donne de la force, mais elle ne veut pas avoir à faire ce deuil-là. Elle ne veut pas être une meurtrière. Elle ne veut pas faire du mal… Mais n’y sera-t-elle pas obligée s’ils vont chercher ces enfants ? Elle se mord la lèvre, n’osant trop répondre au reste. Et si elle ralentissait ses coéquipiers ? Elle sait se rendre utile, et fera toujours en sorte de ne pas être un poids. Enfin… ce n’est peut-être pas le moment de réfléchir à tout ça. Elle souffle et s’appuie contre le dossier du canapé, dépitée.

—Ca va être dur… Tu crois vraiment qu’il n’y a pas d’autres moyens ?

Elle ferme les yeux, souffle encore.

—Enfin, je te demande ça… mais j’ai pas l’impression que ce soit possible de procéder autrement, t’as raison.

Dépit. Une part d’elle se dit que les autres la verront autrement, si elle se laissait aller à toute cette violence elle aussi. Comme s’il n’y avait plus d’espoir. Et en même temps… quand on t’attaque, il faut bien se défendre, pas vrai ? Un animal attaque bien pour protéger ses petits…

—De toute manière, si j’y vais pas, je me le pardonnerai jamais, alors partant de là je crois que je n’ai pas le choix.

Elle sourit à nouveau.

—Merci. Ce sont les gens comme toi qui me redonnent de la force.

Tu n’es pas un soldat, j’ai compris, et c’est bien ce qui me fait douter que l’on accepte que tu partes. Je sais cependant que c’est important que tu le fasses, tant pour toi, que pour ta fille. Je pense que tu n’auras pas la même relation que celle que j’ai avec Aylan, toi tu veux faire partie de sa vie depuis des années. Aussi que tu y ailles est nécessaire… Si j’avais su combien il serait facile de te faire accepter, et qu’ils prendraient même des initiés… Enfin, on n’en est pas à ce moment de l’histoire !

« Je suis presque certaine qu’ils ne vous en laisseront pas d’autres. »

Ceux qui ont encore de la famille ont une motivation des plus certaines. Ceux qui n’en ont plus savent qu’il n’y aura plus nul lieu où être en sécurité s’ils trahissent. Quand on sait que déserter réserve un sort pire que la mort… Bien sûr dans le lot il y aura peut-être quelques miliciens venus grossir les rangs pour un salaire coquet… Ceux-là, peut-être se rendront, mais je doute qu’ils fussent les uniques défenseurs des enfants enlevés. Et encore, quand on est payé pour un métier qui nous engage à tuer, ou à être tué, on ne se rend pas.

Je suppose que si elle a toujours le choix, on fait tous les jours des choix qui nous donnent des regrets. Il faut juste accepter de vivre avec. J’dis pas que c’est facile, mais parfois il n’y a pas de bonne solution. Pas de bon choix. Alors on fait comme on peut, avec ce qu’on a en mains pour juste avancer, en espérant qu’la prochaine fois on aura plus de forces, plus de pouvoir, pour pouvoir faire un meilleur choix.

J’sais pas trop quoi dire quand elle dit que j’lui donne de la force, j’comprends pas trop.

« J’utilise pas mon pouvoir pourtant, j’te jure ! »

Alors elle acquiesce… parce qu’au fond, c’est sans doute vrai. Ce n’est pas un monde qu’elle connaît, et elle peut vraisemblablement faire confiance à Ipiu pour lui en donner un aperçu. Elle sait aussi que si elle a des questions, elle peut les lui poser, mais a-t-elle vraiment envie de lui imposer ça ? De toujours l’accueillir, la rassurer ? Bien sûr, Ipiu est Master, mais elle ne veut pas lui montrer uniquement ça d’elle… Pas juste cette face triste à mourir, pas juste ses traumas les plus moches, même s’ils se réactualisent continuellement. Et finalement, elle sourit.

—Tu me rassures et tu me fais confiance. C’est ça qui me donne de la force. Tu as pas besoin de tes pouvoirs pour transmettre ça au gens, parce que c’est comme ça que tu es.

Elle est lumineuse à sa manière, Ipiu, même en souffrance, même au sortir de l’hôpital, même dans son fauteuil, même enfermée dans sa mission. Elle trouve souvent qu’y a rien de plus lumineux qu’un Tonnerre Solaire, mais elle est un peu partiale, cette fille-là. Elle oublie qu’il y a d’autres manières de briller. Enfin. Elle les aime, les sensitifs, quand même. Pas parce qu’ils peuvent utiliser leurs pouvoirs, mais parce qu’ils savent quand ne pas les utiliser. Parce qu’ils connaissent intimement l’autre sans même avoir besoin d’y penser. C’est différent d’un télépathe. Et c’est ça qui la rassure — qu’elle sache, et qu’elle lui fasse confiance, à elle Ariana, qui pourtant se sent toute petite.

Heureusement qu’elles font la même taille !

—Je te jure que ça ira. J’y réfléchirai… et si je me sens pas capable de le faire, alors je n’irai pas. Comme ça, je ne mettrai personne en danger.

C’est par là qu’il faut commencer ; alimenter cette colère, la catalyser dans la bonne direction. Ne pas se laisser détruire, mais l’utiliser autrement. C’est pas facile… mais ça viendra.

—Merci. Dis, tu as envie d’un peu de compagnie ou tu as besoin de repos ?

J’sais pas trop quoi dire, parce que fondamentalement, j’me sens pas comme ça. Surtout en ce moment où les instants de présence sont tellement rares. J’peux pas être là comme je le voudrais pour les gens que j’aime, et j’passe mon temps à essayer de rattraper les bourdes de mon absence. Heureusement que Nath et Erik sont là pour assurer quand j’peux pas. C’est dégueulasse tout ce que je leur laisse gérer parce que j’peux pas le faire. Je m’en veux de ouf. Ça m’renvoie à ça, et je sais que c’était pas l’intension de la rouquine. Non, je suis plus lumineuse. Je péclote un peu avant de m’éteindre, et ça m’fout la frousse. Du coup j’utilise un peu plus mes pouvoirs pour tamiser mes sentiments, ne pas laisser la douleur s’installer.

« Si tu veux regarder une série avec moi, en ce moment je regarde Les Simsons. »

Parce que t’as zéro intrigue de fond et que si j’phase je peux récupérer trois épisodes plus tard en me disant que j’ai rien perdu et rire malgré tout d’une vanne bien trouvée qui perce mon brouillard. Moi qui lisait beaucoup, j’arrive pas à arriver au bout d’une page. Je lis un demi paragraphe, et j’me perds. Parfois je me rends compte que j’ai lu plus d’une dizaine de fois une phrase sans la comprendre.

« Je suis pas de grande compagnie en ce moment, mes batteries sont à plat, un comble ! » je tente avec humour.

Parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer. C’est pas comme si j’avais vraiment le choix…

Ipiu ne semble pas réceptive à ses paroles, mais ce n’est pas grave. Ariana ne désespère pas de lui faire entendre raison, lui expliquer ce qu’elle lui inspire. Peut-être que pour l’instant, ce n’est pas suffisant pour elle, mais Ipiu fait bien ce qu’elle peut, à sa manière. Jamais Aria ne pourrait la juger pour ça, et il ne lui en viendrait même pas l’envie ; alors elle sourit et acquiesce vivement.

—T’inquiète pas ! Regarder une série c’est très bien, j’ai besoin de me vider la tête aussi. Et puis j’ai jamais trop regardé ça, mais ça a l’air marrant !

Bien sûr, Aria connaît de loin… Elle s’assure qu’il y a ce qu’il faut pour chacune d’entre elles : de quoi boire, éventuellement de manger, une couverture pour la mettre sur Ipiu au besoin, si elle a l’air d’avoir froid. La télé est allumée bien vite, c’est tranquille comme ambiance, et ça la fait rire. Elle est encore capable de rire, alors c’est qu’elle est en vie. Tout va bien.

—Tu sais, tu as pas à t’excuser auprès de moi de pas avoir d’énergie. Je veux juste que tu te reposes.

Moi ça me dérange pas, je t’en veux pas. C’est juste que j’ai pas envie de te laisser toute seule tout le temps, et j’ai pas trop envie d’être seule non plus, il faut dire. C’est peut-être un peu égoïste, nan ? Mais je ferai pas trop de bruit, pour pas t’empêcher de dormir.

On pourra rattraper tout ce temps perdu plus tard, quand on ira mieux. Et après, on pourra de nouveau être là pour les autres, correctement.