Après plusieurs heures a bord d'un avion accompagnée d'une femme que ne connaissait pas, je m'étais senti mal à l'aise pendant un bon moment, étant d'une timidité maladive, lorsqu'enfin nous arrivions en face d'un grand portail. Lorsque ses portes s'ouvrirent, j'aperçus un immense établissement qui me faisait un peu penser à une prison, malgré les arbres qui logeaient en son sein. Le conducteur de ma limousine privé apporta mes valises (devrais-je dire "mes tonnes de valises ?") devant l'entrée puis se retira en me signalant qu'il ne pouvait pas aller plus loin. La femme étrange m'accompagnant se baissa à ma hauteur (je n'étais pas très grande) et me rassura en m'assurant que tout aller bien se passer, et que mes valises allaient être montées, mais que comme j'allais être assignée aux dortoirs, il n'y aurai sans doute pas assez de place pour caser toutes mes affaires. Et bien, c'est ma veine !

J'avais sur ma veste un éméteur qui apparemment, me permettait de comprendre les autres langues. De toute façon, j'avais encore un peu de mal à m'exprimer après l'accident que j'avais vécu, mais comme ma mère souhaitait que je m'intègre à la communauté, j'allais faire de mon mieux. La dame m'accompagnant était une "Master", je vous avoue n'avoir aucune idée de ce que ça signifie... Cela était, comme elle me l'expliquait, des gens hauts placés. Surement des personnes imposants leur autorités, comme des professeurs.
Alors, c'est ici que j'allais passé ma scolarité ? J'avais juste envie de fuir a toute allure, prendre mes jambes à mon cou et rentrer en Angleterre. Cette école me faisait peur... Comme la plupart des choses de ce monde, d'ailleurs.

Nous avancions de quelques pas, pénétrant dans la vaste cour, pour rejoindre la porte d'entrée. Alors que nous parcourrons notre chemin, une jeune demoiselle arriva vers nous. Je passais ma main sur ma robe Chanel, longue et bleue claire, puis dans mes cheveux. Non, ce n'était pas pour paraître arrogante, mais juste pour me rassurer, pour me dire "Ne t'en fais pas, elle n'a pas l'air méchante.".
La fille en question, plus grande que moi, pris la parole :

- Je m’appelle Shizuru Fujino, et toi ?

Mon sang se glaça. Je devais parler, me présenter à cette élève. Mais quelque chose se bloqua dans ma gorge. J'avais de plus en plus envie de fuir, mais c'était impossible. Ma timidité abusive se montra alors, rendant mon visage rouge, baissant mes yeux.

- Je... Je...

Je répondis de plus en plus rouge et embarrassée.

- Je suis ... Ki...Kisa Koizumi. Enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle.

Après que la Master soit parti à d'autres occupations, je me retrouve seule avec cette nouvelle inconnue. Enfin, elle m'avait dit son nom, ce qui me faisait déjà un peu moins peur.

- Ara, Ara, appelle moi donc Shizuru, Kisa-San.

"Kisa-San"...? Elle venait de m'appeler "Kisa-San" ?!! C'était la première fois que l'on me traitait avec autant de familiarité, et je crois que j'étais heureuse de cela. Après tout, toute ma vie, j'avais été nommée "Koizumi-Sama, Kisa-Sama, ..." ,et ces appellations semblaient construire un mur entre moi et les personnes m'entourant. Et puis, pouvais-je vraiment l'appeler "Shizuru-san" moi aussi ? Non, non, il serait plus poli de dire "Shizuru Fujino-san".

- Dis moi Kisa-San, quel âge as-tu ? Tu n’es pas complètement Japonaise n’est ce pas ? Ton accent est bien différent du notre.

Elle avait déjà deviné mes origines ? Incroyable, est-ce que mon accent est si marquant que ça ? Je mis ma main sur ma bouche comme pour masquer un quelconque signe génant de mes origines occidentales. Mais pourquoi donc je faisais ça ? J'étais fière de ma mère qui était Anglaise, et donc je devais honorer mon sang et son nom.

- En effet, Shizuru Fujino-san. J'ai vécu deux ans... deux ans en Angleterre... Ma mère est la cousine de la famille royale d'Angleterre.

Je joint mes mains, ferme les yeux comme pour remercier le ciel.

- J'ai une immense chance d'avoir passé deux années au près de mes cousins, princes royaux, d'avoir partagé leurs amusements et d'avoir été en leur compagnie lors de l'heure du thé...

Je reviens à la réalité, et me rends compte que Fujino-san est devant moi. Je deviens de plus en plus rouge, agite mes mains comme pour stopper le temps et lui faire oublier ces trente dernières secondes...

- Euh, pardonnez-moi... Je me suis un peu égarée dans mes souvenirs et...Excusez-moi...

Je tente de me calmer.

- Il y a peu de temps, j'ai fêté mes seize ans.

- Ne t’en fait donc pas, j’apprécie écouter les dires des gens.

Aimait-elle vraiment ? Beaucoup de gens assuraient qu'ils aimaient, cependant, une fois le dos tourné, ils se plaignaient d'avoir eu une discussion trop longue et barbante à leur goût. Je me méfiais de ces gens là. Je me méfiais de tout le monde, à vrai dire.

- J’ai dix-sept ans, je suis donc ton ainée, si il ne plait guère de m’appeler par mon prénom, je t’autorise à m’appeler Senpai.

Quand on la regardait de près, on pouvait voir qu'elle avait un air grand et posé. Ce n'était toutefois qu'une impression, et l'on ne m'a que trop souvent dit de faire attention au apparences...
Je n'osais pas vraiment la regarder. Ses yeux rouges me donnaient des frissons, comme si elle allait m'envoyer des flammes me pourchasser au fin fond des enfers. C'était effrayant. Il est cependant inconvenable de ne pas regarder quelqu'un quand on parle à celui-ci.

- A force vivre à Terrae, personne ne fait attention aux rangs des gens ici, nous descendons ou montons tous sur le même niveau.

Je tourne ma tête et regarde à nouveau l'établissement.

- Vraiment ? Comment peut-on... ignorer les rangs ?

Je souris. Cette idée ne m'étais pas désagréable. J'avais d'un sens hâte de faire de nouvelles rencontres et de découvrir un nouvel univers, quoi que, une boule se formait dans mon ventre lorsque je pensais à ça. Pourvu que personne ne m'oblige à faire des choses, comme mon père envers ma mère.

- Je suis moi-même l’héritière de la famille des Fujino, l’une des plus grandes puissance Japonaise. Il est assez difficile de concevoir qu’en arrivant ici, je me suis retrouvé comme étant une jeune fille « normale », mais c’est plus agréable qu’il n’y parait.

C'était incroyable. Pour une fois, j'avais l'impression d'être moi même. Je n'étais apparemment pas la seule "haut placé" dans cet institut. J'avais déjà entendu parler de la famille Fujino par le passé, lorsque je vivais à Tokyo. J'avais l'une des descendante de cette famille devant mes yeux. Ce qui me rendit encore plus gênée que je ne l'étais avant.

- De plus, il me sera quand même interdit de retourner dans ma demeure avant que je ne puisse être Master à mon tour.

- Master ?

Alors, on pouvait devenir Master ? Je n'avais pas vraiment compris les fonctions au sein de cette école.

Je m'assis sur un banc, passe un coup ma main sur ma robe comme pour retirer une quelconque saleté, puis je pose mes paumes sur mes genoux.

- Premièrement, Terrae n’est pas un institut comme les autres, les gens qui arrivent ici on ressenti un vide en eux, c’est ainsi que des Masters sont venus chez eux pour leurs proposer de venir à Terrae. Ils comblent le vide qu’on ressent par un pouvoir. Un pouvoir qui dépend de notre personnalité à vrai dire.

Un vide ? En effet, j'en avais ressenti un lorsque j'ai découvert le corps demi-mort de ma mère, recouvert de sang, dans notre salon. C'est un an après, alors que j'avais prier et demander une aide divine que un "master" était venu me chercher. Tout s'expliquait, à présent. Mais, comment un pouvoir pourrait remplacer ce vide en moi ? Tout en mettant ma main sur ma poitrine comme pour sentir mon coeur, je me posais de plus en plus de questions. Quelle pouvoirs allais-je donc obtenir ?

- Le pouvoir que tu auras, sera soit : Eau - Terre - Tonnerre - Air - Feu, et selon la source de ton pouvoir donc, si tu tires ton pouvoir du soleil ou de la lune, tu reçois en plus une affinité.

Tout en fermant les yeux, j'espérais utiliser l'air pour pouvoir envoyer des murmures à l'oreille de ma mère, le feu pour lui transmettre la chaleur de quelqu'un en pleine santé, ...
Le soleil ou la lune ? Qu'est-ce que je serai, moi ? Je réfléchissais de plus en plus à ce qu'était cette drôle d'école.

- Moi je suis un feu lunaire, je tire donc mon pouvoir de la lune, ce qui m’a accordé l’affinité de marionnettiste. Ce qui veut dire que je sais contrôler le feu et le corps des gens.

CONTRÔLER LES GENS ?! Cela voulait dire qu'elle pouvait leur faire faire ce qu'elle voulait ? Je la respectais !

- Et... et... est-ce qu'il y a d'autres... type de pouvoirs ?... Je veux dire...

Je baissa la tête, honteuse de ne pas trouver mes mots.

- Autres que ... Marionnettiste...

Sa main s'installa sur la mienne après avoir posé mes questions. Je pris un air hésitant et embarrassé, si bien que le rouge sur mes joues s'accentua de plus en plus. J'étais peu réceptive à ce genre de gestes, et je ne pu m'empêcher de la regarder droit dans les yeux, pour la première fois depuis le commencement de notre dialogue.

- Si tu es eau solaire, tu peux voir l’avenir ainsi que les passés des gens. Et si tu es lunaire, tu peux te transformer, tu peux donc prendre une autre apparence humaine ou celle d’un animal.

Voir le passé des gens. Je pense que cette capacité me ferait peur. Et si je vois dans leur passé ou avenir, quelque chose de terrible ? Devrais-je supporter mes problèmes en plus des leurs ? Si j'étais un animal, je serai quelque chose d'amical. Un chien, ça serai chouette ! Beaucoup aime les chiens, je serais sans doute aimée d'avantage.

- Si tu es Terre solaire, tu peux être télépathe, donc tu sais parler avec ton esprit. Et si tu est lunaire, là tu acquières une force surprenante, tel un titan.

Parler avec son esprit ne me serait pas vraiment utile, et une force sur-humaine non plus. Je pourrais porter la tour effeil, et alors ? Je ne vais pas en faire quoi... Rien que de penser à cela me fit sourire.

- Si tu es Tonnerre, là c’est déjà plus amusant ! Solaire, tu peux contrôler les sentiments, et lunaire, tu peux te téléporter à souhait.

Je n'aimerais pas contrôler les sentiments. Les gens ont leurs propres attachements et idées, je ne vois pas pourquoi on devrait changer cela. Me téléporter serai sans doute mieux, je pourrais voir ma mère tout les jours !

- Les airs sont intéressants aussi, si tu es solaire, tu peux guérir les autres, et si tu es sonore, tu peux contrôler les autres par ta voix.

Guérir ? Il fallait à tout pris que j'obtienne ce don pour pouvoir aider maman ! Revoir son sourire serai la plus belle chose dans ce monde. Je pourrais aider les gens, voir des familles heureuses se retrouver...

- La plupart de ses capacités... sont très intéressantes... Merci de m'avoir aussi bien enseignée, Senpai.

Je lui adresse un sourire franc et amical en gage de remerciement.

Cet endroit était si compliqué... Novice, Master, Initiés... Si j'avais bien compris, les gens de cette école cherchaient à devenir des Masters. J'imagine que tous n'étaient pas comme cela. Apparemment, c'était son but. Shizuru Fujino, marionnettiste contrôlant le feu. Elle faisait partie d'une grande famille Japonaise, et semblait d'apparence très gentille. Elle est ma Senpai. C'est également la première personne à m'avoir aperçu, a être venue vers moi. C'était très important pour quelqu'un comme moi. Elle venait de m'expliquer le fonctionnement de cet établissement, et ces explications étaient beaucoup plus compréhensibles que celles de la Master qui m'avait conduit jusqu'ici.

-Merci pour ces explications.

Il était presque 3 heure p.m et je n'étais même pas fatiguée du voyage en avion. J'étais du genre insomniaque depuis toujours. En premier, parce que mes parents se disputaient tout le temps, même la nuit. En second, parce que depuis que ma mère était dans un hôpital de Londres, je revoyais sa robe tachée de sang lorsque j'essayais de dormir. J'avais juste envie de... voir ma mère, lui parler de cet endroit fantastique, de ma nouvelle rencontre. Je voulais lui dire de ne pas s'inquiéter, que j'allais être digne d'elle. Et aussi, j'avais envie de manger un fruit. Tout de suite, c'était une envie soudaine, comme une femme enceinte à besoin de manger des fraises. Enfin, c'est juste un exemple. Il y avait-il des fruits en ces lieux ?
J'avais également envie d'en apprendre plus, de visiter. J'avais pourtant peur de croiser d'autres inconnus. C'est vrai, une connaissance est assez pour aujourd'hui. Pourtant, je ne pouvais y échapper. Bientôt, je devrais aller en cours. Moi qui avais toujours eu des cours via internet, je ne savais pas comment j'allais faire au milieu d'une foule de gens. Je pris doucement Fujino-san par le bout de son habits.

- Senpai, allons visiter...

Tout en prenant sa main, je me demandais comment serai cette école. Je me faisais une image claire et nette dans ma tête de comment serai l'intérieur. Elle m'explique qu'il y a assez de coins sympa en dehors de l'institut, comme un village. Nous nous dirigeâmes par la suite vers les dortoirs, endroits où je passerais mes nuits sans pouvoir fermer l'œil, à fixer un plafond vide et foncé par l'ombre d'un lieu sans lumière, juste le reflet de la lune qui par les fenêtre donnerai à la chambre une lueur un peu plus douce, m'empêchant d'avoir peur d'une obscurité dévastatrice.

- Je suis persuadée que tu finiras eau, tu es timide et posée à ce que j’ai pu voir. J’attendrai la confirmation de mes dires quand tu passeras initiée.

Alors comme ça, je serai soit voyante, soit morphe, si je me souvient de ce que m'a enseigné Senpai. A vrai dire, ce ne sont pas des capacités qui m'aiderait vraiment. Elle m'adressa un sourire, puis leva la tête d'un air songeur. A quoi pouvait-elle penser ? Surement à des choses plus intéressantes que moi.

- Dis moi, quelle est la raison de ta venue à Terrae ?

Je perdis immédiatement mon sourire qui laissa place à une expression ayant perdu sa chaleur. Le sang, la robe de ma mère recouverte de ce liquide chaud et rouge, les yeux de mon père, le vase cassé. Cette image traumatisante revint en moi comme un flash. Je fini par trembler, mais je répondis à la question brièvement.

- Ma mère est a l'hôpital, je pense que ça a créer un vide en moi.