Il était encore tôt quand je m’éveillai dans ma nouvelle chambre, quand j’y repensais, j’avais changé de chambre hier. J’avais mon initiation il y a quelques jours, cela m’avait fait peur, après tout ce n’est pas tous les jours qu’on voit une salle remplie de personnes avec des capuches sur leurs têtes ce n’est pas très rassurant non plus ! Mais tout c’est bien passé, j’ai su que mon affinité était le feu mais quand la directrice me proposa de tester mon pouvoir, j’ai pris peur et j’ai refusé. Je n’étais pas encore prête pour une telle chose. Tout ceci était trop d’un coup pour moi, je devais réfléchir. Je devrais penser à recontacter Tomoe ou Shizuru, elle saurait sans doute m’aider…

Si je m’étais éveillée tôt ce matin-là, c’était surtout pour aller faire mon jogging, il y avait quelques jours que je ne l’avais plus fait et cela me manquait. J’étais déjà prête, ma tenue se constituait d’un mini short bleu et d’un t-shirt noué à la taille, et mon ipod suffle était accroché à mon short avec ma playlist « sport » enclenché. Quand je faisais du sport, peu importe lequel, j’avais toujours besoin de musique, cela me vidait la tête, je ne pensais plus à rien et c’était incroyablement reposant et cela décuplait mes capacités car vu que je ne pensais à rien, je me concentrais d’autant plus sur mon travail. J’allais explorer Terrae en faisant mon jogging, il fallait que je cours pour expulser tous les doutes qui m’avaient envahi depuis la veille. Alors je couru, sans relâche en fredonnant les paroles des musiques qui défilaient et malgré les kilomètres je ne me fatiguais pas, j’avais une bonne endurance alors la fatigue et les courbatures très peu pour moi. J’observais tout ce qu’il y avait autour de moi, tous ces paysages splendides ou les villageois qui se promenaient aux aurores, tout avait l’air si calme et si imperturbable. J’étais chanceuse d’être dans un endroit pareil… Oui chanceuse c’était bien le mot. Je continuais à avancer, je n’étais pas assez fatiguée pour rentrer, pas encore… Quand je courais, je ne calculais plus personnes.

Où étais-je ? Je ne connaissais pas cet endroit, mais il était tout simplement magnifique. J’étais entourée de fleurs aussi belle les unes que les autres, je souriais à ce spectacle magnifique et profitais d’être seule pour humer l’air et lâcher un « Aaaaahhhhh » satisfaite. Je me positionnai face à ce champs de fleurs et après quelques minutes m’allongeait dans l’herbe l’avoisinant. C’était bon d’être seule parfois. Pas besoin de se prendre la tête sur son apparences, ni sur ses paroles. Quand j’étais seule, je réfléchissais beaucoup… Sans doute trop, mais j’avais besoin de savoir que j’avais déjà vécu beaucoup de choses dans ma vie, la perte de ma sœur, de mon père et de ma mère, ma rupture avec mon ex, cela faisait mal d’y repenser mais même si je le voulais ces blessures ne s’effaceraient jamais complètement. Elle s’atténuerait avec le temps… Sans doute… J’espère.

Soufflant bruyamment, je me remis sur mes jambes et m’en alla de ce coin de paradis, que j’allais vite revoir vu que j’avais trouvé mon chemin de jogging, je me dirigeais maintenant vers l’institut, je pourrais prendre une bonne douche et rester dans ma chambre. Bien entendu, pour le retour j’empruntais un autre chemin et au bout de quelques minutes ou quelques heures je ne sais pas, je me retrouvais face à la salle d’entraînement. Je regardais l’heure, il était 7h30 il ne devait pas y avoir grand monde, du moins pas à cette heure-ci, donc après quelques secondes de réflexions je rentrais dans ce bâtiment impressionnant.
Comme je l’avais deviné il n’y avait personne, je m’assis donc au milieu de la pièce et fixait mes mains d’un air absent. Comment pourrais-je apprendre à utiliser mon pouvoir… Je ne sais même pas comment faire pour le « sentir ».

- Je suis pitoyable…

- Ara … Moi qui me croyais seule ici, je suis ravie de te voir, comment vas-tu ?

Je lui fis un léger sourire. Comment j’allais ? Moi-même je ne savais pas … J’avais un coup de blues ? Sans doute
.
- Ara, te voilà donc initiée Tomoyo-San, et si je me fie correctement à ce que je ressens, tu es une Feu également. Lunaire ou solaire ?

Elle était doué, elle avait dit ça avant même de regarder ma veste ou siégeait à présent mes deux étoiles.

- Que fais-tu ici de si bonne heure ?

Je me levais pour me trouver à la même hauteur qu’elle.

- Ca va bien et toi ? Je suis une feu lunaire et j’ai été courir tôt ce matin et je ne sais pas je me suis dit que vu qu’à cette heure il ne devait y avoir personne j’aurais pu m’entrainer, mais je t’avoue que je ne sais pas comment faire.

Tomoyo tu es une gourde ! Je ne savais pas comment shizuru allait réagir, allait-elle se foutre de moi ? Après tout, je suis peut-être la seule étudiante de Terrae qui a peur d’apprendre à utiliser ses pouvoirs, pourtant avec ce qui était arrivé à Marina, je voulais savoir les utiliser pour me défendre et pour la défendre.

-Peut-être pourrais-tu m’apprendre ? Car je ne sais vraiment pas quoi faire.

- A partir de maintenant, appelle moi Shizuru-Sama.

Je lui fis, cette fois-ci, un sourire franc. A l’entente de cette phrase, c’est comme si cette phrase avait enlevé un énorme poids en moi. Je pouvais compter sur elle, Shizuru allait m’aider et cela me rassurait. Prenant ma main dans la sienne elle fit naître une petite flamme de feu bleue dans mes mains et s’en alla devant moi, pourquoi cette flamme ne me brulait pas ?

- Tu sens cette chaleur en toi ? Ferme les yeux, retrouve la source de ton énergie. Elle est faible, mais visible, en la sentant, apaise ton corps et laisse la couler en toi.

J’essayais de trouver cette chaleur, mais c’est comme si celle-ci n’était pas en moi, comme si elle se cachait de moi et je me concentrai, vraiment, je voulais y arriver. Shizuru se détendit et s’enflamme ce spectacle était tout simplement somptueux et impressionnante, c’était si peu commun, elle ne faisait qu’un avec ses flammes, bon quelque part c’est logique, mais mon dieu !

- Mon feu ne me brulera pas, il est devenu une extension de mon être à présent.

Et tout d’un coup, sa main passa sur la flamme dans ma main et celle-ci s’éteignit tout comme le feu qui l’entourait. J’essayais donc de me relaxer le plus possible, mais cela faisait tellement longtemps que je ne m’étais plus relaxé. J’étais une personne nerveuse de nature, j’avais toujours du compter que sur moi-même donc j’avais énormément de chose à faire, je n’avais pas le temps de me relaxer, je ne savais pas comment je devais m’y prendre. Cela me frustrait, car tous les sujets les plus douloureux pour moi refaisait sur face, en essayant de me relaxer je détruisais toutes les barrières que je m’étais forgée, peut-être que je pourrais tirer profit de mes souffrances passées ? Je ne sais pas combien de temps s’était écoulé, j’étais resté là immobile, les yeux fermés à chercher la chaleur dont shizuru parler et comme par miracle, je la sentis c’est minime mais bien présent. J’essayais de me focaliser sur cette chaleur et la faire s’agrandir pour qu’elle soit partout en moi. Je n’y arrivais pas du premier coup -, ni du deuxième. J’avais l’impression que c’était extrêmement dur et un sentiment de honte m’envahi, j’étais occupé de faire perdre son temps à Shizuru. J’étais nulle … Je n’ouvris pas les yeux pour autant et me reconcentrais cela s’étendait en moi et restait en place. J’essayais de reproduire la flamme bleue de shizuru mais comment étais-je censée faire ? Je devais sortir une petite parole genre « flammèche » ? Non sans doute pas … Alors je me remémorais la flamme de Shizuru et me focalisais sur cette flamme pour au final ne plus voir qu’elle dans mon esprit et comme par miracle une flamme apparut dans mes mains.

- Shizuru-sama, ça y’est ! J’ai réussi ! Que dois-je faire maintenant ?

Je voyais bien que ma flamme était trop faible mais je ne voulais pas qu’elle s’éteigne, je me battais pour ne pas qu’elle s’éteigne

Elle prit un certain temps pour me répondre, scrutant la salle de fond en comble, comme si elle cherchait quelqu’un. Quand la grassouillette entra son visage s’illumina, et après quelques secondes de réflexions se rembrunit directement. Bizarre…

J’avais déjà peur de ce qu’elle allait me demander, je gardais ma petite flamme dans ma paume en l’observait de plus près, c’est quand même dingue !

- Le mieux à faire est que tu apprennes également à utiliser ton affinité Lunaire, que dirais-tu d’essayer de bouger mon bras avec ton don de marionnettiste, Tomoyo ?

Ne ?! Déjà produire une pitchenette de feu m’avait pris dix bonnes minutes mais alors soulever un bras entier j’allais y passer deux jours. Me rendant compte que j’avais laissé la bouche ouverte, je repris contenance et mis toute mon attention sur son bras. Je restais focaliser sur son bras, je me doutais que cela ne devait pas être plus « compliqué » que de produire cette flamme mais même avec toute la volonté du monde son bras restait le long de son corps. C’était Bagdad dans ma tête, j’essayais toutes sortes de formule magique, priant pour que cela fonctionne. Je devais sans doute énerver Shizuru avec tous mes soupirs, mais au secours cela m’énervait aussi !

- J’y arrive pas, je n’arrive pas à le faire bouger. Je ne sais pas comment je dois faire et en plus je ne vais pas sortir tout haut « Oh bras de Shizuru, SOULEVE TOI ! »

Je mimais une petite danse des mains tout en sortant cette phrase. Malgré cela, mes yeux ne s’éloignaient pas de ce bras, j’allais connaître le bras de Shizuru par cœur à force de le fixer autant.

- Dis-moi, si je pensais à des souvenirs forts ça ne m’aiderait pas ?

M’en fou de passer pour une conne, elle s’était désignée comme mon « maître ».

Soudain, c’était comme si une idée venait de s’emparer de son esprit. Elle s’approcha trop vite de moi, et me fit tombé sans que je puisse riposter, ne’ mais c’était qui cette fille ! Elle était, à présent, à califourchon sur moi et déchira mon t-shirt en seulement quelques secondes, laissant apparaître mon soutien… Ce n’est pas le moment d’être rouge de honte Tomoyo …

- Repousse moi, sinon tu passeras à la casserole, Tomoyo.

Comment ! Non mais pour qui me prenait-elle ? Je n’étais pas un vulgaire jouet et je ne voulais pas devenir un de ses vulgaires jouets. Elle en avait pleins à disposition pourquoi se servait-elle de moi ? Laissant glisser son doigt jusqu’à ma poitrine, je ne pus m’empêcher de gesticuler pour que sa main se retire de ma peau. Non mais elle a vraiment l’air d’une psychopate... Matérialisant une flamme dans sa main, elle rapprocha cette dernière de mon visage avant de me dire,

- Arrive à me faire ne fus qu’un peu bouger avec ton pouvoir, et je te promets de ne pas t’enflammer.

Pauvre folle va ! Etait-ce autorisé de maltraité des élèves ? Et ce putain de regard a en faire froid dans le dos, ce n’est pas un des regards méchant que je peux faire.. Non, elle c’était plutôt un regard de ... PERVERS ! Concentre-toi Tomoyo, fait bouger un truc, j’en sais rien moi, un battement de cil, un doigt qui bouge....
Je mis toute mon attention sur son doigt près de mon oeil, après tout autant prendre ce qui est a proximité... Au bout de quelques minutes, son doigt bougea, était-ce moi qui avait fait ça ? Je n’en savais rien, mais au final c’était bien possible !

- Voilà ça te convient, maintenant bouge ... s’il te plaît ! Que dois-je faire d’autre ?

- Et bien voilà quelque chose d’amusant, à présent, essaye de me l’envoyer.

Moi qui croyait que le plus dur était fait, je me trompais lourdement. Ma flamme était instable et je luttais pour la maintenir allumée alors si ne serait-ce qu’une légère petite bourasque de vent venait perturber l’équilibre que j’avais réussi à donner, j’allais pleurer intérieurement. Malgré mon endurance, cela me demandait énormément d’énergie.

Ce n’était pas la même fatigue de quand je fais du sport, c’était une fatigue mentale et elle venait de l’intérieur. Il allait falloir que je m’entraîne quand Shizuru serait partie, je voulais réussir.

Je me focalisais sur la source de mon pouvoir, cette chaleur me parcourant de toute part. Il fallait, selon moi, que j’arrive à créer un chemin jusqu’à ma cible pour arriver à la déplacer. Il fallait que je crée une extension de mon bras par exemple. Shizuru me coupa dans ma réflexion.

- Va y, lace là sur moi, Tomoyo-San.

Je me créa un chemin dans ma tête pour cette boule de feu, enfin cette flammèche, mais je le visualisait, je voyais ma flamme bouger. Je restais focaliser sur cette idée et prononçait un “bouge” discret. Avec un grand étonnement, ma flamme commenca à suivre mon chemin immaginaire, et cela me déconcentra quelques secondes, bien entendu ma flamme disparu. Je plongeais mon regard dans celui de Shizuru lui faisant comprendre que j’allais réessayé de créer la boule et de la faire bouger.

Je visualisais la chaleur en moi, je l’admirais et profita de celle-ci, je sentais toutes les parcelles de chaleur me parcourant le corps et c’était grisant. La sensation de puissance, même insignifiante, était incroyable. Il fallait que je la maîtrise, je savais que je pouvais le faire, j’étais Tomoyo, j’étais capable de tout.

Une flamme se matérialisa directement dans ma main – ok, processus pour les flammes, compris! -, je réitérais le chemin jusqu’à Shizuru et par le plus grand des hasards ( la plus grande des concentrations, oui ! ) celle-ci bougea, pas vite, lentement elle prenait son temps, mais elle alla jusqu’à mon Master.

Restant PAF quelques minutes, je ne compris pas directement que j’y étais parvenue. J’avais réussi non seulement à créer une flamme en un temps records mais aussi à la faire bouger en moins de 10 minutes. J’étais réellement satisfaite de moi même, enfin plus que d’habitude si cela était possible.

- J’y suis parvenue Shizuru ! C’était bien n’est-ce pas ?

- Effectivement, c’était bien, Tomoyo.

Shizuru m’avait félicité, elle devait donc être contente de mes « progrès ». J’ étais réellement contente ! Le feu, j’adorais ça ! Maintenant il faisait partie de ma vie.

Peu après ma réflexion, Shizuru se positionna à mes côtés et nous entoura d’une sphère. Cette sphère était selon moi un bouclier, qu’au final elle enflamma. C’était impressionnant et pas trop rassurant. Après tout, je ne savais pas comment faire cela. J’étais sûre de moi, mais je tenais à la vie.

- Il est utile de savoir créer un bouclier pour se défendre, mais ne t’inquiètes pas, je ne te demanderai pas de créer le même que le mien …

Je tournais la tête vers elle par surprise. Bien sûr que j’avais peur de me le prendre sur moi, mais je savais aussi que je devais passer par là pour savoir maîtriser mon élément. Shizuru était sans doute passer par là ? N’est-ce pas ?!

- Soutiens mon bouclier, dépose tes mains dessus sans te brûler. Tu ne sais pas créer autant de puissance, cependant, tu sauras sans doute supporter le poids de mon bouclier. Ce n’est pas seulement de la puissance physique que je te demande, mais également de la puissance mentale … Ne te brûles pas.

Je m’y prépara mentalement, cela devait être fatiguant. Il fallait absolument que je me calme, sinon je n’arriverais à rien et je me prendrais tout dans la figure. Je fis le vide en moi et regarda Shizuru pour lui dire qu’elle pouvait me laisser. Cependant, elle ne s’éloigna pas trop de moi, si jamais j’avais un problème et c’est tant mieux.

Je soutenais le bouclier, mes mains me brûlaient, pas au point d’en hurler, mais je sentais que cela me blessait. Je commençais à prendre peur, mais il ne fallait pas après tout, le feu était mon élément, il vivait en moi, il se nourissait de moi tout comme je me nourissais de sa puissance. Alors, logiquement, je ne devrais pas me brûler. Je me focalisais sur cette chaleur et la fit mienne, je ne faisais plus qu’un avec ce bouclier.
Je ne sais pas combien de temps j’étais restée en position avec ce bouclier, sans doute pas plus que quelques minutes, mais j’étais tellement fatiguée que je pensais que cela faisait plus. Ce bouclier devenait beaucoup trop lourd pour moi, je sentais que ma concentration me quittait petit à petit. Il commençait à se serrer autour de moi et j’essayais de me focaliser sur le contrôle de la chaleur.

- Shizuru, je n’en peux plus... Aide moi ...