La catalyse est le phénomène de modification notable de la vitesse d'une réaction chimique par l'action d'une substance appelée catalyseur. La catalyse peut aussi avoir un effet sur la sélectivité d'une réaction chimique dans le cas de réactions concurrentes en favorisant la production d'un produit plutôt qu'un autre. Le catalyseur est en général en quantité beaucoup plus faible que les réactifs. « Il n'est pas consommé et est restitué en fin de réaction ». Il n'apparait donc pas dans le bilan de la réaction, et donc pas dans son équation. Pour ce qui est de l’équation, j’ai bien compris que c’est en présence de Cendre que mes pouvoirs se déclenches, mais pourquoi cette demoiselle et pas une autre ? C’est vraiment étrange, il va falloir que je la pousse dans ses retranchements et dans les miens pour atteindre la totalité de ce que je suis en capacité de produire à l’heure actuelle.

De plus, si je me souviens bien, l’effet de telles substances est limité dans le temps. Aussi je dois en profiter un maximum. A moins que dans notre cas, ça soit le contraire : plus le taux d’exposition est important, plus nos facultés se développe ? Nous verrons bien ce qu’il se passe.

Après s’être reçut mon impacte, la seule chose que Cendre a été en mesure de me répondre fut :

- Tu es Air, c'est ça ?

J’avais presque envie de me moquer d’elle, mais n’en fit rien. Ça ne me ressemble pas me direz-vous ? J’en suis conscient, mais je ne voulais en aucun cas que cette demoiselle ne perde en concentration. Alors d’un ton aussi froid que possible, je lui répondis d’une manière succincte la chose suivante :

-Et encore tu n’as rien vu.

Je ne sais pas si Cendre a véritablement compris ce pourquoi je m’exerçais à ce genre d’attitude, mais j’espère de tout cœur qu’elle ressent cette montée d’énergie quand nous établissons un contact physique. (Non pas ce genre de contact !)

Cendre d’une voix sure d’elle s’exclama :

- J'attends que tu sois suffisamment prêt pour que l'on ne puisse pas me reprocher de te prendre en traitre, bien sûr !

Je vois, cette demoiselle essaye de m’irriter pour que je perdre mes repères, mais il m’en faut plus pour me bousculer. Cependant, je vais lui faire croire que celle-ci a repris le contrôle de la situation. Ça risque d’être fort intéressant.

Dans un élan naturel, Hisméria dit :

-Et bien ce n’est plus la peine d’attendre, car à partir de maintenant, je ne te ferais plus aucun cadeau.

C’est encore une histoire à finir à l’hôpital ça, mais bon, je commence à avoir l’habitude ! Et puis la nourriture n’est pas si mauvaise que ça.

C’est étrange, on dirait que Cendre me prépare quelque chose. Je ne sais pas pourquoi mon instinct me dit de reculer. Pourquoi met-elle ses mains en contact ? Se pourrait-il qu’elle cherche à les charger positivement ? Après tout, l’adolescente est tonnerre : il doit avoir un rapport avec le conducteur. Il va falloir que j’évite de rentrer en contact trop rapproché avec ses mains, si je ne veux pas me prendre un coup d’électricité.

Là : elle se met à me charger ! Hisméria se mis automatiquement sur ses gardes, mais ne vis que quelques étincelles au bout des mains de Cendre. Intéressant, le catalyseur ne fait pas encore correctement effet, mais ça vient. Il doit manquer quelques choses, mais quoi ? Réfléchis Hismé, réfléchis, tu approches de comprendre comment toute ses compétences fonctionnent…

Pour masquer son échec, Cendre s’exclama :

- Même si tout le monde n'a pas le même état d'esprit dans cette salle !...

J’ai une idée, je vais continuer de la provoquer, peut-être cela influera sur sa capacité à riposter. De manière naturelle, Hisméria répondit :

-En tout cas, si tu continues je sais comment tu vas finir en sortant si tu ne fais rien !

Tiens, on dirait que cendre à une idée. Espérons qu’elle soit lumineuse ! Comme quoi, certaines fois, cette demoiselle arrive tout de même à s’éclairer ! J’ai presque que c’est un piège, mais si je n’y vais pas, je ne saurais jamais ce que la demoiselle à derrière la tête !

Me voyant hésitant, Cendre reprit la parole :

- Je t’attends au détour, Homme Lunatique, je t'attends ! ...

Très bien, de nouveau concentre-toi Hismé. La concentration est fragile et plusieurs variables peuvent l'influencer, telles que les stimulations de mon environnement ou mes inquiétudes. C'est pourquoi il est plus efficace d'élaborer un plan d'action afin d'améliorer ma concentration.

Hisméria semblait réciter une poésie l’aidant à se concentrer :

« Méandre de mon âme, expulsé grossièrement sous forme de poussières étincelantes, j’ai laissé le temps me corrompre. Oubliant volontairement ce que je ressentais afin de t’appartenir. Vois-tu, sans toi, vivre perdrait toute son importance. Naturellement, tu commenças tendrement à te dévoiler, te confier à moi. Et Cela, si bien, que je ne puis t’interrompre. Atteint de par l’attraction que l’on appelle sentiment, j’interagis sans le vouloir à chaque perspective que tu m’adressas. M’obligeant à réveiller cette lueur enflammée proliférant l’intrusion de cette étrange impression profondément céleste. Obnubilé, tes reflets lunaires m’empoisonnèrent d’un air à la fois simple et mystique : qui, en moi, longuement résonna. Une mélopée que je m’étais empressé d’oublier. Munis d’éclats nocturnes, tu aggravas l’attraction nous reliant. Encore. Renflouant mon myocarde d’une pure passion à ton égard. Depuis cette nuit je prône fidélités à l’ensemble de tes aléas. Car avant toute chose tu restes MA Lune… »

D’une vitesse jusqu’alors inégalé, l’adolescent se jetât sur Cendre. Avant d’atteindre la zone d’impact, celui-ci prononça :

-Il n’a rien à faire Cendar, ça reste MA Lune !

Je suis partie tellement vite que j’en ai perdu la notion de distance. Si bien que je finis par me cogner contre Cendre. Mon attaque n’était pas encore au point, et je n’arrivais pas toujours à bonne destination. Mais pourtant j’avais cette étrange sensation d’y arriver de mieux en  mieux.  Le temps que je réalise mon erreur Cendre avait saisi le bout de ma lame et délivra la totalité de ce qu’elle avait accumulé. Telle une pille électrique qu’on aurait obligé à se court-circuité, la demoiselle délivra ses sentiments et sa puissance. Mon corps entier fut traversé par une onde jaune. La douleur me saisit quelques secondes plus tard. Heureusement, ma lame n’était pas totalement en acier, ce qui me permit de ne pas mourir face à la puissance de Cendre. Cependant, la souffrance me plongea dans un drôle d’état. Et puis plus rien.



« Je n'ai pas toujours été comme ça. Je n'ai pas toujours détesté regarder vivre les gens, les chats, les oiseaux. Je n'ai pas toujours haï le soleil (en fait si.) Je n'ai pas toujours choisi la passivité et la mélancolie.  J'ai simplement été surpris par le cours des choses, par le fil de la vie, le fil de ma vie. Je n'ai pas toujours trouvé ça compliqué. Se lever le matin, se préparer, sortir, regarder les gens sans leur vouloir du mal, apprécier le beau temps sans attendre la pluie. Je n'ai pas toujours maudit les femmes, ni toujours détester leurs enfants: j'en étais un, avant. Je n'ai pas toujours eu besoin de me battre.  Je connaissais même la nuance, la mesure, l'équilibre. J'ai dans ma mémoire certains instants qui ressemblent d'ici à des bribes de bonheur. Je ne saurais même pas en être sûr, je ne suis plus sûr de rien.  Je n'ai pas toujours été cruel. Pourtant maintenant, je le suis.  Je n'aime plus la vie mais je ne veux pas mourir. En réalité, j'ai peur qu'ensuite, ce soit pire. J'ai peur que l'ennui devienne éternel, j'ai peur que le temps arrête de s'écouler, et de ne pas avoir réussi à tenir mes promesses.

Le temps c'est la seule chose qui passe quoi qu'il arrive. Il joue le rôle le temps, il mène sa route sans se soucier de la vie des autres. Pourtant, je n'ai pas toujours été peureux. Je n'ai pas toujours voulu me cacher ni toujours voulu être là sans l'être. Je n'ai pas toujours eu cette envie de silence. Plus rien entendre, plus rien savoir. Je n'ai pas toujours eu besoin de me forcer à parler, à ne dire ne serait-ce que deux mots. Deux pauvres mots à une vieille connaissance, vielle connaissance que je n'ai d'ailleurs pas toujours abhorrée.  Je ne sais même plus quand est-ce que j'ai cessé de rire. Pourtant c'est sûr, je n'ai pas toujours tiré cette gueule. Celle-là même que je vomis. Que j'évite dans les miroirs, les vitres, les rétros. Celle qui semble dire «Arrête là ça vaut plus le coup». Je n'ai pas toujours pensé que ça ne valait plus le coup ou qu'il était trop tard. Pourtant maintenant il est trop tard.  

Je n'ai pas toujours aimé l'ennui pourtant maintenant il meuble toute ma vie, la vie plutôt. Elle n'est plus mienne depuis longtemps. Je ne suis plus moi depuis longtemps.  Ma vie n'a pas toujours été le rendez-vous des âmes de passage, je n'ai pas toujours été sollicité que par les étrangers qui cherchent leur chemin, je n'ai pas toujours été celui à qui l'ont dit bonjour par politesse.

Je crois qu'avant j'aimais les lumières, la pluie et Mélodie. Je voulais des enfants même. Je voulais des enfants de Mélodie. J'aimais son rire, sa voix, ses amis. J'aimais le vent dans ses cheveux et les animaux qu'elle peignait sur le balcon. Je me réveillais pour la regarder dormir et je me couchais pour que demain arrive plus vite. J'aimais tout le monde, même les pauvres types, je me foutais royalement du temps parce qu'elle aimait mon aire d'imbécile heureux. Avant j'aimais la vie, j'aimais ma vie. »


Quand je réussis à revenir à moi, j’entendis Cendre prononcer :

- Cey MA lune,

Combien de temps avais-je bien pu m’assoupir ? En regardant autour de moi, je compris rapidement que cela n’était que l’espace de quelques secondes. Cendre avait la main ensanglanté, mais rien de grave. C’est bizarre, une drôle de sensation s’emparait de moi. C’était comme si quelques choses au fond de moi c’était fissuré. Je n’étais plus le même homme depuis que je me suis pris la décharge de Cendre. Tout était plus clair et j’avais l’impression de pouvoir faire de nouvelle chose. Il faut que j’essaye. C’était comme si l’astre aux milles reflets avait saisi une partie de mon cœur

Son apparition avait provoqué en moi une sorte de grand tourbillon emportant tout sur son passage. Mes organes s'entrechoquaient, mon cœur tambourinait. La guerre faisait rage. Je n'arrivais pas à réfléchir et encore moins à me décider de lui courir après. Au fond de mon être, la lumière s'était défaite. Le noir recouvrait à présent le feu qui s'était mis à brûler à sa vue. Cette entité avait en quelques instants balayé d'un regard toute mon histoire et décimé chacune de mes convictions. J'avais l'impression de renaître maladroitement. Un sourire ironique s'afficha sur mon visage. Et puis les larmes ont fini par s'en mêler, décuplant la tempête qui battait son plein. C'était digne des plus grandes chutes.

Après s’être légèrement concentré Hisméria réussit à faire apparaître une toute petite ridicule tornade  sur le sol. Surpris par ses nouveaux talents, il stoppa l’afflux d’air aussi rapidement qu’il en était venu.  Ce n’est pas qu’une illusion, Cendre joue réellement le rôle de Catalyseur.

Hisméria planta son Wakizachi dans le sol et s’approcha de la demoiselle. Un peu trop rapidement, il avait du mal à contrôler ses nouvelles compétences. Si bien que Cendre pourrait prendre cela pour une attaque. Dans un élan de curiosité et d’envie d’en découvrir plus l’homme s’exclama :

- Va y recommence !

C’est vrai, cette parole aurait pu être mal interprété, qui plus est que l’adolescent établi le contact et commença à libérer son aura pour essayer de se mettre en phase avec sa partenaire. Je continue là où je m’arrête ?

Tiens, c’est bizarre, maintenant que j’y prête un peu attention, la demoiselle elle aussi semble bouleversé par notre impacte. Se pourrait-il qu’elle sois affecté ?  Un autre détail sauta aux yeux d’Hisméria. : C’est étrange le regard de Cendre à changé de couleur. Hisméria s’exclama :

- Depuis quand tu es en mesures de faire changer la couleur de tes iris ?

Cendre semblait encore traumatisé par tant de changement au sein de son organisme. Pour la toute première fois, je me sentais parfaitement en phase avec quelqu’un. Comme si toute ses années, il me manquait cette demoiselle comme catalyseur. Cette sensation de fraicheur me traversant semblait à la fois unique et familière. Comme si une tempête de mots s’était emparée de tout ce qui me constitue. Je ne pouvais pas m’exprimer comme je l’aurais voulu face à cette perception de la nuit, pourtant je suis persuadé que Cendre la comprend aussi.

Dans un balbutiement de surprise et d’incompréhension, la demoiselle prononça :

- La couleur de... De quoi ?!...

Je vois, le traumatisme est encore trop grand pour comprendre ce qu’il se passe réellement. Se pourrait-il que ce changement soit due au  choc que nous venons de subir ? Pas de doute la dessus, il y a bien quelque chose qui à évoluer. Et puis, j’ai cette vaste impression  que ce vide n’a qu’un désir : celui de s’accroitre encore… Hismé, il faut vraiment que tu persévères dans cette voie, ce cache peut être ici la clé pour venir au bout de S.N.E.

Mon silence de réflexion devenant trop long, Cendre se rapprocha de moi, comme si la demoiselle avait remarqué un changement physique et qu’elle ne voyait plus que ça.

Intrigué, je m’interrogeai :

-Et bien quoi ? Quelque chose ne va pas ?

Cendre surprise et heureuse de sa découverte répondit dans un éclat de joie :

- Je... Toi aussi !

Comment ça moi aussi ? Se pourrait-il que ? Dans un élan de précipitation, Hisméria récupéra son Wakizachi et se regarda à travers sa lame. Ce qu’il y vue le retourna au plus haut point : son regard s’était éclaircie pour un gris lunaire doux et soyeux. Laissant à son visage une petite touche de fraicheur et de légèreté. Incroyable, le changement n’est pas qu’intérieur, mais aussi physique !

Cendre se rendant compte des possibilités qui s’ouvrit à elle voulut en découvrir plus. Et je pouvais ressentir d’ici la chaleur s’émanant de son corps. C’est comme si un petit soleil était en train de la consumer de l’intérieur. Au bout de quelques instants, j’aperçus un éclair s’abattre sur le sol, entrainant une forte résonnance sonore. C’était comme si mes sens étaient décuplé et que je pouvais ressentir la moindre des ondes de cette salles. Se pourrait-il que je sois en mesure de posséder des capacités d’un Sonar ?

Paniqué, Cendre reprit la parole :

- Je... Essaie, essaie !... L'homme lunatique veut ma mort ?!

La demoiselle à raison, il faut que j’essaye ! J’ai une idée qui me vient. Hisméria s’exclama :

- Cendre, éteint les lumières, et déroules les stores automatiques qu’on se retrouve entièrement dans le noir. Une fois cela fait, déplace-toi jusqu’à ce que je ne sache plus ou tu es ! Mais ne vas pas trop loin, ma portée risque d’être vraiment limité. A vrai dire je n’en sais rien !


Réfléchis Hismé, la fréquence d'émission du sonar est choisie en fonction de son utilisation. Les hautes fréquences (plusieurs dizaines ou centaines de kHz) sont rapidement absorbées par l'eau de mer (plusieurs centaines de mètres), mais en revanche permettent la détection de petits objets et peuvent ainsi réaliser de véritables images. Plus on descend en fréquence, plus les distances de détection sont grandes, mais on perd en finesse et les antennes deviennent très grandes et très lourdes. En pratique, les sonars actifs très basse fréquence ne descendent guère en dessous de 3 kHz. Les portées de détection n'excèdent pas quelques dizaines de kilomètres (dans les zones de convergence). Par ce principe, même si je ne suis pas dans un milieu fluide aquatique, je devrais pouvoir appliquer le système Sonar pour détecter une cible. Si j’arrive à imaginer Cendre comme l’objectif, je devrais être en mesure de la géo localiser, et ce même dans le noir.

Hisméria de nouveau s’exprima :

-Très bien, surtout à partir de maintenant ne bouge plus !

C’est partie ! Voyons voir de quoi je suis capable. Avant toute chose, il faut que je draine assez d’énergie pour me mettre en résonnance. Comment faire ? Ça risque de m’épuiser, mais ce n’est pas grave. Je vais donner tout ce qu’il me reste.

L’énergie de l’adolescent se décupla jusqu’à atteindre le maximum qu’il était en mesure de donner. Cendre curieuse de découvrir ce que je mijotais dit:

- Alors ? Que sais-tu faire d'autre ?...

Bien je vais lancer la première onde. Hisméria s’appliqua et envoya une déferlante balayant autour de soi, mais rien ne se produit… Comment est-ce possible ? J’étais pourtant sur de moi ? Se pourrait-il que j’ai atteint ma limite de compétence ? Je ne peux pas croire cela. Il y a forcément quelque choses qui n’a pas fonctionné, mais quoi ? A moins que Cendre soit trop loin ?  

D’une voix remplis d’incompréhension l’homme s’interrogea ?

- Tu n’as rien ressentit ?  

Comment est-ce possible ? Je trouverais ce qui ne fonctionne pas. Quelques secondes s’écoulèrent puis Hisméria reprit :

- Tu peux rallumer la lumière !  

Une fois la lumière ranimée, l’adolescent constata avec stupeur que Cendre était tout près de lui, mais qu’il n’avait pas réussi à la détecter. Déçut de son échec, l’homme posa un genou au sol. Cependant un drôle de sentiment l’habitait et l’énergie continuait à se développer. Une seconde : se pourrait-il que ? Hisméria remplis d’un air de défis prononça :

- Ça te dirait qu’on essaye de se téléporter un peu plus loin que le dortoir ? Concentre toi, et attend mon signal pour nous faire disparaitre !

Si mon hypothèse et bonne, mon pouvoir n’est pas exactement celui d’un sonar, mais d’une antenne relais, si je libère la puissance accumulé, je dois pouvoir jouer le rôle d’amplificateur… Libérant l’énergie accumulée l’homme cria en même temps qu'il saisit Cendre de toute ses forces.

- Va y téléporte nous !